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Foutaises et Éperons d’or (1).

Lorsque Georges-Louis Bouchez parle du programme libéral, comme d’un paradis futur, il entend la participation belge à la mondialisation « heureuse ». Il tait aux gens, ce que les théoriciens néolibéraux avouent dans leurs livres. Pour attirer la clientèle, le MR présente le même programme économique sous un jour trompeur. Il ne peut répéter comment il voit l’avenir dans les mêmes termes de Rougier à Hayek Les gens fuiraient. Il fait croire au social, alors qu’à la solution finale, le social et le respect de la nature sont inexistants. Pour Bouchez et les gens du MR, les peuples sont incapables de respecter les lois de la vie économique : la liberté d’entreprendre, la propriété, la concurrence, etc. Bouchez est un ennemi qui parle sous la bonhomie de l’ami, pour étourdir les gens.
Aussi, ces messieurs usent d’un langage de circonstance « adapté », avec une petite touche de cuistrerie puisée dans les galimatias des experts, des technocrates et des scientifiques.
Toute la communication officielle doit convaincre l’opinion publique idéalisée d’un régime démocratique, dans lequel nul ne doit prendre le pas sur l’expert qui sait mieux que tout le monde, ce qui est bon pour nous.
Le néolibéralisme disqualifie les masses et discrédite ce qui irait dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre, mais sans le dire ouvertement. Il est courant qu’il baptise de populisme tout ce dont il ne veut pas parler. Le mot, explicite en lui-même, se passe de commentaires.
Une caractéristique du néolibéralisme est sa plasticité, sa capacité à épouser des formes politiques aussi bien que des styles, manières de gouverner extrêmement diverses en trompe-l’œil et simagrées démocratiques.
Le démantèlement de l’État, un moment interrompu par la pandémie, va se poursuivre au nom du Néolibéralisme. On ne comprendrait pas le recul quasi universel des libertés dans le monde si on ne comprenait pas le lien privilégié que le néolibéralisme entretient avec les gouvernements de l’Union Européenne.

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Le néolibéralisme est porteur d’une violence contre la société du fait même qu’il est un projet politique de transformation de cette société qui ne suppose pas le consentement réfléchi des gens, quant aux buts et aux conséquences de cette transformation. À gauche, on assimile déjà le néolibéralisme au fascisme libéral.
La question pour les gouvernants est de savoir comment continuer à gouverner selon la même logique de transformation de la société et même de savoir comment la pousser plus loin, alors même qu’on voit de plus en plus clairement que les conséquences du néolibéralisme sont supportées par les fractions les plus pauvres et les plus vulnérables de la population, et aussi, par de larges fractions de ce qu’on appelle les classes moyennes, notamment celles qui ont besoin des mécanismes de redistribution sociale pour se maintenir à flot. Quoi de plus éclairant que l’aide apportée aux commerçants dans l’obligation de fermer boutique et l’argent que l’état leur apporte, parce que justement, nous ne sommes pas encore tout à fait dans une société néolibérale pure, l’épisode inattendu du virus a ralenti le processus et fait naître un début de conscience d’une catastrophe que ce serait d’un État dépourvu de toute aide à ses citoyens, un peu comme le fut l’Amérique avant Roosevelt.
Devant le danger néolibéral, que peut-on faire ? Quelle serait la politique en contre-feu idéal ? On devrait pouvoir opposer à la société de marché, une utopie alternative. En premier lieu, il faudrait retrouver le sens plein du mot « liberté », que le néolibéralisme veut réduire à sa signification strictement économique.
À cet égard revivifier le sens premier de la liberté entendue au sens de l’autonomie ou de l’autogouvernement, en opposition à la stratégie anti-égalitaire et antidémocratique du néolibéralisme.
Il s’agit d’être attentif à ne pas séparer l’exigence de liberté, d’une exigence d’égalité, que ce soit en terme de participation aux délibérations et de décisions politiques ou que ce soit en terme d’accès aux ressources et aux services collectifs.
Si la conjoncture actuelle est inquiétante, l’unique façon de ne pas s’enfermer dans l’abattement est de prendre au sérieux les luttes contemporaines sur des terrains où s’invente une autre logique que celle du néolibéralisme.
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1. Siège du MR.

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