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Impunité et répression.

Les tenants du libéralisme ne sont pas les propriétaires de l’État, ils n’en sont que les locataires à la merci d’un bail non renouvelé.
Leur système bien libéral des inégalités sociales, moteur essentiel de la croissance, rejette le plus grand nombre de gens dans la misère et le désespoir, par le recours de plus en plus fréquent à la force sécuritaire. Les faits témoignent de la répression que subissent les classes populaires. À cet égard, les Gilets jaunes ont été agressés et réprimés sur ordre des Autorités, avec une sauvagerie rarement atteinte.
Par contre, justice et police se désintéressent de la criminalité des puissants. Les Hauts personnages de l’État et les potentats d’intérêts privés sont hors atteinte de l’action judiciaire, pour la raison qu’il y a connivence. Autrement dit, la population est victime d’un pouvoir et d’une force de frappe de classe.
Loin d’aller vers une société paisible, ce déséquilibre augmente les drames et les tensions résultant des injustices. Il permet aux pratiques illégales des maîtres du système de s’étendre au point de pervertir le haut du panier de la démocratie.
Notre sécurité serait garantie, paraît-il, au prix d’un contrôle plus grand de nos existences. Cela s’est fait peu à peu à la suite des attentats salafistes et du terrorisme. Les autorités ont renforcé les lois répressives, sous prétexte de nous défendre des exactions de ces groupes religieux vindicatifs. Une fois l’alerte passée, ces lois sont restées inscrites dans le panel des répressions, les faisant passer du terrorisme à la tolérance des manifestations à caractère politique ou syndical. Les Gilets Jaunes en ont fait les frais.
La lutte renforcée contre la criminalité « supposée » implique deux inconvénients dont nous payons les conséquences. Cela relâche l’attention des autorités de surveillance sur l’encadrement juridique et le contrôle juridictionnel des autorités pénales et de la police ; enfin, le personnel chargé de la délinquance « en col blanc » s’est proprement volatilisé, intégré dans la police active et de terrain.
Le « sécuritarisme » que ressentent les populations au vu de l’appareil impressionnant des « forces de l’ordre », est contrebalancé par une insécurité croissante mettant en cause la police et l’autorité judiciaire, alors que la délinquance ordinaire : vols, drogue, brutalité gratuite, augmente. L’impression se répand qu’on a basculé dans un régime autoritaire. Les forces de l’ordre, dit-on encore de la police. L’essentiel n’est-il pas de savoir de quel « ordre » il s’agit ? Le doute sur son caractère démocratique est dorénavant permis !
Dans les centres villes, les contrôles policiers abusifs et discriminatoires se font plus pressant, les jeunes dont la tenue est supposée typique des quartiers populaires courent jusqu’à seize fois plus de risques d’être soumis à un contrôle d’identité que les jeunes habillés autrement, sans parler de la couleur de la peau qui caractérise une forme de racisme « ordinaire » de certains policiers, pas tous heureusement.

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Les classes populaires sont surreprésentées au sein de la population carcérale : 48,5 % des personnes détenues n’ont aucun diplôme, et 50 % n’exerçaient aucune activité professionnelle lors de leur entrée en prison (Statistiques françaises, sources Le Monde Diplomatique).
Les statistiques pour la Belgique – que je ne connais pas – devraient souffrir la comparaison.
La répression contre les Gilets Jaunes a été terrible, pour la France : 1800 condamnations pour 7400 gardes à vue. Dans le même temps, les autorités répressives se désinvestissent de la lutte contre la grande criminalité économique et financière ; leur priorité demeure le traitement rapide de la délinquance la plus visible, celle de la voie publique.
Le nombre total d’enquêteurs de police spécialisés en matière économique et financière, déjà très faible, est passé de 529 fin 2013 à 514 quatre ans plus tard. (Le Monde Diplomatique)
Les économistes néolibéraux soutiennent que si la délinquance augmente malgré l’impressionnant déploiement policier, c’est parce qu’on n’est pas encore allé assez loin dans la répression ! Gros à parier que tout le panel MR est d’accord là-dessus, ces gens suent la haine du peuple. Son personnage le plus réussi sur la question est madame Marghem. Cette femme nous hait visiblement.
Le citoyen pense évidemment le contraire. La sécurité n’est pas de se soumettre à l’arbitraire du pouvoir répressif : c’est bénéficier aussi de la protection de la loi contre tous les abus du pouvoir, qu’il émane de personnes privées ou des pouvoirs publics.

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