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Elle va mourir la mamma…

Débat anti-"sceptique" à midi à la RTBf, pour un public trié sur le volet.
On a même vu une certaine madame de Lanoi prendre la parole deux fois pour dire la même chose : « Allez-y, arrangez-vous, les gars. Ne faites pas les enfants. »
C’était d’autant plus touchant que tous les méchants garnements n’étaient pas là et qu’il aurait fallu l’autre faction pour la grande réconciliation.
Par contre, du public bien sage en tapisserie, personne n’a parlé de la France et des rattachistes.
A croire qu’il n’y en a pas. La Wallonie serait-elle la seule au monde à parler français ?
La Belgique traverse une sale passe, mais on va s’en sortir, foi de Onze novembre et aux noms de nos morts de 14-18…
Tous bien d’accord, sans doute, dans l’amour absolu de la patrie, le jour où le pioupiou est à l’honneur.
Il est vrai que le mensonge est à la base de la vie sociale.
Il fallait voir les quatre présidents de parti faire l’éloge de la sincérité sur le plateau.
S’il y a bien une unanimité, elle est là. Ils sont tous sincères, mais sur des objets différents.
Gorbatchev nous a laissé un cadeau empoisonné avec sa glasnost. Les voilà tellement transparents que lorsqu’on superpose Di Rupo à Reynders, c’est Milquet qui apparaît !
Dictature de la transparence oblige, tout le monde « a faux » pour celui qui parle.
Quant à Di Rupo avec l’affront à laver, il n’est pas prêt à sortir de la buanderie. Il ne s’attend tout de même pas à ce que les Flamands disent qu’ils ont eu tort de voter le mercredi fatal ! Ils auraient l’air de quoi, vis-à-vis de leurs électeurs ?
Evidemment, puisque nul n’est responsable, on se demande pourquoi on en est là ?
Bonne question, que personne n’a osé aborder.
On en est là parce que le gouvernement de Verhofstadt qui expédie les affaires courantes, a aussi expédier au frigo lors de la législature précédente les problèmes communautaires. Si bien qu’ils se sont nourris de leurs propres germes et qu’aujourd’hui on ne peut les aborder qu’avec des vêtements isolants, parce que BHV et compagnie sont devenus des souches résistantes d’un virus du genre Ébola.
Comme la conséquence fatale de la pornographie, c’est la disparition de la pornographie, la conséquence fatale de la crise c’est la disparition de la crise dans les discours de réconciliation autour du cercueil où gît la Belgique. On ne se dispute pas devant la mort !
Cependant chacun lorgne la part d’héritage de l’autre.
On n’en est pas encore à la descente de la bière dans le caveau familial de l’Europe. La fin de la Belgique n’est encore qu’au faire-part.
La fin, c’est le moment où la réalité n’est plus perçue et où ça commence à se voir.
Et ça se voit. Même triés sur le volet de la pensée bien pensante, bien agglomérante, bien compactée, les lambdas hissés sur le plateau à coups de bons certificats de civisme n’ont pu s’empêcher de le dire : l’important c’est la vie des gens qui se dégradent, l’urgence est là. Ils ont été relayés par les figures de proues présentes autour de l’animateur. Ces chefs de parti sont bien d’accords avec le public. C’est essentiel.

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Pourtant, il n’y aura pas plus de gouvernement la semaine prochaine, qu’il y en a eu les mois précédents. Pourquoi ? Mais parce qu’ils sont incapables de parler d’autre chose que de ce qui les réunit dans la maison mortuaire : de leurs droits de succession, du partage du gâteau et des prééminences. Sera-ce l’aîné des fils qui conduira le deuil ou celui qu’elle aura le plus aimé ?
Vaste débat qui ne peut être tranché, parce que celle qui vient de décéder était la « mamma » et qu’il n’y avait rien au-dessus d’elle.
Des gens simples diront, qu’est-ce qu’ils attendent pour s’arranger de ce qui peut l’être ?
Il est très difficile, voire impossible, d’oublier les petites vexations, les sourdes rancunes, les craintes de perdre la face, pour sauver l’essentiel.
Au contraire, plus le débat est mesquin, misérable, plus les hommes s’entêtent pour avoir raison.
Alors, aujourd’hui, les uns se sentent libérés, les autres se sentent orphelins.
Ce qui les oblige à rester dans la maison familiale après l’estimation des meubles, c’est l’impossibilité de partager une succession tellement embrouillée, qu’elle est inextricable.
C’est donc dans la haine du patriarcat de celle qui vient de mourir que se reconnaissent les uns et dans la protection obsessionnelle de la mamma implorée dans l’au-delà, que sanglotent les autres.

Commentaires

Richard III, on prend les paris? Avant une semaine, les vrais patrons du pays -ceux du fric- auront fait entendre raison aux garnements qui se disputent. Rire, c'est rire, mais "tchîr è tchapê di s'pér, ci n'est pu rire"! On ne rigole pas avec le fric et les actionnaires, bande de ploucs! Dans le silence feutré des conseils d'administration, il n'y a ni Flamands ni Wallons. Chez ces gens-là, Monsieur, on ne parle pas, on compte...!

Paris tenu! Ces gens-là, Monsieur, ces profiteurs, ces actionnaires tous puissants ont tellement d'intérêts à ce que les proprios du gâteau qu'ils ont pillé, se fâchent pour l'éternité, qu'ils veulent que la Belgique meurent et crêve pour de bon et cela pour ne jamais au grand jamais risquer de devoir rendre le produit de leur abus, appropriations malhonnête, cambriolages, détournements, escroquerie, exploitations, hold-up, qu'ils feront tout pour que la nation ne soit plus qu'un mauvais souvenir... D'autant que l'Europe LibéralE, ne se remet pas de notre Sécurité Sociale, et qu'elle aimerait tant avoir une capitale ressemblant à celle des USA...
LibéreZ BRUXELLES!!! Suppression de la BELGIQUE!!! Vive l'EUROPE des RICHES!!! Mort au pauvre sans travail!!! A bas les Chômeurs!!!
Et, notre bon Roi qui comprend bien ces choses là, puisqu'on est dans le conservatisme le plus aigus, MONSEIGNEUR sait que de toute façon, il n'a plus d'autre choix possible que de négocier une bonne fin de règne en sachant que la BELGIQUE lui concédera l'héritage de feu son aïeul LEOPOLD II...
Alors? Attendez-vous à ce que le sort de la BELGIQUE ressemble au sort... Mmm.. WTC...
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les clones.
Léo Ferre
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus " les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...
La solitude,

Voilà que les lecteurs se mettent à parier entre eux ! Je ne crois pas qu'il y aura un gouvernement avant le début de l'année prochaine. Et s'il y en a un, c'est qu'on aura réussi à remettre au frigo les viandes faisandées. Par contre, je crois que Verhofstadt sera mandaté pour expédier moins rigoureusement les affaires courantes, ce qui donnera un sursis à la moribonde Belgique.
De toute manière le système fédéral ne s'en relèvera pas. La suite sera confédérale ou ne sera pas. Et ça, de telle manière que ce sera la fin de la Belgique "en douceur" et profondeur comme chante Adamo, notre barde national. Richard III.

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