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Conclave : du bidet au bide

L’alcôve des Grands ne comporte ni bidet, ni miroir au plafond. Elle ne dispose que d’une grande table avec des fauteuils autour, sur une étagère une machine à café de type professionnel, avec une multitude de tasses et de soucoupes armoriées des armes de la Belgique et un grand pot de lait. Au mur, une grande photo du couple royal, elle, avec une sorte de chapeau mexicain, lui, en grande tenue de généralissime aviateur, l’air grave, certains diront sévère. Le décor : un drap de lit tendu, fait du blanc sur la photo, la virginité absolue du règne. C’est la chambre du conclave et son sobre décor.
C’est là qu’ils vont régler notre sort, sans vraiment se rendre compte, de la bénignité pour les uns et du poids terrible pour les autres que leurs décisions vont apporter dans la vie de ceux qui les ont élus.
Après avoir appris que les bas salaires en Belgique sont les plus taxés d’Europe, c’est sous cette « révélation » qui n’en est plus une depuis longtemps pour les socialistes, que le conclave budgétaire débutera dimanche après-midi. Auparavant, le prudentissime Elio Di Rupo aura sondé les cœurs et les esprits des vice-premiers ministres. Il aura eu également une réunion avec le ministre du Budget Olivier Chastel, le nouveau maître à penser du MR et le ruban bleu de l’orthodoxie en matière de finance, afin de faire un inventaire à la Prévert des fonds de tiroir de la Belgique méritante.
C’est donc deux milliards d’euros qu’il s’agit de trouver dans les poches de tout le monde, surtout dans celles qui sont déjà trouées par de précédents conclaves, pour limiter le déficit à 2,8 % du PIB.
On sent que ça va faire mal.
Quelle idée aussi de placer Chastel au Budget, un homme qui doit s’affirmer dans la cour des grands pros par quelque exploit digne d’un illustre conclaviste bien connu des banques, le dénommé Jean-Luc Dehaene de sinistre mémoire, recordman absolu de la mise sur la paille du plus grand nombre de contribuables en une fois, mais c’était pour entrer dans l’euro ! Depuis, ses émules ont fait mieux, mais en plus sournois.
Reynders remarqua Chastel, surnommé à Charleroi « Théodore l’Injuste », pour sa haine des petites gens. Ce qui plut aussi à monsignore qui était justement dans une série de bras de fer avec Van Cau, pour savoir qui des deux était le plus modeste.
Avec un homme de cette trempe, nul doute qu’on va avoir droit au tourniquet et à l’estrapade.
Nommé Sergent Inquisiteur, Chastel a fini le tour des popotes afin d’éplucher les budgets. Ce fut un échec, tant les ministres le prennent de haut et lui rabattent le caquet. Chastel n’est vraiment redoutable qu’auprès des gens qui ne savent pas se défendre. Au contraire, on rapporte que certains ministres ont réclamé de plus grosses bagnoles, histoire de lui faire savoir qu’on ne demande pas à ses pairs de se serrer la ceinture, sous peine de devoir serrer la sienne.

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Comme Di Roublardo adore les tables qu’elles soient rondes ou carrées, les dossiers à farde rouge et l’air d’avoir trop chaud en sortant de sa voiture en bras de chemise, malgré les grands froids que nous venons de traverser, preuve que le conditionnement d’air de sa grosse allemande marche à fond entre Mons et Bruxelles, le chef du gouvernement a classifié sa quête du Graal en plusieurs grands thèmes : les dépenses primaires, les recettes et la sécurité sociale. Sa secrétaire, une blonde sur le retour, tient un gros agenda à portée. Elle connaît tous les dossiers, avance des chiffres, dans le fond, c’est elle le premier ministre. Son mari la laisse des nuits entières en conclave avec son patron, parce qu’il sait qu’il est gay.
Samedi encore, aucun rapport ne lui avait été retourné. Les coups de gueule seront pour les compétences usurpées entre le fédéral et les régions. Non pas que Rudy Demotte ne veuille pas se gaver d’autorité supplémentaire, mais si le pognon reste à Bruxelles, comment Robespierre-le-Petit va-t-il payer les fonctionnaires attelés à de nouvelles tâches, sinon augmenter les additionnels et toutes les petites merdes qui font des égouts des finances régionales une grande et large rigole d’étrons !
L'Inspection des Finances a bien élaboré un inventaire de ses compétences et des budgets afférents. Elle a transmis au gouvernement une liste complète pour un montant total de 1,2 milliard d'euros. Laurette a déjà déclaré qu’il faudrait passer sur son corps pour établir certaines taxes supplémentaires et casser les index. Est-ce la perspective justement de passer là où elle exigerait que l’on passât pour réussir le tour de force, toujours est-il que cette perspective a dû en refroidir plus d’un. Elle envisage de se botoxer.
Après ce week-end de cauchemar, il faudra encore convoquer la conférence interministérielle. Tant que la grosse cavalerie des 6 partis ne sera pas de la garden-party en train de saluer l’exploit d’Eloi-le-Modeste une coupe de champagne à la main, les cloches ne pourront pas sonner, le conclave de dimanche n’est qu’un délicieux prélude !
Pour une fois, les fameux compromis à la belge ont du bon. Ils permettent quelques instants de bonheur supplémentaires et d’exclure un éjaculateur précoce comme Bart De Wever qui nous voyait déjà en caleçon à tenter de nous faire des sous à la vente de nos vêtements sur les marchés au puce, sous l’œil soupçonneux des agents du fisc.
Restez-en aux discussions, Messieurs de la gabelle argumentée, palabrez encore 451 jours, nous en reparlerons plus tard, après la révolution.

Commentaires

Si la Flandre vote NVA aux communales, ça va bouger. Il ne faut rien espérer des wallons, ils sont sous contrôle.

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