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Double Nul après Double You.

Pour atteindre le sommet dans le biseness ou dans la politique, l’enfant de chœur n’a aucune chance. Les bons sentiments, l’altruisme et l’amour du prochain, tant de fois célébrés par les têtes de gondole du super-market, au parlement, sont des valeurs particulièrement mises en avant, jamais affectives, surtout pas spontanées.
Celui qui dira le contraire est un con de la pire espèce ou un voyou sans scrupule. Qu’importe con ou voyou, un paquet de citoyens votera pour l’un ou l’autre. Rarement, une pépite sort du lot. Elle pousse dans l’urne sa foi et son espérance pour une Belgique grande, aimable, hospitalière à tous les infortunés du monde et il se peut aussi, par un miracle – donc inexplicable par essence – qu’une autre pépite, créature parfaite et complètement désintéressée, sorte de l’autre côté de l’urne et entre dans l’arène pour le combat de sa vie.
Les miracles n’ont pas lieu tous les jours. C’est un athée qui vous le dit.
On serait plutôt à faire gaffe, comme si en se promenant en compagnie de Reynders sur une crête ouvrant sur des précipices, on lui tournait le dos un instant de trop.
De Macron à Michel, en passant par Angela et Bojo, nos élites ont le cuir épais, la vindicte dans l’âme et le coup de feu facile. Cependant, ils ont des manières. Ils n’arrivent pas en basket sur une scène de crime. Ils prennent le plus grand soin de contrôler l’impression qu’ils dégagent. Macron surtout, depuis que Castaner est dans le viseur d’une tueuse, plus à droite. Tous redoutent évidemment de rejouer Scarface. Ils laissent le béret du Ché à Mélenchon.
Comme partout, il y a un gaffeur quelque part, trop con pour s’en apercevoir et faire gaffe comme les autres. Si encore ce zigoto avait été le président d’une république bananière d’Amérique du Sud ! La presse se serait autorisée à dire des gros mots et faire des écarts.
Mais non, horreur !... c’est le représentant de l’état inventeur de l’économie moderne, c’est-à-dire l’arnaqueur suprême, devant lequel il est mal vu de rouscailler, sous peine de se faire poinçonner les roubignolles. (Oui, c’est vulgaire, mais la période l’est aussi.)
Et voilà qu’à la honte générale, attirant avec lui tous les autres subitement déshonorés par sa seule présence, roi et bouffon à la fois, il débite sur ses tweets qui lui servent de conseil des ministres, tout ce que les autres ne veulent pas entendre et qui les horrifie.
Parce que si c’est ça la politique, celle qu’on revendique, qu’on n’a pas honte d’arborer comme les signes de la plus pure réussite, eh bien la démocratie, enfin ce qu’il en reste, ne vaut plus le coup, c’est de la sous-merde dont Kim Jong-Un ne voudrait pas dans les chiottes de son palais.
En foi de quoi, Donald Trump en est fier, puisque c’est de lui qu’il s’agit.

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Il s’en prévaut avec délectation, il s’en revendique dans toutes les réunions où les autres gougnafiers d’importance se bousculent. Il passe le postillon en premier, avec au bras une ancienne et encore belle femme qui s’est mise à quatre pattes un soir, sous un bureau de la Trump Power, pour avoir droit à la nationalité américaine et s’acheter des marques, du cache-sexe au manteau Chanel.
On s’esclaffe des facéties du grand homme. On attend son avis. Quand il ne le donne pas, c’est qu’il ne sait pas ce dont on parle. Il attend d’avoir lu Wikipédia pour prendre une décision.
Aujourd’hui, ce gros garçon extra large a laissé tomber les Kurdes. Le jour avant, il avait eu une conversation au téléphone avec Erdogan, l’ancien vendeur de cravates des bords du Bosphore. Le Turc lui a vendu une combine. L’autre l’a trouvée correcte. Il a dit « top là ».
C’était une connerie. À ce niveau, ce n’en est plus une. Cent cinquante experts de la Maison Blanche vous diront que laisser tomber ses amis, c’est génial. Même Macron, l’Héraclès français, fait gaffe à ne pas froisser la bête. Pourtant, son petit cœur d’artiste embrigitté de music-hall saigne, comme ceux de ses camarades de planches.
Ils ne crient pas tous « il faut sauver l’allié kurde », mais il faut sauver le président Donald de l’affreux malentendu à cause duquel des milliers d’innocents périront.
Quitte même à faire du lèche tartouze « Hilary-la-crapule est une pas grand-chose, Biden est un voyou et l’impeachment, c’est le bâton de merde que la « speaker » du parlement, Nancy Pelousi, suce comme si c’était une régalade de Rocco Siffredi. (Et je ne vous dis pas tout. En américain, c’est pire).
Est-il nécessaire de manquer d’éducation à ce point pour faire fortune ? Un vocabulaire de cent cinquante mots est-il suffisant pour faire président des USA ?
Bullshit ! I don’t give a shit !

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