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Les PS en panne…

…l’un d’idées, l’autre de voix !
Le Ps wallon se réunissait ce dimanche au Palais des Congrès de Liège pour le « Chantier des idées » à un moment où Élio Di Rupo le cumule avec le chantier de la gare de Mons, bien réel, celui-ci.
C’est que le PS est en panne de tout, de membres, de gouvernement fédéral, de réplique à la vague européenne de droite. À défaut de ceux qui sont payés pour, on espère du militant de base, qu’il puisse nourrir d’idées les têtes de gondole qui en font sérieusement défaut.
Ce même dimanche, mauvais présage : l’homologue français aux affaires avec Hollande président et Manuel Valls, premier ministre, tentait de limiter la casse au premier tour des élections cantonales. Les résultats sont médiocres, mais moins dramatiques que n’avaient prévu les journaux. Il faudra voir les pourcentages en résultat définitif. Ce soir, France 2 donnait l’UMP et assimilés à 36 %, le PS à 25 et le FN à 24,6. Tandis que le Huffington Post donnait des pourcentages sensiblement différents. Les partis de droite (UMP, UDI) et divers droite obtiennent plus de 37 % des voix au premier tour, devant le FN (entre 23 et 26 %). Le PS obtiendrait environ 21% des suffrages, et environ 27% en tenant compte du score de ses alliés.

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Chantier des idées à Liège ou Valls à la pêche aux voix en France, on voit bien que ces deux partis très proches sont dans la même nasse, rattrapés pour leur collaboration avec les partis de droite favorables à l’économie libérale mondialisée, cette dernière étant reconnue comme responsable de la catastrophe sociale en Europe.
Ce qui s’est dit à Liège devait en principe rester entre les militants. Il y aura des indiscrétions et on en saura plus demain. Le principe du « Chantier » c’est de susciter des colloques et monter des séminaires sur les différentes préoccupations du moment.
Ce qui se dira en France tient déjà de l’anecdote.
Tout tourne autour de la montée du FN, même si celui-ci semble avoir été passablement « contenu » dans des pourcentages inférieurs aux estimations.
C’est assez gratiné. C’est Tonton (François Mitterrand) qui avait imaginé pour se faire réélire de lancer le FN dans les jambes de l’UMP en distillant une pincée de majorité simple (proportionnelle), supprimant les effets rassembleurs du vote à deux tours. Voilà le PS victime de sa propre stratégie, puisque le FN menace directement le PS en lui soufflant des électeurs par dizaines de milliers.
C’est le PS qui va faire les frais de cette politique au second tour. Dernière manœuvre, le PS convie l’UMP au vote républicain, c’est-à-dire reporter les voix du premier tour sur le parti « républicain » (UMP ou PS) qui arrivera en tête au second. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de la direction de l’UMP a donné une version différente du second tour. Ce sera le ni-ni (ni le PS, ni le FN).
Toujours est-il qu’il faudra attendre dimanche prochain pour connaître l’ampleur de la défaite des socialistes français. Pour être certaine, elle l’est. C’est tout ce que l’on peut dire aujourd’hui.
Du « chantier » aux idées de Liège aux élections cantonales en France, c’est toute la réalité d’un socialisme francophone en manque de souffle, pour une politique d’une social-démocratie malade de sa collaboration avec le système économique libéral.
Le Congrès du PS français se tiendra les 5, 6, 7 juin 2015 (le PS belge est très influencé par l’autre). Il sera essentiel pour approuver ou infléchir sa politique actuelle.
Le problème pour ces deux partis, c’est que le mea-culpa ne se fait pas au sommet, que ce dernier est coupé depuis longtemps des réalités sociales et qu’enfin les dirigeants sont trop engagés dans la collaboration avec le libéralisme pur sucre, pour avoir la capacité de revenir au socialisme.
On en reparlera.

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