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La onzième apocalypse.

Slate magazine publie les dix meilleures manières de débarrasser la planète de notre présence. À première vue, il en oublie une onzième (tout en la frôlant sans la nommer) : le système économique lui-même.
Le Financial Times est la source de l’info, avec des gens sérieux de l’Université d’Oxford et de la Global Challenges Foundation.
Évidemment, puisque c’est le Financial Times, la onzième façon d’en finir n’a pas été retenue quoique on y fasse allusion.
Quant au pouvoir, il ne peut envisager sa disparition.
Qui détient le pouvoir ne peut se résigner à le perdre. Il lui semble que les citoyens le lui doivent. Il n’y a que le peuple pour croire que la délégation du pouvoir peut se retirer des mains indignes et que le délégué déchu se résignerait à ne plus l’être.
Qui a goûté au pouvoir, à la vie facile bien payée, à la déférence du vulgaire, à la prééminence incluse, ne peut plus s’en passer, sinon aigri, malade ou mort.
Que les peuples en arrivent à cette dernière extrémité est déplorable, mais parfois nécessaire.
Parfois il n’existe aucune autre alternative. Ce n’est pas le cas en Belgique, non pas que nos délégués soient plus sages, mais c’est fort heureusement le peuple qui l’est pour deux.
Certes, il y a les élections. Quand on voit les records de longévité des mandatures, on se dit que les élections ne servent pas à grand-chose.
Dans l’opposition, on ne rêve que de reconquête. Les programmes sont sans importances. On n’élit pas dessus, mais sur des chimères et sur les « belles » et fortes gueules.
Alors, perdre son temps à réfléchir sur les occasions de disparaître tout en bloc, il n’y a que les Anglais pour penser de la sorte.
Avant la lugubre liste, les promoteurs se démarquent du soupçon d’alarmisme.
En effet, parler de l’Armageddon, comme de la récente victoire du Standard, fait partie de l’art de la conversation pour personnes dépressives, parce que les autres s’en fichent depuis qu’on leur a dit qu’on en avait encore pour au moins trois milliards d’années à traîner ses grolles à la Prévert « Tout autour de la terre ». Il faut vraiment être très atteint pour s’écrier « Trois milliards d’années ! Que vais-je devenir ? ».

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Voici la liste de Slate magazine, peut-être qu’un des points servira un jour à notre faire-part ?
- Un impact d’astéroïde.
Un astéroïde d’au moins 5 kilomètres frappe la terre en moyenne tous les 20 millions d’années. Il peut effacer en quasi totalité la vie sur terre. Mais nous faisons des progrès pour les repérer et peut-être pourrons-nous les faire dévier. Probabilité: 0,00013%
- Intelligence artificielle
C’est la menace apocalyptique la plus évoquée en ce moment. Personne ne sait quand une intelligence artificielle extrême pourrait prendre le contrôle de la planète et décider de détruire les humains. Du coup la fourchette de probabilité est très large. Probabilité: 0-10%
- Supervolcan
Une éruption envoyant des milliers de kilomètres carrés de cendres et autres matériaux dans l’atmosphère pourrait créer un hiver volcanique avec les mêmes effets que l’impact d’un astéroïde tueur ou d'une guerre nucléaire massive. Cela provoquerait une extinction de masse de la vie sur terre. Probabilité: 0.00003%
- Effondrement écologique
Un effondrement total de l’écosystème planétaire qui ne serait plus capable de nourrir une population de milliards d’êtres humains est un risque complexe à étudier. Il existe mais sa probabilité n’est pas mesurable aujourd’hui. Probabilité: inconnue
- Déroute de la gouvernance mondiale
Cette catégorie couvre notamment une gestion si catastrophique des affaires de la planète qu’elle précipite un effondrement de la civilisation. Là encore, la probabilité ne peut pas être estimée. Probabilité: inconnue. (Dans ce cas, il ne s’agit pas d’extinction mais d’un retour à l’âge des cavernes).
-Effondrement systémique (à rattaché à l’hypothèse précédente)
Cette fois-ci, c’est l’économie ou la société qui s’effondrent de l’intérieur provoquant l’anarchie généralisée et la disparition de la civilisation. Probabilité: inconnue. (notez qu’il n’est pas toujours question du système capitaliste, jugé excellent par les chercheurs d’Oxford).
- Changement climatique extrême
Les modèles actuels et conventionnels de mesure du réchauffement climatique lié à l’activité humaine calculent qu’il pourrait représenter une hausse des températures pouvant aller jusqu’à 4 degrés celsius en moyenne. Mais une spirale hors de contrôle de réchauffement dépassant de loin les 4 degrés pourrait conduire à une famine planétaire, des révoltes et la fin de la civilisation. Probabilité: 0,01%
- Guerre nucléaire
Une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS était la plus grande peur de l’humanité dans la deuxième partie du XXème siècle. La menace est aujourd’hui réduite, mais avec la prolifération des armes nucléaires il y a toujours un risque de conflit majeur conduisant à un hiver nucléaire. Probabilité: 0,005%
- Epidémie mondiale
L'apparition d'une maladie apocalyptique combinant l’incurabilité, la mortalité, une capacité extrême d’infection et une longue incubation est une possibilité réduite mais réelle. Probabilité: 0,0001%
- Biologie synthétique
La création par la génétique de super organismes peut apporter énormément à l’humanité. Cela pourrait aussi tourner à la catastrophe avec la création de pathogènes ciblant les humains. Probabilité: 0,01%
- Nanotechnologie
La capacité de fabriquer des matériaux et des outils à une échelle atomique peut à la fois créer des technologies merveilleuses pour le progrès de l’humanité et des armes terrifiantes capables même de s’auto-répliquer. Probabilité: 0,01%

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