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Sarko n’est pas fini !

C’est une des spécialités de Sarkozy : il fait des confidences à des journalistes sous le sceau du secret, prétextant qu’il a beaucoup d’estime pour ses interlocuteurs, ainsi, il est sûr que ce qu’il susurre sera dans toutes les gazettes le lendemain.
On peut dire ce qu’on veut du président, mais c’est assurément un grand communicateur. Il a mieux que la science de se faire entendre, il en a l’instinct.
Il n’a pas la fougue de Mélenchon, ni ses métaphores, mais il dit bien les discours que Guéant lui prépare. Il a, ce qu’on appelle au cinéma, de la présence. C’est aussi un battant dans les face à face.
Depuis quelques jours on retrouve le Sarko de 2007, fonceur, sûr de lui et en capacité de gagner malgré les sondages qui donnent toujours Hollande largement devant au deuxième tour.
Cette soif de la gagne qui finit par se communiquer à l’opinion, est dangereuse en ce sens que les Français, subjugués par cette volonté farouche, pourraient se farcir le personnage pendant un nouveau quinquennat qui, n’en doutons pas, serait à l’image du premier : brouillon et produisant à un rythme fou, des lois et des projets de toutes sortes, sans la capacité de les réaliser. Il passe pour avoir sauvé les banques et le système dans les milieux bourgeois. Même s’il a découragé une partie de la droite, en urgence, il aurait encore la capacité de la rassembler, reste le centre que Borloo noyaute pour lui. C’est encore une majorité en France.
Sarkozy n’est pas un libéral à principes, pour tout autant que l’on puisse dire que le capitalisme pût être capable d’en avoir. C’est un homme à opportunités, de droite bien évidemment, tout à fait disposé à donner un avis et son contraire dans une même journée, le deal étant de se mettre bien en vue quand ça marche, et de laisser aux autres le soin de réparer les dégâts, quand cela ne marche pas.
C’est un politicien tout à fait adapté à la politique du court terme qui consiste en une seule priorité, celle de se faire réélire à l’élection suivante.
Sa campagne est typique de cet unique objectif. Il dissocie le bilan de son mandat, dans presque son entièreté, du candidat Sarkozy ; comme s’il y avait deux Sarkozy qui ne seraient pas responsables l’un de l’autre. Quand il dit « j’ai changé », en regard des idées qu’il pique sans honte aucune à Marine Le Pen pour la sécurité et à Mélenchon pour l’économie, il pourrait tout aussi bien dire « j’ai muté » !
Le magazine « M » du journal Le Monde revient sur des confidences « secrètes » à propos de François Hollande, faites à un journaliste.
On peut dire que Sarko est hâbleur. Son premier admirateur, c’est lui ! Il offre la particularité des grands égoïstes, de s’aveugler sur sa personne et d’être d’une grande lucidité sur celle d’autrui. Il possède le don de mettre le doigt sur les défauts de son adversaire. Selon lui, François Hollande est "nul" et cela "commence à se voir". Mélenchon, autre personnalité à caractère fort, pas trop éloignée de celle du président, avait traité Hollande de « capitaine de pédalo » ce qui, en plus imagé, est assez proche de l’appréciation précédente.

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Les tueries de Toulouse influenceront la campagne, quoique les candidats s’en défendent. L’incidence pose aux électeurs la question de savoir, qui de Hollande ou de Sarkozy saurait le mieux gérer une crise grave.
Dans moins de 30 jours, on connaîtra les deux candidats pour la finale. D’ici là, la moindre faute se paiera cash !
Tout ceci montre une fois de plus la versatilité du corps électoral et son manque de constance.
C’est une bizarrerie de plus sur le compte de la démocratie. Un fait-divers mal compris peut lui être fatal.
La démocratie n’appelle pas les plus lucides, les plus justes et les plus honnêtes, par le jeu du suffrage. La démocratie vit sur ses nerfs, ses foucades et ses retournements sont incompréhensibles. Le pouvoir de l’argent y est considérable.
La démocratie n’a que le mérite d’exister. Ce n’est pas suffisant.
Le moyen de faire autrement ?

Commentaires

" La démocratie, c'est la moitié de cons plu un " Philippe BOUVARD

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