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De Kief à la place Madou.

Un peu marre de tourner autour des experts sur la guerre en Ukraine. De l’Amiral Montabord au Général de Guerrelasse, ils nous déroulent leur cours de dernière année de l’École de guerre, comme si nous étions en mai 40, quand l’Armée française allait ne faire qu’une bouchée des adolphins.
La guerre en Ukraine est une sale guerre par le fait que le bidasse russe est un conscrit à qui on a fait croire qu’on partait à l’exercice, mal armé, sans esprit de corps, ripaillant dans des pillages à l’occasion et probablement crevant de peur. Son armement est obsolète aux trois quarts et dernier cri pour le quart restant.
En face, l’armée ukrainienne, même si elle est animée d’un meilleur esprit, doit instruire des recrues de 18 à 65 ans. Avec quel Vademecum, tant elle a reçu des armes et munitions de partout, certaines très sophistiquées. Toutes demandent un minimum de connaissance dans leur maniement et leur maintenance.
L’improvisation et l’amateurisme favorisent les bavures. Déjà nombreuses des Russes, les bavures, bien entendu, récusées ou expliquées, pourraient bien déborder sur une frontière gardée par l’OTAN et entraîner des conséquences imprévisibles.
Avec un président qui semble avoir perdu le sens des proportions au Kremlin, ça peut dégénérer. Lui aussi avec son plan d’invasion par les chars, surtout ceux qu’il a lancé sur le terrain, s’avère une faute qui pourrait finir en désastre. Des dizaines ont probablement été mis hors de combat par des missiles américains du type fléchette.
Le kilométrage sur la carte ne trompe pas, 2000 kilomètres entre Popof le conscrit conducteur de char qui stoppe à quelques kilomètres de la frontière polonaise, et nos fraises bien mûres pour le grand sacrifice. Pris subitement de folie meurtrière, Poutine pourrait en trois jours garer ses blindés sur la Grand-place de Bruxelles.
Biden ne m’a jamais inspiré confiance. Presque toute l’Europe a remis nos destinées dans les mains d’un président qui ne s’intéresse pas plus que ça à nous. Il a déjà commis un belle bourde le jour où il a prévenu Poutine qu’il pouvait y aller, que l’OTAN n’interviendrait pas.
Nous voyons trop comme l’OTAN est dispersé, 500 ploucs français en Roumanie, un petit paquet de GI en Pologne, ça et là des unités et un QG en Belgique (merci pour le danger).
Un coup de folie de Vladimir avec ses Syriens engagés volontaires à côté de Popof, c’est toute l’Afrique du Nord qui saisit le truc pour s’incruster de l’Allemagne à l’Espagne, même si dans les plans du Kremlin, ils ne sont pas là pour émigrer.

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Enfin, tout ce drame mis en scène par un moujik ivre, croirait-on, vire au cauchemar et on n’a pas encore tout vu.
Les Américains qui suivent depuis leurs satellites les mouvements des troupes au sol et ce de façon tellement fine, qu’ils n’ignorent rien du fond de gamelle du tankiste, pourraient très bien depuis là-haut, bien au-dessus du plafond de la chasse russe, liquider mille chars sur la journée.
Il paraît qu’ils ont des lasers à couper l’acier en tranche fine, façon jambon d’Aubel.
Les Russes, très inventifs aussi, ont des contre-lasers tout aussi performants.
Un champ d’expérience idéal serait l’Europe ; plaine des sports pour essais gratuits.
Enfin le plus beau, le plus gros, le mot que l’on prononce en baissant la voix, parce qu’il semble que Poutine y ait songé le premier : la bombe, celle qui finit tout, finit ausi les conversations. Oserait-il ? Ce serait un comble que Poutine après avoir voulu reprendre en son sein les frères ukrainiens, pousse le bouton fatal qui nous vitrifierait, mais aussi le Kremlin, dans une grande Russie à l’État de détritus radioactifs, de notre réplique ultime.
Evidemment, nous en serions aussi pétrifiés que lui !
Est-ce que cela est sérieux ? Non. Je cherche encore les raisons vraiment graves, au nom desquelles Poutine a envahi l’Ukraine. D’ici à faire de la terre un astre mort, il n’y a que les fous pour penser cela.
Tout n’est qu’affaire de calculs, de se croire tellement supérieur qu’on va carotter le jeu des autres. Ensuite, il n’y aura qu’à surenchérir, comme au poker. Le tsar serait-il gagné par l’ivresse du pouvoir ?
Eh bien non ! ça ne fonctionne pas toujours comme les Grands le pensent.
On peut savoir qui est marron dans cette guerre.
La population ukrainienne en première ligne, martyrisée, dispersée par commodité pour les grandes manœuvres russes ; le petit peuple russe pour le compte duquel le despote dit agir et qui n’est même pas au courant qu’on fait ça rien que pour lui ; enfin nous les européens, il est vrai, cons comme la lune nous sommes, d’avoir bradé notre sécurité outre-Atlantique, proprement démunis sans l’amerloque avec une seule armée française, vaillante certes, qui peut aussi pousser sur le bouton, mais dont on se moque depuis le début, tant ses effectifs sont ridicules par rapport avec ce qu’il y a en face.

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