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30 novembre 2007

L’inscription !

Est-ce par snobisme, volonté inébranlable d’assurer au rejeton une place dans « la meilleure école » ou par la commodité de la proximité que des parents s’apprêtent ce soir à camper sur le trottoir devant l’école qu’ils ont choisie afin d’y inscrire le jeune prodige qu’ils ont mis au monde, il y a une dizaine d’années environ ?
Toujours est-il que la méthode Arena fait des remous et, tout compte fait, peut-être aurait-elle pu trouver autre chose, la ministre socialiste ?
A Liège, que je sache « Saint-Bar » ne rend pas plus intelligent que le lycée de Waha !
Evidemment si on juge la capacité d’une école à la concentration du pognon au mètre carré, les critères deviennent sensiblement différents.
Certains parents qui aspirent à la notoriété dans les groupes familiaux ou au Golf Club du Sart-Tilman ont résolu le placement de leur jeune prodige d’une autre manière. Ils ont délégué les oncles et les tantes (ils paient aussi des étudiants d’univ) à faire la file devant les « meilleurs » établissements afin d’y inscrire le héros du jour dans deux ou trois écoles cinq étoiles. A la fin de la journée, ils choisiront parmi les inscriptions, celle qui leur paraît la plus prestigieuse !
Ainsi faisant, ils bouleversent les données des établissements doublons (qualificatif prémonitoire) et empêchent d’autres parents d’y inscrire leur progéniture.
Mais qu’importe pour ces gens-là, ils disent la morale sans la pratiquer.
Du point de vue strictement pédagogique croire qu’il existe un concentré de professeurs d’élite dans certaines écoles et un ramassis de besogneux en d’autres, est proprement injurieux pour le corps professoral.
Finalement le choix des parents se fonde sur ce qu’il y a de plus insaisissable « la bonne réputation ». Par contre on sait que la mauvaise réputation se fonde sur des établissements se trouvant dans des quartiers défavorisés, avec une population d’émigrés plus dense qu’ailleurs. Dès lors, la bonne réputation aurait-elle pour objet un certain mépris des autres, à savoir les pauvres et les étrangers ?
Je me demande si, justement, un enfant élevé dans le respect et l’amour d’autrui ne tirerait pas plus de fruits pour son éducation dans un contact avec d’autres milieux, qu’ils soient favorisés ou défavorisés ?
Pour des considérations de droit, l’Haut-lieu n’est pas trop favorable au projet de la sculpturale ministre, il y aurait contradiction entre décret et circulaire.
Résultat, des parents ronchons auraient des possibilités de recours assez nombreuses. Voilà qui va réjouir les avocats à l’affût de la « juste cause » à partir du moment où cette juste cause approvisionne le compte courant des robins, bien entendu.
En attendant les répliques administratives et judiciaires, les parents qui persistent à vouloir que leur enfant débute dans telle école plutôt que telle autre, espèrent les désistements de dernière minute. Comme le môme aura déjà rejoint la « mauvaise » qu’il quittera pour « la meilleure », la bonne nouvelle ne se passerait pas sans remous administratifs.

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Le Soir met son petit grain de sel dans cette inscription abracadabrantesque en excipant du raisonnement en droit constitutionnel du professeur Hugues Dumont (Delpérée va être jaloux !) pour jeter un petit cailloux dans la mare des enfants prioritaires. Le grand Hugues trouve cinq motifs de recours dans la réforme en cours d’inscription en première année.
Les parents protégés, chouchoutés, admirés par l’Ordre social vont sans doute trembler comme le vulgum pecus.
Voilà qui équilibre la barque sur laquelle sont désormais embarqués les parents qui ont eu la mauvaise fortune d’avoir des enfants qui arrivent à l’école secondaire justement à l’année qu’il ne fallait pas, car cela ne fait aucun doute que pour l’année suivante la séduisante Marie aura révisé sa copie.
Que décidera-t-on pour 2009 ? Mystère.
Sans vouloir jouer les Pic de la Mirandole, je pense que la première priorité devrait être réservée à la revalorisation du salaire des enseignants et aux moyens à mettre en œuvre pour les protéger des glandeurs qui ne vont à l’école que pour que la famille perçoive des allocations familiales. Ensuite un travail en profondeur devrait être entrepris entre l’école et les familles afin de responsabiliser celles-ci.
Si cette chose capitale qu’est l’enseignement pour l’avenir de nos enfants prend cette tournure, il y aura de moins en moins d’écoles cibles en réputation bonne ou mauvaise. Et Marie Aréna pourra s’attarder le matin en famille avant de rejoindre ses bureaux la conscience en paix et l’âme légère.

29 novembre 2007

Les vérités de la police.

Il fallait s’y attendre, l’opinion de la rue est plus tranchée encore que celle de la droite sarkozyenne à propos des récents événements de Villiers-le-Bel.
La récente vidéo produite par le journal Le Monde montrant la voiture fortement endommagée des policiers quelques minutes après le choc contredit la thèse de la police d’une dégradation à coups de barre de fer du véhicule par des jeunes bien après l’accident. Malgré tout, cette vidéo ne parvient pas à changer l’opinion du public ; tandis que les policiers restent sur leur déclaration.
Aussi curieux que cela paraisse, la thèse de la police selon laquelle le véhicule roulait lentement au moment de l’impact tient la cote, au point que certains vont jusqu’à parler de la mauvaise foi des journalistes du Monde et que d’autres s’interrogent sur le besoin de produire ce témoignage par l’image « qui risque de mettre de l’huile sur le feu » !
Et voilà où en est l’opinion aujourd’hui : la vérité est sans importance, en tout cas moins importante que des témoignages « arrangés » pour conforter la thèse de la police des polices qui, me semble-t-il va un peu vite pour aligner ses premières conclusions sur celles des collègues.
On peut voir ainsi la force de l’opinion quand elle est convaincue à l’avance !
Dans cette optique, on aurait bien voulu que les deux jeunes victimes aient été des petits dealers minables avec des casiers judiciaires déjà fournis !
Manque de bol pour un « large public », ces jeunes étaient scolarisés, mieux l’un d’entre eux avait en poche un CAP de boulanger ou était proche de l’avoir.
Dans ces sortes d’affaires le premier témoignage, celui des acteurs survivants du drame est toujours à vérifier. En la matière, cette façon de vouloir à tout prix que les policiers aient toujours raison, sans plus apporter de preuve que leurs seuls témoignages est typique de l’Etat de plus en plus répressif dans lequel nous avons dorénavant nos habitudes. Combien de procès pour outrage ou agression sur un policier en exercice, parce que les événements ne sont jamais contredits par le collègue qui a assisté à la scène, ont conduit à la condamnation de prévenus innocents ou tout au moins chargés exagérément parce qu’il y avait complicité de faux témoignage des policiers. Mais allez donc prouver dans ces conditions qu’ils mentent, alors que le juge est d’avance gagné par la bonne foi supposée des forces de l’ordre !
Ils sont deux ou trois, n’est-ce pas, qu’avez-vous à redire ?
Dans cette affaire de Villiers-le-bel, surtout après les émeutes, il est capital que les forces de l’ordre aient raison de bout en bout, à commencer par le fait-divers, somme toute banal, qui a tout déclenché.
Sans quoi les sanctions, voire les arrestations conduisant certains jeunes aux Assises, comme le promet Sarkozy, auraient cette étrange ambiguïté qui étendrait aux forces de l’ordre et à la justice, les magouilles que l’on prête volontiers, non sans raison, au personnel politique.
Que les policiers roulaient trop vite et qu’ils aient voulu coincer ces jeunes qui roulaient sans casque, ayant ainsi provoqué l’accident et donné la mort sans intention de la donner est une hypothèse fort vraisemblable. Seulement, compte tenu de l’ampleur qu’ont prises les suites de l’affaire, il apparaît aux yeux de l’Autorité qu’il est hors de question que cette hypothèse soit envisagée.

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-Les vérités d’aujourd’hui sont celles de la police.
On voit bien comme l’opinion est malléable et comme elle est influencée par les Autorités fussent-elles cent fois dans l’erreur.
Décidément les témoignages sont comme l’air du temps, pour être crédibles, il faut qu’ils soient sans scrupules.
Triste époque !

28 novembre 2007

Ça pète à Villiers-le-Bel.

Tandis que Nicolas Sarkozy visite la Chine, à Villiers-le-Bel, depuis la mort de deux jeunes, dimanche, des scènes d'une extrême violence ont éclaté sporadiquement engageant chaque fois entre cent et deux cents jeunes contre les policiers.
Jusqu’à présent la réaction du pouvoir est celle d’une classe surprise réclamant que "chacun s'apaise et qu'on laisse la justice déterminer la responsabilité des uns et des autres".
Un blabla académique qui va déboucher sur des durcissements des autorités, c’est-à-dire des matraquages et des couvre-feux.
On se souvient de 2005 où on allait voir le ministre de l’Intérieur (Nicolas Sarkozy) retrousser ses manches et passer la banlieue au karcher.
C’est-à-dire user de termes forts afin de rassurer non pas les habitants des cités, mais la bourgeoisie apeurée.
Il y avait, bien entendu, beaucoup d’autres solutions que le karcher qui passaient toutes par des changements conséquents d’une société de consommation incapable de les faire. Cela aurait été trop pour les détenteurs des clés du succès économique. On n’a donc rien fait.
Pendant deux ans, plus personne n’a rien dit. On a joué à faire semblant qu’on s’occupait de la banlieue… qu’on s’attelait au fléau de la misère intellectuelle, morale, physique et matérielle des habitants des grands ensembles chassés des centres villes par l’envie des riches d’y voir pousser des bureaux.
Là-dessus, Sarkozy a échangé son tablier de sapeur de l’ordre et de la discipline, contre le tralala de l’Elysée.
Et voilà qu’en 2007 à propos d’un fait-divers, une population de jeunes des quartiers périphériques descend dans la rue pour des batailles rangées avec les CRS et les brigades anti-émeutes.
Les réactions des partis politiques et des médias rejoignent l’indignation de la majorité présidentielle. Chacun entend dénoncer les crimes de la rue perpétrés par des voyous, des bandits, des anti-français, etc. Sermonnée à l’aide de poncifs et de lieux communs, la population suit, évidemment, comme elle a toujours suivi ses maîtres….

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En 2005, j’ai marché dans l’analyse officielle. Je me suis dit, franchement qu’est-ce qui peut légitimer des actes de vandalismes, ces centaines de voitures incendiées de petites gens dont c’est leur outil de travail ? Et je réfléchissais aux conséquences de ces actes et qui allaient coûter très cher à la collectivité.
En 2007, j’ai toujours la même opinion, mais il me semble que la classe politique française, le parti du président de la république et Sarkozy lui-même ont une lourde responsabilité de ce qui arrive. La presse et les médias aussi sont co-responsables.
Leurs discours sont irritants.
C’est facile de condamner les émeutiers. Mais, les complices implicites, qui les condamnera ? Qui les montrera du doigt ? Qui les jugera ? Le suffrage universel ?... cet outil qui devrait être le couperet fatal aux suborneurs de la démocratie et qui est une farce dont on crédite Poutine, alors que Sarkozy le vaut largement.
Je n’hésite pas à écrire que les jeunes qu’on appelle voyous et qui sont dans la rue ont été provoqués par d’autres voyous qui sont au pouvoir et qui ne veulent pas que cela change, parce qu’ils devraient faire l’aveu public de leur échec !
Je dis comprendre une jeunesse sans espoir qui vit dans la rue comme l’herbe pousse entre les pavés et à qui on ne cesse de promettre des choses dont on sait pertinemment qu’elles ne sont pas possibles ; car les gens qui les promettent sont de mauvaise foi. Il n’est question nulle part de retrancher la dîme du malheur de leur prospérité.
Et s’il fallait choisir entre deux scélératesses, je préférerais cent fois celle de la pierre qu’on lance que celle de la police poussée dans le dos par la racaille prospère, le pistolet à impulsion Taser X-26 ou la matraque à décharge électrique à la main,.
Il y a quelque chose qui me dit que l’ordre établi aujourd’hui l’est sur des bases de moins en moins démocratiques, avec l’approbation d’une presse croupion et d’une télévision veule.
On sait bien que la jeunesse dans la rue n’est pas clean, qu’il y a des meneurs et d’authentiques voyous et que chaque émeute est une occasion d’enfoncer les vitrines et de voler ce qu’on peut.
Mais, je me refuse à la condamner cette jeunesse, car je vois bien aujourd’hui en France ou ailleurs, il y a pire qu’elle. Sous le masque de l’honnête homme se cache souvent un assassin bien plus redoutable que celui qui court les rues.

27 novembre 2007

Un fantôme libéral.

-Le sujet est mince.
-Quoi… des scientifiques de l’IFAPME (1) ont pu matérialiser un fantôme, et c’est un sujet fort mince !... Mais, si la revue « Science » avait un seul francophone dans sa rédaction, il y aurait huit pages dans le mensuel de décembre !...
-Avoue que t’es comme tout le monde, tu lorgnes du côté des fêtes et les vrais sujets t’emmerdent !
-Pas du tout.
-Et puis d’abord, c’est qui ce fantôme matérialisé ?
- Alain Carion, l'actuel bourgmestre de Beloeil, inspecteur général de l'Ifapme.
-Tu ne dis pas par qui il est habillé ?
-Pas par les draps de lit des 3 Suisses (votre parure de draps top qualité à partir de 13 €) puisqu’il s’est matérialisé…
-Et tu vas faire un article là-dessus ?
-C’est ce que je fais en ce moment.
-Les faits ?
- Après s'être absenté entre mi-décembre 2006 et mi-mars 2007, couvert par des certificats médicaux, Alain Carion a fait preuve de "non-activité volontaire", selon le comité de gestion de l'Ifapme. Cela signifie qu'il ne s'est plus présenté à son travail pendant sept mois, tout en ayant continué à être payé. L'Ifapme avait sollicité le SPF Santé publique pour qu'il examine l'agent, "lequel ne s'est présenté à aucune des deux convocations qui lui avaient été adressées". Le bourgmestre de Beloeil n'avait même pas "cru bon retirer le recommandé l'invitant à se présenter devant son employeur". Le comité de gestion de l'Ifapme a donc décidé qu'il perdait d'office et sans préavis sa qualité d'agent, cessant en conséquence ses fonctions, avec effet immédiat.
-Et ce type est bourgmestre ?
-Un fantôme, MR en plus !...
-Eux qui se sont tant moqués de la situation du PS à Charleroi, ils ne manquent pas de phénomènes surnaturels non plus…
-Et il était inspecteur général. C’est-à-dire un poste comme on en fait seulement en Belgique pour les pistonnés. Il aurait pu apparaître dix minutes tous les quinze jours et il avait l’enveloppe régulièrement dans la fouille…
-C’est ce qu’il a eu, non ?
-Oui, mais il n’a pas presté ses dix minutes et c’est ce qu’on lui reproche…
- Tu dis qu’il a produit des certificats pendant sept mois, de mi-décembre 2006 à mi-mars 2007, cela ne fait que quatre mois !
-C’est l’information, ça… la rédaction fantôme, elle aussi, du « Soir »…
-Enfin, de deux choses l’une, ou il n’était pas malade, ou la commune de Beloeil est dirigée par un grand malade…
-Penses-tu, le MR pète de santé !...

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-Alors, c’est le médecin… encore un complaisant !
- Carion s’est présenté chez le médecin sous forme d’ectoplasme. Comment veux-tu ausculter un fantôme ! Je ne veux pas croire qu’un successeur d’Hippocrate ne soit qu’un hypocrite…
-Ce ne serait pas le premier…
-J’espère qu’il va rembourser l’Infâme.
-L’Ifapme…
-Comme tu dis.
-N’empêche, ça ne se trouve pas sous les pas d’un cheval un poste pareil. Et si les électeurs de Beloeil ne veulent plus d’un tricheur et qu’il n’est plus réélu, qu’est-ce qu’il va faire ?
-S’il y a bien une chose dont je me fous… On en a rayé pour moins que ça au FOREm. Quant à lui, s’il a eu un poste pareil en étant au MR, il n’a pas de mouron à se faire. En cas de désastre électoral, les partis ne laissent pas tomber leurs membres les plus distingués. La Belgique est le paradis des planqués. C’est pour ça qu’on serre la vis aux petites gens. Il ne manquerait plus qu’ils fussent malhonnêtes comme les autres ! Où irait-on ?
-Et puis, qui travaillerait pour les payer ?
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1. l'Institut wallon de formation en alternance des indépendants et petites et moyennes entreprises

26 novembre 2007

La revue sans voile de Manix

Chacun peut en faire l’expérience. Il suffit d’écrire quelques mots « talismans », des passe-partout à connotation sexuelle dans un blog doté d’un compteur, pour voir celui-ci prendre des couleurs.
Péché de jeunesse d’Internet, constante invariable d’une certaine curiosité humaine ou entraînement fatal sur un sujet encore tabou, quoique en disent les bourgeois, c’est comme vous voulez.
Le succès de l’industrie du cul se décline ici.
C’est d’abord une leçon d’humilité pour un auteur à prétention philosophique et intellectuelle de se voir préférer aux subtiles litotes, des mots comme cul, bite, vagin, foutre, etc. (le compteur chauffe).
Si chez certains auteurs, l’expression vive et résolument érotique va de soi, chez d’autres elle n’est là que pour attirer le badaud, dans une parade honteuse d’un sexe attrape-mouches.
On rencontre les mêmes motivations de la publicité par l’utilisation du sex-appeal dans les images.
L’introduction d’une dose de sexe dans les blogs si elle en garantit l’audience, n’en détermine pas la qualité.
Or qui n’aime pas être lu ? Y a-t-il un seul animal avec ou sans orthographe, avec ou sans histoire intéressante, avec ou sans point de vue original sur toute matière qui résisterait au plaisir de s’écrier voyant le compteur tourner : « chouette, deux cents lecteurs depuis hier » !
C’est exactement comme en littérature et au cinéma. Il n’y a pas trente six manières d’aller à la soupe, il y faut une dose du « je ne sais quoi » de vie en rose et en rosse… Le cul à la rescousse de l’art. On aura tout vu !
L’alternative de la grande œuvre peu lue gît là pour qu’elle le soit.
Tout le monde n’est pas Flaubert.
Tout au long des deux tomes de l’éducation sentimentale pas une seule ligne « audacieuse » pour le sujet qui l’est, comme dans sa Bovary où pas un seul pince-fesse qui trousse Emma ne semble bander vraiment. Et pourtant tout y est suggéré à ravir et il est inutile d’en rajouter comme dans un claque.
Hélas, les réputations sont choses fragiles et pour conserver la bonne sans être austère, il y a un travail à faire sur soi et des limites à ne pas franchir.
Mais les talents n’ont cure de morale bourgeoise. Ils se développent là où ils l’entendent, si bien que la plupart des authentiques dons sont scandaleux sans vraiment le chercher.
Reste qu’il est malaisé de démêler le faux du vrai et la part du scabreux dans ce qui est nécessaire pour le déroulement de l’histoire reste à l’appréciation de l’auteur... et du public.
Les associations de Calliope, Thalie et Eros sont complexes, les genres et les biens de consommation, aussi . Les publicitaires utilisent des images « osées » pour attirer l’attention du consommateur. Le corps est ainsi montré dans son ensemble ou en partie, pour vendre tout et n’importe quoi.

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La publicité de 90 secondes de Manix, la marque de préservatifs, sur TF1 est du genre. Ce spot met en scène des couples faisant l’amour dans toutes les positions classiques. Ils n’ont quand même pas suggéré la brouette tonkinoise de l’arrière-train sifflera trois fois.
Quoique le sujet en lui-même ne soit pas « trahi » par l’image, on ne sait s’il vante le produit pour ses qualités ou si le produit n’est pas l’accessoire dans les deux sens du terme.
Une telle ubiquité d’images sexualisées a des implications sur la conscience de soi dans la société et justifient certaines inquiétudes. La rage de vendre ne poussera-t-elle pas jusqu’au bout la logique du voyeurisme, de l’exhibition et la dégradation des corps ?
La publicité est une institution structurante de la société de consommation puisqu’elle en oriente les valeurs. Les blogs sont en train de le devenir aussi.
Cerner les implications en terme d’enjeux culturels et éthiques devraient conduire à une réflexion d’ensemble. En même temps, la crainte d’être pris pour un cafard de bénitier fait reculer les plus graves critiques.
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir » ou « Mon dieu des mœurs du temps mettons-nous moins en peine / et faisons un peu grâce à la nature humaine », c’est Philinte qui a raison de Tartufe.
Pris entre le désir d’audiences et les qualités de celles-ci… comme dirait Malebranche « un doute supérieur plane sur toute spéculation »…
Mais, laissez-en à suggérer quand même… que nous puissions encore rêver.

25 novembre 2007

La solution : la fusion Liban-Belgique !

Voilà le Liban sans président, et comme nous sommes sans gouvernement, on pourrait fusionner. On prendrait le gouvernement Libanais et Albert II deviendrait président du Liban.
Madame Houart serait chargée de mission. Elle pourrait recenser le nombre de drapeaux libanais et belges, en dresser la carte et présenter au Parlement un rapport sur le patriotisme conjugué des deux pays, ce qui ferait monter la cote.
Voilà bien une tâche importante qui comme toutes les tâches importantes n’ont d’autre signification que d’occuper les gens gratifiés d’une mission importante.
Coïncidence avec nous, là-bas la tension risque de monter d’un cran à cause de la lecture qu’ont les deux camps de la Constitution libanaise. Chez nous, la tension on connaît, les deux camps aussi. C’est un paramètre parfaitement maîtrisé. Voilà vingt ans que la rupture est annoncée et jamais elle n’a eu lieu, pourtant notre Constitution est dans un état pire que la leur !
On a un caractère commun avec les Libanais : nous sommes des couillons incapables de faire des choix. Nous n’aimons plus les Flamands, puisqu’ils ne nous aiment plus. Les Libanais n’aiment plus les Syriens, parce que ceux-ci les aiment trop. Ils n’osent pas faire des choix non plus, de peur que l’amour débordant des Syriens ne les conduise à la guerre civile. Nous, nous craignons de montrer notre désamour aux Flamands ; car, ils seraient capables d’en profiter pour nous larguer. Alors, on fait semblant de les aimer encore… comme le fils Vespasien qui trouvait l’argent récolté de la taxe des urinoirs indécent, tandis que son père l’empereur trouvait que l’argent n’a pas d’odeur. L’euro flamand heureusement ne sent pas et comme nous en avons besoin, peu importe si le flamingant pisse dessus en nous le refilant.
Quant à la double lecture de la Constitution libanaise, c’est simple nous en sommes là aussi. Encore que chez les Libanais c’est purement médical. En effet, les maronites lisent de gauche à droite et les musulmans de droite à gauche, les deux communautés pour se comprendre doivent souffrir de dyslexie.
Au Liban, la majorité considère que Lahoud, le président en fin de mandat, doit remettre ses pouvoirs au conseil des ministres. Lahoud, lui, avait prévenu qu’il pourrait passer le relais au général Michel Sleimane, commandant en chef de l’armée libanaise, comme l’avait fait Amine Gemayel en 1988 au profit du général Aoun. Vendredi, vers 19h30, c’était chose faite : le Président sortant confiait à l’armée la sécurité du pays, une décision immédiatement rejetée par le gouvernement. Comme on le voit, si les Libanais étaient comme nous sans gouvernement, le problème ne se serait pas posé. Lahoud aurait expédié les affaires courantes comme Verhofstadt. C’est-à-dire qu’il se serait installé peinard dans ses pantoufles, aurait perçu ses traitements comme toujours, et n’en aurait plus fichu une secousse, avec le secret espoir que ça dure comme nous 168 jours, voire davantage, avant qu’on ne trouve un président… Il aurait demandé à son Flahaut de service d’assurer l’intérim de ministre des armées, dans la paix des casernes. Et on n’en parlait plus pendant quelques mois, étant entendu que, comme sous notre André Flahaut, l’armée aurait passé le temps à compter les grains de riz des sacs à envoyer au Bengladesh, au lieu de faire sottement la guerre avec les Libanais contre les Libanais.
Heureusement que comme à Bruxelles après le passage de Jehanne Houart, la bonne liégeoise, les rues de Beyrouth sont calmes. Mais mauvais point, le gouvernement de Fouad Siniora a tenu, vendredi en début de soirée, une réunion extraordinaire avec les chefs des différents services de sécurité, afin de renforcer les mesures à prendre pour éviter tout affrontement entre partisans de factions opposées. C’est l’inconvénient des forces de sécurité sur le terrain. Les gens ont la matraque qui les démange, alors ils tabassent un petit peu. On pourrait envoyer à Beyrouth notre bourgmestre flamand des Fourons Huub Broers (Voerbelangen) faire de la frontière linguistique entre les manifestants et les forces de l’ordre, ainsi il n’y aurait plus que des contact sporadiques, les horions et les blessures seraient en diminution.
Comme on le voit, nous devrions fusionner les deux pays. Nous serions gagnants des deux côtés.
Elio Di Rupo pourrait même faire partie de la nouvelle agrume fusionnelle. Ce serait un pamplemousse évidemment, et en hommage au Liban, il serait peint en vert et non pas en bleu.

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Le tout est de savoir ce qu’en pensent MM. Dedecker, Michel Doomst du CD&V, et Rik Daems de l’Open Vld, car les Wallons ne savent plus se passer de leur avis. Quant au Vlaams Belang, il rêve du grand Liban unilingue, repoussant dans une ultime croisade les Maures vers les plantations lointaines mais nécessaires d’arabica.
L’idée forte serait justement la croisade. Un bon départ pour une définitive délivrance du tombeau du Christ et de Bruxelles passe toujours par le Liban.
Avec les charters, d’Anvers et de Gand, cela deviendrait une promenade de santé.

24 novembre 2007

Dépôt de Bilan

Où en est la politique belge à ce jour ?
Après 166 jours de réflexions (on veut croire qu’elles sont intenses) Leterme n’ira pas chez le Roi ce vendredi, na !...
C’est court, mais ça en dit long.
Non seulement l’orange bleue est blette, mais encore on n’a pas de shaker pour mélanger ce qui reste et en faire un jus acceptable à l’opinion.
Marie-Claire Houart piaffe d’impatience.
Elle rêve de sauver le roi une deuxième fois. Elle veut en découdre à Anvers. Le Palais redoute l’initiative. Si elle tombait sur un escadron du Vlaams Belang et qu’on ne dénombrerait parmi les blessés que des francophones ? La Flandre envahie, une nouvelle bataille des Eperons d’or… on voit les titres !
Dans les partis, on vaque comme si de rien n’était. On prépare les sapins, puis comme l’après-midi s’étire, on relit les dossiers à côté du chauffage central. La fine analyse, c’est pour demain ou après, quand la Francophonie aura reçu sa troisième ou quatrième gifle… Il faut garder un peu d’indignation en réserve, une réaction violente, contrairement à ce qu’on croit, ça ne s’improvise pas en politique.
On est d’autant plus peinard, qu’en face, c’est pareil.
On a le pouvoir de faire mal, on le sait de Bruges à Gand, aussi on retient les coups, pour les mêmes raisons : et après ?
On s’effraie de cet « et après ? ». Il n’y a que des inconscients et des enragés qui veulent savoir.
Les Flamands sont comme le pugiliste qui se contente de tourner autour du boxeur sonné et qu’une dernière chiquenaude enverrait au tapis pour le compte, parce qu’il faut tenir jusqu’au dixième round à cause de la recette et le public qui en veut pour son argent. Quand on est le plus fort, il faut mesurer les baffes que l’on donne à l’adversaire pour faire durer le plaisir.
C’est un exercice dangereux. Les Wallons pourraient se faire mal tout seuls en se prenant le pied dans le tapis. Ils font un peu pitié.
Eux qui aiment tant la démocratie, voilà qu’ils découvrent qu’ils sont définitivement minoritaires ! Ils apprennent avec stupeur, qu’il suffit de la moitié plus un, pour avoir raison, contrairement à la FGTB où il faut 60 % de votants favorables pour partir en grève. Les votes bloqués, la sonnette d’alarme, la majorité des deux tiers, les Flamands se les carrent au chose…
Gendebien, c’est un constat, ne fait pas recette. Il ne parvient pas à nous persuader que notre avenir c’est d’entrer dans la grande Nation française. Les gazettes l’on bien compris qui sont fort critiques à l’égard du pouvoir en France, beaucoup plus que le pouvoir en Belgique. Seraient-elles toutes contre Gendebien ? On se demande !
Alors quoi, définitivement belgicains ?
Même Happart est tout en retenue et borborygmes.
Si c’est ainsi, que la gauche écrase et agite son petit drapeau, il faudra bien se faire une raison, nous avons perdu définitivement la main dans cette association fédérale.
Pourquoi voulez-vous que les Flamands aient pitié de nous ?
Il faudra bien que nous assumions nos choix et allions nous déculotter avec Madame Houart à Bruxelles en adjoignant le drapeau flamand aux trois couleurs qui nous bouleversent.
Nous devrions donc remettre en selle nos pitoyables défenseurs pour qu’ils délivrent enfin un blanc-seing aux majoritaires. A quoi bon discuter ? Faisons comme si nous avions eu raison d’accorder aux Flamands tout ce qu’ils souhaitent. Reynders est très fort à ce petit jeu.
BHV : d’accord ! Les bourgmestres francophones non-nommés : buiten ! Les inspections en néerlandais dans les écoles francophones : accordées au nom de l’immersion totale d’une Arena décidément superbe en maillot de bain. Signalisations, indications, panonceaux routiers ; tout en flamand d’Arlon à Ostende. Bannissons le français, osons avec Di Rupo l’assimilation absolue, le grand démarrage… La Belgique ? Une nouvelle Nation avec 6 millions de Flamands et quatre millions de Francophones en immersion totale, postulante et définitive, avec à la clé, du travail promis à nos chômeurs du côté d’Anvers, recyclés Flamands à coups d’Assimil…
Peut-être qu’ainsi, ils nous garderont dans leur Sécurité social, les Pensions, l’Assurance maladie…

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-Didier, tu en reprends encore un ?
-Non. Je rentre chez moi, merci Elio. Je crois que j’ai trop bu…
-Et ta sœur ? On lui fait toujours des misères au Palais ?
-Non. J’en ai parlé à Bart Dewever, ça s’arrange…
-Sinon, je vois Jean-Marie Dedecker demain… Si tu as besoin d’un coup de pouce ? J’ai eu Filip Dewinter au bout du fil, pour ta sœur faudra qu’elle attende la prochaine promo…

23 novembre 2007

Chirac mis en examen.

En droit français, le statut pénal du Président de la République désigne sa responsabilité, en ce qui concerne les infractions qu'il pourrait commettre dans l'exercice de ses fonctions, mais également antérieurement à ou hors de ses fonctions.
Cette même loi met le président de la république hors d’atteinte d’éventuelles poursuites judiciaires pendant l’exercice de son mandat. Aujourd’hui, chacun voit bien le côté pervers de cette immunité momentanée.
La mise en examen et peut-être l’inculpation de Chirac le sont pour des faits bien connus du public, tant ils ont été commentés dans des articles de presse et des communiqués à la télévision. Ils sont antérieurs aux deux mandats présidentiels. Il s’agit des affaires d’emplois fictifs à la Commune de Paris. On peut se poser la question de savoir si, pendant douze ans, le peuple français n’a pas été dirigé par un délinquant ?
Si le législateur a voulu cette loi particulière à la présidence, c’était pour préserver l’autorité du chef de l’Etat dans l’exercice de sa fonction. C’était aussi au désavantage d’une instruction fortement retardée, puisque dans le cas présent, il s’est passé de nombreuses années entre les faits et l’attrait devant une Cour de l’éventuel responsable.
C’est lors du mandat de l’ineffable Jospin qu’ont été votées deux Lois qui sont aujourd’hui à la base d’un pouvoir accru de la présidence et qui bouleversent le concept de l’actuelle République. L’inversion des dates des Législatives et de l’élection présidentielle, permettant à cette dernière de prendre le pas sur l’autre, et la loi – dont il est question ici - accordant au président de la république de ne pas répondre de ses actes devant la justice pendant l’exercice de son mandat..
Si bien que les affaires se sont accumulées dans lesquelles l’ancien président apparaît pour différentes raisons qui ne sont pas toutes liées à un délit probant à sa charge, mais où il y a doute, voire suspicion, empêchant la justice d’entendre l’intéressé, ne serait-ce qu’en qualité de simple témoin.
Il y a doute et suspicion sur les affaires concernant certains chargés de mission, les emplois contestés du RPR, la SEMPAP, les HLM de Paris, les lycées d’Ile de France, les billets d’avion, les frais de bouche, la propriété de Bity, et la dernière nébuleuse de Clearstream.

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Toutes ces affaires n’ont pas la même gravité. L’ex président pourrait sortir blanchi de certaines ; mais toutes peuvent être sanctionnées par la justice et réclament donc la désignation d’un ou des coupables, avec à la clé des amendes et de la prison, éventuellement. Chirac est le premier président de la République à devoir répondre de ses actes devant la justice depuis…le maréchal Pétain !... Les dossiers que l’on pourraient ouvrir afin de le mettre en examen touchent à de nombreuses activités de l’ancien président ; mais aussi touchent le parti qui le soutenait - le RPR devenu UMP - et qui soutient actuellement Nicolas Sarkozy,. C’est un des paradoxes de l’élection de Nicolas Sarkozy, l’actuel président est un apparatchik UMP, dont il a été le dernier président. Il est, pour avoir participé au pouvoir et milité au sommet de ce parti, suspecté au moins d’avoir été informé de tout ce que l’on reproche à Jacques Chirac. Voilà bien, pour Jacques Chirac, le meilleur allié qu’il puisse avoir dans sa mise en examen ; car, tour à tour ami, puis rival, Sarkozy n’a pas intérêt à enfoncer son prédécesseur. Leurs sorts sont liés. On relèvera au passage la légèreté de l’électeur français qui pouvait sans beaucoup d’effort concevoir que le langage de Sarkozy se présentant aux électeurs comme étant un homme neuf et décidé de changer les choses, ne pouvait être que mensonger. Reste à voir dans l’actuelle mise en examen de Jacques Chirac, ce que comprennent de la séparation des pouvoirs, les juges et les procureurs parisiens. L’indépendance résistera-t-elle aux pressions et aux influences extérieures ? Avant son départ de l’Elysée, en nommant à la tête des procureurs de la République, un ami fidèle, Jacques Chirac pourra-t-il compter sur la clémence des juges ? On le saura bientôt.

22 novembre 2007

Pas vu, pas « prix ».

-Monsieur Prifix, que répondez-vous à Monsieur Prizunik dans le cadre de la vie chère ?
-Je répondrai que chez nous – vous pouvez vérifier – les prix du 14 au 16 n’ont pratiquement pas baissé.
-Alors, ils ont augmenté ?
-Pas du tout. Ils n’ont pas baissé parce qu’ils sont au prix plancher. Et que plus bas, on ne peut pas.
-Pourquoi ?
-On ne peut pas vendre des produits moins chers que ce que nous les achetons. Voyez monsieur Pribas, il s’est retiré des affaires.
-Parce qu’il avait vendu en-dessous de son prix d’achat ?
-Non, parce qu’à 68 ans, il a épousé une femme de 47 ans sa cadette et qu’il s’est retiré des affaires, car il en avait épousé une.
-Une quoi ?
-Une bonne affaire !...
-Bref, vous n’augmentez pas vos prix ?
-Quelle horreur, nous n’augmentons que les marges.
-Comment expliquez-vous cela, monsieur Prikassé ?
-Nos magasins « A » comme nouveau détaillant…
-Pas de publicité, s’il-vous-plaît…
-…vendent, car il faut bien vendre alors que notre but au nouveau détaillant, c’est de donner. Nos marges s’augmentent parce nous ne payons nos fournisseurs que par Bankon six mois après la date de péremption du produit.
-C’est-à-dire ?
-Une boîte de petits pois qui peut se consommer jusqu’en 2010, plus six mois, par exemple… Comme nous alimentons notre compte chez Bankon de la vente justement de ces petits pois dans le courant de 2007, nous avons donc l’intérêt de la somme sur 3 ans, ce qui paiera en 2010 et six mois notre fournisseur.
-Mais vous étranglez votre fournisseur ! C’est du vol !
-Mais monsieur, le commerce c’est du vol a dit Proudhon. Comme nous sommes pour nos clients et donc pour le peuple, nous ne volons que nos fournisseurs.
-Admirable !
-Pas tant que cela, parce qu’à ce régime-là, nos fournisseurs ont fait faillite et nous avons dû racheter leurs entreprises afin de poursuivre la vente des petits pois, si bien que nous nous volons nous-mêmes !...
-Où est l’astuce, monsieur Pridou ?
-Il n’y en a pas. Comme nous perdons de l’argent chez notre fournisseur, nous le mettons en faillite. Nous rachetons au tribunal du commerce nos propres installations dégraissées du personnel, l’Etat paie les salaires et défraie les clients, c’est-à-dire nous, et nous recommençons sous d’autres sigles, ce qui nous a réussi si bien. Bankon finance le redémarrage et nous passons pour des héros auprès des dix abrutis que nous n’avons pas licencié.

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-Et le public, dans tout cela, si l’on considère qu’il se voit licencié en partie par vos soins, il s’approvisionne toujours chez vous ?
-C’est pour cela que nous nous efforçons de maintenir les pris les plus bas possible. Nous sommes conscients de la difficulté qu’ils ont à acheter des petits pois dans des conditions d’existence si difficiles.
-Monsieur Bankon, c’est légal ces pratiques ?
-Parfaitement. Notre banque, la première du pays, ne pourrait pas conclure des contrats délictueux. L’arsenal de nos lois est bien fourni à ce sujet. Nos profits ne sont élevés que parce que nous finançons une politique de prix plancher, comme vous explique monsieur Pridou.
-Vous êtes tous de véritables bienfaiteurs !
-Evidemment. La preuve, Prifix est baron, Pribas revient de la côté pour recevoir son prix de Belge de l’année, et Prikassé fait dans l’humanitaire, quant à Pridou, il finance les partis politiques pour une meilleure gouvernance, le tout ne fait-il pas une Belgique prospère ?
-Honorés, respectés, décorés, adulés des médias, que souhaitez-vous de plus ?
-Nous vivons pour demain. Aujourd’hui ne nous intéresse pas. Bien sûr nous sommes sensibles aux honneurs, mais notre mission c’est de penser l’avenir.
-Et quel est-il ?
-Avec le réchauffement du climat, d’ici cinq ans nous plantons des bananes dans les Ardennes.
-Je ne vois pas ce qui…
-C’est un vieux rêve de nous tous, faire de la Belgique une république bananière…


21 novembre 2007

Le BNB.

Ça s’est passé chez Jigme Singye Wangchuck, roi du Bhoutan, un petit Etat collé à la Chine… chez lui pas de démocratie et une volonté d’épuration ethnique.
Dans les années 80, ce type a eu pourtant une idée qui pourrait faire son chemin. Au lieu de calculer « le progrès » par rapport au PIB (produit intérieur brut), il le calcule sur le BNB (bonheur national brut) !
Les dictateurs sont gonflés… pourtant il leur échappe parfois un truc bien.
Et voilà nos scientifiques d’Harvard, de Leicester, de Rotterdam et d’ailleurs en effervescence.
L’idée n’est pas neuve, Aristote définissait déjà le BNB dans la manière de vivre ensemble. Rousseau préconisait le retour à la nature et Saint-Just en 1793 trouvait que le bonheur était une idée neuve.
Tout au long du siècle dernier, l’essor du capitalisme a été le fait d’une croyance, celle que la croissance élevait le niveau de vie et que c’était la source du bonheur. Les économistes le croient encore dur comme fer aujourd’hui. Les Etats démocratiques d’Europe ne jurent que par le PIB, depuis Jeremy Bentham fondateur de l’utilitarisme.
Pourtant, si on demandait l’avis des gens, on serait surpris de la déconvenue qu’ils en ont.
Avec la croissance, le nombre de suicides s’est considérablement élevé. Des individus comme Parker ont avec les behavioristes contraint l’homme à des comparaisons avec la machine et augmenté le stress et la fatigue au travail. Si bien que vu sous un certain angle l’argent ainsi gagné ne fait pas le bonheur. On pourrait même aller jusqu’à prétendre que l’absence de vouloir s’en sortir d’un certain nombre de chômeurs est avant tout un réflexe de survie, une sorte de volonté de bonheur malgré tout. Ce que les imbéciles heureux du FOREm et d’ailleurs qualifient de fainéantise et de manque de scrupule ne serait qu’une forme d’intelligence supérieure.
L’Haut-lieu s’en est aperçu. Il faut couper le mal à la racine : vider les récalcitrants du chômage !
L’idée pour le calcul du BNB est qu’il faut changer les critères du PIB en y intégrant des données différentes comme l’indice des prix, la qualité de l’air, la nocivité pour l’équilibre des travailleurs de la répétitivité des tâches…
Déjà l’intention d’abandonner la course au profit et à la productivité s’inclut dans l’apparition de critères nouveaux, comme par exemple la qualité de l’environnement.
On en arrive à la grande question du niveau de vie.
Si tout n’est pas rose dans les pays notoirement moins riches que l’Europe et l’Amérique du Nord, certaines populations que nous considérons comme pauvres se déclarent aussi heureuses que si elles vivaient avec un PIB comparable au nôtre.

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Des économistes moins cons que ceux qui nous rebattent les oreilles en politique et dans les médias, nous disent qu’à partir d’un certain seuil de développement l’argent ne fait pas le bonheur. Au contraire, car pour pousser l’économie on inonde les marchés de choses inutiles dont on nous persuade que sans elles nous ne saurions vivre ! Le PIB progresse sur ces fausses valeurs et on nous fait croire que cette forme de progrès est indispensable !
Nous confondons pour notre malheur, le bonheur comme satisfaction de soi, avec le bonheur comme dépassement de soi.
Le calcul du BNB serait logiquement établi sur le bonheur du plus grand nombre.
Dans le système dit démocratique actuel, l’Etat s’occupe de la sécurité de vivre ensemble, tandis que le bonheur serait en principe une affaire privée.
La participation de l’Etat pour le calcul du BNB est indispensable.
Dans une société où la liberté est mesurée, même si c’est à des fins morales (injures racistes et antisémites), dans la gestion de la santé (augmentation dans un but dissuasif du prix du tabac), les détentions d’armes (sécurité individuelle), les permis de toute sorte… il est étrange que le travail et l’organisation d’entreprendre soient les seules activités humaines dont l’Etat respecte et encourage l’initiative privée.
Alors que le BNB bien géré par les citoyens pourrait être une barrière au totalitarisme de nos démocraties soumises aux projets industriels.
La solution pour gérer un BNB, c’est de créer une économie humaniste.
Il faudrait pour cela que les gouvernements saisissent la dimension culturelle du bien-être afin d’organiser et humaniser la mondialisation.
D’ici à ce qu’on crée une nouvelle psychologie qui aurait comme objectif l’hédonisme, ce n’est pas pour demain.
Si on essayait au moins de comprendre ce qui rend l’individu heureux ou malheureux, au lieu de nous sortir des slogans aussi pervers que travailler plus pour gagner plus ?
Ce serait un petit pas sur nos vieilles lunes, mais un grand pas pour l’humanité.


20 novembre 2007

La marche : bilan positif (1) !

(Avec Carrefour, je positive. ». La pensée positive, pour voir la vie en rose… en mensuel 1 € 50)
Après la « Marche » au drapeau, l’homo belgicus rentre chez lui hisser ses couleurs en famille. On est patriote en famille ou enfant prodigue, séparatiste. (Le drapeau 75 cm², 12 €.)
Armand De Decker, président du Sénat (habillé chez Bespoke à Londres par le maître tailleur Oswald Boateng, croisé trois pièces en gris ardoise avec fine rayure gris clair, chaussé par Giuseppe Zanotti, le célèbre bottier de Rome, cuir havane à six œillets) a magnifiquement reçu la future baronne Marie-Claire Houard, l’initiatrice de ce défilé, les joues peinturées et l’âme légère, ainsi que quelques personnes très représentatives de l’opinion bien introduite dans et par les journaux francophones (dans les kiosques et les bonnes librairies).
Après avoir réfléchi, Armand (montre Chronographe suisse de la Chaux de Fond 1988 or, valeur catalogue 8750 €) a regardé l’heure avant de prendre livraison dans les salons du lieu des 300.000 signatures. On l’a dissuadé de faire livrer les papiers directement à la cave pour des raisons de dépassement d’horaire (horloge pointeuse, type Timework digitale). Ce n’est que le lendemain qu’un employé du Sénat a instrumentalisé la chose (petit diable à roue caoutchoutée, 37 euros chez IKEA).
35.000 participants sur 10.213.752 habitants, cela fait 0,34 %. Un succès selon les uns, un désastre selon les autres.
Voilà pour l’information.
Pour le reste, ce qui a changé entre les négociateurs des communautés, c’est la manière. Elle transforme tout. Leterme ne dit plus rien, c’est là où il est le plus fort, le CD & V s’est adouci. Côté francophone, Didier Reynders (coiffé par Rodolphe, avenue Louise) et Joëlle Milquet (tailleur-pantalon Diagona) sont ouverts à toute proposition acceptable, les inacceptables seront renvoyées à Elio Di Rupo (châtain foncé de l’Oréal) à son bureau boulevard de l’Empereur (Architecte Dedoyen pour la rénovation de la grande salle de réunion, devis non communiqué).
Au 163me jour de négociation, les libéraux plaisent de nouveau aux libéraux flamands, tandis que le CDh retrouve avec plaisir le cœur des CD & V.

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Il était temps !
Il ne faut pas oublier que nous entrons dans la période hyperfestive de fin d’année qui va débuter dans très peu par la fête de Saint-Nicolas.
Les partisans de Guy Debord (« La Société du spectacle » in Gallimard 1992) ricanent.
Dans 15 jours à peine, on n’aura plus de temps à consacrer à Madame la baronne (future) Houard, au bel Armand et au studieux Leterme. Les drapeaux seront remplacés par des pères Noël escaladant les hampes des façades, (Carrefour à partir de 10 €).
La revue des journalistes liégeois sera bouclée et ne pourrait intégrer d’éventuels rebondissements (Théâtre du Trocadéro, 15 € les parterres).
Donc, on ferme (Bistrot chez Eugène, 3 € le hot dog).
Place aux fêtes et la réconciliation, nom de dieu !
Du coup, d’autres préoccupations bouleversent les derniers philosophes, ces empêcheurs de s’emmerder en famille le chapeau pointu sur la tête devant le sapin (artificiel à démonter en 3 parties jusqu’à 200 € chez Makro).
Au temps d’extrême détresse, il convient d’aborder la liesse extrême !
La fin de l’année reste ouverte à la négociation et à l’organisation. Il s’agira de trouver une place où caser le sapin que les enfants souhaitent « vrai » alors que la maman le souhaite « faux », parce que c’est plus économique, et qu’il sert d’année en année, et ne perd pas ses aiguilles.
Vous voyez que les débats ne manqueront pas.
La fête, c’est l’élimination de toutes les scissions, l’effacement de toutes les fractures et de toutes les contradictions. Ce jour-là, les agnostiques ne doutent pas de l’incarnation de Dieu en Jésus, (la crèche et 8 sujets en plastic à partir de 23 € en trois dimensions possibles) et les croyants du bon résultat qu’aura leur voyage à Bruxelles du dimanche 18 novembre (voyage et repas d’une famille de 4 personnes, 110 € en moyenne).
La société hyperfestive qui s’annonce et qui met fin à la société du spectacle que nous donnent les parlementaires depuis juin, est une société de participation totale alors que la société du spectacle était une société de séparation. (in Philippe Moray, « Le portatif », les Belles Lettres 2006).
Enfin la Belgique renaît. Les prix sont affichés. Tout est sauvé. Les Flamands nous on fait peur. Maintenant que c’est fini, ils nous font rire.
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1. Les prix et les marques relèvent de l’imagination de l’auteur.

19 novembre 2007

Un pour tous et tous pour moi.

La devise d’Alexandre Dumas, de lui à nous, n’a subi que peu de changements, mais ils sont essentiels.
Le marché mondial s’est chargé de nous rendre égoïstes jusqu’au fond des tripes. Et il y a bien réussi !
A moi la fortune, les vacances, les femmes, le plaisir, le bonheur d’être au-dessus des lois, de commander aux autres… L’ennui, c’est que tout le monde pense de la même manière, d’où le jeu de massacre de sorte que la plupart se retrouvent fauchés et cocus.
Il y a dans l’homme déçu de cette manière la vision d’une connerie militante de la hauteur d’une cathédrale.
Des centaines de milliers de capitalistes acharnés bossent dans les usines, quand ils ne sont pas chômeurs. Mais cela ne fait rien. Ils y croient dur comme fer et votent pour cet ineffable hyper égoïste de Didier Reynders qui sous des airs innocents doit bien rigoler sous cape.
Les super champions du marché jouent des coudes, font des crocs en jambe et sont toujours les premiers à plaquer le ballon derrière la ligne des buts. Les autres retournent au vestiaire avec un coquard et en boitant bas.
Evidemment c’est une image. On ne voit pas Paul Frère en short.
C’est dans certaines situations fleurant bon le fric que les groupes se déterminent. Les uns vont bosser pour le droit de bouffer, les autres les y poussent dans le triomphe du « tous pour moi ».
Comme on ne peut pas dire à un con qu’il l’est, on enveloppe sa connerie dans du papier cadeau. L’emballage parle de grandeur du travail, de la morale élevée et du bon laboureur qui envoie ses fils bosser au champ. Là-dessus, roulement de tambour, remise des médailles et pied au cul vers la sortie.
Nabuchodonosor n’avait que cent mille esclaves, Mittal en a bien plus. C’est fortiche, non ?
Ces paroxysmes excluent des millions d’individus des bénéfices du système. Et pour cause, n’est-ce pas eux qui sont la matière vivante d’où sont extraits les bénéfices ?
Si ces gens travaillaient pour eux-mêmes dans une autogestion chère à Maryse (1) que deviendrait le « tous pour moi « ? Quel serait le sens du marché, puisqu’il n’y faut au sommet que les quelques diamants rares nécessaires à entretenir l’illusion des masses qu’ils vont pouvoir en tailler de plus gros ?

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Déjà du temps des manieurs d’épée, des bretteurs au clair de lune, des belles manières et des vices réservés, ce n’était tout de même pas parmi les laquais et les manouvriers qu’on recrutait pour la belle vie, mais parmi la noblesse.
Bien regroupés derrière l’honneur chatouilleux, les gloires des premiers sangs le sont restés. Sauf qu’après quelques têtes dans la sciure, on a confié le sceptre à la démocratie. Méchant sortilège, l’homme humble en le touchant, le sceptre est devenu marotte. Et voilà l’homme le brandissant sans savoir qu’il le désigne comme le bouffon du roi.
La particule désintégrée, sauf dans les derniers salons où les soies moisissaient faute de chauffage, c’est l’homme d’affaire qui endosse les anciens oripeaux. Le parvenu est devenu empereur et règne sur le monde.
Il a redressé les châteaux, coincés dans les encoignures la fille noble rien que par amour-propre de s’appeler du Schnock. Né Américain et sans baronne, il s’est payé de la star dans des châteaux à la Disney.
La moralité dans tout cela ?
Il n’y en a pas.
L’autre soir un monsieur très poli m’écrivit à peu près ceci : « C’est bien joli tout ça ; mais qu’est-ce que vous suggérez ? »
Je le rassure tout de suite. Je ne suggère rien. Je décris seulement une situation qu’on ne retrouve dans aucun livre de morale et qui est pourtant une réalité.
Toute recherche de changement doit commencer par là : dire ce que l’on pense, décrire ce que l’on ressent. Il n’y a pas de vérité, mais des vérités. L’honnêteté consisterait à dire aux enfants dans les écoles, voilà les vérités. Discutons-en. Je doute fort que vingt-cinq ans plus tard, les jeunes se saisiraient encore de la marotte des bouffons précédents.
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1. Que sont mes amis devenus ? Chère Maryse ton « Combat » était le mien.

18 novembre 2007

Dimanche : journée du drapeau !

J’avoue être interloqué par cette manifestation pour l’unité nationale ce dimanche à Bruxelles. Madame Marie-Claire Houart, fonctionnaire liégeoise nous dit-on, semble être surgie de nulle part. Son projet intéresse probablement des lobbies et des hommes avisés dans une conjonction d’intérêts fort divers qui y voient un moyen d’en tirer parti.
Laissons donc le bénéficie du doute aux motivations de la dame et voyons l’événement qui se prépare comme l’aspiration d’une partie de la population à préserver l’unité de ce pays.
A titre personnel, je n’ai jamais marché derrière un drapeau, sinon contraint et forcé par des obligations militaires, n’ayant pas eu le caractère d’imiter Garcet, pacifiste des années soixante.
Le cas de figure de ce dimanche est intéressant.
Le Nord du pays, qu’il s’agisse des politiciens appuyés d’une partie de la population ou d’une grosse majorité de celle-ci, les Flamands ne souhaitent plus le fédéralisme de compromis.
Seule une bonne participation flamande à la manifestation pourrait contredire ce qui précède. Il y a de fortes chances qu’il n’en soit pas ainsi, même si les radios et télévisions s’attardent sur les groupes néerlandophones qu’ils auront surestimé par complaisance pour leurs patrons unitaires.
Et c’est cela qui est gênant.
La finance et les hauts milieux dirigeants, défendant des intérêts particuliers, sont les seuls à ne pas voir que la Flandre est saisie d’un malstrom nationaliste alimenté par l’impression de sa toute puissance économique.
Les cas de cette nature ont émaillé l’histoire du monde. Aucun des pays qui y a succombé n’a modifié son attitude par la réflexion et la sagesse. Nul conseil n’a infléchi sa détermination.
Ils sont tous passés de la gesticulation à l’affrontement, après un instant de triomphe, ils ont perdu plus que ce qu’ils avaient à gagner au départ.
Heureusement, nous ne sommes plus au temps du bruit des bottes et du canon. L’Europe est un puissant adoucisseur de velléités guerrières.
Il faut craindre que la manifestation de dimanche à Bruxelles ne soit la démonstration du Sud du pays de rester attaché aux basques de la Flandre, comme l’effet d’une reddition honteuse devant un nationalisme intransigeant.
On sait bien comme les capitulations finissent. Pétain dans un premier temps passait pour le sauveur de la France, quand il livra les Juifs à l’Allemagne, il en était devenu la honte.
Car comment peut-on raisonner, dire ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, à des gens qui ne veulent rien savoir ?
Pire, la Flandre parle d’une seule voix de la gauche à l’extrême droite..
Il faudra encore quelques temps avant que le Sud se rende compte qu’il n’y a plus rien à faire et qu’il vaut mieux une rupture nette, qu’un mauvais arrangement.

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Le problème gît dans la périphérie bruxelloise avec tous ces francophones atterrés par le regain du nationalisme flamand et la ville de Bruxelles au milieu d’un océan de haine.
Mais ne pourrait-on, dans une vision d’éclatement du pays, remettre à l’Europe le soin de rabattre le caquet flamand pour la capitale et sa périphérie, plutôt que se rallier en désespoir de cause au RWF de Gendebien qui veut rattacher tous les francophones à la France et donc entrer en conflit direct avec la Flandre ?
Bruxelles n’est pas Sarajevo tout de même !
Beaucoup de sudistes pensent que laisser Bruxelles se débrouiller seule est une solution de lâcheté ; mais ce qu’ils ne veulent pas admettre c’est que cette réflexion masque leur lâcheté sur leur propre sort dans la Wallonie profonde.
Cette fin de l’Etat belge aurait l’avantage de simplifier la gestion du Sud, avec un Etat wallon unilingue et pluriculturel dans une alliance avec la France, plutôt qu’un rattachement. Cette formule verrait une seule instance administrative et politique. Ce serait l’occasion de nous débarrasser du parasitisme actuel à ces niveaux, d’une pléthore de centres de décision.
La « procession » bien-pensante de ce dimanche ne nous en désignera pas le chemin.

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Et pourtant… si on commençait par laver nos drapeaux en famille ?

17 novembre 2007

« Dear Henri » populiste…

…uniquement chez Pire.

Henri Deleersnijder a publié chez Luc Pire « Populisme. Vieilles pratiques, nouveaux visages ».
L’auteur a 65 ans, et il ne veut pas décrocher. Il a raison. Il fait encore des dépannages à l’ULg, bon, c’est sympa. Publierait-il à compte d’auteur ? Nous ne le saurons pas.
Son étude du populisme l’a certainement replongé dans ses livres d’histoire. Tyrans anciens et propagandistes des temps modernes, il y a pléthore. Surnagent quelques belles pièces : Adolphe, Léon, Benito, Georges, Jörg, Silvio et les autres… Tout ce petit monde trompe énormément.
Il n’y a pas de mal à rappeler qu’avec du toupet, de la gueule et sans scrupule, on peut abuser l’électeur, par exemple l’orange bleue, sans faire du populisme… De ce point de vue, on ne rabâchera jamais assez.
Le populisme s’est essayé timidement à partir de la Révolution française dans laquelle Michelet a épinglé quelques pointures. Mais il faudra attendre l’invention de la radio et du mégaphone pour voir éclater le talent de nos plus brillants démagogues.
A cette aune, on pourrait presque taxer de populisme tout le personnel politique.
Mais n’entre-t-il pas de la confusion dans des genres fort différents ?
Qu’un Berlusconi use et abuse de sa position dominante dans l’audio-visuel italien pour se hisser à la tête d’un gouvernement, fait-il vraiment du populisme ?
C’est comme si un empoisonneur versait tous les jours une infime partie d’une drogue dans l’esprit des gens, si bien qu’après quelques mois ceux-ci se révéleraient incapables de penser par eux-mêmes.
Le populisme c’est autre chose. Cela suppose un contact personnel. Une démarche qui plaît à beaucoup à un moment déterminé. Le Pen est de ceux-là.
Quitte à déchanter l’instant après, ce qui fut le cas à cause de son racisme à peine déguisé, mais ce type a porté l’espoir de pas mal de Français. Il faut être de mauvaise foi pour dire le contraire.
C’est le héros brusquement révélé.
Rallier les voix populaires pour faire une politique de droite, voire d’extrême droite, c’est une démagogie qui paie momentanément ; car, comme tout dictateur le ferait, atteindre au pouvoir sur de fausses valeurs signifie que pour le garder, il faut supprimer les élections suivantes, mentir plus encore ou avoir déjà le pouvoir de les truquer.
La supercherie ne s’aperçoit pas tout de suite. Les Allemands ont mis dix ans à se désenchanter d’Adolphe. Heureusement que Le Pen n’est jamais arrivé au pouvoir, mais il en aurait été réduit comme Boulanger à se faire sauter la cervelle ou à confisquer le suffrage universel. Les Français l’ont échappé belle !
Tous les chefs de partis se servent du spectre du « populisme » pour écarter la pensée populaire. Le plus bel exemple nous est donné par le PS. Quand Elio sert une politique de droite, il convient de traiter de populiste, l’opinion de gauche. Un pas supplémentaire et le populisme devient « la politique de la rue », à laquelle il ne faut jamais céder, dit unanimement « l’Haut-lieu » !...
Lorsqu’à la suite d’événements graves, un inconnu saute sur une chaise et dit en peu de mots ce que ressent la foule et qu’après les circonstances le propulsent à la tête du mouvement de protestation, ne représente-t-il pas le peuple ? On ne peut pas dire que cela soit du populisme pervers dans l’idée de faire carrière.
Le populisme sincère est l’expression directe de la démocratie. Le populisme de circonstance est le marchepied du démagogue qui veut imposer ses vues afin d’acquérir son bien le plus précieux : le pouvoir

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C’est à la suite des circonstances déclenchantes que l’on assistera peut-être à la naissance d’une carrière.
José Happart n’a-t-il pas monnayé ses 300.000 voix de préférence pour entrer au PS par la grande porte ? Et les Berlusconi, Reuter et les Delvaux, ne l’ont-ils pas fait par télévision interposée, ce nouveau populisme cathodique ?
Pire que le populisme de Happart, ils ne se sont jamais imposés par leur conduite « héroïque » dans des circonstances particulières, mais par l’exposition de leur image jour après jour à la vue de milliers de personnes, qui se sont familiarisées avec elle.
A suivre Henri Deleersnijder, si toute action politique est démagogique, alors tous les politiciens peuvent être taxés de populisme. Cependant, il convient de préciser qu’il n’est pas contre une pensée populiste, à condition qu’elle le soit dans le cadre démocratique. Comme par ailleurs, il suspecte tous les membres influents des partis politiques de populisme, la question est de savoir ce qu’il entend par cadre démocratique ?
« Dear Henri » ironise sur le cas Michel Daerden. Voilà un homme populaire à gauche et qui ne pratique pas la politique de gauche, dit-il en substance. Certes, beaucoup en sont là au parti socialiste. C’est donc un reproche collectif.
Il y a bien quelque chose qui se passe entre ses administrés et Michel Daerden. C’est un homme populaire dans sa commune. Peut-on lui en faire reproche ?
De toute manière, un livre à lire pour ceux qui débutent dans le rôle de citoyen.

16 novembre 2007

La gamine charmante.

Il y a des jours où l’envie vous prend de tout laisser tomber, de s’installer au bord d’une rivière et de se fondre dans la nature en rêverie douce, parmi les papillons et les fougères.
Un jour où les riches subitement honteux se dépouilleraient du trop plein de leur compte en banque ou les pauvres arrêteraient de se plaindre et de tendre la main, pour enfin choisir parmi ce qui leur est dû, entre la tasse de thé et le foie gras.
Alors, nous regarderions avec commisération Marie Aréna faire semblant de se passionner pour la culture flamande et pousser les jeunes à des immersions qu’en face on ne fait pas.
Nous préférerions les aventures imaginées par d’astucieux romanciers qui n’iraient pas chercher l’émotion au subjonctif. Dans les salles obscures, les gens seraient de connivence après le film dans les rires ou les larmes. La prétentieuse culture s’évaporerait des maisons du même nom, débarrassées des pesanteurs officielles et des parti-pris.
Le talent ne serait plus le diplôme du permis de vivre, mais la fleur bistorte du hasard. Les Universités ne seraient plus le lieu où la bêtise ne s’améliore que de manière fortuite. Les règles feraient place à la fantaisie et à l’originalité ; cependant cela ne froisserait personne.
Un jour où la lune serait plus ronde, l’air ne serait plus du temps, mais sans âge particulier, la mer transparente et la poussière des chemins ne serait pas d’asbeste. Les gens seraient dispos et donneraient à coup sûr dans la langue qui est la vôtre et qui n’est pas la leur, la direction de la route à prendre, ainsi que l’heure exacte.
Les cent cinquante huit jours de discussions n’auraient servi à rien, et ce serait l’évidence même, sans qu’aucune conclusion hâtive vînt à ternir les fêtes de fin d’année qui se profilent.
Les quelques timides patriotes, qui se désignent à l’opinion en exhibant leurs trois couleurs, retireraient leur trophée et puisque cela fait joli des étoffes qui claquent au vent, arboreraient des tons neutres d‘automne.
Un jour où plus personne n’aurait la crainte de mettre le nez dehors du crépuscule à l’aube, où les commerçants rendraient la monnaie avec l’air qu’ils ne sont pour rien dans les taxes et les augmentations et où la justice distribuerait la chaleur des quartiers chauds aux indigents des quartiers pauvres.
Enfin, un jour hors civilisation, comme le quatrième jeudi de la semaine, sans lourdeur et sans sottise, donc sans philosophe jargonnant, sans brutalité policière. Un jour où même les démagogues seraient impertinents au lieu d’être imbéciles.
Un jour où par l’effet de l’amour de l’humanité, toutes les femmes seraient belles et les hommes n’auraient plus cette rivalité qui les rend si peu fréquentables, qu’on ne les regarde plus qu’à travers l’oeil d’une caméra de surveillance.
Un monde parfait, avec des disputes qui seraient joyeuses, même avec des dissimulations afin que les vérités n’accablent pas, mais sans dénonciation, ni haine.
A la soirée de ce jour mémorable, les actuels négociateurs abandonneraient la table de négociation pour enfin nous divertir. Dans le doute où nous sommes de leur talent, ils interpréteraient pour nous un vaudeville léger et insouciant.
Une opérette serait appropriée.
Le pitch :
Le célèbre sculpteur Phidias -Phi-Phi dans l'intimité- recherche sans arrêt de petites modèles. Son domestique, Le Pirée, lui amène la petite Aspasie, une gamine charmante.
La venue d'Aspasie irrite Mme Phidias qui, pour se venger, ne dédaigne pas le prince Ardimendon.
Celui-ci prend également la pose dans l'atelier de Phidias et les quiproquos se succèdent comme dans toute bonne opérette.
Dans la distribution Leterme serait Phi-Phi, la gamine charmante Joëlle Milquet, dans le rôle du domestique Le Pirée, Reynders fort à l‘aise, Bart De Wever jouerait en travesti Madame Phi-Phi.
Tant qu’à faire, plutôt qu’à sang coulant, qui ne préfèrerait la pinte de bon sang ?...

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15 novembre 2007

Un collège patriote de pataphysique !

Au 157me jour « sans », les politiciens anonymes sont fiers d’être restés si longtemps à se passer du pouvoir. La récidive s’éloigne ! Il n’y a pas de raison qu’ils retombent dans leur vice. C’est donc une grande victoire de la médecine communautaire !
Par contre, les deux enfants de la balle, poussés sous chapiteau par le roi, ont de quoi dresser les chevaux du manège.
Le duo Van Rompuy-De Decker propose aux foules stupéfaites de mettre sur pied un Collège national pour le dialogue des Communautés !
Une institution de plus… Les « fils de » piaffent d’impatience. L’emploi patriotard va repartir à la hausse…
Les Verts sont partants, mais attendent des précisions : quand, comment, combien ?
On a beau sauver la planète, on n’en est pas moins homme…
Les Ecolos craignent qu’on fasse la part belle dans ce collège de pataphysique dynastique aux Socialistes, rapport aux deux tiers nécessaires à des réformes en profondeurs.
Du coup on pointe du menton Didier Reynders qui dans l’euphorie de la victoire aux élections n’a cessé d’exalter le triomphe libéral. A bien y regarder, les bleus n’ont qu’un ou deux troufions de plus que les rosés, mais quand on est une grande gueule, on ne peut pas s’empêcher d’avoir le triomphe immodeste.
Si bien qu’Elio la trouve de plus en plus mauvaise, d’autant que si on revotait, Didier pourrait se retrouver largué.
Toujours est-il qu’à cause de son mauvais esprit, Reynders risque d’avoir le bleu de l’orange qui tache le veston. Et quand on pense que c’est nous qui payons les costumes…
Nos duettistes Van Rompuy-De Decker n’en resteront pas là.
Ils ont déjà trouvé le titre de leur gadget : Collège pataphysique pour le dialogue des Communautés ». Il sera composé de Commissaires royaux à parité, choisis de sorte que l’équilibre entre partis et Communautés soit parfait. Déjà qu’on est au 157me jour pour faire la même chose en grand, on se demande si on aura plus de chance en petit ?
Bien entendu, il y aura d’autres structures, ne serait-ce que pour relancer l’emploi en politique, et non pas la politique de l’emploi (Qu’alliez-vous imaginer ? »).
Des noms ? On se heurte au choix des grands formats qui « font » la Belgique, Anne-Marie Lizin, Delpérée, Adamo, le grand Jo... Le Vlaams Belang est disponible. Ils viennent d’écoeurer les droites au Parlement européen qui voient leur groupe dissous à cause du Vlaams et des Roumains, après l‘affaire des Roms en Italie et de la volonté du Vlaams de couper la Belgique en deux.

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Evidemment, ce ne sont pas de bonnes recrues pour le collège d’Armand et Herman, mais si on devait exclure tous ceux qui leur en veulent, ils auraient du mal à faire une table de bridge.
Dans la liste des plus éminentes personnalités, on peut inclure mon voisin qui est le seul de la rue à faire flotter au vent de son balcon, le drapeau national.
Nul doute qu’il aura de bonnes idées sur la qualité de la soie afin que les trois couleurs prennent le vent, plutôt que retomber sur mon balcon, ce qui m’empêche de voir la femme d’en face dans sa salle de bain.
La construction du Collège est prévue pour 2008. Ce sera un placard géant qui remplacera les frigos de Verhofstadt qui se remplissaient trop rapidement.
Ainsi, sans ces problèmes qui empoisonnent le roi et les femmes d’ouvrage du Parlement (elles n’en peuvent plus de remettre au propre après les séances de nuit) un nouveau gouvernement pourra letermiser tous les wallons appelés.
Comme ce sera pour la bonne cause, tout sera pour le mieux. Les rattachistes pourront se rattacher seulement en sortant des édicules publics, et le Vlaams Belang aura le temps de se réconcilier avec les Roms, avant une nouvelle élection à la flamande qui consacrera définitivement leur parti au salut de la main levée à tout départ de francophones.
Le roi pourra passer de bonnes fêtes de fin d’année en famille et son discours du premier janvier sera la copie conforme des temps heureux où la Belgique était joyeuse, le parlementaire plus modeste et le Belge moins con. Justement, l’Expo 58, ça fera pile 50 ans !
L’apaisement sera de rigueur, sauf au lit où madame – à titre personnel - verrait d’un très mauvais œil tout apaisement injurieux.
Comme dans toute bonne pièce, le mot de la fin sera pour les fournisseurs :
« Monsieur De Decker est habillé par la Maison Fashionable ; messiers Di Rupo et Reynders sont coiffés par « Créatiff » ; les décors sont de Donald Caldwell et la mise en scène était assurée par Albert Maréchal de la cour ».

14 novembre 2007

Sondés par toucher médical.

Selon un récent sondage du « Soir magazine » plus de sept Belges sur dix estimaient que le monde politique n'était plus en phase avec la population.
Vous me direz qu’un sondage pour qu’il soit « valable » doit être récent. J’en conviens et celui-ci l’est. Pourtant des anciens sondages sont parfois révélateurs de la légèreté de l’opinion des sondés et le peu d’intuition des sondeurs, ce que les récents sondages n’indiquent pas.
Mais n’augurons rien de ce que nous penserons de celui-ci dans cinq ou dix ans.
Le petit dernier a été imaginé dans la foulée du vote flamand sur la scission de BHV et a donc pour mission de réconforter le sentiment national d’appartenance et de faire vendre des drapelets tricolores pour agrémenter les façades de nos concitoyens.
Le mécontentement qui s’en dégage n’est pas de même nature qu’un très ancien ressentiment de la population à l’encontre de la classe politique,.
Il portait sur l’éthique que devrait avoir un représentant du peuple.
Le représentant du peuple ne fait plus que du commerce.
C’est devenu un métier, avec ses horaires, ses chefs, ses salaires. Le sacerdoce, a-t-il jamais existé, sinon dans les premiers temps, lorsque les syndicats et le parti socialiste se hissaient non sans tumulte à la table des négociations et jusqu’au Parlement.
De la gauche à la droite, ce que j’en écris est devenu une affaire de commerçants. Si certains jouent encore la corde sensible, c’est sans trop y croire. Les autres, peut-être plus réalistes, son carrément devenus des professionnels de la petite entreprise.
Philippe, fils de Jean-Claude Van Cauwenberghe, après que les instances du parti de Di Rupo l’aient débarqué de son mandat à Charleroi, a déclaré s’être inscrit au chômage. On ne peut être plus clair, le mandat politique est bel et bien une profession. Bien qu’issus d’une profession au départ, tous les politiciens en sont là.
On ne s’engage plus dans un mandat public par dévouement, mais on saute sur l’opportunité d’un job à la grille avantageuse des salaires. Les professions libérales qui encombrent les allées du pouvoir et notamment les avocats qui y foisonnent seraient bien en peine de reprendre le collier dans leur spécialité. Vous voyez d’ici Milquet ou Onkelinx rouvrir un cabinet et recevoir les arrhes d’un toxico qui passe en correctionnelle pour détention de stupéfiant ; Daniel BACQUELAINE, bourgmestre de Chaudfontaine et recordman des mandats, reprendre ses consultations et courir à deux heures du matin soigner une bronchite ?
Et question avantages et salaires, ça y va rondement.
Il est rare qu’un politicien issu de l’Administration ou des professions libérales retourne à l’ancien boulot, après un ou deux mandats.
Ah ! ils en feraient une gueule, s’ils se prenaient au mot et stigmatisaient la paresse du chômeur en montrant l’exemple à l’horloge pointeuse sur le coup de six heures du mat, avec à la clé 1100 euros par mois, tarif minimum, pour bouffer et tout le reste !
Parole, on ne verrait plus personne, enfin pas eux !...
Dans le métier de représentant d’humains, on est scotché à vie sur le fonds de commerce. La preuve ? On conseille vivement le métier à sa progéniture.
Entreprise libérale, de père en fils, fondée en 1830, on voit l’enseigne…

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Voilà encore Richard qui fait du populisme, diront soudain les coudes serrés, les loustics d’un syndicat d’un genre nouveau. Profession : représentant de la Nation.
La meilleure façon de montrer à quel degré de bassesse nous sommes descendus, eux qui se prennent pour des petits génies méritants et nous qui les hissons sur le pavois de la suffisance, c’est lorsque des nuées de gagne-petit, les traîne-la-savate de la presse et de la télévision, sous la pluie, par tous les temps, attendent leurs éminences. Celles-ci se pointent dans un grand ballet de grosses bagnoles avec chauffeur, baissent juste ce qu’il faut de la vitre pour ne pas attraper froid et disent quelques mots le sourire aux lèvres, avant de relever la vitre et retrouver vite-fait l’ambiance de la BMW pour faire les deux ou cents mètres qui les séparent du café chaud, de l’ambiance feutrée et de la parlote « qui va décider de la rotation du monde ».
Merde ! C’est avec notre pognon quand même que ces énergumènes se promènent depuis 160 jours pour un résultat que le premier analphabète d’Arcelor-Mittal, mon coiffeur ou le vendeur de pizzas du Pont d’Avroy feraient de la même manière, sinon mieux.
Non seulement, ils nous coûtent cher de par leur statut hyper-amélioré et hyper-indexé, mais en plus ils deviennent de plus en plus nombreux à parasiter notre petit pécule, si j’en juge par la performance de nos trois parlements, nos cinq Régions et nos trois Communautés. Vous rectifierez si besoin est.
En voilà du beau monde, qui ne paie pas de mine en apparence, sauf qu’en y regardant de près, il n’y en pas beaucoup qui se mettraient à la place de ceux qui bossent pour eux.

13 novembre 2007

Politique, sexe et catharsis.

Et dire qu’il y a des gens en Belgique qui ignorent que le pays traverse une crise sans précédent et qui s’en fichent !
Mieux, certains ont voté au printemps et ils ne savent plus pour qui ! D’autres se sont intéressés à tant de choses, qu’ils croient savoir que c’est Verhofstadt qui a gagné les élections !
C’est dire comme il y a des gens heureux et sans malice.
Il se pourrait même qu’un plus grand bouleversement encore circonvînt la conjoncture, au point que certains ahuris, voyant hisser les trois couleurs françaises à l’hôtel de ville, s’étonnent d’un quatorze juillet si tard dans la saison !
Il y a ainsi des décalages salutaires à l’exalté qui croit que le soucis de son exaltation est partagé par l’ensemble de la population. Comme il y a des gens fort insouciants, cependant assez sensibles, qui passent à côté d’événements que s’ils étaient perçus par eux, leur donneraient des migraines et des ennuis de santé.
Chaque période tragique de l’histoire a son côté anecdotique et insolite.
Sartre, par exemple, a soutenu que la meilleure période au cours de laquelle le Français a eu la plus grande liberté est celle de la deuxième guerre mondiale !
A suivre son raisonnement, il n’a pas tort.
Le gouvernement de Vichy collaborait avec l’ennemi, il était donc traître et inapte à promulguer des lois et le citoyen n’avait pas à les suivre. Il ne dépendait que de la propre volonté de chacun d’entrer dans la Résistance et de refuser le travail obligatoire. Les perspectives futures de la Libération ouvraient les portes du rêve. Les difficultés de l’existence donnaient aux rares plaisirs une saveur intense particulière qu’on ne trouve généralement pas en temps de paix.

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Aujourd’hui, comme hier, il y a toutes les passions du cœur et de l’esprit qui éloignent des réalités.
Des patrons abusifs, par ailleurs bon patriotes, exigent tellement des personnels que ceux-ci sont littéralement aspirés par les soucis de l’entreprise, c’est tout juste s’ils décompressent le soir à des spectacles de télévision imbéciles, tant ils ont la tête farcie de responsabilités et qu’il est impératif qu’ils oublient, au moins deux heures, les urgences du lendemain.
Puisqu’il n’y a pas de logique à la passion, certains ne doutent pas de l’importance plus grande d’un rendez-vous galant, qu’une audience du roi aux deux présidents des assemblées.
N’y a-t-il que des passions déraisonnables à opposer à la passion de l’Etat ? Autrement dit, n’est-ce pas plus important de se soucier de l’avenir de la Nation, plutôt que des relations sentimentales avec la personne élue ?
C’est un point de vue qui ne fait débat que lorsque l’implication du destin individuel coïncide avec celui de l’Etat. Que je sache, il y a très peu de Belges concernés par ce choix. Et encore, l’histoire du pays bruisse d’anecdotes où le sexe domine carrières et bons sentiments.
Si par aventure, Belinda C. venait à prendre consistance, je suis persuadé, pour la majorité d’entre vous, que le choix serait vite fait, entre « le devoir » et une relation.
C’est en tous cas cette dernière que je choisirais. Renonçant à Pascal et à sa grandeur du sacrifice à la passion transcendante, je choisirais sans l’ombre d’une hésitation, le dilemme pascalien de la guerre intérieure entre raison et passion, abandonnant celle-là, pour celle-ci.
Alors, tout ce vacarme pour un Etat qui se soucie autant de ses citoyens que d’une guigne, une société qui s’exprime avec une telle désinvolture sans se préoccuper des travailleurs qui la font, un système alimenté par des taxes et des redevances parmi les plus hautes d’Europe et une organisation politique qui s’apparente à une organisation de malfaiteurs… plutôt que d’être occis au coin d’un bois pour une frontière imaginaire, alors que des oiseaux la franchissent à tous les instants et sifflent et trillent dans des langues différentes sans que ça émeuve les écureuils… je préfère sur la mousse tendre faire une halte à deux dans la douceur d’un après-midi, afin que nos langues se confondent dans un baiser.
-Arthur ! L’addition…
-Tu t’en vas déjà ?
-Je dois mettre le drapeau !
-T’es devenu patriote ?
-Non. C’est le signal qu’Hortense n’est pas à la maison, pour Françoise.

12 novembre 2007

Elle va mourir la mamma…

Débat anti-"sceptique" à midi à la RTBf, pour un public trié sur le volet.
On a même vu une certaine madame de Lanoi prendre la parole deux fois pour dire la même chose : « Allez-y, arrangez-vous, les gars. Ne faites pas les enfants. »
C’était d’autant plus touchant que tous les méchants garnements n’étaient pas là et qu’il aurait fallu l’autre faction pour la grande réconciliation.
Par contre, du public bien sage en tapisserie, personne n’a parlé de la France et des rattachistes.
A croire qu’il n’y en a pas. La Wallonie serait-elle la seule au monde à parler français ?
La Belgique traverse une sale passe, mais on va s’en sortir, foi de Onze novembre et aux noms de nos morts de 14-18…
Tous bien d’accord, sans doute, dans l’amour absolu de la patrie, le jour où le pioupiou est à l’honneur.
Il est vrai que le mensonge est à la base de la vie sociale.
Il fallait voir les quatre présidents de parti faire l’éloge de la sincérité sur le plateau.
S’il y a bien une unanimité, elle est là. Ils sont tous sincères, mais sur des objets différents.
Gorbatchev nous a laissé un cadeau empoisonné avec sa glasnost. Les voilà tellement transparents que lorsqu’on superpose Di Rupo à Reynders, c’est Milquet qui apparaît !
Dictature de la transparence oblige, tout le monde « a faux » pour celui qui parle.
Quant à Di Rupo avec l’affront à laver, il n’est pas prêt à sortir de la buanderie. Il ne s’attend tout de même pas à ce que les Flamands disent qu’ils ont eu tort de voter le mercredi fatal ! Ils auraient l’air de quoi, vis-à-vis de leurs électeurs ?
Evidemment, puisque nul n’est responsable, on se demande pourquoi on en est là ?
Bonne question, que personne n’a osé aborder.
On en est là parce que le gouvernement de Verhofstadt qui expédie les affaires courantes, a aussi expédier au frigo lors de la législature précédente les problèmes communautaires. Si bien qu’ils se sont nourris de leurs propres germes et qu’aujourd’hui on ne peut les aborder qu’avec des vêtements isolants, parce que BHV et compagnie sont devenus des souches résistantes d’un virus du genre Ébola.
Comme la conséquence fatale de la pornographie, c’est la disparition de la pornographie, la conséquence fatale de la crise c’est la disparition de la crise dans les discours de réconciliation autour du cercueil où gît la Belgique. On ne se dispute pas devant la mort !
Cependant chacun lorgne la part d’héritage de l’autre.
On n’en est pas encore à la descente de la bière dans le caveau familial de l’Europe. La fin de la Belgique n’est encore qu’au faire-part.
La fin, c’est le moment où la réalité n’est plus perçue et où ça commence à se voir.
Et ça se voit. Même triés sur le volet de la pensée bien pensante, bien agglomérante, bien compactée, les lambdas hissés sur le plateau à coups de bons certificats de civisme n’ont pu s’empêcher de le dire : l’important c’est la vie des gens qui se dégradent, l’urgence est là. Ils ont été relayés par les figures de proues présentes autour de l’animateur. Ces chefs de parti sont bien d’accords avec le public. C’est essentiel.

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Pourtant, il n’y aura pas plus de gouvernement la semaine prochaine, qu’il y en a eu les mois précédents. Pourquoi ? Mais parce qu’ils sont incapables de parler d’autre chose que de ce qui les réunit dans la maison mortuaire : de leurs droits de succession, du partage du gâteau et des prééminences. Sera-ce l’aîné des fils qui conduira le deuil ou celui qu’elle aura le plus aimé ?
Vaste débat qui ne peut être tranché, parce que celle qui vient de décéder était la « mamma » et qu’il n’y avait rien au-dessus d’elle.
Des gens simples diront, qu’est-ce qu’ils attendent pour s’arranger de ce qui peut l’être ?
Il est très difficile, voire impossible, d’oublier les petites vexations, les sourdes rancunes, les craintes de perdre la face, pour sauver l’essentiel.
Au contraire, plus le débat est mesquin, misérable, plus les hommes s’entêtent pour avoir raison.
Alors, aujourd’hui, les uns se sentent libérés, les autres se sentent orphelins.
Ce qui les oblige à rester dans la maison familiale après l’estimation des meubles, c’est l’impossibilité de partager une succession tellement embrouillée, qu’elle est inextricable.
C’est donc dans la haine du patriarcat de celle qui vient de mourir que se reconnaissent les uns et dans la protection obsessionnelle de la mamma implorée dans l’au-delà, que sanglotent les autres.

11 novembre 2007

Une question d’identité.

Aujourd’hui l’avis des télévisions tient lieu de tout. Sous prétexte d’un discours normatif, donc pseudo intelligent, la pensée est enfermée dans un cadre unique « autorisé ». Son champ est désigné d’un mot : raisonnable. Le cadre autorisé est une autocensure que régule l’opinion prépondérante établie sur trois paramètres : l’Etat (royauté, démocratie, pluralisme, etc.), les mœurs (condamnation du racisme, du sexisme, nécessité des contraintes de la loi), et les règles du capitalisme (travail, sanction sociale de l’oisiveté, morale du système).
La majorité transgresse rarement les trois règles en même temps, seule la dernière est intangible. Les autres ne se modifient pas trop non plus, mais il est admis que l’on puisse mettre en doute l’Etat et les mœurs, sans pour autant que l’on se trouve soudain menacé d’une république, comme vous pourrez tranquillement dire en privé « tapette et nègre » ; si vous n’êtes pas une personnalité, vous pouvez même courir le risque de le dire en public.
C’est le seul cas où le journaliste de radio ne vous suivra pas, sinon en vous citant avec réprobation. Le dessinateur peut transgresser cela (Kroll) ; mais il a l’excuse du rire. C’est le bouffon de cour des temps modernes.
La crise actuelle nous fait assister au procédé de décervelage. Les rédactions opèrent l’information par canevas. Les journalistes de plateau occupent l’espace, sans jamais toucher à ce qui est primitivement décidé et mis en place par l’Autorité éditoriale.
Du coup nous sommes ensevelis sous une masse de propos que nous acceptons sans vraiment chercher à comprendre ce qu’ils recèlent d’absurdités tacites, de lieux communs et de redondances.
L’exercice d’informer vu sous cet angle n’est pas difficile. Il consiste plus à se poser la question de savoir ce que veut faire la direction de l’événement, que ce que signifie l’événement en lui-même. Il n’en faut surtout pas en chercher le sens, puisque la mission n’est pas de nous renseigner, mais de remplir l’espace temps imparti à la livraison du sujet.
Entre le vote flamand de mercredi pour une scission de BHV et la réaction des représentants des partis francophones, il y a 20 minutes à remplir que les chaînes font très bien, puisqu’elles se sont toutes précipitées dans le même sens.

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Sur une soirée et trois journaux télévisés, voici une petite récolte sur BHV et d’autres infos :
L’incompréhension (elle se partage) ; la confiance (est renforcée) ; la riposte (ne doit pas tarder) ; le minimum de confiance (est à restaurer) ; le vide juridique (chose à remplir) ; les pompiers (font un travail fastidieux) ils sont très sollicités ; les images (impressionnantes) ; les mesures de précaution (ont été prises) ; les jeunes (sont activement recherchés) ou les jeunes (leur avenir est en jeu ; commentaire à propos de l’assassinat d’un boulanger : on ne s’y attendait vraiment pas ; toujours du même journal : un kamikaze s’est fait exploser sans donner d’explication ;
Demotte : on ne peut pas handicaper la Wallonie ; état de siège : le Pakistan est toujours sous haute tension (avant l’état de siège, il l’était déjà) ; le pire a été évité (est toujours à éviter) ; le programme (est mis sur pied) ; l’ambition politique (insuffisante) ou l’ambition politique est nécessaire ; le plan (fait grincer les dents) ; madame Benazir Bhutto assignée à résidence n’est pas sortie de son domicile ( !) ; l’atmosphère (toujours très tendue) ; enfin comme le facteur sonne toujours deux fois : la sonnette d’alarme (est tirée).
Si après cela, vous êtes mieux renseigné qu’avant, c’est un signe, faite de la politique ou engagez-vous dans le service information d’une télévision. Vous êtes en bonne place pour comprendre la pensée contemporaine.
Vous pourrez dire devant des gens ravis : « selon nos sources la troisième guerre mondiale n’aura pas lieu ». Personne ne vous demandera rien Vous embrayerez sur l’action humanitaire de nos casques bleus. Vous terminerez par vous désoler de la montée du prix du but ; mais vous vous rattraperez immédiatement pour célébrer la dernière victoire de Justin Hennin.
Vous serez parfait.

10 novembre 2007

C’était pour rire !

Ainsi, selon le journal Le Soir, tout n’était qu’une mascarade entre compères de l’Orange bleue, à partir du moment où il n’était plus question d’arrêter le vote flamand de mercredi !
La dramatisation, Reynders convoquant les présidents francophones, Maingain à l’invective et Milquet se faisant la tête des mauvais jours, n’étaient que comédie !
Mauvais boulevard pour théâtre de quartier, enfin c’est ce que doivent penser les Ecolos et les Socialos, bien cocus dans cette affaire.
Et la grosse colère des libéraux au parlement wallon, alors ? Elle était sincère. Didier n’allait tout de même pas mettre dans le coup tout son parti !
Tant qu’à faire, cette manière de voir les choses, toute proportion gardée, ramène à Guignol battu par les gendarmes. Merci pour les pioupious qui plient et déplient leurs drapeaux aux étalages de leur bonne conscience patriotique, idem pour la dame aux 150.000 signatures qui est bonne pour devenir chevalière ou baronne à la prochaine session particule du palais, mais quid des troufions de 2me classe qui du Vlaams Belang aux socialistes du cartel SP.A-Spirit croyaient dur comme fer que leur vote était historique ? Eux aussi, Leterme les a bien pigeonnés.
Ah ! la Belgique quand même, si tout est sérieux, rien n’est sérieux… c’est-y pas du surréalisme madameke ?
Dorénavant on aura tort de s’énerver trop vite, puisque tout est bidonné.
La crise du pétrole ? C’est du voulu pour augmenter les taxes. Le roi Albert II ? Il est fortiche. Il installe deux potiches à la fenêtre du parlement trop tard pour qu’elles soient bénies par la procession flamande qui est passée mercredi, ce sera donc pour la suivante. Didier Reynders ? S’il avait été là en 1830, on serait toujours sous l’occupation hollandaise ! Joëlle Milquet ? Voilà vingt ans qu’elle découpe ses slips dans le drapeau national, sans qu’on s’en aperçoive. Elio Di Rupo ? Il réussit à être cocu sans qu’il y ait une femme là-dessous. Javaux-Durand ? Les deux paquets d’engrais d’écolo découvrent que leur date de péremption tombait le mercredi 7 novembre et ils ne le savaient pas !
En voilà assez pour une magnifique revue de fin d’année.
Oui, mais il y a un hic. Ils oublient une chose essentielle : ils se sont foutus de la gueule de l’électeur.
Voilà la Belgique bien repartie sur les bons rails traversant une nouvelle forêt de frigos. La suite ne sera pas pour demain, on va laisser le temps au temps, même si ça fait long.
Et puis un jour de printemps, Leterme, Reynders et Milquet requinqués et frétillants iront au muguet ! Ils se lanceront dans l’aventure gouvernementale avec la conviction d’avoir fait du bon boulot, et l’envie de bien faire.
Sans BHV et le reste des casseroles, ils feront comme les précédents : du pénal, rien que du pénal. C’est la règle, comme Laurette le faisait très bien, dans la mesure où le Belge n’a pas besoin de liberté pour vivre heureux. Et si on la ferme, les vieux et les pauvres travailleurs auront un petit susucre pour mélanger leur café à la vie chère !
Le recours permanent aux tribunaux pour régler les problèmes auxquels les individus sont confrontés, à commencer par BHV, sera satisfait par les deux potiches du roi qui auront tellement décortiqué le problème que le grain sera dissout dans la paille, la gifle aux francophones oubliée et la juridisation du quotidien accomplie.

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Que nous restera-t-il ?
Nous pourrons toujours ouvrir notre grande gueule en critiquant les autres et en nous livrant à ce que nous faisons si bien : l’humanitaire.
André Flahaut ne sera plus là, mais l’armée elle, oui, avec nos spécialistes en sacs de riz et en écoles préfabriquées.
Les belles âmes adorent ça. Elles sont là pour faire don de leur personne les jours où les enfants sont à l’école. Elles ne vivent qu’ainsi nourries de la misère des autres. Elles y oublient leur néant. La Belgique, la gifle digérée, se réveillera pleine de « militantisme compassionnel », comme dirait Philippe Muray.
Les Libéraux aux anges pourront chanter dans les chorales avec Milquet sur le passage de Di Rupo : « Enfants, voici le bœuf qui passe. Cachez vos rouges tabliers. »
C’est-y pas plus rigolo ainsi ?

9 novembre 2007

Jüdish unternehmen.

Il ne manquait plus que l’étoile jaune aux francophones de la périphérie bruxelloise. Avec le vote de mercredi : c’est fait !
C’est curieux de la part des médias et des hommes politiques francophones accouplés dans une théâtralité qui confine au vaudeville, la conclusion de la journée de mercredi: « les Flamands ont tiré leur dernière cartouche ! ».
Messieurs les francons de la bonne pensée loyaliste et royaliste, vous êtes bien les has been pour le coup.
On savait que les fascistes du Vlaams Belang avaient déteint sur les « démocrates » flamands. Des signes avant-coureurs comme des ententes communales avaient déjà eu lieu dans des communes anversoises, brugeoises et gantoises ; mais les francophones croyaient dur comme fer que les grands partis flamands résisteraient au pas cadencé d’une Wehrmacht cantonnée à Anvers.
Maintenant on sait que l’ensemble de la classe politique flamande a entendu le chant des sirènes. Il y avait comme un air de revanche hier à la Commission de la Chambre, avec les représentants du Vlaams Belang au premier rang et qui faisaient des « au revoir » aux francophones déconfits en levant la main. Avec un peu plus de raideur dans le bras, ils auraient pu passer pour un salut à l’Adolf...
Non, messieurs le fascisme n’est pas dans la langue, comme l’aurait proféré un jour Roland Barthes qui n’était pas à une idiotie près, mais dans ceux qui la manient.
Ceci n’est pas exagéré, quand on emboîte le pas au Vlaams Belang, on est entraîné vers le pire sans pouvoir revenir en arrière.
Déjà que l’on a brûlé les livres francophones depuis longtemps dans une Flandre qui semble avoir rallumé le brandon du nationalisme tombé dans la fange en 1945… mercredi, on se serait cru à une nouvelle nuit de cristal, les Juifs fuyant les Bruns !
Et malgré tout, tel Chamberlain et Daladier en 1938, nos négociateurs le disent : l’Orange bleue n’est pas morte ! Elle n’est qu’en sommeil (dixit Reynders).
C’est dire dans quel état lamentable sont les négociateurs francophones pour accepter de poursuivre des négociations avec un Leterme dont le parti leur a craché dessus.
C’est dramatique.
En perspective, des centaines de milliers de gens de Bruxelles et des environs vont se trouver dans une situation de prisonniers d’un vaste camp, avec l’obligation d’apprendre de force un idiome qui n’a pour eux aucune utilité.
Bien sûr la sonnette d’alarme, les procédures de sauvegarde et tout ce que l’on voudra, mais les francophones sont dans la position de la vieille dame à qui l’on vient de voler son sac et qui porte plainte devant des policiers hilares qui lèvent les bras au ciel.
Quand du côté flamand, on négocie avec en toile de fond « l’affront » de plus d’un siècle d’humiliation, vraie ou supposée, et que chaque minute est savourée comme une minute revancharde, il n’y a plus rien à faire, on ne peut plus négocier, parce qu’il n’y a aucun compromis possible.

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Alors, si c’est pour se mettre à table avec le grand méchant loup afin de discuter de la façon dont on va être mangé, c’est peine perdue.
Pour rappel historique, quand les Nazis ont annexé les environs de Dantzig (Gdańsk), les Polonais qui vivaient dans ce « couloir » depuis des siècles, ont rejoint en hâte des frontières plus sûres, qui allaient bientôt être annexées aussi. Chef-lieu de la Prusse occidentale, les habitants à 96 % allemands, furent déplacés par les Autorités russes et ceux qui restèrent devinrent à leur tour minoritaires.
Tout ceci pour démontrer qu’aucune forme de nationalisme n’est légitime. Le droit du sol ne prime pas le droit des gens.
La terre est à tout le monde, dirait Rousseau..
Les Flamands qui veulent faire la démonstration du contraire nous replongent 67 ans en arrière.
Toujours est-il que puisque nous en sommes là, il conviendrait dans l’immédiat que la francophonie réponde à un coup de force par un autre coup de force.
Lequel ?
A relire notre histoire, aussi burlesque soit-elle parfois, la France est concernée aussi.
Moi qui n’aime pas la politique de Sarkozy, je suis prêt à lui tirer mon chapeau, s’il se départit de sa prudence, dans une affaire qui touche la Nation française d’une manière indirecte et - quand même - l’Europe de façon directe.
Va-t-on longtemps supporter un renouveau fascisme en Europe ?
La question est posée.

8 novembre 2007

On en parle même au Japon !

-Professeur Nako Çoula, vous êtes maître de conférence en droit institutionnel à l’université d’Osaka. Voyez-vous des similitudes entre le droit japonais et le droit belge ?
-Permettez-moi, avant de répondre à cette question, saluer monsieur Delpérée, mon collègue qui m’a aimablement invité à faire une tournée de conférences.
-Bon. C’est fait. Et ma question ?
-Monsieur Delpérée donnera bientôt un cours de jardin de pierres à l’université de Hoûte-si-Ploût…
-Mais enfin, Monsieur Nakà Çoula…
-Nako…
-…Monsieur Nako Çoulo…
- Çoula…
-…enfin cher professeur, en quoi le droit institutionnel japonais est-il comparable au droit belge ?
-C’est la question posée par des étudiants de Louvain-la-Neuve, avec à leur tête, monsieur Delpérée, spécialiste en jardin japonais. C’est une sommité à Tokyo où il travaille le grès et surtout le granit rose, vous savez ?… Il ne reste en Belgique, m’a-t-il dit ; que parce qu’il est ensorcelé par une femme. Adamo va en faire une chanson. Il est très populaire au Japon…
-J’espère que vous en avez fini avec Monsieur Delpérée et que vous allez répondre à ma question.
-J’y viens. Mais, c’est quoi ? Excusez-moi, le traducteur japonais est en réalité un Mandchou et…
-Qu’est-ce qui vous attire dans le droit institutionnel belge ?
-Rien.
-Pourquoi êtes-vous ici ?
-J’ai une mission de mon mikado, pour votre mikado.
-Le roi Albert ?
-Et on peut savoir quel est l’objet de votre mission.
-Notre empereur a été frappé…
-…par Monsieur Delpérée ?
-Non. Il s’est frappé tout seul de la situation identique du Japon en 1850, avec celle que traverse votre pays en 2007. Cette épouvantable situation du Japon prendra fin avec le dernier Shogum Tokugawa Yoshinobu, en 1868.
-Quelle était, cette situation ?
-Les kamikazes du Nord s’étaient jetés sur nos derniers Samouraïs du Sud, seuls protecteurs du trône impérial.
-Et alors ?
-Le Nord s’était replié sur lui-même. Ils n’avaient plus que de rares liens diplomatiques avec l’extérieur. Ils en étaient à parler le japonais archaïque ! Une langue comprise par de vieux bonzes shintoïstes en voie de disparition !
-C’était en 1868 !
-Votre shogum Leterme à beaucoup de ressemblances avec Tonku Sêdupoulè, le shogun félon qui voulait prendre la place du Mikado.
-Qu’en est-il advenu ?
-Il a fait semblant de se faire hara-kiri à Hiroshima, pour revenir par derrière bouleverser le palais impérial. Heureusement que le mikado prévenu s’était enfui chez les braves du Sud à Shèierre-Gnon. Et de là, avec une poignée de braves, ils sont rentrés à Tokyo qui avait déjà été coupé en trois régions : Bhè, Hache et Vê.

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-Et la suite ?
-Je réserve la suite à votre mikado. C’est le message du mien.
(Delpérée intervenant) : Mais enfin, cher Nako, tu as tout révélé au Standaard !
-C’est simple. Le fils de l’empereur, le prince Ailiô Roupettô, en faisant mine d’épouser la fille de Tonku Sêdupoulet a endormi la confiance de celui-ci, si bien que le Shogun s’est présenté au palais pour marier sa fille, avec seulement quelques kamikazes, gardes du corps, le mikado le fit emprisonner. Et sa vengeance fut terrible.
-Oui, racontez cher professeur Noka…
-Nako… Ces kamikazes furent tous coupés en trois ; une part à Bhê, une autre à Hache et la dernière à Vê.
-C’est ce que vous allez dire au roi ?
-Oui. Tenez bon sire, lui diré-je. Votre shogun Leterme, ne devez-vous pas le convoquer d’ici peu au palais ? Vous avez bien quelques princesses pour l’y attirer ? On m’a dit que Fabiola était libre de tout engagement !

7 novembre 2007

L’alternative Gendebien.

Les hommes qui font l‘opinion en Belgique à savoir quelques politiciens, dix ou douze pas plus, à la fois « aimés et détestés » des foules, trois ou quatre éditorialistes de journaux avec la demi douzaine de propriétaires de presse, et quelques sondeurs d’opinion, moins de cinquante personnes, voilà ceux, à cause de qui, nous tremblons aujourd’hui.
Car, que le couperet tombe demain ou dans six mois sur la question flamande, ces cinquante personnages pourront se dire qu’ils sont à la base de ce qui arrive.
Ce sont ces gens qui, en se mettant la pression, en voulant attirer l’attention sur eux, ont mobilisé les responsables des partis flamands, dont Monsieur 800.000 voix, avant que l’opinion ne contraigne les groupes parlementaires du Nord du pays à voter mercredi la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Le plus surprenant, c’est qu’au départ personne n’avait imaginé un tel scénario et, qu’en réalité, parmi les cinquante qui tirent les ficelles, une large majorité, Flamands et Wallons confondus, n'est pas séparatiste !
C’est l’histoire éternelle de l’arroseur arrosé.
Comme les choses vont, ces pythies seront obligées dorénavant de suivre l’opinion séparatiste qu’elles ont allumée en Flandre, ce qui va provoquer en Wallonie une défense qui ne pourra aller que dans le même sens.
En effet, l’opinion francophone ne pourra dorénavant être crédible qu’en contrant de la même manière, l’opinion adverse. Repliez vos petits drapeaux, messieurs les patriotes. Ils sont dorénavant inutiles. Demain, vous risquez de vous désigner comme l’adversaire de votre Communauté, en arborant vos emblèmes.
Bien entendu, mercredi, sauf coup de théâtre de dernière minute, les partis fédéralistes vont pousser des « ah » et des « oh » d’indignation de l’ukase flamingante.
Le danger de faire galoper tout le monde en Flandre derrière le Vlaams Belang est là. Les partis libéraux et chrétiens flamands galopent déjà que c’en est un bonheur pour les uns et une honte pour les autres.
Evidemment, dans cette hypothèse, le roi va décharger Leterme de sa mission, vu son échec. Et après ?
Nommera-t-il un formateur francophone qui ne pourrait arriver au bout de sa mission qu’en ralliant les thèses flamandes ?
On ne voit pas comment flanqué d’Olivier Maingain, Reynders soit celui-là !
Les cinquante gros marioles vont devoir s’accrocher au parcours qu’ils ont eux-mêmes balisé.
Si aucun négociateur de génie ne montre le bout du nez d’ici la fin de l’année, nous serons devant une crise de régime.
A noter que « le vote historique » ne sert absolument à rien. En lui-même, il n’aura aucune portée. A long terme, ce sont les barrières fragiles du fédéralisme qui protégeaient tant bien que mal la minorité francophone, en ce wallonne comprise, qui voleront en éclat.
Pour notre grand malheur, à nous Wallons, nous n’avons pas une politique de rechange, puisque nos élites sont des ânes bêlants de loyauté fédéraliste et qu’ils n’ont pas sur le feu un fer de rechange.
Ce serait la pire des choses que de voir un Elio Di Rupo, royaliste et fédéraliste, être obligé par les circonstances de s’improviser leader d’une Wallonie indépendante. Comme il ne se pourrait plus que Didier Reynders co-responsable avec Leterme du désastre post-électoral, reprenne l’argument tant de fois entendu qu’un « vainqueur » aux élections forme le gouvernement. Lequel ? Puisqu’il est devenu impossible de le faire dans le cadre national ?
Alors, messieurs et mesdames, que vous soyez membres des Cinquante ou pas, votre devoir serait de gagner la sortie et de dérouler le tapis rouge pour le seul qui a tout prévu, y compris le spectacle navrant que vous offrez.
C’est de bonne guerre et en toute logique.
Qui me direz-vous ?
Celui que François Perrin ne nomme pas, tout en ayant vu juste sur la séparation inévitable de nos destins du Nord et du Sud, Monsieur Olivier Gendebien.
Eh oui ! Petit parti, ou pas de parti du tout, Monsieur Gendebien a vu juste, a vu clair ! . Il faudra bien que vous vous y ralliez, si vous ne voulez pas passer pour des lopettes.

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A moins que, astuce dont vous êtes capables, vous n’imaginiez un ersatz, issu de vos croulants cercles et des appareils vermoulus, une sorte de Louis Michel bleu blanc rouge, la trogne en moins, mais la jactance haute, rassurant le bourgeois, calmant l’entérite des Cinquante, afin de poursuivre l’étranglement du peuple, sans le faire crier. Ce sera difficile, tant vous serez vous-mêmes après mercredi, terriblement échaudés !

6 novembre 2007

A Belinda C.

L’Air Bus A 380 est une réussite exceptionnelle du virtuel. Cet avion géant est sorti du hangar pour la première fois de sa vie d’avion et a volé parfaitement comme prévu. Tout avait été minutieusement calculé sur ordinateur. Les vols avaient été simulés. Les pilotes – quoique chevronnés – n’avaient jamais fait décoller l’appareil autrement qu’en laboratoire, avant la piste et le décollage réel.
La presse avait été conviée, chose impensable il y a seulement cinq ans, quand, aux premiers essais, tous les pilotes risquaient leur vie. C’est tout juste si, pour le premier vol, on n’accepta pas des passagers !
L’avenir est au virtuel. (Que va donc penser Gulliver ? C’est d’un bête non améliorable ce que j’écris-là ! )
Les psy se régalent : l’électronique créera notre avatar… que dis-je ? le crée en ce moment. Nous vivrons, nous souffrirons et nous mourrons, avec ce compagnon d’une genre nouveau. Nous serons à la fois le dasein (l’existence), le moi (votre serviteur, Belinda) et le surmoi (complexes et interdits), dans un figuratif de plus en plus outillé pour donner l’illusion du réel, jusqu’au réel lui-même !
Avant hier, Jonathan fut un avatar exprimant ses sentiments à Belinda C.
Il y a seulement quelques années, cela eût été impossible.
Le blog a l’avantage d’être un courriel circulaire et de la sorte, crée une vie de groupe dans l’imaginaire d’un seul.
Jonathan a-t-il rêvé de Belinda C., ou l’a-t-il approchée, comme le ferait un homme épris à la suite d’une entrevue décisive. Une rencontre fortuite sur le tramway, Jonathan serait monté à Saint-Pierre et vous à Copernic ?
Peut-être la réalité dans le rêve, le rêve dans la réalité ou les deux ?
En l’occurrence, une déclaration d’amour dont les acteurs ne se connaissent pas, voilà qui est fort singulier et donc improbable dans l’acception bourgeoise de l’improbabilité. .
L’interactivité n’est qu’un dialogue avec son avatar. Cependant, les rapports de deux personnes en une, le ou les enrichissent.
Tous les bons écrivains le savent, l’art est de rendre simple une chose compliquée, quand les mauvais font l’inverse. Le NET ne désespère pas de transformer la doxa du grand public en épistêmê, correspondantisme ajouterait Gulliver.
Le troisième millénaire qui commence verra le triomphe de la mathématique comme Descartes l’avait déjà soupçonné au milieu du XVII siècle, peu avant sa mort.
Si Jonathan au lieu de mourir comme tout un chacun, vivait cent ans de plus, imité en cela par Belinda C, des relations érotiques virtuelles deviendraient possibles par simple développement des rapports mathématiques des surfaces.

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Mais que l’humaine nature se rassure, cela ne se serait point appelé l’amour.
Les sentiments peuvent être simulés, travestis, tus, exprimés, mais ils ne sauraient être virtuels. La nature conserve ses droits.
Voilà qui doit rassurer Belinda C. et plongerait Jonathan dans le désespoir, si je ne le savais respectueux de l’intimité des autres.
Il reste encore de beaux soirs au clair de lune, même si déjà Cyrano à la Belle Epoque faisait monter son double au balcon de Roxane.
Rien ne vaudra jamais le souffle de l’autre, l’amour partagé et le « premier oui qui sort des lèvres bien aimées ».
Reste entre nous, une simple objection, d’ordre historique, qui concerne Flaubert. Le pouvoir abandonna les poursuites contre Flaubert après sa Bovary, non pas parce qu’il craignait les Rouennais à la veille des élections, mais parce que Gustave était un des assidus du salon de la princesse Mathilde.
Infime détail et qui n’altère en rien les sentiments que Jonathan vous porte.

5 novembre 2007

Un nouveau record battu !

On en rugit de joie dans les chaumières.
Mardi, on aura battu un nouveau record de Belgique, la police prévoit des automobilistes sillonnant la ville avec force coups de klaxon ! On sera au 148me jours de crise !
Je l’avais prévu dès le mois de mai, on était capable de tenir ! On avait le record en main. L’équipe est formidable ! Leterme l’a conduite de main de maître, secondé par un Reynders au mieux de sa forme et d’une Milquet qui a mis son obstination de femme au service de longs échanges et d’un jeu d’ouverture et de fermeture, ce qui a fait perdre le temps nécessaire pour faire triompher l’équipe.
Il faut dire que l’équipe avait été magnifiquement préparée. On aurait pu craindre avec la succession de coachs : Reynders, joueur entraîneur, De Haan l’ineffable rondeur au service du néant et Van Rompuy, savonneuse émérite et cloueur de buts en dosses pourries.
Une équipe soudée dans le désir de mal faire ne pouvait que réussir.
Un moment, on a eu peur que Leterme, supporter du Standard de Liège, ne demande conseil à Michel Preud’homme, dont la main malheureuse, aurait pu faire perdre l’équipe si près du record de Belgique, par quelques mauvais jugements dans les attributions des rôles des candidats à la coupe.
Voilà bel et bien Martens VIII en 1987-88 battu dès mardi.
On sentait aux résultats des élections que le président du MR Didier Reynders bouillait du désir de rejeter les socialistes dans l’opposition et se prononçait pour un gouvernement réunissant les libéraux du nord et du sud, le cartel CD&V/N-VA et le cdH, mettant ainsi toutes les chances du point de vue technique pour que le record de Martens soit battu.
Sur sa lancée l’équipe Leterme est bien capable de durer, même au-delà de mercredi, date butoir passée laquelle les Flandriens vont voter en solo la scission de BHV. On fera comme si on n’avait rien vu (Hermann De Croo l’a préconisé dimanche). Ce qui va permettre d’allonger le record d’une dizaine de jours, sans préjuger de la suite, qui pourrait être grandiose, par exemple se rapprocher du record du monde.

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Mais ce n’est pas tout.
Après la fantasmagorie flamingante de mercredi prochain, l’équipe actuelle fatiguée, pourrait passer la main à un autre leader capable de porter les couleurs du pays à des cimes, par exemple jusqu’aux Réveillons. Passer les fêtes de fin d’année dans la joie et la bonne humeur de ce triomphe exceptionnel pourrait atténuer le chagrin des supporters du standard, MM. Reynders, Di Rupo et Leterme à voir le club de Sclessin tomber à la cinquième ou sixième place du classement dès décembre, suite à la nouvelle technique de Michel Preud’homme de perdre quand on devrait gagner, selon ses propres termes.
Au National, par contre, on aura gagné tout en perdant l’espoir de la formation d’un gouvernement.
Ce ne sont pas les joueurs qui manquent au National. Au contraire. Il faudra bien que le roi finisse par nommer un nouveau capitaine et décharge Leterme de sa mission.
Et ainsi de suite.
On imagine déjà le délire qui secouerait les supporters si de formateurs en explorateurs, on sautait cette législature, pour arriver aux élections de 2011 avec Verhofstadt aux affaires courantes, sans véritable gouvernement.
Le monde entier verrait enfin ce que les autres pays tentent de cacher aux populations : les gouvernements sont inutiles !
La démocratie autogérée, il ne resterait plus aux entreprises qu’à diriger le pays, ce qu’elles font déjà sans que nous nous en apercevions.
Nul doute que les points qui fâchent : la diminution du nombre de fonctionnaires, la norme de croissance du budget des soins de santé, la représentation des Régions au conseil d’administration de la SNCB, la réforme fiscale, l’aéroport de Brussels Airport, le dossier Bruxelles-Hal-Vilvorde, seraient vite réglés par la Fédération des Entreprises de Belgique.
Les maîtres réels du pays enfin dévoilés, le gouvernement Verhofstadt serait reconduit à vie dans l’expédition des affaires courantes, ainsi tous pourraient couler des jours heureux jusqu’à la retraite, le rêve pour Laurette Onkelinx qui aurait tout loisir d’écrire ses mémoires dans les deux langues et d’élever ses enfants au ministère même qui deviendrait sa résidence principale.
Le roi pourrait s’entretenir prochainement avec Louis Dreyfus, patron du standard, au cas où Verhofstadt serait tenté de rejoindre Dehaene dans le privé. C’est la seule incertitude de ces fabuleuses perspectives.
Comme on voit, ce record historique n’a pas encore dit son dernier mot.


4 novembre 2007

Qui connaît Belinda ?

Jonathan en ouvrant « Philosophie magazine » n’avait qu’un vague besoin de lecture.
Il n’abordait les textes qu’après avoir hésité en feuilletant le mensuel.
Les exposés austères n’amélioreraient pas plus sa bêtise, que Gulliver la perception de l’univers. Il s’attendait aux lieux communs qu’ont habituellement ceux qui pataugent dans la société de consommation, comme les clés indispensables d’un consensus introuvable dans des discussions infinies. « Nous ne faisons que nous entregloser » a dit Montaigne.
Il faut être fou ou prétentieux pour contester les idées reçues que les philosophes se refilent comme les mots de passe qui ouvrent la forteresse de la raison : l’autorité de Platon, la popularité de Comte-Sponville, le charisme de gauche d’Onfray, sans oublier Sartre qui refusa le Nobel..
Quand tout bascula à une page de pub – une page entière consacrée à elle – payée par Stock éditeur. La photo qui en faisait l’essentiel était celle d’une femme, les yeux sur l’objectif dans la préoccupation du sérieux qu’il sied à une femme de lettre.
Certes, ce n’était pas une habituée des magazines, une de ces beautés fades qui a quinze ans et qu’on maquille pour qu’elle en paraisse vingt-cinq. Celle-ci pouvait avoir quarante ans, peut-être davantage, peu importe.
Et Jonathan fut instantanément amoureux de cette image.
Du modeste décolleté brillait une pierre nacrée, agate, opale ?... Deux brides au sommet de l’épaule disparaissait sous l’étoffe comme deux traits d’une fontaine, supportant sous la blouse quelques dessous qui le troublèrent. Cette femme, il l’avait cherchée toute sa vie sans jamais la rencontrer! Et elle était là, sur une page de magazine, en auteur qui pour vendre un livre pose l’air sérieux, un soupçon de gravité aussi…

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Le reste de la publicité n’avait de l’importance que parce qu’elle donnait des renseignements sur l’œuvre et l’éditeur, donc livrait l’identité du modèle à la curiosité de Jonathan.
Il consulta avidement Internet, comme quelqu’un qui cherche désespérément un être cher perdu dans la foule.
L’heure suivante, Jonathan acheta « la réflexion sur la responsabilité intellectuelle et la liberté d’esprit », ainsi Alexandra Laignel, journaliste, qualifiait l’ouvrage qu’il avait dans les mains. Ce n’était pas réellement une critique, plutôt une appréciation flatteuse, pour tout autant qu’une critique doive être faite d’autres éléments qu’élogieux.
Cent pages après, l’amour devint admiratif.
Grand dieu, cette femme ne se satisfaisait pas d’un physique admirable, elle avait ce « je ne sais quoi » à la Jankélévitch qui font les grands écrivains, les très bons philosophes !
Pour faire simple et ne pas sombrer dans le thème du livre, à savoir la superficialité du temps, poncifs de toujours et lieux communs qui « vont de soi », Belinda – c’est le prénom de l’auteur - possède en elle tous les dons : la vivacité d’esprit de Saint-Simon, avec ce rien de mordant dont Jules Renard était jaloux, l’exactitude de la phrase, que Sartre démontre dans son « Flaubert » (L’idiot de la famille) avec un plan d’ensemble à la Vauban, si je peux user d’une métaphore militaire.
A l’aube, il avait fini la lecture, page 207.
Il n’avait vécu avec elle qu'une seule nuit.
Bien sûr, il prendrait tout ce qu’il pouvait dans les bibliothèques des oeuvres de Belinda C., mais quand on aime d’amour, c’est insuffisant.
En quelques tours de roue joindre l’université où elle est maître de conférence, était possible. La voir parler, vivre, réfléchir, se mouvoir, rire avec ses étudiants, cela pouvait se concevoir.
Mais après ?
Il y a toujours un après, le moment de perfection atteint… On veut d’autres bonheurs.
Est-elle mariée , A-t-elle des enfants ?
Et de quel droit importuner une inconnue ?
Jonathan le savait depuis le début, on ne s’introduit pas par effraction dans la vie d’une femme parce qu’elle a, par imprudence, abandonné une photo aux mains d’un éditeur.
Peut-être avait-elle posé ? Lui avait-on demandé de dégager l’épaule gauche, exprès ?
Jonathan agissait sans calcul. Il avait flashé sur un cliché. Le reste n’était qu’un entraînement irrésistible.
Elle ne l’aurait pas cru.
Quand on aime une personne de qualité, il n’y a rien à faire que rester dans l’ombre, soupirer et maudire le sort qui vous a créé si médiocre.
Que lui dire qui ne fût point fade et qu’elle ne sût déjà, ?
Une femme pareille, à l’âge où l’expérience et l’histoire de sa propre vie produisent de si pertinentes pages, a vécu et soulevé des passions, connu des déchirements et des désillusions, à Caen ou ailleurs.
Elle a donc aimé et Jonathan n’en a jamais rien su. Il n’en connaîtra pas davantage. Il est discret et ne commettra pas d’impair. Tout au plus regrette-t-il de n’avoir pas écrit le sonnet « Ma vie à son secret… » au lieu d’Arvers, pour l’envoyer sous pli recommandé à Belinda.
Comment se consoler d’une aventure qui n’aura jamais de fin, puisqu’elle n’a pas de début ?
Ce soir, Jonathan à force de fixer l’image croit voir les lèvres de Belinda s’entrouvrir.
« Elle est trop bien pour moi. », entend-il. Mais non, si cela avait été de sa bouche que fussent sorties ces paroles, elle eût dit « Je suis trop bien pour toi ».
En philosophe, dirait-elle une chose pareille ?

3 novembre 2007

Ma tante d’Iran était un oncle !

Mahmoud Ahmadinejab, président de l’Iran, en visite à l’Université de Columbia le 24 septembre dernier, aurait pu tenir les propos que l’on prête à Courteline à une négation près…
– Seuls les idiots n’ont pas de doute.
– Vous en êtes sûr ?
– Certain !
Alors qu’il a dit :
-« Seuls les idiots ont des doutes », dans son exposé aux gens de peu de foi, les idiots que nous sommes.
Montrant par là que la foi du charbonnier, judicieusement remplacée par celle du pétrolier, si elle est obsolète sous nos climats, refleurit en roses à Ispahan.
Ce propagandiste de la bêtise affirmative et de la conviction erronée réjouirait les âmes délicates s’il ne brandissait un livre sacré redoutable. Ils le sont tous depuis le petit livre rouge, quand ils sont brandis par des énergumènes soutenus par des électeurs fanatisés. Celui-ci est feuilleté par un petit milliard d’homme qui y vont chercher les raisons de nous en vouloir et dont l’Iran est le parangon et le porte-parole.
Est-ce une façon de modeler une réalité au gré des espérances performatives du président Mahmoud ?
Nous n’entrerons pas dans le détail du nombre de ses centrifugeuses selon lequel après un certain seuil, l’Iran pourrait fabriquer et envoyer une bombe nucléaire pour anéantir Israël.
On peut se demander selon la version de Mahmoud ce qu’on anéantirait, puisqu’il nie l’Etat d’Israël. Il est difficile d’anéantir un Etat qui n’existe pas.
Poursuivant la démonstration performative, Ahma… fait l’éloge des mœurs en Iran, souillées par le Shah, les prostituées et les homosexuels, puis miraculeusement purifiées depuis l’application stricte des Lois coraniques.
Résultat, « il n’y a pas d’homosexuels en Iran » affirma le Président devant des Etudiants de Columbia sidérés.
Certes, il y en eût beaucoup au temps de l’insondable corruption des Occidentaux.
Mais Khomeiny les a chassés au nom de Dieu. Et à présent, ils sont tous partis à la queue leu leu chez les démons américains.
Puisque la Loi a décidé que cette réalité de la nature n’est pas, donc, elle n’est pas.
Admirable raisonnement qui laisse supposer, par contre, que les femmes adultères et les voleurs de bicyclettes qui relèvent encore des faits divers, la Loi les autorise !
Heureux pays de l’adultère permis à un jet de pierre des ménages heureux et du vol autorisé !

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Voilà bien l’Iran de Khomeiny victime de l’illusion.
Ou plutôt non. C’est nous qui sommes victimes de l’illusion, puisque nous croyions voir dissimulés dans la foule iranienne, ceux qui ont choisi l’amour entre gens du même sexe.
Ce que en d’autres lieux nous nous garderions bien de désigner sous peine de faire de l’homosexualité une critique qui n’est plus de saison ailleurs qu’en Iran.
On se demande même pourquoi chez eux cette critique, puisque tel Israël qui n’existe pas, l’homosexualité n’y est pas plus présente ?
C’est ainsi que dans ce pays enlevé aux vices par la force du mental musulman, les femmes sont libres, et même si on ne les voit pas, puisqu’elles ne sortent que voilées, et qu’on ne saurait dire si ce sont des femmes ou des gardiens de la révolution déguisés… mais bon, elles vont voter quand même !
On ne peut pas dire que Mahmoud Ahmadinejab soit convaincant.
Alors, comment réussit-il à convaincre les Iraniens ?
Peut-être que la langue s’y prête ? C’est le mystère de l’Orient .
C’est ce qui nous sépare d’un Etat immergé dans l’idéologie des imams. Nous nous efforçons de joindre les faits au Droit, sans y parvenir vraiment ; eux sont parfaitement intégrés à l’illusion qui fait le Droit.

2 novembre 2007

Sarkozy game over !

Le premier changement important – puisqu’il est de 140 % - vient d’avoir lieu en France. Il s’agit de l’augmentation du salaire du président de la République.
Pour le reste, les amoureux de la nouveauté attendent à se mettre autre chose sous la dent que Sarkozy scotché aux lucarnes des médias, scrutant la route qui poudroie et l’avenir qui merdoie.
Oui, pourtant, une réalisation : le divorce avec Cécilia, l’évanescente et mystérieuse Greta Carbo de l’Elysée, ex première dame de France. La pin up vieillissante des couvertures de magazines. justifie le salaire de son mari par la forte pension alimentaire que son avocat ne manquera pas de réclamer à la France.
Elle était plus gaie quand rien n’était sérieux, du temps de la pêche aux moules, avant que la mer ne monte et n’emporte le marin de l’opéra comique des dimanches Martin.
On caquette dans les gauches. A droite on se congratule des 140 % comme d’une victoire remportée de haute main.
Montebourg, socialiste : "On a le sentiment que la classe politique se sert elle-même pendant que les Français sont au bord du trottoir, abandonnés à eux-mêmes".
Il est vrai que la moitié des Français gagne moins de 1500 euros par mois.
Ce n’est pas Montebourg qui le dit, mais les statistiques.
Ségolène à encore cinq ans devant elle pour accompagner les femmes qui, de par le monde, prennent les rênes de leur pays, avant de rentrer en tailleur rose bonbon pour être à son tour élue, sans avoir besoin de faire campagne, tant Sarko se sera démoli lui-même lors de son mandat présidentiel.
Son seul ennemi à M’ame Royal sera l’ambition dont sont dévorées les têtes de série des futurs masters de son parti.
Sur la lancée du pourliche au patron, les parlementaires godillots ont triplé le budget de la présidence de la République, en le portant à plus de 100 millions d'euros annuels. Cette majoration est destinée « au fonctionnement et à la rémunération des personnels mis à disposition de la présidence de la République et aujourd'hui pris en charge par différents ministères ». Evidemment Sarko ne voulait pas s’augmenter tout seul, cela aurait fait mauvais genre. C’était assez imprudent aussi de ne pas trouver d’excuse auprès du personnel. Ainsi, il a l’air de partager la galetouse.
Reste quand même que le locataire de l’Elysée s’est pas mal débrouillé ! Il a la vocation des stocks option. Il y a en lui du Noël Forgeard.
Outre son chèque garanti fin de mois, il n’a pas de loyer à payer. En plus du Palais de l'Elysée, dans le VIIIème s’il vous plaît, il dispose de plusieurs résidences secondaires où il peut passer week-end et vacances, ou recevoir des invités : Marigny, Souzy-la-Briche, le fort de Brégançon et le château de Rambouillet, échangé récemment contre le pavillon de la Lanterne habituellement résidence secondaire des premiers ministres.
A cela s’ajoutent son transport et ses voyages. Tudieu ! il ne serait pas dit qu’un chef de cette trempe voyageât à pied, ni carte orange, ni abonnement SNCF et encore moins de billets d'avion ! Les Français à la pompe remplissent les réservoirs du parc automobile de l’éminence, ses avions vrombissent dans les hangars... C’est dire si les taxes et accises qui alourdissent les hausses, Nicolas s’en tamponne…
Le président de la République a du personnel de cuisine à son service pour assurer les réceptions et ses repas personnels. Il ne paie pas ses merguez quand il reçoit le roi du Maroc.

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Chirac était un glouton, il engloutissait par semaine le débit de deux ou trois bonnes boucheries. Le suivant se dit frugal, « un fromage blanc par semaine ». Quand on voit l’addition, c’est le plus cher fromage blanc au monde !
Pour le reste, l’ascète de l’Elysée est lavé, nourri, blanchi à l’œil et hors taxe.
Sans facture, ni carte orange, ni loyer, ni restaurant, ni courses à payer... il reste au malheureux 20.000 euros d'argent de poche pour se distraire, retrouver une femme, tromper sa solitude…
Est-il insouciant ? Les femmes lui coûtent-elles trop cher ? Sa vieillesse est assurée par une pension à vie qui s'élevait en 2005 à 63.000 euros par an (5.250 euros par mois), sans oublier qu’il peut se faire un petit supplément en siégeant au Conseil constitutionnel dont il est membre de droit jusqu’à la mort..
Je n’ai pas le cœur de comparer le SMIG , ni de parler des retraites avec ce Français hors norme.
Je vais juste conclure d’un mot qui revient souvent dans les blogs pour saluer cette augmentation du chef de l’Etat : c’est dégueulasse !

1 novembre 2007

« Pour une tour de Babel sociale » (suite).

Evidemment le problème linguistique en Belgique, s’il ne consistait qu’à produire quelques formulaires saupoudrés de quelques gestes de bonnes volonté, ne serait pas dans l’impasse actuelle.
Des facilités dans tout le royaume concourraient à détendre l’atmosphère. Et puis cela mettrait les rieurs du côté de la Région qui ouvrirait la première ses portes à la tolérance.
Le nœud gordien est bien dans les communes périphériques de la capitale où la langue principale pratiquée n’est pas celle de la Région..
Inutile d’épiloguer sur la stupidité de cette frontière imaginaire. Elle n’a pas fini pour autant de distiller ses nuisances depuis qu’une rare incompétence en a déterminé le tracé.
Elle est là, il faut faire avec.
Il s’agit de protéger des minorités d’un genre particulier, puisqu’elles sont localement majoritaires !
Ce ne sont pas des émigrés économiques venus d’ailleurs qui à force deviennent une majorité, comme au Kosovo ; mais, des Belges dont c’est le droit d’habiter là où ils veulent, et de parler la langue de leurs parents.
La situation est tout à fait inédite. Sinon à se référer à celle du Ruanda entre Tutsis et Hutus, où des illuminés poussèrent les Hutus au génocide, alors qu’ils cohabitaient depuis toujours dans les villes et les villages avec les Tutsis.
Dix ménages francophones qui s’installeraient à Hasselt ne feraient nul esclandre. Les familles s’éparpilleraient et pour être assimilées apprendraient la langue. Qu’elles ne perdent pas le contact entre elles au point de constituer une association francophone ne ferait pas en soi une révolution culturelle.
Il n’y a pas une seule Commune à proximité de la frontière linguistique qui soit unilingue. C’est aussi valable en région wallonne. Une simple promenade dans la Basse-Meuse renseigne tout de suite sur l’imbrication des deux langues. Une famille sur trois y est mixte ou compte l’un ou plusieurs grands-parents issus du Limbourg flamand, sinon hollandais.
Quand on voit les mouvements de la population du Brabant, on s’aperçoit que la vitalité bruxelloise où le bilinguisme est d’application n’a d’autre exutoire que les communes flamandes de proximité.
L’Europe a plusieurs fois mis le doigt sur le phénomène bruxellois en parlant d’anomalie administrative, voire de ségrégation où le flamand est de stricte application à peine aux faubourgs de la ville.
Cet imbroglio ne peut se décliner dans une seule langue, mais dans les deux.
Le bilinguisme administratif complet devraient être d’application dans tout le Brabant, qu’il soit flamand ou wallon et même ailleurs en région wallonne ou flamande, quand il y a problème. Ce que ne semble vouloir à aucun prix le gouvernement régional flamand, en cela appuyé par le gouvernement fédéral dont le premier ministre est toujours flamand. Des pressions au nom de la Belgique et sans qu’il ait été demandé aux francophones leur avis, ont été exercées sur la Commissaire européenne qui avait soulevé des objections à cet unilinguisme contraire aux droits de l’Homme.
Les arguments flamands, qui eux revendiquent la priorité au droit du sol, rappellent fâcheusement un nationalisme de triste mémoire dont l’épilogue fut Nuremberg.
Les négociateurs francophones, sous peine d’être en quasi illégalité avec l’Europe, ne peuvent pas faire droit aux revendications flamandes.
S’ils le font - Didier Reynders semble adhérer à cette option - c’est l’ensemble de la classe politique francophone qui en paiera les conséquences.
Dans l’immédiat, certes, on louera la sagesse des négociateurs qui auront préféré la tranquillité du jour au prix d’un reniement du droit ; mais, dans l’avenir, le concert de protestations ne pourra que s’amplifier, rappelant l’histoire des Fourons, reproduite à l’échelle de la capitale, de l’Europe et du monde.
Il n’est pas vrai que la poursuite de l’Etat belge est à ce prix.

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Liège est la dernière grande ville française de cœur et d’esprit. Après, commence le monde germanique heureusement pacifié et ami.
Si une folie furieuse enflammait les extrémistes flamingants au point de menacer les francophones jusqu’à la pointe extrême de la francophonie des bords de Meuse, nul doute que la France se souviendrait du Département de l’Ourthe et des attaches plus anciennes que celles nouées en 1830 par nos ancêtres qui firent la Belgique.
Est-ce bien cet ultime épisode de la farce linguistique que veulent les Flamands ?