« Un chantier à Liège ? | Accueil | On vend du vent. »

Un dimanche de somnolence.

Les classements des blogs par influence, catégorie d’âge, personnalité, je m’en suis toujours fichu comme de l’an quarante. Il paraît que mon cas n’est pas commun. Ceux qui écrivent plus ou moins régulièrement sont des commerçants ou des politiques. Ils cernent leur clientèle, voient ce qui fonctionne, bref, s’inquiètent de leur classement, chouchoutent les lecteurs et compulsent le compteur du site, dans l’angoisse du mauvais chiffre.
Je pensais à tout ça, l’œil dans le vague de l’ennui d’un dimanche midi, la télé ouverte sur Controverse, un peu comme on regarde tomber l’eau d’un robinet. Goblet, face à un type bien mis et briqué comme le pont d’un navire, Hamal je crois, le dispute sur l’index des loyers.
Puis, plus rien. Je sombre d’un sommeil profond.
« Venir » à la télé est un événement, moins cependant pour les cabots appelés à témoigner, les blasés, les faux négligents, les guindés, les sûr d’eux et les balbutiants. Dixit Blaise Pascal : l’amour n’a pas d’âge, il est toujours naissant.
Je voyais ce petit monde d’importants et d’anonymes, rentrer à la maison, se débarrasser de l’armure sociale… Domino dire à Pierre en descendant de dix centimètres de ses chaussures : « Faudra trouver un truc pour les faire parler chacun leur tour. Comment le dresseur de perroquets d’un cirque arrive à ça ? », et les invités, sauf les blasés, « Comment j’étais ? », à bobonne, aussitôt rentrés chez eux.
Pour en revenir à Blaise, en pleine catharsis, avec son « amour n’a pas d’âge, il est toujours naissant... comment les invités de Domino se fichent de l’amour de Pascal (pas de Vrebos, l’autre) et de sa catharsis !
Je me réveille en sursaut. Dominique s’attaque au racisme ordinaire. « Je suis Juif, dois-je partir ? ». Quelle question ! Mais on est libre de faire ce que l’on veut.

1jaboetr.jpg

Trois paumés à Verviers et un truand à Bruxelles et tout le monde s’en irait, pour ces voyous, à cause d’une télé alarmiste qui ferait mieux de s’intéresser entre un départ en vacances et un retour des vacances, au million de pauvres que compte la Belgique ! Ce qu’on pourrait faire pour eux et que Michel ne fera pas ! Les voilà bien ceux qui devraient partir et qui ne le peuvent pas, cloués sur les lieux de leur misère de ce foutu pays où ils n’ont plus qu’à crever!
Le choix amoureux. C’est le sujet, le solipsisme parfait ! C’est Lacan qui doit avoir dit quelque part « quand on aime, il ne s’agit pas de sexe ». Avec Lacan, c’est pratique, quand on ne se souvient plus, on dit : c’est Lacan ! Tout le monde est d’accord.
L’illustre psychiatre devait avoir un âge avancé (il est mort à quatre-vingts ans). L’anatomie et la physiologie de la réponse humaine aux stimuli sexuels ont été étudiées en détail.
Les « clients » de Domino le savent bien eux, interviewés, diserts, revendicatifs et coupant les autres que les signes du choix de la ou du partenaire sont physiques, contrairement aux deux rigolos : Blaise avec son amour qui n’a pas d’âge et Jacques qui n’y voit pas de sexe (80 ans), on ne part pas facilement.
Dois-je partir ? Mais c’est toute la question de la sexualité que Domino pose là !
Et l’érection des mamelons, les rougeurs vaso-congestives, la myotomie (tension musculaire), l’hyperventilation, la tachycardie (100 à 175), les réactions de transpiration, l’érection du pénis (tumescence), la lubrification vaginale, et je ne vous dis pas l’état des glandes de Bartholin et celle de Cowper, ce sont des signes quand même, pour savoir si on part ou pas !
Tout le matériel devant nous, à la télé, en état de repos évidemment, très éloignés du coïtus interruptus de l’employé de bureau. Vous n’entendez pas, tout de même, l’invité troublé, dire : « Excusez moi, Madame Demoulin mais j’ai mes glandes Bartholin qui plaident en faveur du départ ».
J’occupe un endroit stratégique depuis mon fauteuil, l’écran de biais, la zapette entre un pot de crayons-stylos et une lampe cambodgienne, les pieds sur un tabouret.
Ils en sont à la fin. Elle se tourne vers nous pour nous renvoyer à la Pub avant le journal.
Je tends l’oreille à la conclusion. Qu’elle me fasse la charité de me dire ce que j‘ai raté !
La Belgique en cendre, le pavé aux islamistes, Charles Michel hospitalisé, enfin quelques bribes pour me mettre sur la voie, histoire de comprendre que je n’ai rien perdu ? Mais non, pas un indice !... À part les départs pour chez Bibi, ils n’ont pas osé faire le reste sur les congés du carnaval ?
C’est incompréhensible.
Je suis victime du paradoxe de Russel. Je commence par quelque chose de si simple que ce n’est pas la peine d’en parler et je termine par quelque chose de si paradoxal que personne ne le croira.
Ah ! ces dimanches avec Dominique ! On dit chaque fois qu’il faut se débarrasser de l’addiction, comme l’amour, on y revient quand même !
Entre deux assoupissements, j’ai cru savoir qu’on discutait d’informatique à Mise au point (RTBF). Je me demande si j’étais bien sur RTL-TVi ?
C’est décidé, pour ma part, je reste.

Poster un commentaire