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Didi et BiBi.

Les socialistes ont leur triangle mystérieux, avec l’œil du Centre (Mons-Borinage). Le MR a celui des trois pôles : Washington, Tel-Aviv, OTAN. C’est ce triangle qui définit la politique extérieure belge. Pourtant différents, les deux alternent au comptoir de la même boutique..
Dans le défilé de ministres des affaires étrangères, le dernier ne sortira pas du rang. N’attendez pas de Didier Reynders la moindre initiative qui serait mal vue des Américains et de leurs alliés privilégiés les Israéliens.
D’autant que l’homme est allé aux affaires étrangères en traînant les pieds. Il aurait tant voulu aller à l’Europe ! Marianne Thyssen du CVP lui a soufflé la place, les Michel y sont pour quelque chose.
Cet ardent promoteur de lui-même suit un parcours en dents de scie depuis qu’il a cédé son fauteuil de président du MR au clan Michel. Maintenant qu’il est le subordonné de Charles, ne comptez pas sur lui pour faire du zèle.
Dans le fond, ce mandat lui permet de faire quelques beaux voyages à charge du contribuable dans des pays où nos ambassadeurs se la coulent douce au soleil. À part ça, il a autant d’idées sur la politique extérieure qu’un lapin de garenne fasciné par un boa. Sauver sa peau d’un gouvernement qu’il a estimé prendre l’eau dès le départ et qui ne fait des prolongations que grâce « à la fermeté » de l’attelage Michel-Jambon dans la lutte contre le terrorisme, c’est son seul objectif.
Aussi, la reconnaissance d’un État palestinien est le moindre de ses soucis. Il aura fallu quatre heures de débat au Parlement fédéral pour approuver la résolution demandant au gouvernement de le reconnaître. Le ministre des affaires étrangères a abouti à ce qu’il recherchait : une reconnaissance qui n’en est pas une, puisqu’elle est de principe et que les principes au MR on sait ce qu’ils valent. Pour en être convaincu, il suffit de relire les discours préélectoraux.
Donc la reconnaissance, comme dans le sketch de Raynaud sur le refroidissement d’un canon, ça mettra un « certain temps », traduction dans le langage belge « au moment le plus opportun ».
Autrement dit Benjamin Netanyahou, appelé par ses intimes Bibi, après avoir réduit la Palestine arabe à un mouchoir de poche, précisera la date à son ami Didi, en temps utile.
Évidemment, ce fut la gueulante de l’opposition à cet Everest d’hypocrisie qui tint ce petit monde quatre heures au Parlement.
La reconnaissance version Reynders est tellement bidonnée que c’est se moquer du monde. Bibi a charmé Didi !
On s’étonnera, après cela, de l’actuelle méfiance des Palestiniens à notre égard. Et pour les trouillards qui veillent à notre sécurité, le surcroit d’entérite.
Au Ministère des affaires étrangères où on fait des gaufres au sucre pour tout le monde, nos culs étroits et nos langues mesurées appellent cette politique « Une Belgique amie d’Israël et des Palestiniens ».

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La suite est du pur délire. Le cintré avec retouche au bide s’y étale dans un prêt à porter soufflé de la Knesset qui confine à la bêtise.
Le retour aux frontières de 1967 pour Israël est encore un casus-belli à Tel-Aviv dès qu’un malheureux membre de l’opposition revient avec « ce truc ».
Kattrin Jadin du MR, la calamiteuse rapporteuse du projet, a fait monter l’indignation de l’opposition au maximum, aussi parce que la décision finale est entre les mains de Didier Reynders. C’est lui qui décidera quand la Belgique reconnaîtra l’Etat palestinien !
Reynders n’était pas présent aux débats. Sa désinvolture fit beaucoup pour la tension.
La meilleure réplique de l’opposition fut celle de Zakia Khattabi (Ecolo) à Peter De Roover (N-VA) : « Ecrivez Région flamande à la place de Palestine et appliquez-y les conditions que vous posez ».
Évidemment si on compare Gaza à Kraainem… on verrait De Wever masser ses troupes à la frontière linguistique.

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