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RV dans 20 ans !

Samedi 14 mai, une fusillade a eu lieu dans le supermarché d'un quartier africain-américain de Buffalo, dans l'État de New York. Ces fusillades sont monnaie courante dans un pays où les armes à feu sont très faciles d’accès. Arrêté, l'auteur de cette tuerie se nomme Payton Gendron, 18 ans. Il se présente comme raciste, fasciste, antisémite et se réclame de la théorie du «grand remplacement» de Renaud Camus.
Cet écrivain était inconnu pour la plupart avant qu’Eric Zemmour ne le mentionne dans sa campagne électorale. Il l’avait déjà fait auparavant chez Christine Kelly sur CNews, mais là encore, on n’y avait pas prêté beaucoup d’attention.
Renaud Camus est un écrivain et militant politique français d'extrême-droite.
Au cours de sa carrière littéraire, il écrit de nombreux textes au sujet de ce qu'il nomme le « grand remplacement » des peuples européens par l'immigration, ce qui le rend influent au sein de la droite identitaire. En 2014, il est condamné pour provocation à la haine et à la violence contre les musulmans.
C'est dans l'Abécédaire de l'innocence que Renaud Camus mentionne, en 2010, la thèse complotiste d'extrême-droite du grand remplacement, avant de la détailler dans Le Changement de peuple, paru en 2013. Il affirme s'inscrire dans la lignée du Britannique Enoch Powell, auteur du célèbre discours des fleuves de sang sur les conséquences du multiculturalisme.
Le « grand remplacement » serait un phénomène rapide et important au regard de l'histoire de France. Il évoque également la notion de « Grande Déculturation », qu'il appelle encore « enseignement de l'oubli » ou « industrie de l'hébétude » présentée par lui comme l'indispensable moyen du grand remplacement. Considérant que, parmi de multiples causes, les médias et surtout l'éducation nationale sont directement impliqués dans cette entreprise de déculturation, l'auteur présente en une phrase, souvent répétée sous une forme ou une autre dans ses interventions, les raisons pour lesquelles il y voit le principal moyen du grand remplacement : « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans révolte dans les poubelles de l'histoire. »
Renaud Camus a tout de suite connu le succès dans les milieux de l’extrême droite. C’est sans doute une des raisons que la diffusion de son œuvre soit restée quasiment confidentielle.
Il a eu tout de suite des lecteurs capables de propager son idée de grand remplacement : Jean-Marie Le Pen, Stéphane Ravier, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Ivan Rioufol, comme auprès de magazines Valeurs actuelles et Causeur.
Par contre, le Nouvel Observateur parle de la « bouillie xénophobe de Renaud Camus » et un article du Monde ironise sur le « grand boniment ».
Renaud Camus voit-il juste ou se trompe-t-il lourdement ?

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C’est toute la question que l’on devrait se poser en toute lucidité plutôt que se joindre à l’un ou l’autre parti d’extrême gauche ou d’extrême droite, afin d’y militer plus par intuition que par déduction.
D’autant que l’auteur n’a pas la rationalité d’un Emmanuel Todd pour définir avec le plus de précision possible qu’elle va être la courbe des naissances de la communauté européenne de souche et de la communauté maghrébine d’exportation récente sur notre continent.
Tout l’argumentaire de Renaud Camus tient dans notre déficit des naissances, mais pas seulement, dans l’esprit de corps musulman des populations d’importation d’Afrique du Nord posant aussi un problème culturel.
C’est déjà, quoiqu’en disent les polémistes de l’un ou l’autre camp, un problème français avant d’être européen, quoique certaines communes comme Schaerbeek en Belgique sont très proches des situations, surtout de banlieues, des grandes villes de France.
Les réponses fournies de l’un ou l’autre camp, le laxisme de la politique modérée menée jusqu’à présent en France sont aléatoires et dépendent directement des flux migratoires stoppés ou laissés aller au laxisme ambiant.
Une chose est certaine, les camps sont divisés sur ces questions de civilisation.
L’Histoire nous apprend seulement que les civilisations sont mortelles, même si certaines, comme la grecque et la romaine imprègnent toujours la civilisation occidentale.
Nous avons troqué le rassemblement des peuples par la chrétienté contre le rassemblement des peuples par la laïcité. Nous y avons perdu – est-ce une bonne ou mauvaise chose – le fanatisme des peuples ignorants, pour la découverte du Siècle des Lumières. Ce faisant, il semble que de cette victoire la laïcité ait hérité d’une trop belle assurance. Si la catholicité a perdu de sa puissance, par contre la religion musulmane de grande diffusion récente, n’a jamais été prise avec la même rigueur que la chrétienne pour sa remise en question face à la laïcité, le principe de base de notre civilisation.
Est-ce cela qui pourrait ressortir des élucubrations haineuses d’un Renaud Camus qui sans le savoir aurait parlé « vrai » ? Selon lui, rendez-vous dans vingt ans !

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