« Ben Ladden n’est au courant de rien. | Accueil | Album de famille »

Le monde du sexe a la douleur de...

…vous faire part de la perte cruelle du gros zizi d’Idi Amin Dada.
C’est la débandade. Le gros zizi a suivi son maître le 16 août à Djeddah en Arabie saoudite dans la boîte acajou capitonnée réservée aux grands de ce monde.
Aucune voix ne s’est jamais élevée pour que le détenteur du monstrueux engin passe devant une Cour internationale afin d’y répondre de ses méfaits.
S’il y a comme cela des coups de pied au cul qui se perdent, il faut bien en imputer une partie de la responsabilité à la pudeur des chefs d’Etat fort dubitatifs quant à la dénonciation d’un collègue, fût-il un assassin. Milosevic est l’exception qui confirme la règle.
Pourtant ici, avec notre mirobolante loi de compétence avant qu’elle ne devienne la risée générale, on aurait pu trouver parmi les parents des 300.000 victimes ougandaises, un ou l’autre fils qui aurait trouvé mauvais que le bien membré poursuive de 1979 à 2003 la culture intensive des roses dans son mini-sérail.
Il y a comme cela des oubliés de l’histoire qui ont une sacrée chance.
Comme Mobutu était une créature de la politique belge, Dada était une de l’anglaise.
Engagé à vingt ans dans les King’s African Rifles, troupes coloniales britanniques homologues de ce que furent, après, nos « Affreux » du Katanga, cette jeune recrue de Sa Majesté se fit la main dans la répression des Mau-Mau au Kenya voisin. Et « Rules Britannia »…
Fort de cette mise en train, l’indépendance de l’Ouganda le voit seulement sergent. C’est Milton Obote futur chef de l’Etat qui le prend sous son aile. Les jumeaux de la poudre d’or, allait-on les surnommer, se distinguent comme larrons en foire. C’est le plus faux derche des deux qui va baiser l’autre.
Avec le soutien des éternels britanniques et avec l’aide bienveillante des Etats-Unis, Idi Amin prend le pouvoir. Très vite, le sergent-cuistot devenu président va faire bouillir ses adversaires dans les roulantes de l’armée. Celui qui se recommandait d’Adolphe Hitler va surpasser ses prédécesseurs africains pourtant pas mal experts dans la découpe artistique des corps.
Les crocodiles du lac Victoria se nourriront des opposants. Des personnalités européennes de l’époque ont été invitées sur le yacht d’Amin afin d’y admirer « ses » crocodiles. Des bandes d’actualité existent toujours. Qui publiera les noms ? Les maîtresses qui rechignent au coup de rein seront passées à la tronçonneuse. Il va même conserver les têtes de ses opposants dans des glacières et les sortir de temps en temps pour les engueuler ! Son délire s’aggravant, il revendique le titre de dernier roi d’Ecosse. Il expulse toute la communauté Indo-pakistanaise, distribue leurs biens à des proches et fait tant et si bien que le pays, prospère avant lui, ne s’en est pas toujours remis depuis.
Bref, un homme que Monsieur Louis Michel, spécialiste en admonestation des potentats africains se serait fait un plaisir de rencontrer s’il avait été ministre à ce moment-là.
Autoproclamé président à vie – heureusement que les autoproclamés ne vivent en général pas longtemps - un peu dans le genre des Kabila père et fils, Idi Amin Dada se surpasse à la radio où il donne la liste des suspects qui sont « sur le point de disparaître », tout cela avec l’aide des anciens supplétifs de l’armée britannique d’origine soudanaise.
Quand son Enormité que les journalistes appellent l’Ubu noir, commence à sentir le chaud aux fesses, il s’enfuit en Libye qui n’en rate pas une en ces temps-là, pré-attentats de Lockerbie.
La suite, tout le monde la connaît.
Le dictateur se découvre un bon musulman le jour où il faut plier bagage. L’Arabie Saoudite l’héberge au nom d’Allah, jusqu’à ce funeste jour du 16 août où sa seigneurie défuncte dans la sainte loi du prophète.
C’est égal. N’est pas grand voyou qui veut. Combien de petites frappes auraient eu intérêt à être décorées de l’ordre du Bain, régir un million d’âmes dans un bled pourri, planer sur les eaux du Gange ou être tout bêtement un bon petit président d’une bonne petite république dans un bon petit coin pour que s’étouffent tous les coups tordus. Il est vrai, tous n’iront pas jusqu’à brûler des corps dans la cuisinière ; tout de même, certains seraient, dit-on, passibles de la Correctionnelle. Si, si… on en connaît en Europe et pas si loin que ça…
Je me demande parfois, si la Justice ne se venge pas de sa frustration de ne pouvoir atteindre les illustres sur le dos des pauvres diables qui eux écopent du maximum.
Idi Amin Dada aurait été un beau con s’il avait été inquiété. Ancien champion de boxe poids lourd, il aurait suffi qu’il assommât ses victimes de ses seuls poings pour n’être inculpé que de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Evidemment, assommer 300.000 de ses concitoyens seul et même en dix ans de règne, cela va chercher dans les 82 victimes et demie par jour, soit 3 victimes et quart par heure.
C’est du boulot quand même !

Poster un commentaire