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On vend du vent.

Nous avons bien tort de ne pas nous intéresser à l’économie.
C’est quand même la manière de produire actuelle qui risque de détruire la planète et, en attendant, de mettre à bas la démocratie.
Ça va de mal en pis et pourtant nul n’est capable d’arrêter la fuite en avant vers des désastres prévisibles. En cause le « c’est pas moi, c’est l’autre » et le doigt dans le pot de confiture quand personne ne regarde et qu’on aurait tort de ne pas en profiter, sachant que si on ne le fait pas, ce sera le suivant à se gaver.
La lourdeur des orthodoxes en matière économique sur nos universités, est patente. La critique du capitalisme n’existe dans aucun cours préparé.
Cette façon bizarre, d’enseigner par défaut la primauté d’un système, trouve ses supporters dans la presse. Les journalistes sont formatés et préparés de la même manière pour une « ligne » éditoriale qui reflète la pensée des propriétaires.
Ce serait hors du cadre d’une brève chronique que de définir ce qui différencie les orthodoxes et les hétérodoxes en matière économique. Cela fait partie d’un débat très animé en France. Vu le lestage au plomb des universités belges, le débat n’arrivera pas jusqu’à l’ULB..
Les orthodoxes sont l’émanation de la pensée officielle et politique. Il est hors de question de s’intéresser, même de loin, aux alternatives nombreuses et originales.
Nous mourrons donc tous de la compétition, de la surenchère, de la surexploitation des individus et des sols au nom de l’orthodoxie, amen !
Tout cela évidement en parallèle à la politique et l’explication journalistique. La presse belge a presque entièrement consacré la semaine passée aux vacances de carnaval !
La mort du pluralisme en économie n’est donc pas une simple vue de l’esprit.
Nos universités ont véritablement démissionné. Leur savoir n’est plus encyclopédique.
Le délitement de l’enseignement déteint sur l’information économique, c’est ainsi que les plateaux de télé regorgent d’économistes orthodoxes, de préférence issus des banques. On rencontre toujours les mêmes sur les plateaux télé, avec la même vision. Quand on invite un hétérodoxe, c’est pour se moquer en confortant les orthodoxes dans leurs arguments. Et de fait, il y a tellement de précautions à prendre pour amener le public non averti dans la simple logique, que l’hétérodoxe a épuisé son temps de parole, alors qu’il n’a même pas abordé le fond du sujet, devant la meute des bien pensants.

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Les orthodoxes se sentent en sécurité, protégés par l’environnement dans ses trois composantes : patrons, personnels politiques et journalistes d’information économique. Que voulez-vous qu’il leur arrive ? Lorsqu’une prévision économique est infirmée par les faits, on trouve toujours un économiste ou un journaliste pour expliquer que la réalité, capricieuse, n’était pas digne du pronostic scientifique. C’est Alain Minc et Jacques Attali qui ont raison contre les faits. Ils se sont trompés sur toute la ligne à la crise de 2008. Ils n’ont rien vu venir, qu’à cela ne tienne, leur titre universitaire suffit à nous faire des prévisions pour la sortie de crise qui s’avérera sans doute tout aussi fausse, mais qui sera reprise par toute la presse.
La faillite des économistes orthodoxes, ne remet nullement en cause l’importance accordée à leurs avis et à leurs partis-pris, même si des observateurs protestent pour que l’économie soit placée au service de la société et non l’inverse.
En Occident, l’économie occupe une toute première place. C’est la théorie orthodoxe qui a la plus grande influence sur la puissance publique, dépassant de loin, le verdict des urnes, au mépris de toute démocratie. Les économistes ont dressé autour de leur discipline un mur infranchissable. Ils se sont infiltrés partout et ils maîtrisent, tout par la puissance financière qui les protège et les rémunère. Pourtant, par toutes ses composantes, l’orthodoxie est vide de sens. Ses analyses sont fausses. Les fondements mêmes de ces analyses devraient être remis en cause, par l’absurdité de leurs conséquences énoncées plus haut dont la pire est la nécessité de la croissance constante de l’économie pour stabiliser le chômage à un taux raisonnable, tandis qu’on épuise la terre, et que les travailleurs sont livrés à une stupide concurrence.
Une dernière remarque qui montre la duplicité des utilisateurs du système. Le FMI défend l’austérité à l’échelle de la planète. C’est là l’essentiel de sa politique. Depuis quatre ans, les dépenses salariales de cette organisation ont augmenté de 75 % !
Voilà qui fera rêver l’équipe gouvernementale autour de Charles Michel et tous ceux en général qui font faire ceinture aux autres, tandis que la leur pète de santé.

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