« Un coup de pied aux cultes. | Accueil | Sarko n’est pas fini ! »

Retour à la politique.

Après les émotions, il faut bien qu’on revienne à la politique !
Le Gros – plus si gros – baisse dans les sondages en Flandre, mais il reste le « heilig hart » de la N-VA. Par contre le flot montant nationaliste persiste et la N-VA, si elle continue à être en bonne santé, sera bientôt incontournable.
C’est ce que se disent le VD&V et l’Open-VLD. Les élections communales verront sans doute la fin du “cordon sanitaire” imposé aux partis flamands, qui isolait le Vlaams Belang.
Un parti fréquentable est un parti dont on ne peut se passer pour faire une majorité. Et c’est pour cela que la formation de Di Rupo tremblote sur des jambes maigrichonnes, car si en 2014, la N-VA frise la majorité et qu’un simple apport du Vlaams Belang suffit à ce parti pour l’obtenir, c’en est fini de la Belgique fédérale. Aux législatives suivantes, on passera à la Belgique confédérale.
Fédéré ou confédéré, ce n’est pas du tout la même chose.
Dans le premier cas, l’Etat central subsiste avec une autonomie plus ou moins contrôlée des Régions. Dans le second, la souveraineté appartient exclusivement (ou principalement) aux entités qui composent l'ensemble. Il n’y a plus de lien que volontaire. La solidarité n’est donc plus une exigence, mais un geste de bonne volonté.
Dans le cas de la Belgique, la royauté, l’armée, la justice, la représentation extérieure, la sécurité sociale et le régime des pensions pourraient sensiblement changer, voire disparaître dans ce qui subsisterait en commun.
Cette perspective fragilise déjà le poste de premier ministre et classe le gouvernement actuel dans les manuels de l’histoire, comme le dernier gouvernement belge.

342_n0.jpg

Le “cordon sanitaire” a empêché toute réforme de l’Etat vers le confédéral. Désigner les séparatistes comme “racistes” permettait de parader avec bonne conscience en criant bien haut que la Belgique fédérée est un exemple à suivre dans la lutte contre le racisme. Bien entendu la NVA et surtout le Vlaams Belang ont leur pesant de racistes dans leurs rangs. En Wallonie et à Bruxelles, on a fait en sorte de faire croire à la population francophone que seuls les Flamands de droite étaient racistes. En vérité, le brouillage vient des lois sur la question de conscience et il est vrai que la Wallonie et Bruxelles ont leur content de racistes aussi.
L’autonomie que souhaite la Flandre a d’autres leviers que le racisme, même si ce dernier y joue son rôle. C’est une des tromperies du PS en Wallonie que d’avoir braqué l’opinion des francophones sur le racisme flamand.
Cette manœuvre subsiste encore au moment où des négociations sans parti-pris seraient souhaitables entre le PS et la N-VA sur le destin de la Belgique.
La position de Di Rupo au fédéral complique davantage la possibilité du dialogue.
Les Wallons croient de moins en moins à la Belgique, quoique les médias viennent à la rescousse des unitaristes fédérés en faisant des tonnes sur le rôle de la famille royale et la représentation extérieure de nos élites.
Cet univers ancien qui bascule sans le PS a, de par l’effacement du socialisme dans la guerre économique, une autre et redoutable perspective : celle d’abandonner au libéralisme classique le soin de déterminer une politique économique.
Le PS n’a plus aucune crédibilité auprès des syndicats et du monde du travail. Di Rupo pratique une politique libérale trop proche du MR pour impulser un courant nouveau face aux partenaires flamands et surtout face à l’Europe.
Ce gouvernement est donc mal placé pour défendre la position du monde du travail devant les pouvoirs de l’argent. Nous manquons cruellement d’un parti de gauche. L’électeur déboussolé ne peut plus compter sur un grand parti pour se dire représenté et, le cas échéant, l’influencer.
On assiste à un effritement du PS et ceux qui partent ne savent où aller. Certains iront jusqu’à voter pour le MR ou pire pour le Front !
2014 pour voir clair et se ressaisir, c’est tout juste, peut-être trop tard.

Commentaires

"Nous manquons cruellement d'un parti de gauche" . Vous oubliez le parti des travailleurs où vous l'occultez, ce qui est à peu près la même chose et pourtant il grignote des voix, certes ce n'est pas le tsunami à la JL Mélenchon, mais il ne faut pas les mépriser, ils sont pour ce qui me concerne, la vraie force de gauche, au même titre que le Front de Gauche en France et vous le savez mieux que moi, le monde ne sait pas fait en un jour..

Poster un commentaire