21 février 2023
DES REGRETS.

Quoi ! Le grossier et désinvolte « je vais comme tu me pousses » aurait-il eu raison de l’intérêt que nous devrions porter à la Belgique, dans son organisation linguistique catastrophique, ses difficultés organiques pour un pacte de gouvernement aussitôt après les résultats des nouvelles élections, ainsi que pour ses structures abracadabrantes !
Après tout, c’est notre pays, aussi mal fichu soit-il. Le seul que nous ayons. Si la démocratie acquérait enfin ce caractère bien trempé dont nous manquons ; nous n’en serions pas là. Nous pourrions peut-être encore faire de ce royaume baroque, un vrai État.
Serait-ce qu’intuitivement, nous ayons senti que tout effort était inutile ?
Cette indifférence est terrible car c’est une démission et elle n’est pas perdue pour tout le monde. Les partis nationalistes flamands sont aux aguets. Ils spéculent justement sur cet affaissement de la volonté de prendre à bras le corps ce manifeste invalide qu’est notre pays. Il est par terre et ils souhaitent qu’il y reste pour lui marcher dessus plus à l’aise.
Si ce n’était la question épineuse du million de francophones à Bruxelles, c’en serait déjà fait du sort de la Wallonie dans un fédéralisme défunt devant le fait accompli d’une Flandre, État indépendant, Bruxelles, capitale de la Flandre et « barst » pour le reste !
Tout se jouerait entre les partis flamands et les « pointus », les nationalistes de la N-VA et du Vlaams Belang.
La partie francophone ayant épuisé tous les accommodements possibles avec l’ensemble de la classe politique flamande, le plus décevant aurait été les compromissions avec les non pointus pour contenir ces derniers dans une limite fédérale et qui n‘auraient servi, au contraire, qu’à faire progresser plus rapidement le nationalisme en Flandre.
C’est fou, ce qui aura été raté pour en arriver là !
D’abord l’organisation en deux Régions côté francophone. Pourquoi n’avoir pas relevé le gant et décrété que la capitale de la Wallonie, ce n’est pas Namur, villette entre Sambre et Meuse, mais Bruxelles ? Et d’y installer dare-dare nos bureaux plus légitimes que ceux de la Région flamande, ces derniers n’ont-ils pas osé le faire avec moins de 10 % de Flamands !
Tout de suite saute aux yeux les raisons de notre manque d’audace : les partis francophones ont trop de créatures à placer dans les différents niveau d’une organisation régionale. Simplifiée cette dernière aurait divisé par deux le nombre de mandats rémunérés. Avec notre système nous en avons trois, à compter la Fédération Wallonie-Bruxelles, vache à lait des socialistes et des libéraux.
Déjà bien avant les lois linguistiques, nous nous étions couchés devant l’impérialisme naissant de la Flandre.
Nous aurions dû impérativement discuter de deux problèmes fondamentaux. Le premier touche aux droits, quel est le plus juste : droit du sol ou droit des gens ? Enfin, nous aurions dû faire entendre notre volonté de maintenir les recensements linguistiques, sans lesquels ont ne peut pas fonder une politique des langues administratives.

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Mais non, par une sotte idée que faire ces concessions allait arrêter le grignotage des pouvoirs de l’´Etat par une majorité flamande, nous avons même collaboré à l’établissement de la frontière linguistique, contribuant par nous-mêmes, à fixer les frontières du futur État flamand !
Cela fait beaucoup d’erreurs anciennes qui nous éclatent à la figure aujourd’hui.
Ce constat ne fera revenir personne en arrière. Il met l’accent sur l’extrême faiblesse de nos mandataires à l’époque, dont il est certain qu’elle est encore présente dans le gouvernement régional Di Rupo-Borsus.
Car, question gaffe, ils n’ont pas changé.
S’il est normal d’exagérer les différences entre les partis afin d’attirer le plus d’électeurs possibles, il aurait été capital de rester unis et intransigeants sur les questions de principe vis-à-vis de la Flandre.
Nous avons manqué de fermeté par une sorte de lâcheté naturelle acquise souvent par le sentiment d’inégalité de par le nombre. Nous avons fait le complexe des minorités !
Et nous le faisons encore dans nos rapports avec la Flandre en passant par le filtre du Fédéral.
Que Bart de Wever dise haut et fort qu’on n’ait pas besoin d’une majorité des deux tiers pour réformer l’État Fédéral, c’est vrai. Mais qu’est-ce qui empêcherait la Wallonie de tenir un discours contraire en l’occurrence, avec la ferme intention de résister aux flamingants, sinon notre complexe des minorités !
Et quand bien même nous le voudrions aussi, ce confédéralisme entre deux États, n’avons-nous pas fait jusqu’à ce jour toutes les boulettes possibles pour en arriver à donner à la Flandre les meilleures positions de négociations avec nous ?
Serait-ce que les Flamands ont ce que nous n’avons jamais eu : un attachement au pays par la langue parlée ?
Notre première faute n’a-t-elle pas été une indifférence à la langue française, notre seul et vrai patrimoine ?

19 février 2023
Humour toujours !

Les francophones de Belgique n’ont pas à rougir devant les lazzis que nous distribue avec fatuité une certaine « élite » française qui nous traite familièrement de ploucs, de lourds, sinon de lourdauds, mais que sauve presque directement la qualification de surréalistes, depuis qu’à partir de Magritte, nous en serions abondamment pourvus.
Nous contribuons à la folie ambiante en ouvrant des portes étranges et inattendues, ce qui supposerait que nous ayons une certaine supériorité sur l’hexagone en imagination et en drôlerie, quoique à partir de ce dernier qualificatif, nous méritions parfois d’être traités de ploucs !
Les francophones de Belgique sont perméables à l’imaginaire et n’hésitent pas à se vautrer dans la fiction, rendant poreuse la frontière linguistique, sauvant ainsi de l’esprit germain, le seul vraiment lourd de toute l’Europe, quelques Flamands mâtinés de français. Cela les exonère de la plaisanterie pataude qui date au moins de Guillaume II.
Un de nos écrivains des plus farfelus est Jean Rey, gantois et bien Flamand, mais qui écrit en français ce qui sauve tout et à qui nous pourrions donner l’accolade et traiter de confrère en surréalisme, qu’on en juge : en 1936, il publie 96 fictions originales et près de 300 articles, alors qu’en 1937, ce sont 108 fictions originales et toujours quelque 300 articles… en temps de guerre, publication aux Auteurs Associés des recueils Le Grand Nocturne (1942), Les Cercles de l’épouvante (1943), Les Derniers Contes de Canterbury (1944), ainsi que des romans Malpertuis (1943) et La Cité de l’indicible peur (1943).
On ne sait par quel bout prendre son côté fantastique un rien schizophrène, sinon par son aspect farfelu rendant « la peur indicible » plus comique qu’autre chose.
À Liège, nous avons tout un rayon d’excentriques que les Français nous envient et parmi lesquels le plus « performant » pour ses contributions physiques, tout au moins, est noël Godin.
Dite sur un ton prophétique plein de drôleries, sa philosophie se tient et nous oblige à la trouver juste.
Cet auteur d’une roborative « Anthologie de la subversion carabinée » est devenu l’inquisiteur en chef des vanités contemporaines.
Voilà bien tente ans qu’il a inventé son terrorisme pâtissier, héritier de Mack Sennet et de Ravachol.
Le Liégois s’est donné pour mission « d’entarter » certaines des fausses « vraies » gloires de notre temps.
Cet artisan de la plaisanterie a commencé petit et solitaire pour s’étoffer par des ralliements complices, depuis que devenu célèbre au lancé, il a fallu des subterfuges pour ne pas être aperçu, à mesure que son combat prenait de l’ampleur. La rançon de la gloire en quelque sorte.
Comme rien ne l’effraie, il s’est attaqué à des personnalités mondialement connues comme Bill Gates.
Certaines de ses victimes ont été entartrées jusqu’à sept fois !
Fervent cinéphile, Godin s’en est pris aux vedettes du septième art ; il a exercé son terrorisme pâtissier sur Jean-luc Godard à cause de son film « Je vous salue Marie ». Jean Delannoy pour Bernadette, Marco Ferreri et Marguerite Duras, pour leurs élucubrations ubuesques
Du côté politique et médiatique, on a vu Godin entartré Douste-Blazy, Chevènement, Sarkozy, Elkabach.

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Mais son exploit le plus constant sont les lancés tous réussis sur Bernard-Henri Lévy, champion dans le genre puisqu’il le fut sept fois !
L’écrivain finit par redouter la présence de son ennemi intime, toujours grimé et caché sous diverses identités, notamment reprise plusieurs fois sous le nom de « Le Gloupier ».
On se souviendra de la première tarte à la RTBF, lorsqu’il y fut plaqué au sol par deux vigiles, tandis que Lévy lui ordonne en direct de se lever « ou je t’écrase à coups de talon ». La scène entièrement filmée pourrait repasser de temps en temps afin d’édifier les générations futures.
Godin ne fait rien au hasard. Il signe ses attentats, soit un bristol est disséminé dans la meringue crémeuse, soit Godin diffuse un communiqué de presse.
Au cœur de ses entartrages, il fit les beaux soirs de Coluche, Desproges, tandis que Renaud en fera une chanson.
Noël Godin est tout et son contraire. Est-ce une farce inutile et gratuite, un canular à la liégeoise en règle contre l’esprit de sérieux et souvent prétentieux qu’on relève chez presque tous les personnages de notoriété publique ?
Certains l’ont célébré comme un homme en quête de reconnaissance ou performance esthétique proche de l’art contemporain.
Le mystère demeure. Ce qui fait qu’à travers le temp cette démarche singulière restera comme un moment spécial dans une drôlerie faisant revivre les scènes du cinéma américain des années trente, c’est que, le côté physique de l’exploit, conférent à l’humour une dimension artisanale.
À l’heure de la réalité virtuelle, Le Gloupier est à la fois le dernier homme libre et le premier cyborg.
Il se pourrait que la Belgique soit à l’avant-garde de « l’étrangement drôle » et se la pète un peu devant les Français grâce à lui plutôt que certains humoristes ratés, comme les Frères Taloche, que Godin aurait dû entarter, mais l’âge venant, qu’à près de quatre-vingts ans, il n’ait plus le poignet adéquat pour des lancers réussis, on le comprend !

18 février 2023
Le syndrome de Cassandre.

On nous promet des merveilles sur l’avenir de l’IA (intelligence artificielle). Le temps des robots est venu. Ils vont travailler pour nous. Nous serons des oisifs désormais libres comme l’air, etc… L’orphéon de la Silicon Valley a sonné de la trompette afin que nul n’ignore. Après « penser woke », voilà « plus penser du tout », qui déboule de la banlieue de San-Francisco. Ce n’est qu’un début !
Qu'est-on encore si nous cessons de penser par nous-mêmes ? N’avons-nous pas fait le plein de débiles légers depuis que l’école n’est plus qu’une succursale du FOREM ?
Dans les usines on nous presse déjà d’abandonner notre curiosité naturelle. Que sera-ce à la sortie du boulot quand nous nous heurterons à la froideur d’un monde d’acier nickelé bourré de capteurs capables de lire « Les mémoires » de Saint-Simon en cinq minutes, alors que 99 % des gens ne savent même pas qui c’est ?
Nous n'en sommes qu'à l’ouverture et pourtant comme dans Tannhäuser, de Richard Wagner, dès le grand air, on se voit fini, réduit à rien, emporté par les flots de l’apocalypse. La fin de l'humanité telle qu'on la sentait venir depuis des siècles à travers notre tentative désespérée de donner un sens à un monde qui n'en possède pas, est en avance sur l’échéance naturelle d’un astre qui ne peut pas éternellement tourner autour de son soleil ! Nous avons trouvé les moyens d’en abréger l’existence, en imaginant un suicide collectif.
Pourtant on a du mérite. On a tout essayé, les dieux, la philosophie, les Arts, en vain ! À défaut d’avoir trouvé la grâce et la sensibilité, voici venu le robot qui va admirer Michel Ange pour son plaisir et nous expliquer Bill Gates !
Les algorithmes couplés aux semi-conducteurs, la technique enfin, nous permettra de brosser les cours et de devenir cancres à vie ! Peu à peu mais d'une manière inéluctable, l'humain disparaîtra de nos moeurs. Nous remonterons aux arbres exposant nos parties honteuses naturellement aux autres toujours en-dessous, comme nos frères bonobos.
Pas tout le monde, évidement, les intelligences froides qui commandent la marche du monde créeront des succursales de la Silicon Valley dans les plus beaux endroits afin d’y construire de magnifiques villas et en même temps, ils feront pousser des bananiers dans les déserts pour que nous y retournions, puisque nous serons devenus inutiles, en attendant l’invention du robot-égorgeur qui mettra fin aux dix milliards de presque humains que nous serons devenus !
Mais avant de céder l’intelligence à l’instinct, nous éprouverons une angoisse grandissante à laquelle personne ne résistera, celle de l’absence de ce que le cœur humain a éprouvé depuis toujours : les sentiments, ce langage de l’âme qui se perdra avec le reste.

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Les sentiments seront affaire de synapses. Dans le monde merveilleux de la technique, tout aura une explication, une raison d'être. On sera à même de déterminer la destinée de chacun. La cartomancie sera enfin une science sérieuse, expliquée et précise.
L’humanité aura vécu. Elle était déjà en bonne voie de disparition à cause des guerres dont nous ne sûmes nous déshabituer, tant la convoitise de la terre des autres était forte.
Déjà partout la technique « ultime » est omniprésente. Un médecin d’aujourd’hui en sait plus sur la manière d'utiliser un robot-scanner que sur les peurs tapies de nos consciences. Il guérit, certes, mais ne soigne plus. Vous passez de patient à statistique, de la barbaque traversée de tuyaux et de polypes réparables ou non à des produits de moindre capacité de résistance au tungstène.
Tous les hauts techniciens, les intellectuels les plus illustres ont d’abord été décérébrés à la Communale. Certes, ils n’en sont pas sortis idiots, mais il leur reste ce fond d’incuriosité qu’ils conserveront toute leur vie. Hormis leur spécialité, ils sont pleins d'ignorance, une absence totale de curiosité comme si plus rien ne les intéressait, hormis les mises à jour des joujoux où ils excellent.
Avant Hall 9000, à force de visionner des séries américano-japonaises, nous sommes devenus des somnambules étrangers de nos propres existences. On ne se sent plus d’ici, ni d’ailleurs, mais de nulle part. Nous vivons comme Palmade, l’histrion, à qui il faut chaque soir une dose d'évasion pour ne pas perdre la raison. Sauf que le manque de moyens nous sauve de l’addiction.
Avant que le robot-tueur ne nous finisse, la victoire de la bêtise aura été totale.
Les philosophes, qui ont inventé le monde en constante réflexion, sont réduit à des citations sur Facebook en remplissages pseudo-intellectuels du titulaire, une apologie du vide derrière laquelle on tente de se singulariser. Nous avons rétréci la métaphysique de nos pères à une sorte de cosmologie de l'identité où, las de nous interroger sur les fondements de l'univers, nous nous passionnons sur des questions de crottoir pour chiens, dans l'espace public.
La technique aura beau multiplier les exploits, jamais elle ne satisfera la part d'infini qui sommeille en nous. Face à la mort qui s'avance, la machine n'a rien à proposer si ce n'est le moyen le plus approprié de recycler les cadavres. Pour supplanter Dieu, elle devra d'abord tuer notre âme. La seule question qui se pose est de savoir si nous la laisserons faire, si nous participerons à notre propre génocide.
On aimerait penser qu’il n’en sera rien et que nous vaincrons le syndrome de Cassandre.

17 février 2023
LES DÉCIDEURS ANONYMES.

La Belgique est un étrange pays dans son organisation et ce, à tous les niveaux. Peut-on imaginer un autre pays que le nôtre qui s’ingénierait depuis trente ans à mettre en pratique des Lois séparatrices, frontière linguistique, discrimination des locuteurs du français en Région flamande, droit du sol contre droit des gens, etc. pour faire en sorte que le Nord et Sud du pays soient toujours ensembles !
Autre étrangeté moins connue, nous déléguons tous les cinq ans à peu près nos représentants au Parlement. Ils ont mission de former un gouvernement. Ensuite, les ministres s’empressent de constituer leur cabinet, issu du parti politique du ministre. Leurs membres sont souvent décrochés de la haute Administration. Tandis que le titulaire de la charge muguette de table ronde, en prestations publiques, les cabinettards travaillent, font les discours, étudient les dossiers et convainquent sans rencontrer d’objection que leur compétence est supérieure au ministre. De fait, un ministre détient un ministère non pas pour sa compétence, mais en fonction de l’opportunité d’équilibre entre les partis de la coalition.
Au-delà du gouvernement, la Belgique est dirigée par des chefs de cabinet que le public ne connaît pas et qui gagnent le même salaire que le ministre. Ils fonctionnent comme s’ils étaient des chefs de mafia, s’étourdissent de leur importance au point de devenir la caricature d’eux-mêmes. Ils peuvent échouer sans que leur carrière s’arrête ; il leur suffit de rentrer dans la Haute Administration dont ils sont sortis. Leur impunité est totale. Ayant raté les grands projets, ils sont parfois reconduits dans le poste qu’ils occupaient la cession précédente, par le même ministre incapable de déceler chez eux leur incompétence, tant la sienne l’est davantage !
Les cabinettards ne sont pas élus. Ces hauts fonctionnaires prennent les décisions, ont le pouvoir de ministre, ne risquent rien, ne craignent rien et auront, de toute façon, les honneurs de la nation le jour de leur départ à la retraite. La bourgeoise particratie en a fait son état-major d’élite, ses bérets rouges ! Pérorant entre eux et dans l’ombre, ils savent mieux que quiconque, mieux que les experts, avec une totale prétention au savoir.
Certains de ces cabinettards ont l’esprit appauvri par vingt ans d’Administration, avachissement intellectuel et culturel qui les conduisent à se rabougrir à leurs caricatures, comme dans « Messieurs les ronds-de-cuir ” de Courteline.
Des informations ont filtré des derniers salons où l’on « cause » de politique. Les cabinettards y sont accueillis comme des messies de la bienpensante bourgeoisie activiste.
Des infos explosives sont détenues par des journalistes qui se gardent bien d’en éditer le premier mot. C’est qu’ils tiennent à leur place.
Nous voilà « beaux » dans une Belgique ainsi « drivées », conduites par des irresponsables, on ne s’étonne plus de cette dérive sans fin qui empêche la démocratie d’être ce qu’elle devrait : un régime tenant compte de l’avis du plus grand nombre des citoyens.

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Le seul parti dans l’opposition à entrer dans un gouvernement : les engagés (ex CDH) pourrait cracher le morceau, sauf que ce n’est pas dans ses intérêts, attendu qu’il a ses hauts fonctionnaires qui piaffent d’impatience d’en être. On ne voit pas Catherine Fonck, cheffe des Engagés à la Chambre, qui attend depuis des lustres que son président de parti l’adoube enfin dans un rôle de ministre, le devenir de la Santé, alors qu’elle est médecin dans la vie civile. Ce serait trop facile et aussi parce que novices, on ne la placerait pas dans un grand ministère, peut-être au commerce et à l’agriculture. Je suppose que dans sa tête elle a déjà composé sa liste de cabinettards. On est certain qu’une de ses premières intervention serait dictée par son chef de cabinet. Ce serait stupide de se mettre mal avec eux.
Ainsi, de mauvaises raisons en plus mauvaises encore, on laisse aller le pays à vau-l’eau.
La difficulté c’est encore d’informer le peuple de cette omerta sur les décideurs anonymes.
Il a été possible de trouver de la documentation en France qui vit les mêmes difficultés. Un parallèle entre les deux systèmes politiques permet raisonnablement de penser que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Publié en 2022 par la Libre Belgique, un article d’Adrien de Marneffe sur les coûts de l’organisation des ministères en dit long sur les dégâts de cette manière de diriger.
"En France, quand on leur dit qu’un ministre belge a 80 cabinettards, ils hallucinent"
Le coût des cabinets ministériels bruxellois a atteint 23,129 millions d’euros, pour 348 collaborateurs. Selon Marie Goransson (ULB), "dire qu’on a confiance en quelqu’un car il a la même couleur politique, c’est purement belge".
« Un élément décisif dans l'analyse des effectifs des cabinets réside dans le nombre de personnes détachées de l'administration parmi les cabinettards. Car pour ces collaborateurs, seule une prime de cabinet est payée... ».