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Triste ou gai ?

Certains jours, on a du mal à se faire plaisir, parce qu’on a le sentiment que cela ne se fait pas et que les autres vont vous en vouloir.
De deux qui sont dans une situation merdique identique, l’un est gai et l’autre triste ! A choisir, mes préférences vont à celui qui est gai.
Quand on a du plaisir pour raison personnelle, il vaut mieux se taire dans certains cas. On culpabilise ceux qui n’en ont pas. Alors, pour se venger, ils traitent les épicuriens et les fatalistes de salauds.
Les natures tristes se donnent des airs d’adoration de la souffrance. Cela fait penser à Jean-Paul II qui exhibait la sienne comme un étendard. Si on reconnaît le bon chrétien à la voix chevrotante, il l’était à un point qu’on s’est attendu au pire tout de suite, sauf qu’il en a découragé plus d’un d’être gais, encore quelques années après sa mort.
On se demande souvent si les tristes ne sont pas avant tout des emmerdeurs.
La morale chrétienne n’est pas tellement pour la vertu, que contre le plaisir. Si la vertu consiste à se donner un genre, une pute qui en a beaucoup, doit être bien vertueuse.
La deuxième fois est toujours meilleure que la première. L’entraînement au plaisir qualifie de « douce habitude » le plaisir accompli.
Le chagrin éternel est un mensonge. Jules Renard a soupiré dans son Journal « J’ai plus d’une fois essayé d’être triste un jour entier. Je n’ai pas pu. Pas même ça… ».
Un Etat qui n’a pas compris qu’il faut accéder à la volonté des gens et leur donner ce qui leur fait plaisir, est un Etat qui ne respecte pas les vœux du plus grand nombre.
C’est pourquoi l’austérité qui veut que tout le monde fasse la gueule est une étape non pas au redressement, mais à un processus décadent conduisant à la tristesse absolue. Moments très dangereux pour ceux qui restent gais, tant on les soupçonne de cacher l’argent qu’ils ont nécessairement volé, puisqu’en travaillant de la même manière qu’au temps de la prospérité, la plupart des gens se retrouvent pauvres et tristes !
Tout gouvernement qui remplace un plaisir par une obligation est un gouvernement fragile.
Je ne dis pas que c’est agréable de payer des impôts. Mais tout impôt ancien devient à la longue acceptable. On finit par l’oublier. Ce sont les aggravations liées à cet impôt qui le font devenir insupportable, non pas que la charge supplémentaire soit excessive, mais bien parce qu’elle nous rappelle qu’il existe.
Or, ce gouvernement aura beau déléguer ses prêtresses du nécessaire effort, l’accumulation des tristesses nous conduit à le détester. Di Roublardo devrait savoir qu’il faut savoir alterner gaité et tristesse, que le dosage des deux est l’essentiel de la politique. On avait fini par être heureux sans gouvernement. 541 jours sans, il ne se passait rien. C’est tout ce que l’on souhaitait pour être heureux. La comédie du gros Bart devenu maigre et du maigre Elio en train de grossir était désopilante. Ils se complétaient bien ces deux là. C’était le bon temps…
Ils n’ont été bons qu’en dehors du tournage. 541 jours de préparation, c’est trop court !
Le film sorti, on ne donnerait pas l’Oscar, ni même un César à aucun de nos artistes.
La lente maturation d’un an et demi, n’a donné qu’un navet !

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Les gens aiment faire plaisir, autant qu’ils aiment qu’on le leur fasse de la même manière. La gentillesse s’use à force de donner et de ne jamais rien recevoir, tant il est vrai que les ministres gardent tout depuis longtemps et ostensiblement et qu’on finit par se lasser de voir l’argent emprunter toujours un sens unique.
Encore, s’ils en faisaient un bon usage qui nous ferait plaisir ! Ils pourraient même le dilapider sans que nous y trouvions à redire. Ce serait comme au sortir d’un bon spectacle, quand on en a eu pour son argent. On ne le regrette pas.
Un instant agréable, un moment drôle, quand la pièce est finie, si l’on ne s’en souvient pas, c’est qu’il n’y en a pas eu.
Les ministres sont bâtis de la même matière que les patrons, ils ne nous laissent user des choses que lorsqu’elles ne nous font plus plaisir. C’est l’heure supplémentaire qui nous irait bien pour combler une dette qu’on nous refuse, pour nous enjoindre de rester après l’heure afin de sortir un travail urgent, alors que le nôtre était un rendez-vous galant « à ne pas manquer ».
Comment voulez-vous que votre partenaire « vous appartienne », si vous ne vous appartenez pas !
A croire que nos brefs instants de bonheur, ils ne les supportent pas. Ils ne les devinent que pour les contrarier !
On est parti pour le deuil national, la minute de silence. Justifié ou non, c’est bien la première fois qu’on y procède pour un accident de la route, même si c’est un drame épouvantable.
C’est une grande première. Recueilli, on ne la ramène pas.
Si vous dites « Pas plus tard qu’il y a huit jours, Bachar a fait tirer au canon sur la ville de Oms, dans Baba Amro, un quartier populaire, beaucoup d’enfants ont péri. », on vous dira que ce n’est pas la même chose, qu’on ne voit pas le rapport, qu’ils ne sont pas des nôtres.
Pour moi, oui ! mais mon chagrin comme pour celui-ci, je ne le montre pas. J’ai peur de me mettre en colère et la colère ne sert à rien.
Alors, où est-il le rapport ? Peut-être bien qu’il est dans le rôle linguistique et que Di Rupo ne veut pas donner l’occasion à De Wever de se répandre dans la presse pour fustiger l’indifférence du gouvernement ?
Comment faire bande à part sans faire grise mine, quand on n’est pas doué pour le plaisir solitaire ? On pense au prisonnier qui n’a que la page du magazine où Joëlle Milquet pose en petite tenue, pour se masturber.
C’est d’un triste !

Commentaires

Comment comprendre le charabia de Richard III et le rapport avec Joëlle en petite tenue pour se masturber.
La seule satisfaction est le modèle et ses fesses agréables à regarder.

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