« L’économie en question. | Accueil | Gros câlin, beau Brummel et les autres. »

Exercice de désintéressement.

Leçon de désintéressement dimanche midi sur les antennes de RTLtvi.
Les avocats sur le plateau de Dominique Demoulin sont unanimes, tout confrère pris la main dans le sac du contribuable ou qui serait porteur d’enveloppes à la place de la poste, sera innocent, le temps de la procédure qui peut durer dix ans. De sorte qu’on ignorera au jugement de quoi il était coupable au juste et donc restera innocent.
Mais revenons aux grandes voix du barreau exerçant un mandat politique à temps plein en même temps que dans un cabinet d’avocat à plein temps.
Entre plein temps et temps plein, vous saisissez la nuance.
Cela à propos de Kubla Serge, porteur d’enveloppes au black et avec un gros carnet d’adresses. Armand Dedecker, dit le bel Armand, avocat spécialiste à mille euros l’heure, qui a enfin détrôné le salaire du plombier dans le livre des records.
Une anecdote à propos de ce dernier, Emmanuelle Praet tenait à préciser l’émission précédente, que les sommes gagnées par des avocats-parlementaires ne l’intéressaient pas, faisant écho à ce grand élan de discrétion, Joëlle Noël, avocate invitée de Domino, tenait à faire savoir qu’en cas de litige, un client insatisfait des honoraires, pouvait toujours en faire part au bâtonnier. C’est tout bon pour l’avocat Dedecker, puisque son client milliardaire a eu gain de cause, il aurait été malvenu de rouspéter. Mais ce serait plutôt au parlementaire Dedecker à porter l’affaire devant le bâtonnier, puisque c’est l’avocat qui a touché, alors que c’est le parlementaire qui a tout fait.
Voici la distribution du vaudeville de ce dimanche.
Jean-Luc Crucke, homme de biens (au pluriel), estime que « peu de gens sont aussi contrôlés que les mandataires publics ». À réécouté la bande son, j’ai cru entendre « peu de gens sont contrôlés », en cause la pauvreté des moyens de la justice.
Francis Delpérée, égal à lui-même, a brandi un code. Celui de « bonne conduite du parlementaire ». Je passe les alinéas et les paragraphes. Cette bonne conduite a un maître mot « désintéressement ». Francis ne tient pas un salon à Uccle. Il ne reçoit pas, comme bel Armand, les habitués du club Lorraine. Que sait-il des frais que cela occasionne ?
Joëlle Noël, avocate et rien de plus, la seule à ne pas en croquer en extra sur les citoyens, tient à préciser que la dernière loi sur la corruption date de 1999. Ce n’est donc pas la faute à Napoléon, si Kubla n’est plus bourgmestre à Waterloo.
André Flahaut, de plus en plus « Un chat faisant la chattemite, Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, Arbitre expert sur tous les cas. » insiste sur la présomption d’innocence. Ce Robespierre-avocat ne reçoit des leçons de personne. Une remarque pourtant, être honnête, c’est bien. Être trop honnête, c’est louche.
À sur-jouer un personnage, on finit par en devenir la caricature. Alors, hein, André, avec un parti comme le PS, c’est un populiste qui te le dit, mets-y la pédale douce.

1aniston5.jpg

Côté, témoin, Dominique a invité une ancienne gloire du PS, justement, porteur de mallettes à la retraite, condamnés à la place des grands chefs après l’enquête Cools, Merry Hermanus. Son témoignage sur les liasses de biftons en sachets est mitigé. On a été déçu. Il parlait dans le sens de Robespierre-Flahaut. Les gros bras du PS ont toujours été reconnaissants aux seconds couteaux qui tombent à leur place. Hermanus n’a pas eu à se plaindre. C’est sans doute ce dont il a voulu témoigner.
Reste deux ahuris, manifestement dépassés par l’ambiance cynique : Philippe Engels journaliste, auteur d’un livre sur la corruption et Georges Gilkinet, écolo, la santé par les plantes à la racine desquelles les poils de nez d’André Flahaut poussent dans n’importe quel sol.
Philippe Engels a raison ! Suffisant pour que Dominique lui coupe le sifflet, et que les avocats postillonnent en salves continues.
Il aura juste placé que la justice était assez molle à poursuivre les riches et les politiques.
Sans doute à cause des recours, comme s’il en pleuvait ai-je pensé et le coût pour les contribuables d’une affaire comme celle de Kubla qui va s’éterniser.
Dans le classement des pays les plus corrompus au monde, on nous mis à côté du Brésil. On a failli être juste avant le Congo Kinshasa. Nous portons des enveloppes à Kabila, mais Kabila ne nous porte pas d’enveloppe, voilà la nuance. Dedecker et Kubla doivent regretter Mobutu qui, lui, avait des attentions pour nos parlementaires.
On a effleuré le cas du troisième larron, le fils Mathot. Comme un juge d’instruction lui demandait la provenance de son magot, il a déclaré l’avoir gagné au casino ! Plus fort que son père, dis donc !
Heureusement, qu’il n’a pas dit que c’était dans celui de Dinant, sans quoi on était à nouveau parti pour une procédure d’un quart de siècle avec Richard Fournaux.
La politique belge est envahie par des innocents. Ils perdent trop de temps à le prouver, ils ne font plus rien d’autres.
Si encore ils étaient moins longs dans leurs explications !

Commentaires

Blog d'un cassos, animé par un connard.
A gerber.
Autant qu'il retourne à son porno quotidien plutôt que le justifier devant un ramassis digne de 20 minutes...

Magnifique !
Bougrement difficile de résumer
en si peu de mots une opinion si éloignée de la mienne... que
j'en jouis profondément.

Poster un commentaire