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Soupe préélectorale.

La collaboration du PS à la société libérale et l’emploi de premier ministre du président du parti Élio Di Rupo ont, paraît-il, « sauvé le pays » selon l’intéressé, mais ont découragé les masses populaires de voter pour ce parti aux prochaines élections.
C’est ce qui ressort du dernier sondage.
Ce recul s’explique très bien par la politique de la dernière législature et cette volonté si souvent concrétisée dans les faits, de faire payer l’essentiel de la dette et du redressement du pays par les travailleurs, ainsi que par les petits commerçants et artisans de ce qui fut considéré, il n’y a guère, comme la base de la classe moyenne.
Rien n’a été résolu.
Les salaires ont stagné comme les pensions. Les chômeurs ont ressenti le gouvernement Di Rupo, comme hostile. Une partie des nouvelles tuiles ne sont pas toutes du cru de Charles Michel et de Bart De Wever, mais ont été préparées la législature précédente par les socialistes.
Il fallait bien comptabiliser les pertes d’électeurs du PS et savoir où ils sont passés. Ils ont été partagés pratiquement en deux, pour moitié au MR surtout à Bruxelles et au PTB surtout en Wallonie.
Qu’un électeur traditionnellement favorable au vote PS aille par choix au PTB, cela se comprend dans le climat actuel. Que ce soit principalement ce parti qui en bénéficie, s’explique par la personnalité de Hedebouw. Il passe bien à la télé. Cela montre, une fois de plus, l’importance des médias dans la popularité des personnalités politiques.
Par contre, je ne comprends pas le mouvement de l’électeur socialiste bruxellois vers le MR, dans la conjoncture présente. L’effacement de Charles Michel, minoritaire dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, au profit des partis, peu ou prou, ralliés aux thèses les plus libérales de la N-VA et de l’Open-VLD, devrait décourager l’électeur bruxellois, à moins que la détestation d’Élio Di Rupo ait déteint sur les partis de gauche, à vrai dire assez effacés à Bruxelles et aussi profité au FDF ?
Les dernières déclarations de Michel, au sujet des incartades de ses ministres flamands, montrent sa faiblesse vis-à-vis des mouvements flamands. Ce libéral dessert la politique de son parti pour le maintien de la Belgique fédérale. Il sera l’artisan « involontaire ? » de la fin de ce qu’il prétend défendre en acceptant d’être le premier ministre d’une majorité flamande, quand on est minoritaire en Wallonie.

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Il est vrai qu’en Région wallonne, le PS se trompe aussi de politique.
La plupart des partis francophones ont choisi de défendre un multiculturalisme avec les populations arabes émigrées, exclusivement, ce qui a le don d’énerver une partie non négligeable du corps électoral, d’autant que si la réalité du poids de la religion musulmane est réelle compte-tenu du contexte actuel, il n’en demeure pas moins que cet intérêt peut passer pour une manœuvre dilatoire, afin de faire oublier le malaise social et de gérer la crainte que suscite l’extrémisme de certains musulmans partout dans le monde.
En France, le politologue Bouvet vient de publier « L’Insécurité culturelle » qui taraude les électeurs de gauche sur le sujet. C’est au PS français qu’il y a le moins d’ouvriers et d’employés ayant un mandat des électeurs, par rapport aux autres partis. Et, le comble, c’est au FN qu’il y en a le plus !
C’est le moment que choisi le PS belge pour claironner haut et fort dans sa nouvelle fonction d’opposition un « retour au peuple » en s’appuyant sur la FGTB, que ce même parti réduisait au silence il y a seulement six mois, lorsqu’il espérait encore que son grand homme serait à nouveau premier ministre.
C’est un des drames belges, qu’on pourrait à la limite étendre aux autres démocraties d’Europe à l’exception de la Grèce : les populations ne sont plus représentées dans les instances parlementaires que par des « élites » intellectuelles formées exclusivement pour cela qui s’intitulent porte-parole d’un monde qu’elles ne connaissent pas.
Et dussé-je abonder contre Gerlache au sujet de sa hantise du populisme, c’est quand même à cause des partis de pouvoir, des scandales fréquents sur des questions d’argent qui s’y perpètrent et de cette chasse aux primes qui anime la classe politique, que les électeurs se détachent des Institutions qu’ils ne comprennent plus et se détournent tout autant des gens de métiers qui en vivent, avec les excès que l’on constate.

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