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Ah ! l’enseignement…

Nos cadors très au-dessus de nos alarmes ont une foi sans partage dans l’OCDE en matière d’enseignement. Et pour cause, c'est sur leurs indications que les fonctionnaires zélés de l’Union Européenne ont bâti une théorie sur l’enseignement, ses réussites et ses succès futurs.
Ils croient encore avec le jeune Bouchez (MR) que l’élément moteur de l’éducation, c’est l’investissement financier. Les philosophes le savent : le développement éducatif précède toujours le développement économique. Bien sûr, il y faut un investissement minimum, comme une crise économique peut aller de paire avec une régression éducative ; mais les sociétés qui réussissent le mieux, ne sont pas celles qui investissent le plus dans l’éducation.
Partout il y a une détermination à savoir lire et écrire. Le constat est sans appel, ce sont les pays qui laissent libre cours à l’esprit critique et à la curiosité de l’étudiant qui sont parmi les plus fournis en intelligences supérieures et notamment les Etats-Unis et le Japon, même si ce sont deux pays capitalistes, mais qui tolèrent la controverse. Certes tout cela dans une certaine hypocrisie, puisque l’étudiant communiste aura toutes les peines du monde à trouver du travail aux USA, s’il ne dissimule pas ses préférences. Mais il n’en sera pas tout autant exclu de la communauté intellectuelle.
En Belgique, nous vivons sous la domination d’un groupe libéral qui croit en la primauté économique partout.
La crise éducative que nous traversons va bien au-delà d’une crise économique et elle est bien plus préoccupante que l’évolution du commerce axée sur une décentralisation catastrophique pour l’industrie, du moins ce qu’il en reste.
L’éducation secondaire connaît une expansion sans précédent. Entre la décennie 60 et 2010, on passe d’environ 19 % d’élèves ayant réussi leurs « humanités » à près de 33 % !
La réalité est aussi dans d’autres statistiques. S’il y a plus de diplômés, c’est tout simplement parce que le niveau de la matière enseignée est descendu à un taux jamais atteint. Au point que le diplôme de l’anciennement moyen (après trois ans) de 1950 dépasserait en capacité éducative le niveau de l’étudiant ayant terminé avec succès six années de nos jours !
Par exemple, les compétences orthographiques dans le cadre d’une dictée de difficultés moyennes est de 10,6 de fautes diverses en 1985 et de 17,8 en 2015 !
Cela permet de se projeter dans l’avenir et de se faire une idée ce que sera l’état intellectuel des générations futures.

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Les vingt années qui séparent Paul Magnette de Georges-Louis Bouchez, donnent un avantage intellectuel au premier, a priori !
Cette augmentation des reçus est en contradiction avec la montée de l’illettrisme de jeunes qui savent aussi de moins en moins bien s’appliquer aux quatre opérations : addition, soustraction, multiplication, division.
Ces chiffres laissent à penser que l’enseignement supérieur est aussi atteint du même phénomène d’appauvrissement intellectuel, puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets.
L’afflux d’étudiants à l’université est dans les mêmes proportions 27 % en 2000 et 43,5 % en 2016.
Le déclin éducatif n’empêche pas les enfants d’apprendre de lire et à compter. Il y aura même, n’en doutons pas, de nouveaux génies créateurs faisant même oublier Mozart ou Einstein. Simplement, ils le feront dans l’ensemble un peu moins bien qu’auparavant.
On pouvait très bien en 1945 débuter une carrière de fonctionnaire avec trois années de secondaire. Aujourd’hui le collège ou l’athénée est insuffisant. Il faut être au minimum bachelier.
Ce que Lebon appelait l’intelligence des foules serait-elle en train de faire place aux foules sauvageonnes des banlieues ?
Un bref regard sur les programmes des télévisions suffit pour comprendre où on en est.

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