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31 mars 2012

Rouge comme l’espérance…

Il n’y a pas si longtemps, les spécialistes s’inquiétaient seuls de l’endettement. Les ministres se contentaient de se disputer au sein du gouvernement sur la part « du gâteau » qui leur revenait afin de poursuivre leur politique.
Cela fut ainsi lors des Trente glorieuses. Puis, il fallut emprunter de plus en plus. Ce fut le début des Trente piteuses. Va-t-on vers les Trente calamiteuses ?
Rien ne permet encore de l’affirmer. Seul élément nouveau, les citoyens se sont sensibilisés depuis la crise des supprimes de 2008. Les politiques qui s’étaient habitués à puiser dans les fonds empruntés, afin de poursuivre la politique à court terme qui consiste à se faire réélire tous les quatre ans, ne le peuvent plus sous la contrainte de l’opinion et la publicité faite autour des Agences de notation.
La mondialisation qui a mis en contact les hauts salaires des ouvriers avec les bas salaires de leurs confrères de misère, par l’effet des vases communicants, produit des effets dévastateurs dans les zones développées. Cela aurait pu avoir un effet bénéfique si la politique avait consisté de défendre les niveaux de vie les plus élevés en permettant aux bas salaires de lorgner vers le haut.
On sait que l’industrie et les banques n’ont cure de ce capitalisme là et que les pays de développement anciens plongent, pour un très faible ajustement des salaires asiatiques.
L’Espagne prend le chemin de la Grèce. La Belgique doit trouver trois milliards supplémentaires pour 2013. La France est à 86 % du PIB de la dette.
Tout porte à croire que la crise est loin d’être terminée. L’aggravation des mesures d’austérité ne sert qu’à augmenter le chômage et ralentir l’économie, les efforts consentis ne servent pratiquement à rien.
Les prêteurs s’inquiètent de ne pouvoir être remboursés. Ils se réveillent et menace les Etats de faillite.
Comme on n’en est plus à l’Etat souverain du temps de Philippe le Bel qui fit main basse sur l’argent des Templiers sans autre forme de procès, l’Etat courbe l’échine et fait la file devant les guichets des organismes financiers.
Quand dans une démocratie, les responsables ne reçoivent plus d’ordres des citoyens sans qu’ils ne passent par l’aval des prêteurs, les fils d’Harpagon acceptent n’importe quel argent à des taux d’intérêt usuraires.
La dette, on ne le voit que trop, joue un sale tour aux candidats à la présidence de la France qui voient leur programme disparaître sous son poids.

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Di Rupo en est réduit à favoriser les thèses du ministre de la Défense pour des économies dans l’armée, de sabrer dans tous les budgets et de dissimuler des augmentations de taxes sous des propositions qui « équilibreraient équitablement le partage des efforts », sans pouvoir aucun sur les fortunes et les hauts salaires, puisque justement ce sont des gens de la catégorie de nos prêteurs…
Les rapports sociaux sont devenus exécrables. Le pouvoir politique montre son impuissance devant la montée des intérêts à rembourser. Le peuple se voit dépossédé d’une part croissante des avancées sociales que les luttes passées avaient conquises sur l’accumulation capitaliste. L’avenir paraît bouché.
La relation comptable entre créancier et débiteur amplifie, par effet parallèle, les mécanismes d’exploitation et de domination du système capitalisme. Quand les Etats tentent d’honorer, au moins les intérêts de leur dette, le mécanisme que cela enclenche ne fait pas la distinction entre les travailleurs et les chômeurs, les actifs et les inactifs, parmi lesquels les retraités et les allocataires sociaux. Ce sont évidemment ceux qui sont les moins couverts par des biens ou des assurances qui trinquent le plus. C’est-à-dire les petits revenus, les victimes de la crise, qui à la longue, le sont doublement, par les mécanismes de la TVA et de l’indexation.
Par exemple un haut revenu qui bénéficie d’une tranche d’index comme le bas revenu, voit l’écart entre les deux grandir.
L’un des enjeux politiques du néolibéralisme est celui de la propriété : le rapport entre créancier-débiteur met le locataire en état de faiblesse.
Avec l’automaticité de l’accumulation des intérêts, le montant total de la dette des pays en développement (PED) est passé de 70 milliards de dollars en 1970 à 3 545 milliards en 2009. Entre-temps, les PED avaient cependant remboursé l’équivalent de cent dix fois ce qu’ils devaient initialement.
Bref, la Belgique, comme le reste de l’Europe, est dans de sales draps. Les recettes socialisantes ne servent à rien, comme les recettes libérales, à peu près semblables. Nous ne sortirons pas de la crise de cette manière. La social-démocratie a vécu. Elle se termine dans la honte et la confusion.
La seule bonne nouvelle, c’est de voir des centaines de milliers de Français tourner le dos à Sarkozy et à Hollande, pour s’intéresser à la vraie gauche, celle de Mélanchon, qui renoue heureusement avec les travailleurs que le parti socialiste a abandonné trop vite.
Cette bonne nouvelle est porteuse d’espérance et c’est ce dont nous avons le plus besoin.

30 mars 2012

La carpe et la loi.

Quitte à passer pour un affreux jojo qui défend Dieudonné à chaque fois qu’il le peut, c’est-à-dire quand il fait un crochet par la Belgique, je reviens sur cette information du Soir, selon laquelle la procureure du roi de Liège, Danielle Reynders, a demandé aux services de police d'examiner les vidéos qui concernent la prestation de l’artiste le 14 mars, à la salle « La Fabrik » de Herstal, afin de lui chercher des poux antisémites.
Encore une fois, je ne vole pas au secours de Dieudonné, je suis simplement contre les lois d’anciens Régimes remises à la mode, qui bafouent le droit à l’expression, droit fondamental, dans une société qui s’affiche « libre » et qui ne l’est pas vraiment. Du point de vue personnel, je trouve que Dieudonné était plus drôle avant, quand il faisait équipe avec Elie Semoun.
Bien entendu le Centre pour l'égalité des chances ( !) et la lutte contre le racisme (CECLR) ont emboîté le pas de la sœur de Didier et s'apprêtent à déposer une plainte.
Avec la présence des flics dans la salle et les ligues de la vertu outragée, Dieudonné est assuré de ne pas faire le guignol devant deux rangées de chaises vides. C’est toujours ça !
Je ne le répéterai jamais assez, la liberté d’expression permet à chacun de dire ce qu’il pense et donc de montrer qui il est. Les lois, les ligues et tout le tremblement qui prétendent fermer les bouches inopportunes font des hypocrites et empêchent au sens critique du citoyen de s’exercer en se fondant sur des témoignages et sur ce qu’il voit et entend.
C’est prendre le public pour ce qu’il n’est pas que de prétendre dire à sa place ce qui est bon et ce qui ne l’est pas dans la vie de tous les jours. Celui qui m’empêche de savoir par mes propres moyens, m’outrage !
Au mieux, cela voudrait dire que le peuple n’est pas capable de distinguer le bon du mauvais, le vrai du faux. Les autorités par ces lois le considèrent immature à vie ! Au pire, il y un fond d’autoritarisme antidémocratique assez troublant dans toute autorité.
Le droit à la liberté d’expression est rarement conçu comme absolu. Les législateurs aiment à s’occuper de tout sans demander l’avis de personne.
La liberté d'expression est issue des luttes d’émancipation des peuples d’Europe. Elle a commencé d’émerger vers la fin du 18ème siècle, avec la Révolution française. Les autorités actuelles qui veulent apprécier à leur façon les limites à la liberté d’expression rejoignent les anciennes baronnies médiévales qui réservaient ce droit aux autorités royales, seigneuriales ou religieuses.

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Cette liberté contestée par les lois en Europe, ne l’est pas aux USA. C'est le First amendment qui garantit aux citoyens la liberté d'expression : « Congress shall make no law...abridging the freedom of speech or of the press”.
En Belgique, nos nunuches apeurés et rétrogrades bafouent la Déclaration des droits de l'homme dans son article 11 : « tout citoyen peut...parler, écrire, imprimer librement ».
La Convention européenne des droits de l'homme protège clairement la liberté d'expression dans son article 10 « Toute personne a droit à la liberté d'expression...sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publique et sans considération de frontières ». Les flics assis dans la salle de la Fabrik à Herstal et qui ont peut-être rigolé aux vannes de Dieudonné, en surveillant un artiste dans l’exercice de son métier, contrevenaient eux-mêmes à l’article 10 !
Alors, pourquoi cet acharnement à vouloir sanctionner Dieudonné ? Sinon pour la principale raison que nous ne puissions l’entendre !
Dès les débuts de cette liberté si chère à l’expression du public, comme des écrivains et des artistes des Arts de la parole, des esprits imbus de la préservation de certains privilèges s'y sont opposés. Sieyès voulait que la liberté d'expression soit limitée et définie par la loi. Robespierre et Marat estimaient que cette liberté devait être indéfinie et illimitée.
On voit bien à quel camp appartient la justice. En mettant le zèle qu’il convient à l’application d’une loi, elle y ajoute une promptitude qui prévient l’action des ligues et de tous les machins entourant la loi, mieux, elle éveille en eux le désir de déposer plainte !
"La liberté de tout dire n'a d'ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire. Quand il est permis de tout dire, la vérité parle d'elle-même et son triomphe est assuré."
Voilà qui clôturerait le débat, s’il n’y avait quand même un petit ajout qui chiffonne : "sauf à répondre de l'abus de cette liberté ».
Qu’est-ce que l’abus de la liberté ? L’abus ne pourrait être que dans la désignation de personnes privées, dans leur vie intime et dans leur intégrité morale et physique. Elle ne concerne en rien des personnages publics, qui se mettent en scène eux-mêmes pour attirer les regards et déterminer les choix.
La loi est donc abusive quand elle se mêle d’empêcher des artistes de pratiquer leur art. Elle est en contradiction avec les déclarations des droits de l‘homme et n’a donc que pour seul objectif d’obliger les gens à penser, comme les autorités veulent qu’elles pensent.
Le citoyen idéal serait la carpe dont la fable compare le silence à la vertu.
Que faire quand on subit une loi qui porte atteinte à la liberté d’expression ?
La dénoncer et s’informer des parlementaires qui souhaiteraient l’abroger.
Ils ne sont pas nombreux. C’est là le drame !

29 mars 2012

Liège s’expositionne.

A Liège on est pour les Expositions, pas les Universelles, non, les minis, dites Internationales.
On a les cabanes, les saucisses, la bière, les exposants, reste à mettre un peu de stuc, des paillettes, de démolir quelques maisons, d’arranger l’espace, de trouver quelques idées nouvelles de nos ingénieux au chômage, quelques pots de géranium, et hop… consécration de l’étranger. On est si accueillant ! Si porte ouverte ! Tout le monde le dit. Alors…
On a encore en mémoire la grande exposition internationale de l’eau de 1939, qui devait être un triomphe de la technique utilisant l’eau et qui fut surtout celle de la technique de la Wehrmacht utilisant la poudre. Il fallut fermer la chose deux mois avant son terme.
Comme depuis, on n’a pas trouvé une occupation intelligente des deux rives de la Meuse, du pont Atlas jusqu’à Wandre, 78 ans plus tard, faisant preuve d’une belle continuité, le site proposé pour 2017 est à peu près le même que celui de 39.
L’Ami Fritz attendri de notre déconvenue permit en novembre 1941 à l’imprimeur liégeois Georges Thône, de publier le rapport du Commissariat du gouvernement de l’Expo 1939.
C’est intéressant parce qu’on y trouve tout ce qu’on va nous balancer comme discours, si par hasard nous sommes choisis au lieu d’Astana, cité ardente, elle aussi, du Kazakhstan.
Il n’y aura qu’une variante, celle qui concernait l’Allemagne de l’Adolphe pour laquelle nos grands orateurs de 39, repris par Georges Thône, ne tarirent pas d’éloges, à tel point que les lecteurs du temps eurent droit à la liste complète des personnalités du Reich qui eurent l’honneur d’accompagner l’illustre Dr E. W. Maiwald, herr director.
Aujourd’hui, on est tous devenus européens. C’est mieux et moins dangereux. L’Allemagne est notre grande alliée. C’est l’Iran qui inquiète. Heureusement, ce pays n’est pas voisin.
L’esprit de l’expo internationale, pour le reste, n’a pas changé d’un poil. C’est la continuité. La bourgeoisie des Loges et des partis est toujours tête de gondole : le Grand Liège, le rotary, le maïorat, l’Emulation, le rectorat et Cie. De la belle force vive, patriote et rafraîchie par les fils et les petits fils des barbus de 39, devenus imberbes, mais avec les mêmes cravates, les mêmes combines, les mêmes diplômes et les mêmes manières.
La maladie à Liège, c’est de voir grand… et de ne jamais finir ce qui avait été prévu, si bien qu’on part grand et qu’on finit toujours étriqué ! Question pognon, on ne pense jamais à l’inflation, aux pourboires, aux dessous de table.
La gare de Calatrava est un bel exemple. Est-ce qu’on imagine l’effet d’un étranger débarquant du train, sortant de cette cathédrale ferroviaire, découvrant un terrain vague jusqu’au triste catafalque de douze étages des contributions à trois cents mètres de la vitrine des chemins de fer ?
Je sais, on va démolir la chose et nous flanquer à la place une tour qui sera le seul building qatari de Liège. Mais pour quand ? La vue d’un chantier de démolition est encore moins engageant que cette horreur architecturale.
Or, le projet de Calatrava ne s’arrêtait pas à la gare. Il y avait cette percée d’un canal jusqu’à la Meuse qui aurait fait de la sortie de la gare, un petit jardin de Versailles vu de la galerie des glaces.
Il faut craindre pareille chose pour Coronmeuse. Droixhe est dans un état lamentable et penser qu’on pourrait construire une passerelle reliant le lieu de l’exposition à la gare-musée des bus que l’on projette de construire à l’emplacement de l’ancienne gare de Bressoux, supposerait de faire appel à Christo pour emballer Droixhe.
Connecter le Monde pour rapprocher les Hommes" – "Connecting the World, Linking People", voilà le thème ouvre-boîte qui permet à nos divagants de divaguer à l’aise.
Ces messieurs de la parole aisée feraient bien d’essayer de se rapprocher des populations, avant ce « connecting the World ».

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Le démarcheur pour Liège expo est le fils du jazzman Jean-Marie Peterkenne, Jean-Christophe, l’affaire est donc solidement * * * socialisante.
On a déjà fait les comptes. Le beau pognon que les visiteurs vont sortir compensera celui qu’on va avancer. Imprudente comptabilité qui crie au bénéfice avant de vendre un ticket.
C’est un risque. En 39, on a perdu des plumes. Des exposants ont fait faillite. A Droixhe, qui s’appelait alors le « champ de manœuvres » des manèges forains Expo 39 y rouillèrent quelques années, jusqu’à ce que la Luftwaffe y installe une batterie de DCA.
Quand on n’est pas capable d’assainir des quartiers comme Sainte-Marguerite et Saint-Léonard, quand on trimballe de lieu en lieu, quelques centaines de commerçants qui font et qui défont les galeries, laissant celles qu’ils désertent à l’état de dépotoir, quand on commence des chantiers de restauration comme les Bains de la Sauvenière, à la limite de ce qu’on peut sauver, et qu’on laisse le terrain jouxtant l’ancien Journal La Meuse à l’état de parking à ciel ouvert, quand on n’a pas encore trouvé la solution architecturale entre la place Saint-Lambert et la Place du Marché, après quarante ans d’études, on fait grandement attention de ne pas ajouter le ridicule au laisser-aller et à la désinvolture.
En attendant le grandiose, on lorgne le mois d’octobre, pour la décision couperet. Et si ce n’était pas nous les plus beaux ?
Astana au Kazakhstan est une ville superbe ! Les gens y sont moins cabochards. Le pétrole y coule à flot. Est-ce le vent des déserts, il y fait propre. Seule ombre, le muezzin l’après-midi empêche les gens de dormir !

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28 mars 2012

Wesphael se tire…

Les Ecolos n’ont pas de bêtes politiques assoiffées de pouvoir et prêtes à tuer père et mère pour un petit nougat supplémentaire comme au PS ou au MR. Leurs pollutions sont internes. Les réunions écolos émettent des particules fines dangereuses pour les militants en salle. Ces particules se soulèvent à l’appel d’air dû aux discours sur le mal être de la planète. Les militants ont mal à la terre et cela se sent.
Qu’ils aient été et qu’ils soient encore utiles pour une prise de conscience des problèmes généraux réels qui concernent aussi bien un habitant de Singapour, qu’un quidam de Louvain-la-Neuve, c’est un fait ; mais, il y a chez eux une incapacité notoire dès qu’un événement local déborde sur le social, de se définir dans le paysage politique à droite ou à gauche des partis dits traditionnels.
Pendant longtemps, Javaux, le moine de Cîteaux, sitôt entré en présidence, a endormi les siens sur les pelouses de recueillement aux jets de la poudre aux yeux.
Débarrassé du père, les fils, au nom d’une logique planétaire, font éclater leur irrationalité au grand jour sur les quotidiens. Elle conduit à des irrésolutions dommageables ou des solutions idéales mais impossibles.
On le voit bien à propos du nucléaire. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut s’en débarrasser, le tout est de savoir comment ? le remplacer par quoi ? et dans quel délai raisonnable ?
Les Ecolos sont donc considérés comme des fantaisistes par le grand public qui les juge incapables d’une gestion du social, tant les milieux écologistes sont un mélange de petits bourges, d’enseignants vaguement de gauche et de sybarites ruraux vivant de lait de chèvre et cultivant du bio.
Malgré tout, à l’occasion de l’explosion d’une centrale nippone, d’un désaveu à Schaerbeek ou d’un congrès à Chevetogne, le grand public en reçoit les échos et retient des noms.
Bernard Wesphael n’était pas de ceux-là, jusqu’au vote à Louvain-la-Neuve du renouvellement de la coprésidence.
Singularité au demeurant sympathique, la présidence chez Ecolo se désigne par paire, couple occasionnel dans la volonté d’équilibrer le pouvoir entre les sexes.
On connaît les résultats. C’est bien évidemment le couple le plus connu – indépendamment de ses nombreux mérites qui l’a emporté. Ecolo, pas plus que les autres partis, ne saurait se dissocier du star-system. Reste que Bernard Wesphael et Marie Corman n’ont ramassé que 15 % des suffrages, ce qui les plaçait bons derniers dans le cœur des Amis de la Nature biologique, Gerkens et Hellings faisant mieux avec 36 %, pour céder le podium à Emilie Hoyos et Olivier Deleuze, 47 %, les stars actuelles.
Depuis ce non-événement bien médiatisé (c’était avant l’accident de Sierre et les meurtres de Toulouse), le cœur n’y est plus chez Bernard Wesphael.
Voilà qu’il n’est plus question que de lui ! On apprend qu’il fut le co-fondateur historique d’Ecolo, que sans lui Deleuze finissait dans un monastère tibétain et que Jean-Michel Javaux était tout disposé à porter la serviette de Didier Reynders, dans ses nombreux déplacements !
Vexé du peu d’intérêt que les affiliés d’Ecolo lui ont réservé, Bernard Wesphael se retire du parti pour méditer sous sa tente d’un Armageddon social, mais néanmoins fleuri.
Les médias le découvre et lui font un pont en or dans les offres d’emploi, afin que l’homme déçu trouve une nouvelle famille politique d’accueil !
Las ! l’offre publique actuelle est assez maigre, seul le PTB l’a chaleureusement invité. Il paraît que des offres plus sérieuses courent sous le boisseau (plus sérieuses s’entend comme devant lui garantir un mandat rémunéré).
Enfin, nous savons que Bernard Wesphael est un homme de gauche, mais pas trop, sa limite, c’est Mélanchon. Comme Mélanchon est Français, l’homme hésite à se donner à Di Rupo ou fonder un nouveau parti !

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Après la sortie de Bernard Wesphael, il revient à l’esprit de chacun que voilà un fondateur d’Ecolo bien peu ancré dans ses convictions, puisqu’il ne lui a fallu qu’une élection malheureuse pour s’en détourner. Après avoir produit par le passé un chômeur de luxe (le co-président Deleuze), Ecolo possède aujourd’hui un démissionnaire empressé à la conservation de son mandat ; car, selon les propos de l’intéressé, il reste député wallon jusqu’en 2014. Continuera-t-il de reverser à Ecolo une partie de son revenu de parlementaire ? Ce serait intéressant de lui poser la question.
Comme quoi, Ecolo, même s’il se défend d’être un parti comme les autres, a du mal de se différencier de ses chefs de file, d’autant plus démocrates intransigeants qu’ils en ont fait un métier.
Dans sa nécessaire quête de popularité, Ecolo est sans cesse écartelé entre l’écologie et le social. Comme il se revendique des deux, ce n’est pas facile.
Un dernier exemple : Des experts de la FAO s’inquiètent de l’épuisement des poissons. En cause les pêches intensives et la destruction des fonds marins par des filets traînant. Ecolo, comme vous et moi, s’alarme et crie au scandale. Oui, mais, pour que la pêche mondiale devienne durable, il faudrait que 15 millions de pêcheurs fassent autre chose pour nourrir leurs familles ! Allez donc parler d’écologie à ces gens-là !
Tout est là. La planète est mise en coupe réglée, chacun en a sa part et tous la détruisent en entier !
Le destin d’Ecolo est tout tracé, quand la terre sera couverte de décombres et que les mers ne seront plus que des marécages, Ecolo dira qu’il avait raison. Mais nous, nous serons morts, mon frère et Bernard Wesphael aussi !

27 mars 2012

Au plaisir des familles.

La télévision a pris un méchant pli ces dernières années, qu’il sera difficile de rattraper. Les jeux, les concours, les affrontements des concurrents pour des récompenses diverses, d’argent surtout, ont littéralement envahi cette redoutable machine « à plaisir ».
La compétition, moteur capital de la société de consommation, a fini par atteindre les mœurs. L’homme moderne est devenu une bête à concours. Ceux qui n’ont pas la baraka auraient mieux fait de ne pas être nés !
Un îlot d’excentriques persiste. Ils se demandent l’intérêt de courir plus vite que son voisin, d’afficher qu’on est descendu en solo et les yeux bandés, les rapides d’un fleuve impétueux, qu’on a cassé la jambe d’un équipier d’en face, pour un ballon, ou donné les bonnes réponses, sauf la dernière, au jeu des mille euros, si bien qu’on est gros-jean ?
Dans ce système, pas que les banques qui jouent au casino. C’est le règne de la compétition par le jeu. Il a pour but de faire émerger des champions capables de conduire les perdants au travail de Sisyphe.
On y établit le triomphe de la reconnaissance des fausses valeurs. Ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent, mais les pires !
Qu’importe, on voit bien que le but de la télévision n’est pas le progrès, mais d’amuser le bon peuple, pendant qu’on lui fait les poches.
Et si encore ce n’était que la télévision qui refléterait une « sale » manie, comme pour en dénoncer les travers ; mais c’est l’ensemble des Arts qui en est saisi : théâtre, chanson, écriture. On en est à la consécration d’une peinture enduite des excréments de l’artiste ! Des gens qui s’arrogent le droit de désigner, grâce à on ne sait quelle notoriété, les petits mérites des autres, distribuent César, Oscar, Nobel, Premier Prix et Second, comme si ce qu’ils sont dans le paraître justifiait tout.
Les cuisiniers, comme jadis Vatel, se passeraient une épée à travers le corps, s’ils perdaient une étoile au guide Michelin. On classe les universités, et les prix Nobel comme des lépidoptères. Le triomphe, c’est la taxinomie qui fait plier les Etats devant les agences de notation.
La télévision n’est pas responsable du déplacement des lignes de cette société à elle seule, mais en collant à la tendance, elle contribue à la rapidité de la propagation de l’épidémie.
C’est elle qui a rendez-vous tous les soirs dans les chaumières avec un public, dont c’est la principale source de plaisir et de culture.

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C’est comme si l’homme moderne désormais né pressé, n’avait plus le temps de juger des choses et des gens et s’en remettait aux étranges lucarnes afin qu’elles réfléchissent pour lui.
Rien n’est pire à l’esprit des temps, que l’homme contemplatif, volontiers rôdeur, musardant, réfléchissant, et critiquant ce qui est critiquable. La compétition n’est pas pour lui. Il partage cette dernière liberté avec le riche. Le riche est autonome. Il est hors catégorie. Il plane. Il est au-dessus. C’est lui l’examinateur, tant pis s’il ne sait pas lire, le comptable du temps des autres, même s’il ne sait pas compter, le critique de la plus belle chute de rein, même s’il ne bande plus, le plus fin amateur et dégustateur qualifié des meilleurs vins, même s’il a un ulcère à l’estomac. Il reçoit les confidences des Grands comme celle des Petits. Les chefs viennent faire rapport. Il joue avec le destin des autres. Il place ses amis et ses catins, là où la compétition est la plus vive, si telle est son intention. Par le fait du prince et la puissance du possédant, il organise sa vie et celle des autres.
Rien ne pourra diminuer la grandeur du déni de cet athlète particulier de la société moderne.
Au bout du compte, l’imposture de l’argent se voit comme un chancre au milieu de la figure.
Elle est hors compétition.
C’est celle qu’on applaudit le plus.

26 mars 2012

Un tsunami de conneries !

Sommes-nous dans une période transitoire, en attente que les flots d’une pratique religieuse d’un autre âge se tarissent chez les musulmans, qui vireraient leur cuti comme les cathos, jadis, virèrent la leur ?
On en doute à la tournure que les débats ont pris ce dimanche sur nos TV nationales.
Ça émulsionne sur nos chaînes. En cause, le salafisme toulousain d’un certain Mohamed Merah, délinquant endurci malgré son jeune âge, en voie de rédemption céleste par l’effet d’un islamisme du retour aux sources ! Pour les salafistes, les derniers crimes de Merah le lavent de l’opprobre des autres !
Cela explique en partie l’engouement du salafisme dans les prisons. De voyou, on passe à héros honoré, sans réduire ses pulsions de mort ! La brutalité et la cruauté au service de dieu, voilà qui remplirait d’aise Jack l’éventreur s’il n’était décédé, bien avant que l’on célébrât ses exploits au cinéma. Il y aurait eu une recrue de choix à inscrire sur les tablettes talibanes !
Là-dessus discussions à Mise au point et Controverse, sur l’admirable des religions, à peine entachées des déviances et aucunement distraites, pour autant, de l’objectif : le bien universel.
Si le prêche aux croyants ne donne en rien des idées de meurtre aux demeurés bouche bée devant les exploits de l’extra terrestre suprême, où les enragés vont-ils puiser la légitimité de leur crime ?
La ferveur sans borne est probablement due à un déficit neuronal des fanatiques que les explications de l’iman ne satisfont pas.
Les quelques timides critiques des laïcs étaient d’une extrême prudence. Nos chevaliers de la Barre complètent la brochette des curés et des imans de leurs silhouettes de lutteurs de foire qui ne font pas peur aux enfants. L’Etat laïc, parangon de la démocratie, ne devait sa présence dimanche, qu’à sa soumission à toutes les églises. Parmi nos bretteurs égarés d’une démocratie en faillite, les socialistes sont les plus fervents. On les sent prêts à se jeter sous les tables à la moindre vue d’un barbu menaçant ; mais ils croiraient leurs listes électorales incomplètes, s’il n’y avait pas en bonne place un Mohammed ou une Rachida. Non pas qu’ils aient tort, je les approuverais davantage, s’il n’y avait dans cette ostentation d’un retour à l’Internationale, l’intention de masquer l’absence d’une politique sociale.
La minorité des minorités, on connaît l’argument dans les églises.
L’astuce de celles-ci a toujours été de dénoncer les excès aux noms des modérés ; mais, d’en profiter largement si, par ce biais, elles bénéficient d’un prosélytisme musclé.

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D’abord, qu’est-ce que le salafisme ?
Le salafisme prône la renaissance de l’islam selon des penseurs Sayyid Jamal Al-Din Al-Afghani, Mohammed Abdouh et Rachid Rida. Retour aux pratiques de Mahomet et de la première génération (salaf, en arabe, signifie « ancêtre »). L’islam relève non seulement du spirituel, mais aussi du social et du politique. Salafisme dur ou salafisme mou, cette branche de l’islam est tout à fait claire sur son intrusion quasiment obligatoire dans les affaires de l’Etat laïc qui ne lui convient en rien.
Aussi le débat de ce dimanche, était une belle foutaise et les laïcs ont eu bien tort de participer aux élucubrations de Maroy et Gadisseux.
On les voit bien en dishdash (robe blanche) jouant distraitement avec le ferakha (cordon à gland), tandis qu’Isabelle Praile, la convertie enthousiaste, danse devant eux ce que Baudelaire appelle « des danses inconnues ».
Les élucubrations salafistes sont revendiquées, plus ou moins, par les islamistes politiques.
C’est le cas des Frères musulmans, courant né en Egypte (1928). Ils devinrent un puissant mouvement populaire, social et politique, comptant des centaines de milliers de membres à travers le monde arabe. Ses membres prirent part à la guerre israélo-arabe de 1948-1949 et créèrent des branches dans les pays arabes voisins : en Palestine, le Djihad islamique et le Hamas en sont les héritiers. Pour deux demi-solde revendeurs de came et arrachages de sacs à main qui s’en vont se réchauffer le cœur en Afghanistan, pour préparer les tueries à Toulouse et ailleurs, il y a tout le Maghreb et l’Egypte, sans compter les pays du Golfe, la Libye et la Syrie, et y compris jusqu’en Afrique Noire, qui pourraient nous déléguer des Mohammed Merah.
Cette nouvelle connerie issue directement des méditations coraniques me fait penser à un certain Dosithée, hérésiarque samaritain du 1er siècle, de notre église bien occidentale, chère à notre culture judéo-chrétienne. Faisant preuve d’un littéralisme strict, il respectait à ce point le sabbat qu’il demeurait 24 heures immobiles dans la position où il se trouvait à la première seconde de ce repos sacré et quoi qu’il ait été en train de faire à ce moment-là !
Si je soupçonne dieu de ne pouvoir au moins arrêté quelque chose parmi ses créatures, c’est bien la connerie.
La connerie plus forte que dieu… on s’en doutait !

25 mars 2012

Sarko n’est pas fini !

C’est une des spécialités de Sarkozy : il fait des confidences à des journalistes sous le sceau du secret, prétextant qu’il a beaucoup d’estime pour ses interlocuteurs, ainsi, il est sûr que ce qu’il susurre sera dans toutes les gazettes le lendemain.
On peut dire ce qu’on veut du président, mais c’est assurément un grand communicateur. Il a mieux que la science de se faire entendre, il en a l’instinct.
Il n’a pas la fougue de Mélenchon, ni ses métaphores, mais il dit bien les discours que Guéant lui prépare. Il a, ce qu’on appelle au cinéma, de la présence. C’est aussi un battant dans les face à face.
Depuis quelques jours on retrouve le Sarko de 2007, fonceur, sûr de lui et en capacité de gagner malgré les sondages qui donnent toujours Hollande largement devant au deuxième tour.
Cette soif de la gagne qui finit par se communiquer à l’opinion, est dangereuse en ce sens que les Français, subjugués par cette volonté farouche, pourraient se farcir le personnage pendant un nouveau quinquennat qui, n’en doutons pas, serait à l’image du premier : brouillon et produisant à un rythme fou, des lois et des projets de toutes sortes, sans la capacité de les réaliser. Il passe pour avoir sauvé les banques et le système dans les milieux bourgeois. Même s’il a découragé une partie de la droite, en urgence, il aurait encore la capacité de la rassembler, reste le centre que Borloo noyaute pour lui. C’est encore une majorité en France.
Sarkozy n’est pas un libéral à principes, pour tout autant que l’on puisse dire que le capitalisme pût être capable d’en avoir. C’est un homme à opportunités, de droite bien évidemment, tout à fait disposé à donner un avis et son contraire dans une même journée, le deal étant de se mettre bien en vue quand ça marche, et de laisser aux autres le soin de réparer les dégâts, quand cela ne marche pas.
C’est un politicien tout à fait adapté à la politique du court terme qui consiste en une seule priorité, celle de se faire réélire à l’élection suivante.
Sa campagne est typique de cet unique objectif. Il dissocie le bilan de son mandat, dans presque son entièreté, du candidat Sarkozy ; comme s’il y avait deux Sarkozy qui ne seraient pas responsables l’un de l’autre. Quand il dit « j’ai changé », en regard des idées qu’il pique sans honte aucune à Marine Le Pen pour la sécurité et à Mélenchon pour l’économie, il pourrait tout aussi bien dire « j’ai muté » !
Le magazine « M » du journal Le Monde revient sur des confidences « secrètes » à propos de François Hollande, faites à un journaliste.
On peut dire que Sarko est hâbleur. Son premier admirateur, c’est lui ! Il offre la particularité des grands égoïstes, de s’aveugler sur sa personne et d’être d’une grande lucidité sur celle d’autrui. Il possède le don de mettre le doigt sur les défauts de son adversaire. Selon lui, François Hollande est "nul" et cela "commence à se voir". Mélenchon, autre personnalité à caractère fort, pas trop éloignée de celle du président, avait traité Hollande de « capitaine de pédalo » ce qui, en plus imagé, est assez proche de l’appréciation précédente.

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Les tueries de Toulouse influenceront la campagne, quoique les candidats s’en défendent. L’incidence pose aux électeurs la question de savoir, qui de Hollande ou de Sarkozy saurait le mieux gérer une crise grave.
Dans moins de 30 jours, on connaîtra les deux candidats pour la finale. D’ici là, la moindre faute se paiera cash !
Tout ceci montre une fois de plus la versatilité du corps électoral et son manque de constance.
C’est une bizarrerie de plus sur le compte de la démocratie. Un fait-divers mal compris peut lui être fatal.
La démocratie n’appelle pas les plus lucides, les plus justes et les plus honnêtes, par le jeu du suffrage. La démocratie vit sur ses nerfs, ses foucades et ses retournements sont incompréhensibles. Le pouvoir de l’argent y est considérable.
La démocratie n’a que le mérite d’exister. Ce n’est pas suffisant.
Le moyen de faire autrement ?

24 mars 2012

Retour à la politique.

Après les émotions, il faut bien qu’on revienne à la politique !
Le Gros – plus si gros – baisse dans les sondages en Flandre, mais il reste le « heilig hart » de la N-VA. Par contre le flot montant nationaliste persiste et la N-VA, si elle continue à être en bonne santé, sera bientôt incontournable.
C’est ce que se disent le VD&V et l’Open-VLD. Les élections communales verront sans doute la fin du “cordon sanitaire” imposé aux partis flamands, qui isolait le Vlaams Belang.
Un parti fréquentable est un parti dont on ne peut se passer pour faire une majorité. Et c’est pour cela que la formation de Di Rupo tremblote sur des jambes maigrichonnes, car si en 2014, la N-VA frise la majorité et qu’un simple apport du Vlaams Belang suffit à ce parti pour l’obtenir, c’en est fini de la Belgique fédérale. Aux législatives suivantes, on passera à la Belgique confédérale.
Fédéré ou confédéré, ce n’est pas du tout la même chose.
Dans le premier cas, l’Etat central subsiste avec une autonomie plus ou moins contrôlée des Régions. Dans le second, la souveraineté appartient exclusivement (ou principalement) aux entités qui composent l'ensemble. Il n’y a plus de lien que volontaire. La solidarité n’est donc plus une exigence, mais un geste de bonne volonté.
Dans le cas de la Belgique, la royauté, l’armée, la justice, la représentation extérieure, la sécurité sociale et le régime des pensions pourraient sensiblement changer, voire disparaître dans ce qui subsisterait en commun.
Cette perspective fragilise déjà le poste de premier ministre et classe le gouvernement actuel dans les manuels de l’histoire, comme le dernier gouvernement belge.

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Le “cordon sanitaire” a empêché toute réforme de l’Etat vers le confédéral. Désigner les séparatistes comme “racistes” permettait de parader avec bonne conscience en criant bien haut que la Belgique fédérée est un exemple à suivre dans la lutte contre le racisme. Bien entendu la NVA et surtout le Vlaams Belang ont leur pesant de racistes dans leurs rangs. En Wallonie et à Bruxelles, on a fait en sorte de faire croire à la population francophone que seuls les Flamands de droite étaient racistes. En vérité, le brouillage vient des lois sur la question de conscience et il est vrai que la Wallonie et Bruxelles ont leur content de racistes aussi.
L’autonomie que souhaite la Flandre a d’autres leviers que le racisme, même si ce dernier y joue son rôle. C’est une des tromperies du PS en Wallonie que d’avoir braqué l’opinion des francophones sur le racisme flamand.
Cette manœuvre subsiste encore au moment où des négociations sans parti-pris seraient souhaitables entre le PS et la N-VA sur le destin de la Belgique.
La position de Di Rupo au fédéral complique davantage la possibilité du dialogue.
Les Wallons croient de moins en moins à la Belgique, quoique les médias viennent à la rescousse des unitaristes fédérés en faisant des tonnes sur le rôle de la famille royale et la représentation extérieure de nos élites.
Cet univers ancien qui bascule sans le PS a, de par l’effacement du socialisme dans la guerre économique, une autre et redoutable perspective : celle d’abandonner au libéralisme classique le soin de déterminer une politique économique.
Le PS n’a plus aucune crédibilité auprès des syndicats et du monde du travail. Di Rupo pratique une politique libérale trop proche du MR pour impulser un courant nouveau face aux partenaires flamands et surtout face à l’Europe.
Ce gouvernement est donc mal placé pour défendre la position du monde du travail devant les pouvoirs de l’argent. Nous manquons cruellement d’un parti de gauche. L’électeur déboussolé ne peut plus compter sur un grand parti pour se dire représenté et, le cas échéant, l’influencer.
On assiste à un effritement du PS et ceux qui partent ne savent où aller. Certains iront jusqu’à voter pour le MR ou pire pour le Front !
2014 pour voir clair et se ressaisir, c’est tout juste, peut-être trop tard.

23 mars 2012

Un coup de pied aux cultes.

« Mohamed Merah, l'auteur présumé des tueries de Montauban et Toulouse est mort jeudi, lors d'un assaut donné par des policiers à l'immeuble où il se retranchait depuis un jour et demi. »
Là-dessus, couplet contre l’amalgame, tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas Mohamed Merah, cela va sous le sens.
Il n’est pas certain que les Français et nous, les Belges d’expression française si proches de ce qui se passe chez nos voisins, nous en soyons convaincus.
C’est dommage, parce que cela va tellement de soi qu’il n’y aurait pas besoin de le dire et qu’en le disant on tente d’exorciser cette espèce de haine imbécile qui nous atteint parfois et dont nous nous débarrassons en la fixant sur quelqu’un d’autre, le plus souvent un étranger ou pire, un étranger devenu Français dont d’autres Français se méfient.
C’est pareil en Belgique.
Personne n’ira relever – et surtout pas les laïcs – que toutes les religions ont, dans leur jeunesse, suscité des hérésies qu’elles ont réprimé dans le sang, quand les hérésies n’étaient pas elles-mêmes responsables de massacres.
La religion musulmane, la plus jeune des trois religions monothéistes, est dans sa phase d’expansion et traverse des turbulences.
On nous dit que les trois religions prêchent l’amour du prochain, le partage des richesses et le don de soi dans la lutte pour le bien. Ce qui n’a pas empêché les deux premières, la juive et la chrétienne de s’entretuer jusqu’à l’entre deux guerres et de maintenir, pendant plusieurs siècles, leur joug sur les populations. Au tour de la troisième d’afficher les mêmes serments d’amour aux populations et en même temps de réchauffer en son sein des hérésies ou des courants qui sont loin de concevoir l’amour du prochain que les imans affichent.
Eh bien ! je ne marche pas aux discours qui tendraient à nous faire croire que les religions ne sont en rien responsables des massacres et des crimes des fanatismes qu’elles suscitent, volontairement ou involontairement.
Lisez bien les discours officiels entre les lignes, pour comprendre que les Etats laïcs sont d’une incroyable lâcheté devant le fait que les religions en fixant les esprits sur des utopies, font office de catalyseur.
Au lieu de les maintenir dans l’intimité stricte des foyers et laisser la liberté de culte dans les limites d’un discret exercice, les Etats européens les consacrent à égalité en droit avec la morale laïque en leur octroyant des faveurs qui, sitôt conférées, s’avèrent insuffisantes.
On aide à leur propagation, en même temps que l’on se défend de prosélytisme. On est arrivé au point que l’Etat laïc les subventionne et développe leur emprise sur l’organisation sociale.
Force est de constater que sous couvert d’égalité et de lutte contre le racisme, les socialistes ont été parmi les premiers à bafouer la règle de l’Etat laïc en faisant preuve d’un laxisme incroyable à l’égard des lois religieuses et particulièrement musulmanes, sous prétexte qu’ils défendaient l’esprit de liberté.
Délivrés de la tyrannie de la religion catholique après des siècles d’un couvercle obscurantiste que les prêtres et les bourgeois complices nous ont imposé, voilà que ça repart avec la dernière, non pas parce que nous nous ruons sur le coran, après avoir abandonné nos bibles, mais parce que la transhumances du Sud vers le Nord nous en apporte les effets, si bien que, comme la précédente, nous allons finir par en être accablés, redoutant sans pouvoir oser le dire, une sorte d’inquisition avec un Loyola enturbanné.
Le racisme dont on costume tout qui développe sur la question des religions une idée originale, donne évidemment de l’assurance et de la témérité aux vrais racistes, installés partout, dans les religions, les partis, droite et gauche confondues, et de façon larvée, parmi toute la population. Cela fait un sacré paquet de monde, auquel n’ont pas peu contribué les excès des ligues contre le racisme et l’antisémitisme, parvenues au contraire de ce qu’elles souhaitaient.

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Cependant, en distinguant les religions des hommes qui les professent, on ferait œuvre utile pour enfin pouvoir montrer le côté néfaste des fois absolues, des règles saugrenues, des défenses imbéciles et des dérives qu’elles permettent.
C’est seulement de cette façon que l’on pourra dénoncer tous les intégrismes.
Plus que jamais la solution de ces chimères de l’esprit et des violences qu’elles engendrent passe par l’éducation des masses et avec celles dont nous héritons, parfois malgré nous, il y a un sacré boulot.

22 mars 2012

Se dépouiller.

Indépendamment du respect que l’on doit à toutes les victimes, comment réfléchir à l’effet de modification de la société qui s’accélère, sans paraître inconvenant ?
Est-ce le développement prodigieux des moyens de communication, la caisse de résonance des médias, une nouvelle approche plus médiatisée des intellectuels spécialisés en communication au service des politiciens, les catastrophes comme les faits-divers trouvent partout un écho surmultiplié proprement prodigieux.
Un accident de la route devient une affaire d’Etat, un tueur mobilise un président de la république et les candidats pressés de le remplacer. A la lecture des journaux, aux commentaires des événements, on pourrait croire à un effet bénéfique de civilisation : l’empathie a enfin gagné sur l’égoïsme ! Une nouvelle solidarité transforme notre société !
Eh bien ! non, le monde n’évolue pas dans ce sens. Les temps paraissent aussi durs qu’il y a un siècle. L’égoïsme est à son comble. L’accaparement de tout ce qui est possible reste le levier majeur en chaque individu. La compétition n’est pas l’art de se faire des muscles, ni de s’améliorer soi-même en-dehors de la performance que l’on accomplit, Elle n’est qu’un moyen de dresser des compétiteurs, les uns contre les autres, pour n’en payer que les plus performants.
Les marques de sympathie, les lâchers de ballonnets, les nounours déposés à côté d’une bougie, ne seraient que de la sensiblerie face à l’horreur.
Force est de constater, à partir de cette hypothèse, que les surhommes qui nous cornaquent ont parmi les scissures des circonvolutions de leurs quinze kilos de cerveaux, la même sensiblerie que celle du peuple et qu’ils ne seraient pas différents.
Je ne le crois pas.
Ils sont à la fois les démiurges et les esclaves de la machine moderne de l’information rapide. Ce qu’ils ont monté à grands peines se retournent contre eux.
Quand on vit de l’opinion générale, on ne peut pas lutter contre elle à contre courant. Dans leur for intérieur, ils ne sont pas dupes. Ils ont compris qu’une force qui ne fait ni appel à l’intelligence, ni à la morale, ni au bon sens, mais à l’esprit de meute ne pouvait ni être contrôlée dans l’immédiat, ni arrêtée par une volonté supérieure, sans encourir immédiatement des risques d’émeute, débouchant à coup sûr, sur des sanctions aux élections suivantes.

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Aussi, ils ne se contentent pas de suivre l’opinion, ils la précèdent, en ajoutant des prévenances, en s’offrant en objet de consolation, en montrant aux interviews des visages bouleversés et, peut-être, le sont-ils vraiment, comme de bons acteurs qui finissent par entrer dans la peau du personnage au point de l’incarner parfaitement, même en-dehors des studios.
Quand ils font le bilan de leur prestation, s’ils ont scrupuleusement lu leur texte, s’ils ont suivi attentivement les mouvements des foules allant de la tristesse au désespoir, ils constatent l’effet positif sur leur image.
L’opinion générale leur devient favorable.
Les gens sont satisfaits à la pensée que les grands sont des gens comme eux et que les glandes lacrymales sont les mêmes. Ils n’arrivent plus à considérer les différences de vie, de traitement, d’être en tout très privilégié de l’homme public, comme étant une faute grave.
C’est ainsi que l’on acquiert de la sympathie à bon compte, quand on fait commerce de la parole pour diriger les autres.
Voilà pourquoi les foules se piègent elles-mêmes en laissant à d’autres le soin des cérémonies.
La vraie fraternité n’est possible qu’entre pauvres. Cette fraternité-là est le contraire de la charité.
Il y avait plus d’humanité entre les gens des corons ou des banlieues industrielles jusqu’au début du siècle dernier, qu’aujourd’hui dans les grands ensembles comme Droixhe. La seule solidarité qui vaille, c’est celle de celui qui n’a presque rien et qui partage avec celui qui n’a rien.
Comment un ministre qui trompe le fisc, peut-il sans honte vouloir aider les gens ? Vider sa garde-robe des choses dont on ne met plus, plastronner à des réunions d’urgence quand on va faire un bon repas arrosé le soir, payer de sa personne, même quand il pleut, à se faire expliquer les circonstances d’un drame, s’afficher un casque de chantier sur la tête quand on n’a jamais rien fait d’utile de ses dix doigts et chausser des bottes en caoutchouc quand on reste chez soi le plus souvent dès qu’il tombe une goutte, ce n’est pas être charitable, ce n’est pas aller au-devant des gens, c’est donner aux autres l’illusion de ce qu’on n’est pas.
Donner, doit avoir des conséquences pour celui qui donne, que cela soit vraiment un partage.
Di Rupo et les autres ne partagent rien, ne donnent rien, jamais. La seule chose décente qu’ils devraient être capables de faire dans des circonstances de souffrance des autres, c’est de fermer leurs gueules et d’attendre que ça passe.

21 mars 2012

Les protes aux chiottes.

Nous sommes un peuple étonnant de lecteurs de journaux.
Nous courons au kiosque tous les jours matin pour lire les titres des magazines, nous sommes abonnés à trois journaux au moins et le reste nous le piquons sur le Net. Aussitôt digéré un éditorial de Divine Delvaux, lu un article pertinent de Xavier Ducarme, nous les oublions sur le champ afin de happer un peu d’un air con qui nous ferait du bien, une signature dont le stylo ne serait pas une brosse à reluire.
Bon d’accord. Nous ne sommes pas de grands lecteurs. Mieux encore, nous lisons de moins en moins. Le livre électronique nous a dégoûtés de feuilleter des in-octavo, tirés en cahier de 32 pages, sur des Augsbourg au format double colombier, de sentir sous nos doigts le relief du papier, légèrement gaufré par les caractères plomb. Nous ne savons plus rien des belles éditions, des graisses délicates de l’Elzévir, de ces papiers d’Arche sur lesquels les lignes du verso sont exactement à la même hauteur et le même interlignage que le recto. Nous n’apprécions plus le travail des correcteurs, du reste, il n’y en a plus. Le journaliste écrit comme il respire. On reconnaît ceux qui fument à l’emphysème des mots.
Qu’est-ce que ça peut foutre en 2012, que 12 points Didot valent 13 points Fournier ?
Même pour Béa, tout ça est devenu du grec ancien, du grotesque, de l’érudition gothique, dans une langue qui n’existe plus et que personne ne comprend.
Donc, on vend moins de gazette, le lectorat est en baisse et les survivants s’ébaubissent d’admiration envieuse devant les 2 briques 6 que Bellens se fait, alors que le Titi de base est dans la dèche.
Enfin, on s’informe comme on peut.
Mais voilà, l’information est le résultat d’une pensée fluide et fluctuante. Alors le lecteur fluctue aussi.
Et puis, il y a l’élection élyséenne qui mobilise entre les faits divers douloureux, le tueur à la Vespa, les accompagnateurs, l’alerte écarlate et les enterrements, sans oublier le mur vert de Sierre. Comment faire part d’une minute de silence ? On voit bien la tronche des gens, mais ils ne disent rien et il faut commenter ce rien !
Un grand vide se fait dans nos têtes, déjà fort légères.
Même le grand journal de canal plus s’est farci un Rabbin, qui ne vient plus à la télé sans l’Iman.
L’affaire des affaires, par conséquent, reliée plein cuir et dos grecqué avec lettres d’or chauffées au fer sur le dos, qui devrait trôner dans toute bibliothèque, n’est même plus en bouche-trous, entre la mère Michel qui a perdu son chat, et un jeune du hard qui vante les qualités de la double pénétration depuis qu’il est en ménage à trois.

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L’affaire des affaires ! non pas celle du Sofitel, d’un DSK nu se ruant sur la femme de ménage, afin de permettre à Anne Sinclair de retrouver une vie de femme au Huffingtonpost, non ! l’affaire Bettencourt, qui n’en finit plus de rebondir dans l’indifférence. Pourtant l’étau se resserre sur Sarko. Ségolène Royal n’a pas tort d’affirmer que Nicolas a un impérieux besoin de gagner les élections, pour ne pas se retrouver au tribunal de Bordeaux.
On est d’habitude plus friand en Belgique des nouvelles françaises. Les amis que j’aime beaucoup du 11.02 du Soir se confinent. Même sur mon écran plat, ça sent la vieille bite avec son smegma à l’aigre-doux, qu'une pipe appuyée de la stagiaire ne détartrera pas !
Sans trop se gâter la vue, on peut trouver sur certains bons journaux français de quoi satisfaire la curiosité des lecteurs belges. Le juge d’instruction bordelais s’appelle Jean-Michel Gentil. Ça donne confiance. Eric Woerth ne devrait pas… Gentil a posé quelques mines qui pourraient faire du bruit.
De la dizaine de comptes que Liliane Bettencourt a éparpillés en Suisse, miss Shampoing a rapatrié en douce en 2007/8, 9 millions 4 d’euros en liquide ! Un transfert illicite de 400.000 € vient compléter le paquet, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007.
C’est l’époque où l’amitié de Woerth et Patrice de Maistre, l’homme de confiance de la doyenne de la pommade française, est à son comble. Ils se voient, se téléphonent. La comptable de Liliane note. Le majordome capte les sons. Des enveloppes kraft bien rembourrées circulent. On sait à peu près ce qu’il y a dedans. Jean-Marie Banier qui voit le beau pognon passer sous son nez, lui qui en est friand, la ramène. Aussi sec, on lui envoie de la spéciale au cul. Du coup, après sa garde à vue de Bordeaux, il ne se souvient plus de rien, parle d’abstraction, de poésie… Moyennant quoi, il rendra à la vieille l’argenterie et les tableaux, la fille Bettencourt, lui laisse le reste.
Le fameux carnet Bettencourt sur lequel Claire Thibout, la comptable, notait scrupuleusement les dépenses de sa patronne a circulé suffisamment, de Mediapart à Marianne, pour qu’on sache à peu près ce que la campagne de 2007 de Sarko a coûté à la généreuse donatrice.
En d’autres temps, les documents sont si accablants qu’on aurait pu annuler l’élection et donner la victoire à Ségolène, victime des siens, trahie par François, humiliée par Sarko.
Tout le monde est au courant finalement.
La question qu’il faut se poser est la valeur des lois quand les enjeux sont tellement importants ! Les juges eux-mêmes s’épouvantent, sauf Courroye en mission de conquête dans un ordre de la Légion d’Honneur.
Chez nous, nos surhommes ont des cerveaux de quinze kilos. La France a ses géants. Les Français ordinaires arrivent à peine à leurs culs.
Sarko réélu, de la flatulence auguste sortira une caisse si puissante que les juges seront balayés de leurs estrades et les journalistes de leurs porte-chiens. C’est ça la politique.

20 mars 2012

Des cerveaux de 15 kg !

Charles Michel n’est pas content. Il s’est chargé du rôle d’opposant. Ainsi, il existe et en même temps le fait savoir à son ministre Reynders.
Les patrons des grandes entreprises perçoivent des salaires dix ou quinze fois supérieurs à ce que la générosité de l’électeur octroie tous les mois à nos grands responsables. L’étalon de référence –si je puis dire ainsi - est le salaire de Di Rupo.
Il ne leur est pas venu à l’esprit que les traitements hors saison, ils peuvent y mettre fin par une simple loi. Personne ne leur en fera le reproche. A Belgacom Didier Bellens a palpé 2 millions 16, en 2011. Qu’un libéral fasse la leçon à Charles Magnette (profession socialiste rémunéré), c’est le monde à l’envers.
On peut également ajouter que leur comparaison s’arrête à leurs émoluments, plus grand encore serait leur étonnement s’ils s’arrêtaient au salaire de la caissière d’une grande surface.
Le président du MR propose de limiter le montant des hauts salaires dans les entreprises publiques au maximum à celui du Premier ministre. Cela va sans dire qu’il faut s’attendre à ce que le salaire du premier ministre, dans ces conditions, parte à la hausse, faisant ainsi remonter ceux du secteur public. Evidemment, quand le lait sera retombé et qu’on ne parlera plus des hauts salaires, alors, on trouvera bien un moyen pour revoir le traitement de Di Rupo. Magnette n’est pas allé à Charleroi redresser les comptes pour rien.
Ces gens qui ont en moyenne, par un bref calcul de leurs émoluments, un cerveau vingt fois plus volumineux qu’un magasinier de chez Makro, nous coûtent depuis toujours, beaucoup plus que les services qu’ils nous rendent. Les gens commencent à s’en rendre compte. Cela en devient gênant. Même les gazettes n’ont plus le respect de jadis à leur égard.
Ou, l’euro n’a plus la valeur qu’on lui accordait à sa naissance et dans ce cas, il conviendrait d’au moins doubler les salaires de base, ou il est déraisonnable d’estimer la valeur de Di Rupo et ses ministres à quinze fois un salarié, et plus mirobolant encore un Bellens, à cent fois !

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Ce serait peut-être l’occasion de glisser quelque part que l’on peut être de nos jours un socialiste occupé à palper l’argent des contribuables et en même temps un homme d’affaire arrondissant de plusieurs zéros le petit magot total de fin d’année.
Cela n’avait échappé à personne que Papa Daerden savait y faire dans la révision d’entreprise, cédant à son fils les deux combinaisons : celle du coffre et celle de la clientèle. Voilà qu’un autre « rouge », côté flamand, le vice-Premier ministre Johan Vande Lanotte a utilisé, entre 2007 et 2010, une société en commandite simple pour exercer des mandats d'administrateurs, aux fins de couper à la taxation trop radicale qui atteint les cumulards de haut niveau.
Où s’arrêteront-ils ? s’inquiéterait tante Eulalie qui heureusement pour son cœur, n’est plus de ce monde.
Mais pourquoi s’arrêteraient-ils, répliquerait le cynique Richard III, son neveu, qui lui prodigua jusqu’à la fin, une attention désintéressée ?
Interrogation justifiée et soulevée par la lassitude générale et le manque de volonté à faire les poussières du ménage Belgique. Car enfin, qu’y pouvons-nous ? Tout ! Et, que faisons-nous ? Rien !
Ce n’est pas en passant des socialistes aux libéraux que nous marquerons notre volonté de changement.
En tripotant un tantinet dans la société qu’il a créée exprès et les émoluments de sénateur, puis de ministre, JVL se met environ 16 % de gras d’impôt qu’il ne paie pas chaque année in the baba, pour ses parties fines à Ostende.
Johan Vande Lanotte (SP.A), Ministre d'Etat, membre du Sénat, ancien Vice-Premier Ministre, Vice-Premier, est aussi Ministre de l'Economie, des Consommateurs et de la Mer du Nord.
Pour l’Economie, son habileté n’est plus à démontrer, attendu qu’il en a fait l’expérience avec la sienne propre, et quant à la Mer du Nord, c’est chouette de pouvoir prendre la mer quand on veut puisque toutes les mers du monde communiquent. Ainsi, si le cœur n’y était plus, il pourrait faire une virée aux Iles Caïmans, ni vu, ni connu, histoire d’y aller prêcher la dernière forme du socialisme financier.

19 mars 2012

Frémissement de gauche ce 18 mars.

Grâce soit rendue à Jean-Luc Mélenchon dont le mérite est de s’être souvenu de la journée du 18 mars 1871, pour organiser un grand cortège de la Nation à la Bastille. C’est à cette date que commence l’histoire de la Commune de Paris qui dura un peu plus de deux mois, pour s'achever dans ce que les historiens ont appelé la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871qui fit tant de morts parmi la population parisienne.
L’insurrection contre un gouvernement « de collaboration avec l’ennemi » comme le fut celui de Vichy en 40, fut une réaction à la défaite française de 1870.
Alliant 1789 à 1871, Jean-Luc Mélenchon savait qu’il allait toucher au cœur les Communards encore nombreux en France et en Belgique, ainsi que les républicains avec la date symbole de la prise de la Bastille.
Ce fut dit-on une belle journée pour la gauche et Mélenchon qui finit par un discours sur les marches de l’Opéra-Bastille, à l’emplacement de la prison des rois.
Rendant de l’éclat à la couleur rouge que le PS de Hollande à la pêche aux voix centristes semble avoir abandonné, Mélenchon est à la hausse dans les sondages, depuis plus de trois semaines.
L’INS-Sofres le crédite de la meilleure dynamique de campagne. Sarkozy voit d’un œil amusé ce qui pourrait faire perdre des voix au premier tour à Hollande. Comme cette percée Mélenchon n’empêchera pas le candidat du Ps à figurer au second tour, Sarkozy a tort de croire qu’ainsi il pourrait avoir Marine Le Pen, pendant sa semaine sanglante à lui, celle entre les deux tours.
Mélenchon, soutenu par le Parti communiste, est le seul, après Georges Marchais, à dépasser les 10 % d’intentions de vote, à 30 jours du scrutin.
Personnellement, je trouve Mélenchon sympa et convainquant, héritier des tribuns de la 1re République, mais pour les amis de Di Rupo, il les agace prodigieusement, tant par la hardiesse de ses propositions, que de la manière dont il les exprime, rompant avec la langue de bois de nos avocats reconvertis en politique, les couilles molles du boulevard de l’Empereur.
Dans la bataille d’énarques d’une campagne de deux candidats écrasant tous les autres, il est celui qui sort du lot comme de la langue de bois, tandis que sa rhétorique affiche une belle santé en usant de l’arme la plus ancienne qui soit et qu’on n’apprend pas à l’école : l’éloquence !

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Au décompte pingre des flics, ils étaient 30.000, place de la Bastille à écouter Mélenchon. 5000 ballons rouges, 10.000 affiches, 500.000 autocollants "Vite la VIe République", 200.000 autocollants "Prenez le pouvoir!", 200 cars et 8 trains affrétés, 900 bénévoles pour assurer le service d'ordre, c’est tout de même un meeting monstre bien moins coûteux que celui de Villepinte organisé par la droite.
Quand on sait que depuis trois semaines les meetings de Mélenchon se jouent à guichets fermés, il ne manquerait plus à ce rassemblement de la « vraie » gauche le ralliement de Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière. Il ne faut pas rêver, ces deux petits partis n’existent que parce qu’ils s’escriment à ne s’inscrire nulle part, lors même qu’ils défendent l’idée du collectif et de l’union ; mais, c’est seulement dans leurs meetings et sous leurs programmes, ce qui se révèle être à chaque manœuvre de rapprochement une difficulté insurmontable.
C’est dommage. On sait comme les dynamiques fusionnelles attirent et agglomèrent les hésitants.
Non content de gagner des points dans l'opinion, Mélenchon a vu ses idées inspirer François Hollande, et même, Nicolas Sarkozy ! Par exemple, la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus annuels supérieurs à un million d'euros. Mélenchon proposait de taxer à 100% les hauts salaires.
"On peut créer l'événement politique au soir du 22 avril", dit le co-directeur de campagne, Olivier Dartigolles (PCF). La porte-parole de Mélanchon traduit son enthousiasme par une réflexion qu’elle fait à voix haute et qui n’est pas moquée par la presse : l'objectif est désormais d'"être devant François Bayrou". Et qui sait? Devant l'ennemie Marine Le Pen.
Par la vertu des vases communicants, Mélenchon le déboucheur de la gauche en France, pourrait dégager aussi les lieux d’aisance – trop d’aisance – d’un PS belge sans concurrent.

18 mars 2012

Médiatisation et grigris.

La littérature nous a légué quelques portraits de bonne.
Augustine et Mariette chez les Renard, venues à Paris de leur campagne, plus ou moins vite « gâtées » par la vie parisienne.
Félicité d’Un cœur simple, d’une nouvelle parue dans Trois contes de Flaubert : « Elle fait la cuisine et le ménage, coud, lave, repasse, bride un cheval, engraisse les volailles et bat le beurre ». De Balzac, la grande Nanon est une vieille fille, qui a travaillé pendant 35 ans chez les Grandet « …elle les servait et leur obéissait fidèlement et docilement comme un chien ».
Toutes, enfin, c’est une noria d’enfants pauvres qu’on place dès les douze ans, levées à l’aube et travaillant jusqu’au soir sans interruption, mal logées et mal nourries, vieillissant au service des maîtres et mises à la rue, quand elles deviennent incapables d’assumer les multiples tâches du service, vieilles ou engrossées.
A ce régime, les petites bonnes perdaient leur santé. Elles y perdaient même la vie, à force de sacrifice et de mauvais traitement, comme Pierrette, roman fort peu lu aujourd’hui de Balzac tiré de son œuvre « La comédie humaine ».
Les jeunes garçons n’étaient pas mieux traités : Gavroche de Hugo, tandis que Zola décrit la situation dramatique des enfants d’ouvriers dans les mines du Nord. Ce n’était pas encore le gouvernement qui réclamait des diminutions de salaire dissimulées sous des taxes, mais les patrons : « A l’occasion d’une grève, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. » (Germinal).
J’ai un aïeul qui descendit à l’âge de neuf ans dans le fond du puits Marie. C’était à Seraing vers 1895. J’en atteste par la conservation de sa lampe, qui porte le numéro 52.
Cette brutalité, envers une enfance dont le malheur était de n’être pas riche, s’organisait au nom du travail « qui apporte la dignité aux travailleurs », argument qui cachait en réalité une férocité en affaire de la bourgeoisie, de mèche avec l’appareil politique, formant ainsi une caste de notables, avec les porteurs de sabre et les curés.
Pour en venir à 2012, les vampires qui ont fracassé des vies, broyés de jeunes illusions, croyez-vous qu’ils se soient assagis ? Ne vivent-ils pas dans l’attitude de leurs descendants ? Ne sont-ils pas au-dessus du panier les premiers à imaginer des lois !

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A bien chercher, il n’y a pas que dans les pays du tiers monde, qu’on tue l’humain dans sa jeunesse. On pourrait lire des textes anciens et mettre dessus des noms d’aujourd’hui. En Europe, en Belgique, cette exploitation perdure, même si les lois sont faites pour en limiter les effets sur la jeunesse.
Nous savons très bien qu’une marchandise manufacturée en Chine, en Inde, en Afrique ou en Amérique du Sud, quand nous l’achetons à un prix très en-dessous de ce que cela coûterait en Belgique, nous nous rendons peut-être complices de l’exploitation d’un enfant. Nous ne le fracassons pas contre un mur, mais nous acceptons qu’il perde un doigt, une main, qu’il arrive à l’âge adulte illettré, parfois estropié, toujours sali, abruti, perdu…
Combien de fausses larmes versées, de désespoirs simulés dans des drames qui touchent tragiquement à l’enfance, lorsque ceux-ci sont zoomés sur grand écran ?
Et quelle escalade, quand de cette exploitation là, nous passons à la guerre !
Il n’est pas normal que nos responsables de première grandeur jouent les maîtres de cérémonie dans le drame de l’autocar en Suisse. C’est un peu comme si un Dutroux, libéré, venait à s’inscrire dans une œuvre pour la jeunesse.
Le tour officiel qu’est en train de prendre cet accident de la route est de la nature d’un tsunami protocolaire, et d’un ridicule achevé.
L’intimité des parents, des enfants et des proches dans ce déferlement est tout à fait compromis. Il y aurait même eu des journalistes déguisés en infirmières et médecins essayant d’approcher les enfants hospitalisés.
C’est proprement inimaginable cette ferveur excessive et suspecte, dégénérant en une obsession de l’étalement des cérémonies comme d’un exorcisme. Cette insistance d’une information répétée comme une antienne et qui tiendrait en trois lignes, a quelque chose d’indécent.
Voilà qu’on lance des ballonnets dans le ciel contre les accidents de la route !
Si au moins cette nouvelle ferveur dans la croisade contre le malheur pouvait au moins faire que l’enseignement des enfants des quartiers difficiles fût renforcé, de nature à ce qu’il n’y ait plus de discrimination dans l’étude et la connaissance ; si enfin, les grands détenteurs de la célébration nationale de la douleur regrettaient publiquement que leurs aïeux aient voulu assassiner le mien, et combien d’autres avec lui ?… ces célébrations macabres auraient évidemment un autre sens et une autre portée.

17 mars 2012

Vieux fer !

A Seraing, on a chiffré le coût de la dépollution des propriétés d’Arcelor Mittal à plus de 600 millions d’€. Comme toujours, les chiffres son fantaisistes. En réalité, on n’en sait rien. C’est de l’à peu près. Le tout c’est de commettre un expert et de le bien payer pour qu’il estime le travail de dépollution. Ce qui est fait, merci !
On s’attend à une bataille d’experts. En réalité, ce n’est pas une bataille pour avoir le marché, c’est d’en payer un deuxième pour une contre-estimation. Il ne reste plus qu’à Lakshmi Mittal d’en commettre un troisième, et ainsi de suite.
Pendant ce temps, les ateliers et les hauts-fourneaux ne sont plus qu’un monstrueux paquet de ferrailles que plus personne ne saurait utiliser autrement qu’en le vendant au prix du vieux fer.
La Région et les gros malins de Namur comptent bien récupérer l’espace dépollué par jet de l’éponge de Lakshmi. Le milliardaire sait compter. Il veut bien partir sur la pointe de ses chaussures Bally, à condition que Demotte reprenne le terrain non dépollué, mais débarrassé des ferrailles que Lakshmi compte vendre à son profit. Depuis que Sarko s’est mis en tête de sauver la sidérurgie française et que Lakshmi ne peut rien lui refuser, il n’y a plus d’Europe qui tienne !
Mittal se conduit comme Attila. Il ne veut aucun repreneur capable de redémarrer l’outil et le concurrencer. Il liquide Seraing, en achetant des brames en Russie, pays qui transforme le minerai à des prix de revient très rentable.
Jean-Claude Marcourt, le Liégeois le moins dégourdi de l’industrie et du commerce, justement ministre de ce qu’il sait faire le moins, veut jouer au plus fin avec le milliardaire. Le seul résultat qu’il ait obtenu, c’est se mettre à dos les métallurgistes de la FGTB et de la CSC. Beau résultat.
Comme tout ceci n’est pas glorieux pour la Région, ni même pour Di Roublardo qui voit sa popularité chuter en Wallonie, les pourparlers tournent à l’aigre, quand ils ne sont pas au point mort.
Il faudra bien pourtant rouvrir le dossier et le plus tôt sera le mieux, si on veut sauver quelque chose.

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Tandis que la colère monte, l’Indien richissime investit dans des briques à Londres où sa seigneurie réside.
Les tabloïds anglais nous mettent l’eau à la bouche « Passion de milliardaire. Lakshmi Mittal est un des hommes les plus riches au monde. Il aime acheter des biens extrêmement chers. Ainsi après avoir acheté il y a quelques années la maison la plus chère du monde, Lakshmi Mittal pour faire plaisir à son fils, consacre une modeste partie de sa fortune, chiffrée à 28,6 milliards d'euros, pour acheter une résidence confortable à celui-ci, une nouvelle fois la maison la plus chère du moment. Aditya Mittal, 32 ans, vient d’acquérir pour 147 millions d’€, de Noam Gottesman, un financier américain, Kensington Palace, à l'ouest de Londres, une résidence vendue meublée avec sa collection d'art. La précédente demeure de Lakshmi Mittal lui avait couté autour de 70 millions d'euros pour une maison de 12 chambres et disposant de sa propre rue, ancienne propriété de Bernie Ecclestone, le patron milliardaire de la Formule 1. »
On se rappelle Bernie qui s’était fichu de la gueule de Jean-Marie Happart à propos de Francorchamps, comme quoi le monde est petit.
Bref, tout va bien pour Lakshmi et Aditya en pleine kamasoutra économico-immobilière. On ne pourrait pas en dire autant à Seraing.
Qu’Eloi Di Roublardo se méfie, Seraing n’est pas Mons.
Plus la cote de la ferraille monte, plus celle de Roublardo baisse. C’est à se demander…

16 mars 2012

Triste ou gai ?

Certains jours, on a du mal à se faire plaisir, parce qu’on a le sentiment que cela ne se fait pas et que les autres vont vous en vouloir.
De deux qui sont dans une situation merdique identique, l’un est gai et l’autre triste ! A choisir, mes préférences vont à celui qui est gai.
Quand on a du plaisir pour raison personnelle, il vaut mieux se taire dans certains cas. On culpabilise ceux qui n’en ont pas. Alors, pour se venger, ils traitent les épicuriens et les fatalistes de salauds.
Les natures tristes se donnent des airs d’adoration de la souffrance. Cela fait penser à Jean-Paul II qui exhibait la sienne comme un étendard. Si on reconnaît le bon chrétien à la voix chevrotante, il l’était à un point qu’on s’est attendu au pire tout de suite, sauf qu’il en a découragé plus d’un d’être gais, encore quelques années après sa mort.
On se demande souvent si les tristes ne sont pas avant tout des emmerdeurs.
La morale chrétienne n’est pas tellement pour la vertu, que contre le plaisir. Si la vertu consiste à se donner un genre, une pute qui en a beaucoup, doit être bien vertueuse.
La deuxième fois est toujours meilleure que la première. L’entraînement au plaisir qualifie de « douce habitude » le plaisir accompli.
Le chagrin éternel est un mensonge. Jules Renard a soupiré dans son Journal « J’ai plus d’une fois essayé d’être triste un jour entier. Je n’ai pas pu. Pas même ça… ».
Un Etat qui n’a pas compris qu’il faut accéder à la volonté des gens et leur donner ce qui leur fait plaisir, est un Etat qui ne respecte pas les vœux du plus grand nombre.
C’est pourquoi l’austérité qui veut que tout le monde fasse la gueule est une étape non pas au redressement, mais à un processus décadent conduisant à la tristesse absolue. Moments très dangereux pour ceux qui restent gais, tant on les soupçonne de cacher l’argent qu’ils ont nécessairement volé, puisqu’en travaillant de la même manière qu’au temps de la prospérité, la plupart des gens se retrouvent pauvres et tristes !
Tout gouvernement qui remplace un plaisir par une obligation est un gouvernement fragile.
Je ne dis pas que c’est agréable de payer des impôts. Mais tout impôt ancien devient à la longue acceptable. On finit par l’oublier. Ce sont les aggravations liées à cet impôt qui le font devenir insupportable, non pas que la charge supplémentaire soit excessive, mais bien parce qu’elle nous rappelle qu’il existe.
Or, ce gouvernement aura beau déléguer ses prêtresses du nécessaire effort, l’accumulation des tristesses nous conduit à le détester. Di Roublardo devrait savoir qu’il faut savoir alterner gaité et tristesse, que le dosage des deux est l’essentiel de la politique. On avait fini par être heureux sans gouvernement. 541 jours sans, il ne se passait rien. C’est tout ce que l’on souhaitait pour être heureux. La comédie du gros Bart devenu maigre et du maigre Elio en train de grossir était désopilante. Ils se complétaient bien ces deux là. C’était le bon temps…
Ils n’ont été bons qu’en dehors du tournage. 541 jours de préparation, c’est trop court !
Le film sorti, on ne donnerait pas l’Oscar, ni même un César à aucun de nos artistes.
La lente maturation d’un an et demi, n’a donné qu’un navet !

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Les gens aiment faire plaisir, autant qu’ils aiment qu’on le leur fasse de la même manière. La gentillesse s’use à force de donner et de ne jamais rien recevoir, tant il est vrai que les ministres gardent tout depuis longtemps et ostensiblement et qu’on finit par se lasser de voir l’argent emprunter toujours un sens unique.
Encore, s’ils en faisaient un bon usage qui nous ferait plaisir ! Ils pourraient même le dilapider sans que nous y trouvions à redire. Ce serait comme au sortir d’un bon spectacle, quand on en a eu pour son argent. On ne le regrette pas.
Un instant agréable, un moment drôle, quand la pièce est finie, si l’on ne s’en souvient pas, c’est qu’il n’y en a pas eu.
Les ministres sont bâtis de la même matière que les patrons, ils ne nous laissent user des choses que lorsqu’elles ne nous font plus plaisir. C’est l’heure supplémentaire qui nous irait bien pour combler une dette qu’on nous refuse, pour nous enjoindre de rester après l’heure afin de sortir un travail urgent, alors que le nôtre était un rendez-vous galant « à ne pas manquer ».
Comment voulez-vous que votre partenaire « vous appartienne », si vous ne vous appartenez pas !
A croire que nos brefs instants de bonheur, ils ne les supportent pas. Ils ne les devinent que pour les contrarier !
On est parti pour le deuil national, la minute de silence. Justifié ou non, c’est bien la première fois qu’on y procède pour un accident de la route, même si c’est un drame épouvantable.
C’est une grande première. Recueilli, on ne la ramène pas.
Si vous dites « Pas plus tard qu’il y a huit jours, Bachar a fait tirer au canon sur la ville de Oms, dans Baba Amro, un quartier populaire, beaucoup d’enfants ont péri. », on vous dira que ce n’est pas la même chose, qu’on ne voit pas le rapport, qu’ils ne sont pas des nôtres.
Pour moi, oui ! mais mon chagrin comme pour celui-ci, je ne le montre pas. J’ai peur de me mettre en colère et la colère ne sert à rien.
Alors, où est-il le rapport ? Peut-être bien qu’il est dans le rôle linguistique et que Di Rupo ne veut pas donner l’occasion à De Wever de se répandre dans la presse pour fustiger l’indifférence du gouvernement ?
Comment faire bande à part sans faire grise mine, quand on n’est pas doué pour le plaisir solitaire ? On pense au prisonnier qui n’a que la page du magazine où Joëlle Milquet pose en petite tenue, pour se masturber.
C’est d’un triste !

15 mars 2012

Afflictio.

Villepinte est une belle illustration de la stratégie du court-terme. A l’occasion de l’élection présidentielle la futilité atteint son paroxysme.
Les politiques belges ne sont pas en reste de la gesticulation à la française.
L’exemple immédiat et d’actualité est l’attitude des politiques devant la tragédie de l’accident en Suisse de ce car ramenant des enfants d’une classe de neige.
Bien sûr, c’est un drame sans nom ! La perte d’un enfant dans n’importe quelle condition est l’événement le plus grave que l’on puisse connaître.
Vingt-huit morts dont vingt-deux enfants, ce n’est pas ordinaire. Et justement parce que cela ne l’est pas, déclenche une avalanche de superlatifs et une obligation des politiques de s’y faire voir et d’ajouter aux propos navrés, le convenu des leurs.
C’est dans la posture de l’affliction que le politique est le moins contestable. Qui aurait le front de les suspecter de se servir d’un événement de cette nature, se trouverait immédiatement en désaccord avec une opinion publique furieuse et incrédule.
Scarron ose cet octosyllabe « N’est-ce pas par ambition / Que tu feins de l’affliction ».
S’il n’y avait eu que la mort d’un seul enfant, à peine y aurait-on consacré dix lignes en troisième page du journal. Cependant, la tragédie aurait été la même, absolue, mais seulement pour quelques personnes tout au plus.
C’est le nombre qui frappe, plus que la chose en elle-même.
L’attitude qui épouse l’opinion donne un lustre à la recension des personnalités qui « compatissent ». Les voilà qui réclament un avion tout de suite afin d’engorger les lieux du drame de leur présence superflue, retardant parfois dans leur voyage, ceux dont c’est l’impératif humain de s’enquérir sur place des circonstances du drame. Cette attitude est autrement moins nécessaire que celle qui aurait consisté avant le drame, de privilégier le voyage en train, beaucoup moins dangereux et abandonné parce que trop coûteux. Ensuite, de faire scrupuleusement l’avantage ou le désavantage de cette surenchère d’école à école, des voyages « qui forment la jeunesse » et qui ne sont en réalité qu’une vitrine à catalogues pour les vacances suivantes. Autre chose est le voyage culturel, par définition pédagogique.
Le politique n’est que cela : un homme de la montre et de l’après désastre.
Ils ont fait de la petite phrase ou d’un tweet assassin, l’amusement ou le recueillement des foules, l’intérêt des médias. Les coups de com’ vont si loin, les politiques sont si décriés, qu’on ne peut s’empêcher de se demander si l’attroupement autour des victimes relève du compassionnel ou du promotionnel ?
La démocratie a bénéficié jusqu’à nouvel ordre d’une chance extraordinaire. Elle n’est plus contestée. Même Bachar El Assad se dit démocrate ! En elle perdure un paradoxe qui saute aux yeux : la vérité politique n’est pas la vérité électorale. De Sierre dans le Valais à Villepinte, le comportement des politiques est le même. On ne traduit pas l’empathie par des minutes de silence et des paroles habituelles, ni par des discours enflammés sur un avenir chimérique, mais par l’amour qu’on a des gens, amour qui n’attend pas un drame pour être. Malheureusement, le véritable intérêt, la peine sincère, le désir de changer la cruauté du monde moderne, ne se conjuguent pas avec le verbe élire.

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Cet antagonisme conduit au constat de défiance envers le politique. Celui-ci est obsédé par la conquête et la conservation du pouvoir, délaissant la raison essentielle de son action qui devrait être : comment traduire par des faits concrets, le pouvoir temporaire qu’on m’a donné?
De Sierre à Villepinte – et je sais que ce parallélisme peut choquer – on privilégie une communication d’images. Pour l’un on associe tous les Belges à un deuil national, pour l’autre, on associe tous les Français à des engagements de théâtre. Rien ne sera fait et rien n’est possible d’une vision prospective, qui n’est pour l’un et l’autre cas que l’aveu d’impuissance d’une politique du long terme.
C’est ainsi que le citoyen n’a droit qu’à une communication d’image sans commune mesure avec ce qu’elle aurait dû être si elle avait été une communication d’idées.
Sans consistance, un programme court et électoraliste génère une profonde déception. C’est la désillusion qui guette.
C’est tellement vrai, qu’à l’heure où la pensée devrait s’élever et songer à l’humaine et frêle nature, comme le fit François de Malherbe, dans ses Stances, pour la consolation à M. du Perrier sur la mort de sa fille, on ne peut s’empêcher de suspecter de duplicité, ceux qui sont censés nous représenter afin d’exprimer à la douleur des parents, des paroles de consolation qui fussent vraiment du cœur.

Ta douleur, du Perrier, sera donc éternelle ?
Et les tristes discours
Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
L’augmenteront toujours ?

Le malheur de ta fille au tombeau descendue
Par un commun trépas,
Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
Ne se retrouve pas ?

14 mars 2012

Embellie à Villepinte.

La télé est imbattable quand elle livre en direct un événement, comme on se fait un œuf sur le plat. Ça coince toujours un peu aux commentaires du babillard de service. Les journalistes sont ainsi faits, ce bourgeoisisme gluant qui colle à la peau des middle class, finit par transparaître sous les tonnes de précautions. Cependant, on voit mieux de chez soi que des derniers rangs d’une salle gigantesque.
Dans le fond, Hollande n’est pas si éloigné que cela de Sarkozy. Il l’était plus du président, que du candidat. Les solutions se rapprochent. Il y a un mois, taxer les riches était une hérésie pour Fillon. Aujourd’hui, Sarkozy va plus loin que Hollande sur la chose. C’est dire…
Le téléspectateur aura eu la chance d’entendre les discours, de voir la foule qui s’agite sous l’injonction amicale des chauffeurs de salle, de jauger du rempli ou du faux rempli de la salle et du décor. Ah ! si Sarkozy pouvait être un éternel candidat… il serait meilleur que Hollande président !
On a eu la démonstration dimanche à Villepinte, au grand meeting organisé par l’UMP, pour relancer la campagne de Nicolas Sarkozy : la culture bourgeoise est l’efficace mastic social des grandes fissures sous l’évier des convenances.
Ici pas de chaises sur l’estrade et le candidat devant, tout à son discours. Rien qu’un grand espace pour un homme seul, qui s’avance à pas lents sous les acclamations. On est saisi par la symbolique, on pense à Nuremberg… Il y a des décors et des espaces qu’on devrait utiliser avec parcimonie…
Ça n’est pas fait pour un programme, une salle comme à Villepinte, mais pour frapper l’imagination, que le grandiose circule, d’une chaîne de télé à une autre. Peu importe les mots, ce qui est dit est souvent d’une grande banalité et lorsqu’il y a une annonce d’un type nouveau, on peut être certain que si elle est profondément originale ou qu’elle tranche sur ce qui a déjà été entrepris, il y a de grandes chances une fois le candidat élu, qu’elle retombera aux oubliettes.
C’est ça la culture bourgeoise : un cœur grand « comme ça » et un esprit comptable pour la suite. On l’a bien vu avec Chirac et sa France coupée en deux. Après son quinquennat, elle l’était plus que jamais.
Sarkozy, candidat à Villepinte, a critiqué implicitement le président en exercice. Le malheur, à moins que d’être un fanatique aveuglé par la mise en scène, le président, c’est lui. On se demandait même par moment si Sarkozy ne se prenait pas pour Hollande et Hollande pour lui, le président.
Quant à ses menaces de sortir de l’espace Schengen, elles succèdent à une idylle avec Angela Merkel, qui soutient le traité de Maëstricht, donc Schengen. C’est dire le virage sur huit jours !

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Mais il paraît que l’ensemble de l’électorat français ne raisonne pas de cette manière, et même il ne raisonne pas du tout, puisque les sondages créditent le président de 28,5 % (+1,5 %) contre 27 % (-1,5 %) à son rival socialiste (sondage de l’IFOP, propriété d’Anne Parisot, patronne des patrons français).
Même si Hollande reste victorieux au second tour, on voit bien la versatilité de l’opinion et on comprend aussi qu’avoir de grands moyens dans une campagne électorale, sont des éléments supérieurs à la rhétorique et au programme.
Il y a cependant quelque chose qui a profondément changé dans l’attitude d’une large partie de l’opinion vis-à-vis des candidats. L’électorat de Mélanchon grossit à vue d’œil (10 % d’intentions de vote).
C’est le rejet des élites, le ras-le-bol des donneurs de leçon.
La crise dans sa dure réalité touche les gens modestes en priorité, mais elle a permis de dégager une autre crise, celle morale des classes dirigeantes.
Le divorce est profond entre ceux qui disposent du droit quasiment naturel à conduire, non seulement les parlements, mais aussi les entreprises, et nous chétives créatures....
Nous n’avons plus aucune estime envers ceux qui se présentent au devant de la scène pour expliquer que si la situation est mauvaise, quelque part, c’est de notre faute, discours identique du pouvoir économique et du pouvoir politique.
A tel point que Sarkozy à Villepinte, même avec les ovations en chaîne, n’est pas cru quand il prétend au redressement national par le travail, le contrôle des étrangers, la démocratie par référendum, la justice devant l’impôt, etc.
L’aversion désormais patente des élites a gagné non pas les trente ou quarante mille adhérents et sympathisants de Villepinte, mais les millions de téléspectateurs, malgré le jeu d’acteur de Sarkozy candidat, chevalier blanc, redresseur de torts, un Savonarole laïc, que l’espace d’un après-midi on a cru transformé en Mélanchon de droite.
Ce qui ne s’efface plus, c’est l’évidence de la cupidité des élites. Ce qui ne passe plus, c’est le parasitisme d’un nouveau genre, celui des patrons de haut niveau, des héritiers gavés, de cet argent des riches qui ne sert à rien, qu’à montrer jusqu’à l’absurde des excentricités stériles. Enfin, cette sorte de copinage honteux des têtes de gondole des partis politiques, avec ce parasitisme.
Avant 2008, il était difficile d’employer des mots comme capitalisme, exploitation, banquiers voyous, lutte des classes, de la terminologie marxiste et plus tard communiste, sans oublier la dénonciation des 200 familles et le prêche d’un ordre nouveau, dont personne ne voulut plus après le coup de Prague.
Aujourd’hui, on s’aperçoit que les revendications du passé n’étaient pas si absurdes que cela, qu’il y avait quelque part, une vérité que l’horreur du stalinisme nous empêchait de voir.
La mise-en-scène de Villepinte est une grand’messe déjà vue, sauf que le public déserte les églises. A l’occasion, quand le pape est là, et qu’on mobilise les cars, on ne sait plus que penser devant la masse des fidèles : ils sont encore aussi nombreux que cela ?
Le public écoulé, il ne reste plus que ceux qui replient les chaises dans un bruit de ferraille.

13 mars 2012

Véronique à l’escarpolette.

Véronique Lamquin a pris la température rectale des partis, usant d’un Grand Thermomètre qui a fait plaisir à certains et fait souffrir tous les autres.
Le PS ramasse une belle avoine. Il est logique de penser qu’il n’a pas fini d’en baver.
C’est le résultat de la politique d’un parti qui se veut de gauche et qui se fout de la gueule des gens !
Di Roublardo pourrait la trouver mauvaise. Depuis qu’il est en poste, les stratèges du PS ne tarissent pas d’éloge, surtout Loretta Old (référence cinématographique à Loretta Young) qui l’ensorcelle. C’est la journée de la femme tous les jours, au cœur du kern.
Le fâcheux, c’est qu’on ne va pas pouvoir changer de politique. Quand on est le premier de la chose, nommé par Albert, on ne peut pas comme ça se fait ailleurs, laisser tout tomber sur un coup de tête, comme si on changeait de coiffeur. Il faut assumer. C’est comme François Pirette (dit Kernette), condamné aux bigoudis qui font rire et qui ne le quittent plus. Il paraît qu’il les garde même au lit !
Ceux qui assumeront mal, sont les édiles communaux qui risquent de perdre en octobre à cause du chef. Par exemple Daerden qui change de crémerie, vu qu’il est grillé à Ans. On a beau dire que Saint-Nicolas est une commune socialiste, que le frichti est quasiment assuré… et si Papa devenait le beau-père ?
Et la madone à Schaerbeek ? Elle a quand même investi dans une grosse baraque. On a beau croire au renouveau du parti, ce n’est pas Elio qui signe les actes chez le notaire. Faut que l’électeur suive !
Eloi le Roublard doit penser : l’électeur est un ingrat ! On ne lui demande pas grand-chose, noircir la même case d’une élection à l’autre, ce n’est pas difficile.
Les sondages, ça ne fait que 194 tarés qui ont changé d’avis depuis le triomphe du serment devant le roi, sur un millier et quelques de sondés. S’ils lisaient l’avenir si bien que ça, les sondeurs, on n’aurait plus besoin de faire des élections.
C’est ce qu’on se dit quand le sondage est défavorable.
En attendant, voilà la formidable espérance que le cavaliere en action se vantait d’avoir produite, qui se résume à une belle casquette d’une social-démocratie, pour l’heure trop libérale.

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L’histoire du 1 % que les banques paient à la BCE, pour nous refourguer l’euro à des taux à se cacher derrière, les gens ont compris que l’Europe nous couillonne, les socialistes pas encore.
Vrai aussi que le discours socialiste manque de nerfs. Dans un peu plus de quarante jours, c’est le Premier mai. Les discours, ça va être quelque chose !
Déjà que le bourgmestre de Liège n’est pas très brillant dans le speech, si en plus il doit faire des phrases pour cacher le grand pas en arrière, les mélanchonnistes liégeois vont rigoler.
Les tribuns manquent. Mélanchon, devrait leur expliquer comment ça marche.
Les gens en ont marre d’entendre tout ce que le PS a évité en montant sur le podium avec les libéraux et la droite bien flamande. Il faudrait maintenant entendre tout ce qui est possible en redescendant du piédestal. C’est là que ça coince. Tant les perspectives ne sont pas racontables à des oreilles impatientes.
Un qui rigole et qui a cru que l’éviction du FDF allait l’achever aux yeux de ses rivaux à l’intérieur du MR, c’est Charles Michel. Il se maintient dans la vaseline, sauf de légères pertes.
Voter MR au téléphone à sonder, en ce moment ! On se demande où l’électeur à la tête ?
Sanctionner le PS dans sa politique avec le centre-droit, c’est une chose. Voter pour le centre-droit après toutes les vannes d’un système économique à bout de souffle, c’est absurde.
Si le PS compte sur les quelques mois qui nous séparent des élections communales pour se refaire, il se trompe. Ce serait plutôt l’aggravation de la descente en vrille qui risque de lui arriver.
Pourvu que monsignore tienne jusqu’aux vacances, que les habitants de San Valentino en profitent. Ce sera l’unique fois qu’ils verront leur citoyen d’honneur en majesté.

12 mars 2012

Kerniconneries.

Ils se sont mis d’accord et voilà le budget bouclé.
A la réunion du Kern, ils se sont démerdés pour les biftons que le petit Chastel attendait.
Qu’est-ce que le kern ? On dirait le nom d’un échassier ! S’agit-il d’un acronyme ? De Sean Kern, le joueur américain de water polo, que personne ne connaît, à commencer par moi, qui ai pêché le nom dans le dictionnaire des noms propres ?
Ce n’est ni un acronyme, ni un sportif aquatique, ni un échassier.
Le Kern sonne le déclin de la langue française en Belgique. Kern veut dire « noyau » dans la novlangue du pays de la frite. Dorénavant en francophonie, si vous vous cassez une dent sur un noyau, vous êtes prié de dire « …ce putain de kern d’abricot que les dékerneurs ont oublié dans la boîte de conserve ».
Je ne savais pas que le gouvernement contracté devenait un noyau. Di Roublardo fait la pub des mécaniciens dentistes montois. Leur résine permet de casser sans dommage, les kerns les plus durs. Ainsi, Roublardo se sent plus à l’aise en petit comité.
Six vice-premiers, avec Elio, voilà les Sept mercenaires, comme dans le western de John Sturges. Ça fait quand même du monde.
Exit, Sabine Laruelle et Charles Magnette, en compagnie de Maggie De Block et de quelques anonymes. Pour Sabine, en plein déplétion, c’est la déchéance !...
Elio le roublard aurait pu user des services d’une téléphoniste, plutôt que de rassembler ses vices. Un branchement sur les lignes des 5 présidents de parti, le sixième, Giet, du PS, étant de la voix de son maître, on économisait les voitures, les femmes d’ouvrage, les journalistes.
Le communiqué du kern est clair : tout est résolu ! L’entreprise et le citoyen sortent indemnes, pas de baisse de salaire, de pension, pas d’augmentation de la TVA, rien de ce qui pourrait détruire le moral, à part les suicidaires pour les clopes.
Alors, une question, d’où vient le pognon ?
Puisqu’il ne vient pas de nos poches, il est bien sorti de quelque part ?
Sagirait-il d’économies qui n’avaient pas immédiatement sauté aux yeux de nos vice-premiers, ni de leurs prédécesseurs, de1832 à nos jours, et qui viennent d’être découvertes par Chastel après plus d’un siècle de négligence !
Laurette Onkelinx est logique « L’argent viendra toujours de quelque part mais il n’y a pas de mesures visant à toucher le pouvoir d’achat de la population ».
Certains prétendent que Richard III détruit le moral de la population. Ce blog infâme ne fait jamais aucune proposition constructive. Il passe le temps à invectiver les patriotes qui se drapent dans les trois couleurs pour défendre la veuve et l’orphelin.
Ce qui suit prouvera qu’au contraire, R III propage parfois de bonnes nouvelles.

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Je sais la grande pudeur de la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, quand il s’agit d’une bonne action. Elle la murit depuis sa chambre de Lasne, dans le secret de sa vie privée. C’est la discrétion même. Onkelinx est notre sainte vierge à tous. Notre détresse ne pouvait pas la laisser indifférente. Son sourire propitiatoire dans les émissions de TV rend les sybarites honteux et les citoyens normaux bien trop heureux !
Ses voisins la suivent discrètement de loin avec une pointe d’envie dans son jardin de Lasne. Ils la voient parfois méditant dans son abaya à la cueillette des kerns, laissant aux oiseaux la chair des fruits.
Elle aurait beaucoup réfléchi à la situation dramatique des Belges.
Non, aurait-elle dit : ils ont trop souffert, ont trop contribué au redressement des finances, alors que nous avons nos fins de mois assurées par leur large contribution. Elle aurait téléphoné à Di Roublardo, sous le coup de l’émotion, la veille. Elle vendait ses propriétés, vidait son compte-épargne, bradait ses bijoux, reprenait les Rolex offertes à quelques braves cœurs atteints de flaccidité coupable. Bref, effaçait par son geste un collapsus général.
Heureusement Roublardo n’avait pas piscine. Il finissait un rinçage. Il comprit que sa partenaire préférée faisait de l’humour.
Quelques instants plus tard, comme elle avait repris son cheminement orphique dans sa propriété, Elio la rappela de Mons pour lui dire qu’il avait bien ri du gag téléphonique.
Il ne sut jamais qu’elle ne plaisantait pas.
De toute manière, il avait trouvé les derniers millions, le petit Chastel anticiperait sur recette. C’est très courant. Il se reprocha de n’y avoir pas pensé plus tôt.

11 mars 2012

Pour quelques millions de plus !

Les dernières disputes sur les deux ou trois centaines de millions d’€ à trouver afin de boucler le budget du petit Chastel, en disent long sur l’état réel de la cohabitation dans la coalition.
On se demande pourquoi les esprits s’échauffent à ce point. Le motif est léger pour adjoindre ce fric au paquet déjà trouvé.
Quelqu’un a déclaré – je ne sais plus s’il s’agit d’un membre du gouvernement ou d’un journaliste – que c’était une somme d’appoint pour le cas où la croissance ne serait pas celle des prévisions. Donc en principe, ces taxes supplémentaires, on n’en a pas besoin tout de suite. Peut-être même n’en aura-t-on jamais besoin ! C’est une réserve de confort, des fois que la croissance ne serait pas au rendez-vous, comme on dit dans les salles de marchés !
Et malgré tout, cet argent qui n’est pas indispensable, ils se tapent dessus, pire que pour le milliard avant, trouvé sans trop de difficultés !
Ceci dit, ces centaines de millions dont on n’aura peut-être jamais l’usage, dès qu’ils seront inclus dans le panier de la ménagère, nous les aurons bel et bien et à vie dans nos contributions diverses et variées.
Il serait opportun de rappeler qu’il a fallu la menace d’une sanction de la part de la Commission Européenne pour qu’une tripartite voie le jour le 15 décembre de l’année dernière. Les coalisés n’avaient pas tant de plaisir que ça de s’acoquiner, comme dans un mariage arrangé. Ils ne se blairaient pas du tout. C’est du temps où Bart leur faisait peur. Ils se sont vus pensionnés ou chômeurs, comme Happart, mais pour toucher 530.000 € à la sortie, dans une liquidation, c’est plus dur !
Et c’est le plus follement ambitieux qui a entraîné le reste des socialistes dans l’aventure avec la droite flamande et les cousins wallons. Elio, celui qui aurait dû avoir le plus de réticence à assurer le service, a imaginé ses vacances de l’année suivante à San Valentino, reçu comme le Duce en 42 ! Il a été d’accord tout de suite.
Les tripartites sont, en règle générale, des salles d’attente pour une politique plus cohérente. C’est un expédient qui n’a que des faiblesses, comme on est en train de s’en rendre compte.
Les visions socio-économiques des socialistes et des libéraux, même s’ils partagent le même amour pour l’économie capitaliste, diffèrent en raison de leur électorat, déjà fort malmené du côté du PS, et qu’il faut sinon le rassurer, tout au moins le flatter. Un électorat poule aux œufs d’or, puisqu’il est le seul que l’on ponctionne et ce en accord avec les socialistes, attendu qu’on ne touche à rien ou si peu au capitalisme privé.
Une tripartite équivaut à une absence de gouvernement réel, qu’il faut combler par de la gesticulation.
Di Rupo est un maître du genre. Sa gesticulation est fort peu spectaculaire, mais elle ne passe pas inaperçue. Les journalistes, à l’affût, la décrypte très bien Elle est dosée et cependant efficace. Antoine l’a compris qui a joué la carte de la sobriété, comme le maître, pour baiser Liège, à propos du centre sportif.
La coalition est construite de la même manière. Elle bouge imperceptiblement et ses promoteurs aussi, par de petites phrases, des remuements de tête qui font voler les franges de Laurette Onkelinx, plissent les leggings de Milquet, quand elle pivote pour passer entre les deux MP qui barrent l’entrée du sacro-saint lieu du leurre…
Cette coalition est par définition hostile à toute nouveauté. Par exemple l’économie, et bientôt le communautaire où, forcément, le programme touchera au plus profond les citoyens qui ont du Nord au Sud une vision trop différente de ce qu’est un Etat, pour que cette législature aille à terme.

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Faut-il qu’ils aiment le fric et qu’ils veulent en ramasser jusqu’au bout, pour ne pas jeter l’éponge ! Au fait, quelle somme de départ nos loustics toucheraient-ils, s’ils démissionnaient ? Sait-on, par exemple, ce que Leterme s’est mis en poche pour passer de premier ministre intérimaire, à secrétaire général adjoint de l'OCDE ?
Il y a des « sacrifices » qui ne grandissent pas les gens, mais les rétrécissent.
En voilà encore un qui n’a jamais entendu parler du geste d’Emily Hoyos !

10 mars 2012

De Croo, l’immoraliste.

On dirait que le geste d’Emily Hoyos et d’Olivier Deleuze a profondément perturbé la classe politique !
Dame, c’est enrageant de se voir coiffé sur le poteau de la vertu par plus « rapidement » vertueux que soi.
Alors, les caves se rebiffent et on cherche des poux dans la tonsure de Deleuze qui par le passé en a croquer sans rien dire, comme tout le monde, quoique de façon tout à fait légale.
De cette époque troublante au cours de laquelle il s’était déclaré chômeur, il nous avait laissé dans l’ignorance qu’il n’était pas un chômeur comme les autres.
Mais ne rechignons pas. Le geste qu’il pose aujourd’hui, efface tous ceux qu’il n’a pas eus. On ne peut pas demander des comptes à celui qui fait montre de vertu, et pourquoi il a suivi le troupeau jusque là. Peut-être s’en expliquera-t-il., car je crois qu’Olivier Deleuze est avant tout un honnête homme, denrée rare dans les milieux de la politique. Enfin, avec Emily Hoyos, sont-ils au moins deux en qui le citoyen peut avoir confiance.Dans le milieu, l’honnêteté est une vertu trop rare pour ne pas être honorée, quand elle peut l’être
L’attitude d’un De Croo est symptomatique de l’ensemble des libéraux et de certains socialistes avec José Happart, leur porte-drapeau en la matière, comme de beaucoup de leurs confrères, âpres au gain, avant tout, imaginant que les services qu’ils rendent au pays, ils sont les seuls à les rendre, usant de toutes les ficelles du métier pour se faire admirer et jouer les bourreaux de travail.
On ne peut pas dire qu’ils voient l’initiative vertueuse des deux écolos d’un bon œil. C’est là qu’on soupçonne l’existence de deux catégories du parlementaire : celle qui fait de la politique pour le fric et le confort, elle est largement majoritaire, et l’autre qui le fait pour aider les gens à vivre dans un monde hostile.
On ne peut pas décréter par force une austérité générale par des ponctions plus ou moins importantes dans le portefeuille des gens, assortir ce coup de force d’envolées morales sur la grandeur de la Nation et des sacrifices nécessaires, puis s’en exonérer par l’application stricte de règles édictées du temps de la splendeur capitaliste, quand on trouvait normal que ces messieurs ne dérangent pas l’électeur pour lui parler d’argent.
Il y a quand même une observation qui en dit long sur le relâchement de la surveillance de l’électeur. Comment ces largesses des gens à l’égard de leurs représentants ont-elles été rendues possibles, même au temps où l’Etat dépensait sans compter ? Il n’y avait donc aucun contrôle sérieux, aucun article vengeur des journaux ?
Quelle est la règle, la loi ou l’usage qui a permis qu’un parlementaire qui démissionne pour retrouver un autre poste, peut-être encore plus lucratif, ait droit à des indemnités de départ aussi importantes ?

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Il y a bien derrière cet usage, l’un ou l’autre personnage, un parti, une coalition, un gouvernement responsable, une avidité longtemps dissimulée, qui se muent en projet de loi !
Béatrice Delvaux qui a fait le 11.02 du journal LeSoir sur le sujet, a bien des archives sur l’historique des revenus de nos politiques ?
Prenons le cas Happart qui disparaît de la présidence de la Région pour prendre sa retraite. A-t-on jamais vu un retraité, percevant par ailleurs une pension très au-dessus de la moyenne, sortir d’un état de parlementaire avec 530.000 € dans sa poche ?
Devant la gravité de la situation économique, et puisque Di Rupo cherche désespérément des sous sans étrangler la poule aux œufs d’or, pourquoi ne pas créer une Commission chargée de remettre à plat les salaires et les libéralités de toutes sortes de nos représentants?
N’y aurait-il pas moyen d’économiser immédiatement des centaines de millions d’euros ?
Au moment où on limite les frais déclarés des usagers des voitures du privé, ne conviendrait-il pas de faire l’inventaire des plaisirs de la conduite de voitures entièrement gratuites depuis les garages de l’Etat ?
Grâce en soit rendue à Emily Hoyos d’avoir mis le doigt sur la plaie. C’est elle, si l’on se souvient bien, qui avait rechigné au départ de José Happart à sortir une pareille somme des caisses déjà à moitié vides de la Région, parce qu’il y avait droit ! D’où la fureur de Happart qui se voyait privé du pactole, alors que du haut de sa cupidité de petit cultivateur de pommes, il le désirait si ardemment, qu’il aurait été capable des pires excès à l’encontre des malheureux écologistes !
Il serait saint que l’électeur soit consulté et revoie tous les statuts et règlements qui entourent la nébuleuse des salaires et avantages de la représentation.
Il est inadmissible que ses gens soient dissociés de l’ascèse actuelle.
La controverse à l’encontre de Deleuze est indigne et montre bien les privilèges hors de saison que De Croo et ses pareils veulent défendre.
Qui parmi nos parlementaires wallons va jouer les Saint-Just derrière les Ecolos ou à côté d’eux ? C’est le moment pour nos hommes politiques de redorer leurs blasons ternis. Et ce serait au PS, le parti majoritaire en Wallonie de le faire en priorité, s’il n’était pas en des mains cupides.

9 mars 2012

Les législateurs caractériels.

Un beau geste.
Quelques mots avant l’article du jour, pour Emily Hoyos et Olivier Deleuze, nouveaux co-présidents d'Ecolo à qui je tire mon chapeau. Ils ont renoncé à leurs indemnités de départ du parlement wallon, 120.000 € pour l’une et 150.000 € pour l’autre.
Rappelez-vous la manière dont le socialiste José Happart a revendiqué ses indemnités de départ, 513.000 euros, qu’il a osé qualifier d’acquis sociaux !
La suppression de ce pactole trop généreux pour l’époque actuelle est, paraît-il, imminente. Il n’en demeure pas moins qu’ils y ont renoncé volontairement. Ce que le vorace du PS n’a pas eu l’élégance de faire.

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Des lois inutiles.
Les motifs qui ont prévalu à la censure du Conseil constitutionnel français de la loi pénalisant toute discussion sur le génocide des Arméniens par la Turquie n’ont pas été repris par les journaux belges et sont passés « comme une lettre à la poste » sans intéresser plus que ça le lecteur.
Eh bien ! la presse a eu tort.
Les attendus sont importants et sont aussi valables pour la Belgique.
Personne ne s’est aperçu que les partis en soutenant par des lois les ligues contre le racisme et l’antisémitisme (pourquoi faire un chapitre à part de l’antisémitisme ?) et bien d’autres ligues, certes honorables, ont ouvert dans l’histoire du Droit une nouvelle catégorie que l’on pourrait qualifier de « législation mémorielle ».
Cette législation nouvelle en démocratie a été abondamment illustrée dans le passé par des dictatures fasciste, communiste ou religieuse.
En démocratie, elle n’a pu se faire que sous le coup de l’émotion au sortir d’une guerre abominable dont l’horreur ultime fut les camps de concentration et le génocide voulu par les suppôts de l’hitlérisme à l’encontre du peuple juif.
Cette législation surtout voulue en Belgique par le parti socialiste, sous le couvert d‘une bonne intention, cachait la partie honteuse de ses principaux artisans, qui en même temps qu’ils prônaient par des lois, la pensée unique et le devoir de mémoire, abandonnaient leur électorat aux mains du capitalisme le plus sordide.
Que nous dit en réalité le Conseil constitutionnel français à propos de la loi sur le génocide arménien ?
Le principe d’égalité, celui de la séparation des pouvoirs, comme la liberté de recherche, la liberté d’expression et de communication, n’ont pas été respectés, par la loi.
Cette loi, disent encore les membres du conseil, outre anticonstitutionnelle était inutile et dangereuse.
Voilà qui clôt le débat au sujet du génocide arménien officialisé. Le Conseil ne nie pas les faits historiques avérés, il dit simplement que c’est un débat qui est personnel pour tout un chacun et qui n’intéresse pas le législateur.
Que n’en fait-on autant en Belgique avec tout le fatras des lois du genre qui n’ont que pour seul effet d’empêcher les gens de se faire une opinion par eux-mêmes et de rendre prudents les fascistes, les racistes et les antisémites, si bien que personne ne les connaît et qu’ils peuvent à loisir, sous cape, faire un travail insidieux.
Ces lois ostracisent la pensée réflexive au profit d’une pensée unique aussi pernicieuse que celle, jadis, propagandiste de la haine.
Bien sûr, les abrogations de ce qui encombre le code civil doivent être mal vues par des avocates comme Onkelinx et Milquet qui justifient par elles, leur manque d’activités dans les domaines sociaux.

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Que ceux qui ont la rage législative au cœur entendent au moins ce qu’en pense Gilles Bernheim, le grand rabbin de France « Les conséquences de l’intervention du législateur sont plus préjudiciables qu’utiles (1) ».
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1. A propos de la loi Gayssot de 1990 pénalisant la négation de l’extermination des juifs « N’oublions pas de penser la France », Stock éditeur.

8 mars 2012

Un socialisme de combat !

On assiste à du jamais vu dans l’espace politique : les socialistes au secours du système !
C’est qu’ils le prennent à cœur, le sauvetage du siècle. Désormais le capitalisme passe avant le reste du programme, Di Rupo a la conviction que c’est l’œuvre de sa vie.
Plus personne n’est pressé de recouper, faufiler, raccourcir, taillader la frontière langagière. On s’en fout des bourgmestres, et des Flamands pointus, et de Maingain. Ce qui compte, c’est trouver 2 milliards ! C’est dingue ! Si on ne les trouvait pas, le socialisme belge perdrait de sa crédibilité. Il serait responsable d’avoir aidé à la destruction du plus merveilleux rapport qualité prix pour les travailleurs que de mémoire de socialiste on ait jamais vu dans les maisons du peuple : la social-démocratie !
Si un malheur pareil arrivait, Di Rupo n’oserait plus serrer la main de Frau Merkel ! Il raserait les murs, la tête basse, le nœud pap aux ras des couilles. Sur les photos officielles, la honte le verrait plus petit que Sarkjozy.
Pour éviter au parti un pareil déshonneur, il vendrait au prix du bronze les bustes de Karl Marx qui trainent dans les greniers des anciens locaux ouvriers.
A force d’avoir joué aux fléchettes sur la cible constituée par une photo représentant les rescapés du Bois-du-Cazier, au bel étage du boulevard de l’Empereur – oh ! n’allez pas croire, plus par ignorance des événements que de la haine des travailleurs manuels - les collaborateurs du modeste n’ont plus l’attention suffisante pour trouver ces fichus 2 milliards dans les poches où traditionnellement ils vont les chercher. Le dernier qui s’est permis une réflexion sur les patrons a été viré. Ce n’est pas lorsque le chef veut sauver le capital, le moment d’inquiéter le patronat.
Charles Michel est tout miel. Que n’aurait-on dit, s’il avait été à la place d’Elio, de la solution libérale ! Il préfère laisser aller le PS à la castagne. Elio est rôdé. N’a-t-il pas déjà sauvé la dynastie ? Le pays ? Agrandi le territoire de Bart ? Juré aux banquiers qu’on rembourserait tout à leur place ?
Le petit Chastel, par-ci, le petit Chastel par-là… Ils ne se quittent plus, avec Elio.
Il y a de la mesure dans l’air. On sent que le capitalisme sera sauvé par la mère des batailles, l’esprit coopératif se réveille, mais c’est avec la FEB !
Les gros postes comme le train de vie de l’Etat avec les salaires des boursiers redevables de la libéralité des électeurs ne seront utilisés que si l’Europe n’est pas satisfaite, une mesure ultime si saigner à blanc les pauvres ne suffit pas.
Comme Mailleux, route du Condroz, Rupo s’y engage. Quitte à pousser un meuble devant la porte du 16 de la rue de la Loi, pour ne pas être dérangé avant la fumée blanche.
Evidemment, il y a la grosse affaire de la TVA. Les libéraux n’en veulent pas, ils font des mamours à leur future clientèle, celle qui en octobre sera dégoutée de voter socialiste. C’est dommage, Di Rupo aurait bien aimé relever d’un demi-point de TVA, par-ci, par-là. Quelqu’un lui a rappelé, avant que les socialistes ne soient gagnés par la fièvre capitaliste, d’anciens présidents du parti avaient stigmatisé cette TVA, la taxe insidieuse qui frappe du même taux les plus riches et les plus pauvres.
C’est pourtant la solution la plus simple au monde. Avec elle, Antoine conserverait intact le projet de son hyper stade de Louvain-la-Neuve, ce qui lui permettrait de se faire réélire dans la région sans problème et de faire un pied-de-nez à Demeyer !
Il y a bien la suppression de l’exonération de TVA dont bénéficient les avocats ; quoique cela ne fasse pas lourd, le malheur, c’est qu’ils sont tous avocat en Haut-lieu !
Les accises sur le tabac et l’alcool ? Quelqu’un a dit qu’on risquait de dégouter le citoyen de fumer et de boire, ce qui rapporte encore chaque année un gros paquet de biftons pour l’Etat.
Et puis, s’il ne reste plus que faire l’amour comme passe-temps bon marché, les familles risquent d’exploser, et il n’y a déjà pas de travail pour tout le monde.
Faut pas que le citoyen s’emmerde trop, sinon, il vote mal !

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Créer une CSG, « contribution sociale généralisée », comme en France qui consiste en un prélèvement à la source, de tous les revenus, du travail, du patrimoine et du capital, Elio est contre. Il a fait un bref calcul, il perdrait trop.
Encore raboter dans les intérêts notionnels, Taxer les plus-values sur actions, et un impôt sur la fortune, le Premier ne veut pas qu’on le prenne pour Leonid Brejnev.
Reste le saut d’index, le remaniement de celui-ci, la TVA malgré tout, la vente de ce qui reste d’immobilier de l’Etat, une taxe sur la prostitution, un Eros center contrôlé par les agents du fisc en tôliers, les jeux en ligne « Poker d’Etat », construction d’un quartier chic sur un lotissement massif du parc de Laeken, une zone franche à Mons, pour contrebalancer les restrictions....
Les grands moments sont à venir.
Non, le socialisme ne sera pas le fossoyeur du capitalisme, Eloi de San Valentino est formel : ce n’est pas parce que le parti s’est rallié sur le tard au libéralisme mondialisé, qu’il trahira la patrie du tout profit au tiroir-caisse !

7 mars 2012

Le fichier des honnêtes gens !

Le gouvernement Fillon vit ses derniers mois. Sarkozy n’est pas bien en selle pour le sprint d’avril. Ces deux éléments raccordés, les Français doivent se méfier des coups de poker de dernière minute.
Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, cherche désespérément des voix dans l’électorat de Marine Le Pen. Il a exhumé « le fichier des honnêtes gens ». Ne vous y fiez pas, c’est une bombe que la majorité UMP pourrait faire passer en dernière minute. Ce n’est pas un canular, c’est tout simplement l’assassinat de la liberté qui se résume en deux mots « tous fichés » !
On devrait se méfier des gens qui n’ont presque pas de lèvres, Guéant et Marine Le Pen sont dans le cas. Lorsqu’ils parlent, on dirait qu’ils décochent des flèches au curare entre leurs lèvres serrées, elle semble en vouloir à tout le monde, lui, tente d’atténuer l’effet désastreux par un sourire, pour convaincre. Mais, ce sourire, au lieu d’illuminer le visage de Guéant, en fait ressortir le côté hypocrite !
L’homme pourra se targuer d’avoir fait un grand pas dans le flicage de la population française.
Seul, Le Soir a écrit quelques lignes sur cette nouveauté. Connaissant le duo Di Rupo – Onkelinx, cela pourrait ranimer l’intérêt de nos deux compères pour la chose.
En résumé, voici ce qu’en écrivent les journaux français.
Assez ironiquement ce fichage est dénommé “protection de l’identité”. La proposition de loi a été adoptée le 1er février 2012, par l’Assemblée nationale. La nouvelle carte nationale d’identité – CNI – sera créée. Elle comportera des éléments d’identité et certaines données biométriques du détenteur ; ces données personnelles seront enregistrées dans une base de données nationale centralisée. Pour la première fois depuis la Libération, la France sera dotée d’un fichier général – un fichier des « honnêtes gens » – à la disposition de la police.
Par un amendement, le gouvernement impose un “lien fort” entre éléments d’identité et données biométriques d’une même personne – ce qui permettra, entre autres, l’identification d’un individu à partir de ses seules empreintes digitales. Le Sénat, partisan d’un “lien faible”, était opposé à cette possibilité mais, grâce à la majorité dont il dispose à l’Assemblée nationale, l’UMP est quasiment assurée que son choix l’emportera.
Cela signifie une base de données de 45 millions d’individus, ouverte à la police !
La démocratie n’est plus ce qu’elle était en Europe. On peut actuellement qualifier le glissement des régimes vers des oligarchies. Inutile que Kroll fasse un dessin pour illustrer ce que pourrait faire une police politique, de ce nouvel outil.
La première population vivant en France faisant l’objet d’un fichage administratif général a été celle des “nomades” – désignés par l’expression “gens du voyage”. La loi du 16 juillet 1912 a rendu obligatoire la détention d’un “carnet anthropométrique d’identité” pour tout nomade à partir de l’âge de 13 ans. Ce qui a facilité leur assignation à résidence et leur internement durant la période de l’occupation. En Belgique, sans user des mêmes termes, on dota les itinérants de la pratique du colportage d’un statut spécial au cours de la même période, dans un esprit à peu près identique.
Inutile de revenir sur le fichier des Juifs tenus par les administrations collabos (Fichier Tulard à Vichy) afin d’aider le Reich à la solution finale, en France, en Hollande et en Belgique.
Signe qui ne trompe pas, c’est l’actuel président, probablement battu dans moins de deux mois, qui était le ministre de l’intérieur en 2003, jetant les bases du projet de fichage généralisé.
La CNI française comportera une puce “régalienne” où seront stockées certaines informations d’identité – nom de famille, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, domicile ... – de son détenteur ainsi que des informations biométriques le concernant – empreintes digitales et photographie. Une seconde puce, optionnelle, est prévue qui pourra être utilisée pour des démarches administratives et des transactions commerciales – cet élément facultatif de la CNI ne sera pas abordé par la suite.
C’est aussi en gros le projet belge de la puce électronique.

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À terme, un service de l’administration rassemblera les données de chacun des 45 à 60 millions de titulaires français d’une carte d’identité.
Le Sénat français en a débattu le 21 février 2012. L’Assemblée nationale, qui a le dernier mot, a tranché définitivement le 29 février. Elle a suivi l’avis de la commission des lois.
Nos oligarques avancent à marche forcée vers un Etat fort, tant ils redoutent les futures colères du peuple, contre les restrictions voulues par l’Europe libérale.
En Belgique, Onkelinx qui craint le futur pour sa petite personne, quoique n’étant plus la ministre de la justice, a repris le couplet sur les armes à feu qui avait fait sa réputation de « Marine Le Pen de gauche ». La situation sur la carte à puce que l’Etat français met à jour doit probablement la faire bicher de contentement. Nul doute que le peureux Roublardo ne pourra que faire accélérer les choses chez nous, devant l’exemple français.
D’ici à ce qu’il se fasse bouffer par Big Brother lui-même, on aura eu le temps de se faire étiqueter pour faciliter la tâche d’une future police politique.

6 mars 2012

Pssss…

Le PS était en spectacle à Liège, afin d’annoncer les débuts de sa campagne pour les élections communales.
La claque bruxelloise renforcée des eunuques de la Fédération liégeoise, ainsi que quelques comiques en décentralisation de Mons et Charleroi ont frappé des cymbales et vendu des moulins à prière aux mille apparatchiks assemblés.
On est frappé par la discorde perpétuelle des socialistes des grandes villes. Le dernier scénario du centre multisports pour lequel Antoine, Di Rupo, Demeyer tirent chacun de leur côté afin de le construire dans leur ville, est l’illustration parfaire de la mésentente de ces cuistres moyenâgeux, alors qu’en tribune, ils s’aiment que c’en est émouvant.
Avoir un caïd au sommet est primordial pour une villette comme Mons, sans attrait particulier. Avant Di Rupo, c’était une bourgade avec deux pissotières et trois cafés. Elle va devenir la « capitale intellectuelle » de la Wallonie ! Tant mieux pour ses habitants ; mais que le PS ne vienne pas nous raconter des craques quant à la neutralité de ses chefs.
Alors, ce congrès ? Une mascarade supplémentaire pour camoufler deux impuissances : le libéralisme imbécile qui a séduit le parti et le paralyse au sommet et l’impossibilité des villes dominées par des obédiences différentes à se concerter pour un programme avant tout wallon.
Giet, faisant fonction d’Elio bis, s’est vanté de diriger la première puissance politique de Wallonie : 111 bourgmestres, 15 députés provinciaux, 450 échevins et plus de 100 présidents de CPAS, pas de quoi sauver le monde, mais de quoi se faire de la pépète par temps de brouillard.
Le contenu du programme est sans importance, les voix ne se conquièrent pas à l’argument, encore moins à la critique du système, les voix se conquièrent par la distribution des ballons pour les enfants, de la musique tonitruante pour couvrir toute forme d’intelligence et les promesses que la rigueur budgétaire empêchera de tenir.
La vie quotidienne des citoyens comme thème de campagne ne veut strictement rien dire. La façon légère et libérale avec laquelle ce parti tient les cordons du poêle d’un socialisme en voie de crémation, signifie clairement que ce parti se fout de ses électeurs.
Au lieu d’éteindre l’incendie, c’est le PS qui suscite les pulsions xénophobes en faisant des ouvertures à l’islamisme le plus obtus, sans maîtriser d’autre part la répression policière aveugle et les interpellations au faciès. Son action désordonnée n’a ni apaisé la population, ni contrarié une situation qui pourrait devenir explosive. Exemple, : la sottise de Demeyer "Ce serait une erreur de laisser le champ libre à la droite qui n'hésitera pas à s'en servir pour mettre nos bourgmestres en difficulté", laisse augurer une course à l’enchère répressive qui promet des joyeusetés matraquantes qui ne serviront qu’à exacerber les gens.
Nous sommes entrés dans un processus de dégénérescence démocratique dont ils sont les premiers acteurs. C’est l’impression de l’observateur devant ces oligarques, satisfaits d’eux-mêmes, qui affichent leurs réussites en bannissant toute attitude d’échec.
A croire qu’ils sont fiers de la situation actuelle et qu’ils n’ont rien à se reprocher !
C’est grave, aucun de ces pontes ne reconnaîtrait avoir changé de système politique, parce qu’ils vivent trop bien de l’équivoque sociale pour proposer autre chose.

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Ils comptent sur la pesanteur du Wallon « moyen » pour reconduire le beau monde de ce congrès dans les popotes communales, et les assemblées fédérales. Ils peuvent dire n’importe quoi, puisque le citoyen vote n’importe comment. Quand bien-même voterait-il de manière originale, les conditions dans lesquelles nous adhérons à l’Europe garantissent à elles seules un vote selon les désirs de l’Europe libérale. Autrement dit, une opinion majoritaire qui les contrarierait n’a plus aucune espèce d’importance, puisqu’elle entrerait en désaccord à ce qui était prévu en Haut-Lieu.
Que le citoyen vote socialiste ou libéral, c’est comme si, en médecine, la chaudepisse, la blennorragie et la gonorrhée avaient des significations différentes.
Dénoncer l’oligarchie actuelle apparaît de bon sens, l’opinion n’en est pas convaincue, le PS qui colle au plus près des statistiques, non plus !
Ils n’ont même pas abordé les phénomènes de domination économique, d’une violence extrême, dont nous sommes les victimes depuis 2008 !
Le pouvoir de l’argent est masqué par la bureaucratie PS qui voit la crise actuelle maîtrisée ! L’Allemagne de Merkel fait office de vitrine pour une propagande de la réussite, en nous cachant la misère qu’elle induit et que nous ne mesurerons que lorsque nous aurons été modelés à l’allemande par la FEB, les libéraux et les socialistes. Di Rupo s’y emploie.
Le reste se confond dans la soupe électoraliste de 2012. Relevons au passage des ouvertures de crèches plus souples, et ultime bouffonnerie : un "plan local des aînés" dans chaque commune, avec des jeux pour les seniors dans les homes et autres fleurons dans sa partie Fadila Laanan le plus infantilisant, comme si les Maisons du 3me Age n’existaient pas !
Comme disent les militants « une approche globale des enjeux globaux ! » à quoi on pourrait ajouter « et innombrables » pour achever le grotesque d’une journée grotesque.
Le 14 octobre, les pommes seront cuites. Vu l'ampleur des défis qui attendent notre pays, ce n’est ni le circus Roublardo, ni l’attraction foraine de Magic Michel dans sa cage MR qui changeront rien. Giet en auguste et le mage de San Valentino en pulcinella n’ajouteront que le dérisoire au pathétique.

5 mars 2012

La ligne Siegfried.

Siegfried Bracke l’affirme avec la force d’une certitude absolue, il y a autant de différence entre la N-VA et le VB qu’entre Bart De Wever et Olivier Maingain ! C’est-à-dire qu’ils sont d’accord sur tous les sujets, mais à l’envers. Par exemple, si Maingain remplaçait « francophone » par « néerlandophone » et vice-versa, il n’y aurait plus aucun problème.
En attendant ce grand jour, la polémique faite rage entre les deux partis flamingants.
Bart De Wever, ayant renoncé à avaler le CD&V, veut bien s’allier au VB, à condition de fondre le VB dans la N-VA, ce qui donnerait N-VAE, E pour Enzovoort.
Les grandes figures du mouvement ne sont pas d’accord, évidemment. Le Gros a quelque chose de mussolinien qui inquiète le VB, qui lui, est plutôt pour un anschluss pacifique : levée de barrière entre les deux partis et applaudissement par les jeunesses.
C’est le fauteuil du bourgmestre d’Anvers qui est en cause. Le Gros voudrait bien s’y asseoir. Ce n’est pas un divan pour s’y mettre à deux. Le Gros a beaucoup maigri ces temps-ci pour s’y glisser avec un autre, mais cela ferait jaser. D’autant qu’avec un large ceinturon et des objets contondants qui dépassent, Filip Dewinter aurait du mal à s’y caler.

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Bref, l’inconfort persiste et on en est là.
Les transfuges ont toujours été douloureux pour tous les partis. Un retournement de veste montre à l’envi que si l'on quitte un ponton pour mettre le pied sur un autre, c’est qu’on n’avait pas beaucoup de conviction. Les exemples sont nombreux de transfuges économiques, comme les déménagements de leaders en interne, et les opportunistes en externe.
La course à la gamelle fait aussi partie des joies de la démocratie élective.
Si comme on le craint chez les Belgicains, la N-VA va faire un malheur aux prochaines communales. Il ne reste plus aux VB qui veulent encore manger fin de l’année, de se donner au Gros. Siegfried leur promet la vie difficile, c’est toujours ainsi quand on change de boîte, les anciens vous regardent de travers en imaginant que vous êtes là pour prendre leur place.
La vingtaine de retournements de veste du VB au profit de la N-VA permet à Siegfried de monter le curseur.
Le coup fumeux le plus réussi du Gros fut d’accrocher à son char Karim Van Overmeire, considéré longtemps comme l’idéologue du VB, devenu membre de la N-VA.
En chef de file déçu, Filip Dewinter n’a pu s’empêcher d’aller se plaindre partout que si le VB avait été condamné pour racisme, c’était parce que Van Overmeire avait été un des co-auteurs du plan en 70 points du VB.
Ambiance !
Ça bouillonne aussi du côté de Leuven, des étudiants de la KUL seraient partant pour une nouvelle campagne à la tronçonneuse des institutions périphériques, Van Rompuy, de l'ex grand parti flamand miniaturisé, le CD&V, s’est fait réélire à l’Europe pour une dernière tranche bien beurrée de fiche salariale, en qualité de président du chose.
Il a compris que le nationalisme n’était bon que pour se procurer un emploi stable ailleurs, en prêchant tout le contraire de ce qui avait fait sa renommée en Belgique.
A quand une candidature du Gros pour le secrétariat des Nations Unies ?

4 mars 2012

Conclave : du bidet au bide

L’alcôve des Grands ne comporte ni bidet, ni miroir au plafond. Elle ne dispose que d’une grande table avec des fauteuils autour, sur une étagère une machine à café de type professionnel, avec une multitude de tasses et de soucoupes armoriées des armes de la Belgique et un grand pot de lait. Au mur, une grande photo du couple royal, elle, avec une sorte de chapeau mexicain, lui, en grande tenue de généralissime aviateur, l’air grave, certains diront sévère. Le décor : un drap de lit tendu, fait du blanc sur la photo, la virginité absolue du règne. C’est la chambre du conclave et son sobre décor.
C’est là qu’ils vont régler notre sort, sans vraiment se rendre compte, de la bénignité pour les uns et du poids terrible pour les autres que leurs décisions vont apporter dans la vie de ceux qui les ont élus.
Après avoir appris que les bas salaires en Belgique sont les plus taxés d’Europe, c’est sous cette « révélation » qui n’en est plus une depuis longtemps pour les socialistes, que le conclave budgétaire débutera dimanche après-midi. Auparavant, le prudentissime Elio Di Rupo aura sondé les cœurs et les esprits des vice-premiers ministres. Il aura eu également une réunion avec le ministre du Budget Olivier Chastel, le nouveau maître à penser du MR et le ruban bleu de l’orthodoxie en matière de finance, afin de faire un inventaire à la Prévert des fonds de tiroir de la Belgique méritante.
C’est donc deux milliards d’euros qu’il s’agit de trouver dans les poches de tout le monde, surtout dans celles qui sont déjà trouées par de précédents conclaves, pour limiter le déficit à 2,8 % du PIB.
On sent que ça va faire mal.
Quelle idée aussi de placer Chastel au Budget, un homme qui doit s’affirmer dans la cour des grands pros par quelque exploit digne d’un illustre conclaviste bien connu des banques, le dénommé Jean-Luc Dehaene de sinistre mémoire, recordman absolu de la mise sur la paille du plus grand nombre de contribuables en une fois, mais c’était pour entrer dans l’euro ! Depuis, ses émules ont fait mieux, mais en plus sournois.
Reynders remarqua Chastel, surnommé à Charleroi « Théodore l’Injuste », pour sa haine des petites gens. Ce qui plut aussi à monsignore qui était justement dans une série de bras de fer avec Van Cau, pour savoir qui des deux était le plus modeste.
Avec un homme de cette trempe, nul doute qu’on va avoir droit au tourniquet et à l’estrapade.
Nommé Sergent Inquisiteur, Chastel a fini le tour des popotes afin d’éplucher les budgets. Ce fut un échec, tant les ministres le prennent de haut et lui rabattent le caquet. Chastel n’est vraiment redoutable qu’auprès des gens qui ne savent pas se défendre. Au contraire, on rapporte que certains ministres ont réclamé de plus grosses bagnoles, histoire de lui faire savoir qu’on ne demande pas à ses pairs de se serrer la ceinture, sous peine de devoir serrer la sienne.

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Comme Di Roublardo adore les tables qu’elles soient rondes ou carrées, les dossiers à farde rouge et l’air d’avoir trop chaud en sortant de sa voiture en bras de chemise, malgré les grands froids que nous venons de traverser, preuve que le conditionnement d’air de sa grosse allemande marche à fond entre Mons et Bruxelles, le chef du gouvernement a classifié sa quête du Graal en plusieurs grands thèmes : les dépenses primaires, les recettes et la sécurité sociale. Sa secrétaire, une blonde sur le retour, tient un gros agenda à portée. Elle connaît tous les dossiers, avance des chiffres, dans le fond, c’est elle le premier ministre. Son mari la laisse des nuits entières en conclave avec son patron, parce qu’il sait qu’il est gay.
Samedi encore, aucun rapport ne lui avait été retourné. Les coups de gueule seront pour les compétences usurpées entre le fédéral et les régions. Non pas que Rudy Demotte ne veuille pas se gaver d’autorité supplémentaire, mais si le pognon reste à Bruxelles, comment Robespierre-le-Petit va-t-il payer les fonctionnaires attelés à de nouvelles tâches, sinon augmenter les additionnels et toutes les petites merdes qui font des égouts des finances régionales une grande et large rigole d’étrons !
L'Inspection des Finances a bien élaboré un inventaire de ses compétences et des budgets afférents. Elle a transmis au gouvernement une liste complète pour un montant total de 1,2 milliard d'euros. Laurette a déjà déclaré qu’il faudrait passer sur son corps pour établir certaines taxes supplémentaires et casser les index. Est-ce la perspective justement de passer là où elle exigerait que l’on passât pour réussir le tour de force, toujours est-il que cette perspective a dû en refroidir plus d’un. Elle envisage de se botoxer.
Après ce week-end de cauchemar, il faudra encore convoquer la conférence interministérielle. Tant que la grosse cavalerie des 6 partis ne sera pas de la garden-party en train de saluer l’exploit d’Eloi-le-Modeste une coupe de champagne à la main, les cloches ne pourront pas sonner, le conclave de dimanche n’est qu’un délicieux prélude !
Pour une fois, les fameux compromis à la belge ont du bon. Ils permettent quelques instants de bonheur supplémentaires et d’exclure un éjaculateur précoce comme Bart De Wever qui nous voyait déjà en caleçon à tenter de nous faire des sous à la vente de nos vêtements sur les marchés au puce, sous l’œil soupçonneux des agents du fisc.
Restez-en aux discussions, Messieurs de la gabelle argumentée, palabrez encore 451 jours, nous en reparlerons plus tard, après la révolution.

3 mars 2012

Romney ou Santorum ?

Obnubilés par la crise, nous voilà stupéfaits de l’incapacité du gouvernement à faire payer les responsables de la panne du système, les événements venus d’ailleurs s’empilent les uns sur les autres, et nous n’en extrayons que quelques nouvelles violentes ou apaisantes ; c’est à peine si nous jetons un regard sur la sarkozye et la préparation de l’électorat français à l’élection de Hollande ou la réélection de Sarkozy.
Et l’Amérique dans tout cela ?
Obama a disparu des grandes manchettes des journaux, depuis qu’il a déçu l’électeur belge de gauche et conforté celui de droite dans son incapacité de booster l’économie américaine pour un nouveau départ. On lit bien, de loin en loin, quelques lignes sur les caucus républicains, mais on a perdu pied dans la course à l’investiture d’un candidat républicain à la Maison Blanche. En fait de nouvelles de là-bas, on bute sur les commentaires enthousiastes de « The Artist » et la joie de Dujardin aux Oscar.
Les journaux ont pratiquement fait l’impasse sur la campagne présidentielle américaine.
Pourtant, il s’y passe des choses intéressantes et assez semblables à notre gestion embarrassée de la crise européenne, à bien des égards, proche de la nôtre.
Afin de rendre les choses plus familières, on pourrait imaginer un duel Bayrou, président démocrate des Etats-Unis (Hollande est trop à gauche pour les USA) et ses deux challengers républicains, Mitt Rommey, l’équivalent de Nicolas Sarkozy et Rick Santorum qu’incarnerait très bien Marine Le Pen, quoique du sexe opposé.
Les prétendants républicains sont nombreux et d’horizons variés. Je ne retiendrai que ces deux là. Ce sont les « clients » les plus sérieux pour la présidence.
On pouvait penser avant les premiers votes par les Etats, que cela aurait été une promenade de santé pour Rommey.

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Si les électeurs républicains ont tant de mal à sélectionner un candidat pour faire face à Barak Obama, le 6 novembre, c’est parce que Mitt Romney a beaucoup de mal à s'imposer dans une Amérique confrontée aux préoccupations économiques et sociales.
Au départ, Romney, grosses fortunes, belle gueule, marié à une blonde plantureuse était placé gagnant certain, dans une lutte avec une autre belle gueule, grosse fortune et femme oxygénée ; mais, et c’est la nouveauté de la crise, ses outsiders sont Newt Gingrich, financé par un milliardaire qui peut allonger en cash 100 millions de dollars pour la campagne, dont l’étoile vient de pâlir soudainement devant plus hyper conservateur que lui : Rick Santorum.
Alors là, c’est du concentré de Bush père et fils.
En gros, mort aux taxes, vivent les dividendes et point d’orgue final : l’Amérique a toujours raison d’aimer les plus riches. On voit que Rommey peine à conserver une faible avance dans la vague conservatrice en réaction au chômage galopant et à la désindustrialisation de l’Amérique dans ses points forts : l’automobile et la chimie (les textiles voilà longtemps que c’est fini). Même l’Etat du Michigan dont il est originaire n’a pas fait confiance à 100 % à Rommey, les 30 délégués de cet Etat ne vont pas en bloc au vainqueur mais, à égalité presque avec Santorum.
Voilà qui fait l’affaire d’Obama me direz-vous. Pas nécessairement, car ce qui se passe aux USA est révélateur de la désespérance des foules qui ne savent plus à quel parti se vouer, ni surtout à quelle conviction se rattacher.
Rommey n'arrive plus à convaincre un électorat en proie au chômage et à l'insécurité économique. Son passé de milliardaire lui colle à la peau. Leah Pisar (Les dieux sont-ils tombés sur la tête?) rapporte que « …la semaine dernière à Detroit, la capitale automobile du Michigan, qui souffre tant de la crise, il n'a rien trouvé de mieux à faire que d'énumérer le nombre de voitures américaines qu'il possède. Celui qui se voulait un bon patriote, n'a pas compris combien le fait de décrire les deux Cadillac qu'il a offertes à sa femme choquait ses auditeurs. »
Santorum, comme Marine Le Pen, fait feu de tout bois. Il plaît même aux plus démunis qui ne voient pas en lui le démagogue sans conviction bien arrêtée, mais celui qui va rendre confiance et refaire de l’Amérique le leader incontesté de l’économie mondiale. Bref, il promet tout ce qu’on veut, en échange des voix qu’il puise n’importe où. A y regarder de près, c’est le leader d’une Amérique qui croit toujours dur comme fer que la liberté de faire n’importe quoi pour devenir riche ne doit, en aucune façon, subir des empêchements de l’Etat et de la morale, quand elle se mêle de donner des leçons aux riches sur la nécessité d’aider les pauvres. Les pauvres sont même utiles, puisqu’ils montrent « l’état désolant de ceux qui ne travaillent pas ».
Les Républicains montrent de la résignation pour le candidat du pire. Ils ont le même embarras que les Européens face à l'économie qui marque le pas, à l'emploi, la croissance en panne et la dette colossale. Ils ressentent aussi une absence de programme dans le débat international, que va-t-on faire demain avec l’Iran, et comment les USA comptent-ils finir la guerre en Afghanistan ? Bref, aucun débat de fond, un peu à la manière dont Di Rupo est venu à bout en Belgique de 541 jours de tergiversations, sans que l’on sache vers quelle société nous allons.
Le fameux Super Tuesday du 6 mars nous en dira un peu plus sur ces élections entre républicains, avec ses 10 primaires simultanées.

2 mars 2012

Tonton, dessine-moi un voyou ?

Ces ministres au service de tout le monde mais qui n’écoutent personne, sont tellement peu sensibles aux autres, tellement en-dehors de la réalité sociale, qu’ils ne peuvent qu’être comparés à des voyous de bas étages, dont ils ont cru malin en faire une spécialité des quartiers où mijote la misère !
Le voyou n’a pas que des baskets aux pieds, un jan délavé et un tee-shirt avec les fesses d’une vedette du hard imprimées dessus. Un voyou, c’est aussi un mec qui sort d’une grosse bagnole en chemise, rentrant ostensiblement le bras dans une manche du veston qu’il endosse, tandis que ceux qui l’attendent comme le messie, au lieu d’appeler police secours, sourient jusqu’à leurs amygdales.
Un voyou, c’est quelqu’un de malin qui marche sur un trottoir et qui règle son pas pour se planter devant une caméra de TV, au moment où le prédécesseur a fini son interview. Pas plus que l’autre, il ne dira le fond de sa pensée, ni comment il va se faire un cacheton supplémentaire extra-parlementaire.
Un voyou n’a pas qu’une seule ambition. C’est une passion qui se renouvelle en permanence, trouvant de nouveaux objets à son désir jamais assouvi.
Il serait étonnant, qu’ils n’aient pas le vice de l’argent chevillé au corps, en concurrence avec les petits dealers et les violents de la cause intégriste. Sans compter d’autres séquelles d’un vice qui n’est pas à portée des médiocres de banlieue. Ça aide souvent pour compliquer les saloperies et en faire d’authentiques œuvres d’art, d’être dans le milieu par la bande des Tontons du suffrage universel.
Les échauffés à la vue de ces grands voyous se prosternent. Ils ont devant eux un siècle et demi de tradition bourgeoise dans la crapulerie élégante. Deux ou trois générations d’impunité, ça donne confiance.
Nos observateurs salariés oublient que la vie publique exclut le silence quand la vie privée dépeint mieux le voyou, que l’éclairage d’un clan.
On n’ose imaginer un DSK devenu président de la république, poursuivant les femmes de chambre de l’Elysée ou recevant Dodo-la-Saumure après un conseil des ministres. C’est pourtant ce qui aurait pu se passer, si DSK ne s’était lâché sur une employée noire du Sofitel à NY, parce qu’elle avait de gros seins, quelques semaines avant d’être plébiscité par ses pairs du parti socialiste !
La presse anglaise sait y mettre la sauce, quand elle tient un scoop. Ce populisme qui fait vendre est souvent du plus mauvais goût. Les mystères qui ont entouré les fins de Pompidou et Mitterrand, la thrombose de Chirac, la fille cachée de Mitterrand (à ce propos la fille « cachée » d’Albert II est du même ordre), tout cela perçu, et tu, pendant longtemps, ce n’est pas du populisme, c’est de la lâcheté !
Est-on sérieux quand on l’est trop ?

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Quel est le juste milieu entre propager des infamies et montrer quelqu’un qui peut faire un tort immense à une collectivité et dont on ne sait pas, s’il peut résister à ses passions ?
Si en France, on est passablement réservé sur la moralité des personnages politiques, en Belgique, on est tétanisé au point qu’à partir d’un certain niveau, tout devient secret d’Etat.
Je l’ai déjà écrit, mais j’aime bien cette formule « tout ce qui est excessif est insignifiant, mais tout ce qui est insignifiant, n’est pas toujours excessif ». Hélas nous baignons dans l’insignifiance.
En lieu et place d’un gouvernement efficace, on dévie l’attention des gens sur une sécurité en tout genre, qui a un mérite : celui d’éviter de parler des vrais sujets.
La moitié des Belges deviendrait la victime de l’autre moitié !
Thèmes favoris : les armes et leur trafic, le port du casque bientôt obligatoire pour les cyclistes et pour l’année prochaine interdiction de rouler l’hiver sans pneus neige, caméras à tous les coins de rue et augmentation des tarifs des amendes pour stationnement interdit, avec paiement immédiat, sans possibilité de se défendre.
Avec ça, on espère vaincre la crise, augmenter le nombre d’emplois et réélire les voyous qui jonglent avec les comptes de la Nation et qui espèrent en garder suffisamment sur le côté pour leurs vieux jours.

1 mars 2012

Si on passait aux conneries joyeuses ?

On est tous à écouter les conneries venues d’en-haut, comme si elles étaient des révélations divines ; tandis que l’on attribue aux conneries d’en bas tout le populisme démagogique du monde, la somme des inconséquences concentrée sur la tête des farfelus venus du ruisseau.
Tout ça, parce que le discours de la connerie des sous-sols est mal torché, lapidairement exposé et inexploitable par les médias, en raison du manque de notoriété des sous-hommes élucubrant (le minimum de crédibilité étant le diplôme en droit dans la Belgique démocratique) et surtout, ô surtout, parce que ce discours est de loin bien plus sincère que l’autre !
Connerie pour connerie, mes préférences vont aux conneries d’en bas, pour une multitude de raisons. Elles tiennent au désintéressement de ses propagateurs. Et puis, celles d’en-haut, on voit le résultat : c’est un désastre !
C’est une question de bon sens. Pourquoi devrais-je croire ceux qui défendent un monde aussi moche, si j’en crois mes yeux et mon expérience ? N’en sont-ils pas les créateurs, par délégation ? Ne nous le présentent-ils pas sous des dehors qui nous le rendent suspect ?
Qui ne les voit en train de contempler les plans et les projets épars à leurs pieds, échappés de leurs mains, tout en ne perdant pas de temps à nous présenter un pot de colle, pour réparer ce qu’ils ont gâchés ? Enfin, ils nous accusent de maladresse, en oubliant la leur !
On connaît l’antienne : responsable, mais pas coupable ! D’autres l’ont déjà fait ailleurs, pour le sang contaminé. La crise, ils ne l’ont pas voulue ! C’est vite dit. Les voilà non-coupables absolus, même de n’avoir rien prévu et de s’être laissés avoir par l’Europe et la mondialisation !
Un comble ! Mais alors, nos illustres servent à quoi, au juste ?
Ce n’était pas la gloire lors des Trente Glorieuses, mais à côté du capitalisme toujours insatiable, le public avait construit des formes de répartition qui tendaient vers l’équité. Dans sa forme « adoucie» de la société d’alors, le socialisme, genre « libéral », était crédible. Des garde-fous empêchaient la liberté du commerce de manger la liberté du citoyen. On espérait beaucoup à l’orée du troisième millénaire.
De ce progrès incontestable, que reste-t-il ?
Rien !
On pourrait même dire que non seulement il ne reste rien, mais, qu’en plus, nous stagnons dans une médiocrité inconnue jusque là. Nous avons emprunté aux banquiers, à ceux-là même autour desquels nous avions établi des barrières de sécurité ! Comme si ces avides n’allaient pas devenir les voyous qui nous menacent de l’huissier aujourd’hui !

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L’erreur fatale fut de baisser la garde et d’accorder notre confiance aux déconneurs officiels, qui déconnaient déjà en 1990, vis-à-vis desquels nous ne nous sommes pas assez méfiés et qui se fichaient de nous, au point qu’ils allaient nous avoir jusqu’au trognon.
Et ce sont ces mêmes déconneurs ou leurs successeurs – après avoir tout raté – qui prétendent rester nos timoniers, qui nous donnent des leçons, jusqu’à nous menacer si nous n’obtempérons pas aux recettes qu’ils prodiguent du haut de leur non-savoir, de restrictions à la mesure de celles qui accablent les pauvres gens de Grèce !
C’est qu’ils ont la cote. On ne voit qu’eux. Les médias usent les poils de dix brosses à reluire par jour sur leur demi-saison. Leur martingale a été baptisée imparable. Elle porte un nom : la mondialisation.
Après avoir été endormi eux-mêmes par des petits fumiers, du genre d’Alain Minc qui n’avaient pas de métaphores assez grandioses pour injecter dans nos veines cette merde qu’ils avaient baptisées « mondialisation heureuse », ils ont fini par être intoxiqués de leurs propres saloperies.
Devant un tel désastre qu’il n’est plus possible de défendre sans passer pour un vendu, ils jouent la carte de la fatalité. La pente descendue, plus personne n’est capable de la remonter. Il faut la subir. Se donner d’autres objectifs, biaiser en quelque sorte, pour faire le tour du tas d’immondices, pour rebondir de l’autre côté du monceau de ruines.
Voilà le programme des déconneurs qui portent le label de l’Europe et aussi celui du gouvernement Di Rupo, nécessairement.
Comme des veaux qui attendent l’abattoir en paissant dans la prairie juste devant le site d’abattage, nous nous soumettons à l’arbitrage de répartition de ces près de deux milliards d’argent à trouver. Le petit Chastel en frétille à l’avance. Il doit bander, quand on l’interroge sur les douleurs qu’il voit s’abattre sur nos graisses.
Tous les déconneurs patentés, révérés, sont là autour du chef. Il n’en manque pas un et une. Le vieux Narcisse en pap gris perle est l’image du pater protégeant les siens.
Est-ce que ce n’est pas bientôt fini les conneries d’en haut, les vaselines médiatiques et le rassemblement des enculeurs de mouche ?
Si on se payait un peu de bon temps en ouvrant l’oreille aux conneries d’en bas ?
Pour ce qu’on a à perdre… Au moins, on retrouverait ce qui nous manque le plus, une bonne humeur que nous perdîmes définitivement décembre 2008.