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Le fichier des honnêtes gens !

Le gouvernement Fillon vit ses derniers mois. Sarkozy n’est pas bien en selle pour le sprint d’avril. Ces deux éléments raccordés, les Français doivent se méfier des coups de poker de dernière minute.
Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, cherche désespérément des voix dans l’électorat de Marine Le Pen. Il a exhumé « le fichier des honnêtes gens ». Ne vous y fiez pas, c’est une bombe que la majorité UMP pourrait faire passer en dernière minute. Ce n’est pas un canular, c’est tout simplement l’assassinat de la liberté qui se résume en deux mots « tous fichés » !
On devrait se méfier des gens qui n’ont presque pas de lèvres, Guéant et Marine Le Pen sont dans le cas. Lorsqu’ils parlent, on dirait qu’ils décochent des flèches au curare entre leurs lèvres serrées, elle semble en vouloir à tout le monde, lui, tente d’atténuer l’effet désastreux par un sourire, pour convaincre. Mais, ce sourire, au lieu d’illuminer le visage de Guéant, en fait ressortir le côté hypocrite !
L’homme pourra se targuer d’avoir fait un grand pas dans le flicage de la population française.
Seul, Le Soir a écrit quelques lignes sur cette nouveauté. Connaissant le duo Di Rupo – Onkelinx, cela pourrait ranimer l’intérêt de nos deux compères pour la chose.
En résumé, voici ce qu’en écrivent les journaux français.
Assez ironiquement ce fichage est dénommé “protection de l’identité”. La proposition de loi a été adoptée le 1er février 2012, par l’Assemblée nationale. La nouvelle carte nationale d’identité – CNI – sera créée. Elle comportera des éléments d’identité et certaines données biométriques du détenteur ; ces données personnelles seront enregistrées dans une base de données nationale centralisée. Pour la première fois depuis la Libération, la France sera dotée d’un fichier général – un fichier des « honnêtes gens » – à la disposition de la police.
Par un amendement, le gouvernement impose un “lien fort” entre éléments d’identité et données biométriques d’une même personne – ce qui permettra, entre autres, l’identification d’un individu à partir de ses seules empreintes digitales. Le Sénat, partisan d’un “lien faible”, était opposé à cette possibilité mais, grâce à la majorité dont il dispose à l’Assemblée nationale, l’UMP est quasiment assurée que son choix l’emportera.
Cela signifie une base de données de 45 millions d’individus, ouverte à la police !
La démocratie n’est plus ce qu’elle était en Europe. On peut actuellement qualifier le glissement des régimes vers des oligarchies. Inutile que Kroll fasse un dessin pour illustrer ce que pourrait faire une police politique, de ce nouvel outil.
La première population vivant en France faisant l’objet d’un fichage administratif général a été celle des “nomades” – désignés par l’expression “gens du voyage”. La loi du 16 juillet 1912 a rendu obligatoire la détention d’un “carnet anthropométrique d’identité” pour tout nomade à partir de l’âge de 13 ans. Ce qui a facilité leur assignation à résidence et leur internement durant la période de l’occupation. En Belgique, sans user des mêmes termes, on dota les itinérants de la pratique du colportage d’un statut spécial au cours de la même période, dans un esprit à peu près identique.
Inutile de revenir sur le fichier des Juifs tenus par les administrations collabos (Fichier Tulard à Vichy) afin d’aider le Reich à la solution finale, en France, en Hollande et en Belgique.
Signe qui ne trompe pas, c’est l’actuel président, probablement battu dans moins de deux mois, qui était le ministre de l’intérieur en 2003, jetant les bases du projet de fichage généralisé.
La CNI française comportera une puce “régalienne” où seront stockées certaines informations d’identité – nom de famille, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, domicile ... – de son détenteur ainsi que des informations biométriques le concernant – empreintes digitales et photographie. Une seconde puce, optionnelle, est prévue qui pourra être utilisée pour des démarches administratives et des transactions commerciales – cet élément facultatif de la CNI ne sera pas abordé par la suite.
C’est aussi en gros le projet belge de la puce électronique.

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À terme, un service de l’administration rassemblera les données de chacun des 45 à 60 millions de titulaires français d’une carte d’identité.
Le Sénat français en a débattu le 21 février 2012. L’Assemblée nationale, qui a le dernier mot, a tranché définitivement le 29 février. Elle a suivi l’avis de la commission des lois.
Nos oligarques avancent à marche forcée vers un Etat fort, tant ils redoutent les futures colères du peuple, contre les restrictions voulues par l’Europe libérale.
En Belgique, Onkelinx qui craint le futur pour sa petite personne, quoique n’étant plus la ministre de la justice, a repris le couplet sur les armes à feu qui avait fait sa réputation de « Marine Le Pen de gauche ». La situation sur la carte à puce que l’Etat français met à jour doit probablement la faire bicher de contentement. Nul doute que le peureux Roublardo ne pourra que faire accélérer les choses chez nous, devant l’exemple français.
D’ici à ce qu’il se fasse bouffer par Big Brother lui-même, on aura eu le temps de se faire étiqueter pour faciliter la tâche d’une future police politique.

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