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30 avril 2015

Cherchez le loup !...

La grande affaire que ce baromètre RTL/IPSOS/Le Soir ! Le personnel politique y perd ses dernières illusions. Les Belges ne savent plus blairer nos illustres !
Diable ! on n’avait pas besoin d’employer les grands moyens. Les sondages étaient inutiles. Tout le monde le savait depuis longtemps ! Sauf au Soir et à RTL-TVi, où personne ne se rendait compte ! Il aura donc fallu ce sondage pour qu’ils sortent de l’hébétude… et encore, pour nous dire des conneries.
Tant le journalisme à la belge est coupé du monde extérieur par les cahiers des charges des grands éditeurs de journaux, conservateurs dans l’âme et inquiets de ce qu’ils perdraient, si ce qu’ils appellent la démocratie venait à en être véritablement une !.
Alors, que voulez-vous, les tâcherons tentent de faire plaisir aux maîtres. Ce n’est pas facile par les temps qui courent.
Cela se sentait dans le 11.02 de ce mercredi et dans l’éditorial papier contre le populisme, cette hydre à deux têtes gauche/droite, ce mal absolu...
Pourquoi les gens renâclent-ils ? Cette histoire est simple.
Les Belges ne sont pas convaincus que leurs gouvernants traitent leurs problèmes, sinon ils le font si mal, qu’il doit y avoir un loup quelque part.
Ceux qui devraient prêcher d’exemple ne se dépouillent pas comme ceux qu’ils dépouillent. Et cela fiche en l’air l’altruisme dont ils se prévalent.
Si Marine Le Pen avait une consœur belge, elle ferait un carton !
Les sondeurs défoncent une nouvelle porte ouverte.
Pour une fois je suis d’accord avec leur effroi, Marine Le Pen ne ferait pas mieux que Di Rupo et Charles Michel ! Où ça diverge, c’est dans la responsabilité des partis. Ils sont responsables de la politique qui a conduit les gens à se détacher d’eux, tout de même ! Le populisme n’est pas venu tout seul d’un mauvais vouloir des populations. C’est un instinct de défense du peuple…
Encore que s’ils nous balbutiaient l’air dépité « La démarche est mondiale. Le courant est plus fort que nous. Nous sommes les victimes du système capitaliste. »
Ils esquisseraient par leurs aveux la silhouette de l’ennemi de la démocratie : l’argent. On saurait au moins qu’elle est menacée. Il se trouverait plus de citoyens pour la défendre et parmi eux quelques tribuns avec des idées neuves.
Mais non. Ils ne veulent pas en démordre. L’économie actuelle est bonne pour la démocratie. Ils poursuivent leurs prétentions à régler le différend entre l’argent et le peuple. Cependant qu’une nouvelle crise mondiale, plus terrible encore que l’autre, nous menace. Ils le savent et font le gros dos, en espérant que l’épicentre ne touchera que la City et Wall Street.
Comme si, crise ou pas crise, les citoyens étaient aveugles et sourds au point de ne pas voir le chômage de masse, ni entendre les cris des victimes et l’impossibilité dans ce contexte économique de trouver même un compromis à ce fléau.
Ils conservent un as dans leur manche. Au cas où cela risquerait de mal finir, les politiques nous joueraient à fond la carte de la peur « Nous sommes en guerre contre le salafisme. Ne perdez pas courage. Malgré les épreuves, la démocratie vaincra Deach. ». Ce thème, ils nous le servent déjà insidieusement, pour nous « contre-sonder ». Au passage, ils nous rafleront quelques libertés. Voilà qui garantira leur avenir.

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Ce que les sondés et les non sondés ne supportent plus, c’est d’entendre des discours qui sonnent tellement faux que même les pires naïfs n’y croient plus. C’est de voir le sourire mielleux de Kris Peeters quand il veut nous vendre le saut d’index « qui va sauver l’économie » ! C’est d’entendre Charles Michel nous vanter les bienfaits du libéralisme avec les mêmes mots que son père employait vingt-cinq années auparavant.
C’est enfin l’invention bien belge, bien surréaliste de cet excès d’administratifs, ces cinq gouvernements, cette nuée d’élus divers et variés qui s’abattent comme des criquets sur des champs qu’ils dévastent, plus qu’ils n’aident les habitants à vivre de leur récolte.
Alors… alors… si les journalistes, enfin ceux qui s’en donnent le titre et qui tremblent de perdre leur emploi par l’étalage d’une opinion trop indépendante, sont du même avis que les criquets, ils risquent de les accompagner dans leur culbute. Ils ne savent même pas se demander si toute la polémique autour de la dotation rabotée des Régions ne se raboterait pas naturellement dans les dépenses de fonctionnement des cinq gouvernements, plutôt que dans les restrictions touchant la culture et l’enseignement, sans compter les taxes nouvelles ?

29 avril 2015

La Grèce à sec.

L’Europe se comporte en banquier avide vis-à-vis de la Grèce. Si c’est toute l’attention et la compassion que ses membres malheureux ne peuvent qu’attendre de l’Europe, s’ils tombent en état de précarité, on se demande vraiment à quoi elle sert ?
Le message est sans appel : tu paies ou tu dégages. Un peu l’histoire de la Flandre et de la Wallonie en somme, quand Bart De Wever nous fait le coup « tu gardes tes merdes pour toi » et que le dernier idiot du clan Michel saute dans l’auge au nom du libéralisme !
Et où veut-on qu’ils aillent, ces malheureux, avec tous les créanciers au train ? Alors que l’Allemagne dort sur un tas d’or, il faudrait que la Grèce revienne à la drachme avec la pire des inflations immédiates et la ruine complète et massive du pays ? Comme si les Grecs n’avaient pas assez trinqué ?
N’est-ce pas aussi une arme de chasse à deux coups que l’Europe brandit, le premier pour flinguer la Grèce et le second pour le pays qui voudrait suivre ?
L’Italie est sur le toboggan. On la laisse mariner depuis trop longtemps dans ses problèmes d’accueil des populations qui fuient le salafisme. Ses fonds s’épuisent avec sa patience.
Côté grec, on sent bien la pression de l’usurier qui monte, avec l’échéance qui se rapproche de son débiteur grec. Paiera, paiera pas ? On voit d’ici Juncker rassemblant ses commissaires comme un banquier convoque son conseil d’administration pour « avaler » les biens qu’ils pourraient s’approprier en compensation de l’échéance non respectée. On y sent tout le mépris du riche pour le pauvre dans ses ukases de derrière les guichets !
Et il n’est pas le seul. Il y a Draghi, président de la BCE, celui qui peut ouvrir et fermer les vannes inondant d’euros ou laissant les pays se dessécher. Cet homme a le réflexe du banquier dans le sens le plus strict du terme, c’est-à-dire qu’il ne prête qu’à ses pareils : aux banques, pas aux États. Il met littéralement Alexis Tsipras, le premier ministre grec, au coin avec un bonnet d’âne.
Et que reproche-t-il à Alexis Tsipras ? Mais d’avoir de la compassion pour le peuple grec et de respecter ce pourquoi il a été élu ! Et que veut-il ce banquier plein de zèle ? Il veut tout simplement que Tsipras se conduise comme la pire des droites qui soit à l’Europe qui n’en manque pas ces temps derniers et qu’il saigne les petites gens jusqu’à ce qu’ils en crèvent et qu’au bout du rouleau, ils rendent la gauche responsable du désastre !
À ce duo d’enfer, Juncker, Draghi, il fallait un troisième larron. Quoi de plus merveilleux qu’un Commissaire des Finances socialiste : Pierre Moscovici ! N’apporte-t-il pas la caution du PS français, avec le culot de celui qui s’est planté aux finances de son pays, afin d’exercer son talent à un rayon supérieur dans un oubli profond des erreurs passées !
Il fait plus qu’approuver les deux autres, il « exige » des réformes. Il ne peut plus les attendre trop longtemps. C’est un ultimatum !
Bien entendu, l’Europe, c’est une auberge espagnole. Chacun y apporte ce qu’il veut et sans se soucier le moins du monde s’il y a du monde à l’intérieur. Ils y vont de leur petite idée.

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Obama le premier a abandonné presque toutes les réformes aux States, à commencer par la sécurité sociale et finir avec une loi plus stricte sur la détention des armes à feu. Il conseille vivement à la Grèce d’entamer « des réformes difficiles ». Le Président US a certainement passé le chapitre précédent qui était déjà une belle saignée à Athènes en matière de réformes. À ce président, devait se joindre Christine Lagarde, directrice du FMI. Et on passe sur les ministres des finances des autres états membres de l’UE, dont notre ministre N-VA qui n’est pas le dernier de la meute.
La question est de savoir si secrètement ce beau monde n’a déjà pas fait le deuil de la Grèce dans l’Union Européenne et ne cherche pas le moyen « élégant » de la ficher à la porte du Traité ? Ce pays servirait d’exemple pour les autres mauvais payeurs.
L’UE a déjà envoyé les papiers timbrés. Restent les huissiers ! Comme on ne peut pas saisir les biens collectifs d’un état, ces beaux messieurs se contenteraient de voir la Grèce chassée de l’UE. Le pays tomberait dans une misère plus grande encore et au bord de l’explosion sociale.
Le scénario est prêt.
Le trio à la Commission attend le moment de l’estocade. Au cinéma, vous avez déjà vu la tête d’un banquier à qui on prend du fric et qui terrasse (il n’y a pas d’autres mots) celui qui a tenté de le dépouiller ? Vous n’avez qu’à regarder prochainement Juncker, Draghi ou Moscovici, au choix, c’est tout à fait ce que je conseillerais à Denis Podalydès, s’il était tenté par le rôle.

28 avril 2015

Croa croassance !

Cela va faire bientôt dix ans que l’on entend les partis de pouvoir prétendre que la résorption du chômage est leur priorité absolue. Cette affirmation est de tous les programmes. Les gouvernements en ont fait des tonnes… et il ne se passe rien… enfin du côté des chômeurs et de la population qui en souffre.
Il faut choisir, nos dirigeants sont des menteurs ou des incapables. J’ai choisi : ce sont des incapables menteurs !
Le dernier droite/droite des deux Régions a même fait mieux. Pour lui la priorité n’est plus dans la guerre contre le chômage, mais contre les chômeurs !
Pourquoi le chômage est-il endémique et qu’en économie autant monter et remonter sans cesse le rocher de Sisyphe ?
Parce que tout simplement le système économique devenu mondial n’a plus besoin des millions de bras disponibles, utilisés encore jusqu’au milieu du siècle dernier. Ils sont devenus inutiles et on aura beau multiplier les aides, faire une fleur aux patrons qui embauchent ou menacer les chômeurs qui restent les bras ballants dans les files du FOREM, cette économie est incapable d’intégrer tout le monde, et pourquoi le ferait-elle, puisque ce n’est pas son intérêt ?
Seulement voilà, ce discours ne peut pas être dit. Il ne peut pas l’être parce qu’il condamne le système tant vanté et dans lequel nous sommes tellement bien enfoncés que nous ne pourrions en sortir, qu’en le cassant.
Le seul intérêt de la démocratie, c’est de satisfaire le plus grand nombre. C’est ce qui fait le plus défaut dans ce pays.
Au demeurant, ce drame n’est pas perçu par une partie de la population qui vit encore relativement bien et qui espère même avec les mesures de la droite/droite, que tout finira par repartir et que nous en finirons un jour avec cette fâcheuse tendance de laisser beaucoup de gens au bord de la route.
Il y en a même qui vivent mieux aujourd’hui qu’hier ou avant-hier ! C’est en gros les professions libérales, si l’on excepte celle d’avocat dans laquelle il faut entrer en politique pour bien gagner sa vie, les mandataires publics élus (cinq gouvernements !) qui n’ont jamais été si nombreux et grassement ondoyés par la générosité de leurs statuts, les spéculateurs, margoulins divers, rentiers et CEO. Pour le reste, les classes moyennes à l’ancienne : gérants, commerçants, artisans se sont littéralement effondrés.
Pour ceux qui trouvent la vie formidablement excitante et qui progressent encore dans leurs professions ou autres moyens de faire du fric, il faut un semblant de morale. Pour cela, nos batteurs d’estrade ont l’art de raconter des craques.
Par exemple : « le chômage de masse est évitable » !

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Surviennent les économistes officiels, ces docteurs « Tant-Mieux ». Ils expliquent à grand renfort de statistiques que la clé du problème est dans la croissance. Elle est trop faible pour que la tendance bascule. Un retour à la croissance de l’ordre d’1 ou 2 % ne produira aucun résultat, on est d’accord. Pour retrouver la situation des Trente Glorieuses, il faudrait revenir entre 3,5 et 4 %. C'est-à-dire doubler en personnels non qualifiés ou à très faibles qualifications les entreprises à haute capacité d’embauche : les grands services de distribution et les entreprises manufacturières de type classique, enfin les grands projets exigeant des travaux gigantesques.
Or, les uns et les autres, avec la mécanisation remplaçant les tâches manuelles, la robotique et l’électronique, les engins récents de travaux publics, etc. la capacité de production est doublée par tranche de dix ans, sans pratiquement augmenter le nombre d’employés et est, pour un pays comme la Belgique, en voie de saturation. Il n’est même pas certain de réduire le nombre de chômeurs avec une croissance de 3 % !
Pour rappel, les campagnes qui étaient les grandes pourvoyeuses en métiers des champs n’occupent pratiquement plus que les fermiers eux-mêmes. Qui a vu le travail d’une faucheuse-batteuse a compris.
Avant la crise de 2008, on croyait encore que développer une société de service était propice à un volant de chômage modéré et que nous allions avoir besoin de personnels d’accueil, de cuisiniers et de maître d’hôtel, le travail intellectuel allait absorber le reste des demandeurs d’emploi. Sur le marché une nouvelle génération plus intelligente et à gros diplômes serait nécessaire pour un travail valorisant et bien rémunéré.
On s’est rendu compte en 2015 que le niveau général est en perte de vitesse et que si les universités sont pleines, c’est pour octroyer à la plupart des diplômés, des fonctions qu’un étudiant des années 50, nanti d’un diplôme dit d’ « École moyenne » pourrait largement faire avec succès.
Qui plus est avec la manie des langues, tout le monde baragouine de l’anglais, mais sait à peine s’exprimer en français. L’avenir est aussi dans la mathématique, nous dit-on. La moitié des échecs comprend le lot d’étudiants à l’intelligence vive mais incompatible à la mécanique des nombres. Quand ils ne sont pas chômeurs pendant une longue période, ces malheureux font un travail qui sous-emploie leur intelligence.
Le mensonge est dans la promesse que les efforts entrepris ne seront pas vain et que cette économie peut se redresser et offrir un avenir meilleur pour tout le monde.
Pourquoi ce mensonge ?
Il est politique. On n’a jamais vu quelqu’un dénoncer un système qui conduit à la catastrophe et qui, une fois élu, s’en accommode. Nous élisons des hommes de théâtre qui sont applaudis parce qu’ils transforment la tragédie en vaudeville. Ils vivent de nos illusions et se nourrissent de notre crédulité.
C’est un peu la raison du peu de succès de l’extrême gauche dont les dirigeants voient le désastre venir et le disent honnêtement, dans le temps que l’extrême droite désigne les étrangers et les fainéants comme étant les seuls obstacles au bonheur et à la prospérité.

27 avril 2015

Radicalisation des droites.

On a le droit de se demander si laisser Charles Michel aux commandes de la Belgique n’est pas dangereux ?
Ce type n’est pas dépressif, il est au contraire convaincu qu’il est le meilleur et qu’il est en train de posséder la N-VA pour l’avoir persuadée d’entrer dans un gouvernement des droites, alors que, de jour en jour, on voit bien que celui qui possède l’autre n’est pas celui qu’on pense !
Tout le monde voit à l’issue de ce pilotage, la Belgique se fracasser à l’atterrissage. Une législature pour mettre les salaires et la productivité aux normes de la mondialisation, la suivante pour donner à la Flandre éternelle, l’essor en solitaire qu’elle mérite.
Si Bart De Wever n’est pas ingrat, il érigera une stèle à la mémoire de la famille Michel, rappelant aux générations futures, ce que l’ambition de deux médiocres a rendu comme service au nationalisme flamand.
En attendant ce futur, il n’en reste pas moins une mutation idéologique visible sur l’ensemble du pays : un glissement général vers la droite, la Wallonie tourne au centre gauche social-démocrate, Bruxelles et la Flandre réunies sur des enjeux économiques. Quelques îlots de résistance gauchiste, dirait Di Rupo, offre une belle résistance en Wallonie dans les deux grandes villes, Charleroi et Liège. Un homme ressort de cette résistance, le député liégeois Hedebouw. Il en faudrait beaucoup plus pour que cette résistance pèse davantage. On ne sait pas, par exemple, ce qu’aurait pu faire Bernard Wesphael dans le pot-bouille actuel, s’il ne s’était dissout dans des péripéties sentimentalo-judiciaire.
Il est devenu commun de débattre avec la droite, la manière dont la société belge tout entière va régler la crise, alors que cette crise est en fait le résultat d’un acoquinement des financiers avec le pouvoir. C’est sans réaction que les pensionnés écoutent les élucubrations d’un Bacquelaine dont l’objectif est de se débarrasser à long terme du fardeau de la pension « légale », pour mitonner un système dans lequel le riche sera doté plus que le pauvre.

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On a l’habitude en Belgique de faire des compromis pour tout.
C’est tout à fait inédit ce que par ambition personnelle Charles Michel vient d’accomplir. Le compromis gauche rose et bleu clair est remplacé par le bleu foncé et le noir flandrien.
Si cela s’est avéré possible, il faut en chercher la cause dans l’abaissement des idéologies au profit d’une soumission au système économique exclusivement.
En regroupant la droite francophone et la droite nationaliste flamande, Charles Michel bouscule le fragile équilibre qui existait et accélère la droitisation généralisée, rejetant le centre-gauche socialiste et humaniste dans une opposition maladroite, parce qu’inspirée des mêmes solutions économiques que le MR.
La chance est réelle de créer un vrai parti de gauche, tant l’opposition plus ferme est nécessaire, ce que le PS ne peut plus faire, affadi par ses célébrités hors des réalités sociales. Il campe désormais et pour longtemps dans le camp bourgeois.
Contre l’oligopole qui s’affirme, la seule opposition qui vaille va devenir l’extrême gauche et dans cette législature, elle a l’occasion de se renforcer.
Charles Michel par ambition folle minimise la dangerosité du nationalisme flamingant. Son obstination à trouver avec ses partenaires de la N-VA un continuum idéologique est pathétique..
Les différences porteront sur le devenir de la Belgique entre De Wever et Michel. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Au contraire, les phénomènes actuels de porosité entre les droites à régime linguistique différent sont visibles. Peut-être même ira-t-on jusqu’à voir la droite francophone trouver son compte dans le nationalisme flamingant devenu un argument « économique » ! Il suffirait de convaincre De Wever d’une dynastie de façade, pour que Michel passe d’hurluberlu dangereux, au sauveur des enfants de Mathilde !
Tout se prête à une domination culturelle d’un monde formaté aux intérêts exclusivement financiers. Seuls des démons nationalistes de la N-VA pourraient encore jouer les trouble-fête.

26 avril 2015

Négationnisme.

C’est énorme ce qui s’est passé vendredi au parlement bruxellois. Selon Le Soir « Trois députés PS auraient « empêché » une minute de silence en hommage aux victimes du génocide arménien. …un journaliste turc, Selim Eryaman, les en félicite sur le site internet de son journal. »
C’est toute la politique d’ouverture à des Belges d’origine typée que le PS conduit depuis longtemps, qui vient de faire la preuve de son échec.
Les internationalistes voient dans l’humain une même universalité incontestable. Ils sont déçus et je les comprends. Le caractère inattendu d’une entente de trois élus sur un fait de l’Histoire pour le nier est du même ordre que ceux qui ont nié la Shoah et qui considèrent les camps de concentration comme « un détail » de l’Histoire !
On voit parfois l’un ou l’autre de ces trois négationnistes de vendredi débattre sur nos télés, notamment sur des sujets touchant à l’islam. Le téléspectateur croit entendre une opinion libre de tout préjugé. Il se trompe. La « largesse » d’esprit cachait en réalité une dépendance à l’interprétation turque des faits historiques unanimement reconnus par les autres nations.
C’est toute la représentation du peuple et l’intégration des nouveaux venus qui sont en cause.
Je le suppose et l’espère, les partis et parmi eux surtout le PS et le CDH n’ont pas que des intentions électoralistes, en mettant en places d’éligibilité des citoyens venus d’ailleurs. Ils espèrent ainsi une assimilation heureuse des populations émigrées. Cette politique est respectable. Ainsi représentées, accueillies dans tous les rouages de la société, elles peuvent se sentir plus qu’adoptées, fondues parmi la société belge.
Cette politique avait donné les preuves de son efficacité avant la guerre, en mélangeant indistinctement en Belgique, les immigrés des quatre coins de l’Europe.
Ce melting-pot ne prend pas toujours avec des populations extérieures au continent, trop différentes par les mœurs, les coutumes et les religions.
Quand on s’en est aperçu, c’était trop tard. Madame Fadila Laanan était ministre de la culture et parfaitement convaincue que des cultures très différentes s’enrichiraient en s’amalgamant les unes aux autres.
Non seulement notre culture française ne s’est pas enrichie, elle s’est appauvrie ! Il faut dire que la façon dont on apprend le français dans nos écoles est aussi pour une bonne part de ce fiasco.

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Ce qui s’est passé au parlement bruxellois est la preuve du désastre de cette politique. Nous avons à Bruxelles des députés qui ne jugent pas d’une situation en leur âme et conscience, mais des députés qui montrent qu’ils sont encore fondamentalement acquis à une nation étrangère, en l’occurrence, la Turquie. D’autres demain seront incapables de parler librement, parce qu’ils ne pourront faire l’impasse sur le fait qu’ils sont musulmans ou africains ou antiféministes coutumiers et que cette imprégnation culturelle dénature leur jugement. Cela ne veut pas dire qu’ils renoncent à ce qu’ils sont et d’où ils viennent, cela veut dire qu’un élu doit s’abstraire de ses préjugés et atavismes héréditaires, pour atteindre à une pensée libre et intelligente.
Nous ne pouvons rejeter ces élus sans faire preuve nous-mêmes de parti-pris et nous ne pouvons plus leur faire confiance, parce qu’ils viennent de démontrer qu’ils en ont !
Ah ! si au moins ils n’avaient pas été unanimes et qu’il se fût trouvé un des trois affirmant que les Arméniens avaient été victimes d’un génocide par les Turcs en 1915 ! On n’aurait parlé de rien et tout était du domaine de la liberté d’expression. Au nom de celle-ci on aurait pu défendre ce droit à la différence. Mais non, l’unanimité est accablante et dit tout !
Notre aveuglement au départ d’une Europe bonne fille et ouvrant les bras aux autres, ne nous a pas fait voir cette contradiction.
Nous en payons déjà les conséquences.
Le comble, Charles Piqué a trouvé une solution chèvrechoutiste, bien dans la manière d’un PS enfoncé jusqu’au cou dans la semoule de l’assimilation à tout va. Il a inventé une minute de silence « à la carte », pendant laquelle chacun pouvait choisir s’il rendait hommage aux victimes du génocide ou aux naufragés ( !). Seul Ecolo a osé dire que c’était une mascarade. Et c’en était une, en effet.
Vous voyez d’ici un prof conduisant ses élèves à Auschwitz et leur tenant ce langage : « Vous savez, vous pouvez vous recueillir, mais ceux qui pensent qu’il n’y a pas eu ici un crime contre l’humanité, peuvent toujours avoir une pensée émue pour les victimes en général, de cette guerre affreuse ».
Franchement, le PS est descendu bien bas. Et nous, nous devrions nous attendre au pire, qui est encore à venir, avec un Charles Michel qui a un sens de l’État pas très différent, puisque lui adore les résidents pourvu qu’ils viennent des Îles Caïman, de Guernesey ou du Luxembourg. Son origine à cet homme, c’est l’argent. Mais, ça, c’est un autre débat.

25 avril 2015

Charles Michel bras ballants…

Le voilà bien le Premier ministre Charles Michel bras ballants sur la misère des Belges et bras actifs au sommet européen « prêt à prendre sa part de responsabilités » ! Mais que ne l'a-t-il prise chez nous devant la montée des inégalités et la pauvreté croissante.
Bien sûr, il y aurait une certaine indécence à comparer le sort d’un pensionné à 600 € avec celui d’un pauvre bougre perdu au milieu de la Méditerranée sur un gonflable. Quoiqu’il y ait un rapport d’acharnement du mauvais sort de l’un et l’autre et que vivre dans un pays comme la Belgique avec 600 € par mois est une prouesse que ne pourrait faire aucun de nos élus, si habiles à vanter pourtant leur capacité de résilience.
Mais, il n’est pas admissible non plus que l’on fanfaronne à l’Europe et propose ailleurs des aides qu’on refuse chez soi.
« Aujourd’hui, nous allons déterminer si nous pouvons encore tolérer que cela se reproduise systématiquement ou si nous nous retroussons les manches. » s’enflamme ce plaideur qui n’a jamais plaidé que sa cause et qui vient de faire voter un saut d’index, tout minoritaire soit-il dans le rôle linguistique francophone.
Et c’est toute l’ambigüité du programme (enfin s’il y a) libéral.
Les voilà bien ces happe-chair à domicile et ces grands redresseurs de tort dès qu’ils entrent dans le domaine international. Plus ils ont été mesquins, fourbes, détrousseurs de grands chemins chez eux, plus ils montrent de la grandeur d’âme, de l’altruisme, de l’élévation, à l’étranger.
Charles Michel à l’Europe, c’est Saint-Vincent de Paul ramant avec les galériens du Roy !
Ainsi, il profite de l’aura extérieur pour se fabriquer un prix de vertu interne.
Mais les faits sont là, têtus, comme des taches sur le costume. Et quand il revient de son parcours caritatif, il passe de l’homme de bien, à l’apache des lieux de rapine.
D’abord les mots employés : il faut restaurer la compétitivité. À propos de quoi et pourquoi s’est-elle dégradée ? On est dans le vif du sujet. Pour les libéraux, la compétitivité est en rapport direct au coût de production le plus bas dans le monde. En clair, c’est le rapport salarial entre l’ouvrier agricole chinois et le paysan belge, et tous les autres métiers à l’avenant. Par conséquent, il faut réduire les salaires, allonger le temps de travail par les deux côtés : semaine et carrière complète. Ensuite, il faut « attirer » l’investisseur en laissant intact le renom de la Belgique chez les escrocs et les tricheurs qui voient dans notre pays un doux havre pour évadé fiscal. En conséquence, il ne sera pas question d’effaroucher les fonds d’investissement par des taxes sur le capital et sur l’homme riche.
Ce qui surprend, c’est la naïveté des gazettes quand des journalistes calculent ce que l’impôt sur la fortune rapporterait à l’État, si Michel était un véritable homme d’État.
Quel a été le déclencheur de cette prise de conscience libérale, façon Kubla ?
La crise des banques renflouées après 2009 avec l’argent du contribuable et dont le système n’en finit plus de nous faire payer la facture.

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La raison de cette politique d’austérité ?
L’empirisme pratique des libéraux qui n’entendent jamais lutter contre les injustices mais, au contraire, s’y adapter et nous forcer à cette adaptation.
Comme les socialistes, l’aventure libérale a besoin d’un socle. Le MR est le premier vendeur de pantoufles de la bourgeoisie à l’ancienne. Le MR a inventé le riche porte-étendard d’un standing, qu’il montre à ses électeurs comme l’objectif possible pour tous. En attendant, il ne l’est que pour certains, dont les parlementaires et les ministres MR, à la curée.
Le défaut à la cuirasse, c’est l’effondrement des classes moyennes, tenues à bout de bras par le standing des dirigeants politiques, ce qui n’empêche pas les fermetures et les faillites en cascades.
Voilà pourquoi nous sommes les victimes d’une action gouvernementale exécrable et que nous devons malgré tout soutenir Charles Michel à se dégourdir les bras ballants, dans une action humanitaire, même s’il ne tient pas compte de la détresse des Belges et qu’il limite aux populations perdues sur des embarcations de fortune au milieu de la Mare Nostrum, l’aide de ses petits bras de mondains, peu faits pour le retroussage de manches.

24 avril 2015

Triomphe de la propagande ?

S’il y a bien une impression maintenue à grands renforts de proclamations enflammées et d’emphases d’avocat, c’est bien l’admiration du pouvoir à la vigilance policière.
Les autorités récoltent ainsi les bénéfices de la louange de la police pour les succès sur l’intégrisme criminel.
En même temps ce lyrisme apaise nos craintes. Il siérait tout de même que la peur ne relâchât pas son étreinte, afin de tenir le public en haleine.
Ainsi Charles Michel et Jan Jambon détournent l’attention de la situation politique intérieure, vote du saut d’index, allongement du travail, etc., en prenant la pose dans une cour de caserne devant une auto blindée surchargée de policiers masqués.
Michel nous vend le feuilleton des Brigades du Tigre.
La politique d’estrade et d’effets de manchette n’est plus réservée aux campagnes électorales. C’est du temps plein.
En résumé, le pouvoir nous fait savoir « On est là, ne vous tracassez pas. Mais gardez en vous la peur. Elle est bonne conseillère. Nous en avons besoin pour faire passer des lois que vous n’apprécieriez pas si vous étiez dans un état normal. »
En soutien logistique, viennent ensuite les spécialistes antiterroristes.
Ces derniers savent tout sur Daech et les fripouilles apparentées. Ils prennent des airs de conspirateur pour nous vanter la réussite des Services, auxquels ils ont appartenu ou appartiennent encore.
Les gazettes sont pleines de leurs déclarations : les résultats formidables, les tentatives criminelles heureusement stoppées dans l’œuf. La police déjoue les attentats ! Pas tous, il est vrai. Cela est impossible. Mais beaucoup on vous dit !
C’est peut-être vrai, après tout.
Quand on demande à voir, il n’y a plus personne. Étrange, non, ce mutisme absolu sur les succès à l’ombre des secrets d’État à répétition !
Toujours le mystère. On comprendrait le secret sur les personnels de sécurité. Mais qu’on n’ait rien sur les attentats déjoués par la sagacité policière, c’est tout de même curieux. Il doit quand même y avoir des comploteurs arrêtés, même si le complot est fichu ? Que l’attentat n’ait pas lieu, on s’en félicite, mais quid des voyous, des armements, des caches, etc. ? Rien, on ne voit plus personne… à part les pieds nickelés de Verviers, on se demande où tous les autres mis en incapacité de malfaisance sont passés ? Dans quelle prison pourrissent-ils ? Y aura-t-il procès ?
On déjouerait donc des attentats sans arrêter les initiateurs ou alors, on n’ose y penser, cela resterait au niveau de la police sans aller jusqu’au juge d’instruction ?

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Par contre, on sait comment le hasard peut aider la police. C’est dans tous les journaux.
L’auteur de l'attentat contre le musée juif de Bruxelles se fait gauler par la douane française lors d’un banal contrôle de routine. On a su que c’était l’auteur des faits par les rayures des douilles retrouvées sur les lieux de l’attentat et qui correspondaient aux armes trouvées dans son sac ! Cette semaine, un autre fanatique moyenâgeux se tire une balle dans la cuisse et comme il court se faire soigner, on découvre qu’il allait commettre des attentats sur des chrétiens et qu’il a tué une automobiliste, sur le crime de laquelle la police piétinait.
Tant mieux si la chance sourit à ceux qui luttent contre des barbares. Personne ne s’en plaindra.
Mais quand même, sans parodier Jean-Jacques Bourdin, le public doit savoir, non ?
En période de crise – et nous y sommes – les dirigeants doivent mettre carte sur table et tenir la population au courant.
Une police performante ? Le citoyen demande à voir.

23 avril 2015

L’embarras de Madame Delvaux.

(Devant l’actualité galopante, cette rubrique de jeudi publiée prématurément)

Madame Delvaux, chef-éditorialiste au Soir est une bonne journaliste dans le sens que l’on donne généralement à cette profession dans un système que tous croient incontestable, et qu’il est devenu difficile de contester.
C’est-à-dire qu’elle ne connaît pratiquement rien à la condition ouvrière et à l’exaspération que peuvent ressentir parfois des humains, comme vous, moi ou elle, attachés huit heures par jour à des cadences et à des productions qui n’apportent rien à l’intelligence et à la curiosité naturelle. Même si ces cadences et ces productions deviennent la conduite d’un bus sur des horaires établis ou des transports de courrier pour nos boîtes à lettres. Même si de nouveaux Faurisson étendent la ségrégation entre les différentes formes d’intelligence et décrètent qu’en dessous d’un certain quotient intellectuel, on peut aimer le travail répétitif, comme un dérivatif à l’ennui et un adjuvant au plaisir de faire. Et si en plus, ce travail là procure à peine de quoi se loger et se nourrir !...
Lorsqu’elle écrit que la grève du mercredi est prématurée, inutile et qu’elle risque de fâcher les usagers des transports en commun, elle réfléchit comme une personne qui va au bureau après sa douche et a bu un expresso avec sandwich à la buvette du coin, avant de serrer quelques mains de collègues, s’inquiéter de l’air du temps et du travail à faire.
Une grève générale réussie, ce n’est pas ce qu’elle imagine. C’est une colère qui prend par les tripes, qui enfle et embrase tout, qui s’éteint parfois aussi vite qu’elle s’est embrasée, qui n’a pas de sens précis et dont les revendications initiales sont aussitôt dépassées, pour en revenir à l’essentiel : pour le travailleur, il n’y a d’autre justice que celle qu’il fait par les poings.
Qu’elle relise Blaise Cendrars, ça lui fera gagner du temps.
« Le prolétaire qui se saoule le samedi soir ‘’après le turbin’’ ou l’ouvrier agricole le dimanche matin, jours de paie, ce n’est pas tant pour oublier sa misère que pour protester contre le patron qui l’écrase, le politicien qui l’exploite, la police, l’État qu’il emmerde, ce régime d’usines, de bagnes, de prisons qu’il faut foutre par terre, comme ça !... et il fait trembler le comptoir d’un coup de poing formidable, et il avale un dernier verre, et il flanque ses sous à la figure du bistroquet, et c’est lui qui se fout par terre, nom de Dieu ! Il n’y a pas de justice… ‘’Mort aux vaches’’… Mort aux bourgeois ! Taïaut ! sus ! haro !.... Pille !... Pille !... A nous les poules de luxe et les stars des capitalistes ! Les gonzesses sont avec nous !... Il voit rouge, l’homme, mais il voit clair. »
Bien entendu, nous ne sommes plus dans les années vingt, texte de Cendrars qui reflète la période au cours de laquelle il a été écrit. Mais l’esprit reste le même. C’est l’esprit « casseur », celui qu’abominent le bourgeois et le peuple aussi, par mimétisme à son maître. Il est à la fois le produit d’un coup de sang, mais en même temps d’une lente maturation qui a cheminé depuis la Communale et l’apprentissage, jusqu’à la maturité au seuil de la vieillesse.

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Quoi ? C’est ça la vie que l’on propose à la plupart des gens ? Cette vie que des milieux à diplômes élevés ou à simples circonstances rentières estiment équitable pour tout le monde ?
Et il est vrai qu’on a très difficile quand on est au poste de pilotage d’un énorme navire, d’imaginer la vie du marin qui bosse dans la soute avec interdiction de monter sur le pont.
Bien entendu, des gens sérieux, connus, vous diront qu’ils ont le sens de l’empathie. Ils n’ont pas celui d’ubiquité.
Et c’est vrai qu’il est impossible de se mettre à la place de ceux qui travaillent pendant une longue période. On cite souvent le cas d’un patron américain béhavioriste convaincu et qui fit devant tout son personnel la démonstration que l’on pouvait en 37 secondes accomplir sur une chaîne de montage, un travail que les équipes mettaient à accomplir en une minute vingt-sept. Il oubliait l’essentiel, à savoir que lui a « perdu » 37 secondes de son temps et que l’équipe allait y perdre toute sa vie.
Madame Delvaux voit le pays paralysé ce mercredi. Elle va même jusqu’à voir le malaise des dirigeants de la FGTB qui ont conscience que cette grève ne sera pas bien vue du public, des navetteurs, de tous ceux « qui ont besoin de travailler ».
Que ne voit-elle avant tout le malaise ancestral et permanent du décalage diabolique entre ceux qui disent et ceux qui font.
Je sais bien que la plupart des grévistes n’ont pas conscience de cela et qu’ils sont comme l’ouvrier agricole de Cendrars en train de donner du poing sur le comptoir ; qu’importe après tout ce qu’ils disent ou ce qu’ils pensent, ils traduisent l’instinct de l’homme, celui qui vient du plus profond de nous et nous fait savoir que les inégalités sociales ne sont le fait que du pouvoir des uns à faire croire aux autres que c’est la seule manière de vivre en société.
Et ça, Madame Delvaux, vous pouvez imaginer ce que vous voulez, des pires critiques aux raisonnements les plus subtils, tant que l’homme le sera, vous ne pourrez pas le lui enlever.

22 avril 2015

Jeu de mains.

Après le "V" façon Churchill, voilà la main de Bart, comme à la grotte Chauvet, sauf que la sienne est jaune et qu’elle ne s’imprime que sur les cœurs flamands.
C’est fou comme l’Anversois lance les modes ! Il pourrait faire « pied levé » qu’on verrait place Saint-Lambert, pourtant un fief pas encore annexé à la Flandre éternelle, des trouducs s’arrêter pile devant la FNAC, un pied en l’air.
La main n’est pas que tendue large ouverte. Les cinq doigts vers le haut signifient qu’ils ne peuvent pas retenir des biftons. La N-VA c’est tous nerfs, cuisses de nymphes, drag-queen et relations sado-maso avec le maraîcher flandrien, mais pas question de rigoler dans les assemblées.
Ce qui a mis Laurette Onkelinx hors d’elle. Et pour cause, outre ses gracieuses et ses mains jaunes, la N-VA souhaite la suppression complète et totale de l’index, cette abomination de francophones attardés.
On a transporté le fauteuil de Vrebos dare-dare chez le père Michel, pour une déclaration en addendum à l’interview de dimanche. Il n’avait pas prévu la main jaune. L’index, il s’en fout. Jean Gol l’avait prévenu un quart d’heure avant l’issue fatale : « Surtout laisse faire un leader flamand si tu veux supprimer l’index. Il sera toujours temps de dire que tu l’avais pas dans ton programme, si ça tournait mal. »
C’est vrai que demain, on est parti pour un jour sans main au travail, jaune ou pas. Et la suite, ce n’est pas plus jojo. Tout ça parce que Charles veut faire premier ministre sans majorité de son rôle linguistique, encore qu’il pourrait s’inscrire à l’Open VLD et habiter Vilvoorde.
C’était pas possible avant lui, une non-majorité comme la sienne, maintenant ça l’est. Comme quoi on peut toujours s’arranger avec la constitution et l’usage, quand c’est l’marquant qui cause.
La carpette à Bart De Wever est catégorique, on supprime un index, mais pas le suivant. Là-dessus, il est formel. De toute manière on ne sait même pas si pour l’index à supprimer, les prix l’auraient permis. Quant au suivant, c’est pour 2018, et encore ! Comme il est parti, Michel junior ne sera plus premier d’ici là. Il sera dans un tel état, qu’on le reconnaîtra plus aux élections.

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Bart doit se marrer dans son bunker d’Anvers.
Il impose la main jaune, il laisse aller sa gourgandine Demir à des anathèmes sur les syndicats, il soutient sa petite préférée Liesbeth Homans qui caillassent l’étranger au CPAS d’Anvers, voilà qu’il se bidonne sur l’index. Tout le monde est en ébullition. Charles ne sait plus où se mettre. Laurette triture son petit mouchoir de baptise mouillé de ses pleurs.
Si Bart attrapait un rhume, Mathilde courrait à son chevet.
Tous sont suspendus aux lèvres du mage du Pier. Alors, on le suspend ou pas, l’index ?
Et dire qu’il y a à peine cinq ans, Bart était comme une baleine à se trémousser sur des estrades devant une douzaine de marins saouls. Heureux qu’on ne le harponnait pas à la sortie du bastringue.
Et le voilà, sémillant, guilleret, mince, serrant de sa main jaune les tailles de femmes blondes, adulé des belles Kurdes parlant flamand, tout ça parce qu’à côté de la haine du fransquillon, il passe pour un futur sauveur des portefeuilles des résidants de Knokke-le-Zout, que les diamantaires israélites l’adorent et que les Flamands de Bruxelles en ultra-minorité espèrent qu’il va trouver un coup fumant, façon Fourons.
Tiens, pourquoi pas. Il pourrait exporter du Hollandais massivement dans la capitale, comme ça a si bien réussi du côté de Visé.
Il paraît que sans l’index, les employeurs respireraient mieux. Ils manquaient d’oxygène. Ils vivaient sans le savoir au-dessus de 4000 mètres, au plat pays de Bart.
Où l’affaire prend une tournure vraiment grotesque, c’est quand Hendrik Vuye (N-VA) appelle les entreprises à un "engagement moral", quant à la taxe sur les plus-values, il est farouchement contre. Il doit avoir un membre de sa famille marchand de papier à la Bourse, qui doit cartonner dans l’achat/vente d’actions et obligations en tous genres.
On va finir par regretter Di Rupo !
Il n’est pas exclu que Louis, père du phénomène, fasse revenir le fauteuil de l’interview avec Vrebos, à côté de l’âtre de la salle de séjour, pour une mise-au-point sur le redressement de la Belgique par son fils chéri.
Les deux « gamins » du grand homme seraient aperçus jouant au ping-pong sur le green de la propriété, tandis qu’un coucou de Malines ponctuerait tous les quarts d’heure de son chant joyeux, les salves de bon sens bourgeois du patriarche.

21 avril 2015

Zuhal encore !...

Ouvrir « le poste » aux débats du dimanche midi, c’est perdre son temps. Le chœur traditionnel des « pas mécontents d’être là » et la suffisance des économistes (particulièrement hier) donnent envie de gerber. J’ai eu pitié de Dominique Demoulin, posant et reposant la seule question valable « Alors, on va encore vers une crise, oui ou merde ? », avec sa corollaire « …c’est quoi ce sac d’embrouilles, personne ne réfléchit à un contre-système ? ».
La chiée de haut vol claquète, les « chers zauditeurs » attendent toujours la réponse.
Cerise sur le gâteau, après le journal, Pascal Vrebos flagorne Louis Michel. Ça m’a complètement ravagé. Je n’ai pas de mot… Cette prétention « boîte à outils » de Michel senior, d’expliquer pour les imbéciles que nous sommes, est exaspérante au plus haut point.
Vous prenez une poupée gonflable, vous introduisez dans son disque dur deux cents ans de poncifs bourgeois, et vous avez « celui qui a peur pour son fils » plus vrai que nature.
Je pense, il y a bien longtemps, quand il était encore grouillot chez Jean Gol, que c’est lui qui m’a fait détester la manière dont on élit la plupart des intrigants qui passent pour des représentants du peuple. Les libéraux pur jus du MR n’en finissent plus d’agonir les petits voleurs d’œufs, alors qu’eux ravagent le poulailler depuis toujours et qu’ils sont les premiers à plomber les comptes de l’État avec l’énormité de leurs indemnités et les avantages attenants. L’ex commissaire européen n’arriverait pas à hauteur d’un sous-chef de rayon du MAKRO ! Il ne vaudrait pas tripette chez Carrefour, s’il devait y gagner sa vie.
Le gros, vautré dans les coussins d’RTL avec le Vrebos dans le rôle de Jacques le Fataliste à poser des questions à son maître, a flanqué mon dimanche en l’air !
Sur l’autre trottoir à la RTB, c’était pire que chez Demoulin. Le décor y est d’un lugubre ! Le croquemort habituel était en vacances de Pâques. Il était remplacé par l’embaumeur fétiche de la morgue de Robermont, le sieur Alain Gerlache !
Il faudra que la direction de la RTBF s’informe sur la façon de faire une bonne émission, qu’Yves Calvi vienne donner une conférence privée devant le personnel et qu’enfin la RTBF se décide à ne plus jamais engager du personnel formé par l’école de journalisme de l’ULB !
Sinon, on ne pourra pas les sauver !
Complètement écœuré, j’ai mis un terme à ces horreurs et j’ai ouvert le journal papier.
Zuhal Demir serpentiluche de plus belle dans les gazettes. Depuis qu’elle affirme que les syndicats font du n’importe quoi pour le paiement des indemnités chômage, on voit ses fesses partout !
Certes quel est l’esthète qui s’en plaindrait ?
D’autant que cette belle plante ne dit pas n’importe quoi. Au point que son mac a repris la comptée derrière elle. C’est cinquante la demie heure et elle avale à partir de cent.
Merde ! c’est le tarif.
Le comble, c’est qu’elle a raison, la coquine.
Je me suis toujours demandé quels étaient les arguments qui prévalaient au paiement des chômeurs par l’organisation syndicale de leur choix ?
Qu’est-ce que le syndicat a de compétant pour la chose ?
Si ce n’est que cela a fichu en l’air le but d’un syndicat qui est de faire pression sur le banditisme organisé des gangs des partis. Si encore, le syndicat par ce moyen regroupait les chômeurs en une force furieuse et irrésistible ? Mais, il n’en a jamais été question !
Ce ne serait pas, par hasard, le PS qui aurait poussé à empailler le syndicat dès les années 50, dans le but de bureaucratiser et tempérer la force montante des Travailleurs ?
La grève générale en gilet flanelle et chaussons assortis au rond-de-cuir de la chaise percée du secrétaire général, vous voyez le genre aujourd’hui ?

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Les rez-de-chaussée des maisons syndicales aménagés en bureaux avec guichets « ouvert/fermé », genre grand-poste des années 60 ou façon mutuelle, des employés avec des plans de carrière, des délégués syndicaux et des secrétaires qui foulent la moquette des étages en escarpins, ont fichu en l’air l’idée de vider de leurs chaises longues, tous ceux qui profitent du travail des autres.
L’action virile aurait peut être conduit trop loin. Pas que les patrons et les rentiers qui l’auraient eu à zéro. Laurette un sein nu comme Marianne sur la barricade, vous rêvez, mes loulous ! D’abord elle n’a pas le bonnet (pas le phrygien, celui du sous-tif), ensuite, la concurrente Demir, plastique impeccable, attire trop l’attention.
Merde, sacrée Zuhal, c’est de la double pénétration en passe à trois !
Son Monsieur de Madame, Bart De Wever, l’a du reste compris, puisqu’il a jacté à s’écorcher le quiqui dans son idoine si particulier du Schipperskwartier : « Mme Demir avait mis le doigt sur un problème. Qu’est ce que l’on a comme contrôle. C’est un problème et il me semble une évidence que nous devons discuter du système de paiement de nos indemnités ».
Je ne vire pas N-VA, qu’on se rassure dans les chaumières. Les autres, nos coquins loyaux et vertueux de la démocratie sont unanimes contre De Wever, pour le coup. Même la poule-au-pot que la N-VA fait cuire depuis six mois, Michel en personne, se récrie. Non, non Bart… touche pas à ça !
C’est dire comme l’ondulante Zuhal n’a pas roucoulé pour rien.

20 avril 2015

Le club des déçus.

Le rapprochement est saisissant.
En France, Sarkozy passe le relais à Hollande et en Belgique Di Rupo à Charles Michel. Deux cas d’inversion politique, droite/gauche et gauche/droite, pour un seul résultat : régression sociale et chômage !
Et que voit-on de particulier ?
Nous sommes, quoi qu’il arrive, sur un toboggan aux couleurs rouge et bleue.
Élu sur des promesses de campagne électorale, François Hollande les abandonne arrivé au pouvoir. Il impute à Sarkozy l’état lamentable des finances publiques. Cette explication signifierait que Hollande a conçu son projet d’après une mauvaise appréciation de l’état des finances ! Une erreur aussi considérable augure mal de sa capacité à diriger le pays.
Di Rupo, n’a pas fait de promesses. Mais, il a cédé à la droite sur la politique de gouvernement, les prémices du démantèlement du social en s’attaquant aux plus faibles : les bénéficiaires d’allocations de chômage. Cette amorce a permis à l’actuel gouvernement de poursuivre le grignotage de l’organisation sociale de ce pays.
La faute de Di Rupo et de « son » socialisme a été d’aller jusqu’au bout d’une législature au mépris de l’opinion de gauche, avec cette particularité que l’ego personnel du président du PS a joué dans le poids de la décision. Le Bureau du PS, vassalisé à la personne du président, a une part importante dans l’accord de compromis avec les autres partis de la coalition.
La signification du mélange des genres gauche/droite est claire.
Il n’y a désormais aucune différence entre la droite et la gauche de gouvernement.
Dans les deux cas, l’extrême droite a un rôle considérable à jouer. Elle n’est pas au pouvoir en France, mais pèse néanmoins sur les décisions des autres partis. Elle l’est en Belgique avec la N-VA. Les partis associés s’accommodent très bien de son nationalisme.
Le pays voit la concentration des partis, droite et gauche confondues, dans une politique essentiellement de droite
Cela signifie qu’au moins pendant la décennie suivante, la démocratie sera plus souvent conduite par la droite influencée par son extrême droite, plutôt que défendue par la gauche peu inquiète par son extrême gauche. Et pour cause, un vent droitier flotte sur l’Europe et relègue dans une frange minoritaire les opinions de la gauche d’opposition.

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Ces facteurs conjugués en France vont influencer progressivement l’opinion et les partis pour laisser au Front National une part de pouvoir en tenant compte de l’importance du nombre de ses électeurs. Il n’est pas exclu de penser que la droite pourrait intégrer un jour Marine Le Pen dans son ascension politique, à un pouvoir partagé, si elle se dédouanait de son anti européanisme et sa vision du retour au franc, comme remède monétaire à la crise.
Idem en Belgique, la droite est déjà plus avancée dans ce concept avec l’intégration de la N-VA au pouvoir et ce sans une majorité francophone dans le gouvernement.
Ici, le prétexte est tout trouvé. Michel pense sauver l’État belge. Di Rupo le pensait aussi.
On ne peut diriger la Belgique en se passant d’une majorité en Flandre, par contre on peut facilement s’en passer en Wallonie. N’est-ce pas plutôt la conviction de Charles Michel selon laquelle la N-VA est un parti qui partage les « mêmes valeurs » libérales, condition supérieure déterminante selon lui, au projet d’une Flandre indépendante ?
Reste l’inconnue de la réaction francophone. Jusqu’à présent, elle est chloroformée. Et pour cause, tout ce monde est de droite, PS compris.
Le tout tient dans ce que fera la N-VA à la législature suivante.
Les financiers parient sur une N-VA ayant goûté au pouvoir, aux rentrées d’argent, aux bons revenus de ces militants officialisés dans des fonctions publiques et électives.
De Wever est comme Marine Le Pen, on compte beaucoup sur son ego et sa montée en force dans les rémunérations qui vont avec le pouvoir.
Les idéologues peuvent rentrer chez eux. Le tiroir-caisse triomphe.
Les Belges s’enrichissent dit-on dans les journaux. Reste à délimiter lesquels parmi les citoyens et dans quelle condition. Et si selon les statistiques, les Belges s’enrichissent, alors qu’on voit nettement les petits revenus s’effondrer, deux constatations viennent à l’esprit.
1. Les riches échappent à l’impôt, les pauvres sont dépouillés.
2. Nous sommes dirigés par des incapables ou des malfaisants, au choix.
Dorénavant, les citoyens ordinaires ne peuvent plus compter que sur l’extrême gauche. Mais ça, ils ne le savent pas encore !

19 avril 2015

An English ant

A quelques encablures des élections législatives, le débat au Royaume-Uni prend une tournure pestilentielle. Cameron entre en campagne électorale défavorable. Le pays est divisé sur l’Europe. Le caractère insulaire se retrouve dans l’exclusion de tout ce qui n’est pas îlien. Elisabeth a failli perdre la moitié de son royaume au référendum écossais.
Quand les British se mêlent d’être racistes, Jean Marie Le Pen à côté d’eux est un facho de patronage. On ne les croirait pas comme ça, mais les Rosbifs de droite éblouiraient Liesbeth Homans et Zuhal Demir en leur opposant la vedette du Sun, Katie Hopkins. Katie, c’est une Margaret Thatcher enragée. Elle sortirait gagnante à cent contre un des book’s de la City, dans un match avec Adolphe Hitler sur la détestation des Noirs.
Écrasées les pouffes du marché de Brive-la-Gaillarde d’Antwerpen !
Je vais l’écrire en Anglais tant cela me répugnerait d’abîmer la belle langue de Molière : Katie Hopkins is a British journalist and television personality, known for making controversial remarks in the media, mais les dernières piques pour les médias… alors là, ça la conduirait tout de suite au ballon de la République, s’il n’y avait pas le Channel.
La chronique de Katie Hopkins du Sun de cette semaine dépasse les limites à propos de l’immigration clandestine. Elle écrit «Rescue boats? I’d use gunships to stop migrants» (Bateaux de secours? J’utiliserais des navires de combat pour stopper les immigrants).
Sa déshumanité va jusqu’à traiter les pauvres gens qui risquent le tout pour le tout en fuyant la misère pour gagner des camions qui se rendent en Grande-Bretagne «d'épidémie de sauvages». Le reste est à l’avenant : « Ne vous trompez pas, ces immigrants sont comme des cafards. Ils peuvent ressembler un peu à l’Ethiopie de Bob Geldof en 1984, mais ils sont construits pour survivre à une bombe nucléaire. Ce sont des survivants… J’en ai rien à faire. Montrez moi les images de berceaux, montrez moi les corps flottants dans l’eau, jouez du violon et montrez des personnes émaciées et tristes. J’en ai rien à faire. Certaines de nos villes sont des plaies purulentes couvertes de nuées d’immigrés et de demandeurs d’asile recevant des allocations comme des billets de Monopoly».
Et ainsi sur deux colonnes.
Même le Mirror, un tabloïd de starlettes dévêtues et d’histoires de cul s’en est senti outragé.
Voilà bien de la part de l’égérie de la droite, une attitude proprement nazie à la Goebbels, expert en anathèmes.

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C’est typique de la droite de noyer des problèmes réels sous des injures, quand elle se sent dépassée. Si bien qu’on ne sait comment tenir une conduite intelligente. Car il y en a un de problème et un fameux, avec cet afflux incontrôlé. Mais, quand, sans solution, il ne reste que la haine raciale et certains types de lecteurs pour lui donner raison, il n’y a plus rien à dire que déplorer l’attitude de cette droite, féroce quand on touche à son portefeuille et à sa tranquillité.
Le comble, elle ne s’en prend pas à l’Europe, mais à la France, pour Calais et à l’Italie pour sa proximité en Méditerranée avec l’afflux libyen !
Katie Hopkins n’a pas que des amis. Le quotidien The Independent se demande comment un journal comme le Sun (2 millions de lecteurs) publie une telle ignominie. «Quand les extrémistes Hutus ont utilisé la radio pour inciter à la violence contre les Tutsis pendant le génocide au Rwanda, ils ont appelé la population à «éliminer les cafards»… Les cafards de Hopkins comprennent des familles tentant de fuir des zones de guerre et ce n’est pas une remise en cause de la liberté d’expression que de s’interroger sur la publication d’expressions qui ressemblent à celles de la propagande fasciste déshumanisante… Et ce n’est pas une question de politiquement correct, mais de décence».
Hélas ! on n’a pas à donner des leçons en Belgique. Quand on tend l’oreille dans les rues, sur les bancs, en empruntant un transport des TEC ou de la STIB, il n’est pas rare d’entendre des Katie Hopkins des deux sexes.
Ici au moins, ces racistes nationalistes farouches n’écrivent pas (encore ?) dans nos journaux. Il faudra attendre la législature suivante, quand De Wever prendra la barre des mains de Charles Michel, impeccable dans son rôle de bouffeur de chômeurs, mais pas assez performant dans la lutte contre les « nuisibles » venus de l’extérieur. À moins que le plus jeune premier ministre de Belgique trouve dans ses gammes, des cris grinçants à la Katie Hopkins pour plaire à Anvers ?
On le sait. Le jeune homme apprend vite. Il est doué, comme papa, pour se farcir longtemps les belles patates du parlementarisme héréditaire, en utilisant les propriétés du caméléon.

18 avril 2015

Toboggan !...

Les revanchards de la bourgeoisie malveillante, ceux qui, sans discontinuer, sont passés directement de la collaboration avec les nazis, au business américain à la Libération, de la foi chrétienne à la foi dans les affaires, puis dans le repli méfiant sur leur compte en banque, lors des Trente Glorieuses, cette même droite dissimulée dans les partis traditionnels, de gauche à droite, avec quand même une prédilection pour le MR N-VA, triomphe enfin dans les mesures réduisant les gagnepetits en crève-la-faim.
Ne tenant compte de rien, hormis son intérêt, la droite a trouvé dans l’Europe et dans la mondialisation, des alliés complaisants et sûrs.
Pour les années futures et dans la perspective d’une nouvelle crise annoncée par des spécialistes, la droite éternelle pourrait encore creuser de nouvelles sapes de revanche, puisque l’électeur déboussolé se prend pour le Christ, il croit qu’en se faisant crucifier, il montera plus vite au ciel !
Voici les treize stations au cours desquelles il aura l’occasion de tomber pour la ixième fois.

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1. Pourquoi pas, au lieu du petit jeu des ouvertures des magasins le dimanche, faire de ce septième jour de la semaine un jour ouvrable comme les autres ?
2. On y travaillerait normalement dix heures par jour, mettant du coup la semaine de travail à 70 heures.
3. L’exception ne serait que dans l’ouverture des magasins de la nuit. Établir un rôle de garde permettrait dans chaque quartier de faire des emplettes de nuit, nécessaires à la suite de la prolongation des journées de travail et du temps passé dans les transports.
4. Évidemment pour le remboursement de la dette, le calcul de la rémunération du niveau zéro, à savoir l’essentiel de la population, serait établi par un comité des sages des partis traditionnels d’après des normes du Sri-lanka.
5. Les allocations sociales chômage / maladie seraient supprimées, de même les pensions allouées par l’État. Les hôpitaux et les maisons de retraite seraient payants. Ces mesures auraient pour effet de réguler la population par une hausse des morts parmi les inutiles et les vieux.
6. Les efforts des Administrations seraient portés sur la police, l’armée et la délation. Tous les autres services seraient supprimés. Seuls les parlementaires et les administrations, concourant à célébrer le renouveau démocratique, subsisteraient.
7. L’instruction publique n’existant plus, un système payant remplacerait l’école actuelle. On y enseignerait aux élèves toutes les sciences de progrès possibles. Cette élite serait chargée d’éduquer à son tour dans les usines les travailleurs nécessaires à maintenir les productions, dans la mesure des besoins de l’industrie et en fonction des tâches déterminées par ceux qui savent.
8. L’illettrisme ne serait plus considéré comme un fléau, mais comme la condition nécessaire de laquelle les plus inventifs et les plus convaincus sortiraient par un travail acharné et une volonté accrue de satisfaire les ordres de ceux qui savent.
9. Un nouveau code du travail régirait les rapports entre ceux qui savent et les illettrés. Par exemple, toute absence pourrait être sanctionnée par un renvoi immédiat sans indemnité. La pose de midi serait d’un quart d’heures maximum et non déduite des dix heures de travail. Elle aurait lieu sur le chantier ou dans le hall de l’usine. Tout dommage ou toute souillure résultant de cette pose pourrait être déduite du salaire sous forme d’amende.
10. Les syndicats et les partis de gauche (le PS étant un parti du centre) seraient interdits, comme le rassemblement de plus de cinq personnes à proximité des lieux de travail. En cas d’exception, ce rassemblement pourrait être réduit à trois personnes.
11. Les lois contre le racisme seraient élargies aux propos malveillants contre ceux qui savent, à toute velléité d’avoir une opinion sur la voie publique et à l’exprimer au détriment de l’ordre public.
12. La presse n’étant plus nécessaire aux illettrés, elle ne serait plus qu’électronique pour ceux qui savent, sauvant ainsi la forêt et la nature.
13. Il sera procédé tous les six mois à un durcissement de ce qui précède pour le bien général.

C’est une blague ? Non, ces treize stations des petites gens sont à peine exagérées. Elles se sont trouvées sous des formes diverses dans des codes de travail depuis le 22 frimaire de l’an VIII, la loi Le Chapelier, les codes successifs qui ont façonné l’ère industrielle en passant par des dates clés : décembre 1852, la répression des Communards 1871, la révolte russe de 1917, la SFIO 1922, 1945, droit de grève, 1968, etc.
Depuis 2009, point culminant du manège, le wagonnet, se trouvant au-dessus du toboggan, redescend à toute vitesse vers le 22 frimaire.
Ah !... on ne frime plus.

17 avril 2015

De krekel en Demir.

(Quand La Fontaine écrivait en flamand)

Ça ne date pas d’hier. Est-ce l’air printanier, les jupes des filles sous lesquelles s’engouffrent le vent chauffé à 25 degrés place Saint-Lambert, il m’est revenu cet instant délicieux au cours duquel Zuhal Demir (N-VA) exposait son corps au feu des photographes, à la Chambre des représentants.
Bart De Wever est un expert. Il a compris que la direction du pays manquait de glamour. On n’attrape les voix des électeurs, qu’en leur en mettant plein la vue.
Le coup de la célébrité médiatique, d’autres avant l’ont fait. Les speakerines et les speakerins qui se présentent ramassent des paquets de voix, même si après des années, on ne se souvient plus si Reuter ou Delvaux montraient leurs nibars aux étranges lucarnes, si Luc Beyer de Ryke, Olivier Marroy, Siegfried Bracke, avaient déjà la tête de l’emploi à leurs débuts.
Nous sommes en un temps de grandes frivolités, parce qu’il est terrible et que l’électeur ne veut pas devenir adulte, comme le héros au tambour de Volker Schlöndorff. Quoi de mieux que prolonger les « soirées agréables » de télévision en votant présentateurs au lieu de représentants ? Il semble que pour la foule, les présentateurs des événements soient les mieux placés pour les créer.
Bart De Wever a fait mieux. Il a lancé sur la piste aux étoiles une parfaite inconnue. La drôlesse a des mensurations et de la profondeur dans le regard ! Belle plante de 35 ans, elle fait pendant à Liesbeth Homans, autre égérie de Bart, au physique sado-maso. Il ne lui reste plus qu’à engager Brigitte Lahaye, comme coach. Et il a raison, le bougre.
Plus rien n’a de l’importance, depuis que la politique n’est que le trompe-l’œil de l’économie. Alors, autant que ce trompe-l’œil soit charmant, afin qu’en plus de le tromper, nous puissions nous le rincer.
L’adversaire, sauf s’il est un goujat, est désarmé devant une jolie femme. À part tomber dans la vulgarité et dire à la charmante les ignominies du pigeon qui « va aux filles » et dont le vocabulaire pour atteindre à l’extase passe par toutes les abominations des scripts de porno, comment voulez-vous controverser sérieusement ?
Avec ces yeux là, vous me connaissez, j’embrasse la cause kurde et je prends ma carte à la N-VA quitte à le regretter publiquement sur « Richard III » le jour suivant.
Et qui me jetterait la première pierre ?
Oui, sans doute Laurette Onkelinx ou Catherine Fonck, beautés mûres qui n’éveillent plus en nous de tumescences rétrospectives, mais on sait comme les femmes ont difficile de pardonner à d’autres, quand elles font le complexe de la reine mère pour Blanche-Neige.
173 cm, tour de taille 61 cm, tour de hanches 71 cm, poids : environ 66 kg, je veux bien être pendu, mais il n’y a que Di Rupo pour approcher des mensurations pareilles dans tout le parlement ! C’est pas des arguments, ça !...

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On en serait resté à l’extase événementielle, si la belle de la N-VA ne cachait pas en son beau sein une vipère, qu’on lui aurait pardonnée, si elle n’avait été que lubrique.
C’est se réveiller durement d’un songe, quand on a l’ubiquité des langues ! Het Laatste Nieuws et De Morgen en témoignent.
« L'Onem doit encore récupérer 291 millions d'euros d'allocations de chômage payées indûment, a affirmé jeudi la députée N-VA Zuhal Demir, sur base du rapport annuel de l'Office National de l'Emploi. Le montant des allocations de chômage payées indûment augmente chaque année, pour atteindre 100 millions d'euros depuis 2011. Il s'agit par exemple d'allocations qui ont été versées à quelqu'un qui perçoit déjà une indemnité de maladie. »
Selon l'Onem, la hausse est liée à celle du nombre de contrôles. L'Office reconnaît qu'il est difficile de récupérer ces sommes d'argent, notamment parce que les montants en jeu sont parfois très élevés. Ils peuvent en effet atteindre l'équivalent de trois ans à cinq ans d'indemnités, en cas de fraude. Zuhal Demir en tire des conclusions sur le rôle des syndicats et la nécessité, selon elle, de les responsabiliser financièrement pour le déficit qu'ils provoquent par de tels paiements fautifs.
Oh ! la garce…
Voilà qu’elle enlève son doux masque sous lequel apparaît cette droite hideuse qui dope les fonctionnaires et multiplient leur nombre pour traquer le moindre centime des malheureux – même empoché indûment (Et alors ? C’est pas des millions dans des enveloppes sous les tables.) – …fonctionnaires retirés des services qui traquaient le gros pognon des évadés fiscaux et les pactoles de la gent politicienne délinquante.
Tant pis, je ne me rallierai pas à la belle Kurde et j’abandonne sa cause.
Nous ne nous réveillerons pas dans des draps froissés d’une nuit agitée. Elle n’entendra pas de ma bouche la réplique célèbre de tous les mauvais films : « Alors !... heureuse ? ».
Je ne serai donc, ni Athos, ni d’Artagnan pour cette nouvelle Milady De Winter (rien à voir avec l’ange des bas-fonds flamingants du Vlaams Belang).
Quant à Bart, j’ai toujours pensé que cet homme avait l’instinct du proxénète et ne cherchait qu’à maquer la Belgique des souteneurs flandriens.
Mathilde en tapineuse de haut vol, ça devrait facilement éponger les milliardaires, après être passés à la caisse chez Tonton d’Anvers.
T’y as pensé, mec ?
Depuis Réthy, plus personne ne monte au château !

16 avril 2015

Mons a la gare et rate le reste.

C’est entendu, Calatrava est un grand architecte. Ses ingénieurs accomplissent des prouesses techniques d’acier et de verre.
Est-ce bien malin d’avoir doté la Ville de Liège d’un dôme gigantesque pour la gare des Guillemins mettant par contraste tout le quartier en zone inadaptée et pour longtemps ?
Ce monstre moderne a évidemment procuré chez Di Rupo des crampes de jalousie. Mon Mons aurait dû inaugurer la petite sœur des Guillemins pour 2015, l’année culturelle montoise par excellence. Aux dernières nouvelles ce sera pour fin 2017.
Est-ce raisonnable de dépenser des centaines de millions en bâtiments nouveaux pour un chemin de fer en déficit chronique, qui ferme ses gares en-dehors des grandes agglomérations et qui ne sait pas faire arriver ses trains à l’heure ?
Comme pour Liège, la gare de Mons dépasse les prévisions initiales (37 millions d’€) pour aller vers une dépense quatre à cinq fois supérieure ! Une des raisons d’une telle différence, serait qu’on aurait abandonné le premier projet, sans doute moins prestigieux, pour un autre beaucoup plus cher.
A-t-on jamais vu ça, dans une démocratie, de mettre quasiment les citoyens devant un fait accompli qui n’est, n’en doutons pas, qu’un tour de passe-passe prémédité !
Le moins qu’on puisse faire en démocratie serait de convoquer devant une commission les experts qui ont été chargés de faire le calcul des coûts prévisionnels. Comment peut-on estimer des travaux cinq fois en dessous de ce qu’ils vont coûter ?
On peut légitimement penser qu’il y a une manœuvre de sous-estimation dans le but de décrocher les autorisations des Autorités diverses. Jouer avec les budgets, sans encourir la moindre sanction, cela s’appelle être « hors contrôle ».
Vous avez entendu quelque part qu’on s’en inquiète ?
N’importe quel citoyen de bon sens n’ignore rien des bouleversements architecturaux après l’implantation d’une nouveauté de ce calibre dans le quartier. Mons sera sans doute confronté, comme Liège, à des travaux nécessaires de transition entre l’extrême modernité et l’extrême platitude architecturale du site environnant.
Liège est une référence en la matière.
Calatrava en architecte inspiré avait déposé un autre projet complémentaire à la gare de Liège qui concernait son environnement direct par le creusement d’un canal, avec quais promenades et ponts, qui irait de la gare à la Meuse.
C’était tout à fait génial et aurait réconcilié les Liégeois avec l’hyper modernité de l’édifice ferroviaire. Ce n’était pas seulement la gare, mais l’ensemble de proximité qui aurait été remodelé.
Manque de bol, après n’avoir lésiné sur rien pour l’aboutissement du projet, voilà qu’on mégote sur tout pour la suite !

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À défaut de quoi, nous aurons notre tour des finances qui se verra de loin plantée à quelques encablures de la gare au milieu d’un désert parsemé de bac en fausses pierres recueillant des plantes à hautes tiges (évidemment). C’est minable et riquiqui.
De part et d’autres de ce désastre, ce qui reste de la rue des Guillemins avec ses trois hôtels et ses deux cafés à l’ancienne, et de l’autre, la moitié de la rue Varin avec ses filles et ses logettes « comme au bon vieux temps », on ne peut pas dire ainsi globalisé, que l’ensemble soit une réussite.
Pour Mons, il y eut bien quelques « soldates » du bon sens, la cdH Catherine Fonck qui estimait qu'une gare ne doit pas se transformer en palais des glaces et Juliette Boulet (Ecolo) d’ajouter que de telles dépenses étaient indécentes par rapport à la réalité que vivent les navetteurs montois.
Il y en eut aussi pour Liège, en son temps.
Tout cela n’ayant servi qu’à exacerber les volontés au pouvoir arcboutées sur des décisions qui se révèlent, presque toujours après, de minables prétentions de politiciens magouilleurs.
Jacqueline Galant le reconnaît "Il est clair que le projet de la gare de Mons est lourd et au détriment des petites gares qui font l'attrait des communes. J'ai demandé qu'un inventaire complet des petites gares soit dressé. Il débouchera sur l'élaboration d'une fiche par commune concernée pour voir ce qu'il y a lieu de faire".
Quand donc se rendra-t-on à l’évidence que ce qui fait le charme d’une ville, c’est sa cohérence dans son caractère ?
Ce n’est pas pour cela qu’il ne faut rien changer et rester dans ses vieux quartiers avec ses vieux meubles. Cela veut dire qu’on ne doit jamais perdre de vue qu’une ville de petite taille comme Liège et encore mieux Mons, doit être avant tout « harmonieuse » dans son ensemble.
Maintenant, il est trop tard pour tout.
C’est bien dommage. On entre dans la modernité avec des chaussures neuves et un trou dans le pantalon.

15 avril 2015

Je crois/je croasse.

La mémoire est la pire ennemie des Institutions que nous fabriquent nos marchands de rêve en démocratie.
On sait bien la manière dont nous vivions nos libertés, il y a tout juste un quart de siècle. De cette époque, nous avons retenu l’apologie de la démocratie et, pas plus tard qu’il y a dix ans à peine, comment W. Bush partait en croisade pour renverser les dictatures. À la contemplation de la hauteur de vue du système, tous ceux qui vivent sous le joug des tyrans rallieraient en masse la douceur de vivre d’un État de droit, disait dans ses discours le président US.
En 2015, au sommet d’un gâchis sans nom, nous entendons toujours la même musique. On se demande bien qui les pousse à répéter les refrains entendus en boucle de la formidable chance que nous ayons d’être régis par nos lois.
C’est devenu tellement une habitude d’entendre la même chose que nous n’y prenons plus attention et que de plus en plus d’incrédules tournent le dos à ces sacrés menteurs.
Non pas que nous nous sommes ralliés aux dictatures d’en face. Bien au contraire, nous sommes convaincus que si nos Institutions ne respectent plus l’idée que nous nous faisions de la liberté, du côté des États à dictature religieuse et des clans d’ultras religieux, c’est bien pire.
Nous avons perdu la prétention de rallier à notre système les populations malheureuses, parce que nous sommes devenus, toute proportion gardée, aussi malheureux.
Même l’exemple de la vertu, nous n’osons plus nous en prévaloir avec une économie mondialisée qui est notre dictature à nous d’une autre façon et fait concurrence à Daech sur une toute autre échelle, quant au nombre de morts.
En réalité, ce qui différencie les mangeurs d’hommes qui prospèrent dans les deux systèmes, c’est la manière d’assaisonner nos viandes. Le résultat est assez identique.
Ici, nous traquons les chômeurs comme des bêtes malfaisantes et nous faisons faire nos chemises au Pakistan et au Bengladesh, jusqu’à y employer des enfants dans des conditions épouvantables, au nom de l’économie de marché et de la rentabilité des coûts. Au Moyen-Orient, on prend moins de précautions pour dépecer les populations non musulmanes et on razzie des villages pour s’approvisionner en jeunes filles à peine nubiles, au nom d’Allah.
Comment voulez-vous que l’on rallie l’un ou l’autre camp sans avoir des haut-le-cœur ?
Plus on avance, plus nous nous écartons de l’idée initiale selon laquelle nous sommes un modèle de référence pour les populations victimes d’oppresseurs.
Nos dirigeants établissent une défense contre le fanatisme religieux qui consiste à multiplier les contrôles et les mesures inquisitoriales. Ils font montre de beaucoup de zèle et n’ont de cesse d’en rajouter. Ils savent que c’est porteur et que les populations les remercieront de les avoir rassurées. Avec leur nature de plus en plus suspicieuse, nul doute que nous devrons nous attendre à des bavures, si certaines n’ont pas déjà été étouffées pour raison d’État.
Les imbéciles heureux se font les porte-parole des autres en bramant sur tous les tons et sur tous les moyens de diffusion, qu’ils n’ont rien à cacher et que les Autorités peuvent y aller : caméras de surveillance, espions techniques dans les ordinateurs, contrôle de la Toile et des courriels, écoutes téléphoniques, etc. et ce toute curiosité satisfaite avec de moins en moins d’autorisation, et même pas du tout, laissant à l’appréciation du premier flicard, la facilité de savoir avec qui, vous et moi, nous couchons.
Drôle de manière de convertir des gens à la démocratie.
Il n’y a que très peu d’attentats (c’est encore trop), nous devons cette réussite aux plans de défense et à l’efficacité des services de sécurité en amont ou au manque de volontaires pour des assassinats crapuleux ?
Autrement dit, ne nous joue-t-on pas une tragédie guerrière, alors que nous sommes dans le fait-divers crapuleux ?
Comment le savoir ?
Et en vertu de la politique de précaution, doit-on enterrer nos libertés ?

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Ce débat commence à peine. Il nous est impossible d’évaluer les dangers encourus puisque nous sommes face à deux clans de menteurs pathétiques. Ceux qui se disent de droit les parangons des vertus démocratiques et les criminels bornés qui détruisent les musées à la masse, sans doute pour nous faire mieux détester la religion qu’ils pratiquent !
Enfin ultime plaisanterie, nos élus lient le sort de la démocratie au succès du libéralisme économique. Nous devons croire que le PIB et le droit du commerce sont nos alliés dans la lutte des Bons contre les Méchants !
Pas sûr ! Au moment où le commerce mondialisé tire un plantureux bénéfice du commerce des armes et du pétrole avec l’EI et que les Émirats, la Turquie et l’Arabie Saoudite luttent d’une main contre l’EI avec nous et le soutiennent de l’autre, on peut exprimer des doutes sérieux.
Une éventualité serait la disparition de la démocratie avec les dictatures religieuses. Cela ne relève pas de l’utopie puisque « l’esprit religieux » et « l’esprit de l’économie libérale » sont en position de nous faire savoir que le triomphe de l’un ou l’autre, verra notre asservissement à l’un des deux.

14 avril 2015

La dengue du dingue.

L’Europe est le chien courant d’une chasse à courre dont le chef de meute est l’Amérique d’Obama. C’est à peu près l’image que nous donne l’économie mondiale. Le monde anglo-saxon est notre modèle, notre bible et ce n’est pas demain que les États d’Europe prendront des initiatives qui ne plairaient pas outre Atlantique.
Ainsi notre cotation de bons et de mauvais élèves, n° 1 : l’Allemagne, la plus douée dans la ressemblance avec les States. La Grèce au bas de l’échelle, on aura touché l’absolu contraire.
On croit que Charles Michel reçoit ses ordres depuis la maison communale d’Anvers, c’est sans doute vrai pour beaucoup de choses, sauf pour l’économie. Bart De Wever aussi fait partie de la meute et court derrière ou devant le cheval de son maître.
Si bien que le capitalisme évoluant, le temps de regarder ce qui se fait aux USA, l’économie mondiale se sera modifiée, pendant que nous mettrons en avant des formules pour « améliorer » l’économie d’hier.
C’est même cela qui nous ravale au rang de domestique du système et la raison principale du déclin de nos démocraties chloroformées par la nécessité économique.
Or que se passe-t-il du côté où tout se décide ?
On y aborde des sujets tels que nous n’oserions pas les aborder sans être taxés de populistes par Gerlache et ses pareils.
On y dénonce ouvertement les super-riches, qui «ne créent pas d’emplois et dont la richesse toujours plus grande ne profite pas aux autres».
Le slogan du Tea Party: «When did you last get a job from a poor person ?» (Quand avez-vous eu votre dernier emploi créé par un pauvre?), gonfle la plupart des Américains au point que ce pourrait être un thème de campagne d’Hilary Clinton pour son investiture du parti démocrate à la présidence des États-Unis, justement contre la dérive de l’argent insolent et de la complaisance des représentants du peuple.
Nous sommes bien placés en Belgique pour être les témoins de cette complaisance excessive des politiques pour la fortune. Nous sommes frappés de la disproportion des moyens de l’État pour traquer les chômeurs « indélicats », par rapport aux maigres effectifs dont dispose le Ministère des Finances pour rentrer dans les fonds qui échappent à l’impôt.
Pour en revenir aux thèmes fascisants du Tea Party à l’américaine, on peut tenir pour vrai qu’un pauvre n’a pas la capacité financière à créer des emplois et que ses idées sont exploitées par ceux qui ont du pouvoir d’achat. Est-ce pour autant que les riches en créent ? C’est un peu comme si on demandait à madame Bettencourt de créer des emplois avec le surplus de ses dividendes. Nick Hanauer, milliardaire américain, n’a-t-il pas déclaré : «si c’était vrai que baisser les taxes pour les riches provoquerait des créations d’emplois, nous n’aurions plus de chômage ».

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L’augmentation du patrimoine des riches et la montée des inégalités aux Etats-Unis comme en Europe ne conduisent pas à la création d’emplois. Nous sommes dans un monde coupés du travail. La motivation principale est bien d’avoir encore plus de fric et pour ce faire, les riches investissent sur les marchés financiers et dans les biens à haute capacité de rentabilité, par exemple l’immobilier dans les centres villes, les propriétés exploitant un nom, un cépage, une fabrication de prestige. Les placements des masses d’argent sur les taux des monnaies, les performances des entreprises par plus de technologie et moins d’emplois.
Dérisoires sont les désirs des responsables politiques de nos pâlottes démocraties qui pensent avoir tout dit et tout espérer en laissant faire l’économie sous prétexte que cela va aider la croissance, ce doux rêve pour les couillons du système.
Comme si la croissance avait pour but d’engager des personnels partout et dans tout !
La création d’emplois n’est pas le but des investissements réalisés, elle n’en est que la conséquence éventuelle, si tout se passe bien comme nos Charly l’entendent.
La croissance sans emplois, c’est bien possible dans les économies développées. C’est même ce à quoi on assiste impuissants ces temps-ci.
On pourrait même parier sur une drôle d’équation : moins les riches contrôlent l’économie plus on a des chances de créer des emplois !
C’est évident que ce type d’économie n’existe plus. Il s’est vérifié dans l’après dernière guerre mondiale, quand les riches se faisaient concurrence et que les fortunes colossales étaient en pleine formation. Cette période pré les Trente Glorieuses a même vu les salaires augmenter le plus. Le peuple vit toujours sur les dividendes acquis à cette époque. On le lui reproche assez.
Le transfert des entreprises de biens et de services vers des entreprises financières n’a aucune signification sociale. Faire de l’argent avec l’argent, dans un circuit court n’a jamais créé aucun emploi.
Un économiste, ni d’RTL, ni de la RTB évidemment, a fait remarquer «Les rentiers ne se présentent pas comme rentiers et les capitalistes ne se présentent pas comme capitalistes, mais ils aiment se présenter comme des «entrepreneurs». Entreprendre c’est être innovant, déterminé, courageux, et montrer une capacité à prendre des initiatives et des risques pour transformer des idées en réalité… ».
Les créatures stupides que nous élisons, parce que nous sommes nous-mêmes les victimes des informations calibrées pour nos cervelles d’oisillons, ne réfléchissent pas jusque là.
Il suffit de faire le tour des entreprises mondiales les plus innovantes pour voir que les super riches qui les possèdent n’ont en rien contribué à leur création. C’est un moyen d’accroître leur fortune.
Quand ils seront qualifiés de parasites et de nuisibles, peut-être ira-t-on vers un autre avenir pour les populations.

13 avril 2015

La thérapie de la corde.

Avec la crise, on sent la déprime submerger le monde du travail. Les éclopés du social et les vieux ont des poussées de mélancolie depuis.
Les trafiquants de la bonne humeur, de la morale au beau fixe et de la liberté de bosser à fond la caisse, nous fourguent leurs recettes du bonheur à prix d’ami. Le business a la martingale imparable : la joie par la résignation !
Ils ont tellement la soif de vendre, que ce ne serait pas étonnant qu’ils fournissent aussi Deach des couteaux à trancher la carotide des infidèles.
Il paraît que le business du bonheur marche à fond. Les dépressifs se ruent sur les remèdes miracles au prix des soldes. Ils ne s’en suicident pas moins nombreux, mais c’est dans la joie et la bonne humeur. Ils en arriveraient même à vanter les délices de la masturbation aux solitaires. N’est-ce pas faire l’amour avec celui ou celle qu’on aime le plus ? (Woody Allen)
Nous devons ce commerce juteux à quatre spécialistes qui ciblent parfaitement les pauvres, deux hommes et deux femmes pour faire l’équilibre. Jacques Séguéla dont on ne se lasse pas d’admirer la Rolex et l’incontournable Jacques Attali, Pic de la Mirandole de tous les Régimes. Les femmes : Florence Servan-Schreiber qui depuis Jean-Jacques, son grand ancêtre pourvoyeur d’artiches pour trois générations, ne bosse que lorsque l’envie lui prend et Christine Lewicki, la feuilletoniste de l’amitié sincère, chez Eyrolles, éditeurs, spécialiste de l’extase au travail.
Ce quatuor archi comblé en accessoires haut de gamme pour une vie en marge des 35 heures se permet de faire commerce de peps aux trimards que nous sommes, dans le plus absolu mépris qu’ils nous portent. À croire que nous nous ruerions sur leurs merdes à prix d’or. Et c’est malheureusement ce qui arrive. Le populo a besoin qu’on lui raconte des craques pour supporter la vie qu’il mène.
On est en plein délire du commerce mondial de type américain. La morale US s’inspire du douteux slogan du new deal : le bonheur est une conquête et c’est en bossant dur qu’on est le plus heureux. Si vous n’alignez pas les biftons de la réussite, alors suicidez-vous, vous êtes nul et le pays n’a pas besoin de vous.
On use du bonheur comme une marchandise. Vous consommerez, si vous êtes digne. Et pour le savoir, bossez d’abord. On verra ensuite.
Comme morale, on a fait mieux, même dans les temps antiques. L’esclave était maltraité, mais au moins lui, on ne l’emmerdait pas avec des slogans qui ne sont que des idéaux de soumission. Chez lui pas de perversion du stoïcisme. Il avançait le pied des maîtres au cul. Il n’y avait pas de fausse morale. Ainsi tout était réglé par un rapport de force et bon nombre de maîtres par un revers de fortune, apprenaient à leur tour la rudesse de la caligula de l’esclave !

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On a changé d’époque et de nom. Les esclaves sont devenus des travailleurs. Les maîtres s’appellent aujourd’hui des patrons. L’esprit d’un monde dur et impitoyable, s’est transformé en celui d’un monde impitoyable et dur.
D’où le succès des recettes pour ne pas s’aller pendre après une journée de travail humiliante et sans intérêt.
Qui a besoin de se farcir les livres de ces dames et les conseils de ces messieurs ?
Des être fragiles qui se demandent ce qu’il leur arrive, happés juste après l’enfance et qui ne comprennent pas qu’un maître d’école qui les entourait de son affection, les envoie à l’abattoir social sans les munir d’un esprit qui les armerait contre la redoutable adversité qui les attend !
Qu’ils la mettent donc où je pense, leur pensée positive MM Ségala et Attali, puisque le seul effet de celle-ci est d’empêcher de penser.
Sous couvert de « sauver » l’humanité souffreteuse, ces gens jouent le rôle des poissons nettoyeurs des grands requins de la finance. Très utiles pour le système, ils sont absolument inutiles et nuisibles, pour le reste de la population.
Bon sang ! que les gens se dépendent et les pendent. Ils ont le matériel.
Ce serait la meilleure thérapie.

12 avril 2015

Tout est pardonné.

Certes, dans les scénarios catastrophes il y en a de plus radicaux que la montée des océans, on prévoit qu’elle sera d’environ un mètre d’ici la fin du siècle. Par exemple l’acidité accrue des eaux qui verrait l’extinction de l’humanité sur trois ou quatre génération. Le plus probable, reste la montée des eaux.
Or, les concertations au niveau mondial ne donnent pas grand-chose. Chacun observe son voisin et pour rester dans le parcours économique compétitif, tempère sa contribution pour en faire moins. Si bien qu’au résultat, conférence après conférence, c’est l’échec quasiment assuré, au grand dam des écologistes.
Pour avoir été parmi les promeneurs au littoral durant les deux jours de la semaine qui nous ont redonné le goût du printemps, je constate que la Belgique se trouve au premier rang des inondés possibles européens, victime probable de cette hausse des niveaux océaniques, en raison de la faible élévation des sols au Plat Pays.
Soixante km de côte, ce n’est pas rien, un port fluvial, Anvers, a protégé également, c’est plus du quart de l’économie flamande menacé par les eaux.
Bien entendu des projets de protection existent. Extrêmement coûteux, ils nécessiteraient des transplantations de populations considérables et des sommes astronomiques.
Voici quelques projections élaborées par des chercheurs et des spécialistes flamands.
« Sacrifier les communes à l'ouest d'Ostende pour les rendre à la nature en laissant l'eau les envahir est l'un des quatre scénarios de l'étude "Metropolitaan Kustlandschap 2100" qui est actuellement menée par les autorités flamandes (avec entre autres le service des travaux publics et la régie des bâtiments). Cette étude a pour but d'envisager ce qui pourrait se produire au littoral belge en cas de montée des eaux et de prendre les mesures nécessaires pour contrer cet inexorable phénomène. »
Le journaliste du Vif de poursuivre « …en cas de grosse tempête, les vagues briseraient les dunes, puis les digues et enfin seraient retenues par la E40 entre Ostende et la France et les polders derrière elle. Dans cette option Ostende jouerait un rôle crucial avec un port plus étendu et un immense belvédère qui longerait la chaussée de Torhout sur plus d'une dizaine de kilomètres. Dans le même temps, on relèverait la hauteur des bancs de sable entre Ostende et Zeebruges et on créerait des nouvelles îles devant la côte à la hauteur de Knokke. »
Ce serait un choix à faire, mais cette inondation se ferait sur la partie du sol flamand la moins construite au littoral.
Il existerait des options moins douloureuses, mais moins c’est douloureux, plus c’est onéreux.
Et de conclure « …dans tous les scénarios, les communes de la Côte et les différents niveaux de pouvoirs ne pourront plus longtemps se faire concurrence. Il faudra une action groupée et une vision commune ».

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Cette épée de Damoclès ne pend pas que sur la tête des Flamands de la côte. Elle inclut la Belgique fédérale entière dans cette inquiétante montée des eaux.
La question politique devrait intéresser les Wallons.
Quid des projets de Bart De Wever et de la N-VA concernant le confédéralisme ?
En effet, les projets de sauvegarde ne pourraient être possibles que dans le cadre d’une Belgique solidaire. C’est fâcheux quand on sait que le principal moteur des Flamands pour abandonner la Wallonie est justement que nous leur coûtons de l’argent ! On a toujours en mémoire la camionnette de Bart De Wever et de Liesbeth Homans qu’ils ont trimballée dans les rues d’Anvers quelques jours avant un scrutin, remplie de faux billets de banque que les Flamands tirent de leurs poches pour entretenir les fainéants francophones.
On le sait, le Wallon est viscéralement lié au passé de ce pays et ce n’est pas lui la menace politique qui pèse désormais sur les orangistes et les séparatistes qui ont fait les beaux soirs de la N-VA, ce sont les autres partis flamands qui se régalent à l’avance de la suite politique du Bourgmestre d’Anvers.
Le gouvernement Michel en a des échos toutes les semaines.
Et si les Wallons décidaient de rendre le coup de pied de l’âne par un autre qui consisterait à accélérer un confédéralisme pur et dur, voire une indépendance totale de la Wallonie, chère à la N-VA pour la Flandre, avant qu’à la côte on empile des sacs de sable pour protéger les buildings du Front de mer et que l’on commence à parler de la solidarité du pays ?
Car, nous n’avons pas du tout intérêt à nous solidariser à une barque qui prend eau !
Nos cent mètres au-dessus du niveau de la mer en moyenne valent de l’or en 2015, comme nos forêts ardennaises auront leur prix.
La situation est tellement préoccupante que la frontière linguistique et le plaisir d’enquiquiner les Francophones risquent de tomber « naturellement » par noyade des ambitions et glouglou du Vondel mania.
Mais on connaît les Wallons, leur sensibilité que les pointus estiment être de la sensiblerie.
À Namur, notre gouvernement s’affole vite. La cupidité de ses membres jointe à l’incapacité de diriger les missions héritées du fédéral font craindre pour l’avenir.
Que les Flamands se rassurent, comme les survivants de Charlie Hebdo, chez nous aussi « Tout est pardonné »…

11 avril 2015

Le peu que j’en sais.

Le vrai miracle, ce n’est pas de voler dans les airs ou de marcher sur les eaux : c’est de marcher sur la terre. Cette réflexion date du IXme siècle et est du philosophe japonais Lin-Tsi. Elle est toujours d’une étonnante actualité.
Marcher sur terre, sentir la roche ou le limon sous ses pas, c’est un apprentissage que l’on ne fait plus. Pourtant, c’est au cours de ces expériences que se sent profondément le plus le rapport entre la nature et l’homme.
Mais, au lieu de cela, on nous apprend l’art d’être superficiel et d’aimer le produit de cette superficialité dont le plus accompli, c’est nous !
Nous sommes entrés avec le siècle dans une myriade d’alvéoles, toutes à peu près les mêmes. Nous y avons notre place et notre numéro. L’espace est étroit, le travail est distribué dans d’autres confinements stéréotypés. Les destins sont catégorisés, sauf le détenteur d’un pouvoir particulier qui agit comme une force supérieure et qui dicte à la multitude.
On devine un homme nouveau façonné par une morale de circonstance, à défaut d’une morale tout court, selon des critères tenant lieu de tout : ceux de l’argent et du pouvoir.
Je n’ai pas encore vu un seul élu démocratiquement, un seul maître d’école, un seul prêtre d’une quelconque religion, dire autre chose en 2015.
Et voilà qui est désolant au plus haut point et rend les hommes pitoyables.
Et dire que certains et non pas des moindres, ont pensé que la valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non pas dans sa capacité à recevoir.
Que donnent-ils ceux que nous élisons : rien ! Ils ne savent que recevoir.
Et cela se voit dans l’évolution de ce monde.
La richesse des uns se nourrit de la pauvreté des autres, font-ils tous, tandis qu’ils s’affairent à nous faire croire qu’ils travaillent pour nous et qu’ils ne pensent jamais à eux. Voilà bien une nouvelle forme d’altruisme, qui s’affiche sans se vivre !
Si je comprends bien Charles Michel, la Belgique suivant cette morale s’en sortira si les riches parviennent à se nourrir davantage de la pauvreté des autres.
Philosophie étonnante, que nous devons essentiellement à la morale tributaire du facteur argent.

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Comme on n’a rien d’autres à nous offrir que ce qui ne coûte rien, les élus parlent de démocratie et de liberté, même et surtout à ceux qui partent douze heures par jour pour assumer cette liberté par une obligation, celle de travailler. Alors que cette liberté là n’est rien d’autres qu’un détestable mot qui a plus de valeur que de sens « qui chante plus qu’il ne parle, qui demande plus qu’il ne répond » a écrit Valéry.
À force de se concentrer sur les moyens d’acquérir de la notoriété et de l’argent, les avocats font de la politique pour réussir et les maçons sur l’art de monter un mur pour devenir contremaître. C’est la même logique avec d’autres moyens. L’inférieur est celui qui va vingt ans à l’école pour apprendre ça, et qui abuse de la naïveté de celui qui n’en a été que six.
Dans la conjoncture, sous le joug du despotisme de l’argent, travailler ne serait-ce pas, en définitive, perdre son temps ?
Les vrais héros de notre temps, ne sont-ce pas les chômeurs volontaires ?
Ainsi exprimée, cette réflexion est révolutionnaire.
Elle bouleverse tout ce qui se dit et se fait dans une société dont nous nous apercevons qu’elle est élitiste, inégalitaire et qu’elle gâche la vie du plus grand nombre, allant jusqu’à corrompre les loisirs er relancer le citoyen jusque dans ses heures de repos.
Enfin, le peu que j’en sais, c’est à mon ignorance que je le dois.

9 avril 2015

Feu sur l'université !

Les élites sont débordées par le numérique ! Cela devient difficile pour elles de le prendre de haut en racontant des conneries dont on peut vérifier ipso facto sur Internet, la véracité ou la fausseté.
Tout devient suspect, aléatoire, objets de controverses.
L’université est une passoire. Les mémoires et les thèses donnent des titres de « docteur » gros comme le bras repris de Wikipédia et des blogs d’anonymes. Même les profs s’y mettent. Quand jadis ils prenaient le temps des vacances pour préparer quelque chose de pédagogiquement correct, certains plongent sur la Toile huit jours avant la rentrée, et les voilà à peu de frais à gonfler leur ego sur l’estrade aux vanités du grand auditorium.
Idem, pour nos artistes du politiquement correct, à vingt mille minimum le mois qui organisent la démocratie pour nous. Manque de bol en 2015, leurs propos se conservent indéfiniment sur Internet, avant et après les élections. C’est dire comme ils sont coincés dans la course à l’électeur. C’est même ça qui fait détester Charles Michel aujourd’hui !
La foi en ces histrions « magnifiques » fond comme neige à l’équateur. Ils y pensent chaque matin en nous rasant sur notre chaîne favorite. Heureusement qu’ils ont des chevau-légers du genre Gerlache pour nous traiter d’incroyants populistes. Mais pour combien de temps ?
Reste la « fine » érudition qui jusqu’à présent ne coule pas de l’ordinateur. Mais celle-là qui s’en occupe ? Tellement peu de gens que personne ne s’en aperçoit.
Ceux qui cherchent un petit détail, une note rarissime, un jugement hors contexte, peuvent toujours se brosser, Internet n’est pas fait pour ça. De toute manière, ce n’est pas cette ultime résistance qui donne des diplômes.
Des startups du numérique et de l’économie collaborative, à la suite des grands questionnements se sont créées qui correspondent à la suspicion généralisée des Institutions et de l’économie mondialisée. Le business gamberge pour faire passer « honnête et moral », le trafic honteux étiqueté « liberté d’entreprendre » et booster le PIB.

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Très peu d’intellectuels s’intéressent de près à un mouvement qui risque de les emporter. C’est en finalité le citoyen de base, l’exclu d’avance, y compris de la liberté d’expression, qui montre le chemin aux politiques.
Il est logique pourtant que les milieux intellectuels qui battent actuellement des records de conformisme, s’inscrivent en rivaux des citoyens, à partir du moment où ces derniers ne sont plus les électeurs dévots et résignés.
– Quoi !... quoi !... ronchonne l’intelligentsia officielle, nos paroles ne sont plus d’évangiles ? On ose suspecter nos connaissances et nos raisonnements !
L’incapacité de l’élite à s’adapter ne date pas d’hier. Elle remonte à Platon et Aristote. Qui a fréquenté les deux sait d’emblée que c’est Aristote le moderne. Pareillement entre Rousseau et Condorcet. Celui qui a chanté que c’était la faute à Rousseau n’avait pas tort. Qu’ils soient de gauche ou de droite, le personnel en place est avant tout conservateur.
Tout le monde sait que l’innovation décisive proviendra de l’extérieur du système.
Laure Belot a mené une enquête sur une partie des intellectuels au pouvoir. Elle s’accorde avec Martin Heidegger « la science ne pense pas. Refermé sur lui-même, le monde de la recherche n’a pas su être réceptif aux bouleversements majeurs en cours. Prises de cours, les institutions publiques accusent un net retard. Cette génération se trouve coincée dans une société ankylosée, inadaptée à la révolution numérique. »
Les nouveautés en matière de technologie qui devraient normalement soulager l’humanité dans son travail et augmenter les rémunérations de tous, se heurtent aux propriétaires.
Je me suis moqué bien à tort et je le regrette, du mouvement « Tout autre chose » connu en Flandre sous le nom de "Hart Boven Hard" qui se voit comme un antidote à la "résignation ambiante", un peu à la manière du mouvement des « Indignés ». C’est un lecteur, Monsieur Reiter qui me l’avait fait remarquer. Eh bien ! il avait raison.
Un mouvement local, par la force des réseaux sociaux, peut rapidement devenir mondial. La parole est désormais aux politiques, s’ils veulent continuer d’exister.
Du numérique va peut-être sortir une élite mondiale, dont les pouvoirs politiques et économiques devront tenir compte.
L’université est désormais dans la rue et à portée des clics.
Cette révolution aura déjà permis un constat, si la connerie est à tous les étages, l’intelligence y est aussi.
Il va falloir trouver autre chose que du papier officiel pour les départager.
Et ça, c’est inédit.

8 avril 2015

Un point de Vuye.

C’est celui d’Hendrik Vuye (N-VA): «Nous restons un parti nationaliste», entendu sur RTL.
On n’en a jamais douté… du programme non plus.
Tout part d’un « bon » sentiment de commerçant qui a compris que, de nos jours, seul l’argument « pas cher » ou « pognon à prendre » galvanise l’opinion.
Alors, si la N-VA prospère et gagne les élections suivantes, adieu fédéralisme et vive le confédéralisme, au nom d’une Flandre qui ne veut plus lâcher un euro pour les Wallons, bande de feignants à la traîne du système.
Bien entendu, on enveloppe le mot qui heurte « confédéralisme » dans un emballage cadeau et ça passe comme du « presque » fédéralisme.
Voilà longtemps que, selon le même principe, la Wallonie aurait dû larguer ces ingrats, quand elle était une terre industrielle en pointe et que les Flamands pauvres et en sabots cultivaient des légumes et pêchaient le hareng.
Non seulement la situation s’est inversée, mais en plus, au nom du principe de la langue, la Région bruxelloise est remise en question. D’ici à ce que nous ouvrions des camps de réfugiés francophones issus des « terres flamandes », on n’en sera pas loin, puisque le dialogue se fera d’État à État dans une improbable configuration, pour laquelle des exemples fourmillent de brouilles éternelles.
Ces belles années à venir nous les devrons principalement à deux hommes qui se sont déjà confédérés comme indiqué ci-dessus : Bart De Wever et Charles Michel, le premier dictant sa volonté à l’autre.
Et ce n’est pas drôle. Parce que si la Wallonie se trouve confédérée dans les conditions présentes, avec l’esprit pleurnichard de ses habitants, toujours frileusement attachés au passé avec dynastie et unité nationale, on est mal barré, surtout avec les cornichons à l’esprit dérangé de notre parlement namurois.
Ce désastre nous le devrons à nos partis restés fédérés à Charles Michel, notre traître Ganelon, et aux foutaises boutiquières du MR.

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C’est dommage que les responsables à une époque n’aient pas saisi la perche du Mouvement Populaire Wallon et anticipé de cinquante ans la décision de la Flandre d’aujourd’hui à nous abandonner « à un triste sort ». Alors, notre sort n’était pas triste du tout et c’est même à cause de l’État unitaire du temps, que notre industrie lourde s’est implantée en Flandre et ainsi n’a pas su se diversifier et se transformer en Wallonie.
Il faut croire que dès les années soixante, il n’y avait déjà plus aucun progressiste au PS !
Pour revenir à Hendrik Vuye, il y a six mois, le parti nationaliste flamand signait un accord de gouvernement fédéral, il est vrai. Mais, n’en doutons pas, il préparait déjà la législature suivante : celle de la séparation définitive.
Accord que la N-VA ne regrette pas du tout d’avoir signé. Vuye jacte sur RTL « Pour nous, il y avait une grande continuité. Nous faisions déjà partie du gouvernement flamand depuis 2004 » et d’ajouter plus loin « …mais nous n’avons pas changé. »
Autrement dit la sape avance. Il ne reste plus qu’à déposer l’explosif. : « Nous restons un parti nationaliste. Nous n’avons pas changé. Nous sommes en train de réaliser la partie socio-économique de notre programme ».
Le confédéralisme sera à l’ordre du jour en 2019, promet le chef de groupe de la N-VA. « Pour le moment nous respectons l’accord », à savoir ne pas parler du communautaire avant la prochaine législature. « Nous n’avons pas renoncé à nos prérogatives communautaires. Certainement pas. Elles seront à l’ordre du jour en 2019 ».
Dans ces conditions, avec un bon partenaire N-VA qu’est Michel du MR, comment ne pas faire l’éloge de ce premier ministre francophone ?
Nul doute qu’avec un sauf-conduit de la N-VA, Charles Michel n’a pas de souci à se faire si ça tourne mal, il obtiendrait facilement sa naturalisation de la Flandre éternelle.
On a peine à comprendre, quand on lit les déclarations préélectorales de Charles, le grand écart du danseur étoile ! Mais c’est le Nijinski de la politique, cet homme là !

7 avril 2015

À qui profite le crime ?

À quoi sert encore l’OTAN? C’est une question à laquelle il serait difficile de répondre, si nos gouvernements successifs n’avaient pas l’argument imparable, mais qu’ils gardent pour eux.
On les comprend. Ce n’est plus une question de sécurité. C’est une question de pognon. Comme cette raison est quelque peu honteuse, les politiques n’en parlent pas. Ils préfèrent nous bourrer le mou avec des raisons qui datent du temps de Leonid Brejnev.
L’OTAN fait entrer des dollars et procure des emplois à la Belgique. « Cupiditas valentuor omni » dirait Virgile, ce que l’on peut traduire par « l’appât du gain est plus fort que tout ». Cette raison est-elle suffisante ?
En gros, c’est la politique maison.
C’est classique, les promoteurs peuvent prendre des poses de matamores pour faire passer une défaite pour une victoire aux yeux des gens. C’est ainsi que Michel junior s’est félicité de « taxer » les diamantaires anversois de 50 millions d’€, alors que c’était de l’argent dû. En réalité, il a fait une fleur à Bart De Wever et à son échevin qui s’occupe des diamantaires. C’est gonflé. Il s'agit d'un "cadeau fiscal" de taille, si je puis dire.
Il y a donc l’appât du gain en différé. Avec plus de 50 milliards de chiffres d’affaire, on peut faire une fleur aux diamantaires et à Bart De Wever, en espérant toucher une gerbe, en loucedé.

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Quel est le rapport entre la pierre précieuse et l’OTAN ? Mais l’enveloppe, pardi !
Pour l’OTAN, depuis la disparition de l’URSS en 1991, l’OTAN se cherche une raison d’être.
Il y a bien Vladimir Poutine. C’est un ennemi ? Un allié ? On ne sait pas. Personne ne comprend l’âme russe !
La Russie est partie comme tout le monde à la chasse au pognon.
La Crimée… bon, le Donbass… c’est des histoires entre slaves. De Wever ferait mieux. Au nom de la langue, il t’arrangerait une de ces frontières, que Kiev n’en reviendrait pas et « zonder faciliteit ».
Reste la Turquie, membre de l’OTAN et qui entretient des rapports ambigus avec Daech, un comble pour un membre de l’organisation Atlantique.
En tant qu’organisation militaire, l’OTAN joue surtout en faveur d’un de ses pères fondateurs principal, l’Amérique. C’est une ristourne qui permet à Obama de récupérer une partie des sommes colossales que son pays consacre à son armée. L’inconvénient, c’est que l’Europe n’a pas de programme afin d’organiser une armée d’intervention propre, au cas où la situation au Maghreb et au Moyen-Orient menaceraient la sécurité sur cette vaste partie du monde. Dans les affaires militaires qui concernent l’Europe, depuis les attentats commis par des musulmans extrémistes, c’est surtout la France qui fait ce qu’elle peut en Afrique pour contenir les débordements. L’OTAN n’est pas faite pour ça. Donc, cette alliance ne concerne pas les intérêts européens à l’extérieur de l’Union, mais seulement ceux des États-Unis.
Oui, mais des bases installées en Belgique, même si des bombes atomiques ça gêne un peu, donnent de l’emploi, apportent des devises, etc.
Si l’alliance n’affecte pas la liberté d’action de chacun des Etats, qui peuvent d’ailleurs agir en coalition hors de l’OTAN, à quoi sert-elle encore ?
D’accord, prenons le problème comme un boutiquier, puisque c’est ainsi qu’on procède en haut lieu. Même si l’OTAN ne sert plus qu’à procurer des emplois et des dollars à la Belgique, à quel montant se situe la participation de notre pays à l’Alliance ?
Est-ce que ce déboursement pour une armée fictive ne gêne pas des investissements dans la nôtre ?
Ces questions resteront sans réponse.
On peut craindre si cette organisation militaire perdure avec son l’État-major en Belgique, que nous nous retrouvions dans une sorte de coup-fourré du genre des diamantaires anversois.
Et si ce n’est pas pour faire un cadeau à Bart De Wever cette fois-ci, quels sont donc les bénéficiaires ? Pas Kubla quand même, le malheureux a assez de casseroles comme ça.

6 avril 2015

Chic du dernier Kris.

Ils n’ont pas changé. Ils attendent tellement tout de la reprise économique que depuis 2013 ils nous disent qu’elle est là. Eux la sentent, la vivent même dans leur portemonnaie ; mais, ils ont tellement fait de mal à ceux qui travaillent au bas de l’échelle, aux vieux et aux chômeurs, que neuf Belges sur dix n’ont absolument pas conscience de vivre cette reprise.
Trop tôt, trop tard, c’est comme ça.
Et quand bien même elle serait là, a-t-on déjà vu quelque part que les maux dont souffre le système ont un quelconque lien avec le regain des affaires et quand celles-ci reprendront il n’y aurait plus de casse sociale ? De qui se moque-t-on, Charly ?
Le gouvernement et les économistes de mèche me font penser à de grands enfants qui ne voient pas plus loin que leurs jouets, leurs facilités et les propriétés qu’ils habitent. Ils ne jettent même pas un regard sur la réalité qui les entoure et ne perçoivent pas le tort qu’ils font à la population, en grande partie à cause de leur aveuglement.
Les vices intrinsèques à la société économiques restent bien présents, comme le nombre incroyablement élevé de gens sans travail et vivant dans une situation désespérée.
Croit-on, sincèrement, qu’une augmentation des activités soit l’alpha et l’oméga de la société en 2015 ? Et toutes les conquêtes sociales perdues, le temps de travail, le temps de la retraite, les protections sociales sont des sacrifices non-consentis par toute une classe de la société, qu’en fait-on ? Serait-ce le prix à payer d’une reprise qui même si elle était réelle ne rendra jamais ce qui a été perdu ?
Ces messieurs se fichent de qui ?
Alors que pendant ce temps, ils ont tout gardé, leurs privilèges, leurs salaires et jusqu’à la gratuité des transports qu’ils ont fait à nouveau payer au plus de 65 ans !
Qu’en est-il exactement de cette reprise ?
Avec 0,2% au 4e trimestre de 2014 et de 1% de croissance sur l’ensemble de l’année dernière, c’est déjà fichu pour 2014, alors qu’on dresse des arcs de triomphe.
Le ministre fédéral de l’Economie et de l’Emploi Kris Peeters, en début d’année 2015, parlait de celle d’avant comme son chef-d’œuvre personnel, alors que c’était toujours Monsieur de Mons le premier violon.

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Restons sérieux
Le même Peeters exulte pour les gens de sa sorte, par contre, la reprisette l’incite a être encore plus rigoureux. Attention, l’hercule de foire n’en a pas fini avec nous. « Nous nous attaquons à notre handicap salarial et nous offrons l’occasion aux entreprises de redevenir compétitives de manière à ce qu’elles puissent croître et surtout créer des emplois. Il est donc important que nous restructurions sur cette même voie afin de continuer à appuyer ces chiffres particulièrement remarquables». Vous avez compris ce que cela veut dire ?
Bon. Nous n’avons pas fini d’en baver. D’autant que nous lisons un texte que Peeters n’aurait pas pu écrire avec des conjugaisons comme « restructurions », lui qui sait à peine conjuguer à la deuxième personne du présent. C’est donc un de ces ronds-de-cuir en détachement des banques, porteplume de la bourgeoisie d’argent qui a fait le travail à sa place.
On constate également que l’emploi entre 2013 et 2014 a fait un pas en arrière, puis un pas en avant : 15.500 personnes en 2014, alors qu’il avait reculé de quelque 12.500 unités en 2013.
Bon, d’accord, ça fait 3000 de récupéré. Ce n’est pas la mer à boire.
S’il est important de faire baisser le nombre de chômeurs, le transfert de quelques 20.000 chômeurs vers les CPAS adoucit évidemment les chiffres, sans pourtant en faire diminuer le nombre réel, sinon sur les statistiques de Kris Peeters.
Si cette grosse ficelle, c’est pour souffler la confiance aux gens, c’est fichu. Un dernier sondage montre que le public ne fait plus confiance au personnel politique en Belgique, seul pays au monde qui pour onze millions d’habitants à cinq gouvernements qui emploient cinquante-quatre ministres, autant de cabinets avec leurs personnels.
Si on commençait par faire de sérieuses économies dans ces fourmilières ?

5 avril 2015

Un drone d’MR.

Depuis six mois, l’attelage d’un parti francophone aux partis flamands (presque majoritaires à eux seuls), va cahin-caha. On pensait que les prurits flamingants hérisseraient les « fransquillons » et que la suédoise virerait kamikaze au bout de quinze jours, comme les gazettes le prévoyaient. Manque d’analyse ! En vieille pute, le MR avale tout.
Didier Reynders a la tête prise par ses voyages, il a reporté son ego en se faisant valoir à l’Europe, aux Nations Unies, en Afrique, enfin partout où il n’est pas derrière son chef de file. Il arrive tout doucement à l’âge où l’on pense dételer bientôt. Il calcule déjà les annuités de ses multiples retraites, son magot placé, le rapport de ses propriétés, etc. À la fin de cette législature, il aura soixante deux ans, âge critique, bon pour la casse dans le privé, encore dix ans de rab au MR. Devant l’échec probable de son collègue Michel, il pourrait reprendre à Chastel la présidence, pour jouer comme Sarko, son ami, à l’homme providentiel. Il faut pour ça attendre que Charles soit archi grillé…
Bacquelaine, en aura soixante sept dans quatre ans. Son dernier galop, c’est un couronnement. Après, il lui restera un bout de gras par-ci, par-là et l’aura d’avoir été celui qui a mis le travailleur de force sur le même pied que lui au même âge, pour la quille. C’est horrible comme challenge pour les vieux au boulot, mais dans le milieu de Bacq, c’est un ajout à son palmarès.
De l’équipe, c’est Borsus, âgé de 53 ans aujourd’hui qui mange son pain blanc. Encore que, le connaissant, il aura toujours la ressource de faire porte-drapeau des classes moyennes, à condition qu’il y en ait encore une, après l’aventure flamingante à peine à ses débuts.
Les femmes Galant et Marghem, sont comme Borsus, dans le mauvais âge pour partir en gloire. Comme elles sont une denrée rare chez les machos du bureau, même dans la cata, il y aura toujours un strapontin pour elles au MR.
Voilà le côté « oil » du radeau de la Méduse. Côté germanique, ça coince et ça grince.
Les Orangistes de la coalition baroque ont de la peine à s’entendre avec les nationalistes flamands !
Question MR, Charles Michel fait encore chef-placeur. L’opposition PS elle-même, ne lui fait pas la vie trop dure. Encore sous le coup de l’étonnement que Michel ait osé, Di Rupo se tasse et laisse à l’égérie du parti, le soin de fustiger le curieux attelage. La môme de Schaerbeek retrouve même des accents sérésiens, quand elle monte au créneau…
Le président PS ouvre des chantiers. Il dépiaute les idées. C’est un caramel mou… la présidence de trop.
Le MR, qui se faisait du mauvais sang à l’avance de la résistance francophone est rassuré.
Le royalisme des Wallons est à toute épreuve. Ils demandent que ça dure encore un peu, que les Flamands alimentent les caisses, que Philippe les provoque sur l’Yser comme en 14 !

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Les crises nerveuses entre CD&V, N-VA et Open VLD, font trembler les murs du 16. Comme Charles Michel n’a aucun poids, elles sont d’autant plus violentes.
– Ta gueule, quand c’est l’marquant qui cause.
On se croirait dans un film d’Audiard, dommage que c’est en flamand.
À côté de ses vices-premiers, Michel junior fait plutôt minet. L’ombre de Bart De Wever l’écrase. Kris Peeters à l’intérieur du fruit joue l’asticot de service et l’autre à l’extérieur, d’insecte butineur et pondeur d’œufs nauséabonds.
Heureusement pour le premier ministre que les élections ce n’est pas pour demain. Encore, on imagine bien à l’approche de l’échéance, que nos stars séparatistes et nos Belgo-Flamands seront à deux doigts d’en venir aux mains.
Ce ne serait pas bon pour le MR, mais heureusement la tendance européenne est en faveur des partis de droite.
Il faut croire que l’électeur n’est pas rassasié, qu’il adore bouffer la merde qu’on lui prépare. Il croit, dur comme fer, que, s’il digère ça, le plus gros sera fait et la crise loin derrière.
Bizarre, non ?

4 avril 2015

Drame au café du commerce

Les médias se sont emparés de l’histoire de Steve Stevaert, ce patron de troquets qui s’est fichu, à près de 61 balais, dans le canal Albert.
Passer d’un côté du comptoir aux rembourrés de la chambre des représentants, pourquoi pas ?
Pour une fois qu’on en tenait un sorti de la cuisse de « Jupiler », il s’est tout de suite mis à la mythologie des autres…
Tous ceux qui considèrent que la politique est un business et qu’il suffit de se baisser pour en ramasser (voir Kubla et De Decker), viennent de perdre un des leurs.
La montée en flèche et la descente en piqué sont rares dans le milieu. Le type qui surnage au-dessus du lot est assez prudent pour ne pas enlever son caleçon sur l’aire de Spy. Il sait comme les réputations sont fragiles et dégringoler vite fait dans les sondages.
On pourrait penser que les stars du parti socialiste sont plus vulnérables que les stars des partis mieux ancrés dans la bourgeoisie. Ils viennent de peu et sont éblouis par la capacité d’avoir beaucoup. Les autres, grand-papa avait fait le sale boulot.
Les récents avatars de Kubla, la gourmandise de De Decker et la suite d’une possible affaire Alain Mathot ne peuvent pas nous faire oublier les appétits flamands révélés par des questionnements à propos de l’Open VLD et le CD&V.
Bref, si ce n’est pas tout le monde, c’est la revue du « presque » comme dirait Nicolas Canteloup.
Quand on n’est pas sorti de la pépinière des grandes carrières politiques dont les caractéristiques sont les dynasties pour les successions et la faculté de droit pour le bagage, on vient de n’importe où poussé par le hasard, une occasion, une rencontre. Patron de troquet pour Stevaert, c’est la rencontre fortuite avec Willy Claes. Une grande gueule qui en rencontre une autre, c’est suffisant pour lancer une carrière.

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Le reste se devine. Le jumelage d’une profession libérale et d’une « vocation » politique est un dangereux mélange. On a tendance à faire qu’une situation aide l’autre. C’est le cas avec le ministre des pensions Bacquelaine qui doit sa popularité plus à sa profession qu’à son intelligence politique. Dire qu’il s’est trouvé ministre pour ses dons de fins analystes de la situation économique de la Belgique serait exagéré. Vu ses nombreuses casquettes, la capillarité entre ses activités ne fait pas de doute, la frontière entre la profession et la représentation du peuple est floue, poreuse, discutable, elle est tout, sauf saine. Il n’est pas le seul. On ne sait que dire. C’est ainsi…
De ces pratiques, ces dynasties, ces incrustations dans l’appareil, un malaise ressort, celui d’une impossible rénovation de la démocratie livrée à un pareil milieu.
Et pour cause, puisque ceux que nous avons élus, avec les graves défauts que l’on voit, doivent se réformer eux-mêmes, c’est-à-dire mettre fin à leurs privilèges, sabrer dans leurs émoluments et calmer leur appétence à tout mandat rétribué à portée de main, et tout cela, avant même de discuter de ce qu’il faut faire pour rendre la démocratie plus juste, plus ouverte, moins acoquinée avec le pouvoir de l’argent !
Pour un Stevaert qui sort du jeu et finit pas se ficher dans le canal pour ne pas affronter une femme qu’il aurait violée (ce qui prouve par ce geste que cet homme était ou dépressif ou avait encore une conscience), combien d’autres hommes politiques jouent aux martyrs, sortent de leur manche des séries d’avocats, vont de remises en cassations, finissent par lasser les juges eux-mêmes, sans compter le plus gros de la troupe : ceux qui ont fait les quatre cents coups et qui s’en tirent à merveille, pour la bonne raison que le public n’en saura rien (parfois avec la complicité de la presse) et que les victimes se taisent.
C’est donc bien l’avenir du système qui est en jeu. Il est nécessaire de le réformer. La parité homme/femme est déjà une bonne chose, à condition que la femme ne soit pas une potiche de circonstance. Mais, le plus important, c’est de limiter les mandats, en importance et en durée. Faire de la politique, ce n’est pas faire une carrière. On ne peut pas tolérer que des hommes et des femmes en vivent et fort bien leur vie durant. Il faudra trouver une astuce pour associer davantage ceux qui n’ont pas fait de hautes études, mais qui sont néanmoins aussi intelligents, sinon plus parfois, que les politiciens issus des professions libérales. Il faudra imaginer une correspondance de droit entre ceux qui viennent des administrations et qui y retournent s’ils ne sont pas élus, et les autres qui viennent du privé et qui ne peuvent pas reprendre leur métier dans les conditions des premiers.
Enfin, il faudra trancher entre réalisme et morale « vaut-il mieux subir l’injustice ou la commettre ? » Les frangins de l’assiette au beurre ont une réponse : « Nous essayons de n’être dans aucune de ces deux alternatives. Nous tentons, au contraire de les corriger ». Sauf qu’il faut bien se situer quelque part, ce qu’ils ne font pas.
Depuis leurs salaires du haut desquels ils nous contemplent, c’est difficile d’imaginer que la plupart de leurs administrés vivent avec moins de mille euros pas mois. Eux-mêmes n’y réussiraient pas.
Nous n’avons pas fini de naviguer dans un système qui n’a de démocratique que le nom. Le citoyen espère que « le despote » sera « éclairé » et « altruiste ».
En attendant, croire au Père Noël devient de moins en moins crédible, même pour les cons

3 avril 2015

Intelligents, eux ?

Le nez sur le guidon, même si on pédale dans la semoule, que l’État se disloque et que Charles Michel est un pantin, nos préoccupations sont bien dérisoires à côté des péripéties d’un monde en ébullition à cause du patchwork de la religion musulmane qui essaime ses nodules cancéreux dans le grand corps malade de l’Europe (1).
Et aussitôt constaté, nous retournons avec hâte « au sombre drame » de la belge attitude, jamais las d’entendre Maingain s’indigner de la collaboration du MR aux entreprises flamingantes de la N-VA et Fadila Laanan, abandonner son nounours culturel aux encombrants, et poigner dans les poubelles de Bruxelles.
C’est que le cancer a un épicentre et que s’il est inflammatoire et impossible à guérir par les plantes, il faudra bien un jour qu’on se décide à l’extraire en Syrie, si nous ne voulons pas mourir par contagion.
Le moins que l’on puisse dire, l’Europe n’a pas la moindre sympathie pour Bachar El Assad, mais que l’Etat islamique soit aux portes de Damas, c’est autre chose.
Avant-hier, les attaques menées par Daech dans les provinces de Hama et de Homs, nous recroquevillaient les doigts de pieds par nervosité et crainte. Mais c’est désormais aux portes de Damas, ce 1er avril, que les djihadistes, qui contrôlent Rakka, dans l’est du pays, portent le fer des bourreaux. Ils se sont emparés d’une partie du camp palestinien de Yarmouk, à huit kilomètres au sud de Damas. C’est le dernier verrou de la capitale. Les voilà à portée de kalachnikov du pouvoir.
Vous me direz « On s’en fout. C’est pas nos oignons. Qu’ils se tapent sur la gueule loin de nos tracas communautaires, c’est toujours bon à prendre ». Sauf que les emmerdes sont déjà à Bruxelles et à Liège depuis longtemps, exactement depuis que l’État d’Israël a eu le désir d’annexer toute la Palestine. Cela n’a fait qu’empirer depuis. Le conflit palestinien a essaimé et fait des petits. Voilà 20 ans qu’on vit un calvaire à Gaza. On en est à une guerre de religion entre Sunnites et Chiites, avec des poussées d’urticaire contre les Occidentaux « responsables de tout ». D’année en année, nous sommes entraînés malgré tout dans ce maelstrom. De la Tunisie au Pakistan, cela nous deviendra de plus en plus difficile de prendre l’avion pour cette large partie du monde, sans la crainte d’y rester. Il y a eu Charlie Hebdo, l’attentat du musée Juif. Les militaires sont dans nos rues. Netanyahou a été réélu et la Palestine n’est toujours pas un État. Etc.
Qu’est-ce qu’on fait ? On est accablé. La sottise américaine qui a fichu le bordel en Irak est évidente. On condamne la violence. On cherche parmi les détritus du ministère qu’elle a quitté sur la pointe des pieds, le nounours de Fadila.
C’est une politique de sauvegarde des habitants de l’Europe, ça ?

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Vu le ramollissement cérébral de JC Juncker, on n’est pas prêts d’avoir une politique cohérente. Notre attitude consiste à se méfier de tout le monde et particulièrement ceux que l’on désigne comme étrangers et qui ne le sont pas plus que nous. On nous concocte des lois de protection – tous les ministres de Di Rupo à Michel y excellent – en oubliant que se sont nos libertés qui foutent le camp. C’est un marché de dupes, on ne nous protège de rien du tout. Les populations crèvent de peur et se réarment en douce, malgré les lois qui désarment.
Vous allez dire, « mais que fait la police » ?
On devrait plutôt dire « mais que fait le gouvernement » ?
Il aide l’économie, oui madame. Il aide nos industriels et nos banquiers à s’en sortir, c’est-à-dire à nous dépouiller sous prétexte qu’on ne nous fait pas travailler assez ou mal, ce qui revient à la même chose. Les passeurs aident les pauvres gens, pris en tenaille entre les furieux de Daech et les sbires au gaz moutarde de Bachar, moyennant 3000 $ la tête. C’est le prix du ticket d’entrée en Europe.
Peut-on reprocher à ces malheureux d’embarquer avec eux et quasiment dans leurs bagages, les furieux d’origine qui poursuivent leurs querelles sur nos territoires en faisant plus que nous prendre à témoins, puisque nous payons la politique laxiste de vingt ans d’aberration mentale et le prix de la haine salafiste, à ceux pour qui Allah, ça ne veut rien dire.
Alors, d’un côté on est pour la mondialisation économique, le monde est un village, les élucubrations d’un Minc ou d’un Attali etc… et de l’autre, cette mondialisation ne serait ni politique, ni religieuse, elle ne serait en exclusivité que commerciale et servirait principalement à répandre Coca-cola sur toute la planète !
Et dire qu’il y a encore des citoyens qui trouvent nos hommes politiques intelligents !
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1. Si l’on excepte l’autre cancer, généralisé celui-là, du système économique libéral qui essore les dernières ressources de la planète, les privatise pour les revendre à ceux qui vivaient dessus en symbiose avec la nature.

2 avril 2015

Charles et Bart, le bruit court…

La psychologie du témoignage dans les affaires judiciaires alimente les rumeurs. Mais c’est surtout les bruits de couloir qui ont un rapport avec la politique qui nourrissent la moitié des pages d’une gazette.
Intuition, déduction, savantes recherches, témoignages anonymes parfois créés de toutes pièces, rumeur ou pas rumeur, on pourrait ainsi trébucher à chaque pige. La fameuse règle du recoupement et la déontologie sont de la foutaise, la peur de se faire avoir ou de tomber dans le collimateur de ses supérieurs est le seul argument qui retient d’en dire plus, que ce que l’on sait, surtout quand on ne sait rien et qu’on croit savoir.
Parfois les lecteurs qui ne sont pas d’accord sur certaines affaires, disent leur opinion sur un droit établi, mais qui les dérange. La justice, par exemple, on voudrait que les lois ne s’appliquent pas à certains criminels, quand on les estime trop clémentes.
En foi de quoi, les grands criminels ne devraient jamais sortir de prison pour qu’on les oublie. À la limite, on leur saurait gré, puisque la peine de mort n’existe plus, de se suicider discrètement dans leur cellule.
De ce thème récurrent toutes les rumeurs sont permises. Ces rumeurs signifient quand même autre chose : la méfiance d’un large public pour l’institution judiciaire qui est très loin d’avoir établi une égalité de droit entre les citoyens.
En ce moment, c’est Michèle Martin en passe d’emménager chez un juge à la retraite qui rassemble le plus sur sa tête les rumeurs les plus étranges et, par ricochet, le juge à la retraite aussi.
On voit d’ici le tableau romanesque que cela pourrait faire, si ces deux là fricotaient ensemble. Mieux encore, comme on n’en sait rien la rumeur prend d’autant plus du corps…
Il est vrai aussi que dans le doute, opter pour la rumeur la plus noire, la plus infamante, c’est souvent l’instinct du plus grand nombre.
Pour Charles Michel, on n’est pas en reste non plus. Sa connivence avec la N-VA et son président De Wever semble faire des effets dans l’opinion francophone. En mariolle, le bourgmestre d’Anvers tresse une couronne de fleurs à Charles Michel, qui, compte-tenu de l’opinion francophone, ressemblerait plutôt à une couronne d’épines. Il est des amitiés dont on se passerait volontiers. Quand je m’exprime de la sorte, j’entre dans la rumeur, parce que s’il est fort possible que ce soit l’intention de Bart de compromettre Charles Michel, raisonnablement, je n’en sais rien. Je lance une rumeur.
C’est très difficile d’émettre une opinion impartiale à l’encontre de quelqu’un qu’on n’aime pas. À fortiori quand les deux sont antipathiques, c’est dire la force d’entraînement qui pousse à accréditer la première rumeur malveillante qui passe.

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Pour MM. Kubla et De Decker, ce qui a été publié ne sont plus des rumeurs, mais des faits. Alors là, on dispose d’un matériau de base, libre à chacun de l’orner de ce qu’il sait ou qu’il ne sait pas. On peut donc se lancer dans une sorte de rumeur qui dénature les faits établis. Comme on est assez indulgent pour la promiscuité entre un homme politique et les acteurs de l’économie, on aurait plutôt tendance à dire que se servir au détriment de l’État, ce n’est pas du vol, c’est prendre une précaution pour les vieux jours.
Difficile de définir ce qu’est une rumeur. Ovni social non identifié, il fait partie de la vie de tous les jours. On en use sans s’en apercevoir, comme du papier toilette.
Depuis Nessie, le monstre du Loch Ness revêt toutes les apparences. Bien avant Walt Disney que l’on a dit cryogénisé, les célébrités se faisaient déjà de la pub. Depuis les énormités qu’on leur suppose ont dépassé les espérances. Certaines ne sont pas du meilleur goût, qu’importe, c’est de la pub gratis.
Les rumeurs nous concernent tous. Même ceux qui disent ne jamais mordre à l’hameçon.
Quand on n'a rien à dire elle alimente les conversations et fournit une tapée d’acteurs qui en vivent sur la scène de façon pas toujours humoristique. Le peuple n’est pas dupe sur le coup et est franchement rigolard. Sauf qu’à la longue, il finit par confondre rumeur et réalité. Une variante de la rumeur est la description des travers d’un vieux par exemple. Du coup, c’est toute la confrérie qui en prend un coup.
Où finit la rumeur et où commence l'information ? Parfois le bruit qui court se vérifie être exact. Les modes de propagation de la rumeur et d’une information vérifiée ne sont-ils pas finalement identiques ?
La rumeur inquiète par son côté incontrôlable.
On en a même tiré des jeux pour la télé. Le téléspectateur est invité à choisir une réponse vraie entre deux fausses.
Si la rumeur circule partout, c’est parce qu’elle établit un lien dans les relations de sociabilité. Elle aide même certain à survivre dans une société tout entière préoccupée à faire de l’argent. La rumeur apparaît alors, comme une féérie. Certains en ont besoin, juste pour supporter l’existence.

1 avril 2015

Belgium zinzin.

De temps à autre, un journaliste du Soir a un sursaut. Cela se passe en soirée, quand tout le gratin est au lit ou quand les censeurs font la fête au Métropole.
Dans ces moments de grande vacuité, un préposé a écrit de sa plus belle plume Ballon que, selon Rémi Brague, «on craint une prise de pouvoir par les imbéciles».
Pourquoi craindre une alternative pareille, puisque c’est déjà fait ?
La santé mentale, c’est comme le suffrage universel, c’est la majorité qui décide. Le jour où il y aura plus de fous que de sensés, ces derniers iront à l’asile, et les premiers à la FNAC acheter le dernier cri en jeux électroniques.
La Belgique est un pays précurseur. On y a une grande tendresse pour les banques et les branques.
On voit nettement se profiler sur fond de camisole de force, un gouvernement à qui les bons conseils sont superflus. Il n’en a que faire, puisqu’il ne les perçoit plus !
Il n’est même pas dit que, vu l’état d’insuffisance mentale qui règne dans les milieux branchés du royaume, une affaire, comme celle d’Andreas Lubitz, le copilopte de l'A320 de Germanwings, ne finisse par rassembler quelques croyants afin de créer une secte. Par le passé, quelques grands événements, à coups d’étrange et de surnaturel, ont fait l’incontestable fortune de grands malades nerveux qui dirigent toujours notre spiritualité.
Rémi Brague est philosophe. Son dernier ouvrage «Modérément moderne. Les temps modernes ou l'invention d'une supercherie» est paru en mars 2014 aux éditions Flammarion. D’après lui, nous manquons de raisonnement parce que nous nous spécialisons trop dans les professions à fric, au détriment de la chanson et de l’inutile, si utile quand on y pense. C’est ainsi que nous ne savons plus analyser l’événement, le relativiser et le critiquer pour y répondre. Nos couplets pour ou contre les religions sont d’une bêtise à pleurer, une bêtise quasiment égale à celle du croyant qui se livre à des séances d’adoration curieuses pour celui qui les observe du dehors.
Nous poursuivrons donc des études de techniciens (pour alimenter l’industrie) ou d’avocat (pour alimenter les parlements), afin de parvenir au stade parfait, d’imbéciles heureux.
Que l’on tire sur la barbe du prophète afin de savoir si elle est comme celle de Saint-Nicolas, ou que l’on se rue chez Brico pour l’achat d’une bonne paire de tenailles pour « déclouter » JC, l’adoration est si voisine de la haine, que l’on passe de l’une à l’autre, vingt fois sur la journée, sans s’en rendre compte.

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Cet état critique, Hendrik Vuye (N-VA) en est le héros à l’entonnoir, par son «Vive la Belgique n’est pas moralement supérieur à Belgïe Barst».
Charles Michel devra faire avec ce chef de groupe N-VA à la Chambre, depuis qu’il s’en est pris à Benoît Lutgen, président du CDH, dans une carte blanche publiée dans Knack. (Les journaux).
Il y a deux sortes de personnes qui s’accommodent des fous. Les fous eux-mêmes, bien obligés, car la nature de leur mal les regroupe par définition dans des établissements adaptés et les médecins, aides-soignants et infirmiers spécialisés, en contact.
Puisque Charles Michel ne voit pas où ses congénères en politique droitière auraient quelque chose à voir avec le racisme, comme il vient de le rappeler à la Chambre : « le racisme est un délit, le nationalisme-flamand est une opinion. », on peut augurer sur le champ que le premier ministre n’est pas dans la partie soignante de la nef ministérielle.
Les craintes de Rémi Brague sont réellement fondées et portent à croire, comme il est dit plus haut, que le processus de l’imbécillité des élites est déjà en cours dans ce pays.
Benoît Lutgen s’était offusqué de la participation de ministres N-VA à la Fête de la Chanson Nationale flamande, parmi les 5.000 participants flamingants. « Le ver est dans le fruit », avait lancé le président du CDH. pour Hendrik Vuye.
Celui-ci avait quelques raisons de croire qu’il est aussi dans le melon du président du CDH.
Bref, « Belgïe Barst’» et « Vive la Belgique » seraient le même ver cérébral.
La bataille des dictionnaires qui va suivre sur le sens réel du mot « barst » dans la langue de Vondel va probablement aggraver les cas conjoints, d’autant que le lit contigu aux deux excités est occupé par celui qui se prétend chef du gouvernement.
On sait déjà que Michel junior délire depuis six mois en flamand, quoique sa langue maternelle soit le namurois.
On se demande s’il ne vaudrait pas mieux en finir : le Nord au stadhouder hollandais et le Sud au roi Hollande François. La Belge dynastie repliée sur Laeken deviendrait un petit Monaco avec jeux divers et grand prix automobile. Une seule difficulté, la reine Mathilde n’est pas Grâce Kelly. Il ne resterait plus qu’à lui fabriquer un passé sulfureux de star déchue.
Jan Jambon s’y attache.