« novembre 2012 | Accueil | janvier 2013 »

31 décembre 2012

Stop and go ?

A l’heure où ces lignes ont été écrites, il n’existait pas encore d’accord sur le budget pour 2013 des Etats Unis d’Amérique.
Il y a toujours un petit suspense depuis que les Républicains et les Démocrates, ont besoin d’un compromis pour le budget. C’est même ainsi que les Républicains tiennent l’exécutif d’Obama à la culotte S’il n’y a pas un accord entre les deux partis, c’est l’impasse avec toutes les conséquences d’une entrée en fanfare des USA dans une récession qui aura un terrible effet sur l’économie mondiale.
Tout peut encore basculer d’un côté comme de l’autre dans la machine américaine.
« La Bourse de Paris a perdu 1,47% vendredi, dominée par des prises de bénéfices après son record de jeudi, dans un marché sous tension et inquiet de l'issue des négociations sur le budget américain, quelques jours avant l'échéance du 1er janvier », lit-on dans les journaux qui traitent du fric et qui ne nous concerneraient pas, si nous n’en étions pas les premiers à en essuyer les conséquences sur les salaires et le chômage, l’un faisant pression sur l’autre.
Comme on dit d’un ton vaguement inquiet dans ce genre de circonstance « Les quelques rares investisseurs encore présents ont fait preuve d'une extrême prudence préférant vendre. »
Evidemment on est à la veille d’une nouvelle année et les commentateurs de presse surtout économique éparpillés dans des endroits de plaisir, reculent au moins d’un jour l’échéance après laquelle on poussera sans doute un soupir de soulagement.
Mais, sait-on jamais ? Deal Or No Deal ?
Même si le Congrès et la Maison Blanche sont capables de s’entendre avant la fin de l'année pour éviter quelque 600 milliards de dollars en hausses d'impôts automatiques et la réduction des dépenses de nuire à l'économie, aucun compromis actuel possible n’est capable de répondre aux impératifs économiques à long terme de ce pays.
On nous a longtemps promenés sur l’histoire de la dette européenne. Elle est infiniment moins dangereuse que la dette américaine, parce qu’elle se disperse dans dix-sept pays de la zone euro à des degrés divers. Même si les pays touchant la méditerranée se portent moins bien que ceux plus au Nord, les forts peuvent aider les faibles, ce qui s’est fait, plus lentement qu’on aurait dû, mais ce qui s’est passé quand même. Qui pourrait aider les USA qui à eux seuls doivent plus que tous les endettés européens ?

55lk000.jpg

Et c’est là que l’on se rend compte du miroir déformant des agences de notation qui, malgré tout, ne joue pas à plein sur l’importance de la dette américaine et l’impossibilité de l’apurer à moins d’une relance qui mettrait à mal la suite de l’histoire des hommes sur cette terre, donc impossible. Et ça, les banques le savent aussi.
La fracture des schistes a montré que les Etats Unis sont prêts à tout pour faire du profit, sans se soucier de l’avenir des Américains de demain, comme ils ont encore à exploiter du pétrole dans les réserves naturelles, ce qu’ils ne manqueront pas de faire pour suivre une utopie, celle de la croissance.
Alors que l’écologie bien comprise peut être un système permettant également un développement ; mais, il est moins spectaculaire, plus lent. Il y faut de la patience, ce que les créanciers des Américains n’ont plus. Ils ont même la peur au ventre de ce qui va se passer. Car les principaux créanciers sont maintenant des Etats, le principal c’est la Chine. Elle a cru intéressant de vendre à crédit tout ce que les Américains ne voulaient plus faire, leur croissance à eux est à ce prix. Une dette qui ne se rembourse pas, c’est le prêteur qui perd. Qui pourra dire aux travailleurs chinois que le fruit de leur travail s’est envolé dans une spéculation pour un pays, hier encore, ennemi des Chinois ?
«Je ne pense pas que n'importe quel accord éliminera l'incertitude", a déclaré Richard Kovacevich, ancien PDG de Wells Fargo (NYSE: WFC). "Si la limite de la dette ne fait pas partie de cet accord, nous venons de passer de la falaise fiscale au débat plafond de la dette."
Cette analyse est la bonne.
Enfin, encore un jour et nous serons en 2013.
Alors, qu’il soit permis à un peu tout le monde de s’en ficher encore un jour et une nuit.
De toute manière, dès mercredi matin, nous aurons nos chroniqueurs habituels remis de la cuite de l’avant-veille, nous dire la bouche pâteuse, que tout va bien.
Et nous les croirons.
Vive le système, le profit, la croissance et l’Amérique, nom de dieu !
C’était à peu près ce qu’on disait à Pompéi, la veille du commencement de la fin.
L’économie n’est-elle pas une « science » où les frimeurs gagnent des points et les gens honnêtes en perdent ?

30 décembre 2012

L’Ukip

Les bons résultats de novembre du parti « United Kingdom Independence Party (UKIP) », sont les seules chances pour qu’enfin la Grande Bretagne démissionne de l’Union Européenne. C’est que la raison de l’existence de ce parti est de faire sortir le pays de l’Union, ce qui serait une bonne chose pour l’Europe continentale. C’est bien la première fois qu’un parti d’un membre de l’Union et qui ne souhaite pas poursuivre l’aventure avec le reste des membres travaille – sans le savoir – pour une meilleure cohésion des autres et peut-être les mettre en position d’aborder le volet social, jusqu’à aujourd’hui complètement négligé.
Nigel Farage, le chef du parti, est désormais à la tête de «la troisième force politique» de Grande-Bretagne, et je l’en félicite. Encore un petit effort, et hop, l’Angleterre redeviendra une île à la porte de l’Europe !
Ce que j’en dis n’est pas une utopie, puisque dans ma lancée en me documentant sur le sujet, afin d’établir une corrélation entre mon raisonnement et celui de quelque illustre, je suis tombé sur un article de presse de Jacques Delors, arrivant aux mêmes conclusions que les miennes.
A la différence, je suis moins européen que lui, ma démarche étant surtout dictée par la catastrophe sociale d’une Europe entièrement domestiquée par le pouvoir économique, de sorte que, tant qu’à faire, autant chercher un peu de réconfort à l’intérieur d’un vaste foutoir, pas près de réfléchir sur le devenir de ceux qui produisent des richesses.
Une organisation politique n’est intéressante que lorsqu’elle traduit un sentiment de solidarité dans sa volonté de mieux répartir les richesses, fruits du travail.
Comme ce n’est pas demain que cette Europe là naîtra, laissons Jacques Delors à son idée générale et partageons seulement avec lui, le sentiment qu’avec les Anglais, c’est pire encore.
L’Ukip milite sans faiblir pour qu’un référendum sur la sortie de l’Union européenne soit organisé par le gouvernement anglais. C’est bien la première fois que j’encourage un mouvement d’extrême droite ! L’Ukip s’est spécialisé dans les scrutins électoraux européens qu’il gagne presque à coups sûrs ! On se demande ce qu’il fera s’il finit par entraîner le Grande Bretagne en-dehors de l’Europe. Il n’aura plus de raison d’être ! Absent du parlement britannique, le parti compte actuellement une douzaine de députés européens.Et c’est ça qui fait peur, la tentation de gueuler et de toucher les indemnités de parlementaires le plus longtemps possible peuvent les saisir et de vouloir, sans le vouloir, sortir d’Europe !
David Cameron, Premier ministre, est le chef d’un parti conservateur lui-même partagé sur la question de l’Europe. Certains ont depuis longtemps les mêmes vues que l’Ukip, d’autres veulent rester dans l’Europe pour la contrôler, « to sep up » signifierait plutôt la « noyauter ».
Bref, Cameron croit malin de rester dans l’Europe, avec menace d’en sortir, pour en obtenir davantage.
C’est un peu ce à quoi joue les Flamands en Belgique. Un de leurs chefs de file, Van Rompuy, président de l’Europe, devrait faire comprendre qu’à ce petit jeu là, il est plus fort que Cameron. D’ailleurs ne l’a-t-il pas déjà écrit à l’Anglais, dans des termes qui l’auraient fait bondir, si cela avait été Albert II qui les eût écrits à son intention?

2z1000.jpg

L’Ukip est né avec la ratification du traité de Maastricht, en 1993. Il se nourrit des indemnités payées par l’Europe à ses députés qui n’ont de cesse de critiquer l’Europe dans tout, exploitant à fond le filon nationaliste.
Une alliance de l’Ukip avec les Travaillistes contre les Conservateurs de David Cameron serait assez cocasse !
Situation invraisemblable, mais qui démontre surtout que les anti-européens sont en réalité majoritaires en grande Bretagne, mais clivés par l’appartenance interne différente.
Peut-être les Anglais ont-ils raté le coche, quand la Grèce était menacée de faillite, certains se demandaient si l’Euro n’allait pas s’écrouler. Le coup de poignard dans le dos des Anglais, se retirant de la pétaudière, aurait pu faire sauter la marmite.
To pact or not to pact, demandent certains conservateurs.
L’Europe reste de loin le premier partenaire commercial du pays, la livre sterling n’est soutenue que par la City, mais sa cote est notoirement surfaite. Une perte d’influence sur la scène européenne et voilà l’Angleterre isolée pour un nouveau « blitzkrieg » qu’Angela pourrait bien mener au nom des intérêts de l’Allemagne, la seule puissance que Cameron craint en Europe.
Je fais miennes les conclusions de Yann Morell et Alcover : « Si le nationalisme et l’euroscepticisme restent des recours toujours pratiques en politique – Cameron et les eurosceptiques «pragmatiques» savent d’ailleurs très bien en jouer pour tenter d’arracher des concessions de Bruxelles et de leurs partenaires – se lancer dans un processus radical de sortie de l’Union constitue en revanche une véritable prise de risque. Le dilemme pour le gouvernement est que l’approche «pragmatique» commence à lui coûter électoralement. »

29 décembre 2012

La Marche de Radetzky

Les humoristes vont aiguiser leurs pointes et Pirette remettre ses bigoudis. L’humour de fin d’année est en stock depuis janvier, les livraisons sont attendues dès le 31 décembre. Histoire de passer le pont d’une année à l’autre, au-dessus des vannes ouvertes des préposés au rire.
On ne peut apprécier la qualité des produits de cette année qu’en vertu des livraisons des années précédentes, à vrai dire fort médiocres. Il n’y a aucune raison qu’une amélioration soit possible. Ce serait même dangereux d’innover en la matière. On rit par habitude, enlevez l’habitude, on ne rit plus !
Donc, on ne sera pas surpris. C’est ce que le gros du public demande.
On peut juste apercevoir en un léger frémissement, une sorte de mécontentement du rire, comme on est mécontent du chômage et de son bas salaire.
Le public ne rit plus de ses malheurs ou moins. Il a répondu à l’interrogation des censeurs « Peut-on rire de tout ? ». Pour lui, la réponse est non.
Les humoristes l’ont bien compris. Ils contournent la misère, slaloment pour éviter l’obstacle de se défausser sur les syndicats, le travail, etc. Ce n’est pas qu’on ne puisse pas en rire, mais il y a des rires qui font mal voir, ceux qui les déclenchent.
L’objectif final à atteindre de l’humoriste, n’est-ce pas son cachet ?
Un humoriste, comme n’importe quel bateleur, qu’il soit politicien ou chanteur de charme, a besoin du public pour vivre.
Se ficher de la tête des gens qui sont dans le malheur est un rire à risque. Rassembler une salle de trois cents masos devient difficile, par les temps qui courent.
A part ça, les gens qui font l’andouille pour vivre sont aussi nombreux sur scène que dans les entreprises.
Par exemple Bigard qui s’est spécialisé dans les blagues de cul, n’est-ce pas le type de la blague d’entreprise, encouragée même par la direction ? C’est difficile d’enchaîner sur le salaire du patron quand on vient de parler des fesses de Jade Forêt. Voyez comme elle a pu faire mal à Mittal, cette blague selon laquelle, même en enfer, ce type éteindrait des fours.
Plus on monte vers le Nord, plus le rire descend en qualité. Un Guillon ne peut pas rivaliser avec les Taloche, dès Charleroi.

5sq00.jpg

Ne parlons pas du rire quand on passe la frontière linguistique.
On croirait bien que la langue y est pour quelque chose.
Quoique nous ayons des humoristes de langue française en Belgique, ils pensent en flamand. Il faut dire que le public francophone, c’est pareil. Il a son traducteur : Marc Herman.
Les Flamands n’ont rien à craindre de l’influence française. Ce serait plutôt le contraire. Question humour, nous nous flamandisons.
Nos deux télévisions s’apprêtent à nous fournir le programme que nous méritons pour le deuxième Réveillon. Les ouvreuses de RTL sortent leurs robes du soir pour les repasser et changer un ruban défraîchi, celle de la RTB les portent depuis l’automne, personne ne l’avait remarqué.
On va donc se ruquiériser, se sébastianiser et se druckériser allègrement au son des tambours qui remplacent les humoristes. La parole donnant à réfléchir est de trop. Le rire qui ne se déclenche qu’après un temps de réflexion n’est plus de mise. Par contre le bruit fait tout. Impossible de dire qu’un tambour manque d’humour !
Et pour cause, dans certains cas, le rire demande de la culture, une bonne connaissance de l’actualité et des antécédents dans l’esprit de l’escalier.
Toutes choses qui se sont perdues. Savoir qu’on doit cette perte au système qui fabrique des imbéciles pour son usage du « tout à l’automatique », ne fait pas rire du tout.
C’est un peu le gagne pain des « bons » humoristes qui se brade. Heureusement pour la profession, un « bon » de perdu, c’est « dix » mauvais qui arrivent.

28 décembre 2012

J’y suis, j’y reste !

Alors que cela devait rester une affaire purement occasionnelle, le parlementarisme, rouage essentiel de la démocratie, est devenu un métier, avec toutes les conséquences d’une occupation professionnelle : compétitivité interne dans les partis, dégradation des mœurs politiques, mensonge et langue de bois élevés au rang d’éléments majeurs de la réussite, revendications salariales, etc.
Il est devenu courant que l’électeur n’élise pas son député. C’est le parti qui le désigne. C’est-à-dire que c’est un très petit nombre de personnes qui, à l’intérieur même des structures, décident des places.
C’est tout naturellement que ces corps constitués nomment parmi leurs pairs ceux qui leur ressemblent le plus. En-dehors de quelques contre exemples, c’est tout naturellement la profession d’avocat qui arrive en tête.
Cela bien rodé, ficelé, empaqueté, il n’y a pas de raison que cela change.
C’est pourquoi, il n’y aura jamais une loi interdisant le non-cumul des mandats, malgré les grandes déclarations des trusteurs professionnels.
Il serait pourtant assez simple d’interdire la professionnalisation de la politique, en rendant inéligible tout parlementaire à l’issue d’un deuxième mandat pour la législature suivante.
Il est inadmissible que certains avocats n’aient jamais plaidé et ont vécu confortablement toute leur vie en représentation du peuple !
Jacques Julliard (Marianne 819) cite l’exemple de Jacques Chirac qui a passé sa vie entière dans les palais de la république : « …jamais il n’en est sorti ; jamais il n’a exercé une profession, jamais de sa vie il n’a payé un repas de sa bourse. »
La Belgique fourmille d’exemples de ce type. Combien de temps, Louis Michel a-t-il exercé son métier de professeur de langue ? Herman De Croo a-t-il seulement travaillé six mois dans le privé ? Se souvient-on à Mons d’une carrière quelconque du bourgmestre empêché ?
Leur seul argument consiste à nous faire croire que l’on n’acquiert une bonne expérience, qu’en étant sans cesse reconduit dans le « métier ». C’est une belle blague qui ne tient pas la route.

88bv0.jpg

L’histoire nous prouve justement le contraire. Tous les grands événements, par exemple la révolution brabançonne de 1830 ou la Résistance à l’occupant en 40-45, ont été le fait pour la plupart d’inconnus soudain placés en pleine lumière, tandis que les professionnels de la politique attendaient de savoir quelle tournure prendrait les événements pour choisir leur camp.
Je laisse la parole à Julliard : « …si l’élection est l’honneur de la démocratie, la réélection est son fléau. Le souci de la réélection est à la base de toutes les lâchetés, de toutes les faiblesses, de toutes les capitulations. Vous voulez la démocratie, dites-vous, vous voulez l’égalité ? Alors organisez la rotation des citoyens au pouvoir ! Pour que la vie politique soit quelque chose pour tous, il faut qu’elle cesse d’être tout pour quelques-uns. »
Le drame d’aujourd’hui, c’est le manque de franchise des professionnels de la politique solidement ancrés dans les Institutions avec le seul objectif d’y atteindre l’âge de la pension.
Comment voulez-vous qu’ils n’aient pas conscience de se tirer une balle dans le pied en votant le non cumul sur deux législatures ?
Que feraient-ils dans la vie civile, ces donneurs de conseils, sinon, pour les plus chanceux, rentrer dans leur administration d’origine ! Quant aux autres, confrontés à l’âpreté de la lutte pour le pain quotidien, inutile de dire que plus d’un se retrouveraient au chômage, tant le parachutage pour service rendu dans une douce sinécure, même si elle n’est pas impossible, serait quand même plus difficile.
Les temps ont changé. Le public a troqué l’admiration béate contre un scepticisme aigu. Les universités produisent chaque année des milliers de diplômés capables d’exercer « le métier » avec le maximum de compétence. La vie civile regorge d’intelligences qui ne demandent qu’un terrain d’application à l’exercice de la démocratie. Il y a des manuels qui ont autant de compétences que des intellectuels. Le parlement n’est pas un Bois-sacré propriété de quelques-uns. Au vu des choses comme elles vont, il serait peut-être bon que l’on songe à y réintroduire des Représentants de toutes les origines et compétences.
La démocratie est à ce prix.

27 décembre 2012

La parole confisquée.

On est bien en Belgique, pays dirigé par et pour une élite s’étant fait une idée précise de ce qu’est le territoire, dans son économie, ses banques et ses milieux d’affaire, ses rôles linguistiques et sa découpe.
Voilà ce que l’on peut penser du discours du roi et des réactions des détenteurs absolus de la parole.
Car enfin, n’y a-t-il pas discours plus populistes que ceux, en chœurs, des détracteurs et des thuriféraires de la pensée royale ?
L’objectif n’est-il pas de dénoncer le populisme de la N-VA, étant entendu que pour ce faire, tous les moyens qu’offre le populisme sont bons.
Il n’y a qu’à voir le populisme de Delpérée en action, ses mimiques, sa prétention d’avoir lu et corrigé la bible du territoire, pour se dire qu’il compte toujours sur l’embrigadement du plus grand nombre pour faire du populisme patriotique, son ordre du jour sans appel.
Ne nous disent-ils pas depuis toujours que la société dans son économie et dans sa fidélité au régime est la meilleure du monde et que nous devons nous accrocher à cette idée, même si nous traversons des turbulences ?
Ce discours est populiste parce qu’il a réussi à nous conduire jusqu’à la catastrophe en racontant des craques au plus grand nombre, exactement comme la N-VA dans l’autre sens.
Et cette maintenance du plus grande nombre dans l’anesthésie permanente que les dirigeants inoculent à longueur d’année est le pire des discours populistes.
Que fait un homme politique en tenant des propos lénifiants dans une situation qui mériterait une autre approche, sinon mentir aux gens sciemment ? Et puis, alors qu’on touche du doigt ses mensonges, comme le pain vient à manquer chez les plus faibles, que des centaines de milliers de gens sont sans emploi, que fait-il ? Il a le culot de recommander la patience, de rassurer une foule qui après les séances de dopage ne demande que cela. Il ne s’est pas trompé, c’est seulement la conjoncture, une certaine malchance, ses calculs sont bons, l’économie est saine, le travail va revenir, le pays a besoin d’unité, de cohésion, de morale.
L’autre dit la même chose, sauf qu’il limite son discours à la Flandre.
N’y-a-t-il pas pire discours populistes que ces deux là ?
Aux élection de 2014, ce sera le plus populiste des deux qui mettra l’autre en boîte, et on aura passé à côté d’une réflexion sur des questions de devenir du monde d’aujourd’hui.
Ils ont l’air malin les spécialistes de la politique belge, les professeurs Mark Van den Wijngaert, Dave Sinardet et Carl Devos, cités par « Le Soir », tous plus ou moins d’accord sur une certaine forme de populisme, mais pas sur une autre !
Il y a une phrase qui a retenu mon attention dans le discours du roi : « Ils s’efforcent toujours de trouver des boucs émissaires à la crise, qu’il s’agisse de l’étranger ou des habitants d’une autre partie de leur pays. Ces discours existent aujourd’hui dans de nombreux pays européens et aussi chez nous. La crise des années 30 et les réactions populistes de cette époque ne doivent pas être oubliées. On a vu le mal que cela fit à nos démocraties ».

13d00.jpg

Aurait-il stigmatisé la Flandre et la Wallonie national-socialiste de l’entre-deux guerres et le virage de Léopold III adoptant à la même époque des thèses douteuses, confirmées par le ratage d’un populisme faisant croire aux souffrances du roi, captif et derrière les barbelés ?
Quant à Di Rupo, censeur du discours royal, c’est comme si on demandait à Mazarin de raturer un texte de Louis XIV !

26 décembre 2012

Module toi-même !

On s’interroge toujours sur ce qu’Eliane Tillieux, la ministre de l'Egalité des chances, a voulu faire, en défendant le projet de décret relatif au parcours d'intégration des primo-arrivants souhaitant s'installer durablement en Wallonie.
Peut-être était-ce sur le papier une initiative louable, mais au vu de la prétention du parcours d’intégration proposé, on est vite persuadé que c’est encore une belle foutaise que les journaux répercutent à leurs lecteurs, sans avoir réfléchi, comme d’habitude, même si le projet partait des meilleures intentions du monde !
Toujours est-il que le bidule est approuvé – et qui ne l’approuverait pas formulé de la manière dont il nous a été servi !
Ces Messieurs Dames de Namur ne connaissent rien de la réalité de la situation sur le terrain et, en plus, ils n’ont aucune idée du paquet de sous énorme, qu’il faudrait mettre au service du dit budget !
D’abord il s’adresse aux « réguliers » à ceux qui ont franchi tous les handicaps, passage des frontières, travail précaire ou non, connaissance de la langue et qui sont restés en Belgique après un parcours souvent chaotique dans les pays de l’Union.
Admettons que l’on trouve des bureaux et des personnels partout en Wallonie pour ce contact particulier, que va-t-on faire de ceux qui ne se présentent pas, pour la simple raison qu’ils ne savent pas lire le français et ceux qui auront « échoué » dans les « épreuves » que ce concours d’entrée nécessite, et qui, par ailleurs, font partie des travailleurs sur notre territoire exerçant une profession qu’ils font très bien ?
C’est là que l’on voit les limites de cette initiative des socialistes, initiative qui pourrait très bien dans des mains nationalistes faire d’une bonne idée, un cauchemar du genre de celui que la N-VA voudrait mettre en pratique auprès des francophones habitant en Flandre sans en connaître la langue.

91gg0.jpg

Dans sa première phase le projet est déjà contraignant puisque obligatoire. Or, quand il s’agit d’obligations diverses, on ne peut pas demander à un étranger résident à Arlon de se rendre à Mons ou Charleroi pour le premier contact. Il faudra donc bien mettre le paquet dès l’instant que l’obligation est faite d’accomplir ce que la loi indique dans toutes les communes dans lesquelles Rudy Demotte trône en majesté dans un beau cadre doré au-dessus du bureau du bourgmestre ! Si on laisse le projet à l’initiative des tyranneaux de village, on voit se dessiner un drôle de pouvoir sur des populations généralement sans défense !
Cela va en faire des emplois à pourvoir dans les grandes villes, surtout où l’émigration bat son plein, du travail supplémentaire dans les autres. Sans compter les brochures de premier contact, avec les photos du roi, d’Elio et de Rudy, suivies des pages relatant les grands moments de la Wallonie, si on commence à Pépin de Herstal ou Héristal, ça fait déjà une bonne vingtaine de pages, le tout en langage simple. Hors de propos d’engager des avocats pour le travail.
Et si, par hasard, l’émigrant est illettré, il faudra prévoir un « spécial images » dont pourrait s’acquitter un bon auteur de bandes dessinées.
Puis viendront les parties approchant la citoyenneté : voter pour un parti traditionnel, ne pas croire que la situation économique est désespérée, bien se tenir dans la rue, croire au grand destin de la Wallonie et en devenir un patriote enthousiaste.
A défaut de quoi, des amendes administratives de 50 à 2.500 euros seront perçues par la commune en cas de non-respect de l'obligation de se présenter au Bureau d'accueil, de suivre l'information sur les droits et devoirs et de réaliser le bilan social ou de connaissance, dont la finalité est de permettre au primo-arrivant de suivre un cursus de formation.
On croirait lire un texte d’un magistrat de l’application des peines, avec suivi judiciaire et bracelet électronique !
Un primo-arrivant, en plus de devoir rembourser le passeur, les aides et soutenir sa famille restée « là-bas », des amendes jusqu’à 2.500 euros, pourraient être exigées en cas de refus d’obtempérer. On se rend compte que la socialiste Tillieux qui gagne beaucoup plus que ça par mois, évidemment, peut se le permettre.
Quand on songe que ces nuls ne savent pas qu’au moins un million ou plus de Wallons seraient incapables de réunir cette somme, on voit bien comme nos élites socialistes manquent de sérieux !
Il faudrait plutôt faire faire des examens de capacité à Madame Tillieux pour avoir le droit de représenter l’électeur, avec à la clé des amendes pas piquées des hannetons, des fois qu’elle continuerait de proposer des conneries, à un moment des plus tragiques de notre économie !

25 décembre 2012

Aveux complets…

L’establishment y va de son petit discours de Noël dans le respect des traditions bien passéistes et conservatrices.
De toutes manières ceux qui ont le verbe le plus œcuménique et la parole la plus apaisante pour vous déverser at home leurs meilleurs sentiments sont assis le cul à côté du chauffage central et avec des rôts de dinde farcie aux marrons dans le soupir.
Il faut dire qu’il ne fait pas froid et que peu de leurs contradicteurs par les faits, plutôt que par la parole, dont ils sont naturellement privés, ne mourront pas le jour de Noël congelés aux portes des palaces chauffés à blanc par des salles en délire et batailles de bouchons de champagne.
Le roi met en garde « la brave » population contre le populisme. Pour ces gens, le populisme c’est évidemment la politique des autres.
Par exemple Charles Michel est le populiste de Bart De Wever et Elio Di Rupo de Charles Michel.
Mais au-delà, c’est évidemment le populisme de ceux qui depuis la rue où ils habitent ont perdu toute attache avec un parti politique, parce que ceux-ci ne les représentent plus, ou plutôt, ne les ont jamais représentés. Voilà le « vrai » populisme comme dirait tout le personnel politique, enfin rassemblé sur une idée : celle que le peuple ne vaut pas grand-chose quand il n’est pas représenté par eux.
Donc ce peuple qu’on vante tant et qu’on méprise tout autant, ne vaut pas grand-chose.
Eh bien ! acceptons-en l’augure et s’il ne vaut rien, ses représentants lui ressemblent, autrement, ils ne seraient pas élus !
Là, ils auraient difficile de prétendre le contraire ! Puisqu’ils le disent à tout propos, ils sentent le peuple, en font partie intégrante. Pour un peu, le peuple, c’est eux !
En attendant de le mieux sentir encore l’année prochaine, les voilà empêtrés dans une semaine dite des confiseurs où, malgré toute leur bonne volonté, ils ne sauraient s’occuper du peuple comme ils le voudraient, attendu que c’est la semaine où l’on ne s’occupe que de soi-même et des siens : femme, enfants, maîtresses, amants, parents. L’occasion de se dire derrière les triples vitrages de leur confort, combien ils se réjouissent d’avoir si bien réussi. Mais tout cela, discrètement, bien entendu, quand la bonne est dans la cuisine et que personne du peuple n’entend.

06mm000.jpg

Herman Van Rompuy, dans son message de Noël, a chassé de son esprit la Flandre meurtrie par le poids lourd wallon qu’elle traîne, maintenant qu’il fait dans l’Europe, il brade l’année difficile pour se persuader que l’autre ne le soit pas.
Tous unis dans une grande communauté européenne, Flamands compris, bien entendu.
C’est une période de l’année où tout le monde se réjouit.
Même ceux qui ont perdu leur emploi se réjouissent, certains même iront jusqu’à se réjouir que le voisin l’ait perdu aussi. Mais la plupart sont sincèrement réjouis. C’est Noël !
On entre dans la fantasmagorie inverse à celle de la fin du monde du 22 courant.
Dans un sens, c’est mieux de faire des rêves que des cauchemars.
A la télévision vont s’afficher les gueules épanouies attachées aux fêtes des studios par la magie de leurs traitements, confortables pour les étoiles et dérisoires pour les femmes d’ouvrage.
C’est la loi, la même partout.
Encore que le gadget à prix coûtant c’est pour les soldes de janvier.
Dans le fond, pour les pauvres, Noël commence en cette période de l’année après le premier janvier, où s’acheter un pardessus neuf est à un prix abordable.
Un dernier mot de Van Rompuy « ...une pensée pour les personnes qui se trouvent en difficulté, notamment en Grèce, pour celles qui ont perdu leur emploi, pour les jeunes qui ne trouvent pas de travail et pour les plus âgés fortement touchés dans leur pouvoir d'achat. »
Et nous donc !

24 décembre 2012

Bravo ! Dominique Demoulin

Petit message d’espoir en télévision ce dimanche.
C’est RTL, une station commerciale, qui nous donne ce plaisir !
En effet, l’émission Controverse de Dominique Demoulin nous rappelle que la bonne télévision peut sortir de la pire et qu’avec de bons journalistes, il ne faut jamais désespérer.
Pendant que « Mise au point » exhibait les gugusses habituels d’une minable actualité recuite dans les partis politiques et les syndicats frères, Dominique Demoulin réunissait un plateau tout à fait exceptionnel.
La qualité des intervenants aidant, la journaliste de RTL s’est surpassée et a produit par la pertinence de ses questions, une qualité égale à celle de ses invités.
Le sujet « De quoi demain sera-t-il fait ? » était, évidemment, trop vaste à embrasser en une seule fois et elle a su « doser » les sujets par des questions adroites, passant de l’un à l’autre, s’adressant aux spécialistes de chaque spécificité avec brio, avec un peu de frustration des téléspectateurs que les intervenants ne puissent pas en dire davantage.
Comme quoi, un bon plateau ne peut que produire une bonne émission.
Le ton de chacun était mesuré. Si polémique il y eut, la courtoisie qui est celle de l’intelligence, évita l’éclat de voix et bannit le vieux truc politique qui consiste à déstabiliser l’autre, en le coupant sur des détails.
Je livre leurs noms à votre réflexion, le tout en vrac, et sans faire comme dans les films hollywoodiens : mettre la grande vedette en exergue et en grands caractères.
J’ai donc relevé la présence de Luc Simonet, de la Ligue des optimistes, rafraîchissant conteur d’un futur qu’il ne faut pas rater comme nous avons raté le présent. Son manifeste de curé laïque fait du bien « Sans nier l’état du monde, la douleur de mon voisin ou la mienne, je me concentre sur le bon, le beau, le fort et je l’encourage, le nourrit pour le faire grandir plus. »
Marc Halévy, physicien et philosophe, spécialiste des sciences de la complexité et de leurs applications à l'économie et à la prospective, mit des mots sur le sentiment obscur que nous avons de la faillite des Universités et du système éducatif en général, en soulignant que notre système éducatif formaté par les besoins du système économique produit « une armée de crétins ». En effet, la montée de l’illettrisme et par opposition celle des « imbéciles instruits », pas seulement en Belgique, mais dans le monde, est quelque chose qui devrait inquiéter les politiques et les formateurs de la jeunesse.

587037_1.jpg

On se souvient de Guy Haarsher, philosophe à l’ULB, lors du débat fait autour du chahut organisé par un islamiste à la conférence de Caroline Fourest. Il était également de la partie, pour rétablir l’importance du « nous » dans les imbrications du « je ». On en vient à oublier la raison, parce que les gens ne lisent que des informations qui vont dans leur sens, et de s’interroger sur « qu’est-ce que le nous ? ».
Arnaud Zacharie, maître de conférence à l’ULge, croit au système capitaliste – c’est son droit – tout en dénonçant ses pratiques et ses dérives – c’est son devoir, et ce de façon suffisamment lucide pour que dès l’aube de l’an 2000, comme beaucoup d’économistes et de chercheurs, en partie présents sur le plateau, il avait dénoncé la spéculation financière en proposant comme alternative : la taxe Tobin. C’était dans la foulée de la crise asiatique, alors que l’on nous répétait sans cesse qu’elle était due à des problèmes de mauvaise gouvernance. Ces mêmes pays asiatiques alimentent aujourd’hui le fonds européen de stabilité financière. Cela prouve amplement qu’une grande partie des décisions et qui touchent à l’action sont viciées à la base par des erreurs de jugement du personnel politique, trop influencé par le monde spéculatif et financier.
Jean-Pascal van Ypersele est un climatologue de son état et professeur à l’Institut d'astronomie et de géophysique. Tout compte fait, le combat contre la Terre étant perdu d’avance, il serait plus sage de faire « avec ». La contradiction entre « contre » et « avec », c’est tout le débat entre « croissance » et « décroissance ».
Bernard Legros, est bien de cet avis, lui qui fit une conférence sur « L’enseignement face à l’urgence écologique.
M. Malalouf suggère une réhabilitation du politique par celle du citoyen, dans ses pouvoirs de décision. Il dénonce aussi l’aliénation par le travail, alors que ce dernier ne devrait pas être une contrainte, mais une source de savoir et de satisfaction personnelle.
Enfin, Paul Jorion, oracle en matière d’économie politique, chercheur en science sociale, mondialement connu, et à mon avis, le successeur direct du regretté Pierre Bourdieu, nous a condensé dans un temps trop court de prise de parole, ses idées sur la démocratie directe et l’intérêt de renouer avec les associations, les clubs de pensées, les blogues, etc.
Un régal.
Pendant ce temps, les gugusses d’en face poursuivaient leur show sur le travail, auparavant, quatre journalistes s’était affronté sur la tombée au sol du portable d’un conciliateur à l’entrevue Martin-Lejeune, si mal tombé qu’il se mit tout seul à appeler le journal La Meuse !... pour passer au débat sur le travail organisé et donner la parole à ceux que l’on soupçonnent de n’avoir jamais mis les mains dans le cambouis. L’apothéose fut l’interview de Monseigneur Léonard qui prit la défense des manifestants, à la suite de l’appel de Frigide Barjot qui est contre le mariage gay. C’est un peu fort de la part d’un homme qui se dit marié avec Dieu et qui clame partout son homosexualité avec J.C.
J’espère que Dominique Demoulin n’en restera pas là. Elle a de la matière pour au moins dix dimanches à l’avance, avec tout ce que ses invités ont soulevé comme questions susceptibles de faire débat.
Pourvu qu’elle ait fait de l’audience pour qu’il y ait une suite. Avec les marchands de soupe de la direction, il faut s’attendre à tout.

23 décembre 2012

Une ordure ?... pas que le père Noël.

Si l’on veut bien se laisser distraire par plus sérieux que l’euphorie traditionnelle de cette dernière semaine de l’an 2012, des indicateurs l’attestent, l’Europe est en train de s’enfoncer dans une crise sociale majeure. Comme disent les Anglais « those things are not done ! » à propos des nécessaires réformes sociales, dont les rosbifs se moquent.
Et pourtant, les statistiques du chômage en portent témoignage : on avait oublié l’humain dans les fabrications industrielles. Poussés dehors par la mécanisation à outrance et l’électronique dans tout, la masse des ouvriers et des employés n’est plus nécessaire à l’industrie, aux banques, à l’agriculture, etc. L’Administration survit grâce aux freins politiques, sinon elle se trouverait aussi en situation de pléthore.
Bien entendu, tout cela était prévisible en 1980. On avait trente ans pour obvier à l’état actuel. Qu’a-t-on fait ? Les ignares et les suffisants avaient « un grand plan » : à nous la fine électronique, les sciences et les travaux de grande complexité, la population non diplômée au service, de la pizza à domicile et aux transports en commun… le reste : au tiers monde les gros ouvrages avec sa zombitude populacière à tarif réduit.
Partage mal équilibré, vision imbécile, sottise de nos illustres, c’est ainsi. Ils se sont plantés. Ce qui est grave, c’est qu’ils ne veulent pas le reconnaître, qu’ils nous proposent toujours les mêmes recettes, alors que sur le terrain, elles n’ont jamais fonctionné !
Vaste escroquerie intellectuelle qui nous vaut un marasme tel que, pour en sortir, il n’y a plus d’autre alternative que de casser le système et d’en construire un autre.
Une agence prévisionniste est venue récemment confirmer la tendance au désastre.
Sur la foi d’une nouvelle prévision, le pouvoir d’achat des Belges va en 2013 accuser une baisse accélérée de l’ordre de 2 % 5, malgré l’index à la hausse.
D’innombrables questions découlent de ces prévisions sur la pertinence de la politique économique du gouvernement Di Rupo.
Des calculs ont été faits sur l’ensemble de la masse salariale. Si celle-ci recule et que le nombre de travailleurs et de demandeurs d’emplois restent stationnaires, voire en légère hausse, c’est une perte à laquelle s’ajoute les inévitables augmentations diverses au coût de la vie, du mois de janvier.

16l000.jpg

Cela ne veut pas dire que tout le monde perdra au moins 2,5 % de son pouvoir d’achat, certains même verront une amélioration de leurs rémunérations, notamment au haut de l’échelle salariale, le sale coup sera pour ceux du dessous, dont la plupart perdront bien au-delà des 2,5 % prévus, notamment les nouveaux chômeurs.
L’indicateur du pouvoir d’achat du revenu des ménages est trompeur ; il n’est pas corrigé par les évolutions démographiques. Nous sommes plus de onze millions à vivre en Belgique, nous étions moins de neuf millions en 1945.
Tout cela confirme que l’année 2013 verra s’accélérer la dégradation de la conjoncture sociale, du fait de la crise économique et des politiques d’austérité conduites en Europe, malgré le refus de Di Rupo de l’admettre pour notre pays.
Depuis la crise, le nombre de pauvres augmente régulièrement. Ce qui fait naturellement froid dans le dos. Or, comme la crise depuis s’est encore aggravée, il coule de source, là encore, que ces gravissimes évolutions se sont poursuivies en 2011 et 2012 et qu’il n’y a pas de raison qu’elles s’arrêteront en 2013.
On estime à environ 15 % de la population, le nombre d’habitants en Belgique vivant sous le seuil de pauvreté, soit 1 million 650 mille personnes !
Du jamais vu pour nos étrennes !
Un pouvoir d’achat en diminution, un chômage qui grimpe, la peste de la pauvreté qui se répand : c’est bel et bien une crise sociale historique.
Ce qui est incompréhensible, c’est l’analyse que Charles Michel fait de la situation. Ce qui est impardonnable, c’est Di Rupo qui tombe dans le panneau qu’une sortie de crise par la rigueur est possible.
Ce qui est écœurant, c’est l’absence de plan B au système capitaliste.

22 décembre 2012

C’est du propre !

Est-ce bien le rôle de la presse de nous seconder – mieux, de nous pousser - dans notre descente de l’insignifiant ?
Je ne le crois pas.
Et pourtant, voilà un bon mois que cette descente se précipite. Nous sommes dans un toboggan people que les fêtes de fin d’année ne légitiment pas.
Le village de Bugarach et cette soi-disant fin du monde nous fait toucher le fond.
Ce qui méritait à peine dix lignes en quatrième page et qu’il aurait fallu traiter sur un ton ironique, devient en ce 21 décembre, un point culminant de la bêtise, une affaire mondiale !
Le mois avait débuté en force avec la séparation d’Arnaud Montebourg et d’Audrey Pulvar. Ce qui aurait dû rester dans le domaine de l’intime se diffuse sur la place publique, c’est tout juste si on ne demande pas à la marchande d’oignons sur le marché du matin, ce qu’elle en pense.
Derrière cette histoire d’amour qui finit mal, on peut dire que la star de la télé en a remis une couche. Et c’est bien là une partie de notre glissade vers le point de chute le plus bas. Que ces professionnels de la télé fassent leur boulot et si possible du bon, nous ne demandons que cela. Ils interviewent des vedettes, sont sur le coup des « spectacles inoubliables », voilà qui est dans leurs cordes. Puis, sans crier gare, ils se font interviewer eux-mêmes, font tourner des films par leur société de production sur leur vie et leur parcours, comme Michel Drucker et se mettent à la place des vedettes pour se faire interviewer par leurs propres amis !
Laurent Ruquier en est même arrivé à faire poser son compagnon dans la vie devant la caméra, alors que l’on ne connaît ce garçon à aucun titre, si ce n’est de partager les jours et les nuits de l’animateur !
Et les gazettes répercutent !

05ll000a.jpg

Ceux à qui on délègue le droit de nous informer, au lieu de descendre dans les quartiers, de s’inquiéter de la société, de parler de la démocratie, de ses succès de ses faiblesses, de nous expliquer à leur manière la crise économique qui ravage l’Europe, d’ouvrir une réflexion sur le monde comme il va, de critiquer enfin ce qu’il trouve critiquable, débarquent à Knokke pour interviewer le coiffeur qui a coupé les cheveux de Michelle Martin !
Certains même poussent l’impudeur en suivant la meute qui profère des menaces de mort à son encontre, au lieu de rappeler qu’elle a payé son tribut et que ce qui reste en contentieux n’est qu’une affaire personnelle dans sa conscience, de la faute qu’elle a commise. Et au lieu de hurler avec les loups, si quelque chose gratte le pauvre type qu’on a payé pour rapporter ce que le coiffeur a ressenti en tenant des ciseaux au-dessus du visage de sa cliente, qu’il écrive sur la bizarrerie des jugements, de l’accomplissement des peines et même, ce serait son droit, de revenir sur le couplet de la peine de mort. Qu’en somme, il nous fasse quelque chose qui sorte de la nullité habituelle de ces sortes de débats.
Mais le plus gros dans l’inutilement « indispensable », c’est le départ de Gérard Depardieu pour la Belgique (ce qui n’est pas encore fait).
A partir du moment où cette société est assez folle pour permettre qu’un travailleur se tape des boulots innommables pour gagner juste à peine de quoi survivre et que de l’autre côté du circuit, le PDG de Renault, qui s’apprête à licencier à tour de bras l’année prochaine, a gagné 13 millions d’euros en 2012, que ceux qui vivent là-dedans et n’en disent rien foutent la paix à Depardieu de s’installer où il veut, et qu’ils ferment dorénavant leurs gueules sur la question.
Mais non. On a filmé une maison à Néchin. Des journalistes ont assailli un promoteur immobilier de la localité, interviewé le bourgmestre, etc.
Et sur cent personnes qui trouvent que c’est dégueulasse de se sauver des impôts à un moment où la France va mal, nonante neuf feraient exactement la même chose, s’ils avaient un matelas bourré de billets de banques.
Vraiment, on pourrait amuser les gens à autre chose. Ce n’est pas que si ça continue ils deviendront dingues, non, c’est fait !
On pourrait maintenant passer à l’étape suivante : leur interdire d’aller pisser pendant les heures de travail, en raison de quoi, s’ils ont bien été sage, dans leur quotidien, il y aura leurs stars préférées à poil en première page, Michelle Martin en shampouineuse en deuxième. Bernard Tapie PDG au Soir et Dominique Strauss-Kahn, père fouettard aux petites sœurs de Malonne, finiraient le travail en engageant Berlusconi pour la rubrique mondaine.

21 décembre 2012

Rudi or not Rudy ?

On est littéralement secoué de rire à la déclaration de Rudi Vervoort (PS, président bruxellois) contre la double fonction de Rudy Demotte, président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et ministre-président de la région wallonne.
Un socialiste qui dénonce les multiples casquettes dans son parti et notamment celle de Robespierre Demotte en personne, c’est rare.
Bien sûr, la position officielle du PS ne fait pas de doute : le Parti est pour le décumul. Pourtant, dès qu’on a touché à la deuxième casquette de Rudy, Thierry Giet le président par intérim, lui que ne dit jamais rien, est monté au créneau "Pas à l'ordre du jour", a-t-il tempêté à propos de la double casquette de Rudy !... Pas question d’un dédoublement de la présidence des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Di Rupo avait sans doute téléphoné en urgence à son remplaçant, à voir la promptitude avec laquelle la réplique officielle a fusé !
Le double langage sied bien à la double casquette.
Di Rupo est incontestablement le maître chapelier du PS. Après avoir mis sous cellophane deux de ses casquettes, la mairie de Mons et la présidence du PS et conservé quelques belles présences dans des endroits où le jeton est roi, le Napoléon du Kriegsspiel ne pouvait pas permettre à un trublion bruxellois d’avoir un avis, sur la prestation de Rudy Demotte sous sa casquette bruxello-wallonne.
J’ignore qui a lancé ce bouteillon dans les rangs du PS, mais le non cumul des mandats est plus que jamais une utopie qu’on jette aux foules impatientes de changement. L’effet de tribune est garanti.
Et pour cause : comment se fait-on connaître dans cette démocratie à représentation multiple ?
Mais en étant partout, en s’occupant de tout (soi-disant).
Et voilà, une fois de plus, le doigt mis sur une difficulté non résolue de la démocratie : comment se faire connaître ?
Jusqu’à présent ce sont les bateleurs, les grandes gueules et les « m’as-tu-vu pour que tu te pousses » qui arrivent en tête du bouillon de culture électoral.
L’électeur n’est pas à ce point imbécile d’être la dupe des têtes de gondole. Il sait bien qu’en général, ce ne sont pas les modestes et les timides qui occupent les grandes affiches et ont les premières places partout. Il connaît d’instinct ce que Valéry a écrit sur le sujet « Chaque esprit qu’on trouve puissant commence par la faute qui le fait connaître. En échange du pourboire public, il donne le temps qu’il faut pour se rendre perceptible ».

8871000f.jpg

Et si ce non cumul était une règle infranchissable, vous verriez bien des carrières se résumer à peu de chose et des grands noms portés par des petits messieurs.
Cela remettrait à une juste proportion des choses, le poids des valeurs humaines dans la vie politique.
Une loi fixant la balance entre le revenu maximum et le salaire minimum rabaisserait le caquet des impudents, dans les secteur public et privé.
On voit bien qu’évidemment on n’en est pas là.
L’enjeu est important pour celui qui est au sommet. Même si les confrontations d’intérêts donnaient enfin de la vie à une démocratie qui n’en a plus, on n’aimerait pas partager le pouvoir en haut lieu. Vous voyez d’ici, Dupont ministre, Dubois bourgmestre et Durand député ! De quoi les illustres auraient l’air ? Et pas sûrs de passer aux élections suivantes !...
On voit bien que dans le système présent, l’électeur n’est plus l’arbitre de son propre destin. La délégation de ses pouvoirs est en réalité la spoliation de ses droits.
Il n’a plus son mot à dire, depuis que l’on sait que les programmes des élus ne sont que des appâts grossiers pour ferrer le plus de pièces possibles et remplir la nasse. Dans le vivier gigotent onze millions de dupes.
Le non cumul ferait émerger une nouvelle race de politiciens, certes tout aussi menteuse, mais qui servirait moins longtemps dans des fonctions électives, donc qui serait moins nocive et qu’à la longue, quelques intelligences timides mais remarquables, ayant vraiment le seul objectif du bien public, remplaceraient.
Les libéraux et les socialistes en place, vivant du salaire de la Nation, émargent tout autant d’elle, que les chômeurs et les « cas » du CPAS. Il est étonnant qu’aucun citoyen ordinaire ne le leur ait rappelé.

20 décembre 2012

Deux qui y croient !

Se sont-ils donné le mot aux PS français et belge ? Les chefs de raccroc Harlem Désir et Thierry Giet ont, entre eux, de troublantes ressemblances.
Ils ont postulé beaucoup et obtenu peu. Ils sont aux postes qu’ils occupent grâce à un concours de circonstance, plutôt qu’à leurs mérites. Ce sont des produits identiques venus au pouvoir dans la ligne classique du renoncement d’un socialisme de la lutte des classes, par la théorie de la social-démocratie..
La seule rampe de lancement qui vaudra à Harlem d’entrer au PS sera la présidence de SOS racisme qui lui fera un petit matelas de notoriété pour l’avenir et lui permettra d’assumer les échecs successifs, lorsqu’il se présente une nouvelle fois sans succès, à l'élection législative partielle d’Aunay-sous-Bois, en 1997. Deux ans plus tard, il obtient son premier mandat, comme député européen, sous l’aile protectrice de Julien Dray et des rafistolages de listes, plutôt qu’une réelle acclamation de la foule des sympathisants..
Thierry Giet, fils de…, n’a jamais percé, même modestement au Conseil communal de Sprimont, et c’est tout à fait inespéré l’accord de majorité du PS qui le fait conseiller communal. C’est probablement la carrière en demi-teinte d’un modeste *** qui le fait connaître à Di Rupo. Pour occuper la présidence du PS de façon provisoire et en attendant que le signor montois perde sa casquette fédérale, c’est l’homme rêvé.
C’est ainsi que l’un et l’autre se sont révélés utiles à quelque chose.
Successeur, sans être aucunement l’héritier de Martine Aubry à Solferino, Harlem Désir est le pion de transition que les ambitieux aiment mettre en avant au PS français, afin de vider leur querelle à l’aise. En principe, un professeur de philosophie ne fait pas le poids devant l’ambition des énarques qui attendent qu’Ayrault et Hollande se cassent les dents, pour prendre le relai. Et ce n’est pas Désir qui s’y opposerait.
Thierry Giet n’est pas mieux loti, dans l’incapacité avec laquelle son état de faisant fonction le plonge, lui interdisant des initiatives à redorer le blason des socialistes, drôlement défraîchi par les dernières compromissions de Di Rupo avec le capitalisme financier.
C’est peut-être bien vu par les dirigeants en place des partis socialistes des deux pays, cela leur évite de la contestation dans leur clan. Mais à terme, cela s’avérera une sacrée erreur de condamner à l’impuissance deux partis qui tirent du petit peuple, ouvrier et employé, cadre modeste et enseignant, l’essentiel de leur fonds de commerce.
Ce n’est un secret pour personne que ces deux là ne peuvent pas avoir l’autorité nécessaire à la vie d’un parti, en excipant de leur passé de militant.

61gg0.jpg

C’est l’enfer des bureaux nationaux du mardi présidés par Harlem, pour le premier secrétaire. La pétaudière y éclate à chaque initiative de Désir. Aubry, la reine Pétaud, n’est pas loin.
Les drôles d’idées succèdent aux idées farfelues, aussitôt vivement critiquées. Comme l’initiative de Harlem Désir de lancer une campagne, couronnée par une pétition, pour le droit au mariage et à l’adoption pour tous, comme si ce n’était pas suffisant de voir le gouvernement ramer pour une loi minimale, d’ailleurs contestée par une majorité de Français.
Giet passe les après-midis du Bureau au Boulevard de l’Empereur, avec un peu plus de sérénité. Comme on sait qu’il est de passage et que sa principale mission est de rapporter à son maître, on se méfie de lui. En principe, il ne compte pas, puisqu’il entend bien ne rien entreprendre qui puisse déplaire aux libéraux de Charles Michel, auprès desquels Di Rupo fait une cour acharnée !
Comme Désir, Giet est seul.
Encore combien de temps, doivent-ils tenir l’un et l’autre ?
Ils font fortement penser à Guy Mollet ; mais un Guy Mollet moins à l’aise, une sorte de caricature, avec des accents à la Queuille, dont on connaît la citation célèbre et maintes fois citée dans les textes de Richard III « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. »
On peut compter sur ces deux hommes politiques pour faire du Queuille par pente naturelle et sans qu’on les y pousse beaucoup, à la nuance près que Harlem Désir est moins prudent que son compère, plus ambitieux aussi, par conséquent, il sera intéressant d’apprendre comment on viendra à bout de lui au PS français.
Quant au nôtre, peut-être que sa passivité pantouflarde trouvera sa récompense dans quelque belle sinécure gratifiée d’un gros traitement.
Ces représentants zombies des partis dits « de gauche » commencent singulièrement à gonfler les progressistes !
Ils annoncent peut-être l’avènement d’une vraie gauche ?

19 décembre 2012

Welkom !

Les Français riches rêvent de devenir Belges !
Ils avaient encore une autre option, devenir Suisses. Il faut croire que c’est plus intéressant de faire comme Gégé, Belge rien qu’en traversant la rue.
Pour Monaco, c’est loupé. Ils peuvent s’installer sur le rocher, mais les Français sont taxables par le fisc français.
Donc, le Belge est attractif ! Didier Reynders et Serge Michel, avec tout le beau linge de la capitale font la fête aux Français. Ces émigrés ne sont pas des Roms. Ils viennent déposer leurs coffiots dans nos banques avant qu’Ayrault ne palpe le magot, au nom de la France ! Comme ils ne sont plus Français, ils s’en foutent.
C’est à ce point attractif, qu’on se demande si le modeste de Mons n’est pas en train de nous prendre par derrière ! Nos nouveaux émigrés sont classes ! Ils ne cherchent pas du boulot. Mieux, Fillon et Copé adorent ceux qui se faufilent du bon côté de la frontière. L’UMP les plaint sans un mot pour leurs compatriotes qui bossent pour moins de 1500 € par mois !
Le fric n’a pas de patrie, Reynders et Michel se tuent à nous le dire !
C’est simple. Dans les gazettes, toutes libérales donc renseignées au dernier carat, on apprend qu’on est parmi le peloton de tête des surtaxés d’Europe, si les riches français rappliquent daredare, c’est que c’est bon pour eux, tellement c’est mauvais pour nous !
Vous suivez mon raisonnement ?
Et tout ça avec des ministres socialistes des deux côtés de la frontière !
On se demande même pourquoi les Français friqués pressent le mouvement avant les Réveillons ?
Il paraît qu’au premier janvier, la nouvelle loi de demande de naturalisation sera vraiment plus chouette pour ceux qui ont du blé à dépenser à Uccle et ailleurs. Pressés sans doute, ils n’attendent pas le bonus. Les soldes, les voyaient jamais, pourquoi ils commenceraient ?
Il suffira de montrer ses médailles olympiques, d’avoir un coup de pied fameux ou d’être comme Gégé un comédien hors-pair, pour aller voter la semaine suivante, au cas où les élections auraient lieu ces jours-là, naturalisé ultra rapide ! Les riches ont tous plus ou moins du talent planqué quelque part, une carte de banque gold et on vient vous chercher à la frontière !
Cornaqué par un MR vous aurez du choix : les plus beaux papiers, cartes diverses, permis de conduire, passeport international, et même un agent immobilier « spécial » pour les premières visites. Les ministres aux tampons, permis, paraphes, dimanche compris, seront aux guichets de la joyeuse entrée.
Par contre, si vous avez un nom à coucher dehors et trimé cinq ou dix ans dans les ateliers les plus dégueulasses du royaume à produire des merdes que même au Pakistan on ne fait plus, que vous aurez été bien brave, avec la nouvelle loi, vous risquez de rester Ouzbek ou Moldave encore un bon bout de temps.
A part ça, nos gardiens du temple sont vétilleux, pointilleux à l’extrême. Ce ne sont pas eux qui vendraient la nationalité du pays à des escrocs et à des malfaisants contre des dessous de table.
Dans la triste liste des Français devenant Belges par nécessité, il en est un qui pourrait – s’il le souhaitait – faire Belge garanti, comme si trois générations de Lagardère sortaient des Marolles. C’est Arnault, puisqu’il fricote avec Jade Forêt et que s’il l’épouse – peut-être cela est-il déjà fait ? – il pourrait s’installer en Belgique, comme chez lui.

00l00.jpg

C’est dire que cette solution possible va secouer la jeune fille en fleur de nos provinces, et donner de l’espoir à la jeunesse méritante qui a des mensurations de rêve !
Quand, je pense que ce qui énerve Charles Michel, ce n’est pas cet afflux de friqués, mais les grèves sauvages à répétition !
Et la presse… pourtant nos grands reporters menacés de finir au CPAS, auraient bien besoin de se rénover dans l’indignation. Eh bien ! pas un mot sur l’attraction incomparable de notre système fiscal ! Le rigolo de San Valentino est toujours à la recherche de quelques milliards et il se tient prêt à nous épouiller comme les macaques du zoo d’Anvers !
Décidément, charmant pays…
On aurait presque envie de ramasser les morceaux du passeport français de Depardieu, de le recoller et de s’en aller pousser la charrette à sa place !

18 décembre 2012

Ça cause trop au-dessus !

Le discours dominant – celui en général des industriels et des personnels politiques – est simple, pour qu’il soit perçu de tous : « Le monde d’aujourd’hui ne compte pas vraiment. Celui qui compte, c’est le monde de demain ».
La voilà, la bonne idée !
C’est à la fois un message porteur d’avenir « nous ferons un demain meilleur » et de résignation « c’est la crise, on n’y peut rien, juste un mauvais moment à passer ».
Tous les discours de Di Rupo tiennent dans ces deux lignes.
Ainsi les mesures de fiscalisation supplémentaires, les lois durcies sur le chômage, la disparité plus grande entre les salaires, la victoire du capital sur le travail, l’augmentation de la pauvreté générale, etc… nous les subissons dans le présent, pour rendre l’avenir radieux. Pour un peu, l’illustre montois nous dirait qu’ils sont nécessaires.
Dans un des pays les plus taxés au monde (1), rien n’est plus trompeur que cette rhétorique.
A cela, on peut répliquer que le présent d’aujourd’hui, c’est le futur d’hier.
En effet, tout cet habile détournement de la pensée, ignore complètement que nous vivons le présent sur les fautes ou les bienfaits du passé. Et, il n’y a aucune raison que le futur soit meilleur que le présent, puisque nos erreurs nous ont rendu malheureux.
A la lumière de cette seule réflexion, nous devrions au moins comprendre le genre de manipulation qu’on utilise pour nous avoir aux mots..
D’autant que le constat du présent est accablant dans sa sèche addition des pauvres en augmentation constante.
Si un politique, par un élan de sincérité rare dans ces clubs de menteurs, affirmait : « Comme les choses vont, quoi que vous fassiez, demain ce sera pire, car ce n’est pas la façon de travailler qui est en cause, mais le système lui-même, il parlerait d’or ! Or, je n’entends personne autour de moi dire qu’il faudrait réfléchir à en changer. Alors, pourquoi croyez-vous que demain sera radieux, grâce à notre souffrance ? ».

1de1000.jpg

Evidemment, cet homme sincère ne serait pas élu. Au mieux, il serait récupéré par une poignée de mécontents qui pense que ça irait mieux en fichant dehors les financiers et les grands patrons actuels pour offrir les places à leurs financiers et grands patrons. Ce raisonnement restant confidentiel, le récupéré aurait de grandes chances de ne pas être élu, non plus.
On voit bien que pour que ça change, il faut une grande lame de fond qui vienne bouleverser toutes les croyances dans le marché, la mondialisation, le capitalisme et la démocratie. Une évidence pareille ne touche la multitude que de deux manières. La première, la plus dramatique et la plus vraie, arrive quand le peuple est affamé, quand la misère jette des milliers de gens à la rue. Du coup, la valeur des discours des élites tombe à zéro. Ils risquent même de choir de leurs estrades et de finir en charpie sous les pieds des furieux.
La seconde, la plus douce et la plus improbable, arrive quand le peuple devient plus méfiant des discours, aiguise son esprit critique, sort des ses endormissements et de ses gadgets anesthésiant, bref retrouve l’intelligence que tout individu a en soi, mais qu’il n’utilise en général qu’au profit de son travail.
Hélas ! le cours des choses ne va pas vers le merveilleux de cette solution.
Au contraire, il détourne l’homme d’une humanité durement acquise et parfois abandonnée au cours des siècles. Pourtant, comme une petite lampe à huile, la flamme ne s’est pas éteinte et les bourrasques n’ont pas eu raison d’elle.
Elle est en veilleuse en nous.
Pour supporter le présent, les gens vivent par procuration sur des fictions de télévision.
Ils se projettent dans des destins qui ne sont pas les leurs et qui ne le seront jamais. S’ils pouvaient seulement s’en extraire quelques instants par jour afin de revenir à leur réalité, peut-être bien que la fatalité qui les accable, les discours cent fois entendus, seraient moins pesants. Ils découvriraient un droit qu’ils ont oublié, celui d’être acteur, comme n’importe qui et valant n’importe qui, plutôt qu’être spectateur.
La liberté ne se subit pas. Elle se prend.
----
1. Pas les riches ! Les Français qui débarquent, viennent sauver leurs biftons en Belgique.

17 décembre 2012

Comment les bouter dehors ?

Les Anglais sont entrés dans l’Union européenne pour que celle-ci ne réussisse pas, pour plusieurs raisons, en vertu de leur insularité, du regard amoureux qu’ils portent sur les USA et l’idée conservatrice qui fait son chemin en Grande-Bretagne qui veut qu’une Europe forte, c’est une Europe qui ferait une Angleterre vassale du Continent.
Que l’on soit anti ou pro européen, un fait évident saute aux yeux : nous sommes empêtrés jusqu’au cou dans l’Europe des vingt-sept et nous avons tous intérêt à ce qu’elle évolue et se transforme.
C’est pourquoi, sans être libéral, j’ai bien aimé le message de Verhofstadt président des libéraux du parlement européen à l’adresse des deux saboteurs britanniques qui n’aiment pas l’Europe, mais pourtant y siègent et acceptent les salaires avantageux qu’on leur paie.
Le cirque des 22 et 23 novembre pour l’adoption du budget et qui finalement a été reporté, est en partie l’œuvre des Anglais. Aussi, je ne comprends pas l’attitude de certains dirigeants de l’Europe, parmi lesquels on peut placer en tête le président Van Rompuy et le président du conseil Barroso, de montrer tant de prévenance à ceux qui font perdre du temps et une cohésion pour lutter contre la crise.
Mais bon sang ! Qu’attendent les Anglais pour sortir de l’Europe ? L’opinion en Grande-Bretagne y est favorable. Une bonne centaine de députés, qu’ils soient travaillistes ou conservateurs, ne demandent que cela.
Peut-être cherchent-ils d’abaisser le pouvoir de la Fédération la plus riche et la plus peuplée du monde en la rendant impuissante à résoudre les problèmes financiers des Etats à la traîne ?
Alors quand l’Europe sera par terre, retourneront-ils victorieux dans leur île avec les félicitations d’Obama ou de son successeur ?

5pp000.jpg

Voilà longtemps que les Anglais veulent nous en jouer une dernière avant de ficher le camp.
Il y a environ un an, David Cameron avait usé de son droit de veto contre une modification du Traité de Lisbonne sur le renforcement des disciplines budgétaires, que l’on peut aussi critiquer d’une certaine manière, mais pas pour les mêmes raisons que Cameron. Lui n’a de cesse que les lois traduisent la victoire du libre échange, et il ne veut surtout pas entendre parler d’un embryon d’Europe sociale, poursuivant ainsi la politique de Margaret Thatcher qui, son mandat durant, fit le siège des responsables du Continent en réclamant son or, comme Harpagon sa cassette, soit la contribution de son pays à la construction de l’Europe.
Le torchon brûlait déjà avant elle et le traité de Maëstricht, De Gaulle avait émis des réserves le premier pour l’adhésion de la Grande-Bretagne.
Préparant son départ l’Angleterre s’est bien gardée de changer la livre sterling en euro. Voilà dix ans qu’elle espère la culbute des changes de l’Europe !
Elle vit une crise aussi grave que celle qui sévit sur le continent, cependant son modèle économique, fort différent, aurait dû selon la City et les Agences de notation la sortir plus tôt de la crise de 2008.
Il n’en a rien été puisque son mentor – les Etats-Unis – est aussi mal barré qu’elle.
Justement c’est le copier-coller de la politique économique américaine qui fait dire à ses économistes que la politique communautaire ne lui est utile en rien, qu’il s’agisse de la politique agricole ou du programme d’élargissement (controversé par certains pays membres) aux pays de l’Europe de l’Est.
Pas étonnant que le budget soit freiné, voire étouffé, par elle.
Qu’on ne se méprenne pas, l’Europe capitaliste, uniquement braquée sur l’économie nous n’en voulons pas non plus. Cependant des mesures sociales, par exemple établir des règles communes sur les salaires, les taxes et les pensions seraient quand même nécessaires, même si les adversaires continentaux de l’Europe continuent à le clamer haut et fort.
Si les Britanniques ne se décident pas eux-mêmes à sortir de l’Europe, il faudra bien que celle-ci finisse par trouver le moyen d’accélérer leur départ. Avec les deux mollassons à sa tête, le flamingant et le Portugais conservateur, ça n’est pas envisageable pour l’instant.

16 décembre 2012

Plan et rataplan chez Rossel.

Les Editeurs de journaux devraient le savoir, on ne peut plus vendre un journal qui distille de la nouvelle orientée – mais qui ne veut pas dire son nom - et pire, qui ne tient pas compte de l’opinion des lecteurs.
D’autant que le groupe a fait l’expérience du plongeon du journal La Meuse à Liège à peu près pour les mêmes raisons, mais sans avoir, comme aujourd’hui, Internet et les internautes aux fesses.
Des origines à nos jours, la presse a beaucoup évolué et changé surtout dans les motivations des propriétaires. Pendant longtemps la passion d’informer était à égalité avec celle de donner le point de vue du journal. Au moins, le lecteur n’était pas trompé par l’emballage. Les propriétaires étaient souvent des journalistes qui avaient réussi ou des pamphlétaires qui se ruinaient afin de pouvoir écrire des articles de conviction.
En 2012, les détenteurs des capitaux font de l’information comme on tient une épicerie. Ils nous vendent « une marchandise » qui sent son origine. Les buts qu’ils poursuivent, s’ils sont mal définis, tournent autour des positions acquises et des profits à en tirer. Rossel ne va pas nous vendre une autre information qui redynamiserait peut-être les ventes, mais qui serait contre ses intérêts de classe.
Cette vision de l’information en rétrécit singulièrement la pensée. Elle commence par la sélection des journalistes. Des idées bien bourgeoises, le sentiment d’appartenir à un pays global, une dynastie, appréciant l’Europe, ayant sur la crise des idées libérales, un journaliste privilégiant le dialogue respectueux des élites, voilà les critères d’un engagement de base.
Je ne dis pas que tous sont pétris des « qualités » maisons, mais tout au moins ils doivent en montrer l’apparence et s’efforcer d’en donner la preuve tous les jours dans leur travail. Certes, les tâches du plus grand nombre ne sont pas éditoriales. Dans le fait-divers, le commentaire personnel n’est qu’insidieux et superfétatoire, mais ne serait-ce que par un mot, une virgule, trois points de suspension, la façon de montrer les choses est assez importante pour que le ton général du journal soit perçu par le public.
Aussi, peut-on plaindre les gens qui ont quelque chose à dire, de gagner leur vie dans un journal comme Le Soir, La Dernière Heure ou La Libre.
C’est tout le drame de la presse belge !
Alors que le pays foisonne d’esprits libres, d’économistes originaux, de philosophes en marge, de fins politiques non engagés, ces commis d’Etat déguisés que sont nos journalistes n’ont en réalité qu’à suivre servilement « les élites » jusqu’au plus profond de leurs dérives petites bourgeoises. Seuls sont tolérés quelques bouffons dont le rôle n’est pas tant de faire rire, que de dédouaner les bourges du poids de leur censure.
Quant aux éditorialistes, les pires raccrochés à l’idée du patron, ils ne se sont pas aperçus que le monde bouge et est en train de changer.
Leurs idées datent de Napoléon III !
La presse belge est complètement déconnectée des gens. Le tragique malentendu a été de confondre événement people avec la tragédie d’une vie au quotidien.
Et ça, les gens le perçoivent très bien. Les ventes qui tombent en sont la conséquence directe.
Ceci dit, Rossel depuis 2009 en est à sa troisième purge. En diminuant le nombre de plumes, c’est une partie de la substance du journal qui file vers la sortie, un pas de plus vers la mort et la fermeture.
Sacré boulot et sacré métier en voie de disparition par raidissement du conservatisme de l’actionnariat et les pressions des annonceurs !
Malgré tout, on ne peut que se montrer solidaire avec le personnel malmené par Rossel et qui a décidé de ne pas faire paraître Le Soir, ce samedi.

48d000.jpg

Ce troisième plan d’amaigrissement prévoit la suppression de 35 équivalents temps-plein, 31 employés et quatre ouvriers. Un tiers des départs pourraient s’opérer au sein de la rédaction du quotidien Le Soir. La rédaction de Bruxelles perdrait dix journalistes sur la petite centaine actuelle.
Effet immédiat de cette purge, Parmi les mesures de réduction de coûts figure la réduction de la pagination - le quotidien devrait passer de quatre à deux cahiers.
Autre effet, à plus long terme : la perte de lecteurs, évidemment, qui pour le même prix verraient le produit réduit de moitié.
Quand on sait que Rossel est sur les rangs pour racheter une partie de la presse méridionale française, on se demande si l’argent économisé en Belgique ne servira pas à réduire la dette que Rossel va contracter en France ?
A la direction, on trouve que les mesures d'économies "devront de toute façon être prises" et que cet arrêt de travail allait "aggraver la situation".
Didier Hamann, rédacteur en chef du Soir, après l’éviction de ce poste maquillé en démission volontaire de Béatrice Delvaux, a tout de suite trouvé le ton Mittal. Qu’en pense Bernard Padoan, président de la Société des journalistes professionnels du Soir ?

15 décembre 2012

Bonus Flahus

.Voilà qui est clair et ne devrait laisser aucun doute sur la nature des ambitions du parti socialiste et d’André Flahaut en particulier : Muriel Gerkens, Ecolo, propose à la Chambre une diminution de 50 % de l’indemnité parlementaire touchant aux fonctions spéciales, à seule fin de mettre en corrélation les discours sur la souffrance des gens dans la crise et la réalité de ce que le personnel représentatif du peuple se met en poche.
Flahaut vote contre ainsi que ses amis socialistes, de sorte que la Commission de la comptabilité de la Chambre a décidé de prolonger en 2013 la réduction de 5% de l'indemnité parlementaire et de 15 ou 20% de la rémunération pour les fonctions spéciales.
Le « bon Monsieur André » est pour qu’on revoie ça plus tard, par exemple la création d’une nouvelle Commission avec indemnités à la clé, pour juger du bien-fondé de la proposition de Madame Gerkens.
C’est tout l’homme qui se dépeint lui-même dans ce choix.
Pointilleux, vétilleux, hâbleur, donneur de leçons, juste pour la montre, la popularité et l’espérance de ne pas quitter le théâtre trop vite, jouer un bis sous les acclamations, ainsi est l’homme.
Serait-il une exception au Pââârti ? Non, puisque les autres ont voté d’une seule main, à sa suite ! Pas un seul qui se soit opposé !
Ce qui dérange, ce n’est pas de connaître le vrai visage d’un des premiers personnages du royaume, non… ce qui dérange c’est que les médias et l’opinion ne tiendront pas rigueur au ténor du perchoir. Nous risquons de le voir et de le revoir encore… André Flahaut, invité de-ci, de-là sur les plateaux de télévision, donner son avis sur la crise, sur la pauvreté, comment il faut faire pour en sortir et combien Elio Di Rupo a du mérite de lutter pour la préservation du portemonnaie des gens.
Rideau !

3p1000.jpg

Le sien étant bien préservé, on pourrait se demander, qui sont ces pâtes molles qui invitent ce faux jeton pour nous dire, ce qu’eux-mêmes ne croient pas !
Comment la presse n’a-t-elle pas honte d’être à la botte de ces menteurs ?
Seule La Meuse (Sud-Presse) y est allée d’une timide critique, que les autres n’ont même pas eue, par haine viscérale de la gauche et du parti socialiste. La Meuse ne s’est pas encore faite à la pensée qu’André Flahaut et les socialistes sont de son camp !
« Alors que la Belgique cherche de quoi alimenter ses caisses, le président de la Chambre André Flahaut ne souhaite pas renoncer aux bonus des élus. Alors que la chef de groupe Ecolo Muriel Gerkens redéposait une proposition visant à réduire le budget des fonctions spéciales d'au moins 50%, le président a relégué cette question à la Commission du règlement. ».
Des grandes heures du passé, Flahaut et les siens n’ont rien retenu. Ils n’ont qu’une idée libérale en tête : réussir dans la vie, quitte à piétiner tout qui fait obstacle entre eux et le pognon.
C’est-y pas bien libéral orthodoxe et digne d’un éloge national ?
Et pourquoi Flahaut et ses potes sont-ils contre, puisque cette proposition ne visait que les « fonctions spéciales » et ne portait que sur 507.000 € que les marioles se mettront en poche en plus des pépettes habituelles ?
Flahaut craint de mettre le doigt dans l’engrenage, pardi !
Il se pose la question, ce brave homme, qu’une fois partie la décision de raboter une planche, ce ne soit la valse de tout le plancher !
Nous, les payeurs, prodigues en libéralités pour le confort de ces messieurs, nous pourrions au moins demander une chose : que les journalistes soient moins culs et chemises avec Flahaut et que la première fois qu’ils l’inviteront, ils lui demandent des explications.
A leur place, j’agirais encore autrement, je commencerais par ne plus inviter ces créatures à deux faces qui encombrent les hauts de pavés.
Voilà qui permettrait un appel d’air pour toutes sortes de Belges plus intègres, que les Belges ne connaissent pas.

14 décembre 2012

Un homme exemplaire.

Il n’y a pas que des salauds – peut-être même est-ce le sentiment général que j’ai pu communiquer aux lecteurs. Mettons-le sur le compte de la maladresse. Au contraire, je pense qu’il existe des être extraordinaires qui pensent aux autres et qui font de leur vie, non pas un évangile, mais quelque chose de bien qu’ils ne définissent pas comme un combat, ni un modèle, mais comme une simple vie bien remplie.
André Gorz (1923-2007) est de ceux-là.
Sur le tard, il a le physique de Léautaud, quand vieil homme surpris par le photographe, il nous est resté en noir et blanc, nourrissant des chats contre une palissade du Paris d’avant-guerre.
André Gorz et sa femme se sont donné la mort en septembre 2007, lui à 84 ans et elle à 83, dans un admirable geste d’amour partagé, Dorine souffrant d’une maladie dégénérative.
Mais ce n’est pas en qualité du stoïcien en fin de vie que Gorz m’intéresse, même si sa fin est à citer en exemple à bien des égards, c’est son œuvre ou, l’économie et la philosophie font bon ménage.
Le siècle passé arrivé dans sa moitié déclinante, Gorz fréquente les milieux sartriens et fait sienne une approche existentialiste du marxisme. C’est une école qui lui permet d’élargir une réflexion sur les questions d’aliénation et de libération. Cela va donner une œuvre sensible et prémonitoire de l’état du capitalisme aujourd’hui. C’est ainsi qu’il analyse des systèmes sociaux du point de vue du vécu individuel, dont nos « sages » qui se disent de gauche, feraient bien de s’inspirer pour prendre les décisions.
Un peu avant sa mort, il avait parrainé une réflexion collective sur un fait qui, cinq années plus tard, s’est avéré exact et dont le titre est une affirmation : « La sortie du capitalisme a déjà commencé ».
Il insiste sur la crise (en 2007 !) et la fin d'une rationalité économique qui provoquaient déjà la cassure verticale des classes sociales, laissant à nu de nouvelles élites émergentes hyper productives, seules aptes à s’adapter avec profit des crises.
Sa démonstration souligne que l’erreur d’une social-démocratie niant l’effet de classe, allait permettre l’éclosion d’une nouvelle classe préjudiciable aux plus défavorisées.
Gorz démontre aussi que la généralisation des outils informatiques, devient la forme hégémonique du travail et le respirateur artificiel de la création de valeur.
L’intérêt pour les économistes de valeur aura été d'étudier les conditions auxquelles une société peut reprendre le contrôle de l'économie.
Son livre, « Adieux au prolétariat" (1980), ouvre une réflexion féconde, puisqu’il annonce la fin du travail industriel dans les sociétés capitalistes.

23l000.jpg

De la tournure que prendront les luttes futures dépend la forme civilisée ou barbare que prendra le capitalisme dans sa fin ou ses métamorphoses. La marchandisation de richesses premières - la terre, les semences, le génome, les biens culturels, les savoirs et compétences communs, constitutifs de la culture du quotidien, sont les préalables de l’existence d’une société.
L’extraction des houilles, des gaz, du pétrole, bientôt des schistes fragmentés et dissous dans des produits chimiques procède de la même « animalité » commune de l’homme aux grands prédateurs, jusqu’aux vers à bois destructeur de forêts.
Tant que l’homme détruira en fonction du profit, plutôt que de ses besoins, un environnement naturel et ce de façon irréversible et sans aucun scrupule pour les générations futures, ce qui permet d’étendre son hégémonie sur le monde, le capitalisme sera la chose première à combattre et à détruire.
L’extinction du marché et du salariat par l’essor de l’autoproduction, de la mise en commun et de la gratuité, sera l’objectif premier d’une survie non autodestructrice.
En absence d’une forte pensée à gauche dans ce sens, le capitalisme poursuit sa course folle et ne sera arrêté que par l’absurdité de ses objectifs, l’impossibilité de les réaliser et finalement son autodestruction par son incapacité à se réformer.
Telles sont les conclusions auxquelles le lecteur aboutit qui découvre Gorz.

13 décembre 2012

La merde d’hier !

C’est bien la presse belge dans toute sa duplicité, cette information concernant l’éventualité d’une enquête sur l’assassinat de Patrice Lumumba… perpétré en 1961. Non pas qu’il fallait ignorer le rebondissement d’un fait-divers politique en 2012, mais on aurait pu écrire les faits réels, il y a 51 ans, bien connus de qui le voulait ! La presse actuelle a oublié les appels à la haine contre ce premier ministre congolais, la Meuse, Le Soir, la Dernière Heure, tous encore en activité. Les dénonciations du « communiste » des plumes du temps, jusqu’à lire entre les lignes que ce qui était arrivé à l’homme d’Etat de la jeune République du Congo, c’était bien fait. Qui s’en souvient encore ? Ces torchons existent toujours dans les bibliothèques et sont consultables.
Comment osent-ils revenir là-dessus en toute objectivité ?
Un demi siècle plus tard, que voulez-vous qui soit encore intéressant ? Leur mea culpa pour leur légèreté ? Pensez donc, si ça se trouve, demain ou après, ils se tairont sur un nouvel assassinat, avec la même ferveur qu’ils se sont tus en 1961.
A part écrire avec plus de sérénité qu’en 61 des articles moins « guerre froide » et anticommunismes primaires, ce ne seront quand même pas quelques corrections de l’histoire de ce qu’on n’a pas osé écrire, qui fera une demande de pardon de ce massacre-là !...
Les quelques protagonistes belges encore en vie sont des seconds couteaux, jeunes diplomates ou jeunes industriels à l’époque, qui ont probablement joué un rôle minime de facteurs entre les pouvoirs belges de l’époque, le jeune Beaudouin 1er et les services secrets américains. Vieillards en pyjama dans des homes, ils seront loin de fournir le contingent de responsables.
Car des responsables, il y en eut, et pas des moindres, complices d’un assassinat qui vit son aboutissement dans le sacre de Mobutu, l’homme de la CIA.

kigetty2.jpg

Pourquoi les journaux sont-ils de moins en moins crédibles et perdent-ils des lecteurs à longueur d’année, en ce jour où il consacre l’essentiel de leurs infos dans ce fameux épisode mathématique du 12 du 12 de l’an 12 ? La réponse est dans la question.
La presse a perdu son rôle de contre-pouvoir en Belgique francophone, probablement en Flandre aussi. Ici, c’est flagrant. Il n’y a qu’à lire la presse parisienne, pourtant assez passive, mais dix fois plus sensible à d’autres arguments que ceux des directions industrielles et des instances officielles du gouvernement.
Dans son dernier livre sur la presse « Indiscipliné. La communication, les hommes et la politique. », chez Odile Jacob, Dominque Wolton pensent que les journalistes sont de moins en moins crédibles. Il perçoit une oligarchie médiatique qui ne représente ni l’opinion, ni la société, mais elle-même. Il la voit parfaitement à l’aise avec l’élite politique.
C’est bien vu en France, ça l’est davantage en Belgique.
L’opinion populaire n’y est jamais écoutée, depuis que les journaux de gauche ont disparu. Et ce n’est pas un hasard qu’ils aient disparu. Sans être des loyaux rapporteurs des tendances populaires, ils faisaient contrepoids aux salades publiées par les journaux adverses de l’époque, journaux qui existent encore aujourd’hui, en moins anti marxiste, certes, en plus centralisateur et en « moyenne pensée », du genre de celle de Béatrice Delvaux, son dada européen et sa Belgique royaliste et conformiste, en un mot bourgeois. C’est dire qu’ils émettent une pensée médiocre, dite sage, lénifiante et, finalement, aussi, sinon plus ennuyeuse que l’était « Le Monde du Travail » et le « Drapeau Rouge ».
Bien sûr, les journaux qui ont disparu étaient tendancieux et les directions poursuivaient des buts de politique personnelle qui étaient aussi préjudiciables que l’était la presse libérale, mais, ils faisaient contrepoids. On avait deux versions des choses. On pouvait faire le tri. Parfois un grand coup de gueule d’un syndicaliste nettoyait l’atmosphère. On respirait mieux.
Les Rossel et Cie n’ont pas compris qu’en tuant la presse d’opposition, ils se privaient plus de partenaires que de concurrents. Ils s’éloignaient un peu plus des opinions du peuple. Ils ne la perçoivent plus. Exactement comme les socialistes de la social-démocratie, qui en rejoignant le monde libéral, ne comprennent plus ceux qu’ils ont la prétention d’encore défendre.
Alors l’affaire Lumumba, rewritée par le Soir, réactualisée par la Dernière Heure, qu’est-ce qu’on en a encore à foutre ?
On n’a pas d’homme pour faire un Watergate version Manneken-Pis. C’est même indécent : on ne peut pas demander aux successeurs de ceux qui ont fait semblant de ne pas voir les assassins de Lumumba, écrire des papiers objectifs sur le crime.
Il y a mieux à faire. Trop de canailles aujourd’hui courent encore les Assemblées pour se donner bonne conscience en touillant dans la merde d’hier !
Comme dirait la RTBF : une bonne conscience retrouvée ne nous rendra pas le Congo !

12 décembre 2012

12-12-12, roulez la chance…

…la suivante est dans cent ans !
Les gusses au Lotto… après, Brassens le dit en chantant : le fric est remis aux calendes.
C’est fou comme la génération précédente s’est laissé avoir par un concept d’enrichissement et de liberté.
Jusqu’au milieu des années quatre-vingts, ce fut la croyance « dur comme fer » que la démocratie était indissolublement liée à ces deux libertés, pourtant si dissemblables et même contradictoires !
Il y avait déjà pas mal de chômeurs. Une première crise pétrolière était passée par là, sans élever le débat sur l’épuisement des richesses naturelles. Les banques jouissaient encore d’une auréole flatteuse d’entreprises au service de l’industrie pour un progrès général. Les fonds drainant des milliards de dollars ne s’étaient pas encore organisés afin de peser sur l’économie pour réaliser des dividendes à deux chiffres. Les capitaux à risques, l’économie de casino, les titrisations, les prêts inconsidérés, se seraient pour la décennie suivante.
On formait de grands espoirs sur une politique industrielle qui consistait à garder les techniques de pointe et les services dans les pays occidentaux et faire faire les grosses et sales besognes aux pays émergents.
Grossière erreur de jugement qui nous vaut aujourd’hui la situation catastrophique que nous connaissons.
On croyait que tous les gars d’Europe finiraient carrière comme avocats ou économistes. On avait oublié qu’il y a toutes sortes d’intelligences et que certaines sont rétives à l’école, donc aux diplômes qui fournissent un statut et une justification d’être un « chéri » du système.
Et heureusement ! vous voyez d’ici une société exclusivement faites d’universitaires, comment fonctionnerait-elle ? A l’époque, nos gros malins n’y avaient pas pensé, et encore aujourd’hui, du reste, sont-ils stupides !
Cette illusion partagée par les partis politiques avait vu les dernières résistances du parti socialiste tomber à l’encontre du libéralisme économique. La social-démocratie était la politique de pointe d’une gauche devenue collaborationniste, avec le patronat et les forces de droite. Cools, Spitaels, Mathot et cie étaient tous rocardiens sans le savoir.
De la grande union de tous les Belges pour un socialisme de progrès, il ne reste que la grande union autour de la dynastie. Troquer un ticket électoral gagnant contre un pouvoir et faire du fric, l’escroquerie est payante !
On allait voir ce qu’on allait voir ! Finalement, on n’a rien vu, sinon la fin des illusions en Europe.
Toutes les illusions ne sont pas mortes : le personnel politique du premier niveau vit dans le confort et l’illusion des années quatre-vingts, qu’il partage avec la classe moyenne supérieure. Tout le reste : de la classe moyenne inférieure englobant commerces et industries, les catégories d’employés et d’ouvriers, c’est-à-dire les huit dixièmes de la population, s’est réveillé un matin avec la gueule de bois, des chômeurs à la pelle, une dette gigantesque et aucune perspective d’avenir.
Stefan Zweig aura beau nous faire croire que « n’importe quel vieillard se souviendra de sa jeunesse comme d’un âge d’or », il n’échappe à personne que nous entrons dans une période de turbulence qui fera des vieillards en 12-12-(21)12 des vieillards sans âge d’or.
Un monde disparaît, c’était celui de l’illusion que « le capitalisme est le pire de tous les systèmes, excepté tous les autres », il serait plutôt hasardeux de maintenir « les autres » en bloc, comme pires encore, puisque nous n’en avons jamais essayé aucun, ni même tenté – ce qui est plus grave – d’améliorer ce capitalisme qui se transforme de lui-même, en suivant sa pente, comme un virus mutant sans cesse et hors de portée.
Dame, une société dans laquelle ceux qui dirigent sont ceux qui exploitent, il est difficile de changer. La démocratie n’est plus qu’une supercherie.

61g0.jpg

Personne n’est sûr de rien. Max Weber réduit par sa logique notre dernier filet d’espoir en l’avenir « …si les inégalités créent des souffrances, faut-il en déduire que l’égalité ferait le bonheur » ? Non, certes, mais elle y contribuerait. Elle serait un élément pour construire autre chose.
Une vie réussie ne serait-ce pas un état de médiocrité qu’on n’apercevrait pas ?
Ce serait la vie de Frédéric Moreau de l’Education sentimentale de Flaubert, un jeune homme qui a tout raté, sans s’en apercevoir !
Voilà qui expliquerait la majorité socialiste et le culte de la réussite par l’argent au milieu d’une misère qui monte ! Ce sont tous des Frédéric Moreau. Ils ont tout raté et ils ne s’en aperçoivent pas !

11 décembre 2012

Hollande et Di Rupo à la coque.

François Hollande cuit mollet.
On a remis à Oslo dans les mains de Van Rompuy, nationaliste flamand notoire, le prix de la paix 2012, pour une Europe dont un chef d’Etat sur deux se dit mécontent et prêt à en découdre… à en découdre à la manière anglaise, bien entendu, c’est-à-dire à l’opposé d’une Europe sociale visant à la normalisation des salaires par le haut ; mais, au contraire par des contraintes vers le bas, comme le suggère le FMI et l’impact d’une mondialisation généralisée.
Quelques velléitaires du genre Hollande et Di Rupo rêvent encore à une autre Europe, mais, ils sont si faibles eux-mêmes, leur courant si peu représentatif, sans vraiment une volonté ferme pour le vouloir, qu’on va bel et bien vers une Europe, comme la rêvait Madame Thatcher.
Les citoyens aussi en sont revenus d’une paix qui du point de vue intérieur dresse plus que jamais les riches contre les pauvres, au point qu’Elio Di Rupo, qui n’est pas spécialement un militant de gauche, trouve que l’Europe sociale est en-dessous de zéro.
La gauche – enfin la social-démocrate, celle qui collabore – est en passe de se ramasser au vu des scores décevants des partis socialistes, en recul partout.
La crise est passée par là. L’Etat providence ne peut plus grand-chose. L’économie interventionniste de l’Etat n’existe plus. La social-démocratie n’a plus sa raison d’être.
Le lâchage des positions syndicales dans les derniers conflits à propos de Florange, notamment, jette un éclairage cru sur ce qui a été écrit plus haut.
Les dernières élections partielles en France profitent au premier tour à l’UMP, malgré ses deux chefs qui se disputent le pouvoir. Le socialiste présent au deuxième tour est battu à l’avance, plus par les abstentionnistes de gauche écœurés par ce qui se passe, que par un retour en force de la droite.
Les troupes fondent. Chez Di Rupo aussi, il n’y a plus derrière lui qu’une armée de métier, pourrait-on dire, des militants, qui persistent et signent. Or, les élections ne se gagnent pas par les militants, mais par les électeurs.
Le bon sens rassis d’Henri Gaino n’a pas retenu la réserve de l’ancienne plume de Sarko "non, François Hollande n’est pas mou, il est mollet", a-t-il déclaré de son air mi-figue, mi-raisin, à une interview. Et son bon mot a gagné les rédactions.
On se rappelle que Guy Mollet, dirigeant socialiste, mort en 1975, avait été président du conseil (aujourd’hui premier ministre) pour faire la paix en Algérie, et qu’il fit exactement le contraire en 1956-57, en envoyant le contingent faire la guerre aux fellaghas et mettre l’Algérie à feu et à sang !
C’est tout François Hollande, pusillanime, incertain, et, dans une certaine mesure, sa réplique miniature : Elio Di Rupo !
Nos deux socialistes sont en train d’innover une politique qui n’est même plus celle de la social-démocratie, mais celle du meddling-pot qui mêlant droite et gauche, imagine qu’en imbriquant les intérêts, il sera plus aisé de sortir de la crise.
Ils font du mollétisme !

1ooque.jpg

L’un rate complètement ses rapports avec Merkel et Mittal, l’autre triomphe sur des fausses perspectives de croissance : 0,7 proposée. Croissance nulle en réalité aux dernières nouvelles, si bien qu’on repart à la recherche de 3 milliards au moins à l’épuisette !
Ce qui fait écrire J.-F. Kahn sur son blog : « La gauche grande bourgeoise et bien pensante préfère parler, pour s’en féliciter, d’un courageux tournant "réaliste et pragmatique". Réaliste et pragmatique, on ne saurait l’être en effet plus intensément: on vilipendait le plan de stabilité Merkel-Sarkozy, on l’a ratifié tel quel. On stigmatisait la TVA sociale brandit par la droite, on s’y est rallié telle quelle. On s’était fait adoubé par les ouvriers d’Arcelor, on les remet tels quels entre les mains de Mittal. ».
Douteux résultat du pragmatisme nouvelle version de ces socialistes-là.
Et J.-J. Kahn de conclure : « Ce n’est pas la première fois que le Parti Socialiste fait preuve d’un réalisme et d’un pragmatisme à toute épreuve. On l’a oublié, mais triomphant en 1936, grâce à un discours antifasciste, il ratifia unanimement les Accords de Munich, laissa tomber la République espagnole, et, majoritairement, vota les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Plus tard, il poussa le pragmatisme et le réalisme jusqu’à admettre la nécessité de l’usage de la torture en Algérie. »
La différence du socialisme belge par rapport au français, est dans la diversité plus grande, plus ouverte sur des personnalités plus à gauche, comme Mélanchon, Nathalie Arthaud, Olivier Besancenot, côté français. Non pas que personne n’existe à gauche du parti d’Elio, mais il y a une volonté délibérée des médias belges à les ignorer complètement, privilégiant des individus comme De Wever à droite.
La presse belge n’est pas indépendante. On l’aura compris.
Pour ce qui est des PS de Harlem Désir à Giet, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Il ne faudra pas compter sur eux pour nous sortir d’affaire.

10 décembre 2012

Qui veut loger Maroy ?

C’est à peu près la seule interrogation qui découle de ce débat du dimanche à la RTBF, tandis que sur l’autre chaîne, Domino s’égarait dans les stades de foot, à la recherche d’un homme violent, afin de comparer la douce et la forte.
Il est vrai, après tout, que l’on voit se mouvoir et parler devant nous, des gens que l’on ne connaît pas, attendu qu’ils posent toujours des questions et qu’eux-mêmes se gardent bien de donner des réponses.
Pour ce qui est de l’urgence de logement, Maroy devra squatter son bureau du 52, boulevard Reyers, quelques temps encore.
La situation est telle à Bruxelles que les ministres, l’échevine, la patronne des propriétaires et le collègue de Charles Michel : Mèche-Moumoute du MR, auront beau agiter les bras, s’interrompre réciproquement, noyer l’adversaire sous un flot de paroles, ce sont les deux représentants, l’un des locataires, l’autre des pauvres qui ont raison, selon moi, vais-je dorénavant ajouter, afin de ménager ceux qui me trouvent trop intransigeant et prétentieux dans mes convictions.
Ce qui veut dire que dans ce domaine, comme tous les autres, Elio Di Rupo est le digne successeur de la série des capitaines qui pratiquent rue de la Loi, le rétro-pédalo.
On dira du troisième millénaire qu’on vivait bien mieux au deuxième, et, si ça continue, Moyen-âge compris, quand les survivants auront atteint l’an 3001.
Parce que, évidemment, ça va continuer vers le pire. Il n’y aurait pas de raison que le pire n’entrât pas en ligne de compte dans le logement aussi.
A moins que les conscients des futurs désastres cumulés avec ceux d’aujourd’hui coupent la chique aux gugusses qui parlent toujours de tout sauf de l’essentiel, à savoir : sommes-nous dans un bon système économique ?
C’est étrange comme cette question a la propriété de soulever des tempêtes qui finissent par des rappels malheureux de la fin du communisme !
Au vu des bilans, il y a des effrontés pour nous balancer que c’est le meilleur, comme Mèche-Moumoute du MR, le seul à oser aborder le sujet de fond, en déposant sur le front de Mercure, la couronne des apothéoses. C’est-à-dire en cumulant toutes les âneries des autres en un poncif suprême : - Il faut faire confiance au privé ! Ce que la patronne des propriétaires n’avait pas osé… C’est dire l’audace de Mèche-Moumoute !

20a00.jpg

Bien sûr, ce n’était pas la franche rigolade. Sur un sujet pareil, Nollet, trop bien logé, ne pouvait ironiser, surtout devant Maroy, toujours à la recherche d’un appartement deux chambres, avec garage à Uccle pour moins de 500 euros, charges comprises. Mais on a patienté tout de même, sans trop sommeiller, plutôt cyniquement à se demander ce qu’on mangerait bien à midi et sans trop penser à ceux qui se logent comme ils peuvent, souvent dans des conditions épouvantables, comme les riverains de Mery sur Ourthe, dans une caisse en contreplaqué, sur quatre colonnes en parpaing, seul luxe pour éviter l’humidité saisonnière dans la caravane ou pire, sous la laide étoile d’un porche avec des températures à pétrifier tout le corps.
C’est même à se demander comment on peut placer des mots, toujours aussi conventionnels, sur un pareil sujet ?
Sans doute parce que l’ironie est l’arme ultime après laquelle, les comptes ne peuvent plus se régler qu’à la kalachnikov. Non pas pour des histoires de curé, de barbu ou de sombres imbéciles extasiés par la foi et prêts à tout, mais par la nécessité d’afficher sa solidarité à une humanité en péril.
Au lieu de dire que cette société ne vaut rien, qu’elle est incapable de résoudre les situations les plus graves à force de persister dans un système criminel, on s’est contenté d’énumérer ce qui avait été fait et ce qui reste à faire, comme si les résultats sont satisfaisants, alors qu’on a entendu les mêmes dire qu’ils sont insuffisants et inadaptés.
Même Mèche-Moumoute en convenait devant Maroy particulièrement remonté par un ensemble de mauvaises fois, rarement atteint en une seule émission.
Alors, j’ai fermé « le poste » et j’ai remercié secrètement la chance de pouvoir m’asseoir à une table si longue qu’elle me permet de manger à un bout et de placer à l’autre bout, des gens dont la conversation me lasse, à seule fin qu’ils puissent parler sans que je les entende.
Encore une petite chose, si Véronique Salvi du CDH, échevine à Charleroi et l’invitée top-modèle de Maroy cherche un colocataire pour l’aider à payer son loyer, je suis disposé à mettre dix euros de plus, que l’offre d’un Maroy probablement intéressé aussi.
Charleroi, ce sera l’exil, certes… mais comme Hugo à Guernesey, s’il est doux…

9 décembre 2012

Où sont les Hommes d’Etat ?

Nos gourmands de libéralisme ont-ils négocié avec Lakshmi Mittal sans avoir lu les journaux financiers anglais et américains, mieux encore, ont-ils lu les accords qu’ils ont contresignés avec les syndicats, avant les Français Ayrault et Montebourg ? Se sont-ils fiés aux syndicats pour la fin du chaud à Seraing et « le dégraissage » en douceur des personnels remerciés ? Une majorité se serait peut-être faite dans le personnel au vu des propositions avantageuses octroyées aux prépensionnés et ce qui aurait provoqué un accord rapide sur cette seule perspective ?
Des précédents fâcheux existent. L’affaire du contrat signé par le duo Happart-Kubla avec Ecclestone sur les Grands Prix automobiles à Francorchamps et notamment la clause « secrète » devrait éclairer sur la capacité de négociation de nos « élites ». La réponse sublime de Happart, à figurer dans les dictionnaires, concernant cette clause secrète devrait rester gravée dans les mémoires : « J’ai signé un document en confiance, puisqu’il était rédigé en anglais, langue que je ne connais pas « !
Alors, nos gourmands d’avenir régional, ont-ils bien pesé le pour et le contre en engageant l’avenir du bassin liégeois, avec pour partenaire un Arcelor-Mittal rongé par les dettes ?
La diminution du tonnage d’acier nécessaire sur le continent suite aux difficultés de l’Europe en crise et le ralentissement à l’échelle mondiale ont déstabilisé le groupe, ralenti voire occasionné des pertes à l’entreprise.
Seuls l’Inde et la Chine, là où Mittal n’est pas implanté, connaissent encore une progression, quoique fortement ralentie en 2012, même si l’entreprise fait des efforts considérables pour ouvrir bientôt un grand centre sidérurgique en Inde, pays d’origine du PDG.
La société paie toujours les conséquences de la crise de 2008-2009. Fin mai 2008, le groupe était coté à plus de 63 euros en Bourse, il se situe décembre 2012, un peu au-dessus de 12 euros !
Lakshmi Mittal qui détient plus de 40% du capital, a perdu les quatre cinquième de son portefeuille financier sur 3 ans ! La valeur en Bourse du groupe est inférieure à 25 milliards de dollars, alors que sa dette s’établit au troisième trimestre à 23,2 milliards !
Autrement dit, si Arcelor-Mittal avait été une banque, compte-tenu des réserves obligatoires de toute institution bancaire, il serait actuellement en faillite !

6kk1000.jpg

Une dette élevée n’est pas trop grave pour un groupe en progression. C’est comme un Etat, la croissance du PIB la rend supportable, peut-être même nécessaire pour les investissements. Mais la conjoncture est plutôt inversée. Et là, Mittal est au plus mal.
L’excédent brut d’exploitation (l’Ebitda) a chuté verticalement au troisième trimestre. Il est descendu à 1,3 milliard de dollars, il était de 2,4 milliards le trimestre précédent. Les prévisions pour le quatrième trimestre ne sont pas encourageantes. Pour l’ensemble de l’année, le groupe compte arriver à une dette ramenée à 22 milliards pour un Ebitda de 7 milliards, soit un rapport de 3,1 entre les deux (Financial Times).
Est-ce Marcourt ou Demotte qui a signé pour le nouveau contrat Mittal ? Pourvu que le signataire connaisse l’anglais !
Les chiffres cités ont leur importance : les prêts bancaires ne sont accordés à l’entreprise qu’avec des «covenants», des clauses qui limites ce rapport à 3,5 de plafond. Si le plafond est dépassé, les banques peuvent exiger un remboursement des prêts accordés dans un délai très court et, surtout, si cette mise en demeure est faite, ils en refuseront à coup sûr de nouveaux.
On voit ainsi que cette entreprise n’est pas certaine de son avenir et qu’elle pourrait se désengager de l’Europe ipso facto, créant ainsi un vide effrayant, puisqu’elle s’est ingéniée à écarter toute concurrence les régions qu’elle occupe en Belgique, en France et en Espagne.
Evidemment, couper les crédits d’une entreprise, c’est le meilleur moyen de la couler et de couler la banque prêteuse avec elle. Les dettes astronomiques, comme il est dit plus haut, déstabilise la réserve de garantie.
Standard & Poor’s et Moody’s ont baissé ces derniers mois, les notes accordés aux emprunts du groupe, celui-ci passant ainsi en catégorie spéculative.
Encore une fois, les parties intéressées à l’avenir de ce groupe sont elles vraiment au courant de la situation fin 2012 ?
Il faut déplorer aussi le manque de traduction des journaux financiers anglais pour la presse spécialisée en français.
On dirait que la presse jette un voile « pudique » sur les dégâts de la mondialisation, le capitalisme financier et le pouvoir des multinationales.
L’effet Di Rupo est-il si anesthésiant ?

8 décembre 2012

Il neige. Et alors ?

Il neige. Bon. On le sait en regardant par la fenêtre. On n’a pas besoin de lire les journaux pour le savoir. Pourtant, nos gazettes sont pleines d’avis sur la chose. Autoroutes, ponts, verglas et compagnie, on tremble, on a peur et puis en bas de page, on apprend qu’il y a trois centimètres de neige et que les routes en prévision ont été sablées.
En sus de cette non-information viennent les compléments : la prudence sur les routes, l’avantage des pneus neige, etc. On se rappelle que l’année dernière, Melchior Wathelet nous avait fait peur en ayant l’intention d’obliger les automobilistes d’équiper leurs véhicules de pneus neige, pendant les mois d’intempéries.
Sage précaution, sans doute, mais inadaptation du ministre à se mettre à la place des gens à mini budget et qui ont toutes les peines du monde à faire le plein et à changer leurs pneus lisses. Lui-même archi criminel de mettre une taxe maximale sur un équipement causant des dizaines d’accidents graves, par défaut d’être trop lisse.
Ce cycle hivernal d’informations « capitales » est particulièrement efficace pour noircir le papier quand on n’a pas grand-chose à dire. Certes, il y a des préoccupations, des sujets évidents qui intéresseraient davantage, il faut croire que c’est mal vu aujourd’hui de parler de la crise en termes alarmistes, de critiquer le gouvernement Di Rupo et même d’émettre un avis sur l’abominable homme des neiges – c’est de saison – qu’est devenu Mittal.
Nous sommes devenus les victimes d’un consensus général du non-dit. C’est une sorte d’indigence des gens de la presse quotidienne, un peu comme à l’usine où l’ouvrier voit bien ce qui ne va pas, mais n’ose pas le dire de peur de se faire virer. On suppose que les personnels du Soir, de la Libre et de la Dernière Heure ont des familles à nourrir, des enfants qu’on espère universitaires dans dix ou quinze ans. On les comprend, certes ; mais curieux métier pour lequel on paie ceux qui l’exercent au prorata de ce qu’ils taisent !
Bien sûr, il y en aura toujours quelques-uns qui sont très exactement à leur place, parce que, ce qu’ils ont à dire, correspond exactement à ce qu’on leur demande.
C’est ainsi que cette semaine, Anne Delvaux du Soir a pris son pied en participant à la conférence de MM. Verhofstadt et Cohn-Bendit qui pensent, c’est leur droit, que l’Europe ne réussit pas, parce qu’on ne fait pas « assez d’Europe ».
Cela serait sans doute vrai, si le volet social de l’Europe n’était pas assez poussé. Comme il est inexistant, dans cette Europe à l’anglaise, c’est-à-dire essentiellement mondialiste et de libre entreprise, on frémit qu’il y ait encore plus d’Europe !

1b1000.jpg

Je ne suis pas le seul à penser que le déficit des opinions non-exprimées dans les journaux est du même type que le déficit de démocratie de la représentation globale des citoyens.
Que ce soit dans les journaux, comme à la Chambre et au Sénat, le régime est en réalité censitaire.
Les élites sont partout pour freiner le progrès des droits de la multitude. Ils œuvrent dans l’industrie, comme pour les lois, à établir des situations actionnariales et à promulguer des lois les plus favorables à leurs intérêts.
Egoïstement, cela se comprend. Collectivement, cela est un crime.
Comment se fait-il que les ouvriers et les employés soient si peu représentés aux Assemblées soi-disant représentative du peuple belge ?
Comment peut-on accréditer ce genre d’élite qui écrit et professe au nom d’une classe sociale qu’elle ne connaît pas ou si peu, au point qu’elle ne soit pas capable de démêler le pseudo du vrai ?
Bien sûr, tous ces gens vous diront le contraire. Ils soutiendront mordicus que, sinon eux, du moins un aïeul a connu le pain noir et le charbonnage.
Il y en a même qui réclameront un passé ouvrier pour avoir exercé un job d’étudiant, durant les vacances entre deux années d’études.
Reste que cette méconnaissance générale d’une large majorité de la population, plonge le pays dans une social-démocratie honteuse et inadaptée. Cette méconnaissance explique le désintérêt pour la politique et cette apathie générale à l’exercice du droit de vote.
C’est peut-être l’effet recherché par l’élite ?
Dormez en paix, mesdames messieurs des rédactions, il neige, voilà l’essentiel.
Dors en paix, Elio Di Rupo, ministre intègre, s’il y a un coup de froid demain, le petit personnel à ton service poussera le chauffage central.

7 décembre 2012

Bernard Debré, demi-mondain.

Ce n’est pas la première fois que Bernard Debré, député de Paris et, à ses moments de loisirs, urologue de son état, professant l’amour du métier, par des tarifs qui n’ont rien à voir avec ceux de la Sécurité Sociale, se laisse aller à un courroux spécialement réservé à Valérie Trierweiler.
Le premier flux de bile fut lorsque la malheureuse, à peine remise de ses émotions de première dame de France, soutint maladroitement Olivier Falorni aux élections législatives. Elle le fit, poussée par une jalousie irrépressible et irraisonnée, à l’égard de l’ex de François Hollande, Ségolène Royal, sans en mesurer les conséquences.
Alors, Bernard Debré, s’appropriant le titre de mentor, fit dans son blog l’éloge de la morale en politique. Il était loin de se douter que quelques mois plus tard, l’UMP et le R-UMP allaient faire tomber la politique dans le caniveau.
Encore que, dans cette affaire du tweet à Falorni, l’opinion était unanime et la belle du président s’en était bien repentie, après s’en être mordu les doigts. L’homme de science jouait sur du velours, pour un succès facile.
Mais voilà qu’il remet ça, après que Valérie Trierweiler ait confirmé qu'elle sera témoin d'un couple homosexuel qui se mariera, quand la loi sur le mariage gay aura été adoptée au Parlement.
Dans son blog insultant, Bernard Debré se laisse aller à ce qu’il est vraiment, un petit monsieur qui n’a pas peur de s’en prendre aux dames dans des termes d’une parfaite goujaterie. Que n’est-il resté au niveau des maux qu’il soigne dans les culottes de ses patients, à tenter de se rendre utile !
On croirait entendre un petit marquis glosant sur celle "qui n’est que la maîtresse du président de la République".
En voilà une terminologie sexiste ! Pourquoi ne pas déposer un projet de loi en revenant sur les droits de la femme, tant qu’il y est ? Ensuite parler du Président de la République, en qualité d’amant – si l’on peut dire - de Valérie Trierweiler ?

1006000.jpg

Bernard Debré doit savoir qu’on n’est plus au XVIIIme siècle !
C’est comme si, dans ma réflexion descendant à son niveau, je me permettais de l’appeler « barbier » au lieu de chirurgien, en alléguant que son honorable corporation avait jadis, entre autres, la profession de raser de près la clientèle.
Cet enfant de chœur qui parle de maîtresse, pour désigner la femme qui a un homme dans son lit, sans être son épouse, doit être un chaud partisan du mariage à l’église. Qu’il dépose donc une proposition de loi au R-UMP, son nouveau parti, rendant obligatoire le mariage après copulation !
Pour le reste, je suis surpris de l’étonnement du chirurgien-député, des effets de la notoriété d’une femme, par l’effet d’être la compagne du premier personnage de l’Etat. Serait-il jaloux, à son tour, de cette notoriété-là, lui qui doit d’abord la sienne à son père ?
Si je le comprends bien, les femmes, qu’elles soient maîtresses, sœurs, épouses, ou simplement amies d’un personnage faisant de la politique, n’ont pas le droit d’exister et de dire ce qu’elles pensent ? Belle mentalité, que celle de l’urologue, puisqu’il réduit dans son inconscient, l’état de la compagne d’un personnage connu, à celui de potiche !
Je sais bien que par le passé, c’est ce qu’elles se sont presque toutes résignées à être, si Debré ne comprend pas cela, c’est que l’essentiel de son électorat doit être aux trois-quarts dans les cimetières.
N’est-ce pas aussi l’intention de Valérie Trierweiler d’assister à un mariage entre personnes du même sexe dès que la loi sera votée, qui a fait disjoncter le sondeur de vessie ?
C’est qu’il ne lui faudrait pas grand-chose pour avouer son horreur de l’homosexualité. On sent qu’il s’est retenu pour ne pas se laisser aller dans son blog à des mots irrémédiables comme « gouine » ou « tapette » !
Bernard Debré inscrit au R-UMP ! Ne serait-ce pas plutôt le Front National qui lui conviendrait le mieux ?

6 décembre 2012

Silence !... on vole.

Tout le monde sait que la corruption règne dans tous les partis politiques d’Europe, sauf qu’elle s’arrête à nos frontières. La Belgique, grâce à la conduite exemplaire du gouvernement, est un temple de vertu !
Ce n’est pas ici que Transparency International demanderait à Elio de faire de la lutte contre la corruption une "Grande cause nationale" en 2013.
Vous avez compris, la corruption est surtout française. L’UMP en train de se dissoudre rongé par la triche et le mensonge, ce n’est pas chez nous qu’une horreur pareille arriverait.
Les affaires divulguées suite à l’assassinat d’André Cools ont été le signal d’un déclenchement salutaire de la morale publique ! Les péripéties à la ville de Charleroi des mandataires du PS, quelques années plus tard, ont été les derniers sursauts de la bête ! Dorénavant, une scrupuleuse honnêteté règne dans les partis, y compris le parti socialiste.
Je n’en voudrais pour preuve que la volonté de Di Rupo de maintenir des salaires exorbitants à la classe politique de haut niveau, cela sert uniquement à la prémunir de l’intention de voler dans les caisses. C’est bien pensé et prudent à la fois. Tant pis, si cette nécessaire précaution coûte quelques dizaines d’euros d’impôts de plus à chaque citoyen. L’honnêteté est à ce prix.
Il y a bien, quelques actes de délinquances, mais vite réprimés et qui sont surtout le fait de quelques isolés insatiables. Les dols n’étant jamais accomplis en bande organisée, comme jadis, on peut conclure que le taux de délinquance dans les partis est pareil au taux de délinquance général des milieux favorisés. Un riche ne s’amuse pas à voler peu et à se faire remarquer. Quand il s’agit de millions d’euros, la justice est plus timide... et personne n'est au courant !
La définition de la corruption de Transparency International : "le détournement à des fins privées d’un pouvoir reçu en délégation" ne concernerait donc personne en Belgique. Quand, par exemple une ministre, au souvenir des nuits torrides passées avec un ex, lui offre en cadeau de rupture, une place à vie à côté d’un chauffage central d’un ministère, cela ne s’appelle pas de la corruption, mais du piston.
Quand, au soir d’une vie bien remplie au service de tous, le bilan financier personnel est nettement favorable, qu’à cela s’y ajoute les extras et les succulentes notes de frais, la maison de campagne, etc… cela ne s’appelle pas davantage de la corruption, mais une juste contribution d’un travail austère et régulier, à la grandeur de la Nation.
D’une façon plus générale, lorsque Transparency International pointe "le manque d'indépendance de la justice financière en France", ainsi qu'une législation "inadaptée" à la sanction de la corruption, Di Rupo l’affirme, en tout humilité, la poursuite inlassable de la justice financière a été le seul souci des ministres des finances, dont le fleuron, Didier Reynders, est toujours au gouvernement, accomplissant son rêve d’enfant de faire de beaux voyages au ministère des affaires étrangères.
Les exemples foisonnent de l’énorme différence de vertu, entre les politiciens français et belges. A croire que le PS belge n’a rien à voir avec le PS français.

72d2000.jpg

Rayon politique, la France est notamment "l’un des rares pays européens à ne pas rendre publiques les déclarations de patrimoine des élus", note l'ONG. "Depuis 1988, les élus ont l’obligation de transmettre, dans les deux mois suivant leur élection, une déclaration de patrimoine auprès de la Commission pour la transparence financière de la vie politique (CTFVP)", rappelle-t-elle. Un contrôle que la CTFVP reconnaît elle-même ne pas pouvoir mener à bien.
Chez nous, il n’est nul besoin de méfiance ! Puisque nos ténors sont honnêtes, pourquoi dépenser de l’argent pour des contrôles qui ne révéleraient que les scrupules de nos tribuns ?
On se souvient, qu’en son temps, José Happart avait refusé de déclarer son patrimoine. Renseignement pris chez l’intéressé, c’était tout à son honneur. La modestie de ses revenus, le ridicule de son compte en banque ne pouvaient que gêner, une fois publiés, des amis politiques en-dessous de sa condition et, pourtant, déclarant beaucoup plus. On voit par là les trésors de scrupule de nos admirables anciens.
Quant aux nombreux abus que Transparency dénonce, leur seule énumération nous convaincra qu’il ne pouvait s’agir que de la France, pays honteusement corrompu.
En voici le florilège puisé dans le Huffington Post.
« Concernant l'urbanisme local (comme à Tignes en mars 2012 quand un ancien maire a été condamné pour prise illégale d'intérêts...); les avantages en nature contre des marchés publics (comme en Seine-et-Marne quand un ancien maire a été condamné en 2012 pour abus de biens sociaux et favoritisme après avoir profité de milliers d'euros de frais d'hôtel, restaurants, ou travaux...); trafic de faux diplômes (comme en 2009 à l'université du Sud-Toulon-Var); marché public truqué (comme quand un ancien maire de Fos-sur-Mer a été condamné pour avoir échangé des informations confidentielles contre 300.000 euros), des emplois fictifs (on se souviendra de ceux de la mairie de Paris); favoritisme (comme en 2011 quand le président de la chambre de commerce et d'industrie de Guyane a été condamné pour avoir attribué un contrat à la société de sa compagne), détournement des fonds d'une association; abus de pouvoir de la police (comme la tristement célèbre BAC marseillaise) ou gendarmes conciliants contre bakchich; logements sociaux contre avantages en nature; pots de vin contre contrats à l'international (comme le groupe Safran condamné en septembre 2012); corruption d'un agent du Trésor public condamné pour avoir divulgué des données sur des locataires d'HLM à une société de recouvrement et proposé des effacement de dette contre des invitations au restaurant; vente de visas (comme aux services consulaires de Bulgarie, Afrique Centrale ou Côte-d'Ivoire) ou cadeaux contre faux papiers d'identité; soupçons de matchs truqués sur des rencontres sportives (souvenez-vous de "l'affaire Karabatic"); attribution de marchés publics avec des devis gonflés et falsifiés; abus de biens sociaux (comme le maire de Liévin condamné en octobre 2012); vol de personnes placées sous curatelle... »
On se rend compte de la chance qu’on a d’être Liégeois. Liège, ville qui a refusé d’employer l’enveloppe comme moyen d’être choisie à la place d’Astana, laissant aux corrupteurs l’organisation de la foire internationale de 2017.
Comme dirait Tartufe :
Et le mal n'est jamais que dans l'éclat qu'on fait;
Le scandale du monde est ce qui fait l'offense,
Et ce n'est pas pécher que pécher en silence.
Oui, ce silence-là la presse belge et le glorieux panel des honnêtes gens en ont fait un mérite. Nos élites sont les plus silencieuses du monde !

5 décembre 2012

Seuls les refroidis ne la ramènent pas.

Le choc des deux cadors, s’est mué en rififi des hommes à l’UMP.
On a beau sortir des grandes écoles, avoir fait premier ministre, savoir qu’il vaut mieux la fermer devant le grand public, les avoir à la distinction, aux beaux gestes… même si la minute avant un swing a fait sauter deux dents à un rigolo, on fait semblant d’ouvrir sa gueule sur le côté ou on met un mouchoir devant, mais pas question, quand on est invincible et qu’on a toujours raison, de montrer qu’on vient de ramasser la pâtée… la classe quoi !
Fallait-il qu’ils se haïssent ces deux là pour ne pas retenir les leçons de la politique en parti ? Parce que le prétexte est mince. C’est Copé qui a ramassé le tapis. Fallait s’y attendre, puisque c’est lui qui a trafiqué la roulette aux premières loges.
Qu’on ne vienne pas me dire que Fillon est honnête et que les faux faffes lui sont restés à travers la gorge. On ne peut pas être honnête quand on a passé cinq ans à raconter des craques à des millions de Français. Il sait quand même ce que c’est une arnaque, lui qui a fait de l’entourloupe l’art consommé sous Sarko !
Alors, une élection qui foire, même quand on le disait le crack gagnant certain, et que c’est l’autre d’une courte tête, est-ce sérieux d’actionner ses épais sourcils comme un automate à Vaucanson, et râler devant le monde que ça se passera pas comme ça… qu’on verra le François, l’affranchi façon place Blanche 36, que l’UMP espère, au travail ! Et il y aura des morts !...
Et ce n’est même pas pour une affaire de gonzesses ! Jean-François a les siennes, François aussi qui met la roucoulante énamourée à sa pogne. A moins que le Fillon ait voulu se taper la Morano, la Nadine à Fifi et que l’autre truand a reluqué Valérie Pécresse, pour un porno perso ? On n’y croit pas. Ces nases sont trop frappés du dessus, pour que ça descende plus bas.

76aq000.jpg

Reste que si c’est pas Marseille, ça y ressemble. On prend le contrôle de l’UMP, comme un secteur pour la blanche, le manque à gagner de l’autre côté pousse l’appétit à fond, et c’est le carnage.
Roulement de tambour, deux partis hors d’un : l’UMP pour la tradition et le R-UMP, pour le rassemblement.
A la préfecture on donne des chiffres 122 malfrats pour Copé et 72 pour Fillon. Le nombre devrait clore le débat. Ça ferait office de seconde élection ! On ne l’ouvrirait plus. Sauf, qu’on ne sait pas si les 72 ne sont pas mieux armés ?
Même Ayrault, l’officiel de la législature, s’est foutu de leurs gueules. Dommage que le commissaire Pellegrini ait quitté les services.
Pourtant l’Ayrault, mine de rien, avec le chômage comme il va, aurait dû se faire démolir par l’opposition.
Sauvé par les règlements de compte, les journaleux croient qu’il a la baraka !
Grave erreur, parce que le pugilat à l’UMP-RUMP fait des spectateurs heureux. Et quand Marine Le Pen aura recueilli les éclopés, l’Ayrault n’aura qu’à faire gaffe aux jets d’acide de la présidente.
Lueur d’espoir, Sarko, Hortefeux, Guéno, les anciens montent aux barricades. Aux dernières nouvelles, les forcenés se reparlent.
Bientôt, cela n’aura plus d’importance. Les militants foutent le camp, dame, sans dealers, ils vont se fournir ailleurs. Le troquet à Borloo est ouvert. Mais, il ne sert que de la piquette Depuis le pain au chocolat, les copéistes dégoûtés veulent du raide, les Le Pen peuvent fournir.
Il parait que ça se reparle. Ce sera la troisième fois consécutive ce mardi. Vu la prétention des ténors, la Scala joue à bureau fermé. Les flèches et les seconds couteaux attendent dans les couloirs, la main au holster. Les deux caïds sont en conférence. Ces dames se montrent leurs petites culottes dans les loges pour se défier, crêpage de chignons en fin de semaine toujours possible.
A force de jactance, ils sont arrivés à la conclusion que c’est bel et bien deux lignes politiques différentes qui les divisent.
Voilà ce qui arrive quand on fait les malins. A force de se taper dessus, on finit par savoir pourquoi. Ils croyaient jusqu’à hier encore que ce n’était que pour une affaire d’ego !
Ah ! si c’était vrai ! On mettrait les lascars à la ferraille et on repartirait avec des cadors tout neufs.
Et comment ils feraient les cadors tout neufs pour monter, dit Sarko, en parrain accablé ? Les paddocks se vident. Les badas vont plus à Chantilly depuis Woerth. T’as déjà vu un cavalier devenir fantassin ?
C’est la fin.

4 décembre 2012

On ne nationalise plus !

Il y avait un courant de la gauche appuyé par 60 % des Français lors d’un sondage, pour la nationalisation de Florange.
Montebourg, avec l’aval du gouvernement avait trouvé un repreneur. On ne peut pas croire qu’il n’en était rien et que ce n’était qu’un coup de bluff.
Bref, tout semblait bien parti pour une participation momentanée de l’Etat français pour nationaliser le site et rentrer dans ses fonds avec le repreneur après un certain délai d’adaptation et des modalités de la cession.
Patatras, le premier ministre Hérault préfère un accord avec Mittal qui préconise la fermeture du haut-fourneau avec une promesse d’adapter les travailleurs du chaud, aux techniques du froid et d’éviter plus de six cents licenciements secs !
La continuation de la mise en veilleuse du haut-fourneau promise est déjà caduque, puisqu’il est question de couper la conduite de gaz qui maintien « au chaud » le tout, de sorte qu’en réalité l’extinction du feu verra le début de la fin du dernier haut-fourneau de Florange.
Quand au reclassement, c’est la même promesse faite à Liège. Si certains transferts vers le froid auront bien lieu, le reste des personnels du chaud est promis à la prépension et au chômage.
Le gouvernement Hérault est bien le digne héritier du gouvernement Fillon !
Ça pérore beaucoup. Quant à faire du socialisme…
Il a suffi que Laurence Parisot pousse des cris de vierge effarouchée, pour que la gauche rameutée entonne son couplet de la liberté d’entreprise, sacrosaint précepte du libéralisme, voilà Montebourg désavoué et Hollande qui s’écrase comme une carpette devant Mittal.
La patronne des patrons a même osé trouver une différence entre le projet de nationalisation français et la nationalisation de Général Motors aux USA, en ce sens qu’Obama avait donné son aval au projet, à condition que Général Motors licencie du personnel !
Si le triomphe du libéralisme pour madame Parisot tient dans cette différence là, on voit bien où le pouvoir libéral entend frapper pour sortir de l’impasse !
Montebourg avait aussi parlé du discrédit qui entourait l’entreprise d’Arcelor-Mittal, pour publiquement déclarer que Mittal n’était pas crédible et qu’il souhaitait le voir hors de France.
Le tout est de savoir pourquoi, il a ostracisé l’entrepreneur tôlier.

22jq.jpg

Des économistes ont épluché les comptes de cette société qui produit après la fusion avec Arcelor, 10 % de l’acier mondial, ce qui n’est pas rien. La politique financière de Mittal est assez troublante.
Mittal a entraîné Arcelor dans une spirale infernale. Le groupe fait face à une dette astronomique de 22,5 milliards d’euros. Ce qui ne l’a pas empêché de verser l’an dernier 2,3 milliards d’euros de dividendes.
Non seulement les Français se sont fait avoir sur cette fusion, mais leurs voisins aussi benêts : belges et luxembourgeois aussi.
Au départ, Mittal devait la peau des fesses aux banquiers américains Goldman-Sachs. Ces derniers avaient deux possibilités, liquider l’entreprise et mettre Mittal à la rue ou faire un dernier effort de 7 milliards de dollars pour se saisir d’Arcelor, une entreprise saine et qui faisait des bénéfices.
Personne des économistes n’a rien vu. Au contraire, c’était un concert d’éloge. On a accueilli l’Indien à bras ouverts. Les Français ont applaudi. Puis, il fut reçu par Demotte et Di Rupo, sans doute décoré de l’Ordre du mérite, pourquoi pas Baron à titre « étranger » ?
On n’a pas compris qu’avec le boulet de Goldman-Sachs, bon an, mal an, Mittal devait assurer un large bénéfice aux banquiers et apurer sa dette, tout cela au détriment de l’investissement.
On n’a pas compris aussi, que Mittal n’est pas trop attaché à ce continent. L’économie mondiale lui donne raison. La fabrication du fer est en baisse sévère en Europe, le continent asiatique continue à avoir une forte demande d’acier, en progression de 10 %.
Une fois de plus la mondialisation aura bluffé nos benêts.

3 décembre 2012

Singulière démocratie des partis !


Copé en sa qualité de secrétaire général de l’UMP n’a cessé d’user et d’abuser de tous les moyens dont dispose le parti et qui sont considérables.
Les candidats à la présidence n’ont pu obtenir les signatures requises et ont donc déclaré forfait. Seul Fillon avait les réseaux d’un ancien premier ministre pour passer l’écueil. Les listes des cotisants de l’UMP ont été sous clé dans le bureau de Copé depuis que l’élection avait été décidée, pour imiter le PS qui avait réussi la sienne, pour la désignation du candidat socialiste à la présidence de la République.
La communication officielle de l’élection, depuis le siège du parti, l’a toujours été au seul profit de Copé, alors que l'égalité de traitement entre candidats avait été garantie.
Il paraissait évident aux yeux d’observateurs impartiaux que Jean-François Copé se mette en retrait du secrétariat général le temps de la campagne pour éviter toute suspicion. Ce qu’il a refusé.
Le secrétariat de Copé sortant d’une expectative qui devrait être la sienne, a puissamment contribué à aider le chef dans sa campagne électorale.
M. Lavrilleux, président de la COCOE est un proche collaborateur de J-F Copé.
Le siège de l’UMP, rue de Vaugirard s’est transformé pendant les trois mois de campagne en dépôt d’affiches, staffs de terrain, lieu de réunion pour Copé. Le site internet du parti n’en avait que pour lui.
Certes, Fillon avec sa dégaine à la Droopy, n’en est pas moins coutumier des coups perso. Que les pouvoirs aient été inversés, à l’heure présente, ce serait plutôt Copé qui devrait se faire des soucis.
Vous me direz, combat de crabes à droite, c’est le PS de Hollande qui pousse un ouf de soulagement.
Dans l’immédiateté politique, cela est vrai.

1h000.jpg

Mais plusieurs leçons ressortent de cette bataille d’ego.
Les Français ont encore en mémoire le Congrès de Reims du PS qui vit la triche affichée au grand jour pour le triomphe de Martine Aubry au secrétariat et l’éviction de la honnie des éléphants du système socialiste : Ségolène Royal.
Tous les partis politiques trichent, magouillent, usent d’influences occultes, trafiquent l’argent noir, et ce en France comme en Belgique.
Tout ça pour la conquête du pouvoir, des places, de l’argent, ces trois vices de la société qui rendent fou !
Qui se souvient du formidable travail de la juge Ancia en Belgique au temps des affaires liégeoises et des hélicoptères Agusta, tout le PS mouillé jusqu’aux yeux. De Spitaels à Mathot : le beau monde socialiste dans ses petits souliers, que la justice relâchait faute de preuves, mais avec des probabilités si grandes, qu’on ne pouvait que tirer le chapeau à ces artistes du crime, convaincus du fameux « N’avouez jamais », ce conseil de gredin à gredin !
Tout le parti de l’époque prêt à jurer le contraire, malgré des tonnes d’archives dans les caves du Palais de justice, avec des noms dont certains sont encore en activité, avec des beaux discours sur l’honnêteté et le triomphe du social !
Imagine-t-on en 2012 que le magnifique travail de la juge Ancia a été efficace au point que tout est clean aujourd’hui, et pas seulement qu’au PS, chez les autres aussi ?
Mais non, voyons. L’UMP, affaire française d’une droite immorale ? Ou plutôt, particratie immorale, mœurs dépravées, en France et en Belgique. ?
Anne Sinclair dit le contraire : « Si bien que la politique, aussi étrange que cela paraisse de la défendre en ce moment, conserve pour moi quelques vertus réconfortantes: le dévouement à la chose publique, apanage des trois-quarts des hommes politiques, hélas éclipsés par les canailles; l'oubli souvent de leurs intérêts particuliers pour le bien collectif ; la fidélité à ceux qui sont morts pour défendre la liberté de voter, crier, protester. On a le droit de préférer la gauche à la droite ou inversement, mais ce n'est pas parce qu'un parti vieillissant se déchire qu'il faut forcément jeter aux gémonies ceux qui ont mission de le conduire. »
Une manière d’espérer ?
Brave Anne Sinclair, venant d’elle et après ce qu’elle a dû en baver pendant sa tourbillonnante fin de carrière d’épouse du sigisbée d’affriolantes, on peut croire en sa parole.

2 décembre 2012

L’anniversaire de l’Hydre !

Voilà un an naissait un monstre à sept têtes qui était une nouvelle hydre de Lerne, avec comme objectif de faire un gouvernement, non pas « pour » la conduite de l’Etat en vue d’une amélioration du sort des Belges », mais contre la N-VA, un parti flamand qui avait tendance à faire cavalier seul et cauchemarder les autres partis.
Les objectifs de ce gouvernement étaient clairement définis sur le plan institutionnel : garantir la pérennité de l’Etat dans ses grandes lignes, la dynastie, l’unité de la Belgique dans ses composantes régionales et pour l’économie, se fier au dynamisme de nos entrepreneurs, là aussi, dans la pérennité du système capitaliste, tel défini par la confiance dans le libéralisme et les échanges. Bref, un condensé de tous les conservatismes.
Puisque ce gouvernement regroupait toutes les familles politiques, sauf une, il entrait d’emblée dans un immobilisme dramatique à tous les domaines.
On a été servi.
Elio Di Rupo aura surpassé toutes les espérances de ceux qui voulant tout, avaient déjà beaucoup dans le domaine de l’économie.
Rien ne vaut pour la droite, un bon gestionnaire socialiste, afin de régler à sa place les rapports difficiles entre les travailleurs et les propriétaires des usines et les détenteurs des capitaux.
Non seulement le budget ne prend pas trop à ceux qui ont beaucoup pour en rétrocéder une part à ceux qui n’ont rien, mais encore il lime par-ci, par-là, le morfil des portemonnaies les plus minces.
Autrement dit, six têtes de l’hydre ont intimé à la septième de faire « comme on a dit ». Après un an de gouvernement, la tête socialiste est gagnante et le socialisme perdant.
Le volet économique était finalement le moins important et le cadet des soucis d’Elio Di Rupo.
Le sauvetage de la Belgique conservatrice telle qu’elle se présente encore aux yeux des Wallons comme la seule vision possible de leur futur, rejoignant en cela en Flandre une baronnie chrétienne conservatrice, était la mission la plus importance de la tête « immortelle » de l’hydre.
Au prix d’une acrobatie digne des meilleurs cirques, Di Rupo a donné à son projet de scission de BHV un tour qui confine à la poésie, une sorte de Pléiade où se révèle son esprit « courtois », dans lequel on aura noté que la première syllabe du mot est un peu « courte ». Non seulement aucun des Arrêtés ne sont pas encore pris, mais aucune des situations de friction entre les communautés ne sera résolue. Si on suit Maingain dans sa critique, au contraire, l’application de ce qui attend d’être mis en pratique va engendrer des frictions nouvelles.
Puisque ce gouvernement est contre quelqu’un, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne suive de l’œil les faits et gestes de ce quelqu’un : Bart De Wever. L’opinion des Flamands est mesurée en termes de popularité de l’Anversois dans des sondages. Ils ne sont intéressants que par la façon dont les sondeurs posent les questions, afin d’obtenir les réponses adaptées aux souhaits de leur clientèle.
Quant à la dynastie, elle coûte cher, qu’importe… les ministres aussi nous coûte énormément et de ce côté-là, il n’y a pas de volonté de faire des économies de la part de l’hydre. Le système politique en Belgique est peut-être proportionnellement au nombre d’habitants et à la surface du pays, parmi un des plus onéreux du monde.
La dynastie n’a besoin de personne pour se détricoter d’elle-même, depuis l’avènement de la presse people et qui est aussi la presse à scandales. La modernité dans cette actualité particulière montre des blasonnés pour ce qu’ils sont, à savoir des gens tout à fait ordinaire. Le peuple a encore du mal à s’en rendre compte, mais ce n’est pas Di Rupo, dans sa ferveur monarchiste, qui pourrait en accélérer le cours.
Le gouvernement conservateur dirigé par un socialiste « réformateur » est un mauvais gouvernement pour toutes ces raisons, mais encore pour d’autres.

20s00.jpg

C’est un gouvernement qui gère le court terme qui est calqué sur le comportement d’un parti et d’un homme. Que De Wever gagne les élections de 2014 et il a perdu, qu’au contraire la N-VA les perde et Di Rupo triomphe. C’est une vue de l’esprit qui ne mène pas loin.
Rien sur le fond pour maîtriser la crise. Rien pour une politique de l’énergie qui se projette sur l’avenir. Moins que rien pour une réflexion sur le social et le dysfonctionnement avec l’économie. Le néant sur la problématique d’un capitalisme à la dérive et son antidote, le retour éventuel à un socialisme qui ne soit pas sottement productiviste. Le vide complet sur le devenir des centrales nucléaires, ce qui va les remplacer et comment on va se débarrasser des déchets radioactifs et dépolluer les sites. Enfin, sans boule de cristal, on doit tout de même extrapoler sur la vie « fin du siècle » et au moins se poser la question de savoir comment on va vivre avec des énergies fossiles en voie d’extinction, si on excepte le charbon qui en a encore pour trois bons siècles.
Inutile de dire que les enfants qui naissent aujourd’hui verront la fin du siècle, pour la plupart d’entre eux. Nous sommes à un moment clé de notre histoire.
Alors, un premier anniversaire aussi calamiteux, ne mérite pas qu’on s’y attarde trop.

1 décembre 2012

Le retour de Francis…

Selon toute vraisemblance, malgré les démentis farouches des avocats de l’intéressé, Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo devraient se rencontrer une ultime fois le 7 décembre, à New York, dans le bureau du juge Douglas McKeon dans le Bronx, afin de signer un accord financier mettant fin à la procédure civile engagée par la femme de chambre du Sofitel, contre l'ancien directeur du Fond monétaire international (FMI).
Le journal « Le Monde » parle même d’une enveloppe de six millions de dollars de DSK, financée par moitié par son épouse, Anne Sinclair, quoique vivant séparée du tombeur et de Francis (c’est ainsi que les Marionnettes de l’Info appellent l’outil des plaisirs de l’ex dirlo du FMI)…
Si cette information du « Monde » s’avérait exacte – et pourquoi ne le serait-elle pas puisqu’elle est reprise par le « Huffington Post », dont la rédactrice en chef n’est autre qu’Anne Sinclair – DSK pourrait entrer dans le « Guiness book » des records : six millions de dollars pour une pipe, même inappropriée, ça propulse Nafissatou dans les catégories supérieures de la femme américaine. Pour ce prix là, Dodo la Saumure mobilise un bataillon de charnues sur le coup de la diligence de Lyon !
Dominique Strauss-Kahn, qui s'est rendu à New York à plusieurs reprises a confié à des proches, que l'accord avait fini par être trouvé, à la fin de l'été.
Cela donne un coup d’éclairage sur la justice américaine qui se fout de savoir la vérité et de punir éventuellement. Une grande partie des délits et des crimes aux USA peut se régler comme une affaire commerciale. On voit tout de suite que les prisons américaines sont pleines de fauchés.
Verser 4,64 millions d'euros cash à une femme que les avocats et DSK n’ont cessé de traiter de tous les noms, y compris celui qu’elle aurait eu si DSK ne l’avait pas contrainte à dorloter son Francis, c’est après le pénal où il n’a pas été poursuivi, reconnaître qu’il était quand même coupable de ce qu’on lui reprochait… enfin en droit français !
Au pénal, Nafissatou Diallo n’était pas crédible à la suite des mensonges aux services de l’immigration à son entrée aux USA ! Ou parce qu’elle n’était qu’une femme de chambre noire et qu’à ce titre, sa version ne pouvait être supérieure à celle d’une haute personnalité blanche internationale ?
Voilà qui jette une lumière crue sur l’état de la justice à New-York et du privilège dont DSK a su tirer parti, de ce qui est manifestement un viol.
Déboutée de son droit de disposer de sa personne et de tailler une pipe à qui elle veut sans y être contrainte, Nafissatou était tout naturellement retournée dans le Bronx pour soutirer le plus possible de fric, afin de compenser l’honneur qu’on lui avait pris.
Puisqu’on est dans une société où le fric est roi, que voulez-vous qu’elle fasse d’autre ?
L’accord à l’amiable, c’est ce qui se fait de mieux, pour effacer l’outrage au CAC 40 et au Sofitel !.
Par contre DSK a été fort imprudent de dire à qui voulait l’entendre jusqu’au mois dernier, qu’il n’y aurait jamais d’accord à l’amiable et qu’il irait jusqu’au bout, parce que c’était une question d’honneur.
Paroles imprudentes qui mettent quand même l’honneur de Nafissatou à six millions de dollars et font tomber par contre, celui de DSK en-dessous de zéro !
Et ce n’est pas fini. C’est quand même fort de sa part, quoique assez humiliant, de demander et d’obtenir un prêt de 3 millions de dollars à Anne Sinclair, une femme qu’il a ridiculisée en public et qui héroïquement n’a pas voulu quitter le vieux beau au moment du naufrage, croquant pour lui sur quelques mois de domiciliation forcée à NY et le paiement des meilleurs avocats, quelques millions de dollars au préalable.
Toujours selon « Le Monde » : Anne Sinclair avait déjà assumé le paiement de la caution de 1 million de dollars et le dépôt en garantie de 5millions de dollars, pour permettre à son mari de sortir de la prison de Rikers Island, le 19mai 2011, après son arrestation au Sofitel le 14mai. Elle avait également assumé la coûteuse location d'une maison – 50 000 dollars (38 660 euros) par mois –, dans le quartier de Tribeca à Manhattan, où DSK était placé en résidence surveillée, le temps que les juges statuent au pénal sur l'accusation de viol. Enfin, elle a payé les frais d'avocat de l'ancien directeur du FMI.
Des cocues de cette trempe-là, DSK en regrettera sûrement la fin du stock.

rge300.jpg

Était-ce possible que «Francis» qui fit le cauchemar de Nafissatou, fut celui qui détermina une femme à ouvrir plus que son portefeuille !
Reste que le grand public a tort de trop admirer nos têtes couronnées, qu’elles le soient par le socialisme, le libéralisme à l’américaine, l’industrie ou le blason nobiliaire.
C’est une des sources de notre malheur et du déficit démocratique.
A leurs yeux, nous ne valons pas grand-chose et, à nos yeux, ils valent, au contraire, beaucoup !
Le jour où nous inverserons la tendance et peu importe si nos glorieux restent sur leur appréciation peu flatteuse, ce ne seront plus que de pauvres diables, certes capables du meilleur et du pire, mais qui devront payer leur place au cinéma, comme en correctionnelle, selon l’humeur du peuple et leur degré de culpabilité.