« janvier 2015 | Accueil | mars 2015 »

28 février 2015

Une nouveauté le « golden hello » !

La Belgique, paradis de la finance, on n’y dénonce pas volontiers les salaires du privé, ni les primes d’accueil dans l’industrie, le commerce et les banques.
On a un petit aperçu de la délicatesse de Dedecker interrogé sur son salaire, quand il reprend la robe et le tiroir caisse d’avocat, pour voler au secours d’un milliardaire Kasakh. Il refuse absolument d’en parler. Ce grand homme d’État craint que cette révélation crée quelques crises nerveuses parmi la cohorte des demandeurs d’emploi.
Cette discrétion l’honore dans les salons d’Uccle.
D’autant que Charles Michel annonçait au même moment, devant un Kris Peeters jubilant, que le prochain index des salaires serait abandonné. Alors, vous pensez, après l’affaire Kubla, les arrhes du bel Armand mises sur la place publique ça l’aurait fichu mal.
En France, les scrupules ne vont pas jusque là et c’est justement ce qui fait polémique.
Fin 2014, Sanofi remercie son directeur général, Chris Viehbacher. En février, Samofi engage Olivier Brandicourt, PDG du groupe Bayer. Début des prestations en avril.
Voilà qui promet de sacré déplacement de fric. Tout de suite, on apprend que Brandicourt touchera 2 millions d’euros à sa prise de fonction et 2 autres millions en janvier 2016, ces sommes s’ajoutant à un salaire fixe annuel de 1,2 million d’euros et à une rémunération variable représentant entre 150% et 250% du salaire fixe.
Voilà qui laisse rêveur ! En France, on rémunère un patron avant qu’il ait commencé à diriger l’entreprise ! Quand on pense qu’on rouscaille en Belgique sur un courtage de Kubla et 750.000 € d’extra d’un parlementaire, pour une prestation d’avocat ! Alors qu’ils ont mouillé leurs chemises pour éponger l’oseille et le risque de finir en correctionnelle !
Plus sérieusement, les salaires des super-héros du capitalisme atteignent des niveaux extravagants injustifiables moralement. Et que ces Crésus puissent gonfler leur portefeuille avant même qu’un quelconque travail ait été accompli, c’est comme si Kubla percevait le juste fruit de sa mission, avant d’aller porter l’enveloppe bienfaitrice à Chantal Muzito, d’autant que la belle Zaïroise nie farouchement. Ce serait le déshonneur complet si Duferco pensait avoir été grugé par son facteur ! Et vous voudriez que, comme en France, on payât avant l’acte ?
Pourquoi un conseil d’administration recrute-t-il un directeur général à prix d’or, cette générosité pouvant être perçue comme une insulte aux licenciés de cette entreprise pourtant si florissante ?
Il paraît que cette pratique nous vient des États-Unis comme une «indemnités de prise de fonctions».

2chdiq.jpg

Pour rappel Sanofi est le quatrième groupe pharmaceutique mondial et comme l’a dit Ségolène Royal, les rémunérations exagérées de Brandicourt contribueront à plomber davantage le déficit de la sécurité sociale.
Ces petits détails devraient quand même alerter l’opinion publique via les médias. Évidemment, si le citoyen belge attend d’être informé des coutumes et traditions du capitalisme heureux de l’être, surtout que ce scandale se passe en France, il peut toujours courir.
Les médias et l’Etat, nimbés de la bourgeoise ambiance, n’ont aucune envie de réagir. Alors, vous pensez si les socialistes au pouvoir ne font rien en France, le Charles Michel national, tout fier de sauter l’index en bon libéral, ne va pas chercher des poux à un confrère belge de Brandicourt, dans la liste des « grandes réussites nationales ».
Au final, ce n’est pas de savoir si le bonus de bienvenue à Sanofi est justifié ou non, l’essentiel c’est de le placer dans le contexte d’une démocratie où la misère des gens explose. L’est-il davantage moralement ou non ?
Les Etats ont-ils encore un pouvoir envers ces entreprises mondialisées ?
Enfin question suprême, est-ce que cette organisation du monde peut durer longtemps avec ce cynisme des barons du système ?
Bientôt, comme vont les choses, des Européens devront aller combattre Daech en Syrie et en Irak. Les morts le seront-ils pour la liberté et un monde libre ou pour les intérêts de quelques particuliers ?
C’est vieux comme la démocratie, c’est même Anatole France qui l’a écrit : « On croit mourir pour la patrie et on meurt pour les industriels. ».

27 février 2015

Metdepenningen censuré par le Soir ?

Les réactions de la presse à l’inculpation de Kubla sont consternantes, à la fois naïves et pleines de duplicité !
Les magistrats qui se sont frottés à la pègre dans le système politique ont toujours été d’une certaine manière, mal à l’aise devant les énormités qu’ils lisent sur la présomption d’innocence, par rapport à certains individus hautement appréciés dans les partis et qu’ils doivent laisser filer, faute de preuves.
Certains, dont nous ne connaissons pas le nombre, ont été entendus par le passé en d’autres occasions, sans qu’aucune charge ne puisse être retenue contre eux.
C’est que le fondement même de la truanderie, c’est de truander sans laisser de preuves.
Depuis l’affaire Cools, on sait que de ce point de vue, la classe politique a recélé quelques belles pointures. Les survivants prennent doucement leur retraite. La génération suivante promet. Elle regorge de petits caïds qui attendent l’occasion de se remplir les poches.
Aussi, c’est avec stupéfaction que j’ai lu l’éditorial de Marc Metdepenningen.
D’habitude un chroniqueur judiciaire est là pour nous éclairer dans les affaires que la justice traite. Au lieu de ça, il trouve le moyen de nous faire la leçon sur la dangerosité de l’opinion du « tous pourris » (1) ! Ceux qui font l’opinion privilégient deux mots : populisme et amalgame. On n’a pas fini d’en entendre parler, avec cet aspect du journalisme à la botte !
Est-ce le moment d’évoquer cette antienne du « tous pourris » alors qu’on en coince un, qui dans l’état de désolation dans lequel l’ont mis une nuit en tôle, vient de cracher le morceau ?
On apprend que Kubla a été libéré jeudi fin d’après-midi, avec injonction de ne pas avoir des contacts avec les autres protagonistes du dossier.

1aniston3a.jpg

Si l’information se confirme, s’il avoue les mille et une manières qu’ont les politiques d’en croquer, il aura au moins gagné la confiance de votre serviteur. C’est rare, en politique, de faire des aveux qui sont autant de remords !
C’est la manière d’envoyer en ambassadeurs de nos entreprises, des gens qui ne sont pas des spécialistes de la branche dans laquelle ils sont appelés à négocier, mais des princes, des ministres et même des gens du showbiz, qui pose problème. Surtout que les pays dans lesquels nos princes et nos princesses font des ronds de jambe, sont des pays éminemment corrupteurs et corrompus.
Enquêter pour atteindre à la vérité dans les milieux bon chic bon genre, c’est non seulement interroger Reynders, Michel, Dedecker, etc. mais encore certains membres de la famille royale.
Alors, là pas touche !
Avec le Kazakhgate de Dedecker, avocat et parlementaire, c’est souligner l’incompatibilité d’exercer une profession comme celle-là, en plus d’une représentation populaire. On voit trop bien qu’il y a un conflit entre les vertus que l'homme politique est censé défendre et les buts d’un milliardaire russe qui souhaitait devenir Belge pour des raisons de commodités financières.
Quand va-t-on enfin ouvrir ce dossier d’incompatibilité entre le métier d’avocat et celui de parlementaire ?
Réponse : jamais !
Pourquoi ? Mais parce que la chambre et le sénat regorgent des membres de cette profession et qu’ils ne voteront jamais rien qui leur ferait du tort, pas tant en raison de l’éthique, mais en considération du fric qu’ils perdraient !
Quand je pense à tout cela et que je vois la manière dont les éditorialistes arrangent leurs salades pour qu’elles ne soient pas trop épicées, je comprends pourquoi la presse belge perd des lecteurs.
---
1. Chose curieuse, ce passage du « tous pourris » a été enlevé de l’éditorial de Metdepenningen dans l’édition suivante du Soir ! Une question : est-ce volontairement que le journaliste a enlevé le paragraphe ou l’a-t-on supprimé d’office sans lui demander son avis, par ordre « d’en haut » ? Question qui restera sans réponse, bien entendu.

26 février 2015

Kubla à Waterloot (1).

« Elle est belle la patrie triomphante ! Les MR l’ont souillée », etc. On voit d’ici les gens du PS qui ont le chic pour faire lourd, quand l’indélicatesse est dans le camp d’en face.
Serge Kubla, en tôle, soupçonné d’avoir corrompu un ministre zaïrois, est défendu par maître Roland Forestini d’une manière singulière puisque ce dernier a déclaré à la presse « Impossible de faire des affaires au Congo d'une autre manière ».
Ah ! bon. Si on comprend Forestini, Reynders, les deux Michel, et même la sœur du roi, ont fait des affaires au Congo. Maître Forestini soupçonnerait-il tout ce beau monde d’avoir distribué des enveloppes dans l’entourage de Kabila ?
Et qu’en dit Adolphe Muzito, ex-ministre du Congo, corrompu ?
Les personnalités « morales » du parti bleu sont « atterrées », à commencer par l’ex-speakerine de RTL, madame Reuter, première échevine de Waterloo « qui n’en revient pas ! » des accusations portées à son bourgmestre Kubla ! Le petit Chastel, commis d’office président du MR pour protéger les intérêts des Michel, est « stupéfait ». Il demande la démission de Monsieur 10 % (c’est le surnom de Kubla).

1aniston1a.jpg

La figure marquante du libéralisme wallon est à Saint-Gilles pour une méditation-retraite de quelques jours, le temps pour le juge d’instruction, s’il est débrouillard, de délier les langues.
On sait bien en Belgique que ce genre d’affaire ne va jamais bien loin.
Kubla va nier comme un beau diable. Les gens « biens » qui ont traité un jour avec le Congo sont derrière lui. Vous pensez : un scandale, c’est comme le train, il peut en cacher un autre. (De Decker en sait quelque chose).
On verra si Serge Kubla pourra faire figurant aux deux-centièmes anniversaire de la bataille de Waterloo. Pressenti colonel avant le scandale, Napoléon c’était impossible vu l’embonpoint, il pourra faire grognard deuxième classe. L’électeur oublie vite.
La situation est sous contrôle, comme on dit. Nous sommes dans un système où il va de soi que le meilleur moyen de se faire des clients est encore d’acheter ceux qui ont un pouvoir de décision. Les Congolais doivent être étonnés de l’extrême sévérité pour un employé de Duferco, (Kubla) par ailleurs parlementaire wallon, d’être inquiété pour 20.000 €.
Évidemment, si c’est un avant-goût des 500.000 que l’entreprises métallurgique Duferco, convertie en casino, était pratiquement obligée de régler aux Africains insatiables, et que Kubla était comme qui dirait le spécialiste de la valise à double-fonds de la direction…
Sacré Kubla ! À soixante sept ans, avec les indemnités de ces divers mandats, il pouvait envisager une retraite au don Pérignon sur la côte d’Azur. Décidément, ils sont insatiables, peur de manquer, sans doute ?
Reste que les malveillants pourraient se demander d’où Duferco sortait les billets qu’il planquait dans les mallettes que son employé Kubla portait dans les hôtels, avec sa discrétion habituelle.
Et si c’était de l’argent au noir ?
Kubla assez « m’as-tu vu ? » et l’air triomphant, s’il s’est pointé avec une valise vert-fluo, et les pompes en croco à Bruxelles, il ne doit pas être passé inaperçu dans les couloirs du Métropole.
Un malheur n’arrive jamais seul, le bel Armand, oui, Armand De Decker, du MR lui aussi, a droit à son heure de gloire dans le journal « Le Monde » et le « Canard enchaîné ». Avocat à ses heures creuses et malgré ses casquettes politiques surchargé par le travail, il s’est « dévoué » pour Chodiev, un milliardaire Kasack, avec Kubla, pour pousser le dossier de naturalisation du Russe. On ne connnaît pas le montant de la commission de Kubla, par contre « Le Monde » affirme que le bel Armand a obtenu 734.346 € (2) pour sa brillante intervention !
Si ça continue, les journaux finiront par reparler de la Kamikaze, plutôt que de la Suédoise, pour désigner le gouvernement de Michel junior.
On ne sait jamais, des fois que ça tournerait mal au MR ?
----
1. Loot - Définition : a) pillage. On the loot (en maraude) ; b) Butin.
2. La somme n’est pas rondelette. Le rouble changé en euro fait la bizarrerie.

25 février 2015

La onzième apocalypse.

Slate magazine publie les dix meilleures manières de débarrasser la planète de notre présence. À première vue, il en oublie une onzième (tout en la frôlant sans la nommer) : le système économique lui-même.
Le Financial Times est la source de l’info, avec des gens sérieux de l’Université d’Oxford et de la Global Challenges Foundation.
Évidemment, puisque c’est le Financial Times, la onzième façon d’en finir n’a pas été retenue quoique on y fasse allusion.
Quant au pouvoir, il ne peut envisager sa disparition.
Qui détient le pouvoir ne peut se résigner à le perdre. Il lui semble que les citoyens le lui doivent. Il n’y a que le peuple pour croire que la délégation du pouvoir peut se retirer des mains indignes et que le délégué déchu se résignerait à ne plus l’être.
Qui a goûté au pouvoir, à la vie facile bien payée, à la déférence du vulgaire, à la prééminence incluse, ne peut plus s’en passer, sinon aigri, malade ou mort.
Que les peuples en arrivent à cette dernière extrémité est déplorable, mais parfois nécessaire.
Parfois il n’existe aucune autre alternative. Ce n’est pas le cas en Belgique, non pas que nos délégués soient plus sages, mais c’est fort heureusement le peuple qui l’est pour deux.
Certes, il y a les élections. Quand on voit les records de longévité des mandatures, on se dit que les élections ne servent pas à grand-chose.
Dans l’opposition, on ne rêve que de reconquête. Les programmes sont sans importances. On n’élit pas dessus, mais sur des chimères et sur les « belles » et fortes gueules.
Alors, perdre son temps à réfléchir sur les occasions de disparaître tout en bloc, il n’y a que les Anglais pour penser de la sorte.
Avant la lugubre liste, les promoteurs se démarquent du soupçon d’alarmisme.
En effet, parler de l’Armageddon, comme de la récente victoire du Standard, fait partie de l’art de la conversation pour personnes dépressives, parce que les autres s’en fichent depuis qu’on leur a dit qu’on en avait encore pour au moins trois milliards d’années à traîner ses grolles à la Prévert « Tout autour de la terre ». Il faut vraiment être très atteint pour s’écrier « Trois milliards d’années ! Que vais-je devenir ? ».

1reynse1.jpg

Voici la liste de Slate magazine, peut-être qu’un des points servira un jour à notre faire-part ?
- Un impact d’astéroïde.
Un astéroïde d’au moins 5 kilomètres frappe la terre en moyenne tous les 20 millions d’années. Il peut effacer en quasi totalité la vie sur terre. Mais nous faisons des progrès pour les repérer et peut-être pourrons-nous les faire dévier. Probabilité: 0,00013%
- Intelligence artificielle
C’est la menace apocalyptique la plus évoquée en ce moment. Personne ne sait quand une intelligence artificielle extrême pourrait prendre le contrôle de la planète et décider de détruire les humains. Du coup la fourchette de probabilité est très large. Probabilité: 0-10%
- Supervolcan
Une éruption envoyant des milliers de kilomètres carrés de cendres et autres matériaux dans l’atmosphère pourrait créer un hiver volcanique avec les mêmes effets que l’impact d’un astéroïde tueur ou d'une guerre nucléaire massive. Cela provoquerait une extinction de masse de la vie sur terre. Probabilité: 0.00003%
- Effondrement écologique
Un effondrement total de l’écosystème planétaire qui ne serait plus capable de nourrir une population de milliards d’êtres humains est un risque complexe à étudier. Il existe mais sa probabilité n’est pas mesurable aujourd’hui. Probabilité: inconnue
- Déroute de la gouvernance mondiale
Cette catégorie couvre notamment une gestion si catastrophique des affaires de la planète qu’elle précipite un effondrement de la civilisation. Là encore, la probabilité ne peut pas être estimée. Probabilité: inconnue. (Dans ce cas, il ne s’agit pas d’extinction mais d’un retour à l’âge des cavernes).
-Effondrement systémique (à rattaché à l’hypothèse précédente)
Cette fois-ci, c’est l’économie ou la société qui s’effondrent de l’intérieur provoquant l’anarchie généralisée et la disparition de la civilisation. Probabilité: inconnue. (notez qu’il n’est pas toujours question du système capitaliste, jugé excellent par les chercheurs d’Oxford).
- Changement climatique extrême
Les modèles actuels et conventionnels de mesure du réchauffement climatique lié à l’activité humaine calculent qu’il pourrait représenter une hausse des températures pouvant aller jusqu’à 4 degrés celsius en moyenne. Mais une spirale hors de contrôle de réchauffement dépassant de loin les 4 degrés pourrait conduire à une famine planétaire, des révoltes et la fin de la civilisation. Probabilité: 0,01%
- Guerre nucléaire
Une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS était la plus grande peur de l’humanité dans la deuxième partie du XXème siècle. La menace est aujourd’hui réduite, mais avec la prolifération des armes nucléaires il y a toujours un risque de conflit majeur conduisant à un hiver nucléaire. Probabilité: 0,005%
- Epidémie mondiale
L'apparition d'une maladie apocalyptique combinant l’incurabilité, la mortalité, une capacité extrême d’infection et une longue incubation est une possibilité réduite mais réelle. Probabilité: 0,0001%
- Biologie synthétique
La création par la génétique de super organismes peut apporter énormément à l’humanité. Cela pourrait aussi tourner à la catastrophe avec la création de pathogènes ciblant les humains. Probabilité: 0,01%
- Nanotechnologie
La capacité de fabriquer des matériaux et des outils à une échelle atomique peut à la fois créer des technologies merveilleuses pour le progrès de l’humanité et des armes terrifiantes capables même de s’auto-répliquer. Probabilité: 0,01%

24 février 2015

On vend du vent.

Nous avons bien tort de ne pas nous intéresser à l’économie.
C’est quand même la manière de produire actuelle qui risque de détruire la planète et, en attendant, de mettre à bas la démocratie.
Ça va de mal en pis et pourtant nul n’est capable d’arrêter la fuite en avant vers des désastres prévisibles. En cause le « c’est pas moi, c’est l’autre » et le doigt dans le pot de confiture quand personne ne regarde et qu’on aurait tort de ne pas en profiter, sachant que si on ne le fait pas, ce sera le suivant à se gaver.
La lourdeur des orthodoxes en matière économique sur nos universités, est patente. La critique du capitalisme n’existe dans aucun cours préparé.
Cette façon bizarre, d’enseigner par défaut la primauté d’un système, trouve ses supporters dans la presse. Les journalistes sont formatés et préparés de la même manière pour une « ligne » éditoriale qui reflète la pensée des propriétaires.
Ce serait hors du cadre d’une brève chronique que de définir ce qui différencie les orthodoxes et les hétérodoxes en matière économique. Cela fait partie d’un débat très animé en France. Vu le lestage au plomb des universités belges, le débat n’arrivera pas jusqu’à l’ULB..
Les orthodoxes sont l’émanation de la pensée officielle et politique. Il est hors de question de s’intéresser, même de loin, aux alternatives nombreuses et originales.
Nous mourrons donc tous de la compétition, de la surenchère, de la surexploitation des individus et des sols au nom de l’orthodoxie, amen !
Tout cela évidement en parallèle à la politique et l’explication journalistique. La presse belge a presque entièrement consacré la semaine passée aux vacances de carnaval !
La mort du pluralisme en économie n’est donc pas une simple vue de l’esprit.
Nos universités ont véritablement démissionné. Leur savoir n’est plus encyclopédique.
Le délitement de l’enseignement déteint sur l’information économique, c’est ainsi que les plateaux de télé regorgent d’économistes orthodoxes, de préférence issus des banques. On rencontre toujours les mêmes sur les plateaux télé, avec la même vision. Quand on invite un hétérodoxe, c’est pour se moquer en confortant les orthodoxes dans leurs arguments. Et de fait, il y a tellement de précautions à prendre pour amener le public non averti dans la simple logique, que l’hétérodoxe a épuisé son temps de parole, alors qu’il n’a même pas abordé le fond du sujet, devant la meute des bien pensants.

1aniston2.jpg

Les orthodoxes se sentent en sécurité, protégés par l’environnement dans ses trois composantes : patrons, personnels politiques et journalistes d’information économique. Que voulez-vous qu’il leur arrive ? Lorsqu’une prévision économique est infirmée par les faits, on trouve toujours un économiste ou un journaliste pour expliquer que la réalité, capricieuse, n’était pas digne du pronostic scientifique. C’est Alain Minc et Jacques Attali qui ont raison contre les faits. Ils se sont trompés sur toute la ligne à la crise de 2008. Ils n’ont rien vu venir, qu’à cela ne tienne, leur titre universitaire suffit à nous faire des prévisions pour la sortie de crise qui s’avérera sans doute tout aussi fausse, mais qui sera reprise par toute la presse.
La faillite des économistes orthodoxes, ne remet nullement en cause l’importance accordée à leurs avis et à leurs partis-pris, même si des observateurs protestent pour que l’économie soit placée au service de la société et non l’inverse.
En Occident, l’économie occupe une toute première place. C’est la théorie orthodoxe qui a la plus grande influence sur la puissance publique, dépassant de loin, le verdict des urnes, au mépris de toute démocratie. Les économistes ont dressé autour de leur discipline un mur infranchissable. Ils se sont infiltrés partout et ils maîtrisent, tout par la puissance financière qui les protège et les rémunère. Pourtant, par toutes ses composantes, l’orthodoxie est vide de sens. Ses analyses sont fausses. Les fondements mêmes de ces analyses devraient être remis en cause, par l’absurdité de leurs conséquences énoncées plus haut dont la pire est la nécessité de la croissance constante de l’économie pour stabiliser le chômage à un taux raisonnable, tandis qu’on épuise la terre, et que les travailleurs sont livrés à une stupide concurrence.
Une dernière remarque qui montre la duplicité des utilisateurs du système. Le FMI défend l’austérité à l’échelle de la planète. C’est là l’essentiel de sa politique. Depuis quatre ans, les dépenses salariales de cette organisation ont augmenté de 75 % !
Voilà qui fera rêver l’équipe gouvernementale autour de Charles Michel et tous ceux en général qui font faire ceinture aux autres, tandis que la leur pète de santé.

23 février 2015

Un dimanche de somnolence.

Les classements des blogs par influence, catégorie d’âge, personnalité, je m’en suis toujours fichu comme de l’an quarante. Il paraît que mon cas n’est pas commun. Ceux qui écrivent plus ou moins régulièrement sont des commerçants ou des politiques. Ils cernent leur clientèle, voient ce qui fonctionne, bref, s’inquiètent de leur classement, chouchoutent les lecteurs et compulsent le compteur du site, dans l’angoisse du mauvais chiffre.
Je pensais à tout ça, l’œil dans le vague de l’ennui d’un dimanche midi, la télé ouverte sur Controverse, un peu comme on regarde tomber l’eau d’un robinet. Goblet, face à un type bien mis et briqué comme le pont d’un navire, Hamal je crois, le dispute sur l’index des loyers.
Puis, plus rien. Je sombre d’un sommeil profond.
« Venir » à la télé est un événement, moins cependant pour les cabots appelés à témoigner, les blasés, les faux négligents, les guindés, les sûr d’eux et les balbutiants. Dixit Blaise Pascal : l’amour n’a pas d’âge, il est toujours naissant.
Je voyais ce petit monde d’importants et d’anonymes, rentrer à la maison, se débarrasser de l’armure sociale… Domino dire à Pierre en descendant de dix centimètres de ses chaussures : « Faudra trouver un truc pour les faire parler chacun leur tour. Comment le dresseur de perroquets d’un cirque arrive à ça ? », et les invités, sauf les blasés, « Comment j’étais ? », à bobonne, aussitôt rentrés chez eux.
Pour en revenir à Blaise, en pleine catharsis, avec son « amour n’a pas d’âge, il est toujours naissant... comment les invités de Domino se fichent de l’amour de Pascal (pas de Vrebos, l’autre) et de sa catharsis !
Je me réveille en sursaut. Dominique s’attaque au racisme ordinaire. « Je suis Juif, dois-je partir ? ». Quelle question ! Mais on est libre de faire ce que l’on veut.

1jaboetr.jpg

Trois paumés à Verviers et un truand à Bruxelles et tout le monde s’en irait, pour ces voyous, à cause d’une télé alarmiste qui ferait mieux de s’intéresser entre un départ en vacances et un retour des vacances, au million de pauvres que compte la Belgique ! Ce qu’on pourrait faire pour eux et que Michel ne fera pas ! Les voilà bien ceux qui devraient partir et qui ne le peuvent pas, cloués sur les lieux de leur misère de ce foutu pays où ils n’ont plus qu’à crever!
Le choix amoureux. C’est le sujet, le solipsisme parfait ! C’est Lacan qui doit avoir dit quelque part « quand on aime, il ne s’agit pas de sexe ». Avec Lacan, c’est pratique, quand on ne se souvient plus, on dit : c’est Lacan ! Tout le monde est d’accord.
L’illustre psychiatre devait avoir un âge avancé (il est mort à quatre-vingts ans). L’anatomie et la physiologie de la réponse humaine aux stimuli sexuels ont été étudiées en détail.
Les « clients » de Domino le savent bien eux, interviewés, diserts, revendicatifs et coupant les autres que les signes du choix de la ou du partenaire sont physiques, contrairement aux deux rigolos : Blaise avec son amour qui n’a pas d’âge et Jacques qui n’y voit pas de sexe (80 ans), on ne part pas facilement.
Dois-je partir ? Mais c’est toute la question de la sexualité que Domino pose là !
Et l’érection des mamelons, les rougeurs vaso-congestives, la myotomie (tension musculaire), l’hyperventilation, la tachycardie (100 à 175), les réactions de transpiration, l’érection du pénis (tumescence), la lubrification vaginale, et je ne vous dis pas l’état des glandes de Bartholin et celle de Cowper, ce sont des signes quand même, pour savoir si on part ou pas !
Tout le matériel devant nous, à la télé, en état de repos évidemment, très éloignés du coïtus interruptus de l’employé de bureau. Vous n’entendez pas, tout de même, l’invité troublé, dire : « Excusez moi, Madame Demoulin mais j’ai mes glandes Bartholin qui plaident en faveur du départ ».
J’occupe un endroit stratégique depuis mon fauteuil, l’écran de biais, la zapette entre un pot de crayons-stylos et une lampe cambodgienne, les pieds sur un tabouret.
Ils en sont à la fin. Elle se tourne vers nous pour nous renvoyer à la Pub avant le journal.
Je tends l’oreille à la conclusion. Qu’elle me fasse la charité de me dire ce que j‘ai raté !
La Belgique en cendre, le pavé aux islamistes, Charles Michel hospitalisé, enfin quelques bribes pour me mettre sur la voie, histoire de comprendre que je n’ai rien perdu ? Mais non, pas un indice !... À part les départs pour chez Bibi, ils n’ont pas osé faire le reste sur les congés du carnaval ?
C’est incompréhensible.
Je suis victime du paradoxe de Russel. Je commence par quelque chose de si simple que ce n’est pas la peine d’en parler et je termine par quelque chose de si paradoxal que personne ne le croira.
Ah ! ces dimanches avec Dominique ! On dit chaque fois qu’il faut se débarrasser de l’addiction, comme l’amour, on y revient quand même !
Entre deux assoupissements, j’ai cru savoir qu’on discutait d’informatique à Mise au point (RTBF). Je me demande si j’étais bien sur RTL-TVi ?
C’est décidé, pour ma part, je reste.

22 février 2015

Un chantier à Liège ?

On en serait réjoui, car les grands travaux, comme à Mons ou ailleurs, c’est toujours bon à prendre. Hélas ! la gare Calatrava, c’était le maximum. De fortes chances, pour que la désolation autour le reste un certain temps !
Mais non, un chantier aura bien lieu, celui de la parlotte au PS à la pêche aux bonnes idées.
Le président Di Rupo essuie les mauvais vents de la perte de prestige (le tout Mons lui fait du tort), la disparition des affiliations (pas de nouveaux inscrits malgré la cure d’opposition à un gouvernement exécrable) et la perte de sens d’un parti qui passe du socialisme au libéralisme, sans Congrès ni changement des statuts (Charte de Quaregnon où es-tu ?).
Pour se rabibocher et renouer avec le succès (difficile quand on voit où en est le PS en France), les deux têtes de gondole Di Rupo et Onkelinx font la promo en ce moment d’un « Chantier des idées » qui devrait s’ouvrir à Liège le 22 mars prochain.
Pourquoi Liège, alors que Monsieur de Mons et la dame bruxelloise ont démontré combien Liège les insupportait, l’un par son égocentrisme hennuyer, l’autre par sa fuite dans la capitale pour un destin national ?
La réponse est simple : on n’installe pas un symposium du mécontentement général dans des centres d’avenir. On vide ça dans les dépotoirs des zones sinistrées.
En l’occurrence, Liège, c’est l’idéal.
Si le mauvais esprit finit par l’emporter, on en imputera la faute à ces gens impossibles qui croient encore que Liège est une principauté. Si, contre toute attente, on a des idées intéressantes, on essayera de les « belgiciser » à 50/50 Bruxelles-Borinage.
La Fédération liégeoise est archi recuite par des vieux briscards qui en sont restés à l’assassinat d’André Cools et qui, depuis, n’ont plus jamais émis une idée progressiste.
La Ville, pourtant bastion socialiste, c’est la caverne d’Ali Gaga, propriété d’un Demeyer qui regarde passer les trains de son pré carré, sans jamais en prendre aucun.
Le risque, ce n’est pas les dépassements des jeunes, les cris, les chants et de la vie, c’est l’endormissement général aux discours et l’extase obligée devant le génie du chef, tout au moins au passage de son passé glorieux de chef du gouvernement. Pas de risque qu’une planche d’Arne Quinze vienne lui écraser les orteils.
Quelle idée aussi d’appeler tout ce qui pourrait réveiller la douce somnolence de la socio-libérale compagnie, un « chantier » !

1cong1.jpg

Comme si, parmi les honorables, il y avait eu des carrières mixtes en salopette avec casque de chantier, le matin et costume trois pièces, l’après-midi à la Chambre ! Sauf aux inaugurations et visite d’atelier, on n’a jamais vu personne au PS à la truelle, que celle en argent massif, du mortier inaugural d’honneur.
Il y a fort à parier qu’on y parlera de choses non vécues et à cent lieues de la réalité.
Si c’est cela qui va servir à redynamiser le PS et l’aider à trouver sa place dans l’opposition fédérale, foi de Marcourt, ça risque la débandade. Et il s’y connaît, le bougre !
Laurette est comme Nathalie Baye, elle est sur le retour et n’attend plus qu’un César de remerciement pour sa carrière. C’est ce qui lui fait dire « c’est Elio qui va lancer le chantier. Il va de nouveau être au cœur de tout. Il fallait juste lui laisser un peu de temps. »
Pourquoi ne pas faire la « réunion éblouissante » à Mons, justement le cœur de tout (1) ! L’aire d’autoroute de Spy ne serait pas mal non plus. Parce que si on décompte du chantier tout le personnel élu, les employés et cadres de la Mutu et de la FGTB, il n’y aura pas dix pauvres types de base en règle de cotisation au fond de la salle. Et c’est justement eux qu’on devrait entendre, plutôt que les culs bénis des chaises numérotées aux trois premiers rangs. Alors, autant faire l’impasse du palais des Congrès.
Déjà on devine la tournure que prendra la réunion de durcissement des mous : une salve nourrie et ininterrompue de reproches au gouvernement Charles Michel.
Le principal reproche, on n’en touchera pas un mot. C’est celui d’avoir évincé les socialistes du gouvernement et coupé ainsi le robinet des planques aux militants méritants. D’autant, que comme Aznavour, Monsieur de Mons s’y voyait déjà.
Parlons-en, justement, de la législature précédente.
Législature où s’est confirmée la véritable fascination du PS pour le monde libéral, par l’approfondissement des assises de la social-démocratie. Premier ministre en seconde législature, Di Rupo, aurait fait perdre la moitié des adhérents au PS. Il n’en fera perdre qu’un quart, grâce à la cure d’opposition. Et ça, c’est la seule bonne nouvelle.
----
1. Appeler Di Rupo, Monsieur Cœur-de-Tout, ne serait pas mal.

21 février 2015

Peut-on aimer Charles ?

Un jeune auteur a dit un jour « j’ai voulu prendre le pseudonyme de Gustave Flaubert. L’éditeur m’a dit que c’était déjà pris. ». L’inculture a gagné les élites… à dire vrai, on s’aperçoit maintenant qu’elles en manquaient.
D’où vient alors l’admiration imbécile des foules qui croient manquer de culture, à ceux qui n’en ont pas ?
C’est fou le nombre d’incultes qui smartphonisent des choses les plus banales à des interlocuteurs, par satellite interposé. L’esprit scientifique est une forme d’intelligence qui laisse à la machine le soin de faire pratiquement tout pour que l’utilisateur le paraisse.
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls, moi le premier, je manque cruellement de culture.
Confronté à une conversation avec des voisins de fauteuil, je n’ai rien compris au suicide d’Ayem et au xanax d’Énora Malagré. Il doit y avoir chez moi un blocage qui m’exclut de la pensée contemporaine.
N’étant pas « moderne », ma position est donc sujette à caution.
Par exemple, quelqu’un qui prive une mère de famille de la possibilité de soigner son enfant, pour moi, c’est un voyou. Eh bien non !... je me trompais. En Belgique, c’est un premier ministre.
C’est encore ce monsieur qui prétend que son système qui consiste à ne pas avoir besoin des autres, est le meilleur ; alors que lui a besoin de tout le monde pour arrondir ses fins des mois !
Pour avoir de telles pensées, je dois être un jaloux obsessionnel !
Parce que ce chauve à lunette, d’abord souriant et sympathique ne m’a rien fait, si ce n’est me prendre plus de la moitié de ce que je gagne. Ce qui est normal, car avec son physique, il doit avoir de gros besoins compensatoires.
En plus d’être jaloux, je m’en prends aux disgrâces de celui qui se dévoue pour tenir le château de cartes debout ! Pour un peu, j’injurierais les invalides, sous le prétexte qu’ils le sont !
Il est vrai que les journaux ont dit de lui que c’était un kamikaze. Puis, ils se sont ravisés, mué en constructeur du pays à la suédoise, un IKEA belge. Ce doit être un compliment.
Comme je suis jaloux et envieux, je pense être aussi rétrograde. Raison pour laquelle je me suis tenu à la première version des journaux : kamikaze ! Cela avec une forte dose de parti pris, puisque je ne retiens que les actes odieux qu’il perpètre avec le sourire d’excuse qui lui va si bien.
De vous à moi, exécutif et opposition, Charles Michel et Élio Di Rupo forment un couple. Ils ne font qu’un. Le tout, c’est de savoir lequel ? Dans le social-libéral, on ne voit plus que le libéral.

1mqjj.jpg

En plus d’être envieux, jaloux, menteur, je me demande pourquoi l’amour de la patrie ne me tente pas ? J’ai tous les défauts, pourquoi pas celui-là ?
Je devrais aimer le premier ministre, puisqu’il représente mon pays !
Là encore, c’est l’échec.
Décidément, Charles n'est pas ma tasse de thé. Je ne le désire pas. Il est vrai qu’il ne fait rien pour me faire plaisir. Certes, je n’ai pas voté pour lui. J’aurais dû le faire. Au moins j’aurais eu une bonne raison de lui en vouloir d’avoir gâché mon vote.
Il sortirait de sa grosse voiture blindée sur l’aire de repos de Spy, il aurait beau tortiller des fesses devant des touristes hollandais parmi lesquels je me serais glissé, que, franchement, il ne me viendrait pas à l’idée de le suivre aux toilettes. Mieux, s’il m’y faisait des avances, moi qui n’aime pas la justice, j’aurais une raison de porter plainte pour outrage à la gauche !
À travers Diotime, Platon juge nécessaire les relations physiques. Je suis d’accord avec lui. Mais à comparer Charles Michel à Platon, c’est une autre affaire. Le philosophe a l’avantage qu’aucun de mes contemporains l’ait jamais vu, tandis que l’autre…

20 février 2015

Pudibond / pudicon.

Comment se faire une opinion pour lutter contre des idées que vous ne partagez pas, si on vous empêche de les connaître ? Que d’autorité quelqu’un vous dise qu’elles ne vous conviennent pas, est largement insuffisant.
Mein Kampf de feu Adolphe, des livres racistes de certains auteurs, dont le plus connu est Louis Ferdinand Céline, dans des publications vendues seulement sous le boisseau et qu’un citoyen ordinaire ne peut se procurer, discuter pour ou contre de ce qu’on connaît par ouï-dire, cela paraît difficile. Le boycott du spectacle de Dieudonné, le faut-il ou ne le faut-il pas ?
Si c’est pour affirmer que puisqu’on l’interdit, c’est peut-être parce qu’ils véhiculent des choses nuisibles. Oui, mais lesquelles ? Etc. Etc.
De dernière minute, c’est le compte-rendu d’audience du procès du Carlton de Lille qui fait problème.
On vous dit « Ne lisez pas, n’écoutez pas, ce sont des textes et des paroles ordurières. Faites confiance aux autorités dirigées par plus au courant que vous. »
Justement, la plupart des gens n’ont plus confiance dans l’appréciation des élites. Tout lecteur doté de facultés critiques a quand même le droit de se faire une opinion sur pièce.
Le procès du Carlton est édifiant à ce titre.
« Nos élites estiment qu’on en a fait trop, que les déballages sont indécents, que la justice ne s’en trouve pas grandie de n’avoir pas prononcé le huis-clos ».
C’est à nouveau le complexe de Mein Kampf qui revient.
Un autre argument serait de nature à protéger l’intimité des prévenus.
« Et si tout se terminait par un non-lieu ? » (hypothèse aujourd’hui quasi certaine pour DSK)
« Aimeriez-vous que l'on jetât en pâture vos comportements et vos préférences dans un procès duquel vous sortiriez innocent ? »

1wpuds.jpg

Ainsi, pour toutes ces raisons discutables, on passerait à côté d’une approche philosophique et morale d’un membre important de la jet society, un ex probable président de la république, ex cador du FMI, grand économiste dont une de ses sociétés est en faillite frauduleuse, notable défrayant la chronique en d’autres lieux et sur d’autres scènes « de crime », en usant et abusant de femmes fragiles, les prostituées le sont toutes, d’un socialiste dédaignant à ce point le petit personnel, qu’il a abusé d’une femme de chambre du Sofitel de NY, pourri la vie d’une secrétaire du FMI et traumatisé une journaliste qui n’a dû qu’à la fuite, d’éviter un « droit de cuissage ». DSK se tirant de tout par des pirouettes et l’argent d’Anne Sinclair, par son cynisme et une belle connaissance d’une justice, qui ne peut condamner sans preuve que par des aveux qu’un roué comme lui n’est pas près d’avoir
Si le public avait ignoré cela, comment prendrait-il conscience que la justice offre toujours aux riches les moyens de s’en sortir, qu’un personnage important peut très bien n’être qu’un voyou de bas étage et que le seul vrai garant des mœurs de l’État ne se retrouve que dans le peuple, pourtant tellement dénigré et humilié ?
Comment comprendre des réalités qu'on ne nomme qu’à mots couverts, avec des expressions et des manières d’initiés ?
Il est logique qu'un prévenu fasse tout pour passer à travers les mailles du filet. Il est quand même bizarre que ce soient les magistrats qui ne nomment pas les choses en parlant «d'actes contre-nature» pour une sodomie que la partenaire d’un soir ne voulait pas, puis de s’embrouiller dans des détails « scabreux » que l’homme de loi répugnait de mentionner.
Cette pudibonderie du magistrat a fini par déteindre sur les témoins qui ne pouvaient pas aller plus loin que le juge.
Nul n’ignorait et surtout pas DSK que le « matériel » était des prostituées payées pour la partouze. Il ne sera pas condamné pour proxénétisme parce qu’officiellement, il l’ignorait et que personne ne lui a fait avouer le contraire.
Dans le fond, je m’en fous que DSK soit un queutard invétéré, qu’il soit le roi du business ou fauché de première, que l’économiste de mes deux a mal géré son entreprise, qu’il ait besogné ferme des « pétasses » et défoncé la rondelle à Sinclair ou à des putes, du moment qu’elles étaient consentantes, goulues et volontaires.
Qu’il l’ait fait dans pas mal d’occasions en brutalisant et forçant ses partenaires occasionnelles, tout en rudesses et imprécations, imprécateur sadien probablement sa recette pour faire dresser la tête à « Francis », ça relève des Assises et éventuellement de l’asile psychiatrique. Ça s’appelle un viol.
Voilà pourquoi, la correctionnelle, c’est bonard pour sa grandeur. Quoique personne ne le lui conseille, il pourrait à la rigueur redevenir socialiste militant, dès sa relaxe.
Justice immanente, il peut se représenter, il ne sera pas élu.
S’il y a quand même une justice, elle ne se trouve pas dans les prétoires.

19 février 2015

Le poulpe.

Comparer ce que disent nos hommes politiques pour se faire élire, avec ce qu’ils réalisent lorsqu’ils sont élus, est un programme éducatif bien révélateur.
Programme incohérent, trompeur, fourre-tout ? Non : adapté aux circonstances, sans force directrice personnelle, ondulant et mou pouvant s’adapter à toutes les surfaces, tel le promeneur de Jean-Jean Jacques Rousseau, « Aperçois-je un bois touffu, je vais sous son ombre, une rivière, je la côtoie… ».
Probablement nazis à toutes les guerres, l’Adolphe actuel, c’est le CAC 40 et le PIB.
Exprimé de la sorte, nous sommes mal partis. Une autre définition : ce sont des menteurs pathétiques. Ils ne crédibilisent pas leur souci d’occuper au mieux leurs fonctions. Ils mettent en danger la démocratie.
Et ils ne peuvent faire autrement les pauvres bougres, puisqu’ils n’ont aucune influence sur les Affaires au niveau mondial. Alors, ils cachent leur infirmité sous des « attitudes » énergiques : Mussolini au balcon du Quirinal haranguant la foule, se grandissant sur la pointe des souliers à chaque coup de gueule, attendant l’effet les poings sur les hanches…
Ils mettent en danger la démocratie parce qu’ils « s’adaptent aux circonstances ». Ce n’est pas un défaut en soi, au contraire, ce serait faire preuve d’intelligence ! Mais en s’adaptant aux circonstances, ce sont ceux qui construisent les circonstances qui sont en réalité nos maîtres et les leurs. Eux, s’ils s’avèrent qu’ils ont perdu le cap, perdent l’estime des électeurs. Alors, ils font semblant de tenir la barre avec fermeté.
Ce délitement des idéaux vient de ce qui fait l’admiration à l’extérieur du Royaume et qu’on appelle ici « le compromis à la Belge ».
Qu’est-ce qu’un compromis à la Belge ?
C’est un accord entre des partis au pouvoir qui forment un gouvernement dont personne n’est en capacité de réaliser son programme.
Ils se sont adaptés aux circonstances.
C’est-à-dire qu’ils ont conclu un accord de cinq ans sur un programme inexistant, donc adapté aux circonstances.

1mmco.jpg

Prenons l’exemple de Charles Michel, libéral de tradition, comme l’ensemble du MR avec un programme non démuni de la pensée, qu’un employé, c’est aussi un consommateur.
Michel, keynésien comme son papa, adapté aux circonstances, est une sorte de serviteur inconditionnel d’un Big Brother hybride (tête américaine et corps européen), ratant complètement la mission du libéralisme : arriver à diriger les forces économiques dans l'intérêt de la justice et de la stabilité sociale. Dans ces discours préélectoraux on sent qu’il a lu Keynes et veut l’adapter au cas belge.
C’est un peu le sens que le couple père et fils donnait aux mascarades des Premiers Mai à Jodoigne dans les années 2005-10.
Or, s’adaptant aux circonstances, la situation mondiale d’une part, et furieusement droitière de la N-VA, d’autre part, le voici passé à l’anti-Keynes : Friedman !
Ce changement n’est pas « pensé » par l’homme. C’est un avocat adaptable et prêt à plaider n’importe quoi, en faisant montre de la souplesse des gens qui n’ont aucune colonne vertébrale.
Comme Di Rupo, c’est un poulpe !
C’est du pur Milton Friedman.
Il prend une mesure pour 2016, à propos de l’index, sans savoir de ce que sera la situation économique à cette date ! Plus fort qu’Alain Minc !...
Il est possible que Michel évolue encore, non pas en fonction de ce qu’il conviendrait de faire au mieux pour convenir aux populations, mais de ce qu’il y a lieu de faire pour se comporter en partisan de l’économie libre de toute emprise extérieure, laissant entre eux les banques, les industriels et les héritiers d’empires financiers, décidés ce qui leur est bon.
C’est un appel du pied aux investisseurs sauvages qui vont là où il leur semble que l’investissement se fera dans de meilleures conditions grâce aux bas salaires et à l’absence de lois sociales. Alors, Michel dérégule tant qu’il le peut.
Avec l'introduction du taux de chômage naturellement élevé, du dégraissement des fonctionnaires, des suppressions d’allocations de chômage, d’une volonté de privatiser les pensions, la poste et les chemins de fer, le tout masqué par une soi-disant chasse aux terroristes, il oublie l’autre chasse, celle des grands fraudeurs fiscaux. Michel à cinq ans devant lui, avant que De Wever ne réclame l’autonomie de la Flandre à la législature suivante.
C’est du libéralisme pur adapté aux circonstances.
Les idées de Friedman se diffusèrent largement et influencent encore les mouvements conservateurs et libertariens américains. Ses idées ont inspiré les politiques économiques de nombreux gouvernements : Ronald Reagan, Margaret Thatcher, Augusto Pinochet, sont passés par là.
C’est au tour de Charles Michel au nom d’une adaptation aux circonstances, d’y aller à fond.
Vraiment, il y a quelque chose du poulpe, dans cet homme là.

18 février 2015

Crimes et religion.

Malgré la connotation religieuse des crimes et des attentats en Europe, spontanément et sans qu’il y ait concertation, le pouvoir et les médias se sont bien gardés d’impliquer le retour en force du religieux, dans les responsabilités.
Cela fait penser à une ancienne histoire judicaire, celle du curé d’Uruffe, un double crime perpétré par un prêtre catholique : Guy Desnoyers. Des crimes épouvantables lui avaient été imputés sur ses aveux. La responsabilité morale de l’église, de même que l’environnement bourgeois et calotin ne furent même pas évoqués. En 2015, nous sommes dans la version musulmane du curé d’Uruffe. Les immatures abattus par la police n’auraient rien à voir avec la religion ! À qui faire croire cela ?
C’est un choix de se mettre la tête dans le sable. C’est un devoir que d’en parler, au nom de la laïcité menacée. Un nouveau sujet de divorce entre le pouvoir et les électeurs est en contentieux. Dans la population, les discussions vont bon train.
Ne pas parler d’un incendie n’a jamais réussi à l’éteindre.
Charles Michel et les journaux font même mieux ! Il n’y a pas plus prévenant pour les chefs religieux et leurs ouailles, décrétés « bons » musulmans.
Intégrés dans la sphère d’influence de l’État, du rabbin au prêtre, en passant par l’imam, leur message est bien rôdé : ils réprouvent les violences, la religion, n’est qu’amour et gentillesse !
Depuis l’implantation de la religion islamique en Europe, grâce à une forte immigration de pratiquants de cette religion, le discours laïc a singulièrement fléchi par rapport à celui qu’on tenait avant les années 1980.
Agnostiques, athées ne constituaient qu’une partie des sceptiques. Le plus gros de la laïcité se recrutait chez les indifférents qui ne se questionnaient plus pour savoir ce qu’ils étaient, tant la question des religions était dépassée.
Largement majoritaires, les laïcs voisinaient avec des croyants pacifiquement. Même si les statistiques se gonflaient toujours du nombre de non-pratiquants, considérés comme chrétiens.
Dieu était mort et enterré, pour la plupart des citoyens. Le monde était entré dans une ère post-religieuse. Un âge heureux ouvrait la science aux gens sérieux. On se croyait sorti de la religion et il ne convenait plus que des adultes racontassent des sornettes aux enfants du XXIme siècle.
C’était sans compter sur l’afflux de gens possédant une autre croyance, celle d’un dieu plus tardif, donc mal dégrossi, bien implanté dans les contrées natales de ces nouveaux Européens.
Ce basculement de l’insouciance à la croyance coïncide avec la révolution iranienne en 1979 et la percée des islamistes en Egypte et en Algérie, alors qu’en Europe Jean-Paul II devenait pape en 1978, redonnant du souffle à un catholicisme militant et qu’en Israël la religion prenait une dimension patriotique de plus en plus grande face aux périls extérieurs.

1alost.jpg

Est-ce le personnel politique qui s’est diversifié grâce à ces nouveaux Belges, et les partis, dans un souci de gains électoraux, ont-ils privilégié la culture et la religion des pays d’origine, avec l’aide d’internationalistes convaincus d’une assimilation, comme l’avaient bien vécue les Polonais et les Italiens ? L’assimilation n’a pas eu lieu, avec les pratiquants de la religion islamique. Elle s’est implantée et avec elle le folklore des traditions avec burqa, tchador et abaya, dans des accoutrements et des pratiques moyenâgeuses.
C’est que les conditions d’assimilation ne sont plus les mêmes à cause essentiellement de la crise économique du système capitaliste à bout de souffle. Enfin, des antagonismes internes de cette religion, depuis les pays d’origines, chiites contre sunnites, soufismes, wahhabisme, etc. empoisonnèrent les relations des immigrés entre eux, faisant de nos banlieues les tribunes de leurs différends.
L’islam religieux a une démarche négative face à la «modernité» occidentale. Cela donne des réactions pathologiques agressives et une absence de dialogue. Les communautés se replient sur elles-mêmes d’où les dérives violentes et la peur qui s’installe.
Les progrès du salafisme sont loin de rassurer. L’Islam ne contrôle pas les dérives sectaires et violentes. Cette guerre interne de l’Islam est rejetée par l’opinion occidentale. Depuis les attentats, elle n’a fait que se renforcer.
En n’impliquant pas directement les religions dans les violences, le pouvoir politique perd le moyen de clarifier les choses. Les responsabilités sont portées au compte des maffieux et des assassins, comme s’ils n’avaient rien à voir avec les religions.
Dans la lâcheté ambiante, bientôt les libéraux mettront les fautes des suppôts de Daech sur le compte de la laïcité, pas assez ouverte à la déréliction des croyants. Ils touchent déjà à la liberté d’expression par des mesures sécuritaires. Ils sont allés jusqu’à interdire certains chars du Carnaval, d’où le clin d’œil au carnaval d’Alost qui a passé outre. (voir la photo ci-dessus)

17 février 2015

Démonologie.

L’état de tension est tel aujourd’hui, qu’un attentat terroriste dans un des pays de l’Union européenne est immédiatement ressenti en Belgique, comme s’il avait été perpétré sur le territoire national.
C’est même devenu une des rares occasions de se sentir européen, comme si nous n’étions capables de nous réunir que dans l’extrême nécessité.
Il y a bien ce réflexe de peur qui rassemble les peureux. Il y a aussi convergence sur la désignation de l’ennemi : l’extrémisme musulman. Dire que les religions ont de tout temps fichu la discorde et engendré des crimes est un truisme. Malheureusement, on est loin officiellement de prendre en compte l’Histoire pour renforcer les règles de la laïcité.
Ce sont précisément les élites qui ont fixé les règles qui s’arrogent le droit de les transgresser.
Pour Daech, Al-Qaïda et quelques autres du genre, tout le monde est d’accord pour les désigner à la vindicte publique. La gêne et le flottement surviennent quand il s’agit de désigner les États et les riches particuliers sympathisants.
Sont au premier rang de l’ambigüité la Turquie, l’Arabie saoudite et les émirats.
Mais, il y a aussi une certaine responsabilité européenne qui trouve sa source dans la déception actuelle d’une immigration musulmane. Notre société promettait la prospérité et un avenir pour tous. Elle n’apporte que chômage et misère.

2lofr.jpg

C’est ainsi que se trouvent piégés ceux qui croyaient au capitalisme triomphant et qui sombrent dans la délinquance, la prison et, parfois, l’endoctrinement entre les quatre murs par des intégristes qui s’improvisent prophètes. Un peu comme les gueux suivaient les chevaliers dans les guerres de croisade et que nos prêtres recrutaient avec des mots ronflants et des promesses de richesse, eux qui savaient à peine lire et écrire et qui croyaient naïvement à l’honnêteté des élites.
Que ce soit à la suite du laxisme général à l’égard des croyants ou de l’aveuglement des classes supérieures, plus les États d’Europe s’aplatissent, plus les croyants se désintéressent de leurs marginaux ralliés à la cause des nouveaux émirats.
L’effondrement spectaculaire du système économique fait des ravages dans l’UE, sans que les dirigeants s’inquiètent des violences produites par l’économie libérale à son déclin, qui nourrit aussi Daech et consort, par le recrutement d’une jeunesse déboussolée.
L’immigration partage avec les ouvriers et les employés de base le triste privilège de payer par des restrictions, des bas salaires et une ségrégation à l’embauche, la crise, pur produit d’un système libéral de caste.
Les dégâts de cette politique à la démocratie sont incalculables.
On l’a encore constaté aux débats dominicaux de ce dimanche. Les Belges sont au courant qu’une catégorie de citoyens n’est pas concernée par le devoir fiscal. Les révélations des frasques des banques ne produiront aucun effet et les milliards soustraits au fisc ne seront jamais récupérés. Par contre, le gouvernement Michel mettra toute son énergie à « contrôler » les chômeurs et les handicapés, sur le temps que déjà, avec la complicité des lois Di Rupo, nombre d’entre ces mlheureux se retrouveront exclus et ne tireront qu’un maigre réconfort des CPAS.
Il existe un problème culturel des dirigeants qui ne voient pas que les attentats, s’ils sont le résultat d’un bourrage de crâne criminel, n’en sont pas moins causés indirectement par l’échec du système capitaliste.
La Belgique est une bonne mère avec ses fraudeurs parce qu’ils sont riches. Ils s’en tirent tous à bon compte et à merveille. Pour les autres, espérons que ceux qui choisissent la kalachnikov comme le remède à leur mal de vivre soient à jamais une infime minorité.
Nous avons tous intérêt à faire en sorte que le débat ait lieu de façon sereine et pacifique. Je suis convaincu que les grands changements économiques passent par l’éducation et l’instruction des masses. C’est un travail énorme que les syndicats ne font plus.
Les dirigeants actuels ne nous conviennent pas. Chassons-les par les urnes si nous pouvons, par les grèves s’il n’y a pas moyen de faire autrement.
Méfions-nous à l’instant où ils sentiront que le pouvoir leur échappe, qu'ils ne deviennent hargneux et aussi dangereux que les intégristes qu’ils pourchassent.
Une image d’Épinal, c’est le carré de la troupe autour du chef et du drapeau. C’est à cela que la propagande d’État de tous les partis de pouvoir nous pousse. Ce n’est qu’instruite et éduquée que la troupe se rebiffera, quand elle se rendra à l’évidence que le chef vaut à peine mieux, que celui qu’il combat… enfin combattre, le peuple est toujours seul en première ligne.

16 février 2015

Liberté d’expression et laïcité.

Après l’émotion du massacre du 7 janvier, beaucoup de citoyens ont montré leur solidarité aux victimes, plus par un ralliement à la liberté d’expression, plutôt que par la conviction d’adhérer aux idées de Charlie Hebdo, cependant, une d’entre elles devrait être unanimement défendue : celle de la laïcité.
Certes, nous étions tous Charlie et, bien entendu, ceux qui ne l’étaient pas, avaient aussi le droit de le dire. Mais, la laïcité et le droit à l’expression ne sont pas toujours défendus unilatéralement et dans tous les sens. Il y eut d’abord ceux qui évitèrent de répondre oui et enfin les autres qui osèrent dire non. Ils furent regardés d’un drôle d’œil, sinon critiqués, parfois violemment. Inutile d’ajouter celle désormais qualifiée d’apologie du meurtre de Dieudonné « je suis Coulibaly » laissée à l’appréciation de la justice.
La liberté d’expression devient dans le cas de Charlie Hebdo « l’injonction » d’être Charlie.
Je suis très à l’aise pour écrire « je suis Charlie », d’autant que le blasphème pour lequel des cinglés ont mitraillé la rédaction du journal, je l’ai déjà sans doute employé quelque part dans mes chroniques. Pour être à 100 % en osmose, il aurait fallu que tout le public prenne à son compte le blasphème lui-même et aille jusqu’à le proférer.
Sans aller jusque là, il aurait quand même été souhaitable que l’on fît montre d’unanimité sur la question de la laïcité qui était une valeur de Charlie-Hebdo que l’on a tendance à oublier.
Après le 7 janvier tragique, on a escamoté la laïcité dans l’horreur du forfait. On ne l’a pas vue assez souvent associées à la liberté d’expression. Comme si l’horreur d’un crime réconciliait le mystique et le mécréant, l’athée et le cagot, l’esprit des lumières et le soufisme, Luther avec Léon X, tous subitement acquis à la liberté d’expression, à condition de laisser la laïcité en retrait.
En Belgique comme en France, le combat actuel n’est pas la liberté d’expression (même mesurée), ni même la laïcité, en réalité on se bat contre le terrorisme exclusivement. Si bien que les valeurs avec lesquelles on a consolé les amis et parents de ceux qui sont morts à Charlie Hebdo, n’avaient plus qu’un lointain rapport avec l'une et l’autre.
Les mesures actuelles contre le terrorisme ne sont-elles pas des restrictions à la liberté d’expression ? Les grandes précautions de langage à l’égard de l’islamisme, les messages de « bonne volonté », ne sont-ils pas des petites lâchetés et des reculades sur les principes de la laïcité ?

1michmjamb.jpg

En réalité, à cause des lois visant l’apologie du terrorisme : des poivrots et des déficients mentaux (en France un déficient mental a écopé de six mois ferme pour s’être écrié « Ils ont tué Charlie, moi j’ai bien rigolé ! »), auront tout à redouter des interprétations de la justice et de la police sur la liberté d’expression.
Mine de rien, le citoyen paisible qui applaudit aux décisions de Charles Michel pour sa sécurité, devrait, au contraire, se dire qu’à défaut, on le prive tout doucement de la sienne.
Les médias applaudissent à la popularité des ministres qui prennent des mesures de fermeté. Comment voulez-vous qu’ils défendent la laïcité, après leurs séances de lèche aux musulmans, obnubilés par les dangers de l’amalgame !
Les Belges déjà champions depuis la guerre 40 de la dénonciation aux autorités sont doublement sollicités par le ministère des finances et par celui de l’intérieur. La dénonciation n’est pas un bon exercice aidant à la liberté d’expression et à la laïcité.
Depuis qu’à Villers-Cotterêts en France, un enfant de 9 ans a été faussement accusé par un camarade d’avoir crié : « Allah Akbar », nous attendons en Belgique une autre performance d’un enfant d’un âge inférieur sinon égal, dénoncé par son directeur d’école comme une action civique !
Et cela réjoui nos gazetiers ! Nos parlementaires ne s’effraient pas ! L’inénarrable Michel se frotte les mains !
Est-ce qu’on entre dans ce show pour lutter contre les djihadistes ou pour empêcher les gens de penser au chômage et à la vie sociale dégradée ?

15 février 2015

François Brabant assume.

Histoire secrète du PS liégeois. Cools, Mathot, Onkelinx, Daerden et les autres, par François Brabant, Editions Jourdan, 372 p.
Je l’écris tout de suite, je n’ai pas lu l’ouvrage, mais j’ai lu les commentaires que des confrères de l’auteur ont fait de ci, de là, à TV7, au Soir et au Vif-l’Express.
Les scoops dans « l’Histoire secrète », il n’y en a pas, les confrères se seraient précipités sur cette provende. L’histoire du PS liégeois est tellement connue, y compris dans ses recoins les plus maçonniques… Alors, qu’est-ce qui pourrait bien captiver le lecteur ?
Je n’y vois qu’un intérêt : celui de mettre en évidence le déclin de la section la plus importante du PS wallon, bien réel, augurant l’usure du socialisme de collaboration, afin d’en dresser un tableau pour ceux qui y croient encore, qu’ils se fassent une raison et votent enfin à gauche !
Le socialisme n’est plus qu’une variante gestionnaire à l’intérieur du capitalisme, reconnu comme seul modèle de la société industrielle.
Et ce phénomène encore mal défini, dont on redoute les effets dans les milieux de pouvoir, mérite qu’on s’y attarde. L’Histoire déclinée comme « secrète » est de bonne guerre pour appâter le badaud.
La mécanique du pouvoir, à Liège, n’est pas enrayée. La différence par rapport à 1991, date de l’assassinat de Cools, c’est l’absence dorénavant de grands formats. Il n’y a plus que des grandes gueules que personne ne connait. Résultat, ce beau monde a presque disparu du pouvoir central du PS, remplacé par les Borins.
La dernière pointure en vedette, n’est même pas le porte-parole du parti liégeois, c’est Marc Goblet propulsé à la place d’Anne Demelenne au secrétariat général de la FGTB. Et encore… ce type a blanchi sous le harnais. Il a usé ses fonds de culotte dans la salle d’attente du rez-de-chaussée de la section place Sainte-Véronique. C’est dire comme il est téléguidé.
Marc Goblet dit regretter "le centralisme technocratique du Boulevard de l'Empereur", décrypté cela veut dire qu’il déplore l’absolu effacement de la section liégeoise du PS dans les instances supérieures occupées par les créatures du Montois Di Rupo.
Les instances actuelles n’ont plus rien à voir avec le PS ancien. Ils ne brassent aucune idée nouvelle. Au reflux prochain, s’ils disparaissaient, à peine retiendrait-on leurs noms, puisque déjà on les ignore à l’heure présente.
Alors, le « thriller implacable » de François Brabant, avec un Marcourt trop longtemps sur les estrades pour trois fois rien, un Mabille qui se pointe, mais avec prudence et en assurant ses arrières, ce serait plutôt le supplément liégeois de la « Semaine de Suzette ».
Parce que le thriller pour captiver doit être celui que l’on découvre et dont l’issue tumultueuse est incertaine. Les bains de sang ont fait place aux cocottes en papier des ronds de cuir.
L’auteur n’a pas écrit un thriller, il a simplement rappelé que le temps d’André Cools, le plus scandaleux événement de l'histoire politique belge, l'affaire Agusta-Dassault, avec les bêtes de scène Mathot, Daerden, Van der Biest, Laurette Onkelinx, Coëme… c’est bien fini place Sainte-Véronique, même si les ambitions et les « attentats » à la Machiavel persistent, pour que l’ange gardien Demeyer ne se sente pas tout seul. C’est de l’opérette !...
Le livre a raté l’occasion de prévenir les lecteurs que, du temps de ces furieux grandioses, le PS avait déjà plié bagage et quitté le socialisme. Ces messieurs-dames essayaient les fauteuils de bureau de la social-démocratie, dans des costumes et des décors de la Belgique bourgeoise.

1liegseo.jpg

Dès 1970, on pouvait observer le lent délitement du socialisme ouvrier. Les défaites successives, la perte des journaux d’opinion, de l’Union Coopérative et la ferveur décroissante des Premiers Mai.
Le départ peu glorieux de Laurette Onkelinx pour une nouvelle carrière bruxelloise et celui de l’opposant éminent Didier Reynders pour Uccle est le dernier signal désignant le désert liégeois, pour ces deux avides des premières places et des gros plans télé.
Un dernier regard - pour rire - sur les éloges que l’on fait au livre de Brabant, lorsque le critique se laisse aller jusqu’à écrire « Enfin, que les appétits de pouvoir individuels n'éclipsent pas l'authenticité de l'idéal socialiste. Son livre l'illustre remarquablement. »
Alors là, c’est du délire « l’authenticité de l’idéal socialiste » ! Tout beau, il faudrait pour qu’il fût authentique, qu’il y en eût encore un.
On se demande si François Brabant ne vient pas de renouveler sa carte du parti. Les journalistes sont tellement fragiles de nos jours…

14 février 2015

De la beauté en politique.

Le temps s’accélère. Entre la fin des études et la fin du travail, le nombre des années se rétrécit. Il ne reste pas beaucoup d’alternatives dans le choix à faire pour une place au soleil, d’où les bousculades au devant de la scène. Ce qui bouleverse la donne, c’est l’art de paraître. Tout tient dans la façon dont nous nous montrons et comme les autres nous perçoivent.
La difficulté provient de la durée. On vous a vu beau. Il faut faire avec l’image trente ans après, pour faire croire que vous êtes encore jeune et mince.
À ce point de vue, le Parlement est le lieu où se concentre le plus de vieux aux allures jeunes qui doivent faire oublier qu’ils sont là depuis quatre ou cinq législatures et que tout ce qui nous arrive « ce n’est pas de leur faute ».
C’est même un des aspects curieux de cette démocratie « gérontologique ». Ils nous disent que le pouvoir est une charge lourde et qu’ils ne la conseillent à personne, sauf qu’on y voit des familles entières s’y « épuiser » de père en fils, sans compter les grands-pères.
Quant à supporter les fautes, cela incombe toujours aux autres et notamment aux administrés. Là-dessus, même l’opposition est d’accord, puisqu’avec le pouvoir, elle procède de la même logique économique.
Un beau ou une belle secrète des attentes. Il va tenter de les satisfaire en faisant don de sa personne à la foule. Vieilli, l’effet Pygmalion diminue. Il lui faut donc des compensations à offrir par la parole, l’exploit et la présence aux moments les plus attendus, comme être sur place à un déraillement de train ou un attentat terroriste.
Un laid ne doit son accession et son maintien aux plus hautes fonctions, que par son droit de succession du père au fils, ce qui lui ouvre les portes d’un parti quasi directement jusqu’à l’estrade, vient ensuite la jactance. Mais attention, pas n’importe laquelle, il lui faut l’art de convaincre qu’il est le bon sens même.
L’avantage d’être laid au départ, c’est qu’on peut finir vieux et ne plus s’en apercevoir. On s’habitue à la laideur quand elle rassure. Si en plus, à moins de quarante ans et qu’on est sans âge, on parvient à vendre son image comme étant celle d’un vieux sage, il n’en faut pas plus pour faire une longue carrière politique.

1mdo3.jpg

La séduction, c’est autre chose. On peut être laid et séduisant. C’est ainsi que se perçoit l’image de notre premier ministre parmi les suffragettes du MR et des clases moyennes. Et il le sait, l’animal, regardé comme séduisant, il s’est convaincu de ses capacités de séduire.
Didier Reynders, estimé beau au départ, a toutes les peines du monde à passer de beau à sage, la beauté disparue. Ce cas est très particulier, parce que ce type de visage à joues épaisses et au visage carré sous-entend une fausse minceur, cachant une obésité ventrale. Même si ce n’est pas son cas, il doit lutter pour que l’opinion publique ne lui attribue pas, à tort ou à raison, une suffisante rondeur que les hommes politiques appréhendent, par la subjectivité qu’elle suggère, selon laquelle les gros sont des jouisseurs qui s’occupent avant tout d’eux-mêmes (ex. DSK).
Ce qui est faux, si l’on en juge par le tour de taille de l’ensemble des élus, qui, si elle a tendance à s’épaissir avec l’âge, a parmi les minces, quelques jouisseurs notables.
Ce n’est pas votre serviteur qui le dit, mais Aristote « La beauté est une meilleure recommandation que n’importe quelle lettre ».
Si notre société a fait du corps un de ses produits, la beauté est devenue un capital. C’est une injonction sociale et tout le monde s’y soumet. L’Oréal ne se fait pas des milliards sur notre dos pour rien.
En période de crise, on a l’impression que notre apparence est la dernière chose qu’on puisse encore réussir à contrôler pour s’en sortir.
Il vaut mieux se croire beau quand on est laid, que laid quand on est beau. C’est dans cette dernière catégorie que l’on compte le plus de suicides.
Parfois, la réussite embellit les hommes laids. Les critères se mesurent alors en performance de notoriété. Plus vous avez du pouvoir, plus on vous admire. À partir d’un certain pouvoir, la beauté et la laideur se floutent. Elles sont devenues sans importance.
Quant aux femmes politiques, tout le monde le sait, elles ont bien plus d’artifices à leur disposition pour paraître ce qu’elles ne sont pas. Elles se veulent plus sincères que les hommes, car elles ne cachent pas leur maquillage qu’elles portent sur la figure, au contraire des hommes qui le cachent dans leur cœur.

13 février 2015

De Source Sûre ressuscité !

Jacques Martin et Collaro pas morts ! Le Soir ressuscite Monsieur de Source Sûre… absolument sûre !
Ils ont osé ! Les rédacteurs du Soir, de La Libre Belgique, de la RTBF et du Monde se sont réunis à Paris ce jeudi matin pour présenter « Sourcesure », une plateforme de délations et de ragots qui sera le pendant électronique de la lettre anonyme écrite par « une personne qui vous veut du bien ». Un corbeau sur le NET vole cent fois plus vite, c’est le progrès !
D’une part, cette chose de basse police va servir de défouloir aux citoyens qui n’osent pas dire ce qu’ils pensent à visage découvert, le tout sans débourser un timbre qu’on n’humectait plus de sa salive depuis l’Affaire Grégory, et, d’autre part, les rédactions si pauvres en personnel, vont renforcer leur staff de plumitifs, sans payer les piges.
Voilà ce qui arrive quand les propriétaires des gazettes détruisent les « nids » d’intellectuels indépendants qui pigeaient par ci, par là et qui faisaient la diversité de l’opinion.
Cela ne veut pas dire que l’information ne sera pas « exploitable » par des professionnels, cela signifie que le métier de journaliste sera occasionnellement mâché par des amateurs non rétribués et que les articles signés pourront toujours être suspectés d’avoir été alimentés par des revanchards haineux anonymes.
C’est assez gênant, quand on pense aux réserves de talents qui existent dans ce pays et qu’on laisse sur le carreau pour des questions politico-commerciales.
La garantie d’un parfait anonymat fait sourire. Si la source fait mention d’un délit important, le contact ne pourra que déposer ce qu’il sait à la police, sous peine de couvrir une possible infraction. Il y a fort à parier que si ladite touche à la malversation et à l’argent sale, les éléments du dossier désigneront dans neuf cas sur dix le délateur. À plus forte raison s’il s’agit d’un crime et que le témoin veuille rester anonyme.
Tout cela était dans l’air du temps et plus personne ne se formalise aujourd’hui de ceux qu’on appelait jadis à la petite école les « racusettes ». L’État a ouvert la voie.

1pigistgr.jpg

Bien entendu « Sourcesure » joue sur le côté immaculé de la chose : le civisme, la grandeur d’âme, le souci d’épargner de l’argent à l’État, de rendre le fisc plus égalitaire, etc.
Tout le monde sait bien que l’anonymat brasse les cafards de bénitier, les aigris, les vicieux, les impuissants et surtout les envieux. Il y aura pour cent leaks, peut-être une ou l’autre fuite qui ne sera pas le produit de la rancœur et de l’envie.
Pour le reste… enfer et damnation, les dépouilleurs vont brasser de la merde.
C’est regrettable que la presse soit tombée si bas.
L’allusion à Mediapart qui accueille l’information de particuliers n’est qu’un amalgame pour mélanger les torchons et les serviettes.
Il est vrai que, de tous temps, la presse a eu ses informateurs. Des journalistes connus et inconnus avaient par leurs relations et l’infiltration dans tous les milieux, obtenu des informations sur des affaires intéressantes. Ils faisaient eux-mêmes le tri et n’avaient pas besoin d’être le nez sur un égout.
La magistrature et les assistants des juges d’instruction, sinon les juges d’instruction, la police d’enquête, etc. savaient organiser des fuites sur des affaires sensibles pour des raisons diverses. Ce qui se fait, du reste, encore de nos jours.
Apparemment, les oreilles pour recueillir les potins du palais se font rares, les confidences en pâtissent.
La presse crie misère et croit pouvoir s’en tirer par une délation généralisée.
Celle dite « sérieuse » avec de « sourcesure » vient de faire un pas de plus vers le people.
La plateforme « Sourcesure » où tout le monde sera en string une main sur le nichon, l’autre sur le portefeuille sera bientôt opérationnelle.
On voudrait savoir ce qu’en pense M’ame Delvaux ?

12 février 2015

Les toqués de Tocqueville.

La dernière horreur en date de Deach : l’assassinat par le feu du pilote jordanien, est peut-être l’excès de trop qui va faire chavirer la barque de cet émirat de voyous.
Il se pourrait que ces gens ne soient plus fréquentables par personne et on pourrait penser que leurs jours sont comptés.
N’en a-t-il pas toujours été ainsi dans l’Histoire ?
Il y a finalement quelque chose chez l’homme de bon qui finit par émerger de tout pour condamner ce qu’il a produit de pire.
C’est une bonne nouvelle que nous traînons depuis notre descente des arbres d’Afrique et que nous oublions trop souvent.
N’est-ce pas le philosophe préféré du MR, Alexis de Tocqueville, qui fut en ce domaine le dernier monstre a oublié très vite (hélas ! il y en eut des paquets d'autres par la suite) et que pourtant Didier Reynders vénère avec la foi imbécile du charbonnier ?
«La race européenne a reçu du ciel ou a acquis par ses efforts une si incontestable supériorité sur toutes les autres races qui composent la grande famille humaine, que l'homme placé chez nous, par ses vices et son ignorance, au dernier échelon de l'échelle sociale est encore le premier chez les sauvages».
Cette citation montre Tocqueville en entier.
Voilà qui est accablant pour les continuateurs de son « œuvre »; car du XVIIIme siècle à nos jours, c’est de ce courant libéral qu’ont surgi le communisme et l’islamisme intégriste, le premier poussé par les excès de la logique capitaliste et le second par une foi démesurée de l’absolutisme des religieux.
Même si le point de départ de ce dévoiement libéral, n’est pas Tocqueville, mais Locke, la chaîne est ininterrompue de penseurs modérément à fortement racistes, si on étend à ce mot le mépris des classes inférieures à la couleur de la peau.
On le voit très clairement dans ce que le mouvement libéral suggère de mesures pour sortir de la crise de la dette.

1onke.jpg

Si le libéralisme place la liberté de l’individu au centre de ses préoccupations, comment se fait-il qu’il en exclut le plus grand nombre ?
Étend-on la logique du mérite à celui du banquier, de l’héritier ou du CEO qui se « font » le salaire qui va jusqu’à celui de trois cents ouvriers ?
Sans revenir au Moyen-âge, comment comprendre que c’est au nom de cette liberté-là qu’on asservit encore des peuples entiers à des productions exportées, c’est-à-dire qui ne bénéficient même pas aux producteurs ? Et que dire des expropriations systématiques au nom de l’intérêt privé en Amérique du Sud et au nom de la politique d’implantation des colons juifs en Palestine ?
Quel est le rapport de MM. les libéraux du MR avec le système libéral ? Sinon, l’absolu accord de principe qui fait de nos libéraux les complices des génocides, des expropriations illégales et des basses manœuvres d’appropriation des sols.
Car ces gens ont tout gobé et gobent tout encore de l’esclavagisme des colonies, aux théories raciales justificatives de Grotius à Jean Tirole, même si ces procédés anciens d’exploitation ne sont plus de saison et que le langage d’aujourd’hui est quelque peu différent, sous le couvert hypocrite de l’offre et de la demande.
Selon eux, la société civile triompherait de la lutte contre le despotisme grâce au libéralisme, alors qu'il développe en même temps l'esclavage-marchandise sur une base sociale et raciale, dont les politiques libérales d’aujourd’hui sont les purs produits.
Le libéralisme ne peut se comprendre sans son efficacité pratique liée aux intérêts matériels.
Il n’en demeure pas moins que les principaux acteurs de cette efficacité sont dans ce système considérés presque comme du bétail humain.
Le libéralisme relierait l’esclavage antique qui est une servilité subie à l’esclavage moderne qui est une servilité consentie.
On voit bien où ça coince de nos jours, dans les bureaux de l’emploi, la notion du travail consenti devenant, sous peine de sanctions, le travail obligatoire.
Qui ne voit l’intérêt libéral de profiter de la menace terroriste, d’encadrer les classes populaires – c’est-à-dire les réserves d’esclaves – dans la vie publique ? Le discours d’un Alain Destexhe en est tout imprégné.
Sous prétexte de la dangerosité d’un populisme activé par les ennemis du système libéral, le prolétariat métropolitains est jugés incapable de raisonnements « sains », c’est-à-dire libéral, et donc contraint sous prétexte d’une démocratie orientée, à suivre ses suborneurs, dans leur interprétation du vivre ensemble.
La démocratie ne vaudrait que pour l’accès aléatoire au statut de la bourgeoisie ?
Voilà qui est bien illusoire pour dix millions de Belges !

11 février 2015

L’Éthique à Nico... mac !

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais le scandale de l’affaire HSBC, le proxénétisme aggravé que l’on juge actuellement à Lille et la dette grecque qui étouffe l’économie du pays ont un point commun : la corruption et l’immoralité des élites.
L’argent achète du pouvoir et le pouvoir s’échange contre de l’argent. Les gens de pouvoir, de ce fait, ont une vision dénaturée des autres et d’eux-mêmes.
Les livres de morale appris par cœur, les « vérités » proférées aux petites écoles pour les enfants d’ouvriers, les conduites honnêtes, les vies professionnelles accomplies scrupuleusement, l’amour de la patrie et du bien public, s’arrêtent au seuil d’un autre monde, celui que la démocratie nous commande de respecter sur des valeurs qui sont les nôtres, mais qui ne sont pas les leurs : le monde de l’argent.
C’est tout le drame de notre société.
Tous les psy vous le diront : on ne peut échapper à son milieu. Juste un petit nombre d’entre nous passe d’un milieu social pauvre à l’autre plus riche (notamment les carrières politiques), ce qui ne modifie en rien la règle.
Et c’est bien compréhensible. L’homme est incapable de faire abstraction de ce qu’il est ou de ce qu’il est devenu pour porter un jugement impartial sur autrui. Il est totalement incompétent pour conduire la société qui est, comme chacun sait, plus étoffée en pauvres, qu’en riches, puisque le pouvoir n’est dévolu qu’aux riches et qu’à ceux qui ont l’ambition de l’être.
Que ce soit un tricheur empêtré dans le scandale SwissLeaks, Dominique Strauss-Kahn, englué dans ses histoires de fesses monnayées ou un banquier alignant les chiffres de la recette des « loyers » que lui doit la Grèce, tous suivent la logique qui les innocente en conscience de ce qu’ils sont. Leur jugement est dénaturé par leur mode de vie.
Le plus terrible, c’est qu’ils ont un cœur et une conscience autour desquels ils ont bâti une sorte de logique qui leur fait croire qu’ils sont honnêtes, pour ceux que les questions d’éthique traversent encore.
Et en réalité, dans la société dans laquelle ils évoluent, les pouvoirs et l’argent leur donnent raison, mieux, leur facilitent l’accès à être ce qu’ils sont. La justice ensuite, lorsque le scandale arrive, leur procure mille et une façons dilatoires d’échapper au mauvais sort dans lequel sombrent, à coup sûr, les classes inférieures.
Par exemple, si Charles Michel avait seulement la moindre idée des drames que sa politique perpètre lorsqu’il modifie les règles sociales comme celle du chômage ou des salaires, s’il avait encore la moindre parcelle d’humanité, il en serait épouvanté, au lieu de se rengorger sur le cap d’une politique qui maintient ses avantages et réduit ceux des autres.
Le cynisme est l’humour du riche, le raisonnement qui en découle le conforte dans son bon droit et de sa supériorité sur les autres.

1llav.jpg

La Grèce est aux abois. Non pas que le peuple ait failli, mais il a été dupé par ses élites. Or, ce sont les mêmes élites sous des nationalités différentes qui poursuivent les malheureux pour d’éventuels retards, lorsqu’elles présentent les créances impayées au peuple.
Il y a là, sous couvert de démocratie, un monstrueux malentendu.
Enfin, cerise sur le gâteau, nous avons en DSK le parfait esclavagiste des temps modernes. Sous le boisseau, les patrons achètent et vendent de même leurs semblables, mais l’échange se limite à un travail fourni, sans violation des corps. DSK fait mieux, il achète parfois des corps qu’il utilise à sa guise et d’autres fois, les ayant réduits à l’état d’esclaves, les malmènent à satiété de son vice, sans que cela lui coûte. Cet homme « utilise » des femmes, qu’il appelle dans un jargon révélateur « le matériel ». C’est dire l’abjection dans lequel il est tombé.
Je ne dis pas que des julots de bas-fond n’en font pas autant. Les moyens limitent les pervers de bas étage à des pratiques plus risquées. L’ex patron du FMI, lui, entreprend son monde entouré de gredins de haut-vol, une sorte d’aristocratie du vice qui se permettait tout, lui-même dans l’état de dépravation n’a-t-il pas songé à devenir président de la république ?
La boucle est bouclée, l’élite chère à Gerlache s’étale au grand jour dans son populisme à rebours.
Je gage que les procès, les expositions des puissants à la connaissance des peuples, les découvertes d’une vie de pouvoir, les méandres des affaires d’argent, serviront de prétexte pour nous faire croire que la justice passe partout, qu’il y a une sorte d’équilibre entre le riche et le pauvre, entre les hommes de pouvoir et ceux qui n’en ont pas, que la démocratie fonctionne encore.
Personnellement, je n’en crois pas un mot.
La viande faisandée a atteint le corps social tout entier. Le pouvoir et l’argent ont corrompu tous ceux qui y ont goûté.
Le seul remède serait de renverser la table et même d’interdire aux chiens ces mets corrompus.
On peut toujours rêver.

10 février 2015

Alain Gerlache et le populisme.

Alain Gerlache n’aime pas les trolls. Cependant, la définition du mot lui va parfaitement.
Un troll est un message susceptible de provoquer des polémiques, par exemple dans un débat conflictuel. L'expression peut aussi s'appliquer à une personne. Sans doute ne les aime-t-il pas, parce qu’il en est un ?
À la RTBF, chacune de ses apparitions me donne un certain malaise. Il sait tout et il tranche de tout, surtout quand une opinion populaire le heurte.
Pour certains, le populisme est le mal absolu. C’est son cas. Il fait partie de cette « élite » particulièrement remontée contre une opinion qui n’aurait pas été codifiée et aseptisée par ce qu’il est convenu d’appeler l’intelligentsia bourgeoise.
Il est tellement certain de ce qu’il avance, qu’il est incapable d’entendre un raisonnement contradictoire sans le soupçonner de populisme.
On a compris que ce journaliste multi fonctions navigue dans les eaux où l’ordre et la discipline règnent. Son gagne-pain c’est le lieu commun. Le consensus des élites pour une Belgique conformiste fait tout son programme.
Son dernier assaut contre les libertés ordinaires le dévoile dans son manque d’objectivité, lorsqu’il lui paraît que le populisme s’en nourrit.
C’est ainsi qu’Alain Gerlache, homme de rigueur, voudrait un contrôle sévère des réseaux sociaux. Il y a flairé une source de populisme malodorante, dans l’usage que certains trolls en font.
Voici ce qu’il écrit à ce propos et il s’y révèle parfaitement.
« … va-t-on vers des contraintes plus strictes sur les réseaux sociaux ? C’est en tout cas la fin du rêve de communautés qui s’autorégulent. Un fantasme derrière lequel les réseaux se sont longtemps abrités pour ne pas prendre leurs responsabilités. Ce ne sera pas simple. Mercredi dernier, la directrice des politiques publiques de Google reconnaissait devant le groupe libéral du Parlement Européen que YouTube est incapable de filtrer les contenus vidéo liés au terrorisme. Et Slate publiait une enquête qui démontre de le réseau de photos Instagram sert aussi de plateforme à la prostitution cachée. Il y a du boulot. »
Évidemment Google est un énorme bazar. Il y a des sites néfastes, nauséabonds, tout ce qu’on veut. Mais la question est toujours la même : « Quels sont les critères et qui va les interpréter pour clôturer un compte d’office ? » Deuxième question « Comment appliquer des lois nationales à des sites internationaux, dont on ignore pour certains la nationalité ? »
Ce qui n’effleure pas une seconde les certitudes du journaliste touche-à-tout de la RTBF, plutôt que d’exclure à tout hasard et unilatéralement, ne vaudrait-il pas mieux d’éduquer l’utilisateur et de lui faire part des risques ? L’armer enfin contre toutes les arnaques, y compris les religieuses et les économiquement inacceptables ?

1llffpp.jpg

L’antipopulisme de Gerlache est trop conforme à la pensée libérale (partagée aussi par les socialistes de gouvernement) pour me faire penser qu’il prend avant tout les gens qui n’ont pas son curriculum et son parcours professionnel, pour des imbéciles.
C’est le péché mignon des élites.
Et voyez où nous sommes et où nous allons à cause de croire encore à leur « maîtrise » des affaires : marasme, chômage, déficit. C’est curieux tout de même, que cela se passe entre eux, sans qu’aucun populiste n’y ait mis le grain de sable fatal, cette responsabilité de leur échec qu’ils nous mettent sur le dos !
Faut-il rappeler à cet « éminent » que les populistes ne gouvernent pas. Ils sont seulement taxés, souvent lourdement et chômeurs, entre deux boulots mal payés.
Je ne pourrais pas mieux l’écrire que Jacques Julliard dans son éditorial de Marianne, n° 929 :
« Permettez-moi de le redire. Le populisme du peuple n’est que la conséquence de l’élitisme des élites. Les élites méprisent et détestent le peuple. Étonnez-vous ensuite, que le peuple le leur rende bien. »
Voilà qui interroge ma conscience : je n’aime pas Alain Gerlache sur les plateaux de ses prestations. Il y a quelque chose chez lui de pète-sec d’un adjudant obtus et d’une fausse rigueur imbécile que je déteste. Il m’arrive parfois de penser qu’il n’a pas tort dans certains de ses arguments, mais la façon dont il le dit m’empêche d’y adhérer. C’est physique.
Maintenant je sais pourquoi, Alain Gerlache n’aime pas le peuple.
C’est drôle, en écrivant ce qui précède, j’ai du coup moins mauvaise conscience.

9 février 2015

Jackie, Didi et Dédé.

Ce n’est pas Jacqueline Galant qui coincerait le chibre d’un étalon en lui passant de travers sa sous-ventrière. Cré-vingt-dieux ! En voilà une qui sort du lot des coincés qui entourent Didi et Charlie, dans un gouvernement d’avocats-députés professionnels. Elle fait la paire avec Nadine Morano la Française vue par les Guignols de l’Info.
N’étant pas robin au départ, ça se sent dans l’art de ne rien dire tout en disant, la matrone de Tubize jargonne « à foutre le bordel », ce qui fait qu’on la croit différente de Didi et des autres denteliers du verbe. C’est la voiture balai du MR, elle ramasse les voix de tout ce qui traîne.
D’après la dame, ce sont les autres ministres qui ont « foutu le bordel » dans l’horaire des trains du gouvernement précédent. Entre parenthèse, on relèvera que les MR faisaient aussi partie de la fournée Di Rupo. Cette indélicatesse à l’égard de ses collègues, Didi ne l’aurait pas faite. Il aurait fait pire, mais plus adroitement et insidieusement. La différence des deux méthodes tient dans l’audience. Quand Jacqueline incendie un collègue, tout le monde le sait. Quand c’est Didi, il n’y a que les imbéciles qui ne sont pas au courant, ce qui fait qu’il n’entame pas la confiance du corps électoral à son égard.
Et puis, est-ce que cela a encore de l’importance ? Cette législature compte pour du beurre. Elle est l’antenne avancée de l’étape suivante : le confédéralisme !
La ministre de la Mobilité n’en veut pas du tout à Cornu, le chef des chefs de gare de la SNCB, pour les retards des trains plongeant les navetteurs dans des attentes quotidiennes désespérées.
Elle va arranger ça pour mars, promis à M’ame Demoulin.
Par exemple, un train qui doit partir de Mons à 7 h 45 et qui part régulièrement à 8 h, il suffit de mettre le départ à 8 h ! Non dit Cornu. Cela ne servirait à rien, parce qu’alors les trains qui devraient partir à 8 h ne le feront qu’à 8 h 15 !
Il la connaît par cœur, sa petite gare, le Cornu !
C’est fou quand même cette manie à la SNCB de ce décalage permanent de 15 minute ! Miss Galant devrait indaguer du côté du méridien de Greenwich ?

1llqquu.jpg

M’ame Demoulin avait encore un autre cas, encore plus grave à traiter, ce dimanche midi au comptoir de la confiserie d’RTL, un syndrome d’Asperger comme Poutine, celui de Denis Ducarme. Dans l’ordre hiérarchique libéral, Denis Ducarme est entre le petit Chastel et Borsus. Il n’a aucune chance de doubler Charlie et Didi un jour, quoique plus jeune. Qu’importe, il est à son dada : les lois sécuritaires. Il y a la bonne opinion, la sienne, et la mauvaise, celle des autres. Cette dernière doit être surveillée, purifiée et si nécessaire condamnée.
C’est le nouveau sacerdoce de Denis Ducarme, prêtre de la liberté d’expression à la carte.
Il suffirait donc de souscrire un abonnement à vie au MR et écouter en boucle les discours du grand Ducarme, pour être lavé de tout soupçon intégriste.
On peut être inquiet. Il a suffi, pour sombrer dans l’inquiétude collective, d’un crétin homicide qui défouraille au musée juif et deux ou trois voyous alpagués à Verviers pour mettre la Belgique au rang maximum d’alerte, Ducarme en tenue de combat et la proposition de censure préalable sur Internet (les journaux s’étant depuis longtemps autocensurés).
Le comble, ce sont les mêmes qui disent ne pas faire d’amalgame et que l’on peut être barbu et en abaya, sans pour autant cacher une grenade dégoupillée dans ses babouches, ce qui, avec de tels propos produisent exactement l’effet contraire.
Cher Ducarme, une société ouverte, c’est une société où les responsables n’essaient pas de se faire valoir en fichant la trouille aux autres. C’est une société dans laquelle il est souhaitable que chacun dise ce qu’il pense. Ainsi, peut-on savoir qui est qui ! On ne se fait pas une opinion en n’écoutant qu’un son de cloche.
J’en veux à Madame Demoulin qui a usé et abusé des prédicateurs d’un seul diocèse..
Les athées n’en ont rien à foutre de la concurrence des dieux et des églises.
Il serait temps de passer aux choses sérieuses : le chômage, la faillite du système et accessoirement la situation en Ukraine qui risque de dégénérer en guerre européenne.

8 février 2015

Didi et BiBi.

Les socialistes ont leur triangle mystérieux, avec l’œil du Centre (Mons-Borinage). Le MR a celui des trois pôles : Washington, Tel-Aviv, OTAN. C’est ce triangle qui définit la politique extérieure belge. Pourtant différents, les deux alternent au comptoir de la même boutique..
Dans le défilé de ministres des affaires étrangères, le dernier ne sortira pas du rang. N’attendez pas de Didier Reynders la moindre initiative qui serait mal vue des Américains et de leurs alliés privilégiés les Israéliens.
D’autant que l’homme est allé aux affaires étrangères en traînant les pieds. Il aurait tant voulu aller à l’Europe ! Marianne Thyssen du CVP lui a soufflé la place, les Michel y sont pour quelque chose.
Cet ardent promoteur de lui-même suit un parcours en dents de scie depuis qu’il a cédé son fauteuil de président du MR au clan Michel. Maintenant qu’il est le subordonné de Charles, ne comptez pas sur lui pour faire du zèle.
Dans le fond, ce mandat lui permet de faire quelques beaux voyages à charge du contribuable dans des pays où nos ambassadeurs se la coulent douce au soleil. À part ça, il a autant d’idées sur la politique extérieure qu’un lapin de garenne fasciné par un boa. Sauver sa peau d’un gouvernement qu’il a estimé prendre l’eau dès le départ et qui ne fait des prolongations que grâce « à la fermeté » de l’attelage Michel-Jambon dans la lutte contre le terrorisme, c’est son seul objectif.
Aussi, la reconnaissance d’un État palestinien est le moindre de ses soucis. Il aura fallu quatre heures de débat au Parlement fédéral pour approuver la résolution demandant au gouvernement de le reconnaître. Le ministre des affaires étrangères a abouti à ce qu’il recherchait : une reconnaissance qui n’en est pas une, puisqu’elle est de principe et que les principes au MR on sait ce qu’ils valent. Pour en être convaincu, il suffit de relire les discours préélectoraux.
Donc la reconnaissance, comme dans le sketch de Raynaud sur le refroidissement d’un canon, ça mettra un « certain temps », traduction dans le langage belge « au moment le plus opportun ».
Autrement dit Benjamin Netanyahou, appelé par ses intimes Bibi, après avoir réduit la Palestine arabe à un mouchoir de poche, précisera la date à son ami Didi, en temps utile.
Évidemment, ce fut la gueulante de l’opposition à cet Everest d’hypocrisie qui tint ce petit monde quatre heures au Parlement.
La reconnaissance version Reynders est tellement bidonnée que c’est se moquer du monde. Bibi a charmé Didi !
On s’étonnera, après cela, de l’actuelle méfiance des Palestiniens à notre égard. Et pour les trouillards qui veillent à notre sécurité, le surcroit d’entérite.
Au Ministère des affaires étrangères où on fait des gaufres au sucre pour tout le monde, nos culs étroits et nos langues mesurées appellent cette politique « Une Belgique amie d’Israël et des Palestiniens ».

1didi3.jpg

La suite est du pur délire. Le cintré avec retouche au bide s’y étale dans un prêt à porter soufflé de la Knesset qui confine à la bêtise.
Le retour aux frontières de 1967 pour Israël est encore un casus-belli à Tel-Aviv dès qu’un malheureux membre de l’opposition revient avec « ce truc ».
Kattrin Jadin du MR, la calamiteuse rapporteuse du projet, a fait monter l’indignation de l’opposition au maximum, aussi parce que la décision finale est entre les mains de Didier Reynders. C’est lui qui décidera quand la Belgique reconnaîtra l’Etat palestinien !
Reynders n’était pas présent aux débats. Sa désinvolture fit beaucoup pour la tension.
La meilleure réplique de l’opposition fut celle de Zakia Khattabi (Ecolo) à Peter De Roover (N-VA) : « Ecrivez Région flamande à la place de Palestine et appliquez-y les conditions que vous posez ».
Évidemment si on compare Gaza à Kraainem… on verrait De Wever masser ses troupes à la frontière linguistique.

1 février 2015

1walld.jpg

Sautera… sautera pas ?

On se croirait de retour aux années 80, lorsque la CSC signait un accord que la FGTB refusait et vice versa.
Cela à propos du saut d’index, prévu pour 2016… s’il y a inflation !
Marc Goblet sur les antennes de RTL a été titillé par l’homme-tronc de service à la manière de ceux qui disent encore « Mittrand » dix-neuf ans après la mort de l’ancien président, en parlant du « syndicat socialiste », le même qui ne dit jamais « le syndicat du CDH » à propos de la crèmerie de madame Ska.
Pour que le saut s’accomplisse, il faudra changer la loi, cela pour un résultat que seul un fakir est capable de prévoir. C’est dire l’acharnement odieux que Charles Michel et Kris Peeters mettent à arracher ce symbole des conquêtes sociales chères aux travailleurs.
Par imitation de Josly Piette, madame Ska s’est donc démarquée de la FGTB, pour faire croire que la CSC existe en-dehors de la FGTB. Elle reste en front commun. Allez comprendre quelque chose ?
Accord ou pas, il y a des expressions qui ne sont plus de saison, comme cette enveloppe encore appelée « bien-être » et qui ressemble à un fond de marmite d’une soupe populaire.
Vous voyez le genre si Kris Peeters demandait à Charles Michel : "As-tu reçu tes indemnités de bien-être ? "
Chez lui, ça doit tourner autour du prix d’une BMW. Ces gens-là se foutent de nous !
Á quoi bon des « négociations » sur des plans patronaux conseillés par Charles Michel et qui ne sont qu’un lent et inéluctable détricotage de l’espoir d’arriver à tirer quelque chose d’un travail honnête.
Entrer dans la combine patrons-gouvernements, c’est accepter le système et à demi-mots se résigner à des sacrifices pour sauver une économie malade de ses propres excès.
La FGTB n’a que trop tardé à claquer la porte de ce foutoir social qui laisse sur la route une partie de plus en plus significative de la population.
Faut-il rappeler que la démocratie n’est pas l’organisation d’un État qui consacre ses efforts à l’agrandissement de la différence entre le travail et la spéculation. Il y a trente-six définitions de ce qu’on appelle « travailler ». La démocratie n’est pas non plus un organisme d’entérinement des capacités truquées de certains. Il n’entre pas dans sa logique qu’un homme gagne plus de 300 fois plus qu’un autre.
Apparemment Michel et Peeters ne sont pas de cet avis. C’est leur droit et que des électeurs les soutiennent, c’est leur liberté d’opinion.

1jijioy.jpg

Mais qu’on ne vienne pas casser les couilles de ceux qui refusent d’aller à des négociations infamantes. Quand on voit la manière d’être d’un Kris Peters, j’aurais le sentiment d’être humilié devant un type qui me prend pour un débile mental, à m’expliquer avec force sourires de pitié, que son travail vaut cent fois plus que le mien.
Michel, notre Clemenceau, garde la pose de Père la Victoire. Ses affaires marchent bien, les mesures anti-salafistes occupent les gens. Avec un peu de chance, Michel, avec ses lois de la peur, pourrait couper le sifflet des gêneurs des blogs qui font de l’ombre aux gazettes du ronron bourgeois.
Les travaux, café et croissants à volonté, se poursuivront avec madame Ska et le syndicat libéral. Si les exclus du chômage ne poussent pas de gueulante, que les dézingages se poursuivent dans les entreprises sans occupation des lieux et que Mittal attend un peu avant de brader ce qu’il reste des ferrailles de la grandeur passée… le gouvernement de la dernière chance peut devenir le gouvernement du triomphe de Charles. Qu’on en arrive à négocier une augmentation salariale de 0,5%, qui reviendrait à 0,375% brut par travailleur (c’est dire à quoi passe son temps madame Ska), voilà le succès du riche sur le pauvre ! Normal, c’est la crise.
Au cas où la situation empirerait à la suite d’une trop brutale descente aux enfers du quart de la population, le Père la Victoire pourrait conserver l’espoir qu’un membre du club des assassins renoue avec le djihad actif et le fasse rebondir en catimini.
C’est ce qu’en politique on appelle l’événement imprévisible qui détourne l’attention d’un événement prévisible.
J’espère que par décence et éthique, Michel ne croise pas les doigts.