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31 mars 2015

Triomphe de Bacq à Eupen !

C’est fou : il n’arrête pas. ! Il faut croire que l’argent le dope pour travailler. Travailler, il ne sait plus s’en passer, tant ça lui rapporte de gloire, de revenu et d’honneur. À tel point qu’on ne sait pas s’il travaille parce qu’il aime l’argent ou parce qu’il aime le travail pour la grandeur du geste.
Les deux, mon général.
C’est le cercle vicieux.
Notez qu’il y a bossé et bossé. Lui ne travaille pas pour des ronds de serviette. La considération d’abord, par la hauteur du salaire.
Ce n’est pas vraiment une lumière, il a toujours manqué d’un peu de raisonnement ; mais il y a dans son regard, un rayon bleu qui fascine la bonne bourgeoisie. Il finira par avoir sa statue à Chaudfontaine avec gravé sur le socle « À notre bon docteur en reconnaissance des services qu’il nous a rendus à un tarif supérieur à celui de la mutuelle, par principe et dévouement libéral ». En reconnaissance de quoi ? Les cumuls dont il est un parfait gourmand, un insatiable amoureux de la prescription, un indéfectible du bon prix de la consultation, à défaut du juste prix, comme sur TF1, jadis ! Bref, un inconditionnel des homes, qu’il écume à coups de stagiaires, qu’il rançonne en fin de journée.
Aussi ne faut-il pas demander à cet homme parfait d’arrêter l’une ou l’autre source de revenu pour se consacrer sérieusement à son job de ministre.
Il est comme un personnage de Molière : sans sa cassette, il est perdu.
Esprit universel, il embrasse tout en même temps. Sa force d’esprit est telle qu’il lui faut cinq minutes pour trouver une mauvaise solution, là où vous mettriez trois heures pour une bonne !
Malgré tout, il lui reste du temps libre, beaucoup de temps libre, malgré ses « écrasantes » tâches !
Le ministre fédéral des Pensions, Daniel Bacquelaine, était à Eupen à l'Hôtel Bosten, où il donnait une conférence dans le cadre de "la semaine libérale", lundi soir. Sujet « On peut très bien vivre avec 650 € par mois ».
Il adore ce genre de célébration de son génie. Le verbe est son domaine favori. Il pérore sans reprendre son souffle et aussi longtemps qu’on le souhaite, mais à une seule condition « qu’on n’interrompe pas le flux de sa pensée en mouvement ».
L’estrade est à lui. Il domine l’assemblée. On le présente, immodeste il pense qu’il n’en a pas besoin. On le connaît dans les salons de la bienséance et du bon ton.
La salle est bien chauffée, l’ambiance est agréable, puisque c’est pour les bleus, il se défend de prendre l’enveloppe qui finira pour les œuvres de la Commune, dans un geste large, pour qu’on le sache.

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Rien que des amis, des vieilles relations, d’autres moins reconnues qu’il fait semblant de reconnaître. Quand on lui dit le nom, alors il se rappelle tout. Ça lui revient d’une traite…
Mais voilà que pour une fois l’ordonnancement n’est pas ce qu’il aurait dû être.
A son arrivée, il a été accueilli par des militants de la CSC et de la FGTB qui lui ont lancé des œufs et du ketchup, rapportent plusieurs médias.
Vous vous rendez compte des malotrus ! des malfaisants !
Alors qu'il venait donner une conférence quasiment gratuite à Eupen dans le cadre de "la semaine libérale", 200 militants de la CSC et de la FGTB qui n’étaient même pas invités avaient les poches remplies d’œufs, et sous les plastics verts et rouges, des tubes de ketchup !
Le respect fout le camp, madame !...
Les mesures du gouvernement fédéral et notamment contre la réforme des pensions ne plaisent pas à la rue ! Alors, qu’à l’hôtel, on n’attendait que ça !... des bonnes réformes pour mettre à sec la gueuserie des plus de 65 ans, suceurs de sous, comme jamais on n’en vit sous les lustres dorés de la bonne bourgeoisie.
Pour éviter les débordements, les forces de l'ordre ont temporairement fermé la route et des policiers supplémentaires ont été appelés. Ah ! mais, qu’est-ce que vous croyez.
Vers 20 h 30, le rassemblement s'est disloqué dans le calme, alors que la conférence était en cours et au moment où le Ministre s’enthousiasmait du rôle capital de sa personne dans ce gouvernement, tellement meilleur que le précédent !
Personne ne lui a demandé si la prochaine fois, il ne préférait pas des tomates au ketchup, c’est quand même plus naturel, non ?

30 mars 2015

Une crise bis ?

Le deuxième tour des élections départementales en France confirme les prévisions les plus pessimistes pour les socialistes. Ils perdent plus de la moitié des départements qu'ils détenaient. Le PS a perdu jusqu’à la Corrèze, fief de François Hollande.
Voilà où conduit une politique qui consiste à s’aligner sur les recettes de la droite dans l’espoir d’obtenir des résultats de croissance et de baisse du chômage. Ce n’est pas faute d’avoir été rappelé à l’ordre par l’extrême gauche et par les frondeurs du PS.
Le pire est encore à venir, d’autres élections sont prévues. En perdant sa clientèle le PS va se retrouver bientôt dépourvu de moyens pour la politique d’un grand parti national.
Sans vouloir comparer le PS français avec le nôtre, cette perspective de perdre une partie de ses électeurs pend aussi au nez de Di Rupo.
La recette commune des deux PS ne convient plus, parce qu’elle ne contient pas une once d’espoir et d’originalité, dans le suivisme des partis de droite à l’approche des marchés et de la finance.

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Mais il y a plus grave.
Et si les sacrifices ne servaient à rien et que la croissance mondiale que l’on attend en Europe comme une manifestation divine reposerait sur des bases incertaines ? Il est possible que la Réserve fédérale US avec sa politique du taux zéro pourrait ne plus garantir une croissance à 2,5 % pour 2015 ?
La remontée américaine des taux d’intérêt, nécessaire et pourtant trop lente, pourrait conduire à de nouveaux excès. La Banque centrale européenne suit (a-t-elle jamais fait autre chose ?). Elle se lance avec un an de retard, dans la bataille des achats massifs de titres sur le marché pour faire baisser les taux d’intérêt et éviter les risques de déflation.
L’OCDE craint que la politique monétaire pour relancer la machine ne nous replonge dans une nouvelle crise financière comparable à 2007, qui avait provoqué la récession dont nous ne sommes pas encore sortis.
Pour rappel, la crise de 2007 résultait d’un excès d’endettement des ménages américains engagés dans des achats immobiliers au-delà de leurs possibilités.
Le mirage du désendettement mondial n’a pas conduit à un réel assainissement de l’économie.
Beaucoup de pays européens ne parviennent pas à renverser la tendance du déficit de croissance, à cause d’un recours exagéré à l’endettement.
La Belgique est du nombre des pays dans le cas.
Les mesures préconisées par De Wever et Michel vont même en sens inverse d’un assainissement, par les pertes de pouvoir d’achat et donc d’activité des salariés, retraités et indemnisés. Ces mesures freinent la croissance espérée.
Si l’on considère 47 pays, qui représentent l’essentiel de l’économie mondiale, la dette a encore augmenté de 57.000 milliards de dollars, pour atteindre 199.000 milliards de dollars (en incluant la dette du secteur financier), soit environ 286% du PIB mondial, contre 269% en 2007. Effrayant, quand on y pense !
Le Japon, a une dette totale représentant 400% de son PIB ! L’Espagne, la Chine et les Etats-Unis ont des taux d’endettement de 401 %, 282% et 269%. Cette dette pourrait être interprétée en n’incluant que l’endettement des acteurs de l’économie «réelle». Ce qui adoucirait les contentieux, par exemple l’Espagne passerait de 401 % à 313 %, etc. Ce qui est déjà énorme, les USA passeraient de 269 à 217 %, etc.
Contrairement à ce que nos dirigeants nous disent pour nous faire avaler la pilule de l’effort supplémentaire, la dette publique va continuer de monter en Europe. Les sacrifices auront été vains et seraient mis en place par une droite aveuglée par la fascination du profit des entreprises.
Il serait nécessaire de relever des impôts sur le capital et même aller jusqu’à des prélèvements exceptionnels sur les grandes fortunes.
La Grèce est notre laboratoire. Elle pourrait nous permettre de mettre au point un nouveau cahier des charges qui s’adapterait à d’autres situations.
Pauvres droites belge et française, même les PS en renfort, elles ne s’en sortiront pas… les PS n’ont plus d’ailleurs !

29 mars 2015

Du gris au noir.

Depuis 2008/9, suite à la crise bancaire, un voile s’est déchiré : deux phénomènes conjoints sont apparus sans que nos augures aient pris la peine d’en parler.
1. le trouble produit dans l’économie est tel qu’il dépasse l’effet mécanique de la cause à l’effet. Il remet en question le système économique lui-même.
2. du point de vue strictement politique, les programmes de gouvernement qui s’appuyaient sur le choix des électeurs n’existent plus. L’énumération des moyens pour épurer les dettes de l’État, les remplace.
Les électeurs sont les victimes et les témoins impuissants de ces deux phénomènes.
En premier, c’est simple, les partis n’ont garde de mettre en cause la dérive de l’économie capitaliste, sauf les partis d’extrême gauche. Des contempteurs du système décrient les extrêmes en les mettant dans le même sac, selon la formule la plus imbécile que je connaisse « ce qui est excessif n’est pas crédible ». Or, ce qui différencie l’extrême droite de l’extrême gauche tient justement dans l’absence de toute critique par les premiers du système économique lui-même, même si ces partis veulent sortir de l’Europe, reprendre le contrôle de leur monnaie, etc. Aucun n’a l’intention d’attaquer le fond du problème. On ne touche qu’à la forme.
C’est donc bien les seuls partis d’extrême gauche qui ont raison de poser la question sur l’incapacité actuelle du système de rendre les peuples heureux. À partir de là, qu’il y ait des rêves fous, des utopies ou des extravagances, c’est à l’électeur d’en juger. Mais il ne le peut, puisque la majorité ne veut à aucun prix ouvrir le débat.

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D’où le deuxième point qui est un paradoxe.
Vous connaissez le programme de Charles Michel, à part assainir les finances publiques ? Qu’a dit le premier ministre qui passerait pour une vision de la Belgique d’ici la fin de son mandat ?
Rien.
Nous avons entendu un chef de rayon du Grand Magasin Belgique. Il circonscrit son action au paiement des dettes du passé pour un avenir incertain. Sur six mois d’activité, le MR et la droite flamande ont profité du contentieux comptable pour ajouter quelques mesures limitant les prétentions des travailleurs et détricoter les fonctions sociales de l’État.
On a rarement vu des intentions qui faisaient, si peu envie d’adhésion.
Les dirigeants n’ont en tête que le retour de la croissance, au point de confondre leurs fonctions avec celles d’entrepreneurs. Le commandant de bord part souvent pisser et Bart De Wever, son second, entreprend des manœuvres hasardeuses.
Les défis du futur tiennent à d’autres considérations que l’équilibre import/export !
Notre philosophie s’est-elle à ce point rétrécie, qu’elle se réduit à tenir la boutique ? Comment ne pas bondir quand le « vivre ensemble » est nié sous prétexte que l’intendance tient lieu de morale ?
Le retour à la croissance semble le seul but, avec une coloration plus ou moins verte du PIB pour faire bien. La gauche rosée attend avec la droite la reprise qui inversera enfin la courbe du chômage. Avec une certaine angoisse du PS, si la social-démocratie s’était plantée en misant sur le bisness for ever ?
La droite promet qu’avec son remède de cheval, on retrouvera l'expansion plus vite. Di Rupo n’avait pas dit autre chose avec les chômeurs. Le résultat n’est pas bon. Ce sont les plus faibles qui trinquent. Voilà un concept qui ne tient pas compte des citoyens.
Le retour au plein-emploi (s’il a jamais lieu ?) ne suffira pas à guérir les maux dont nous souffrons.
L’endettement massif n’a aidé que l’économie bancaire. Comment rembourser sans appauvrir une ou deux générations, à commencer par la nôtre ?
La productivité n'apporte plus ce petit plus qui faisait que les citoyens au bas de l’échelle voyaient leur revenu s’améliorer. Par contre les grosses pointures se goinfrent.
Quelle est la meilleure stratégie pour que le capitalisme post-libéral soit moins désastreux pour le citoyen ?
Droite et gauche ne donnent aucun signe d’intelligence, sur cette question cruciale.
La nostalgie des Trente glorieuses est une manière de les croire encore possible dans le futur. Le capitalisme ne repasse jamais les mêmes plats.
La classe politique ignore l’intelligentsia en marge ou si l’on veut « à contre courant », elle ne lit plus, elle porte toute son attention à paraître sur les chaînes d'info.
Le gouvernement actuel se propose de liquider le social et prépare pour la législature suivante l’autonomie complète de la Flandre. L’ambition des Michel, quand même !...
Gâchis complet !

28 mars 2015

Benoît Lutgen bouillonne le 28.

Les temps sont aux grands chantiers de l’opposition. Di Rupo a balisé la palais des congrès de Liège. Il compte sur ses têtes de gondole pour maintenir un ton convenable et une approche social-démocrate dans les commissions, des fois qu’un hurluberlu se serait mis en tête de provoquer la direction centrale sur des thèmes touchant le système économique auquel adhère le PS comme la N-VA.
Le CDH ne pouvait pas être en reste, question d’équilibre. Benoît Lutgen voulait son grand chantier. Il débute ce samedi 28 mars à Marche-en-Famenne.
Le défenseur de la langue française se devait de trouver un truc en anglais, pour brouiller les pistes. On mit en avant "Tomorrow lab". Manque de pot, un artiste sous hangar avait déjà déposé l’anglicisme.
Ce sera désormais "Tes idées peuvent changer le monde !"
Rien que ça. Milquet avait osé les oranges. Lutgen choisit de révolutionner la planète ! À défaut, il se contentera d’étonner en Famenne liégeoise.
À voir les rémunérés de la chose publique qui vont se presser au portillon, le président du CDH aura beau appeler au bouillonnement, tout au plus aura-t-il des Bouillonnais.
Comme Élio, il veut faire semblant d’ouvrir son parti. On entre dans le corral. La barrière se referme. Et le membre lambda se retrouve tout seul devant un taureau commandé à distance par madame Simonet.
Lutgen veut faire exploser la créativité, en-dehors des quatre murs du parti bien entendu, pour faire face à la triste réalité. Depuis treize ans que Joëlle a dit nom au séducteur Gérard Deprez qui voulait fermer la boîte et l’entraîner au MR, passé du PSC au CDH n’a été qu’une lente descente vers un sûr déclin.
Les ravages du temps se lisent sur les visages fatigués. La période Play-boy de Milquet est terminée. Dorénavant les structures sont comme les soutiens-gorge. Il faut renforcer l’armature pour soutenir les roploplos.
Gérard Deprez calfeutré à vie au MR (encore un mandat à l’Europe avant la quille), a ses pantoufles à côté du feu de bois de la famille Michel qui accueille tout qui ne peut plus sentir Reynders. Il doit s’amuser de voir son ancien parti à 2,86 % en dessous du résultat de 1999, jugé alors dramatique. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais Pascal Delwit, le pince-sans-rire le moins drôle de l’ULB.
Ce qui fait bondir Benoît !
Il croit dur comme fer à sa spécificité chrétienne et centriste. Siphonné sur la droite par le MR et en son centre par le PS, il ne reste plus à Lutgen de faire croire que l’humanisme est dans la foi chrétienne. Par rapport à ses autres concurrents en matière d’humanisme religieux, il n’a pas tort. Hélas ! la jeunesse se fout de sa religion, ce qui reste d’esprit religieux adhère au nounours de Fadila Laanan ou pire s’exerce au dépôt de chaussures à l’entrée d’un local où il est de bon ton de se prosterner sur des carpettes.

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De fait, Lutgen reconnaît que sa spécificité est plus difficile à comprendre.
Il nous dit ce brave homme « C'est moins clivant, moins identifiant, je peux être d'accord là-dessus, mais dire que le centre n'est pas une identité politique, c'est intellectuellement faux. »..
Reste que faire du bouillonnant en parlant du centre est une tâche au-dessus des forces des élites de quelque parti que ce soit. Le danger est même de tomber dans la caricature, surtout si on laisse Delpérée bouillonner en équipe.
Il aurait une chance au centre si Charles Michel poursuivait sa collaboration avec l’extrême droite flamingante. Lutgen pourrait recueillir dans les classes moyennes les voix du quarteron de Wallons irréductibles à la compromission du chauve avec Bart De Wever.
L’ennemi du CDH n’est autre que Benoît Lutgen lui-même, son ton cassant, ses manières de petit caporal, la façon dont il a débarqué Anne Delvaux pour asseoir son petit protégé Josly Piette à sa place, sont des manières de campagnard rustaud.
Rusé bastognard, il a gavé ses concurrents à la présidence : Joëlle Milquet et Maxime Prévot ont reçu de quoi entretenir leur ego. Catherine Fonck est devenue cheffe de file de l'opposition fédérale et Melchior Wathelet est dégoûté.
À vouloir trop bien faire le vide pour être seul sur le pavois, on risque d’être seul aussi au milieu du désert.

27 mars 2015

L’actu en continu.

On peut être inquiet de voir certains faits-divers capter l’attention générale au point de concentrer tous les moyens sur une seule info, certes importante, mais pas au point d’arrêter la vie informative politique et sociale.
C’est pourtant ce que nous sommes en train de vivre en direct depuis mardi.
Loin de moi la réduction qu’en ferait un Stéphane Guillon pour lequel rien ne vaut une vanne. Ceci à propos du crash de l’A320 de la Germanwings, dont cette chronique s’inspire.
Mourir dans un accident tragique est un drame aux multiples conséquences, qui touche par l’effet aveugle du hasard, tout qui a un tant soit peu le respect de l’humain.
Que Guillon manque d’empathie et ne sache pas se conduire en certaines circonstances, il est bien représentatif du show permanent de cette société en déclin.
Mais que l’unanimité des moyens conduise à la médiatisation extrême d’une chute d’avion dont la cause est à peu près connue à ce jour, est proprement hallucinante.
On a l’impression qu’à part ce fait-divers, il n’y a rien à porter à la connaissance des publics presse/radio/télé confondus, au point de voir quasiment en boucle les lieux de l’accident, les parents et les psychologues, la noria d’hélicoptères et les garde-à-vous des personnalités en visite de deuil.
On voit même un président de la république commenter l’événement et accaparer les places habituellement imparties en ces circonstances à son premier ministre et au commandant des chasseurs alpins !
On ne sait rien de la campagne du deuxième tour des élections en France. En Belgique, le silence est de mise à propos du racisme de Bart De Wever ! À peine quelques conclusions hâtives de Michel qui condamne, tout en ne condamnant pas.
Est-ce merveilleux à côté de ce qui devrait préoccuper les Belges ? On ne sait plus ce que mijote les gouvernements fédéral et régional pour boucher les trous financiers des budgets et ce qu’il est advenu des remontrances de l’Europe à propos de la dette.
Les chômeurs ont pratiquement disparu des radars sans que les autorités s’en émeuvent. On ne reçoit même plus les appels de détresse des CPAS qui voient arriver de nouveaux citoyens en état criant de besoins.

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Bref si les tours de contrôle sont particulièrement actives autour du drame dans les Alpes de Haute-Provence, la société belge est tout à fait sortie des radars sans que nos chasseurs alpins de nos consciences descendent en rappel vers les lieux probables de sa disparition.
Une seule hypothèse : les gens se foutent d’eux-mêmes. Ils ne s’intéressent plus à leur devenir ! Tous les signes sont là d’une société au bout du rouleau et dont tout le monde se désintéresse, comme d’une vieille bagnole destinée à la casse, au fond d’un garage!
Ce ne sera dorénavant qu’entre la diffusion de deux fait-divers, qu’on s’apercevra qu’elle existe encore. Voilà qui est fâcheux pour la démocratie. Et bien commode pour ceux qui font semblant d’y croire.
À moins qu’il ne s’agisse, une fois de plus, d’une politique délibérée de marquer des événements pour mieux en effacer d’autres. Et cette politique se ferait bien entendu à l’audimat, soit privilégier l’information qui intéresse le plus. Et puisqu’on sait à l’avance quels sont les paramètres, mettre le paquet sur ce qui passionnera les foules.
Quels sont les événements racoleurs en 2015 et dont on parlera ?
Ceux qui jouent avec les peurs : terrorisme, cataclysme, accident spectaculaire, fin du monde, antagonisme des religions, psychopathologie. À propos de ce dernier poste, nous allons peut-être assister au prolongement du fait-divers du crash par la schizophrénie du copilote enfermé dans la cabine et interdisant la rentrée en situation du Commandant de bord, sorti pour quelques moments.
Cela va tenir le public en haleine jusqu’aux élections du dimanche en France grâce au nouveau feuilleton NY Police criminelle à la sauce provençale.
Il sera encore temps, la semaine prochaine, de donner aux foules ahuries le résultat d’un scrutin qui aura été boudé par la moitié des électeurs et ignoré par le reste.
À moins, qu’on assigne à Andréas Lubitz le rôle de kamikaze envoûté par Daech.
Alors là, ce sera pour le coup, la divine surprise de l’audimat qui conduirait le suspense jusqu’à la mi-avril.

26 mars 2015

DÉ Bart quer.

On l’a vu venir avec ses gros sabots, Bart De Wever, le bien-disant auprès duquel Charles Michel est aux petits soins.
Après sa manie de croire que le chômeur wallon est un fainéant qui mord sur son traitement de bourgmestre d’Anvers, voilà qu’il trouve le Berbère implanté à Anvers aussi peu convaincu que l’autre, d’œuvrer pour la grandeur de la Flandre !
Pire encore, ce malheureux peu adapté serait tout à fait rétif à la langue de Vondel établie par décret ministériel de Knokke aux Fourons !
Le mépris de De Wever pour les pauvres vient de se doubler d’un racisme sans faiblesse à l’égard des étrangers, puisqu’il passe d’une analyse par individu à l’ensemble d’une communauté. C’est comme ça qu’ils sont, les riches modernes, ne pas se perdre en compassion inutile, surtout que ça ne leur rapportera pas un sou de plus.
Chez Bart, son racisme est nuancé « La radicalisation ne touche que des groupes particuliers de migrants. Je n'ai encore jamais rencontré un migrant asiatique qui se dise victime de racisme".
Il y a deux manières de voir les choses sur la notion relative du racisme.
Que des adeptes du malthusianisme tentent de limiter l’accroissement des populations et s’inquiètent de l’immigration massive et irréfléchie est une chose ; soutenir l’entre soi par l’usage exclusif de la langue, la priorité à l’accès de la propriété et aux lois sociales aux seuls autochtones implantés de longue date, en est une autre. Les uns ne sont qu’inquiets et prudents, les autres sont des racistes.
Comme monsieur Jourdain faisait de la prose, Bart De Wever serait-il un raciste sans le savoir ?
C’est fou comme Charles Michel est aux petits soins pour son maître d’Anvers. Il a été jusqu’à délégué Denis Ducarme, le plus fort en gueule du MR, pour dédouaner le tombeur des Francophones marocains d’Anvers… dans les journaux ! On connaît Denis. Il s’emballe. Il tempête. À la fin, personne ne sait ce qu’il a voulu dire. C’était l’effet recherché !

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Le raciste, c’est quelqu’un qui dénonce en bloc une communauté. En accusant la communauté berbère d’Anvers de ne pas jouer le jeu et qui ne s’intègre pas, c’est exactement la même chose de dire que les Juifs ne valent rien parce qu’ils sont Juifs ou que tous les musulmans sont des assassins parce que certains d’entre eux le sont.
En donnant comme contre exemple la communauté asiatique, Bart De Wever assied son racisme en confortant l’idée d’ensemble. Ainsi certaines contrées du monde serait bonnes à l’émigration et d’autres ne le seraient pas. On pourrait croire aussi que la grand-mère de Bart est de Pékin.
Si l’émigration massive est un problème non résolu, tous les hommes se valent et chacun d’entre eux vaut n’importe qui, à commencer par Bart De Wever.
C’est mal aborder la question, que de s’en prendre à certains types d’émigrants. Il est évident que les questions d’éducation jouent un grand rôle dans l’adaptation au pays d’accueil.
Est-ce pour autant qu’il faille interdire aux illettrés et aux pauvres de la paysannerie émigrante de tenter leur chance en Belgique ? Bart De Wever a-t-il une recette filtrante ?
Les frontières européennes sont des passoires. L’immigration massive, qui a été longtemps la politique favorite de la gauche au pouvoir, a mis l’Europe dans un embarras de fait. Qu’il faille arrêter ce flux incessant est autant nécessaire pour les pays de départ qui voient leurs élites partir en priorité les laissant exsangues, que les pays d’accueil qui comptent trop de chômeurs et une perte trop grande de substance sociale en raison de la crise du système capitaliste, est-ce pour autant qu’il faille discréditer des êtres humains qui cherchent avant tout à vivre au mieux possible dans un havre de paix ?
Il est intolérable d’entendre dans la bouche d’un homme politique aussi important que Bart De Wever que "la mauvaise politique d'immigration de ces dix dernières années était la cause de la radicalisation de certains jeunes musulmans et donc du grand nombre de djihadistes partis de Belgique pour aller combattre en Syrie".
Parler de « politique d’immigration » c’est peu dire. En réalité, il n’y a jamais eu de politique d’immigration. La responsabilité est à partager avec l’Europe. La vérité, c’est que l’Europe n’a pas assez affirmé son attachement à la laïcité ou a cru le faire en faisant la part belle aux religions, aux officiants et aux lieux du culte, à qui le voulait, parmi les arrivants.
Une chose est certaine, Bart De Wever n’ira pas passer ses prochaines vacances au Maroc.

25 mars 2015

L’électeur de Waterloo doit savoir.

Il y en a qui ont intérêt à ne pas tomber sous l’œil des contrôleurs du fisc. D’une petite commission tout ce qui a de normal pour un parlementaire négociant sa notoriété dans un pays d’Afrique où le bakchich est une institution, voilà que des fonctionnaires tirent le fil en or d’un pullover et que toutes les bonnes petites affaires se détricotent sous les regards effarés de ceux qui croient toujours en lui !
Comme quoi les paravents de Kinshasa ne sont pas des abris sûrs.
Restent les larmes de Florence Reuter qui font problème.
On se souvient : la mutine d’RTL devient bourgmestre de Waterloo à la suite de la démission du titulaire qui doit défendre son honneur devant les tribunaux. Enfin, c’est toujours ce qu’on dit quand on est parlementaire et qu’on est emmerdé par une casserole dont on n’a pas su couper la corde à temps et qui fait un tintamarre fou, quand on descend les escaliers du bureau de Chastel, au bel étage de l’immeuble du MR, avenue de la Toison d’Or.
Était-ce d’émotion à succéder magiquement à un personnage indéboulonnable ou bien, la dame était-elle sous le choc de l’injustice dont son chef de file était victime ?
Pour les MR et les citoyens en général, l’explication après coup de ces larmes est importante.
Il y a même une troisième version proprement inacceptable.
Ce serait celle d’une connaissance significative de l’origine de l’appétit plantureux satisfait de cet édile du peuple de droite, pas complice, non, dubitative la Reuter et un tantinet admirative de la coquinerie d’un coquin.
C’est important. L’électeur de Waterloo doit savoir !
1. L’ambition satisfaite. L’orgueil triomphant. La larme de la victoire.
2. Complètement bluffée par le petit caporal local. C’est-à-dire un manque de discernement pouvant la desservir dans sa nouvelle mission et donc une incompétence dévoilée.
3. L’admiration non feinte d’une hypocrite versant la larme à la napolitaine, sur le drame d’un cador qui plonge.

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C’est pas bon tout ça, Florence…
Qu’est-ce qui me fait repiquer au truc du croupier de Duferco en laissant de côté Bel Armand et ses honoraires sarkozyens, comme si plaider à Bruxelles c’était pareil qu’une prestation à Dubaï ?
Les nouvelles tribulations d’un Chinois en Chine sur le pont Adolphe, pardi !
Les journaux :
« Serge Kubla s'est fait délivrer un montant total de 450.000 euros au guichet d'une banque luxembourgeoise, à trois reprises au moins en 2010 et 2013. Les autorités luxembourgeoises ont transmis le dossier à la Cellule de traitement des informations financières, selon un article du Soir Magazine à paraître mercredi. «
« La somme a été payée par une "Swap Foundation" via un compte tiers, un procédé d'usage dans les paradis fiscaux afin de dissimuler le bénéficiaire, précise l'hebdomadaire. Aucun lien n'est établi pour le moment entre cet argent et l'affaire dans laquelle Serge Kubla est inculpé pour des faits de corruption survenus en République démocratique du Congo, mais la nature et le timing de ces transactions devraient faire l'objet de l'attention de la justice. «
« Le juge d'instruction Michel Claise s'intéresse maintenant particulièrement à la genèse de la relation entre Serge Kubla et Antonio Gozzi, le président de Duferco, écrit encore le Soir Magazine. Cette relation est mise en rapport avec les 517 millions d'euros de subsides que Duferco a reçu en une dizaine d'années via la FSIH, une société créée par la Région wallonne. »
C’est quand même beau la confiance que l’électeur conserve à la grande majorité de ses représentants. Monsieur Gerlache peut dormir tranquille, le populisme ne passera pas.

24 mars 2015

Anaphore en gueule !

Je me suis fait avoir comme un bleu hier en croyant les sondages publié sur France 2, dès 20 heures, ensuite sur le magazine Huffington Post qui publiait à peu de choses près la même chose. Comme si je ne savais pas par expérience que les sondages reflètent rarement la situation exacte et que c’est une erreur intellectuelle d’extrapoler à partir d’eux.
Qu’ils soient imparables à déterminer le goût de la clientèle pour le hamburger, comme pour accompagner l’engouement d’une savonnette ou d’un chanteur, j’en conviens. Ils sont extrêmement préjudiciables en politique, surtout quand on sait qui les manipule et pourquoi.
Comment ne pas être persuadé à la lumière de ce qui s’est passé, que les sondages ne servent pas à prédire les résultats, et surtout pas à les analyser. C’est un peu comme si on demandait à expliquer le crime du cinquième étage d’un immeuble, par le concierge qui habite le rez-de-chaussée. Er pourtant, malgré cela, on se laisse encore avoir, comme moi, hier !
Sans compter qu’ils font d’une élection, une sorte de barnum, ce cirque fameux aux trois pistes. Il y en avait bien trois avec des partis et des fortunes diverses pour gagner l’opinion.
L’UMP premier, le FN deuxième et le PS troisième. Le FN était à 24,5% (CSA), 25% (Ipsos), 26,3% (Ifop) et TF1 27,2% !

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Et cette vérité là va drôlement se faire sentir dimanche prochain, avec un PS, affolé qui prône le report républicain des voix et l’UMP qui adopte le NINI du père François.
Une question qui va s’entendre durant cette semaine avant le deuxième tour et, plus encore plus tard, tourne autour des raisons de la régulière montée du FN.
Sondage ou pas sondage, le PS escamotera la réponse en la diluant dans une responsabilité « républicaine », pourtant, il est clair que le cafouillage de l’équipe Hollande-Valls, le mépris des engagements pris de ce premier lors de son mémorable face à face avec Sarkozy, l’absolu manque de résultats donnant un chômage record et cet abandon scandaleux de l’idéal socialiste pour une social-démocratie de collaboration, sont de loin les principaux éléments qui ont détourné l’électeur du PS, et ce n’est pas fini.
Déjà on lit dans la presse sondagière que la faute incombe à Ruquier et aux autres pitres du showbiz. Les journalistes politiques, à force de crier au loup, l’on fait venir, etc. À peine sorti de leurs erreurs, voilà que le sondage repart sur de fausses pistes et pollue à nouveau le débat. Ce dont s’emparent évidemment les perdants du premier tour, PS, Écolo, PC et Modem qui vous arrangent le cornet de frites avec trois cuillères à pot de ketchup.
Moins les partis ont de choses à dire, plus ils adorent parler pourcentage, comme des parieurs d’un steeple à Longchamp. La Belgique connaît ça aussi, puisque les MR s’habillent en clown le temps du carnaval et les PS de Monsieur de Mons tapent le carton au café du commerce.
Reste que les mordus des soirées électorales qu’elles soient françaises ou belges ont été servi. On a rarement vu un aussi étrange spectacle de gens commentant gravement des approximations généralement fausses. Cela a quand même été un avantage pour le gouvernement. Le PS redoutait d’étaler le ratage de deux années et demie de perdues, d’autant qu’il était – aujourd’hui encore – incapable d’expliquer quel était l’objectif et pourquoi il n’a pas été atteint.
L’attention s’est perdue dans les sables entourant la deuxième place. Était-elle dévolue « de droit » au PS, dans la normalité d’une usure du pouvoir ou bien, le Front National avait-il sauté son adversaire de quelques dixièmes de points ?
Grave question, de la réponse de laquelle personne n’en avait rien à foutre.
Il faut dire que ces sidérants monologues venaient juste après les déclarations péremptoires des chefs de parti dès 8 heures tapant ! Les trois principaux avaient tous gagnés, bien entendu, alors qu’à l’heure où ils poussaient ces cris triomphants personne n’était en mesure de commenter les résultats réels !
Au lendemain de la pétaudière informative, on est en droit de revenir à la question « Qu’est-ce qui fait gagner le Front depuis deux ans ? ».
La vérité est que le Front national a obtenu dimanche 22 mars un excellent score, et ce sans aucun réseau local.
Je l’écris avec tristesse, la gauche rosée s’effondre et ce qui est plus grave : l’électeur n’a pas encore compris que la seule défense possible contre Marine Le Pen est de voter en masse à la gauche du PS.
On attend avec amusement les nouvelles anaphores que François Hollande ne manquera pas de faire parvenir à Cambadélis.

23 mars 2015

Les PS en panne…

…l’un d’idées, l’autre de voix !
Le Ps wallon se réunissait ce dimanche au Palais des Congrès de Liège pour le « Chantier des idées » à un moment où Élio Di Rupo le cumule avec le chantier de la gare de Mons, bien réel, celui-ci.
C’est que le PS est en panne de tout, de membres, de gouvernement fédéral, de réplique à la vague européenne de droite. À défaut de ceux qui sont payés pour, on espère du militant de base, qu’il puisse nourrir d’idées les têtes de gondole qui en font sérieusement défaut.
Ce même dimanche, mauvais présage : l’homologue français aux affaires avec Hollande président et Manuel Valls, premier ministre, tentait de limiter la casse au premier tour des élections cantonales. Les résultats sont médiocres, mais moins dramatiques que n’avaient prévu les journaux. Il faudra voir les pourcentages en résultat définitif. Ce soir, France 2 donnait l’UMP et assimilés à 36 %, le PS à 25 et le FN à 24,6. Tandis que le Huffington Post donnait des pourcentages sensiblement différents. Les partis de droite (UMP, UDI) et divers droite obtiennent plus de 37 % des voix au premier tour, devant le FN (entre 23 et 26 %). Le PS obtiendrait environ 21% des suffrages, et environ 27% en tenant compte du score de ses alliés.

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Chantier des idées à Liège ou Valls à la pêche aux voix en France, on voit bien que ces deux partis très proches sont dans la même nasse, rattrapés pour leur collaboration avec les partis de droite favorables à l’économie libérale mondialisée, cette dernière étant reconnue comme responsable de la catastrophe sociale en Europe.
Ce qui s’est dit à Liège devait en principe rester entre les militants. Il y aura des indiscrétions et on en saura plus demain. Le principe du « Chantier » c’est de susciter des colloques et monter des séminaires sur les différentes préoccupations du moment.
Ce qui se dira en France tient déjà de l’anecdote.
Tout tourne autour de la montée du FN, même si celui-ci semble avoir été passablement « contenu » dans des pourcentages inférieurs aux estimations.
C’est assez gratiné. C’est Tonton (François Mitterrand) qui avait imaginé pour se faire réélire de lancer le FN dans les jambes de l’UMP en distillant une pincée de majorité simple (proportionnelle), supprimant les effets rassembleurs du vote à deux tours. Voilà le PS victime de sa propre stratégie, puisque le FN menace directement le PS en lui soufflant des électeurs par dizaines de milliers.
C’est le PS qui va faire les frais de cette politique au second tour. Dernière manœuvre, le PS convie l’UMP au vote républicain, c’est-à-dire reporter les voix du premier tour sur le parti « républicain » (UMP ou PS) qui arrivera en tête au second. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de la direction de l’UMP a donné une version différente du second tour. Ce sera le ni-ni (ni le PS, ni le FN).
Toujours est-il qu’il faudra attendre dimanche prochain pour connaître l’ampleur de la défaite des socialistes français. Pour être certaine, elle l’est. C’est tout ce que l’on peut dire aujourd’hui.
Du « chantier » aux idées de Liège aux élections cantonales en France, c’est toute la réalité d’un socialisme francophone en manque de souffle, pour une politique d’une social-démocratie malade de sa collaboration avec le système économique libéral.
Le Congrès du PS français se tiendra les 5, 6, 7 juin 2015 (le PS belge est très influencé par l’autre). Il sera essentiel pour approuver ou infléchir sa politique actuelle.
Le problème pour ces deux partis, c’est que le mea-culpa ne se fait pas au sommet, que ce dernier est coupé depuis longtemps des réalités sociales et qu’enfin les dirigeants sont trop engagés dans la collaboration avec le libéralisme pur sucre, pour avoir la capacité de revenir au socialisme.
On en reparlera.

22 mars 2015

Le précipice ?

N’importe quel observateur de la politique du gouvernement Di Rupo et de l’actuel Charles Michel voit que l’accent mis sur l’emploi a une contrepartie : une diminution sensible des lois sociales.
C’est presque un jeu de dupes. Il consiste à donner de la vigueur à l’industrie, que l’on soustrait aux avantages acquis tout au long d’un siècle de lutte syndicale.
Ainsi, le gouvernement a l’air de faire des sacrifices pour aider à l’emploi, alors qu’en réalité ils sont faits sur la part du social que les travailleurs abandonnent !
La suite se fait au nom de la loi du marché et de la mise aux normes de la concurrence de pays dans lesquels les travailleurs ont moins de droit et d’avantages qu’en Belgique.
Les efforts de l’État en coordination avec l’économie portent sur la dislocation des rapports de subordination du travailleur à son employeur. Si le travailleur est assujetti par contrat, le bailleur du contrat a aussi des obligations : les motifs de licenciement, les préavis, les heures de travail et les jours de repos ou fériés, des barèmes négociés, etc. comme les prépensions ou les indemnités de rupture unilatérale du fait de l’entrepreneur.
Tout cela est remis en question.
La dislocation porte évidemment sur ce qui précède, mais se camoufle derrière « une plus grande liberté réciproque entre le travailleur et l’employeur ». En clair, l’autonomie présumée du salarié est utilisée pour abaisser les protections dont il bénéficie.
La manœuvre part du principe que la manière de travailler a évolué. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les nouveaux modes d’organisation permettent de faire chez soi un travail de bureau. On explique ainsi que la subordination du salarié à son employeur devient aléatoire et épisodique et que les protections anciennes n’ont plus aucune raison d’être.
On remarquera tout de suite l’habileté de l’exposition de certains cas où réellement la présence du salarié pour exécuter son travail sous la dépendance de son patron n’est plus nécessaire. Mais, c’est faire l’impasse sur la majorité des emplois intellectuels et quasiment la totalité des emplois manuels que d’expliquer ces nouveaux rapports au travail.
Malgré tout, même pour le travailleur à domicile, la subordination reste très présente. Les quotas, les normes de production, les dossiers étudiés sont sous la surveillance et l’autorité de l’employeur.
Les raidissements syndicaux pour la préservation des droits fondamentaux ne dit pas autre chose. Ils sont les témoins que le contrôle n’a pas disparu. Au contraire, avec les nouvelles techniques d’appropriation et de surveillance des subordonnés, il franchit allègrement les frontières de la vie personnelle.

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La priorité sur l’emploi n’est donc pas du seul ressort des gouvernements et des employeurs.
On demande plus de flexibilité que jamais aux divers personnels, parfois même dans des entreprises sans rapport direct avec les flux de clientèle. C’est parfois le cas dans des industries lourdes, par la suppression des poses et une adaptabilité en heures supplémentaires souvent récupérées dans les jours « creux » par leur équivalant d’heures de loisir, voire à des embauches sous contrats précaires.
Tout le productivisme sous prétexte de concurrence étrangère influe directement sur la santé. Le stress est devenu une cause première d’arrêt pour maladie. La logique de cette économie mondialisée justifie le transfert des risques sur les salariés en tournant le dos aux valeurs civiques et de solidarité
Dorénavant, la violation du contrat de travail par l’entrepreneur est vivement recommandée par l’actionnariat lorsque les coûts liés à une possible condamnation pécuniaire sont inférieurs aux bénéfices escomptés.
Désormais, la social-démocratie et l’économie mondialisée font cause commune au détriment de l’électeur et du travailleur.
Bon sang ! il serait temps de secouer le cocotier.

21 mars 2015

Je suis Charlie quand même !

Cela pourrait être un conte philosophique. Un Candide où tout n’irait pas au mieux quand l’argent s’en mêle.
Avant l’attentat, Charlie Hebdo était dans la dèche, mais on y riait beaucoup à chaque fois que la bande de copains sortait un numéro. Le journal empêchait les lecteurs de se prendre au sérieux et aidait ses chroniqueurs à en faire autant. L’entreprise de presse était dans la grande tradition contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre. Les parts des actionnaires ne valaient rien. Tout le monde s’en foutait, y compris les détenteurs.
Les numéros en kiosque partaient vaille que vaille à 30.000 tirés pour 25.000 achetés, dans le seul souci de respirer l’air du temps, fenêtre ouverte. C’était tout juste…
Les fesse-mathieux et les pisse-froid recevaient leur content de vérités dont toutes étaient bonnes à dire, même celles qui n’étaient pas toujours du meilleur goût.
Et puis voilà deux voyous qui croient blasphématoire des caricatures d’un marchand de chameaux qui se prenait pour un prophète. Ils se sont mis en tête de le venger sur le personnel du journal satirique paraissant tous les mercredis !
Trois mois après le 11 janvier, jour du carnage, onze salariés de Charlie Hebdo réclament à la direction un statut d'«actionnaires salariés à parts égales», étant entendu que cette réclamation fait suite au succès du journal, qui après l’attentat et en une quinzaine, a recueilli près de 30 millions d'euros !
On savait bien que l’argent gâtait les rapports humains, mais on ne savait pas que cette règle était aussi universelle. Il semblait aux lecteurs que le personnel de Charlie n’était pas de cette trempe-là.
Encore que, par définition, un journal pas plus que Duferco ou une société offshore de Kubla ne se dispense d’un statut, avec des parts d’actions et des répartitions de voix. Les décès des administrateurs ne suppriment pas les ayants-droits. Ceux-ci, dont on ne connait rien, deviennent ipso facto propriétaires du journal. Charb, qui détenait 40 % des parts, laisse près de la moitié du journal, passif et actif à ses héritiers !
Mettez-vous à la place des survivants qui ont entendu siffler les balles et qui travaillent pour des clopinettes, comme presque tous les journalistes aujourd’hui, dans une entreprise soudainement florissante et qui leur échappe complètement.
Pour y voir clair, onze collaborateurs, dont Laurent Léger, l'urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz, ont engagé deux avocats, Antoine Comte et Stéphane Servant.

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C’est toujours pareil avec des histoires d’argent.
Un des avocats résume un point de vue que je partage : "Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère".
Il y a aussi une part de frustration et de déception des survivants. Dans l’émoi des jours qui suivirent l’hécatombe et dans la naïveté bien dans la veine du journal, l’argent récolté devait soulager les veuves et les orphelins. Le collectif avait unanimement déclaré que l’argent récolté serait réparti entre toutes celles et ceux qui se seraient sortis de l’aventure écorchés et démunis, soit directement, soit indirectement par la perte d’un être cher.
Hélas ! l’argent récolté avait déjà changé de mains et appartenait à des ayants-droits n’étant pas forcément du même avis.
Et voilà comment une triste histoire de meurtres et de saccages de vies peut finir devant un tribunal du commerce, tant le fric est une histoire bien trop sérieuse pour que la générosité, l’altruisme et le dévouement gratuit puissent y avoir la moindre place.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Car elle s’étend bien au-delà de ce magazine rigolo et pas cher (3 €). Des trous-du-cul ont kalachnikové la rédaction, mais n’ont pas réussi à abattre Charlie. Le fric, à lui tout seul, en viendra peut-être à bout !
Encore une réflexion et j’abandonne ce triste débat.
On voit ce que l’appétit pour l’argent est capable de faire. Imaginez nos assemblées parlementaires, les élus de nos cinq gouvernements, les hautes élites mensualisées, en train de négocier nos viandes et comptabilisant leurs gains fin du mois.
Et vous aurez compris, pourquoi votre fille est muette.

20 mars 2015

Encore une occasion ratée.

La victoire du parti conservateur de Benjamin Netanyahu en Israël confirme l’électeur dans sa tentation de maintenir la droite au pouvoir. Les médias avaient bien tenté le coup « d’un léger frémissement » pour une autre politique. Hélas ! ce sera pour une autre fois. Le blocage de toute négociation pour un État palestinien et la poursuite de l’emprise d’Israël sur ses voisins par la politique des « colonies », se poursuivront.
Il ne faut donc pas compter sur ce pays pour une solution pacifique au conflit palestinien, ni pour un rapprochement des religions.
On est reparti pour un prolongement de l’affrontement d’Israël au reste du monde, malgré les résolutions des Nations Unies. Ce petit pays poursuivra sa politique, contre vents et marées, soutenu par sa diaspora, une opinion occidentale à 50 % favorable et l’indéniable culot des supporters de Bibi qui font usage de leurs relations, et de leur habileté à prolonger la victimisation des Juifs depuis 75 ans. Ce qui malheureusement est de nouveau d’actualité, faute d’avoir pu faire la paix avec leurs voisins. À la décharge des partisans de la force du côté juif, il faut dire que l’extrémisme musulman s’arrange, ces temps-ci, pour leur donner raison.
Cela signifierait-il, selon Netanyahu, qu’il n’y a pas place pour deux États en Palestine et qu’Israël est condamné à tout annexer, comme il a annexé le plateau du Golan ! C’est-à-dire entrer dans une guerre perpétuelle et sans pouvoir en sortir honorablement ?
Le rêve du Grand Israël des rabbins, c’est ça la politique que l’Europe va cautionner ?
Du point de vue géopolitique, l’opinion occidentale est partagée entre deux tendances, celle de protester pour la frime, lorsque Israël ravage Gaza et que l’Europe paie la casse en reconstructions et subsides, et celle d’une lassitude d’être l’intermédiaire à qui personne ne concède quoi que ce soit, en matière de paix.
L’Europe ne peut pas être le tiers payant, mutualisant les rapports entre les Palestiniens et les Israéliens.
C’est quand même inouï que le seul argument de l’Europe, la paix, est en train de ne plus en être un pour les Européens, depuis que des enragés n’ont de cesse d’y vider leurs querelles !
Les amis et les ennemis d’Israël, les chiites contre les sunnites, les Bachar et les antis Bachar, Daech, Al Qaïda et les autres fondus contre tout le monde, les Régimes forts du Maghreb contre leurs opposants intérieurs, l’Afrique noire en proie à la corruption et à l’extrémisme musulman, tout le monde adore l’Europe pour défourailler les armes à la main, dans les cris et les fureurs, alors que nous avons assez de cris, ceux de nos pauvres et de nos chômeurs, que Bruxelles broie dans notre système économique.

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C’est vrai que nous traînons derrière nous les casseroles de nos Stanley, Livingstone et Brazza, qui ont fait des petits. Ils se sont engouffrés dans des pays aussitôt baptisés colonies et même si nous avons quitté ces contrées lointaines depuis plus de cinquante ans, nous payons toujours le poids de leurs crimes.
Netanyahu sait tout cela. C’est un orfèvre en exploitation des erreurs passées des autres et un grand oublieux des siennes.
Il a déçu Barak Obama. C’est dire comme Bibi fait confiance aux hobbies US favorables à Israël, pour faire l’impasse de presque deux ans d’amitié avec le président des États-Unis. C’est vrai qu’Hillary Clinton, le successeur probable de Barak, a été sénatrice de NY, traditionnellement citadelle inconditionnelle des intérêts d’Israël aux USA.
Bref, cette élection que l’on croyait dans la poche des progressistes tombe dans celle des conservateurs. Bibi a, une fois de plus, joué sur la peur pour faire la différence.
C’est un peu le même jeu de la droite en Europe.
En Israël, aucun électeur n’a vu que souffler sur les braises ranime les haines, en même temps qu’on réclame des lois et des armes pour maîtriser l’incendie que l’on provoque.

19 mars 2015

Une provocation.

L’obstination de Charles Michel à supprimer une tranche d’index est proprement étonnante. Non seulement, elle ne toucherait les travailleurs et les pensionnés qu’en 2016, et encore ce n’est pas sûr, mais selon les partenaires sociaux, elle n’aurait que peu ou pas d’incidence sur l’économie.
Préjuger de la situation économique pour l’année suivante est la gageure à laquelle personne ne se risque et surtout pas les économistes des banques qui sont devenus nos experts dans les médias. Le gouvernement, au contraire, y perçoit la poursuite de la crise et le déclin industriel. Voilà bien une vision d’un pessimisme rare. Ce n’est pas la meilleure façon de rétablir la confiance, surtout qu’officiellement, Michel prédit la reprise.
À moins… que Charles Michel soit convaincu de ne pouvoir changer de politique sous la pression des Flamands et des financiers européens.
Voilà qui remet en cause l’incroyable montage de ce gouvernement presque structuré complètement autour des revendications économiques de la droite flamande.
C’est bien le drame de cette Suédoise. Michel a fait le pari de faire oublier la promesse de la N-VA aux électeurs flamands de rendre la Flandre indépendante.
Pour cela un gouvernement entièrement tourné vers la Flandre et un ancrage des leaders de la N-VA dans les rouages de la démocratie gouvernementale à Bruxelles, dans le secret espoir de « plonger » les membres de ce parti dans les délices des emplois hautement rémunérés de la démocratie parlementaire. Le MR compte sur le découragement des pointus devant « l’avachissement » de leurs élites et ainsi bénéficier d’une baisse sensible de la popularité de la N-VA en Flandre.
Un pari risqué, dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il tient pour négligeable l’opinion des Francophones.
Ce n’est pas parce le nationalisme wallon a été tué par le PS que les Flamands vont cesser d’user et d’abuser de leur force numérique pour prendre ce que bon leur semble chez le garde-meubles Michel. La veulerie et la passivité ont des limites, même en Wallonie. Parfois, des personnes faibles se rebiffent. Sans autre alternative, le lâche peut soudainement se montrer courageux.

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Charles Michel a pu compter jusqu’à présent sur la passivité des partis wallons pour maintenir à flot son équipe déséquilibrée. Étrangement, le PS à la manœuvre contre le saut d’index l’arrange bien. Le communautaire est pratiquement enterré. Seuls les Flamands de la N-VA se dispensent d’en tenir compte.
Tant que le PS est assis sur le couvercle de la marmite communautaire, ça va.
Mais jusqu’à quand ?
Le jeu de Bart De Wever est de pousser le cochonnet de plus en plus loin. La couche supplémentaire de misères faites aux chômeurs, c’est de son crû. Comme Di Rupo avait mis la première couche, le PS fait profil bas. On voit bien que l’affaire des prépensionnés est déjà plus sensible. Reste encore à trouver quelques mesures de plus, toucher aux pensions par exemple, pour ressusciter le passif entre les Régions.
Charles Michel en tremble. Ses jours sont comptés. Son gouvernement est factice, mais il a le mérité d’exister. Heureusement que les médias se sont refilés la consigne : surtout pas d’affaires communautaires ! Les Francophones naviguent sur un océan d’injustices, mais le rafiot est à flots. On ne sait pas où on va, l’Europe non plus d’ailleurs.
Ce gouvernement est le premier à avoir donné tous les postes régaliens aux Flamands et pire, offert les plus sensibles à la N-VA.
Jan Jambon, Vice-Premier ministre, Ministre de la Sécurité et de l'Intérieur N-VA ; ministre de la Justice, Koen Geens, CD&V ; Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Open VLD ; Johan Van Overtveldt ministre des Finances, N-VA, Steven Vandeput, ministre de la Défense, chargé de la Fonction publique, N-VA, etc. cette liste, on ne s’en lasse pas ! Certains noms, dans ce florilège, sont en eux-mêmes une provocation linguistique !
On danse sur un volcan, mais on danse…

18 mars 2015

Un pouvoir usé à la trame !

Dimanche prochain aura lieu le premier tour des élections cantonales en France. Ce sera l’occasion de mesurer l’érosion dans l’opinion, du PS, version Hollande/Cambadélis. Inutile de préciser que le PS va se ramasser. L’UMP pourra sauver quelques meubles et même, compte tenu de l’élection à deux tours, aura l’occasion de chanter victoire, alors que le Front National sera le seul à progresser en voix.
D’autres journalistes que notre Gerlache national, prendront le relai de ce dernier scrutin pour moduler les conséquences du vote, en fonction d’un absentéisme probablement massif, qu’ils assimileront à la poussée du populisme. Inutile de dire qu’en soustrayant ceux qui ne votent pas, de la masse totale des électeurs, ils pourront minimiser la percée du FN, mais c’est une arme à double tranchant, car les autres partis en souffriront aussi. Si ce calcul est appliqué au seul FN, les partis de pouvoir n’auront plus rien à envier au populisme. Il sera ambiant.
D’habitude les partis marginaux de gauche étaient seuls taxés de populisme. Avec l’entrée en fanfare du parti d’extrême droite, les « orthodoxes » distribueronnt les bons et les mauvais points. Ils vont s’en donner à cœur joie, un coup à l’extrême gauche, un coup à l’extrême droite.
Je suis à déplorer, avec la majorité molle, que le triomphe de Marine Le Pen soit le plus probable. Même si le constat est terrible et qu’il ne rend pas heureux, l’extrême gauche ne remplacera pas la gauche molle, enfin pas encore cette fois-ci.
Le mot "populisme" mis à toutes les sauces perd toute signification et empêche tout diagnostic pertinent. Le mot est devenu une habileté de langage destinée à écarter du jeu « démocratique » ceux qui donnent un coup de pied dans la fourmilière en se détournant des compères libéraux et sociaux-démocrates.
Si on s’en tient à la définition du Robert, « populisme » n’est pas du tout injurieux :
«Importance donnée aux couches populaires de la société (en art, en politique, etc.) » me convient parfaitement.
On pourrait se demander si dénoncer le «populisme» n’est pas le rejet du peuple purement et simplement. Diriger un pays sans le peuple, avec des élections dont on a soigneusement enlevé tout ce qui pourrait freiner à la reconduction perpétuelle des mêmes, en alternance pouvoir et opposition, dans un jeu perpétuel de bascule, mais c’est le rêve pour ces « fermiers généraux » de la chose publique !
Que la foule soit décrétée « dangereuse » et qu’il faille s’en remettre à « ceux qui savent », sans qu’il soit possible au long de la législature de les contester, voilà le vrai danger du totalitarisme !
Hier, l’info nous montrait Charles Michel, levé à l’aube, serrer des mains de maraîchers et glorifier, engoncé dans son pardessus, les métiers dans lesquels pour réussir, il faut sortir du lit, bien avant le lever du soleil.

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Cette démagogie opportuniste n’a pour objectif que de restaurer l’image du premier ministre fort dégradée. Rien de tel que ce genre d’exercice… enfin, c’était quand les gens y croyaient encore. Je doute fort que cette stratégie ait encore une certaine efficacité. Di Rupo à la piscine, Di Rupo serrant des mains dans les rues de Mons, Di Rupo changeant de chemise, etc. ce n’est même plus payant pour les Montois.
Annie Collovald insiste sur la fonction régulatrice de l’anti-populisme: «En justifiant la supériorité morale des élites sociales et politiques établies, elle autorise le retour de thèses réactionnaires ou hautement conservatrices comme celle, énoncée lors de la Trilatérale dans les années 1970, voulant que les démocraties soient ingouvernables lorsqu’elles sont soumises “à une surcharge de demandes populaires” et qu’il faut lutter contre les “excès de démocratie”. Mieux vaut, face à un peuple réactionnaire et incompétent, une démocratie fonctionnant sans lui... Une démocratie censitaire ou autoritaire?»
Nous y sommes. Nous verrons dimanche pour les Français.
Quant à nous, Belges, notre gouvernement dans lequel la minorité francophone subit le diktat d’une majorité ultra libérale flamande et dont certains membres se déclarent même flamingants, nous courons vers des désastres institutionnels. Comme ils se cumuleront avec l’économie antisociale, la « démocratie » belge n’a pas besoin d’une famille Le Pen. Nos partis de pouvoir ont ce qu’il faut à domicile.
Si c’est en allant aux halles que Charles Michel croit lutter contre l’idée qu’il se fait du populisme, il est bien mal parti.

17 mars 2015

Les snipers de la vanne et du calembour.

Olivier Maingain, reçu dimanche par Vrebos, a « commis » un mot drôle. Il était certainement prémédité. Maingain devait l’avoir préparé en venant à l’émission, puisqu’il était presque certain que le journaliste allait l’interroger sur Charles Michel et son incapacité à maintenir l’ordre dans son gouvernement, notamment après la Fête du Chant National Flamand (Vlaams Nationale Zangfeest ou VNZ)
Et justement, comme on l’interrogeait sur la dernière sortie des ministres N-VA et à propos de leur leader Bart De Wever, Maingain sortit sa vanne « Chanteur le dimanche et maître-chanteur en semaine ».
Le bon mot en politique est une arme redoutable. Pour bien en user, il faut le faire avec parcimonie. Le bon mot ou le jeu de mots doit être simple, direct et se rapporter à des faits connus. Comme l’anaphore de « Moi, président » de François Hollande que Nicolas Sarkozy parodie à ses derniers meetings, avec des arrêts sur les mots et des mimiques marrantes, si la vanne touche sa cible, c’est évidemment, parce que le « président qui se voulait ordinaire et qui n’aimait pas le capital » a fait exactement le contraire de ce qu’il laissait supposer.
Il y a ainsi un florilège de vacheries qui valent leur pesant de votes.
À une commémo du débarquement de Normandie. Nicolas Sarkozy reçoit Barack Obama. Les photographes mitraillent la poignée de mains. Dans l'opposition Fabius dénonce le coup de com’ "Au moins on verra la différence entre un grand président et un moins grand".
Cibler les imperfections ou les différences est périlleux. Cela peut se retourner contre l’auteur, si c’est mal perçu. Ici, Fabius jouait sur du velours, Sarkozy était l’épouvantail favori de la gauche. Presque au même moment, Xavier Bertrand de l’UMP persiflait : "Le Parti socialiste est un parti sans leader. Bayrou est un leader sans parti. Ils sont faits pour fusionner".
Serait-ce la lourdeur de l’élite belge, les bons mots y sont rares chez nous. Charles Michel se contente de pétiller des yeux. On croit qu’il va en sortir une, c’est raté. Le mot est trop consensuel ou trop haineux. Il n’est pas assez acéré, même s’il est méchant. Il n’atteint pas son but. Par contre Didier Reynders à la haine spirituelle. Il la dose avec un bel esprit et ses vannes portent. Parfois, elles sont trop subtiles et passent au-dessus des gens, ce qui n’est pas l’objectif.

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"Ministre c'est bien, mais ancien ministre, ça dure plus longtemps", diraient tous les débarqués du gouvernement, s’ils avaient le sens de la litote de leur collègue français Santini. Mais chez nous, la peur de se faire remarquer lorsqu’il s’agit de disparaître avec le pactole légal, surtout quand il est question de sommes importantes, comme celles qui furent octroyées à la retraite de José Happart, mieux vaut disparaître sur la pointe des pieds. Regardez ce qui est arrivé à la pauvre Du Barry la dernière maîtresse en titre de Louis XV, depuis longtemps oubliée sous le règne suivant. Ne voilà-t-il pas qu’un truand lui vole ses bijoux ! Nous sommes sous la terreur, Robespierre est au pouvoir. Et que fait-elle, la malheureuse ? Elle porte plainte auprès des membres du Comité de Salut Public ! Finalement, c’est elle qu’on va guillotiner.
Alors, vous pensez si Happart à intérêt de la fermer.
Les vannes sont les vestiges d'une époque où le public s’amusait de ses parlementaires. Ils étaient « ses danseuses » à l’instar des vieux messieurs de la Belle époque. Le parlementarisme triomphant, c’est fini. Le spectacle des indemnités et des gaspillages à côté des salaires de misère et de la diète des chômeurs, ne fait plus rire personne.
Mais, quand on a l’esprit de répartie, on se relâche parfois avec un bon mot. De ce point de vue, nos hommes politiques n’en ont pas beaucoup. Ils vous diront tous qu’ils sont réservés naturellement. On pourrait croire aussi, qu’ils sont coincés, en même temps qu’un peu courts sous le chapeau.
Comme l’essentiel c’est d’avoir l’air, plutôt que de l’être. Nous ne saurons pas si c’est de l’humour retenu ou de la bêtise prudente.

16 mars 2015

Soupe préélectorale.

La collaboration du PS à la société libérale et l’emploi de premier ministre du président du parti Élio Di Rupo ont, paraît-il, « sauvé le pays » selon l’intéressé, mais ont découragé les masses populaires de voter pour ce parti aux prochaines élections.
C’est ce qui ressort du dernier sondage.
Ce recul s’explique très bien par la politique de la dernière législature et cette volonté si souvent concrétisée dans les faits, de faire payer l’essentiel de la dette et du redressement du pays par les travailleurs, ainsi que par les petits commerçants et artisans de ce qui fut considéré, il n’y a guère, comme la base de la classe moyenne.
Rien n’a été résolu.
Les salaires ont stagné comme les pensions. Les chômeurs ont ressenti le gouvernement Di Rupo, comme hostile. Une partie des nouvelles tuiles ne sont pas toutes du cru de Charles Michel et de Bart De Wever, mais ont été préparées la législature précédente par les socialistes.
Il fallait bien comptabiliser les pertes d’électeurs du PS et savoir où ils sont passés. Ils ont été partagés pratiquement en deux, pour moitié au MR surtout à Bruxelles et au PTB surtout en Wallonie.
Qu’un électeur traditionnellement favorable au vote PS aille par choix au PTB, cela se comprend dans le climat actuel. Que ce soit principalement ce parti qui en bénéficie, s’explique par la personnalité de Hedebouw. Il passe bien à la télé. Cela montre, une fois de plus, l’importance des médias dans la popularité des personnalités politiques.
Par contre, je ne comprends pas le mouvement de l’électeur socialiste bruxellois vers le MR, dans la conjoncture présente. L’effacement de Charles Michel, minoritaire dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, au profit des partis, peu ou prou, ralliés aux thèses les plus libérales de la N-VA et de l’Open-VLD, devrait décourager l’électeur bruxellois, à moins que la détestation d’Élio Di Rupo ait déteint sur les partis de gauche, à vrai dire assez effacés à Bruxelles et aussi profité au FDF ?
Les dernières déclarations de Michel, au sujet des incartades de ses ministres flamands, montrent sa faiblesse vis-à-vis des mouvements flamands. Ce libéral dessert la politique de son parti pour le maintien de la Belgique fédérale. Il sera l’artisan « involontaire ? » de la fin de ce qu’il prétend défendre en acceptant d’être le premier ministre d’une majorité flamande, quand on est minoritaire en Wallonie.

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Il est vrai qu’en Région wallonne, le PS se trompe aussi de politique.
La plupart des partis francophones ont choisi de défendre un multiculturalisme avec les populations arabes émigrées, exclusivement, ce qui a le don d’énerver une partie non négligeable du corps électoral, d’autant que si la réalité du poids de la religion musulmane est réelle compte-tenu du contexte actuel, il n’en demeure pas moins que cet intérêt peut passer pour une manœuvre dilatoire, afin de faire oublier le malaise social et de gérer la crainte que suscite l’extrémisme de certains musulmans partout dans le monde.
En France, le politologue Bouvet vient de publier « L’Insécurité culturelle » qui taraude les électeurs de gauche sur le sujet. C’est au PS français qu’il y a le moins d’ouvriers et d’employés ayant un mandat des électeurs, par rapport aux autres partis. Et, le comble, c’est au FN qu’il y en a le plus !
C’est le moment que choisi le PS belge pour claironner haut et fort dans sa nouvelle fonction d’opposition un « retour au peuple » en s’appuyant sur la FGTB, que ce même parti réduisait au silence il y a seulement six mois, lorsqu’il espérait encore que son grand homme serait à nouveau premier ministre.
C’est un des drames belges, qu’on pourrait à la limite étendre aux autres démocraties d’Europe à l’exception de la Grèce : les populations ne sont plus représentées dans les instances parlementaires que par des « élites » intellectuelles formées exclusivement pour cela qui s’intitulent porte-parole d’un monde qu’elles ne connaissent pas.
Et dussé-je abonder contre Gerlache au sujet de sa hantise du populisme, c’est quand même à cause des partis de pouvoir, des scandales fréquents sur des questions d’argent qui s’y perpètrent et de cette chasse aux primes qui anime la classe politique, que les électeurs se détachent des Institutions qu’ils ne comprennent plus et se détournent tout autant des gens de métiers qui en vivent, avec les excès que l’on constate.

15 mars 2015

Léon Bloy en 1912…

Voilà un peu plus d’un siècle que Léon Bloy écrivit le texte entre guillemets qui va suivre. Que l’on aime ou que l’on déteste cette façon de faire du journalisme en prenant tout le monde à contrepied, est impensable de nos jours. Que les chaisières de sainte Gudule se rassurent, les journaux du temps n’en ont pas voulu non plus. Il était limite.
Aujourd’hui, le pamphlet en général est réduit à la dimension d’une plaisanterie. Les avocats ont pris le dessus et les crétins ont abondé. Les violences verbales ont été rabotées, ce qui n’a pas empêché les violences physiques, peut-être même à cause de certains mots hors-la-loi en raison de la crainte d’un emballement populaire.
Dans l’ensemble, quelques grands voyous de la politique et de l’establishment ont de la chance de n’avoir pas vécu du temps de Bloy. Que n’eût-il écrit de MM. Kubla et De Decker, bien que protégés par la présomption d’innocence et les larmes de Florence Reuter.
Quelques explications s’imposent avant le texte du grand écrivain catholique.
Le lendemain du 29 avril 1912, lorsque l’anarchiste Jules-Joseph Bonnot est abattu comme une bête dans sa tanière, Bloy écrit ce texte. On peut croire qu’il ne cherche même pas une audience. Il le confiera seulement au sixième volume de son journal, Le Pèlerin de l’Absolu, qui ne paraîtra que deux ans plus tard.
« L’événement qui remplit toutes les feuilles et toutes les cervelles, c’est la capture et la mort de l’anarchiste Bonnot, chef d’une bande qui terrifiait Paris et la province depuis des semaines : vols, cambriolages, assassinats. En remontant jusqu’à Ravachol, je peux dire que je n’ai rien vu de plus ignoble, de plus totalement immonde en fait de panique et d’effervescence bourgeoise.
Le misérable s’était réfugié dans une bicoque, à Choisy-le-Roi. Une multitude armée a fait le siège de cette forteresse défendue par un seul homme qui s’est battu jusqu’à la fin, quoique blessé, et qu’on n’a pu réduire qu’avec une bombe de dynamite posée par un héros (!) qui a opéré en se couvrant d’une charrette à foin et cuirassé de matelas.
Les journaux ne parlent que d’héroïsme. Tout le monde a été héroïque, excepté Bonnot. La population entière, au mépris des lois ou règlements de police, avait pris les armes et tiraillait en s’abritant. Quand on a pu arriver jusqu’à lui, Bonnot agonisant se défendait encore et il a fallu l’achever.
Glorieuse victoire de dix mille contre un. Le pays est dans l’allégresse et plusieurs salauds seront décorés.
Heureusement Dieu ne juge pas comme les hommes. Les bourgeois infâmes et tremblant pour leurs tripes qui ont pris part à la chasse, en amateurs, étaient pour la plupart, j’aime à le croire, de ces honorables propriétaires qui vivent et s’engraissent de l’abstinence ou de la famine des pauvres, chacun d’eux ayant à rendre compte, quand il crèvera, du désespoir ou de la mort d’un grand nombre d’indigents. Protégés par toutes les lois, leur infamie est sans aucun risque. Sans Dieu, comme Bonnot, ils ont l’hypocrisie et l’argent qui manquèrent à ce malheureux. J’avoue que toute ma sympathie est acquise au désespéré donnant sa vie pour leur faire peur et je pense que Dieu les jugera plus durement.

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Cette brillante affaire avait nécessairement excité la curiosité la plus généreuse. Ayant duré plusieurs heures, des autos sans nombre avaient eu le temps d’arriver de Paris, amenant de nobles spectateurs impatients de voir et de savourer l’extermination d’un pauvre diable. Le comble de l’infamie a été la présence, dans les autos, d’une autre armée de photographes accourus, comme il convient, pour donner aux journaux tous les aspects désirables de la bataille. »
On se demande ce qu’il aurait écrit de la passivité de l’Europe politique devant le massacre en 2015 des chrétiens d’Orient par les névropathes de Mahomet. Probablement eût-il signé la Pétition pour les chrétiens d’Orient et se fût trouvé en première ligne avec ceux de Charlie Hebdo. De même, il eût aimé la façon de Michel Houellebecq de fustiger l’instinct de soumission des intellectuels occidentaux, dépeint dans son dernier roman, préférant la castration des eunuques, au risque d’une exposition de leurs viandes face aux manieurs de couteaux de Daech.
Il eût sans doute conclu que les barbares ne sont jamais que la face honteuse des autres.

14 mars 2015

Macron face, Philippot pile.

Exercice de style d’Emanuel Macron, plus donneur de leçons que lui tu meurs, sur France 2, hier soir.
Charmeur, beau gosse, il y a quelque chose de trop parfait chez cet homme, pour ne pas avoir une pensée qui dit tout : hier, le public a assisté à un spectacle « fabriqué », l’imprésario François Hollande, le sponsor la banque Rothschild, France 2 la salle de spectacle, la distribution des seconds rôles à des acteurs connus.
On a bien vu, avec Philippot venu au quatrième acte apporté la contradiction du Front National, que l’ENA a cloné les bons élèves et que durant un quart d’heure on avait devant soi deux Macron ou deux Philippot. Il suffisait pour cela de fermer les yeux.
Pouvoir vient « d’avoir la capacité » ou « la possibilité de faire ». Il ne serait pas exclu d’imaginer un être bégayant, moche, peu sûr de lui, mais possédant une grande capacité de faire intelligemment son travail.
Il n’aurait aucune chance d’accéder au pouvoir dans notre système électoral réputé le plus démocratique au monde. La raison est simple, dans cette société du spectacle, l’important c’est l’apparence et le bien dire. Le bien dire ne signifie pas bien « utiliser » le pouvoir, mais l’exercer dans la présentation la plus proche de ce qu’est un homme politique, imaginé par l’électeur.
Et c’est ce qu’on apprend avant tout aux études supérieures de droit et d’administration.
L’essentiel n’est pas d’aligner les méthodes après un bon raisonnement, afin de parvenir au stade terminal de l’accomplissement, mais d’y employer une forme de style grammaticalement correcte, soutenue par une élocution impeccable.
Quand on sait les relais actuels de l’économie : l’Europe, les grands partenaires commerciaux, les banques, la mondialisation des échanges, lorsqu’on n’ignore pas les rapports qui existent entre le social, le travail et l’actionnariat, il vaut mieux faire croire que l’on va changer tout cela pour le bien de tous, alors que l’on ne va strictement rien faire, sous peine de brouiller les lignes, ce qui est formellement interdit aux belles carrières.

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Dernier élément en faveur de Macron, à l’origine le statut de l’élite n’était pas accordé à la détention du pouvoir, mais à l’autorité morale. On n’hésitait pas de consulter le sage dans sa caverne. Aujourd’hui que l’argent a dissout cette qualification, il faut néanmoins préserver l’apparence de l’autorité morale, tout en se fichant de l’avis du sage. Il est donc nécessaire de paraître tiré à quatre épingles, si possible avec une cravate et sans traîner des casseroles. Le public fait le lien entre autorité morale et l’élégance du costume, entre la sagesse et le visage avenant, sans oublier les mains lavées à l’extrême, si douces, si blanches, qu’il est impossible qu’elles aient tenu un jour une clé de douze.
En 2015, occupant par définition une position enviable, l’élite n’a plus rien de sage, ni d’intuitif, voilà les huit dixièmes au moins de l’intelligentsia qui n’existent pratiquement plus. Les artistes : les poètes, les créateurs, les auteurs, les philosophes et même d’une certaine manière les ingénieurs comme le fut Léonard De Vinci et les compositeurs comme le fut Mozart, sont rayés définitivement du groupe Macron Philippot. On ne tolère les plus connus d’entre eux que pour être à leur côté sur l’affiche.
L’aspect le plus curieux de ce phénomène est de compter ce type de société parmi les démocraties, alors qu’elles se placent d’elles-mêmes, dans le camp des inégalitaires !
Macron représente bien l’État, comme un moyen de domination entre les mains des détenteurs du pouvoir économique.
Seul manque de lucidité, la façon méprisante avec laquelle il a répondu au nouveau secrétaire général de la CGT. Il est vrai que le peu d’ouvriers (5 %) qui restent affiliés au parti socialiste est un signe de la mutation de ce parti vers le centrisme. Mais, ce n’est pas une raison.
Reste l’objet de cette soirée : les réformes Macron.
Mirage de l’ENA, c’est de ça dont on a parlé le moins. Les graphiques et les chiffres ne veulent plus dire quand chose, tant ils sont abondants et contradictoires.
Ce qui ne l’est pas, c’est le chômage, la panne du secteur social, les pensions médiocres, bref tout ce qui fait que Hollande ne sera pas réélu en 2017.
Macron a fait du vent, brassé des idées, occupé le terrain.
Le beau mannequin une fois disparu, on s’est demandé tout de suite après, ce qu’il était venu faire !

13 mars 2015

Mr.Gillard et le MR

Les voyous du MR ne vont pas jusqu’à Montigny-le-Tilleul arracher au bulldozer le distributeur de billets dans le hall de l'hôpital Vésale. Ils sont plus intelligents, ils se seraient renseignés et auraient appris que le distributeur possédait un système antieffraction et qu’ils n’en auraient retiré que dalle.
Il n’y a rien chez eux de spectaculaire, si ce n’est dans la manière de se couvrir en occupant les premiers rangs des manifestations civiques et en clamant l’amour du bien public. Ils espèrent ainsi détourner l’attention de l’électeur sur les truands de la rue qui courent des risques pour quelques centaines d’euros.
Sous nos climats, il vaut mieux appartenir au monde de la distinction et de l’élégance pour réussir de beaux coups, qu’aux quartiers pauvres de Liège ou de Charleroi, là où l’on voit que les « sans-dents », avec trois cents mots de vocabulaire et une addiction à l’alcool, n’ont aucune chance de réussir, sinon comme le produit de la bêtise et de l’incivisme, à sortir quelques bières d’un magasin pakistanais, sans payer.
Eux, ont de l’ambition. Avec de la prestance et de la gueule, ils ont étudié les gens honnêtes, appris à marcher comme eux, à bien dire le regard serein face aux caméras. Si ce n’avait été une légère erreur, messieurs Kubla et De Decker seraient encore sollicité pour distribuer aux enfants méritants, les prix de vertu de leur commune.
C’est si contraire à la bonne société, l’antipatriotisme de fraudeur viscéral, que même Florence Reuter n’a rien compris. Elle a versé des larmes qui pourraient passer pour de la complicité par ignorance, au souvenir du Napoléon bis de Waterloo.
Le zèle dont ils ont fait preuve en soutenant le gouvernement serait passé inaperçu si leur amour excessif des gros billets d’euro ne les avait conduits à se faire prendre la main dans le sac, si je puis dire.
Le pauvre Chastel, lui aussi prêt à verser des larmes devant une caméra, est à nouveau confronté à un casse moral d’un de ses affiliés, à l’encontre d’une vieille dame de 83 ans !
La Dernière Heure résume : "La Bettencourt de Ganshoren, le magot en moins", tel pourrait être en somme l’intitulé du dossier judiciaire d’Hervé Gillard…

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On ne sait pas ce qui arrive au MR. Depuis qu’il est au pouvoir, il traverse une mauvaise passe ! Non pas dans les « hardiesses » de Charles Michel, le kamikaze par contentement de soi, mais à cause d’une cascade d’affaires regroupées, au lieu d’être échelonnées et diluées dans l’antimémoire des gens. Le calvaire ressemble aux tourments du PS à l’assassinat d’André Cools. Les malfrats en costume cravate, rasés de frais, autour desquels flotte un parfum for men à 300 € le flacon, tombent les uns après les autres dans le sordide, malgré l’aplomb et la présomption d’innocence. Si ça continue, il va y avoir pénurie d’avocats-parlementaires !
Gerlache, le journaliste qui traque le populisme, va devoir faire quelque chose !
Le bourgmestre MR de Ganshoren, Hervé Gillard est donc en train de virer voyous.
Et que reproche-t-on à cet encore officiellement honnête homme ?
« Hervé Gillard est soupçonné d’avoir abusé de la confiance, de la faiblesse d’une dame âgée, de plus trente ans son aînée - 83 ans - pour financer sa carrière politique. » (Les journaux).
Le cinquantenaire l’aurait ainsi délestée des économies de son défunt mari. Il y en aurait pour une cinquantaine de milliers d’euros. Au bas mot.
Évidemment, comparé au hold-up sur Mémé Bettencourt, c’est une misère. C’est ce qui étonne, apriori.
Les MR-casseurs en croquent d’habitude davantage. Ils n’auraient pas tourné casaque pour une somme qui ne paie même pas leur consommation de Don Pérignon annuelle. Le MR aurait-il aussi son « gagne-petit » ?
La nouvelle affaire commence comme dans un roman de Balzac. L’Hervé connaît la mémé zinzin belge depuis une dizaine d’années. A l’époque il était échevin de la Culture française. À l’Université populaire du Nord-Ouest - Essor intellectuel, il déversait aux seniors, le précieux réconfort de la poésie contemporaine, dans leur soif de connaissances tardives.
Après le décès du mari de la « pauvre vieille », l’Hervé fréquente la veuve en tout honneur, les biens viendront après.
Tourneboulée par le sémillant, espérant – malgré son âge – qu’il lui mît la main aux fesses, elle avoue "J’ai commencé à lui donner, tous les mois, de l’argent. C’était environ 1.000 euros par mois de la main à la main. Cela a duré deux ans." En somme, l’Hervé s’était trompé de guichet, il croyait avoir gagné le Win for Life !
Pour apitoyer sa proie, l’Hervé lui avait parlé du décès de sa femme, ce qui lui faisait une rentrée en moins, alors que cette dernière copulait ailleurs, because la séparation.
Bref, de rossignol en trousseau de clés, vous savez comme les temps sont durs, on finit salement au pied de biche. Il tape mémé Zinzin de plus en plus, pour faire d’Hervé un homme politique de premier plan, dont coût 20.000 patates d’un coup !
Bref, voilà « la pauvre vieille » réellement pauvre et sans le sou et probablement placée sous peu en maison de retraite du CPAS.
On pourrait suggérer à un futur défenseur d’Hervé de solliciter un suspendu du prononcé, parce que si le MR va en tôle, comment fera-t-il pour rembourser le CPAS de Ganshoren ?
Un maître du barreau culotté pourrait demander le maintien d’Hervé au poste de bourgmestre. À son âge, à moins d’être récupéré dans les jobs internes du MR, comment retrouver du boulot, sinon, par sa force de persuasion à vendre des savonnettes au porte à porte ?

12 mars 2015

Une conscience tardive.

Deux hélicoptères trop près l’un de l’autre finissent par se toucher et c’est le drame.
Ce fait-divers a ceci de particulier qu’il entraîne la mort de célébrités et met en lumière « le travail » en amont des producteurs de télévision.
Ce qui s’est passé lundi sur le tournage de « Dropped » est malheureusement ce qui se passe tous les jours en mer, sur les routes et moins souvent dans les airs. On n’en aurait pas fait le battage actuel si la voiture de Dupont avait percuté celle de Durand sur l’A2 faisant dix morts.
Sauf, que dans les circonstances actuelles, les hélicos participent à un tournage et si le deuxième hélico a percuté le premier, c’est parce qu’il fallait pour le besoin de la prise de vue, filmer les vedettes les yeux bandés dans le premier appareil, le plus près possible.
Et cette prise de risque n’est due qu’aux exigences des producteurs.
Contrairement à tout ce que vous avez pu lire dans la presse concernant l’irresponsabilité de TF 1, si ce fait est avéré, il incrimine au moins la chaîne et ses mandants d’avoir décidé une prise de risque dangereuse mettant en péril la vie d’autrui.
La réponse à cette question permettra de clarifier les responsabilités.
L’éditorialiste du Soir a beau présenter la chose comme une activité ordinaire qui présente des risques, il faudra voir si les enquêteurs n’iront pas dans le sens que j’explique ci-dessus.
Pour le reste, on peut s’interroger sur les tournures grandguignolesques des téléréalités, sinon attirer l’attention du téléspectateur de plus en plus blasé. L’imagination des ramasseurs d’audience est sans limite.
Faire de l’audience, c’est faire monter les prix de la pub. La qualité, la culture, on s’en fout. C’est au nombre de beaufs que ça se joue. Plus le spectacle est « con » mais sensationnel, plus on se fait de fric, parce que c’est ça qui attire les masses jouisseuses et incultes, donc achetant les produits proposés entre deux scènes de cascades.
D’une certaine manière, les « vedettes » qu’elles soient sportives ou de la variété qui participent à ce genre d’émission, le font avant tout pour le fric. Car, ils n’y ont rien à prouver. Pour la plupart ils sont célèbres et retraités de leur spécialité. Ils y entretiennent un peu leur notoriété qui risque de s’oublier. Le figurant et la bimbo y courent le cachet et espèrent que si leur image passe bien, ils pourront prendre une place dans le showbiz et ramasser de gros biftons.
Voilà ce monde qui passionne les foules et pourquoi des hélicoptères partent en vrille pour des transports sur des lieux de tournage, tandis que dans le champ à côté, on en est toujours à la houe et à la fourche, pour accomplir des choses autrement plus importantes.

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Pourquoi des chaînes comme Arte et la Cinq française font si peu d’audience, alors que ce qu’ils produisent est cent fois supérieur aux nanars de TF1 et RTLtvi confondus ? Mais, c’est à cause de plus de cinquante années de bourrage de crâne et d’abêtissement volontaire des populations.
Maintenant que le mal est fait, on se demande encore ce qui maintient en vie des chaînes culturelles, sinon la honte des autorités d’un possible naufrage.
C’est amusant de lire dans des journaux comme Le Soir, à propos du crash « …cette télé-là est le miroir de ce que nous sommes. Des amateurs de sensations fortes, des voyeurs invétérés, des gogos… Pour chacun de ces profils, il y a une téléréalité qui pétille et virevolte, peu importe qu’elle verse dans la bêtise, la sensiblerie ou la violence. Elle est un commerce universel et nous sommes ses clients consentants. », quand on sait qu’avant et après cet éclair de lucidité, les critiques et les journalistes renoncent à fustiger l’adoration imbécile des abonnés, c’est plutôt bouffon.
Nos pamphlétaires occasionnels feraient mieux de balayer devant leur porte.

11 mars 2015

Écotopia.

À la suite de la chronique précédente sur la non-croissance permettant un progrès social, sans courir après l’accroissement des biens par toutes les ficelles d’exploitation possible, nous nous heurtons à l’incapacité d’imaginer l’utopie, alors que la réalité ne satisfait pas grand nombre.
Les citoyens n’ont quasiment rien à perdre et pourtant ce rien fait tout.
À y regarder de près, ce n’est pas tant l’individu qui est paralysé par la peur de l’inconnu, que les barrières culturelles qui le retiennent. Le tableau que l’on dresse dans les médias et dans les partis d’une société dont on aurait supprimé ou fortement réglementé la liberté du commerce, renvoie à la guerre froide. On nous assure depuis toujours que la liberté d’entreprendre, et la liberté citoyenne sont liées et indissociables.
La liberté d’entreprendre peut cohabiter avec la liberté des Hommes, à condition que l’on ne confonde pas l’une avec l’autre. Ce qui se passe dans la mondialisation n’est rien d’autre que la fin de la liberté des Hommes, au profit de la liberté d’entreprendre par quelques grands groupes.
Il suffirait de modifier quelques règles pour en faire un principe humaniste. Cela bouleverserait de fond en comble les rapports hiérarchiques qui font des travailleurs de base de véritables esclaves modernes. Cela entraînerait un accroissement significatif des personnels, un moins grand stress, etc.
Rien évidemment n’est simple. Le plus complexe serait de préparer pour la fiction « heureuse » ce qu’on considère comme le drame d’un effondrement général : la fin du système capitaliste, comme nous le connaissons.
Au lieu de dépeindre un monde dans lequel les individus seraient amenés à survivre dans des environnements hostiles et propices aux mœurs les plus barbares, essayons plutôt de nous représenter une démocratie sans croissance débarrassée de la course perpétuelle au profit et à la performance. D’autant que le capitalisme cohabite avec la barbarie, comme on le voit avec Daech et les extrémistes musulmans, et que ce système n’a pas « moralisé » la planète, bien au contraire, puisque le commerce des armements est on ne peut plus florissant.
Est-ce ce monde là que nous vendent les supposés défenseurs de la démocratie, parce qu’ils sont persuadés que c’est le meilleur ou parce qu’ils en tirent un profit disproportionné par rapport au salaire moyen ?

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Là où les tenants du capitalisme pur et dur dans l’organisation technique du travail attendent les partisans de la non-croissance, l’Américain Ernest Callenbach apporte sa contribution. C’est une expérience sous forme d’un récit de voyage « Écotopia » dans une société qui mélange adroitement l’autogestion et l’entreprenariat classique d’une démocratie fortement décentralisée dans ses plus petits lieux de pouvoir. Le travail y est réduit à 20 heures par semaine et l’initiative individuelle encouragée. Les villes sont petites et régies à la manière de petites républiques. Les voitures sont électriques. Les carburants fossiles limités au maximum. L’électroménager et les autres appareils familiers sont conçus pour être facilement réparables.
Les habitants se sont chamaillés longtemps avant d’abandonner le système du « laisser-faire ».
Les atavismes sont pesants et les habitudes avaient encrassé les rapports entre les acteurs d’une démocratie qui se cherchait, sans s’être jamais trouvée dans le système précédent.
À l’inverse des voisins américains restés dans le système capitaliste, les préoccupations ne se font plus en fonction de la «croissance», mais en fonction de la qualité de la vie et du respect de la nature.
Callenbach ne dit pas dans son livre que les habitants de son monde imaginaire sont tous plus ou moins conscients des enjeux. Ils ont été élevés et éduqués avec un sens critique qui leur a permis de se débarrasser d’une propagande libérale anesthésiant les esprits.
Évidemment, on pense à notre enseignement incapable de faire des citoyens pensants, mais dispensent des cours essentiellement consacrés à faire de la jeunesse, des spécialistes pour les machines et circuits électroniques.

10 mars 2015

Une politique de non-croissance.

Une économie de non-croissance qui serait néanmoins propice aux avancées sociales et à la disparition du chômage jusqu’à concurrence de 3 ou 4 %, taux normal en période de progrès (ne pas confondre progrès et croissance), est-elle possible ?
Les kublatistes et les dedekerriens ne veulent même pas en entendre parler et avec eux le MR, une partie non négligeable du PS et du CDH. Pourtant, beaucoup d’économistes et non des moindres, sensibilisés par la misère des masses, cogitent sur cette fiction. Justement, il est urgent que des forces démocratiques ouvrent un débat là-dessus. On a tout le matériel à portée : absence de croissance économique et impact sur la démocratie. Dans le rôle du « crétin » selon Michel Onfray, un autre premier ministre, Charles Michel, dans la version mondiale de « la croissance sinon tu meurs ».
Je suis atterré de la passivité des « élites » sur cette hypothèse, s’en référant à l’Europe, comme si l’Europe ce n’était pas eux qui la font !
Ou alors, je n’ose y penser, sans me croire désormais populiste façon Gerlache, on se demande devant l’absence de réaction, combien nos « élites » ont touché pour en faire un sujet tabou ?
Au prochain congrès en juin de l’AFSP (Association Française de Science Politique) une commission thématique sera mise en place : «Démocratie sans croissance: théories, institutions et pratiques». Ce sera l’unique occasion cette année de réfléchir aux implications de l’absence de croissance économique en Europe, même si, nous dit-on, il y a reprise, alors qu’on voit bien que cette reprise ne concerne pas les travailleurs et les chômeurs.
C’est étonnant quand même que ce débat soit si peu ouvert, même si les libéraux y font obstruction, quand on sait les conséquences graves que cette absence de croissance fait peser sur la démocratie et son fonctionnement.
Cette question dérange. Voyez-vous qu’on trouverait la parade à cette calamité qu’est devenu le système capitaliste débarrassé de son concurrent communiste ? Quelque chose qui n’aurait pas les inconvénients graves des deux, mais qui serait plus harmonieux et conviendrait mieux au plus grand nombre !

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Les kublatistes et les dedekerriens n’en dormiraient plus de la nuit, De Wever et Michel retourneraient à leur ping-pong et chez les lepénistes, la gégène du vieux Jean-Marie reprendrait du service.
Le ras le bol des leçons prétentieuses des banques, des multinationales et de nos chiens couchants de la démocratie gît dans une littérature malheureusement restée anglo-saxonne et en mal de traducteur : Peter A. Victor, Managing Without Growth: Slower by Design, Not Disaster, Cheltenham, Edward Elgar Publishing, 2008. Etc. Nos éditeurs spécialisés, sont trop frileux ou bien comptent-ils que, les péquenauds et les mauvais genres ne s’en empareront pas, tant que le texte est en anglais ?
Que la «croissance» puisse ne pas revenir dans les pays industrialisés ou, pire, qu’elle puisse être une lubie dépassée, Charles Junior et Didjé d’Uccle en mangeraient les pages célèbres d’Alexis de Tocqueville, avec leurs chapeaux !
Que des économistes dépassant ce moment de panique libérale, fassent fonctionner un modèle à l’AFSP d’une économie sans croissance, voilà qui mériterait la peine qu’on y consacre du temps et des moyens.
Que cette non-croissance soit subie ou souhaitée, qu’importe. Si elle nous tombe dessus comme un fait, il vaut mieux ne pas être pris au dépourvu.
De toute manière, la plus grande utopie n’est-elle pas cette croissance « infinie » dont on nous dit qu’elle est possible, rien que parce que tout le système économique capitaliste repose dessus ? Alors, que le bon sens lui-même nous pousse à croire que c’est une imposture !

9 mars 2015

On avance !...

Il avance sans ordre de bataille précis, pas de parti, pas d’alliance, pas d’intérêt à bosser pour un Kazakh ou un haut placé. Le blogueur n’est pas le sous produit du philosophe, il le ridiculise même avec la prétention de ce dernier à mettre des catégories partout, au point de penser son existence même aux toilettes.
Le blogueur réfléchit au système, à la condition humaine. Mais on ne le voit pas rugir à la moindre contradiction. Je me suis fait traiter l’autre jour de « cassos », j’en rigole encore. Vous vous imaginez BHL en chemise blanche ouverte, se faire traiter de vieux con au Grand Journal de Canal Plus ?
Différence de notoriété diriez-vous. Si je comprends bien, plus on acquiert de l’importance, plus on souffre des insultes des gens qui ne vous aiment pas. Or, plus vous gravissez les échelons, plus il y en a.
BHL et quelques autres doivent être des masochistes profonds de courir ainsi après la notoriété. Ils font semblant de détester, mais dans le fond, ils aiment de recevoir des tartes plein la gueule. Plus ils se font possédés, plus ils vous possèdent. On me dirait maintenant que c’est Bernard qui paie les pâtisseries du Goupier, je n’en serais pas surpris.
Je n’avais pas encore pensé à ça : Bernard Lévy et Noël Godin, même combat.
Quant aux philosophes sérieux, je devrais leur dire que l’angoisse métaphysique, à propos de la mort, est propre à tout le monde et pas seulement réservée aux lecteurs de ce pessimiste invétéré qu’est Schopenhauer.
En attendant, le « non être n’est pas » et que Parménide aille se faire foutre avec l’impensable de la pensée. L’âme est immortelle, disent les croyants, ce qui ne l’est pas, c’est son enveloppe. C’est le contraire de la grande distribution, l’emballage est souvent indestructible, par contre, ce qu’il y a dedans !
Ce qui ne veut pas dire que l’âme ne vaut rien. Ce qui veut dire que l’on n’en sait rien.
Et c’est encore la différence entre un blog à prétention philosophique et un philosophe. La plupart des questionnements en philosophie débouchent sur d’autres questionnements, si bien qu’on n’a jamais de réponse. Michel Onfray dirait, lui qui a réponse à tout, que la philosophie ne sert qu’à poser des questions. D’accord, mais pourquoi répond-il avec tellement de plaisir ?
Tandis que le blogueur qui ne sait rien, que ce qu’il apprend à l’instant en surfant sur google, en ne répondant jamais aux questions qu’on lui pose, mais aux questions qu’on ne lui pose pas, remplit parfaitement la fonction.

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À l’opposé d’un lecteur de Nietzsche, le lecteur d’un blog ne se prend pas la tête entre les mains en réclamant du paracétamol. Il zappe tout naturellement au milieu d’une phrase qui lui parut trop longue pour être honnête et ne manque pas de sortir le blogueur prétentieux de l’ordi.
C’est ainsi que certains gagnent en lecteurs, ce qu’ils en perdent.
Heureusement que la Toile est en expansion et que les nouveaux compensent les départs.
Le jour que ce sera le contraire, un futur milliardaire de la Silicon Valley aura inventé quelque chose de mieux. Par exemple, une corde tendue aux deux extrémités d’un bois légèrement courbé, corde sur laquelle on place une fine baguette qu’on tient ferme par le bout posé sur la corde. Il ne restera plus qu’à gérer le brevet au sein des peuplades les plus primitives.
Ce jour là, les blogs fermeront les uns après les autres, les lecteurs étant partis bander leur arc, en prévision d’une chute de l’euro et d’une vie autre que celle de la modernité.
Les plus musclés deviendront alors les mieux payés. Les avocats seront les nouveaux parias des temps modernes et Charles Michel se remettra au ping-pong, sport qu’il n’aurait jamais dû quitter.

8 mars 2015

Dépravation des gens de pouvoir.

Charles Michel a perdu la tête. Sous la pression de Bart De Wever, il s’est transformé en un vichyssois, genre Maréchal Pétain ! L’explication est simple, au temps de la République de Vichy, les juges français, sur ordre, avaient sorti des prisons des communistes, des Juifs, des Résistants déjà jugés et condamnés, pour les rejuger à nouveau à la lumière de lois nouvelles plus rigoureuses, cassant ainsi les peines pour les alourdir, au mépris de toutes les règles de jurisprudence.
Charles Michel fait exactement la même chose avec les Prépensionnés. Il annule les dispositions prises pour en établir d’autres beaucoup plus désavantageuses. Malgré le recul partiel de ses mesures (ce samedi, le gouvernement serait revenu en arrière), c’est tout à fait scandaleux de les modifier rétrospectivement et contraire à la déontologie.
La raison en est simple. Un travailleur à la suite des pertes d’emplois dans les grandes entreprises avait le choix : rester dans l’entreprise, partir en décentralisation voire commencer une autre carrière ou en sortir moyennant des dispositions légales, chômage + indemnités compensatoires à la perte du salaire.
En voulant supprimer ou amoindrir les bénéfices de ce contrat signé entre les parties, le gouvernement méprise le travailleur en oubliant qu’il avait d’autres possibilités. S’il a fait le choix, c’est parce que le contrat lui convenait.
On avait déjà mesuré le degré d’ignominie dans lequel Michel et Kris Peeters étaient descendus en supprimant certaines dispositions qui permettaient à un chômeur de soigner un proche malade.
L’observateur qui constate les dérives de la haine, ne peut être qu’atterré de savoir quels sont les victimes de ce gouvernement, alors que des milliards pourraient être récupérés dans les fraudes et autres friponneries hautement tarifées.
Quand on a un salaire de ministre, voter la suppression de « certains avantages sociaux » touchant des allocataires dont certains vivent avec 600 ou 700 euros par mois, relèverait-il d’un cynisme que j’appellerai de la dépravation mentale ? Et comment Kubla et De Decker ne sont-ils pas gênés d’appuyer ces mesures ?

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À chaque mauvais coup, sa parade. On verra quelle sera l’attitude des syndicats à la suite des propositions de « disponibilité adaptée » d’Alexander De Croo. Mais, il y en a quand même une qui sera automatique. À savoir, il faudra bien que le gouvernement intègre les catégories de prépensionnés touchés par ses mesures dans le cadre des demandeurs d’emploi, ce qui va faire progresser le nombre de chômeurs… À moins que, par un tour de passe-passe qui ne serait pas le premier, les réintégrés du circuit n’y seraient pas comptabilisés suivant les anciennes règles. Ce serait le comble de la perversité !
Mais quand on voit l’alignement de ces têtes libéralo-flamingantes dans la traditionnelle photo de famille, on se dit qu’il ne faut rien attendre de ces gens-là. .
Activation, accompagnement sur mesure, disponibilité adaptée, etc., mais comment parlent-ils des gens qui souffrent ?
Parmi d’autres mesures celles qui auraient dû accompagner le travailleur âgé de plus de 65 ans et qui ne veut pas décoller du boulot (c’est son droit) manquent à l’appel. C’est ainsi que les personnes continuant à travailler au-delà de 65 ans n'ont pas intérêt à être malades plus d'un mois car, passé ce délai, elles ne reçoivent plus d'allocation maladie, lit-on dans Gazet van Antwerpen.
Le comble, ce gouvernement d’histrions n’est même pas majoritaire en Wallonie !
Quand on vous dit que ce petit ambitieux de Michel n’aime pas les francophones.

7 mars 2015

La bataille des mots.

Époque curieuse, les mots revêtent une telle importance, que le législateur en interdit certains ! Et nous trouvons ça normal.
Sans avoir l’air de subir une contrainte, nous entrons dans une sorte de corset de la pensée, dans la crainte qu’une expression mal interprétée passe pour raciste.
Quels sont les critères des porteurs du bien dire qui permettent la distribution d’anathèmes à ceux que l’on désigne à la désapprobation civique ?
Cela oblige les citoyens au conformisme sous peine d’être repris dans l’autre camp, celui des Le Pen, Zemmour, Dieudo, Soral, etc. Difficile de réfléchir dans de telles conditions, puisque réfléchir, c’est déjà trop pour certains.
À l’usage, dans les villes à fortes concentrations de personnes d’origine exogène, ancienne ou plus récente, les interprètes de la pensée citoyenne nous ont fait croire que l’amalgame des populations nouvelles, aux populations anciennes, allait nous ouvrir à d’autres cultures qui enrichiraient la nôtre et vice versa, et que c’était une question de temps.
L’enseignement a perdu ses repères, la culture ses moyens. Les familles se referment sur elles-mêmes comme des huitres. La société se disloque, tout au moins celle qui travaille pour des salaires de plus en plus bas.
L’esprit du capitalisme est passé par là. La glorification des égoïsmes a profondément dévoyé le culturel pour en faire une foire aux vanités et à l’individualisme. Le rapport avec le travail et l’argent a distendu les liens déjà existants, inutile de penser à ceux qu’il faudrait créer. En même temps, notre patrimoine intellectuel sombrait dans l’indigence des connaissances.
Le philosophe-humoriste Scutenaire a très bien résumé la situation (Mes Inscriptions), lorsque cinquante ans avant le désastre dans lequel nous sommes, il s’écriait : « Moi, je ne suis pas raciste, je déteste aussi bien les Noirs que les Blancs. ». Il aurait pu compléter la liste de sa détestation, s’il avait encore vécu, par « Juifs et Arabes ».
En réalité, la belle âme, que voulait nous forger principalement le socialisme, était comme une mayonnaise. Pour la réussir, il fallait doser l’appoint d’huile d’olive pour que l’amalgame devienne consistant et compact. Aujourd’hui, les partis ont beau nous mettre en vitrine les Belges venus d’ailleurs pour nous faire croire que la mayonnaise a pris, tout le monde voit bien qu’ils nous ont cuisinés de la vinaigrette.

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Manuel Valls l’a rappelé hier : la mixité sociale et la mixité ethnique sont en panne. Ce point de vue s’applique à la Belgique.
Les citoyens venus d’ailleurs ne s’intègrent pas pour la plupart. Sinon, s’ils le font c’est une façon de revendiquer la différence des mœurs, des cultures et des droits, et là on les comprend, d’ouvrir des lieux de culte partout où ils sont en nombre.
C’est de cet échec que se nourrit, entre autres le Front National qui n’a pas ou presque pas d’écho en Wallonie, par rapport à la Flandre avec la N-VA et le Vlaams Belang. Ce qui est une chance pour nous.
Le précipice qui s’ouvre sous nos pas est aussi le produit de notre propre inculture, de nos divagations en matière de gadgets, de notre futilité, lestant de leur lourdeur la démocratie, qui coule à pic dans le bouillon de l’argent roi.
Et qui va tirer les marrons du feu de ce ratage ? L’économie libérale au nom de laquelle s’engouffre l’ancienne gauche, dans les partis MR et PS !
Nietzsche a écrit « Notre prochain, ce n’est pas notre voisin, c’est le voisin du voisin ».
Voilà pourquoi nous nous apitoyons sur le sort de millions de gens, tant qu’ils sont loin de nous. Parce que nous savons bien que s’ils étaient proches, leur attitude et la notre seraient différentes. Il y a aujourd’hui en France six millions de musulmans ! Ils auront doublé d’ici vingt ans.
Certains couples tiennent parce qu’ils ne vivent pas ensemble.
Aucun peuple ne peut vivre sans évaluer les valeurs, mais s’il veut se conserver, il ne doit pas évaluer comme évalue son voisin.
Nous devons nous ouvrir aux autres et les aider, si besoin est, tant que nous le pouvons. Mais, ce n’est pas comprendre le sens de l’hospitalité que de voir s’épanouir le visiteur au détriment de son hôte, au point que bientôt, il ne le prendra plus pour tel.
Les partis traditionnels nous ont fichus dedans. Les nouveaux racistes s’ajoutant aux anciens, nous sommes dans une situation explosive.
Les politiques veulent nous faire porter le chapeau d’une situation qui leur échappe, comme ils l’ont fait avec succès lors de la crise économique de 2008-9.
Universaliste, ouvert à toutes les cultures, athée disposé à accueillir l’étranger croyant, persuadé d’être un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui, j’entends bien pourtant, conserver mon droit de rester moi-même.

6 mars 2015

Un état jouissif !

Les journaux : « L'ancienne bourgmestre de Huy et présidente du Sénat Anne-Marie Lizin a été condamnée jeudi par la cour d'appel de Liège à une peine d'un an de prison avec sursis total, à une amende de 1.100 euros et à 5 ans d'inéligibilité dans le dossier relatif aux tracts électoraux distribués par des employés de la Ville de Huy durant leurs heures de service. »
Le tribunal a fini par trancher (1) et c’est la dernière gourgandine qui paie d’une longue liste pour ce qui jusque là était une pratique courante dans les partis majoritaires.
Les édiles ont tendance à embaucher des employés communaux de la couleur dominante, ne serait-ce que pour les mêmes raisons que Madame Lizin.
Je ne vais pas minimiser la faute sanctionnée, mais tout de même, c’est un pécher véniel à côté des prises d’intérêt des deux loustics du MR qui font l’actualité « faits-divers » de ces temps-ci. Même si, pour Madame Lizin, à côté de ça, « aller chez la coiffeuse » avec une carte de crédit qui n’était pas toujours la sienne, est assez désinvolte.
On devrait condamner nos jouisseurs à la mesure des dols, trafic d’influence et prélèvements divers qu’ils font indûment en se payant sur la bête (nous). Encore que taper dans le compte d’un milliardaire pourrait passer pour une bonne action.
Retenez bien la peine infligée à l’ancienne bourgmestre, présidente du Sénat. Parce que si l’on condamne quelqu’un de cette manière pour ça, les dénommés Kubla et De Decker méritent largement de la prison ferme et une amende salée.
Hélas, avocats tous les deux, comptez sur eux pour faire éterniser la procédure. Peut-être mourront-ils avant le jugement définitif.
Ce n’est tout de même pas la faute du citoyen de pécher par populisme, n’en déplaise à Alain Gerlache. Jugez plutôt : une ancienne présidente du Sénat, deux bourgmestres protéiformes, l’un à Uccle, l’autre à Waterloo, avec de multiples casquettes dans les hautes attributions dévolues aux success-story des urnes, sans oublier leur outsider dans les vicissitudes, Alain Mathot, bourgmestre de Seraing et les anciennes bisbilles d’un Commissaire européen belge blanchi d’avoir trop aimé sa belle-mère, et j’en passe… tout ça bien après la crise de 2009, alors que, nouveau serment du jeu de paume, nos cadres supérieurs devraient se retrousser les manches et, par un pur désintéressement, œuvrer à tout ce qui pourrait sortir le citoyen des boues de l’économie.
Après ça, le trottoir ne pourrait pas faire du populisme ?
Une question, pour ma part, me taraude l’esprit.
À combien chiffre-t-on le coût de l’appareil censé promouvoir la démocratie en Belgique,
Chambre et Sénat, gouvernement, personnels de cabinet et huissiers, confondus ?
C’est quand même une question qui devrait intéresser Messieurs de la presse et le sieur Gerlache en particulier, lui si pointilleux sur les comptes à rendre (en réalité « à restituer ») depuis le temps qu’on en parle !
Je n’ai lu nulle part des estimations.
Est-ce que le travail est trop difficile par le nombre de sommes occultes et que l’on ne doit pas connaître, par raison d’État ?
Est-ce méconnaissance par manque de données exactes ou par peur d’alimenter le populisme version, Gerlache ?
Franchement, il s’alimente tout seul, grâce à ces Messieurs Dames enfants gâtés du système et qui ne se rendent même plus compte de la chance qu’ils ont d’avoir une population comme la nôtre ! Plus personne n’y croit, l’exemple qu’ils donnent du désintéressement va à l’encontre de ce que le peuple imagine. Ce dernier est accablé d’impôt. La misère croît, etc.

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Malgré cela, on est toujours dans le système depuis 1830, pas un bouton de guêtre ne manque, l’exposition de 1958 reste dans les cœurs et nos élus, d’une génération l’autre, se passent le relais des hauts salaires et, malgré tout, des concussions et des prévarications diverses, dans la quasi immunité d’une Belgique joyeuse.
Alors, hein ! si c’est pas jouissif, messieurs les importants, je me demande ce qu’il vous faut ?
---
1. Madame Lizin ne compte pas en rester là. Elle va poursuivre la procédure. Voilà encore une affaire qui va durer dix ans.

5 mars 2015

Tandem !

Selon le Blog de Marcel Sel très bien documenté, sur le cas de Bel Armand (jusqu’à présent protégé par le petit Chastel au MR), les pommes sont cuites. L’avocat-parlementaire va avoir bien du mal à s’en remettre et le MR aussi, par la même occasion.
Ce ne sera pas moins de deux grosses pointures, Kubla et De Decker, qui lâchent la rampe des sommets, presque en même temps.
Heureusement pour eux, ils sont en Belgique, pays d’une indulgence rare pour les gros magouilleurs bien établis dans les partis. Ils peuvent aussi compter sur la placidité de leur électorat, petits commerçants et propriétaires qui savent combien il est délectable de tricher l’État.
Le réquisitoire de Marcel Sel est sans appel. Il est celui d’un bon journaliste, comme on en voudrait voir plus souvent dans nos journaux nationaux, trop préoccupés à ménager la chèvre et le chou.
Nous voilà aux antipodes des métiers pathétiques de la plume. Les travaux imposés comme les rédactions d’école moyenne dissolvent les talents. Les blogs les vitalisent.
L’intérêt est de savoir comment le parti des Michel va pouvoir pirouetter et jongler avec les faits et les chiffres pour sauver ce qu’on pourra de la bonne réputation, sans aller jusqu’à mettre en danger les prochaines échéances électorales.
Pour les grandes manœuvres qui approchent, je ne pense pas que ce soit le petit Chastel qui soit seul à la manœuvre dans le grand bureau du MR. Les bons journalistes d’investigation devraient mettre un nom sur l’opportuniste parmi les grands fauves encore en piste, qui reçoit trois ou quatre fois par jour un coup de fil du petit Chastel ?
Autrement dit, depuis que Michel junior joue les violons solos au 16, rue de la Loi, y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?
C’est que l’opposant de l’intérieur, Didier Reynders, est coincé au gouvernement, surveillé par Charles-le-Chauve et qu’à part lui, tous les Fox Terrier à poils durs n’ont jamais été en mesure de prendre la place du Chef piqueur.
Heureusement que Reynders est à son dada aux affaires extérieures. Il n’a jamais tant voyagé à l’œil. Il y a du globe-trotter dans cet homme là.

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Gérard Deprez est archi amorti et sans aucune autre ambition que de finir cardinal camériste à l’Europe au service des Michel, ses conseils sont ceux d’un curé de campagne dont les ouailles clairsemées du MCC (mouvement des citoyens pour le changement) ont toujours rapporté plus à Gérard qu’au MR lui-même, en apport de voix. À plus de septante balais que voulez-vous qu’il dise au jeunet, ex roquet arrogant sorti des rangs grâce à ses éclats à Charleroi, plus Casino socialiste maffieux qu’administration communale.
Denis Ducarme, effraie le MR par sa tonitruance et son absence complète de stratégie. Si Gérard Deprez pouvait à la rigueur susurrer quelques suggestions aux oreilles des meneurs de jeu, Denis Ducarme en est tout à fait incapable. Ce qui fait son charme au fond des boutiques obscures est détesté par les autres bateleurs du parti. Il aurait pu jouer au Théâtre des Galeries. Il aurait tonitrué des mots d’amour à la dame aux Camélias mourante à faire trembler les cintres.
C’est un de ces personnages qu’après seulement un quart d’heure de conversation, on puisse dire « quel con ! » sans grand risque de se tromper.
Alors, il ne reste plus que le vieux Louis, fondateur de la lignée des Michel et pas encore encrypté après les honneurs à Sainte-Gudule. .
Je présume que c’est à lui que le petit Chastel téléphone par ordre de Monsieur Charles..
Ah ! que tout aurait été différent, si Didier avait été nommé Commissaire européen ! Quel recul aurait-il pour reprendre en main ce bateau qui s’enliserait même à marée haute !
Une inconnue, plutôt des inconnues : les femmes du MR, plutôt discrètes. Depuis le départ de la caquetante Sabine Laruelle, il n’y a plus grand monde. Sauront-elles profiter des défaillances ? Florence Reuter a sauté sur la succession de Kubla à Waterloo. Si Bel Armand met la clé sous le paillasson à Uccle, bien sûr, il y a Reynders qui a déménagé pour ça, mais avec son ennemi préféré comme premier ministre, Chastel en vedette américaine et le vieil impresario Michel dans la coulisse, si j’étais lui je me méfierais.
Et puis, Bel Armand ne s’est pas sabordé à Uccle. Il se débat. Il « s’avocatise », lui dont ses confrères avaient oublié qu’il était du métier.
Ce n’est pas gagné.

4 mars 2015

À pour et à contre...

On pourrait se tromper sur les états d’âme de ceux qui décrivent la faillite du système politique belge et, par extension, européen.
Enfin, je veux parler des antisystèmes, contradicteurs de l’art de ronronner bourgeoisement en société.
Une analyse pessimiste ne peut pas définir l’auteur comme mélancolique. La franche rigolade peut succéder à une vision de la fin du monde. Charlie Hebdo n’était pas écrit par des idiots aigris, ni par des névrosés qui sont pour tout ce qui est contre. L’hebdomadaire puisait sa raison d’être en illustrant ses pages des grotesques qui se prennent au sérieux.
Ne pas se prendre au sérieux, conserver malgré le succès et l’insuccès, la capacité de rire de tout, ce n’est pas faire du populisme, c’est aimer le côté populaire des gens.
Même dans une économie qui n’a plus de vision du futur et pour cause, puisque si on continue comme ça, il ne pourra être qu’apocalyptique, on peut avoir un cœur qui bat à 65, une tension 7,5 / 12,5, une compagne charmante, un bon compte en banque et prendre les bons moments de la vie, en ne rabâchant pas trop sur les mauvais.
Pourquoi diable, les laudateurs de majorité, quelle qu’elle soit du reste, veulent-ils croire au caractère bilieux des opposants, à leur mauvaise fortune, accablés de misère, à la fois rancuniers et jaloux des « parvenus » ?
Est-ce trop demander aux individualistes libéraux de considérer que tous les opposants ne sont pas sous l’effet du populisme décrié par la propagande habituelle. D’autres peuvent penser qu’un bonheur n’est complet que partagé !
La plupart des opposants le sont parce qu’ils sont convaincus de la dangerosité d’un système qui va faire faillite de ses propres contradictions, par les effets naturels d’une surexploitation de la planète débouchant sur l’inverse d’une croissance. En quoi, penser cela est-il condamnable ?
Reste la question des valeurs.
L’irrespect de la patrie, de l’organisation du travail, de l’ensemble des lois, de la démocratie et du système parlementaire peuvent provenir d’une exigence supérieure par rapport à celles et ceux qui n’ont que ces mots à la bouche, et qui finissent par les vider de leur sens.
La question est de savoir si un anarchiste, selon certaines définitions de l’anarchie, n’est pas plus patriote et démocrate que les brailleurs d’estrade qui finissent par toucher sous les tréteaux, le prix d’une infamie cachée.

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Si les mots sont plus forts, que les attitudes se durcissent entre le camp retranché des établis et les opposants variés qui l’assaillent, souvent sans concertation ni entente, c’est qu’il y a urgence dans la nécessité absolue et rapide de changer la société.
Quant à ceux qui défendent l’ordre établi aux noms de leurs enfants, il convient également de considérer que d’autres pensent l’inverse dans l’intérêt aussi de leurs enfants.
L’occupation des places et moyens, l’espèce d’impunité qui consiste à tout faire au nom du suffrage universel, n’est en rien une certitude que la conduite officielle est la meilleure qui convienne.
Évidemment, la Belgique est un petit pays au cœur de l’Europe. Elle ne peut se dissocier du grand ensemble pour élaborer une politique personnelle.
Néanmoins, si chaque pays de la composante à ses opposants, il se pourrait qu’au début de l’aire des catastrophes qui s’annonce, les ruissellements des opposants finissent par former une rivière, elle-même gonflée des orages internes que des événements futurs au sein des majorités classiques, alimenteront.
Ce pourrait être cela, la nouvelle gauche ?

3 mars 2015

Gros câlin, beau Brummel et les autres.

On reproche à Kubla et Dedecker de vouloir s’enrichir, par tous les moyens. Mais n’est-ce pas le premier principe de la société qu’ils défendent ?
Mettez-vous à leur place !
Le MR, leur parti, a tellement fait pour diminuer le pouvoir d’achat des pauvres, eux-mêmes y ont mis tant d’enthousiasme, qu’ils savent ce que c’est d’être sans argent dans un système libéral.
Valeur morale contre valeur monétaire, presque tous les politiques de droite ont choisi le fric. Ce qui ne veut pas dire que la gauche élève une colonie de Robin des Bois à Namur.
Bien sûr, « les valeurs sûres du pays » s’insurgent, tempêtent, protestent quand un malotru le leur fait remarquer. Pour les confrontations en public relayées par les caméras, les journalistes prennent grand soin de sélectionner les intervenants. Il y a toujours un risque de dérapage, en général ça se passe bien. L’intervenant est du même monde feutré et poli, un peu simple, sincère, sinon on lui coupe le sifflet. Quand c’est trop voyant, c’est le journaliste qui est sanctionné discrètement par son journal ou sa chaîne.
Pour couper court à tout, il suffirait de montrer le représentant de la Nation, en général avocat, dans son intérieur ou dans sa bagnole, en soirée-coktail, dans sa maison de campagne, en vacances, etc. (cela s’est déjà fait), alors qu’à peine il a travaillé un an ou deux dans le privé, son train de vie, son standing, son patrimoine, il le doit essentiellement aux citoyens et ses extras à la clientèle que sa situation en vue lui procure.
On pourrait appeler les gens qui fréquentent les parlements : les bras longs. Ils se divisent en trois catégories, ceux qui en profitent, ceux qui en profitent et en font profiter les autres, enfin, crème du panier, ceux qui n’en profitent pas et en font profiter les autres.
Alors, le fameux « désintéressement » de Delpérée peut attendre…
Mis à part les couplets sur l’ambition, l’amour du pouvoir, etc, il y a fondamentalement le rapport de l’élu à l’argent. Cet amour de posséder l’électeur et le fric que l’électeur lui dispense est fort. Certains n’y résistent pas. Cumul des mandats, cabinet d’avocats, sombres combines, carnets d’adresses, tout est lié.
Si ce n’était pas le cas, vous verriez les indemnités et les à-côtés fondre de manière significative. Vous en avez déjà croisé un qui trouve que - dans la situation présente - il conviendrait de revoir à la baisse tout ce que le citoyen débourse pour le standing des gens de pouvoir ?

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L’argument selon lequel on les paie bien pour ne pas qu’ils nous volent, ne tient pas debout. Parce qu’ils nous volent quand même. La preuve se trouve dans les derniers faits-divers. Et puis, c’est déjà les ravaler tous, à ce que certains sont déjà.
Ce choix du fric roi dénonce aussi la peur de tomber dans la pauvreté, comme la plupart des administrés. Sur les estrades, quand ils pérorent, ils ont devant eux l’exemple à ne jamais suivre. Ce spectacle les renforce dans les sentiments qu’ils cachent. S’ils sont les meilleurs, c’est parce qu’ils sont comédiens hors pair, avant tout.
Ils préfèrent être malhonnêtes et riches, qu’être honnêtes et pauvres. Ne soyons pas aveugles, la plupart de leurs administrés sont du même avis, sauf qu’eux, ils doivent se contenter de petits larcins à leur portée aux conséquences tellement lourdes que pour eux le déshonneur est synonyme de graves démêlés avec la justice, chômage et opprobres familiaux. Alors, ils restent honnêtes. Les ruffians de grande envergure n’ont même pas la peur du gendarme, surtout quand ils sont pris. Et de fait la police les ménage, fait montre d’une politesse qu’elle n’a guère pour les simples particuliers. C’est que les grands hommes sont petits quand ils peuvent se venger à nouveau au pouvoir.
Ce n’est pas donné à tout le monde de sortir de tôle comme Kubla, le sourire aux lèvres, la mine dégagée de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. Vous avez déjà vu la tronche d’un petit voleur en correctionnelle devant ses juges ? Honteux et fixant le sol, on assiste rarement au triomphe du vice sur la vertu ou alors, un inconscient plastronne qui va payer de six mois ferme de plus sa hâblerie et son irrespect de la justice, tout en étant à quelques grimaces près, dans la même attitude ironique de Kubla sortant de tôle.
Dans le cas d’une personne de « qualité » ayant atteint la notoriété par le suffrage universel, il faut étrangement se tromper sur soi-même ou alors faire un transfert de personnalité pour ne pas s’avouer sans scrupule, hypocrite, bourgeois au fond des tripes, menteur sur le populisme et la lutte des classes, justifier de son droit d’établir une fausse déclaration des revenus, expliquer les carnets d’adresses par une vie mondaine « au service des citoyens », effacer certaines scènes honteuses de sa mémoire et de son cœur, accord tacite, le top-là du maquignon, prévarication, chantage, concussion, toute la gamme enfin, et ressortir blanc comme neige, la Brabançonne sur les lèvres ou pire, l’Internationale poing tendu.
Certes, ils ne sont pas tous ainsi. D’accord !
Mais alors, pourquoi « ceux qui ne sont pas ainsi » cohabitent-ils parfaitement avec ceux qui le sont ?

2 mars 2015

Exercice de désintéressement.

Leçon de désintéressement dimanche midi sur les antennes de RTLtvi.
Les avocats sur le plateau de Dominique Demoulin sont unanimes, tout confrère pris la main dans le sac du contribuable ou qui serait porteur d’enveloppes à la place de la poste, sera innocent, le temps de la procédure qui peut durer dix ans. De sorte qu’on ignorera au jugement de quoi il était coupable au juste et donc restera innocent.
Mais revenons aux grandes voix du barreau exerçant un mandat politique à temps plein en même temps que dans un cabinet d’avocat à plein temps.
Entre plein temps et temps plein, vous saisissez la nuance.
Cela à propos de Kubla Serge, porteur d’enveloppes au black et avec un gros carnet d’adresses. Armand Dedecker, dit le bel Armand, avocat spécialiste à mille euros l’heure, qui a enfin détrôné le salaire du plombier dans le livre des records.
Une anecdote à propos de ce dernier, Emmanuelle Praet tenait à préciser l’émission précédente, que les sommes gagnées par des avocats-parlementaires ne l’intéressaient pas, faisant écho à ce grand élan de discrétion, Joëlle Noël, avocate invitée de Domino, tenait à faire savoir qu’en cas de litige, un client insatisfait des honoraires, pouvait toujours en faire part au bâtonnier. C’est tout bon pour l’avocat Dedecker, puisque son client milliardaire a eu gain de cause, il aurait été malvenu de rouspéter. Mais ce serait plutôt au parlementaire Dedecker à porter l’affaire devant le bâtonnier, puisque c’est l’avocat qui a touché, alors que c’est le parlementaire qui a tout fait.
Voici la distribution du vaudeville de ce dimanche.
Jean-Luc Crucke, homme de biens (au pluriel), estime que « peu de gens sont aussi contrôlés que les mandataires publics ». À réécouté la bande son, j’ai cru entendre « peu de gens sont contrôlés », en cause la pauvreté des moyens de la justice.
Francis Delpérée, égal à lui-même, a brandi un code. Celui de « bonne conduite du parlementaire ». Je passe les alinéas et les paragraphes. Cette bonne conduite a un maître mot « désintéressement ». Francis ne tient pas un salon à Uccle. Il ne reçoit pas, comme bel Armand, les habitués du club Lorraine. Que sait-il des frais que cela occasionne ?
Joëlle Noël, avocate et rien de plus, la seule à ne pas en croquer en extra sur les citoyens, tient à préciser que la dernière loi sur la corruption date de 1999. Ce n’est donc pas la faute à Napoléon, si Kubla n’est plus bourgmestre à Waterloo.
André Flahaut, de plus en plus « Un chat faisant la chattemite, Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, Arbitre expert sur tous les cas. » insiste sur la présomption d’innocence. Ce Robespierre-avocat ne reçoit des leçons de personne. Une remarque pourtant, être honnête, c’est bien. Être trop honnête, c’est louche.
À sur-jouer un personnage, on finit par en devenir la caricature. Alors, hein, André, avec un parti comme le PS, c’est un populiste qui te le dit, mets-y la pédale douce.

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Côté, témoin, Dominique a invité une ancienne gloire du PS, justement, porteur de mallettes à la retraite, condamnés à la place des grands chefs après l’enquête Cools, Merry Hermanus. Son témoignage sur les liasses de biftons en sachets est mitigé. On a été déçu. Il parlait dans le sens de Robespierre-Flahaut. Les gros bras du PS ont toujours été reconnaissants aux seconds couteaux qui tombent à leur place. Hermanus n’a pas eu à se plaindre. C’est sans doute ce dont il a voulu témoigner.
Reste deux ahuris, manifestement dépassés par l’ambiance cynique : Philippe Engels journaliste, auteur d’un livre sur la corruption et Georges Gilkinet, écolo, la santé par les plantes à la racine desquelles les poils de nez d’André Flahaut poussent dans n’importe quel sol.
Philippe Engels a raison ! Suffisant pour que Dominique lui coupe le sifflet, et que les avocats postillonnent en salves continues.
Il aura juste placé que la justice était assez molle à poursuivre les riches et les politiques.
Sans doute à cause des recours, comme s’il en pleuvait ai-je pensé et le coût pour les contribuables d’une affaire comme celle de Kubla qui va s’éterniser.
Dans le classement des pays les plus corrompus au monde, on nous mis à côté du Brésil. On a failli être juste avant le Congo Kinshasa. Nous portons des enveloppes à Kabila, mais Kabila ne nous porte pas d’enveloppe, voilà la nuance. Dedecker et Kubla doivent regretter Mobutu qui, lui, avait des attentions pour nos parlementaires.
On a effleuré le cas du troisième larron, le fils Mathot. Comme un juge d’instruction lui demandait la provenance de son magot, il a déclaré l’avoir gagné au casino ! Plus fort que son père, dis donc !
Heureusement, qu’il n’a pas dit que c’était dans celui de Dinant, sans quoi on était à nouveau parti pour une procédure d’un quart de siècle avec Richard Fournaux.
La politique belge est envahie par des innocents. Ils perdent trop de temps à le prouver, ils ne font plus rien d’autres.
Si encore ils étaient moins longs dans leurs explications !

1 mars 2015

L’économie en question.

Le communisme à la manière de Staline poursuit, malgré son extinction, sa réputation d’économie épouvantable à proscrire. Qu’il soit justifiable ou non, il n’est pas ici en question. La résultante de la guerre froide et des crimes du « petit père des peuples » ont eu pour effet de magnifier son adversaire le plus farouche, notre système économique actuel. Si bien qu’aujourd’hui le capitalisme bénéficie de cette publicité persistante et gratuite.
Cela a conforté dans les esprits que notre système était le meilleur. La preuve, dit-on, est son universalité. Si bien qu’il est devenu très difficile de réfléchir à un autre moyen de mettre l’économie au service des citoyens et de passer de la théorie à la pratique.
En effet, une modification, même minime, des règles tacites et écrites du commerce international, ainsi que la division entre le capital et le travail en deux courants concurrents, ne peuvent se réaliser au niveau des États, mais au niveau d’un continent ou d’une grande entité, l’Europe, par exemple.
La dernière « révolution pacifique » de la Grèce pour transformer la politique d’austérité en une politique de relance est en train de tourner court. Or, le programme grec s’il avait été appliqué par le parti actuellement au pouvoir aurait été une véritable modification des lois économiques, si bien que les autres pays d’Europe auraient été obligés de sortir la Grèce de l’Europe avec toutes les conséquences que cela implique.... ou de l’imiter !
La Grèce, laboratoire économique, le parti Syriza renouveau socialiste, pourquoi pas ?
Aléxis Tsípras, premier ministre grec, en poste depuis fin janvier, est pour l’heure prisonnier « des autres ». Ses déclarations préélectorales ne se transformeront pas en actions dans les faits.
Franchirait-il le pas, sortirait-il de l’Europe et maître de son ancienne monnaie, la drachme nouvelle dévaluerait-elle de façon spectaculaire, que cela ne pourrait conduire qu’à une nouvelle descente aux enfers du pouvoir d’achat et du nombre de chômeurs grecs, dans un premier temps.
Hélas ! pour la Grèce et ses efforts de substitution d’un capitalisme « mangeur d’hommes » par un système plus humaniste, les populations ne comprendraient pas et ne supporteraient pas ce nouvel épisode « du pire, pour un meilleur ». Le premier temps ne fera pas place à un deuxième temps. Le citoyen veut des résultats heureux immédiats et ne suivrait pas ses dirigeants, d’autant qu’il serait assiégé par la propagande des puissances économiques « classiques », comme au temps de la guerre froide, quand l’URSS le fut.
Même Marine Le Pen gagnante des élections n’osera pas sortir de l’euro.
Pourtant, tout le monde le sait, le système économique capitaliste va droit dans le mur pour plusieurs raisons écologiques et d’appauvrissement des sols notamment, mais surtout par la conviction que seule la croissance peut faire diminuer le chômage. On voit bien que la croissance continuelle est une chimère dangereuse et qu’elle se heurte à des difficultés insurmontables, pour les raisons déjà décrites dans ces chroniques, à plusieurs reprises.

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Dans une autre économie, la faible croissance ne devrait pas impliquer les phénomènes du chômage que nous connaissons actuellement. La crise permanente n’est pas une fatalité. La misère ne pousse pas les gens au travail et au progrès. C’est même le contraire.
Cette autre économie possible est sabotée par les puissances d’argent et leurs valets de la presse et de la politique. Alors qu’il ne s’agit que d’un rééquilibrage entre le capital et le travail.
Notre destin est donc lié, que nous le voulions ou non, à cette Europe manifestement qui tourne le dos à ses populations et s’obstine à suivre la politique de l’Allemagne qui est la seule à s’en tirer sur les schémas anciens du capitalisme.
L’avancée des partis de droite dans l’UE n’est pas étrangère à cette fascination des politiques de la « réussite » allemande.
La seule alternative dont nous pourrions attendre un résultat serait d’entendre les voix des économistes hétérodoxes qui se cramponnent vainement à la sonnette d’alarme depuis longtemps sans être entendus.
De toute manière, compte tenu d’une situation qui ne peut que se dégrader à cause des contradictions du système, il est certain que la paupérisation d’une partie de plus en plus grande de la population européenne ne pourra que forcer les États membres à durcir leurs positions, jusqu’à un point de non retour où tout peut arriver.
Ne serait-ce pas beaucoup plus intelligent d’y réfléchir au sein du Conseil de l’Europe, plutôt que prendre des positions imbéciles mettant les peuples en souffrance, comme le fait avec cynisme, Charles Michel en Belgique ?