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L’inscription !

Est-ce par snobisme, volonté inébranlable d’assurer au rejeton une place dans « la meilleure école » ou par la commodité de la proximité que des parents s’apprêtent ce soir à camper sur le trottoir devant l’école qu’ils ont choisie afin d’y inscrire le jeune prodige qu’ils ont mis au monde, il y a une dizaine d’années environ ?
Toujours est-il que la méthode Arena fait des remous et, tout compte fait, peut-être aurait-elle pu trouver autre chose, la ministre socialiste ?
A Liège, que je sache « Saint-Bar » ne rend pas plus intelligent que le lycée de Waha !
Evidemment si on juge la capacité d’une école à la concentration du pognon au mètre carré, les critères deviennent sensiblement différents.
Certains parents qui aspirent à la notoriété dans les groupes familiaux ou au Golf Club du Sart-Tilman ont résolu le placement de leur jeune prodige d’une autre manière. Ils ont délégué les oncles et les tantes (ils paient aussi des étudiants d’univ) à faire la file devant les « meilleurs » établissements afin d’y inscrire le héros du jour dans deux ou trois écoles cinq étoiles. A la fin de la journée, ils choisiront parmi les inscriptions, celle qui leur paraît la plus prestigieuse !
Ainsi faisant, ils bouleversent les données des établissements doublons (qualificatif prémonitoire) et empêchent d’autres parents d’y inscrire leur progéniture.
Mais qu’importe pour ces gens-là, ils disent la morale sans la pratiquer.
Du point de vue strictement pédagogique croire qu’il existe un concentré de professeurs d’élite dans certaines écoles et un ramassis de besogneux en d’autres, est proprement injurieux pour le corps professoral.
Finalement le choix des parents se fonde sur ce qu’il y a de plus insaisissable « la bonne réputation ». Par contre on sait que la mauvaise réputation se fonde sur des établissements se trouvant dans des quartiers défavorisés, avec une population d’émigrés plus dense qu’ailleurs. Dès lors, la bonne réputation aurait-elle pour objet un certain mépris des autres, à savoir les pauvres et les étrangers ?
Je me demande si, justement, un enfant élevé dans le respect et l’amour d’autrui ne tirerait pas plus de fruits pour son éducation dans un contact avec d’autres milieux, qu’ils soient favorisés ou défavorisés ?
Pour des considérations de droit, l’Haut-lieu n’est pas trop favorable au projet de la sculpturale ministre, il y aurait contradiction entre décret et circulaire.
Résultat, des parents ronchons auraient des possibilités de recours assez nombreuses. Voilà qui va réjouir les avocats à l’affût de la « juste cause » à partir du moment où cette juste cause approvisionne le compte courant des robins, bien entendu.
En attendant les répliques administratives et judiciaires, les parents qui persistent à vouloir que leur enfant débute dans telle école plutôt que telle autre, espèrent les désistements de dernière minute. Comme le môme aura déjà rejoint la « mauvaise » qu’il quittera pour « la meilleure », la bonne nouvelle ne se passerait pas sans remous administratifs.

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Le Soir met son petit grain de sel dans cette inscription abracadabrantesque en excipant du raisonnement en droit constitutionnel du professeur Hugues Dumont (Delpérée va être jaloux !) pour jeter un petit cailloux dans la mare des enfants prioritaires. Le grand Hugues trouve cinq motifs de recours dans la réforme en cours d’inscription en première année.
Les parents protégés, chouchoutés, admirés par l’Ordre social vont sans doute trembler comme le vulgum pecus.
Voilà qui équilibre la barque sur laquelle sont désormais embarqués les parents qui ont eu la mauvaise fortune d’avoir des enfants qui arrivent à l’école secondaire justement à l’année qu’il ne fallait pas, car cela ne fait aucun doute que pour l’année suivante la séduisante Marie aura révisé sa copie.
Que décidera-t-on pour 2009 ? Mystère.
Sans vouloir jouer les Pic de la Mirandole, je pense que la première priorité devrait être réservée à la revalorisation du salaire des enseignants et aux moyens à mettre en œuvre pour les protéger des glandeurs qui ne vont à l’école que pour que la famille perçoive des allocations familiales. Ensuite un travail en profondeur devrait être entrepris entre l’école et les familles afin de responsabiliser celles-ci.
Si cette chose capitale qu’est l’enseignement pour l’avenir de nos enfants prend cette tournure, il y aura de moins en moins d’écoles cibles en réputation bonne ou mauvaise. Et Marie Aréna pourra s’attarder le matin en famille avant de rejoindre ses bureaux la conscience en paix et l’âme légère.

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