« février 2008 | Accueil | avril 2008 »

31 mars 2008

Le complexe de l’escargot.

-Pourquoi tu fais la tête ?
-Moi, je fais pas la tête !
-Qu’est-ce que tu fais alors ?
-Mais rien. Où tu vois que je fais la tête ?
-Je te connais, va…Roger…
-Tu me connais ! Et tu dis que je fais la tête quand je ne fais pas la tête ?
-Bon. C’est entendu. Tu ne fais pas la tête. Qu’as-tu alors ?
-Comment ça, ce que j’ai ?
-Depuis que nous sommes en voiture, tu ne m’as pas dit un mot.
-Que veux-tu que je te dise, Pompon ?
-…que la soirée était réussie, que tu t’es bien diverti… enfin tout ce que tu me dis d’habitude quand tu ne tires pas la tête.
-Tu tiens absolument à ce que je tire la tête ?
-Je n’y tiens pas, je le vois…
-Donc, je dois trouver quelque chose à te dire à propos de la tête que je suis supposé tirer ?
-Ah ! mais ne le prends pas comme ça, hein ! Tu t’énerves, tu t’énerves et puis on va encore se dire… Roger…
-Quoi Pompon ?
-Tu le sais bien.
-Non !
-A propos de Pierre !
-Ah non ! tu ne vas pas croire que je fais la tête à propos du gros ? C’était il y a, ouf…
-Quinze ans et trois jours ce 22 mars…
-Tu comptes les jours, parole, tu as un calendrier à la place du cœur… les dates historiques… celles qui comptent, parole…
-Tu viens de dire deux fois parole.
-Et si ça me plaît de le dire cent fois parole, parole, parole…
-Reprends du souffle…
-Voilà, tu as gagné ? Je n’y pensais plus du tout à ce gros con. Eh bien ! chapeau. Maintenant je fais la tête et tu sais pourquoi…
-Ce n’est pas vrai tu y pensais en revenant et je vais te dire pourquoi…
-Tu lis dans mes pensées. C’est fort quand même. Je ne savais pas que j’y pensais et voilà que c’est toi qui me fais penser d’y penser… C’est à devenir fou. Et en plus tu vas me dire pourquoi !
-Oui, c’est quand nous sommes passés devant l’agence.

44ea.jpg

-Quelle agence ?
-L’agence, quoi… tu sais bien, celle où il était convoyeur poids lourd…
-Ah ! oui… l’Intrépide… les voyages l’Intrépide…Pompon et Pierre… je l’avais complètement oublié. Tu étais gay bien avant moi…
-Ils ont fait faillite il y a douze ans…
-Tu vois, je n’en savais rien et à vrai dire, je m’en fous…
-Tu t’en fous ?
-Oui, du gros, de l’agence, et de tes quinze ans et trois jours de commémo. Oui, je m’en fous. Mais tu fais bien de me rappeler tout ça. Puisque tu as vu que je faisais la tête. Oui, je la faisais et tu sais pourquoi ?
-Non, et tu vas me le dire !
-Ah ! bon tu ne sais pas pourquoi ?
-Enfin, je croyais que c’était le souvenir qui te remontait en passant devant l’agence fermée.
-C’est plutôt tes souvenirs qui te remontent, ma vieille…
-Ne m’appelle pas ma vieille…
-Je t’appelle comme ça me plaît.
-Et si je te disais que oui, ce sont mes souvenirs et que je n’ai plus que ça pour tenir le coup avec toi. La vie que j’ai, minable, sans rien, aucun réconfort. Pas une main secourable !
-On les connait, toi les main secourables, y a qu’au cul que tu les reconnais.
-Grossier !
-Messalin !
-Quand est-ce qu’on est parti en vacances ?
-Les vacances, parlons-en. Partir avec quelqu’un sur lequel on peut plus se fier, tu m’as bien regardé, roulure !...
-Sale con !...
-On serait à peine installé Benidorm que tu pourrais pas te retenir, le garçon d’étage, le gros schleu qui pète de santé, même le gay qu’attend à la pharmacie pour sa trithérapie, tu sautes sur tout ce qui bouge, hein, salope ?
-Voyou !...
-Non, arrête la voiture. J’en peux plus. Je descends…
-Tu vas le voir, hein, crapule ?
-Tu parles si je vais le voir. J’y cours. Comment voilà un homme que tu as tellement dégoûté d’en être un, qu’il s’est fait enlevé toute la boutique, qu’a changé de sexe pour plus que tu l’agresses et avec lequel je m’entends mieux depuis qu’il est devenu une femme et que tu oses insulter.
-Depuis que Pierrot s’appelle Pierrette, tu nous trahis. Tu n’es plus gay ! Tu as changé de camp…
-Il y a quinze ans et des broutilles, c’était un gros con. Aujourd’hui, c’est une mince jeune femme…
-Il a quand même 48 ans.
-Et alors, tu n’en as que 43 et tu en parais…

30 mars 2008

Le cauchemar américain.

L’Irak, c’est le Vietnam en d’autres temps. L’Haut-lieu dit que la victoire est proche.
Comme Westmorland à Saigon, le juteux de Bagdad réclame des renforts, pour l’assaut final contre les forces du mal, tandis que l’opinion américaine estime qu’on la promène depuis cinq ans et qu’il est temps de tourner la page, tout cela sur fond d’élection fin d’année.
Hillary Clinton qui a voté la guerre prétend qu’elle a été trompée et Obama se félicite de n’avoir pas voté l’invasion, et pour cause, à l’époque il n’était pas sénateur !
Si l’on ajoute au cocktail un zest de subprime et de dépression financière, ou pourra juger d’une situation vraiment alarmante.
L'Amérique n'a retiré jusqu’à présent aucun avantage de son équipée en Irak. Les observateurs ont de plus en plus l’impression que celle-ci a été décidée sur un coup de tête de Bush qui voulait faire quelque chose après l’attaque du 11 septembre 2001 sur NY.
Saddam Hussein était à sa portée. L’armée US n’en ferait qu’une bouchée. Ce qui fut le cas. On a vu à tort une guerre du pétrole qui se profilait dans le dos des combattants. On a surtout vu les combattants d’Oussama Ben Laden qui ont pris pied en Irak, alors qu’il n’existait pas avant que Saddam soit renversé.
Les dégâts moraux sont encore plus considérables dans le monde arabe. L’opinion publique y est particulièrement remontée, jusqu’en Indonésie et au Pakistan, pourtant un pays ami.
L‘Amérique est le fauteur de guerre idéal pour les musulmans qui ont besoin de haïr à l’extérieur de leurs frontières pour ne pas haïr leurs dirigeants.
C’est même assez croquignolet de voir que ce sont les pays qui violent le plus les droits de l’homme qui en accusent les Etats-Unis. Cependant, l’Europe pointe également l’Amérique du doigt pour le même motif. Un comble pour une démocratie que Bush propose en modèle au point d’en vouloir faire le champion de la vertu dans une « Démocratie mode d’emploi » qui agace par son côté évangélique.

28dde.jpg

Le scandale du motif de la guerre qui portait sur la préparation de l’arme nucléaire par Saddam était un coup monté pour entraîner l’opinion à la suite du président Bush.
Le Pentagone ensuite démentit tout lien entre Saddam Hussein et Al-Qaïda.
Le mensonge d'Etat devint public. Trop tard les boys étaient partis. Il en mourait déjà, pas trop au début. Ils en sont à 4.000 aujourd’hui !
Le mensonge initial de la guerre n’a jamais été relevé par une Commission du Congrès, comme Nixon le fut et démissionna après l’affaire du watergate.
On se pose la question de savoir si la démocratie américaine n’évolue pas dans le mauvais sens ?
La guerre exige un budget phénoménal sans cesse revu à la hausse.
L’Irak a été conquise sur la simple présomption d’un armement nucléaire pouvant inquiéter Israël. L’Iran qui est lui, bel et bien, en passe d’acquérir la technique de la bombe atomique n’est pas inquiété par une Armée américaine essoufflée et mal en point. Les généraux en conviennent, enlisée en Irak, l’armée ne saurait se déployer ailleurs dans de bonnes conditions. Un bombardement des installations nucléaires de l’Iran ne serait pas certain d’aboutir à un résultat, mais serait catastrophique dans l’opinion arabe. A cette occasion, il ne serait pas impossible de voir chiites et sunnites se retrouver dans la haine du « grand Satan ».
Géopolitiquement la guerre d’Irak fait toujours de gros dégâts sans qu’on puisse y mettre un terme, même l’allié turc craint une surenchère des Kurdes à prétendre à un Etat indépendant.
On allait voir une campagne éclair en Irak– ce qu’on a vu – mais la suite n’était pas prévue. La suite dure depuis 5 ans et les candidats à la maison blanche sont bien incapables de dire comment sortir de ce guêpier sans perdre la face, comme l’actuel président, du reste.
Les grandes puissances que sont la Chine et la Russie restent à l’affût d’une bonne affaire. Leur popularité n’est pas entamée dans cette partie du monde, si on exclut l’Afghanistan qui se souvient de l’occupation des militaires russes.
On voit des Chinois partout, dès que l’influence américaine baisse d’un ton dans les pays du Golfe, des techniciens chinois se pointent avec du matériel bricolé, mais moins cher.
On se demande comment le prochain président des Etats-Unis pourra sortir le peuple américain de ce guêpier.
Si le château de cartes capitalistes s’effondre aux USA, nul doute que celui de l’Europe sera entraîné dans une chute qui serait alors générale pour les Occidentaux.
On a vu des civilisations disparaître pour moins que cela. Pour tout autant que l’on considère le culte du tiroir-caisse comme une civilisation ?

29 mars 2008

Sauver les meubles !

L’interview de ce matin sur la RTBF d’Herman van Rompuy est explicite.
Chère Madame Houart préparez vos mouchoirs, patriotes, aux fenêtres ornées de drapeaux, mettez les en berne.
Voici ce que le président de la Chambre a déclaré :
« Suivre les recommandations du Conseil de l’Europe concernant les minorités, c’est remettre en question les lois linguistiques donc remettre en cause la Belgique elle-même. »
Autrement dit pour que la Belgique poursuive sa vocation d’Etat fédéré, il faut que les francophones de ce pays acceptent de cautionner une politique raciste et de ségrégation des Flamands !
Ce discours est important venant du président de la Chambre, et il aura des conséquences inimaginables si c’est comme cela que Leterme et son gouvernement conçoivent la chose.
Cela signifie que toute négociation est impossible et que les présidents des partis francophones ne peuvent en aucune manière justifier de leur présence dans un Etat à la flamande sans épouser la cause, faisant de ce pays tout entier une nouvelle Serbie !
A-t-on bien mesuré la paranoïa flamande du côté francophone pour encore croire à un Etat fédéré et même confédéré dans des conditions qui nous placeraient, nous les victimes francophones, dans le même discrédit d’une moitié du territoire à l’encontre du reste des pays de l’Union européenne ?
Ah ! l’amour inconsidéré des Flamands pour leur langue, de respectable qu’il était, devient la pire des aberrations.
Il n’y a pas à barguigner. Nous devons à tout prix et à toute vitesse nous désolidariser d’eux et ce malgré l’inconfort dans lequel nous serons pendant le temps de nous organiser.
Hélas ! de ce côté du pays, nos leaders sont bien trop lâches pour tenir un langage de fermeté. Sauf peut-être Joëlle Milquet que l’on voit traîner les pieds dans une aventure gouvernementale à laquelle elle ne croit pas vraiment.
Et dans de pareilles conditions, échaudée par les autres partis, elle craint fort de dévoiler le fond de sa pensée toute seule, devant le sycophante Reynders prêt à vendre tout pour « encore une minute monsieur le bourreau » et Di Rupo qui n’a vu dans ce gouvernement que le moyen de rouler le MR dans la farine et lui reprendre des voix pour les prochaines élections suite au fiasco de l’orange bleue.
Il est clair qu’à naviguer avec les énergumènes fous de leur langue et d’autant plus fous qu’elle n’est véhiculaire en rien du point de vue culture et intérêt en-dehors du petit carré de beffrois, de légumes et de littoral, nous serons à la fois la risée de l’Europe, mais aussi classés dans la catégorie des nationalistes pointus avec les Serbes et quelques mirliflores locaux des pays de l’alliance comme Jean-marie Le Pen et Jörg Haider, qui continue à représenter la Carinthie à l’UE, ou encore Gianfranco Fini, d’Alleanza nazionale allié de Forza Italia du cavaliere Berlusconni.
Si ce voisinage ne gêne plus les socialistes au point de vouloir nuancer le comportement flamand (ils n’y verraient que du patriotisme exagéré et parfois agressif, alors que tout le monde constate - à commencer par les parents des bambins d’un certain parc d’où une municipalité voulait en exclure les francophones – que ce patriotisme n’est rien d’autre que du chauvinisme ethnocentrique ! ), personnellement cela me gêne terriblement. Pas vous ?
On en perçoit bien la dérive, mais personne ne sait jusqu’où cette exaspération linguistique pourrait conduire les parlementaires flamands d’une Belgique moribonde et au bord de l’éclatement.
C’est malheureux pour Bruxelles et les francophones qui l’habitent en majorité, il ne faudra pas compter sur Reynders, ni Di Rupo et très peu sur Milquet pour desserrer le carcan qui les étouffe. Il est même hors de question d’établir un nouveau couloir de Dantzig sur les terres flamandes par un cordon ombilical francophone avec la Wallonie.
Le drame c’est que Bruxelles ne compte pas un aérodrome intra muros pour la ravitailler comme du temps où Berlin était au coeur de la guerre froide.
Ce n’est pas demain que le montois rosé dira « Ich bin ein Berliner » pour Bruxelles en parodiant Kennedy !
Une seule chance que ça ne tourne pas au vinaigre : la présence de l’Europe dans la capitale. Mais, une Europe assiégée aussi ! Alors là, on aurait tout vu !
Les municipalités wallonnes qui ont laissé filer à Bruxelles leur patrimoine culturel, comme par exemple les iguanodons de Bernissart et bien d’autres richesses locales feraient bien de réclamer leur retour avant qu’ils ne tombent dans l’inventaire commun des biens nationaux sur déclaration de faillite de l’Etat belge, avec séquestration éventuelle en cas de contestation.
Je l’ai toujours dit, il vaut toujours mieux sauver les meubles avant l’arrivée des huissiers. Tous les faillis me comprendront.


Il n’y a ni publicité, ni lèche d’aucune sorte sur ce blog. Pour une fois, je vous livre tel quel ce courriel du matin. Vous en ferez ce que vous voulez, bien entendu. N’en inférez pas pour autant mon adhésion systématique à un quelconque système philosophique ou religieux.

66abc.jpg


28 mars 2008

Bellissima Carla !

A Londres, d’hier à aujourd’hui, c’est bien Sarko dans l’arroseur arrosé que l’on a vu.
Le voilà beau d’avoir épousé une créature charmante et qui s’avère plus forte que lui en matière d’image.
Carla Bruni a joué la chose de manière délicate et avec l’instinct d’une pro.
Tandis que son mari, tout en tics et tressaillements avait l’air d’un valet de pied égaré dans un monde qui n’est pas le sien.
Madame Cécilia Siganer, ex-Sarkozy nouvellement Attias, n’aurait pu faire aussi bien.
Cette perfection dans l’image n’arrange pas les affaires de bling-bling Sarko qui comptait bien se refaire une vertu dans l’effacement digne. Le voilà à nouveau projeté dans le people malgré lui et aussi dans la grande presse qui compare son épouse à une nouvelle Jackie, ou mieux, à une nouvelle princesse Diana !
La reine d'Angleterre, hier, c'était Carla. Voilà Sarko devenu prince consort, malgré lui.
Ainsi deux techniques de projection dans les médias sont en train de s’affronter, démontrant une fois de plus que le tapage, le clinquant et l’ostentation de la fortune ne valent rien à comparer à l’élégance, la retenue et le bon goût exposés.
Aussi paradoxal que cela paraisse, cette dernière formule rejetant l’autre loin derrière, est peut-être même encore plus people et bling-bling que celle des débuts de Sarko à la présidence, ne serait-ce que dans le genre de réactions qu’elle soulève dans les magazines de stars et de grands événements de salon.
Ce n’est pas une bonne chose évidemment pour le changement que Sarko aurait voulu faire passer pour remonter dans les sondages.
Le voilà condamner au paraître à son corps défendant.
Et s’il remonte un jour dans les sondages, ce ne sera pas grâce à son changement, mais grâce à la nouvelle Grâce Kelly qui est en train de naître.
A-t-il le caractère d’accepter cela ?
Son ego va-t-il en prendre un sacré coup ?
Sarkozy est tout, sauf bête. On l’a bien vu avec Fillon plus populaire que lui. Mitterrand à débarqué Rocard pour moins que cela. Il semble que le premier ministre actuel poursuit sa carrière après la catastrophe des élections municipales, alors que l’occasion était toute trouvée pour lui faire gagner la sortie. Le président va probablement s’inspirer de la retenue pleine de charme de Carla et peut-être en jouer pour ses projets. Puisque de toute façon il ne peut échapper à la médiatisation que ce soit lui qui l’a crée ou son épouse qui s’y trouve comme un poisson dans l’eau.
Il devait bien savoir le risque qu’il prenait en épousant l’ancien top-modèle.
Mais ce regain d’attention par personne interposée est aussi un danger.
On le perçoit déjà dans les commentaires des journaux qui renvoient au second plan la visite de Nicolas Sarkozy, son discours devant les deux chambres du parlement, les questions politiques et l'annonce de troupes supplémentaires françaises en Afghanistan.
Que son épouse serve de pare-feu, c’est parfait ; mais, qu’elle éclipse la raison politique du voyage de Sarkozy en Angleterre, au point que les quotidiens londoniens sont assottés de l’ensemble gris Christian Dior et d'un béret assorti de la first-lady, tandis qu’ils ne disent presque rien de « l’amitié entre les deux peuples », voilà qui amoindrit au point de le rendre inconséquent et superfétatoire, le discours du président.
C’est la pire des choses qui pouvait arriver au verbeux personnage qui s’est hissé au sommet de l’UMP, puis de la France rien qu’avec des astuces verbales, des promesses soulignées par des expressions du visage et le bagout avocatier.
Il peut revenir, titre les journaux anglais, mais avec son épouse !
C’est dur tout de même de s’entendre dire cela.
Même les choses accessoires dépendantes du voyage sont apparues toutes en faveur de Carla, au point que la presse a convenu au deuxième jour de la visite que la photo de nu, qui avait fait la une la veille, était déplacée !

42abcde.JPG

Le people au service de la discrétion et de la tenue, on aura tout vu.
Le Président doit regretter quelque part que son épouse l’ait accompagné. Elle aurait pu soigner une grippe imaginaire au fort de Brégançon.
Rendez-nous des Maréchale Lefebvre, une madame Sans-gêne pur sucre et populaire où à côté Sarko lui-même eût paru distingué !
Tante Yvonne était telle que la souhaitait de Gaulle, Bernadette la chiraquie et Pompidou avait en Claude, celle qui complétait en art pictural son goût des lettres.
De ce qu’on a vu, on ne sait dire qu’une chose : Carla est trop bien pour lui.
Et ça, c’est moche pour la suite de la carrière du président.

27 mars 2008

Danneels et l’euthanasie

Il en a de bonnes, Mgr Danneels, de critiquer l'euthanasie sous prétexte qu’il faut donner un sens à la vie… par la souffrance et la mort !
Comme tout religieux, il part du principe que la mort est en réalité le départ de la vie éternelle, donc un commencement qu’il ne faut pas gâcher de nos mains d’homme !
Avec les trois religions monothéistes, c’est le même programme. C’est inouï le nombre de pages qui ont été écrites sur notre destin après la mort sans que personne en sache rien, ni que personne en revienne pour nous en toucher un mot, quoique les livres saints soient pleins de fariboles à ce sujet.
C’est ce farceur de Parménide qui - il y a très longtemps – nous a fait le plus réfléchir sur la vanité de parler à tort et à travers de ce qui n’existe pas. « L’Être est, le non-Être n’est pas ».
Aucun curé n’en conviendra, car ce serait toucher à son fonds de commerce : le Non-Etre n'est pas pensable, parce que penser le non-être est ne pas penser. Mais, vu que nous employons le terme de non-être, il est pensable, d'une certaine façon. Du moment qu'il est pensé, il devient l'Etre. Ainsi l'Etre se dégage, par opposition au Non-Etre, qui continue à ne pas exister.
C’est bien là une vanité suprême que Mgr Danneels laisse échapper de sa nature profonde, pour lui le non-être, c’est l’être sublimé par dieu.
C’est son droit.
Il conviendrait cependant qu’il ne juge pas, en toute humilité chrétienne, ceux qui ne pensent pas ainsi. Comme c’est plus fort que lui, nous subissons donc son homélie.
Mgr Danneels choque les défenseurs de l'euthanasie avec toute l’inconscience du devoir accompli. Se donner la mort n'est pas un acte d'héroïsme, dit-il, en faisant référence à Hugo Claus qui a tiré sa révérence sans rien demander à personne.
Je trouve, au contraire, que c’est un acte absolu de liberté que celle d’arrêter ses jours, acte qui n’est pas sans courage et détermination et n’est pas à la portée de tous.
Cela démontre que l’homme a toujours le choix d’arrêter tout avant de sombrer dans l’innommable et la souffrance !...
Euthanasier quelqu’un qui le demande est un acte de charité, même si ce n’est pas de la charité chrétienne. Ainsi, Mgr Danneels nous donne l’opportunité de constater que toutes les charités ne sont pas chrétiennes. La foi serait-elle un frein à l’élan de cœur qui nous lie à nos semblables ? Voilà bien une étrange frustration pour une religion qui s’est fait une spécialité de l’Amour !
Dussé-je heurter le patriotisme de Mgr, il lui serait bénéfique de relire entre les lignes l’histoire de la Grande guerre – celle que Brassens préfère – il y trouverait dans la vie des hôpitaux du front une pratique de l’euthanasie courante parmi le personnel soignant, afin d’abréger des souffrances inutiles et… de laisser des places vacantes aux nouveaux arrivants qui étaient susceptibles d’être sauvés et qui le furent grâce à cela.

97bc.jpg

Quelle homélie eût-il faite afin que ses ouailles comprissent le sens de la vie et de la mort dans l’urgence, comme ce fut le cas de Chantal Sébire, au lieu de son bavardage sur une religion qui perd les pédales, dès que le sujet sort de l’ordinaire ?
Evidemment, le cardinal était à Saint-Rombaut au cœur du vieux Malines où le pratiquant à l’âme droitière et le cœur au fond d’une sacristie. Ce n’est pas un public facile, même pour un cardinal.
Mais comme les temps changent, peut-être l’écoutait-on d’une oreille distraite en se demandant ce que le vieil homme à l’homélie, empâté dans une bonne rondeur qu’on dirait faite du suif des cierges, aurait fait, s’il avait été défiguré et aveugle, comme Chantal, ou atteint d'Alzheimer comme Hugo ?
Aurait-il eu cette volonté d’airain d’aller jusqu’au bout, dans l’ignorance de sa douleur et de celle des autres, avec l’absurdité d’une volonté de souffrance d’autant plus imbécile qu’elle n’est rédemptrice de rien ?
Au moins serait-il revenu sur le jugement qu’il porte sur des hommes qui décident que « ça suffit ».
Alors, faisant comme l’abbé Pierre qui était las de vivre, aurait-il supplié son dieu de le reprendre au plus vite, lui demandant expressément qu’il l’euthanasie ?

26 mars 2008

Boycottons les Jeux Olympiques

Là n’est pas la question, puisqu’on ira aux JO de toute façon.
Les Jeux Olympiques sont une formidable machine à fric. Le Comité olympique a sans doute été « fortement » impressionné de la volonté chinoise d’avoir les jeux de 2008 à Pékin.
On ne sait pas si c’est à coup de bank-notes ou d’arguments, toujours est-il que Jacques Rogge et les autres se sont déterminés.
Et ce n’est pas sans savoir que la Chine est une dictature et que tout ce qui s’y passe est supervisé par la nomenklatura du parti communiste chinois.
Bien sûr, lors de l’attribution des jeux, nous avions eu droit aux discours lénifiants selon lesquels des progrès étaient perçus !
Alors que, bien entendu, il n’en était rien, le pays étant dirigé d’une main de fer par ceux qui avaient pris le pouvoir après Mao. A peine celui-ci décédé, ils avaient liquidé « la bande des quatre », avec la dernière épouse du chef suprême, une des nombreuses « vipères lubriques » du communisme et qu’ils en feraient autant à toute opposition.
Le Président olympique savait tout cela. Fallait-il que les raisons secrètes fussent de la plus haute importance pour lui et pour tous ceux qui étaient favorables, pour que le Comité se détourne du projet français, et soutienne Pékin !
On peut facilement en reconnaître une. C’est le basculement du régime dans la communauté internationale par l’ouverture au libéralisme du commerce et de l’industrie.
Les stratèges de la libre entreprise avaient cru déceler la volonté chinoise de desserrer le carcan qui opprime les populations. Reynders, avait vu à cette occasion tout le profit que le monde « libre » en retirerait.
Comme toujours, il s’était gouré.
Et voilà que le Tibet se réveille opportunément pour nous rappeler que les Chinois oppriment aussi les Tibétains.
Nouvelle version de la vipère lubrique : le Dalaï Lama.
Manque de pot pour Pékin, le Dalaï Lama est très populaire dans le monde et lorsque les dirigeants chinois le traitent de « voyous », de « fauteurs de troubles », les insultes se retournent contre eux.
140 morts de la première vague de répression au Tibet, l’arrestation de centaines de manifestants qui seront liquidés dans les prisons chinoises d’une manière ou d’une autre après des procès sommaires, et Jacques Rogge fait toujours confiance à Wen Jiabao.
Les renseignements fiables qui nous parviennent du Tibet sont rares, puisque les journalistes ne sont pas autorisés de s’y rendre. Que fera la presse internationale aux JO d’août à Pékin ? On s’interroge, sauf le ministre des affaires étrangères français qui reste confiant, comme Rogge !
On voit l’ambiance ! Et nous ne sommes pas encore à l’ouverture des jeux !
Pour un beau début, c’est un beau début. La cérémonie à Olympie a été perturbée par des manifestants que les Chinois ne verront pas. A la première alerte qui laissait à penser que l’orateur de Pékin allait être perturbé dans son discours, Pékin a immédiatement coupé le relais et projeté une image du site vide de participants, tandis que le Chinois de service poursuivait imperturbablement son discours.

38rtb.jpg

Il en sera sans doute ainsi pendant toute la durée des jeux.
A Pékin, on va matraqué en coulisse, tandis que les athlètes pourront sourire à l’aise.
On sait déjà que la retransmission des jeux se fera avec un léger décalage, de façon à ce que le Régime contrôle l’image et éventuellement la modifie.
Et qui vend à cette dictature les matériels de brouillage et de différé ? Qui autorise ce pays à filtrer les nouvelles d’Internet, si bien que des dizaines de millions d’internautes chinois n’ont pas les mêmes informations que les nôtres ? Nous les Occidentaux, bien sûr.
On se souvient de la guerre froide et du boycott des jeux d’URSS par l’Amérique.
Est-ce que les Américains seront aussi lâches que les Européens ? Oui, sans doute, d’autant que la Chine détient un beau paquet de dollars de la dette américaine.
Reste le boycott des citoyens. Comment bouder les jeux ?
En évitant d’ouvrir son téléviseur ou son poste de radio ?
Ce serait d’autant plus facile que les résultats qui s’afficheront sur l’écran avec en-dessous les athlètes dans l’effort, seront en décalage, si bien qu’on aura le désagrément du différé et l’impression que l’on nous cache quelque chose.
Bien entendu cet avis ne sera pas suivi et nous verrons les jeux.
Il y aura même une délégation belge avec nos athlètes et tous leurs moniteurs. Notre seul problème : sous quel drapeau ?
En août Leterme aura échoué et nous serons en pleine panade
Madame Houart croit toujours à l’ancien. On n’en est plus sûr. Bref, aux Jeux, nous pourrions avoir nos chinoiseries aussi.

25 mars 2008

La trouille, ça se commande pas.

On a beau dire qu’on s’en fout, que la liberté d’expression, c’est sacré… la menace d’un poing sur la gueule, on n’est plus si faraud… Alors, des affreux qui se persuadent de tout faire péter, que plus ils en remettent, plus dieu les honorera au ciel avec tamtam, mouquères et narghilé à gogo, vous pensez s’ils sont pris au sérieux…
Mettez-vous à la place de l'hébergeur américain Network Solutions : quelques types qui connaissent pas la crise avec un concept qui fait de la thune dans une conjoncture merdique. Vous en connaissez des cœurs purs sur Internet qui résisteraient à la belle vie ?
Tout remettre en jeu pour des principes ? Il en a, lui, le capitalisme, des principes ? Et Ben Ladden ? Omar ? Est-ce que Network Solutions en a seulement un, de principe ?
Ils vous disent ces yankees à la pétoche, d’accord faut défendre le droit à l’expression. On est pour la liberté. Oui mais, si je la perds ma liberté, si je finis aux asticots, comment je défendrais celle des autres ? Alors, ils suppriment la liberté au nom de la liberté ! C’est-y pas beau ?
Avec ce raisonnement à la con, ils ne défendent plus que des libertés défendables, c’est-à-dire des libertés mécaniques : bouffer un hamburger par exemple ? Même Ben Laden s’en cale un de la journée, quand y a pas ramadan, même qu’il y en aurait un, mais alors faut pas qu’on le voie. Déambuler dans les rues pour s’acheter de la limonade, qui est contre ? Attention, j’ai pas dit de l’alcool… me faites pas dire…
Se déchausser quand on va faire sa prière à la mosquée. Qui est contre les arpions à l’air ? La coutume respectée, l’idée de se faire pousser la barbe aux jeunets, qui est contre ? Mais absolument personne… Attention, pas soulever les voiles, voir les barbus cachés des fatmas ! Foutre non !
Par contre laisser filer la bande du film Fitna de l'homme politique néerlandais Geert Wilders, sur Internet, comme ça risque d’énerver des faces de carême, on pousse sur le bouton Off limits et c’est basta.
Non, mais t’es con ? T’es pas heureux sur la Toile ? On publie vraiment tout, des merdes pas croyables, du cul, du porno allemand, tout qu’on dit… sauf quelques fientes mal ficelées sans intérêt, juste pour pas avoir des ennuis… C’est humain, non ?
Dans ce film, le député d'extrême-droite critique ouvertement l'Islam.
« T’as dit qu’il était d’extrême droite ? Non, j’ai dit qu’il critiquait ouvertement l’Islam. Ah ! mais si, ce type est d’extrême droite, alors, moi, je peux pas le blairer. Je veux pas savoir le reste. Depuis quand il est d’extrême droite ? Depuis qu’il pourrait nous mouiller. Tu nous vois avec une fatwa au cul, nous les promoteurs Network ? Et puis, Fitna, c’est pas porteur. C’est quoi ce titre ? C’est là dedans que Wilders accuse le coran d’avoir inspiré « Mein Kampf » du fou. Arrête vieux, va pas plus loin… J’ai rien entendu ! »
La pétoche américaine est lente à monter. Quand elle prend l’homme d’affaire, c’est direct la courette. L’émotion diarrhéique…
Geert Wilders, député néerlandais, avait créé un malaise à l'annonce de la diffusion de son film islamophobe « Fitna ». Malgré le refus de plusieurs chaînes de télévision, le député d'extrême droite, ne baissa pas les bras, il entendait diffuser son film. C'est pourquoi, il avait décidé de créer le site http://www.fitnathemovie.com/
La Hollande qui est un pays aussi pétochard que la Belgique, craignait que la violence reprenne en Europe.

vava1.jpg

Du coup le fournisseur d’accès à Internet jure dans un communiqué qu’il a déjà enregistré de nombreuses plaintes.
Je ne sais pas si vous avez déjà porté plainte sur Internet, vous pouvez toujours essayer, c’est pire que le 22 à Asnières de Fernand Reynaud pour l’obtenir. C’est fou quand même, comme des montagnes afghanes on a tout de suite la communication !
Le mollah Omar outre bricoleur de mobylettes doit être un sacré web master !
L’accès a été bloqué direct… effet des montagnes. Inutile de faire l’adresse du site.
C’est que temporaire, on vous dit. D’ici 25 ou 30 ans, peut-être, quand on pourra rire de tout…
Network Solutions vérifie si le contenu du site est contraire aux règles du fournisseur. Les règles du fournisseur s’écrivent au fur et à mesure, en fonction du genre de plaintes, priorité à celles écrites à la kalachnikov…
Geert Wilders attendra un peu avant de montrer son chef-d’œuvre du rire de 15 minutes critiquant le Coran. N’a-t-il pas voulu, l’inconscient, prouver que le Coran est un livre fasciste qui incite à la violence.
Ah ! l’effronté…
On va vers l'interdiction du film.
Le gouvernement de La Haye a supplié Geert de renoncer à son projet au nom des sphincters sensibles des membres du gouvernement néerlandais. Ces bataves redoutent une crise comparable à la publication par la presse danoise des caricatures de Mahomet.
On chipote sur le Schiedam, la fuite par les canaux…
En Belgique avec les sournois qu’on a, Wilders serait déjà en tôle !
La liberté, d’accord, mais faut pas faire chier avec…

24 mars 2008

Spécialité belge : la veulerie.

La Justice qui n’est que le reflet de la Société se fait souvent le porte-parole de l’action gouvernementale, plutôt que de se prétendre – faussement d’ailleurs – indépendante.
On a beau dire que la Belgique est une terre d’asile, depuis longtemps il n’y a plus que les indéfectibles de la naïveté militante pour en être convaincus.
Les pleureuses du régime n’ont d’égales que les hystériques de prétoire et les thaumaturges bruxellois de l’armée mexicaine ministérielle pour y croire !
C’est une fois de plus un fait-divers qui fait le lien entre cette réflexion et la réalité.
« Un ressortissant kurde, âgé de 33 ans et résidant à Verviers, a été appréhendé vendredi soir à Liège lors d'une manifestation organisée à l'occasion du Nouvel An Kurde. La police n'a pas souhaité révéler l'identité de l'individu. L'homme est notamment recherché en Turquie pour avoir participé à un attentat contre un poste de police, qui avait fait 23 morts. Alors que le cortège se trouvait dans le centre-ville, des policiers ont identifié cet homme qui faisait l'objet d'une demande d'extradition par la Turquie. Le Kurde, qui n'a pas caché qu'il appartenait au PKK, a été entendu par la police et a ensuite été déféré au parquet de Liège. Il a été placé sous mandat d'arrêt et écroué à la prison de Lantin en vue de son extradition vers la Turquie. (DEC) »
La voilà bien décrite par ce communiqué de presse, cette fameuse hospitalité.
Est-ce que la Turquie s’est suffisamment démarquée des dictatures répressives à l’encontre de ses minorités, ou bien les milieux européens proturcs font-ils tout ce qui est en leur pourvoir pour faire croire que la Turquie est un pays démocratique ?
On ne le saura pas.
L’interview de madame Reynders, magistrate, est symptomatique d’un état d’esprit. Si elle a l’assurance que ce ressortissant kurde ne sera pas exécuté, il sera réexpédié vite fait en Turquie.
C’est trop facile de dénoncer les Etats totalitaires qui annexent des zones limitrophes qui les intéressent, puis sur la demande de ces Etats, leur livrer les annexés, donc citoyens turcs malgré eux, sous prétexte que leur résistance n’est que du terrorisme !
A suivre ce raisonnement, le Dalaï Lama, traité de voyou insurrectionnel par la Chine populaire, n’a pas intérêt à se déplacer en Belgique. Sur simple demande de l’ambassade de Chine, il pourrait bien se retrouver à Lantin, en attendant de se faire « suicider » à Pékin qui s’empresserait de facturer le prix de la balle à la famille… après avoir donné, bien entendu, toutes les assurances à la Belgique qu’il ne serait pas exécuté !
Quelle est la différence entre un terroriste et un résistant ?
Je serais curieux d’entendre Madame Reynders sur le sujet.
Ainsi éclate dans toute son hypocrisie, la soi-disant hospitalité de la Belgique.
Bien sûr, on pourrait assimiler au crime de sang l’attentat que ce Kurde aurait, par sa complicité, commis indirectement dans un commissariat d’Ankara, si, au préalable, on avait condamné d’autres crimes de sang commis – délibérément - par l’armée turque en mission au Kurdistan irakien, comme au quotidien les exactions, les crimes et les passe-droits dont les Kurdes sont victimes en Turquie.

13abc.JPG

Comme il n’en est rien, je vois mal ce citoyen kurde plus terroriste que les Turcs qui oppriment depuis toujours un peuple qui n’a rien à voir avec la nation turque et dont le seul tort est de s’être trouvé de trop sur un territoire convoité et finalement annexé, un peu comme les Palestiniens le sont sur les territoires que les colons juifs annexent régulièrement.
Depuis que nous sommes si mal gouvernés qu’il faille dix mois pour accoucher d’un gouvernement, depuis que nos forces armées coltinent des sacs de riz et de farine à ceux que nous estimons les avoir mérités, depuis que la Belgique est innervée de ses contradictions, depuis qu’on ne peut plus parler une langue « étrangère » en Flandre sans être sanctionné, nous nous mêlons de donner des leçons aux autres. Nous donnons nos labels de bonne conduite à des gouvernements dont les polices ne valent pas la corde pour les pendre ; nous bénissons des actions humanitaires qui ne sont que des moyens d’influencer commercialement des régions exploitables ; nous condamnons les génocides au point de juger des ressortissants étrangers qui y auraient trempés, sans vraiment chercher qui est l’oppresseur et qui est l’opprimé ; bref, nous caquetons de façon insupportable au nom de notre compétence, comme si nous étions les juges de l’univers, comme si nous étions les plus vertueux du monde !
Cette arrogance presque d’église est insupportable.
Sommes-nous stupides et imbéciles à ce point ?
Ce Kurde qui vivait depuis 8 ans en Belgique sans créer aucun désordre, on aurait pu lui foutre la paix, non ? Depuis quand nos polices se font-elles une spécialité du délit de sale gueule sur les documents transmis par des dictatures comme la Turquie ?
Ah ! oui, il y a ce fameux accord de poursuite entre Etats démocratiques dont on a permis à la Turquie d’intégrer les rangs.
Evidemment, les temps ont changé. La crapule internationale d’Etat est en rémission, c’est le citoyen ordinaire qui inspire de l’inquiétude.
On est tellement devenu prétentieux sur le sujet que les autres pays finiront par nous prendre en grippe, à l’exception des dictatures que nous aurons bien servies par notre bassesse, bien entendu.
A quand un protocole d’extradition réciproque avec la Corée du Nord ?

23 mars 2008

Quand on aide les chiffres à nous mentir.

S’il y a bien un songe creux de plus à l’actif des statisticiens, c’est le calcul du revenu moyen par habitant. Et s’il a progressé sur 5 ans de 27 % en Wallonie et 23 % en Flandre, il faut en attribuer une large part aux gros revenus. Autrement dit, plus les hauts revenus augmentent, plus l’écart avec les bas salaires s’agrandit et plus les statistiques enregistrent une progression du revenu moyen.
Les salaires de nos mandataires ne sont pas étrangers à la hausse statistique.
Le contribuable wallon qui s’est enrichi de 3 % 64 en 2005 n’était ni un pensionné, ni une caissière de supermarché.
Pour l’anecdote, quoique la chose se soit passée dans un magasin Carrefour de Marseille, les personnels ont débrayé parce qu’on y gagne moins de 1000 euros par mois. La direction a proposé une augmentation de… 45 centimes. C’est pareil en Wallonie. On ne peut pas dire que le plus clair de la population tire les statistiques vers le haut.
En période de vaches maigres, il convient de se méfier d’une information qui tendrait à relever le moral des troupes, plutôt que de décrire une situation qui s’améliorerait de façon générale.
Les journaux qui reprennent les informations chiffrées le font en général de manière tronquée et sans ouvrir la porte à la polémique.
Les chiffres sont là, débrouillez-vous avec.
La semaine précédente, il est vrai, il avait été question de l’augmentation de la pauvreté en Belgique. Les deux informations rassemblées, c’est donc les hauts revenus qui bénéficient de la progression en la matière. Qui des journalistes l’a fait remarquer ?
N’entre pas dans ce calcul la régression accélérée du pouvoir d’achat par l’augmentation rapide des prix de l'immobilier, des produits alimentaires et de l'énergie.
Si l’on cherche le revenu moyen par commune, ce sont les communes les plus riches qui ont le plus haut niveau de revenu par habitant, or les caissières de supermarché ne sont pas mieux payées à Laethem, commune la plus riche, qu’à Saint-Josse, la plus pauvre.
La statistique est une chose à la fois sérieuse et ennuyeuse, assez pédante au point d’en rebuter plus d’un. Pourtant, les discours et les publications savantes en sont pleins !
Le pouvoir masqué qui s'avance derrière tout cela est celui du dominant manipulant le dominé.
Les spécialistes qui jonglent avec les tableaux pourraient tout aussi bien exprimer des raisons inverses des chiffres produits, afin d’alimenter la contradiction.
Faut-il que le lecteur devienne le sceptique refusant à tout coup l'adhésion enthousiaste ?
Ne serait-ce pas le moment de trouver un juste rapport entre l’argument et la statistique ?
Quelle est la valeur d’un nombre jeté en pâture à l’opinion ?
Il faut prendre conscience que la statistique ne donne pas une exacte représentation du monde réel. Son usage doit être critique. Il n’est pas nécessairement faux. Encore convient-il d’y introduire les renseignements de tous ordres et préciser sa portée.
Ce qu’en général personne ne fait.
L’algèbre des concepts, exclut trop souvent la confrontation avec l'observation. Elle aboutit souvent à des impasses.
Dans un monde d’affairistes, la statistique s’exprime en valeurs de caste ou de classe. Elle sert à masquer les privilèges. C'est récemment que se publient les salaires et les revenus les plus importants ; alors que les revenus des patrimoines avec le secret bancaire restent encore confidentiels.
Les moyens d’étudier certaines statistiques ne sont pas réunis en raison de blocages culturels et politiques. Qu’est devenu le recensement linguistique qui était pourtant une source d’informations capitales pour des financements appropriés des Communautés ?
On ignore même souvent comment sont réparties les primes des hauts fonctionnaires ! Les aides de l'Etat aux entreprises sont moins bien publiées que les crédits accordés par les banques. Le fonctionnement des groupes d'entreprise, et notamment les échanges entre la partie nationale et la partie étrangère des multinationales, sont ignorés.
Le ministère des finances est un lieu où l’opacité est la règle et la lumière, l’exception.

aug3.jpg

La vie interne des entreprises est mal cernée par la statistique faute d’éléments.
Les Conseil d’entreprise qui se battent contre des licenciements ignorent tout des moyens et des prévisions industrielles des grands groupes dont ils font parties, parfois à leur insu.
Les indices des prix, le niveau du chômage, sont journellement contournés et faussés.
En Europe, on ne sait pas décrypter dans l’avalanche des statistiques résultant de la situation économique en Amérique si ce pays est en simple récession ou en crise économique grave.
L’utilisateur naïf de la statistique est victime du technicien borné, du maniaque numérique, du scientisme naïf et du manipulateur professionnel qui polluent le milieu.
En servant de pur relais, l’information se rend coupable de collaborationnisme avec le pouvoir en place. Cela ne se fait pas toujours sciemment ; mais, intention ou pas, les dégâts sont évidents.
Les manipulations de la statistique par les différents pouvoirs, sont un hommage que le vice rend à la vertu.

22 mars 2008

L’instinct des bêtes…

C’est une armée mexicaine ce gouvernement Leterme : 15 ministres et 7 secrétaires d'Etat, dont certains n’ont pas de poste défini. Pour récompenser Chastel, Reynders lui a trouvé un secrétariat d’Etat… Le job est gratiné : préparer la présidence européenne de 2010 ! Après 2010, s’il plaît toujours à son maître, il sera secrétaire d’Etat pour faire le bilan de la présidence européenne, et ainsi de suite... Quand on sait qu’un secrétaire d’Etat gagne la même chose qu’un ministre, Reynders y va fort avec nos ronds !
Cela valait le coup de crier au scandale dans les couloirs de la maison Communale de Charleroi, hein ! Chastel. Voilà qu’il va nous coûter plus cher que nos concussionnaires favoris !
La bande des 22 est un gang qui va tarir nos économies… sans compter les dégâts collatéraux qui dévalent d’Amérique et qui fondront sur nous au prochain trimestre.

30bcd.JPG

Avec les ministres régionaux fourrés dans les trois communautés, plus Bruxelles, on ne peut pas dire que c’est la crise de l’emploi en Haut-lieu !
Pour faire quoi ?
Ce n’est pas Leterme qui nous l’apprendra dans sa déclaration gouvernementale. Son récital sans une once de feuille de route était un prêche vertueux et civique.
Alors, Leterme, Savonarole ou père Dupanloup ?
Plutôt petite frère de Manage dont on connaît l’ardeur pour la jeunesse…
On verra ça en juin/juillet… gare à nos rondelles !
C’est quand même fort d’obtenir la confiance des partis sur rien de précis que de vagues intentions en neuf mois de palabres. C’est du jamais vu. Si quelqu’un en-dehors de Leterme est au courant, qu’il lève le doigt !
Préparons nos mouchoirs. Avec des gens d’aussi peu d’envergure et aux intentions secrètes, outre les peaux de bananes dans les antichambres, c’est toute la Belgique qui va sentir passé le vent sournois de l’incompétence glorieuse.
Parfois on se demande, plus les gars sont diplômés de tout, plus ils sont cons ! Les avocats, pire que les économistes et les licenciés, tous sortis premiers de chez Carrefour…
Reynders a relu Chamfort et Cioran pour les petites phrases, pour peu que sa bile chagrine soit bien compacte, les collègues CDH et PS du ponton Leterme n’ont pas fini d’essuyer les glaviots du libéral.
Du coup, les Ecolos, dans l’opposition, n’auront aucune peine à rempiler aux prochaines élections. Ils passent trois ans de vacances à nos frais, évidemment, puis réapparaissent juste avant les urnes dans les écoles. C’est du tout cuit.
Le trombinoscope nous présente des vieux replâtrés en nouveaux.
Le dernier des Melchior fait son petit Wathelet au gouvernement, comme secrétaire d’Etat entre Leterme qui se méfie et Milquet qui le materne.
Tiens Milquet. Elle n’en voulait pas, alors que tout le monde savait qu’elle en mourait d’envie. Le rôle de composition qu’elle nous fit, son bureau l’implorant de remplacer Josly Piette !… C’était Antigone de Sophocle en pleine crise thébaine !...
Elio dans son mixage rock n’ roll a choisi la jardinière de printemps, pour Bètchette en vente rapide. Trois femmes et le nouveau play-boy, on y sent Arena en instance... d’un grand destin. Ce PS-là a toutes les chances d’encore perdre des voix aux prochaines élections. L’aigle de Mons hésitant entre l’opposition et la soupe aux pois, a choisi la soupe. Le contraire, c’est-à-dire une sage opposition et un ressourcement dans l’opinion auraient mieux valu. Mais, quand on a les trois grâces et le danseur étoile à nourrir, on préfère Casse-noisettes.
Bref, cet Etat avec ce gouvernement sent l’asticot, le faisandé… Il n’y a plus rien à y faire pour le peuple, une certaine idée propre de la démocratie, et un désir de progrès qui ne soit pas du PIB. Il n’y a plus rien qu’un pot-bouille d’intérêts sordides liés par une sauce lapin qui a la frousse.
Un gouvernement déjà enterré presque en naissant, l’ouverture de la chasse est précoce cette année.
Les Flamands ont déjà le doigt sur la gâchette.
Madame Houart teinte ses draps de lit aux couleurs nationales.
Gendebien bat le tambour à Valmy, est attendu à Jemappes. La liste des futurs départements français est prête. On attend le Consulat, ce sera l’Empire… Sarko veut bien. Villepin a vendu sa collection. Il y a une place de Napoléon à prendre.
Hier, le chien de mon voisin m’a mordu !
Pas étonnant, c‘est un malinois…
L’instinct des bêtes, ça ne trompe pas.

21 mars 2008

Attali au rapport !

On l’avait oublié, mais quand Attali fait son Jacques, il convient aux populations d’applaudir.
C’est ce que je fais avec un petit retard, mais le génie profond de ce rapport ne m’était pas apparu dès sa parution. Il en a toujours été ainsi des vastes entreprises, l’esprit des foules n’y est pas prompt !
Le soufflé étant retombé à la suite des menaces de grève des chauffeurs de taxi indignés des mesures préconisées, le rapport Attali pourrait enfin être vu sans passion et jugé pour ce qu’il est : à savoir un prétentieux à planer au-dessus de la pensée occidentale, sans vraiment offrir de garantie sur le sérieux des 45 personnalités qui ont co-signé avec le nouveau génie, les 245 pages élucubrant l’avenir du progrès social, scientifique et économique.
On sait ce qu’il en advient presque toujours des réflexions métaphysiques quand elles sont traduites dans les faits confrontés aux projets.
C’est bien là une vanité supplémentaire du Pic de la Mirandole français d’accepter de pondre une fresque des illusions de l‘Etat parfait, sous la forme d’un rapport « des améliorations de la vie des Français par un certains nombres de mesures dont beaucoup devraient faire force de lois ».
Ce rapport fut remis dans les mains du chef de l’Etat à un moment solennel où il était encore populaire, d’où l’euphorie de celui-ci et assurer le grand homme qu’il sera suivi en tous points.
Les Taxis en auront jugé autrement.
On ne peut augurer du reste.
Pour s’en convaincre, s’il faut en croire les lecteurs, le rapport Attali n’est pas un succès de librairie. Mais on peut le lire sur la Toile.
La première chose qui saute aux yeux réside dans l’absence complète du sens des réalités d’un monde qui se situe quand même aussi ailleurs qu’en France et qui pèse sur les paramètres à considérer. Le PIB du futur n’intègre pas les désordres de la mondialisation, les injustices et les gaspillages, l’évolution la plus certaine comme la rareté prochaine des huiles minérales, le réchauffement climatique, les destructions irréversibles de l’industrie conduisant à des désastres écologiques, etc.
C’est une carte du Tendre où Attali se promène avec Madeleine de Scudéry tendrement enlacés sur des vertes prairies placées là, grâce aux plus de 300 mesures du conte de Charlie et la chocolaterie. Il foule du pied un gazon idyllique sans se rendre à l’évidence qu’il écrase au passage les insectes que nous sommes. Ce n’est pas un meurtrier, non, mais un inconscient !

87acd.jpg

Certes, elle est belle, ainsi décrite, la croissance française. Le malheur, comme tous les contes de fée, elle n’est pas réaliste.
Il est vrai que le grand homme nous a prévenu : « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan, ni bipartisan : il est non partisan ».
Voilà bien une entrée en matière burlesque, puisqu’il remet solennellement un rapport au président de la république qui n’en est pas un !
Le savant est donc non partisan… comment va-t-il préconiser des mesures s’il n’est pas partisan ? Est-il concevable de « libérer la croissance » tout en affirmant ne prendre aucun parti ?
On devine que pour rendre l’image attalienne de l’économie acceptable pour tous, il faudra l’idéaliser comme un but humaniste et universel.
C’est une idée de la gauche molle que défend Attali qui consiste à vouloir rendre un sens humain et moral à ce qui n’en a pas, mieux qui n’en a jamais eu et ne peut en avoir sous peine de ne plus s’appeler le capitalisme !
Du coup, cet homme de gauche qui vient de passer à droite mais « avec une idéologie socialiste intacte » veut « libérer la croissance » ! Seulement pour la libérer, il a oublié que le seul moyen est de libérer l’économie des hommes qui la compose. C’est ce que l’économie mondialisée fait en détruisant les emplois, en émigrant dans les pays sans système social et en méprisant les travailleurs qui font sa fortune et qui sont moins rémunérés les bras plongés dans l’huile que les simples paperassiers qui les diligentent.
Il feint de l’oublier ; car, bien entendu, le rapport « qui n’en est pas un » n’est là que pour ajouter un rayon à sa gloire.
Le rapport parle de la croissance comme un joujou indispensable, sans se préoccuper des effets pervers à longs termes d’icelle, mieux, de son impossibilité dans un avenir pas trop éloigné :
« La croissance de la production, cependant, est la seule mesure opérationnelle de la richesse et du niveau de vie disponible, permettant de comparer les performances des différents pays. Par ailleurs, cette mesure est fortement corrélée avec l’innovation technologique, indispensable au développement durable et à la réalisation d’autres objectifs de développement (santé, éducation, services publics, etc.). »
A ce niveau, le rapport est proprement un outil qui va accélérer la dévastation du monde, une arme parfaitement libérale et imbécile, celle qui mène les peuples par le bout du nez et qui est synonyme de désastres futurs !
Cette objection écartée d’un revers de main, Attali et ses compères retombent dans les cogitations les plus sottes de nos économistes contemporains révérés des Autorités : plus de concurrence, plus de compétition, plus d’innovation technologique, plus de libéralisation, plus de marchandisation, moins de règles pour plus de tout…
Franchement, si Attali représente l’intelligence en mouvement et la partie la plus brillante de cette intelligentsia française qui ne donne pas ses leçons à moins de 10.000 euros par mois (et encore c’est pas cher), on se demande dans quel pays on est ? Il suffirait au reste de la population d’une moelle épinière pour obéir aux ordres, le cerveau n’étant plus nécessaire au plus grand nombre, quand l’élite en a autant !

20 mars 2008

Pax germanica ?

On peut remiser les drapeaux, se foutre à nouveau de tout, râler sur la vie chère et reprendre un traitement sans stress pour essayer de ne plus fumer, nous avons un gouvernement !
Il ne paie pas de mine et il a trop été attendu pour que nous en soyons enthousiastes, mais l’essentiel, c’est qu’il existe.
C’est bien la première fois dans l’histoire courte mais pathétique de ce fichu pays, que les organisateurs de notre avenir ont senti l’extrême urgence de sortir des querelles pour afficher leur réussite à former un gouvernement.
Certes, le résultat n’est pas terrible et on doute qu’il aille jusqu’au bout de la législature, pourtant bien entamée. Enfin si tout ne baigne pas, au moins sommes-nous en train de revenir à une normalité apaisante.
Signe que les négociateurs ont eu chaud devant l’opinion grondante, tous ont parlé en priorité de l’adaptation des salaires et pensions au coût de la vie, par un petit pourliche…
Même Chastel, le nouveau toutou de son maître, a reconnu que cela devenait difficile de ne pas faire autrement, après avoir ergoté sur les améliorations et soutenu les salaires de 2.500 à 3.500 euros, histoire de ménager la clientèle libérale ; car, oui, il paraît que c’est la catégorie laborieuse qui vote le plus pour le MR !
C’est un geste. Qu’on ne s’attende pas à des miracles. Les gens qui nous gouvernent ont de trop gros besoins pour nous laisser espérer grand chose.
Ce n’est pas pour demain que les vieillards au minimum pension iront se refaire un bridge chez le dentiste.
Les gens ne sont pas bêtes, ils voient bien que ce n’est pas parce qu’on a été le héros de 800.000 Flamands que l’on peut faire un premier ministre assez adroit pour concilier l’eau et le feu et faire comme si les antagonismes de culture entre les deux communautés n’existaient plus.
Evidemment, si Leterme avait eu devant lui une majorité wallonne composée du seul Reynders, cela aurait été plus facile pour la Flandre de nous plumer. Comme ce n’est pas le cas, Leterme a repris la méthode Verhofstadt qui consistait à remettre à plus tard les poils à gratter du jour. Aujourd’hui, les frigos débordent. Je souhaite bien du plaisir aux frigoristes qui vont interrompre la chaîne du froid vers la mi-juin, ou juillet au plus tard. Le bruit que cela promet fera que même en Grèce ou en Tunisie, les touristes belges auront leurs vacances gâchées !
La question du jour est de savoir en quelle langue le premier ministre va accomplir sa prestation de serment jeudi matin. S’il lui reste un soupçon de bon sens, il la fera dans les deux langues.
On voit par un détail qui, en d’autres temps aurait été superflu, comme les choses vont mal dans cette désignation résignée de quelqu’un qui ne peut oublier d’avoir été le président de l’exécutif flamand.
C’est avant tout sur ce destin qu’il faut revenir, parce qu’il inquiète.
Leterme est la victime de son succès dans une seule partie du pays. S’il ne se conduit pas comme la Flandre l’entend, ses partisans lui retireront leur confiance ! Le délai est court. D’ici juillet, il n’a que quatre mois… C’est dire comme cette pression, venue de Flandre, pèsera sur les négociateurs wallons qui sont loin de ressembler tous à Reynders. Le président du MR braderait tout pourvu que l’on pourvoie au sort des classes moyennes supérieures et des entreprises.
Condamné à réussir écrivent les journaux.
Condamné certes, mais c’est la quadrature du cercle, cette condamnation-là, !
Tant qu’à faire, les Wallons préfèrent sans doute Leterme condamné, plutôt que la Wallonie. On ne voit pas la possibilité d’une réussite des deux, tant les intérêts de l’un vont à l’encontre des intérêts de l’autre.
Madame Houart aura quelques drapeaux à coudre d’ici les vacances.
Franchement, la solution n’est-elle pas de séparer les destins, quand deux entités ne s’entendent plus ?
A-t-on déjà imaginé quel serait le raffut en Flandre si, au lieu de Leterme, cela avait été Rudy Demotte, son homologue à la Région wallonne, premier ministre ?
Alors, au lieu de perdre du temps en ravaudant un Etat belge en quenouilles, si on essayait de s’entendre sur une séparation à l’amiable ?

55bcde.jpg

Cette idée n’inclut pas directement des douaniers aux frontières et le sciage en 6/10 pour l’un et 4/10 pour l’autre, du patrimoine national ; mais, au contraire, une séparation raisonnée et méthodique, d’autant qu’elle pourrait être progressive, sous l’aspect premier d’une confédération que les Flamands veulent et que nous ne voulons pas, pour des raisons fausses, masquant une peur irraisonnée d’être maître de notre destin.
Les plus « aventureux » des Francophones veulent, comme Olivier Maingain, que ce soit la Flandre qui nous largue et que nous gardions la dénomination Belgique avec drapeau, dynastie et tout le saint tremblement. Est-ce réaliste ? En voulant donner tous les torts à la Flandre, nous excluons toute possibilité de rendre la chose possible. Nous les forçons à faire usage de leur majorité pour nous imposer leurs vues, sans aucune contrepartie.
Est-ce raisonnable ?

19 mars 2008

Le vote sanction et puis après ?

J’ai failli rater les élections françaises !
Quand je pense aux lecteurs français, j’ai un peu honte à leur dire que je n’ai guère été passionné. Avec une abstention record, on peut dire que je n’étais pas le seul.
Les uns minimisent leur déculottée en soulignant que les élections étaient locales, les autres s’en vont répandre partout qu’ils ont gagné, tant certains électeurs étaient fâchés avec le vote qu’ils avaient fait en faveur de Sarko pour la présidence.
A les voir s’agiter - on se rappelle le soir de l’élection présidentielle de l’année dernière - on allait voir quelque chose. On n’a rien vu. Au contraire, ils se sont défaussés dimanche en sanctionnant l’UMP.
Mais comment comprendre alors la dégelée de Bayrou à Pau et ailleurs du MODEM ?
Il y a eu de tout. Les uns ont voté pour le maire sortant quelle que soit son étiquette, comme Juppé à Bordeaux, pourtant dans la panade aux législatives, d’autres pour un adversaire du maire parce qu’ils estimaient qu’il n’avait pas fait un bon boulot, enfin les déçus du sarkozysme ont émis un vote sanction national. Reste que Bayrou ne comprend rien à une bonne stratégie au centre. Son intransigeance est proprement suicidaire.
Le folklore a été respecté à Perpignan. « La fraude est dans les chaussettes » a titré Marianne à propos du président du bureau de vote numéro 4 pris en flagrant délit de bourrage des urnes et arrêté. L'opposition dénonce des fraudes massives de l’UMP, mais le scrutin a été validé…
Les Français sont d’étranges créatures, tantôt ils admirent le people et voient dans le président un homme qui sait y faire avec les médias, ses femmes, ses enfants et son côté glamour ; puis, ils ne supportent plus de le voir sabler le champagne sur le yacht de Bolloré. Il est vrai qu’il avait déclaré, tout de suite après le cadeau fiscal aux grosses fortunes, que les caisses étaient vides pour des remises à niveau des bas salaires et des pensions.
C’est ça la désillusion : plus rien n’intéresse, tout s’obscurcit et le charme de Carla, supérieur à celui de Cécilia, n’agit plus sur l’électeur.
Les transférés volontaires de la gauche à la droite qui se croyaient peinards pour dix ans se demandent s’ils ont misé sur le bon cheval.
Jack Lang à deux doigts de franchir le Rubicond a bien fait d’attendre. Il peut poursuivre ses ricanements à propos des déclarations de Ségolène Royal sur TF1. Il s’en est fallu de presque rien qu’ils fussent légitimes comme ceux d’Eric Besson.
Les électeurs en désamour se souviennent de toutes les promesses et ils n’aiment pas avoir été mis en boîte. Pourtant cela crevait l’écran.
J’ai flairé l’imposture le jour où le candidat Sarkozy s’est mis à en découdre sur mai 68 pour racoler les électeurs de Le Pen. Pour un type qui trimballe des enfants de trois lits, qui divorce et se marie sur trois mois, on peut dire qu’en plus d’être bling-bling, c’était typiquement s’afficher pour la liberté découverte en 68 par les étudiants.
La suite va être gratinée. Car devenu impopulaire, comment va-t-il faire passer les réformes qui le sont tout autant, alors que la crise américaine a déjà des répercussions sur l’économie européenne ?

72abc.JPG

Ce n’est pas faux de la part de François Hollande d’affirmer qu’à ce titre, c’est bel et bien à un vote contre une politique générale qui inquiète l’opinion.
La balle serait dans le camp de la gauche si le principal parti qui la compose avait un plan et rassemblé ses militants avant d’avoir fait des alliances avec toute autre composante de celle-ci.
On sait la difficulté de tous les partis socialistes de l’Union Européenne de se démarquer du capitalisme ambiant, pour ne pas trop s’étonner des hésitations dues à la situation ambiguë où ils sont tous.
Sans un programme fort et raisonné du PS, ce qui différencie le PS de l’UMP sera de moins en moins perceptible par les Français.
Il faudra bien plus que les minuscules différences actuelles - puisque tous les militants du PS sont bien d’accords sur les lois du marché et la glorification du profit – pour sentir le frémissement d’un changement.
Mais, il est possible que ce soit l’UMP qui provoque ce changement avec la poursuite chaudement impopulaire des réformes du gouvernement Fillon.
L’Elysée remanie, alors que la défaite avait été minimisée et circonscrite aux villes et communes.
C’est le signe qu’ils ont senti le vent du boulet.

18 mars 2008

Leterme-Reynders : la mouche à deux culs !

Dans cette grange qui brûle, le futur gouvernement en est déjà à sauver ce qui peut l’être !
Et dire, qu’on n’a pas encore abordé les questions qui fâchent, comme BHV et les autres projets confédéraux flamands !
Les pompiers s’affèrent sur ce qu’on a pu épargner et ce n’est pas simple. Restera à retirer des flammes ce que l’Octopus et les Sages pourront… sacré boulot. D’autant qu’on sait que certains pompiers sont des pyromanes maniaques.
La méthode Leterme est brouillonne, imprécise, on ignore où il veut arriver. Alors, on imagine et comme en ce moment on broie du noir…
« Mis au courant » du moindre mot et de la moindre intention, le public ne sait rien du dessein de fond, et la presse non plus. La Flandre est un sphinx qui se moque de nous.
Est-ce qu’elle la veut encore cette fichue Belgique ?
Ou bien celle-ci se réduira-t-elle comme Olivier Maingain le subodore à Bruxelles et la Wallonie, les Flamands étant occupés à fonder leur nouvel Etat ?
L’électeur en retire l’impression qu’on sombre dans le surréalisme linguistique. Les Wallons n’ont pas fait tant d’histoire à la mort de leurs patois.
Sauver les meubles devant les héritiers sidérés, voilà ce que l’on perçoit des gens qui tentent de faire croire qu’ils nous représentent, en courant dans les flammes.
On pourrait même dire que la priorité aux questions constitutionnelles et institutionnelles s’est déplacée vers la criante faillite sociale actuelle.
Au dixième mois de la crise, on en est encore à s’interroger sur la manière d’améliorer le pouvoir d’achat. Si au moins ceux qui en discutent avaient faim ? On l’aurait tout de suite, la solution. Ah ! la question serait vite réglée.
Comment se mettre à la place des pauvres avec les salaires qu’ils se font !
Les Libéraux l’affirment : on n’est pas riche quand on en gagne 2.000 euros par mois. Certes, répliquent les humanistes socialistes et les socialistes humanistes (ne pas confondre), n’est-il pas urgent de secourir ceux qui en ont le plus besoin, les 15 % de citoyens en-dessous du seuil de pauvreté (presque le même pourcentage qu’aux USA !).
C’est le sujet d’une fable. Celle de deux bourgeois obèses qui sont d’accord de secourir un pauvre qui meurt de faim sur le trottoir. L’un veut le remettre debout avec une bonne soupe aux pois, l’autre prétend qu’un Louis d’or dans la main serait plus adéquat.
La dispute dure. La soupe ne se fait pas et le Louis reste dans la poche de l’autre.
Quand les deux bourgeois obèses se décident enfin d’agir, ils se penchent sur le pauvre : celui-ci est mort !
Les Horace et les Curiace, qu’entre parenthèse nous avons élus, en sont là.
C’est un peu une manie politicienne mondiale Les massacreurs chinois s’activent au Tibet. On parle de boycotter les jeux olympiques. Surtout pas disent les firmes qui ont investi des millions de dollars. Allons-y et faisons leur la morale.
Pendant ce temps, les tibétains se font assassiner et meurent sous les regards apitoyés des moralistes démocrates qui s’invectivent.
En Belgique, c’est pareil. Les partis byzantins vont tout détruire à force de faire des plans sur la comète.

10aab.jpg

On voit bien jusqu’où peuvent aller les fameux compromis à la belge : la paralysie totale.
Moi qui ne suis pas royaliste pour un sou, j’en arriverais presque à confectionner les petits drapeaux de madame Houart, ou à me jeter dans les bras des rattachistes en criant vive la France, tant il n’y a pas pire que nos athlètes politiques refusant l’obstacle.
Tout, sauf l’immobilisme…
Prenons le notionnel. Allez expliquer le notionnel aux gens avec un baril à 106 dollars ! Ce qu’on sait, c’est la façon dont vivent ceux qui seraient les bénéficiaires du notionnel. Tout le gratin à la montre Reynders est pour le notionnel. Qu’ils s’en mettent un peu plus dans les poches ne changerait pas grand chose à la médiocrité de la vie du plus grand nombre, peut-être, mais un Etat mis en coupe réglée au nom du commerce et de l’industrie avec des millions de travailleurs esclaves de la chose, c’est ajouter une lanière de plus au fouet qui sert à ranimer nos ardeurs défaillantes.
Alors que l’homme du notionnel aille se faire foutre.
Un autre volet dans une maison qui en compte beaucoup, celui de la justice.
Bètchette Onkelinx s’en est sortie après avoir multiplié les propositions et les lois que n’auraient pas désapprouvées Chastel, le brave soldat Svejk de Reynders, dont certaines sur les armes d’une absolue bêtise. La voilà spécialiste ailleurs, mais la machine court toujours.
Tous s’agitent autour du volet de la libération conditionnelle, dite « loi Lejeune ».
Tout le monde sait qu’un condamné à trente ans, n’en fait que dix. Pourquoi ne pas le condamner aux dix ans qu’il fera, quitte à lui mettre une petite rallonge s’il n’y met pas du sien, dans le courant de sa peine ?
Enfin, j’arrête ici tant la conclusion saute aux yeux.
Les partis ne sont d’accord sur rien, parce que dans le fond, ils sont d’accord sur tout : sur le partage linguistique, sur la façon de gérer une démocratie d’apparence, sur le système capitaliste, Flamands et Francophones confondus. Il n’y a plus de différence entre la gauche et la droite ou si peu. Et c’est ce « si peu » qui les gonfle à bloc et qui nous les montre parfaitement enragés parce qu’ils se refusent à se voir complices. Reynders accuse Di Rupo d’être sans programme et Di Rupo s’acharne sur la méthode Reynders. Mais si, ils ont chacun un programme. A quelques nuances près, ils sont identiques. Ils ont leurs répliques en Flandre où même la fleur de nazillons qui croît du côté d’Anvers est pour leur méthode, leur ordre, leur discipline et leur goût pour le capitalisme actif. Ils ont aussi en commun des barèmes de salaires identiques qu’ils défendent au Nord comme au Sud, du même et ardent cœur, puisqu’ils sont communs. S’il n’y avait qu’un accord…
Leterme-Reynders, la mouche à deux culs, ou encore Reynders-Di Rupo, la bête à deux dos, et ainsi de suite…
C’est le même bouillon de culture politique en France, avec un PS sans voix et pour cause…
Les Flamands seraient davantage plus à droite ? Mais nos édiles francophones le sont aussi, sauf qu’ils le sont moins visiblement pour ne pas froisser la sensibilité des électeurs.
Alors, ce gouvernement ?
Dommage qu’il n’y ait pas un Olivier Besancenot en Belgique. Lui au moins ne cultive pas la nuance, il pense autrement pour faire autre chose. Au moins l’opposition aurait quelque chose à dire…
Si Di Rupo en avait, il pourrait faire l’échange de coach et demander Besancenot à la Ligue contre Magnette, le play-boy suffisant en qui le Bureau du PS voit son sauveur !

17 mars 2008

Les neiges d’antan…

Avant, on savait dire les choses… et pas que des politesses, pipi de chat les « après-vous, je n’en ferai rien ». C’était bon pour les notaires, chez eux, au remord de tromper leur femme, et les garçons de café, quand on leur donne un bon pourboire.
La politesse avait quelque chose de supplémentaire : l’esprit !
Celle du prince de Conti « Allons, il est temps que je me retire ; autrefois mes simples politesses étaient prises pour des déclarations ; à présent, mes déclarations ne sont plus prises que pour des politesses ».
Cela ne se comprend plus de nos jours, même sous la simple forme polie de l’art de dire.
Hélas ! la vulgarité est dans tout.
On ne sait même plus avoir le sens du commerce dans la conversation ! Pas celui de l’épicier, mais celui de Talleyrand « Il y a trois sortes de savoir : le savoir proprement dit, le savoir-vivre et le savoir-faire ; des deux derniers dispensent généralement du premier ».
Jadis même l’imbécile passait pour intelligent. Aujourd’hui, l’intelligent passe pour un imbécile.
On ne sait plus dire. Les mots se sont perdus.
Les séances de rappel de nos réminiscences accusent des déficits. Le Huron de Voltaire serait bien inspiré d’aller voir la misère dans la rue, avant d’ouïr les débats philosophiques d’un café philo. A croire qu’il ne se passe rien et que quoique insipides, les temps sont désignés par l’inculture comme merveilleux.
Où sont les commentaires, les grands récits, le déferlement des idées, les prolégomènes de l’aventure sociale, les philosophes musclés ?
Le mot d’ordre est simple : soyons neutres ! C’est un bruit de couloir qui débouche dans les grandes salles, s’enfle : soyons neutres. C’est-à-dire restons ternes, puisque c’est la seule manière de gagner sa vie à l’ère libérale !
Jouons les imbéciles : ne nous faisons pas remarquer !
Que ferait Flaubert en conversation au café du Commerce « De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute. Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité ou rien, c’est la même chose » ?
On le prierait d’aller ailleurs jouer sa partie de Jacquet.
Un beau sujet pour les jeudis soirs de nos actes manqués, de la part de Montesquieu « Il faut pleurer les hommes à leur naissance, et non à leur mort »… Ce que c’est que ce siècle ! Une phrase n’est qu’un gant de chevreau pour un bel esprit, dit au « Soir des rois » le grand Will. Il serait surpris de voir ce de quoi nous nous gantons !
C’est gagné ! « Le monde est devenu sans mystère » dit Berthelot… mais c’est à force de les ignorer.

104e.jpg

C’est aussi la bassesse des buts poursuivis en politique. Depuis Saint-Simon « Les scélérats du premier ordre se sentent de loin homogènes jusqu’à un certain point, se connaissent, se lient jusqu’à ce qu’à la fin le plus adroit étrangle l’autre », il n’y aurait rien de changé dans la réalité moderne, si les hommes pouvaient prêter attention aux « Mémoires » de Louis de Rouvroy. Mais, ils ne le peuvent pas. Les siècles passés loin d’éclairer leurs pensées, se sont éteints dans les mémoires faute de mèches. C’est ainsi qu’ils vivent accablés d’un mal qu’ils répugnent à désigner, le défaut du sens critique appelle l’ignorance.
C’est comme si nous n’étions les héritiers de Diderot et d’Alembert que par les côtés de l’encyclopédie qui traitent de la productivité !
L’homme ne peut prédire le futur, mais il peut l’inventer.
Notre esprit inventif s’est borné à chercher nos solutions dans un autre hypothétique.
Accablés par le capitalisme nous en voilà les laudateurs.
Nous ne sommes plus certains de mourir un jour, puisque la mort est réduite à un événement pseudo-culturel absurde, s’oppose à la rentabilité et offense les visées rationalistes. La mort est incongrue dans une société braquée sur l’efficacité et le progrès (L.V. Thomas).
Aristote, Descartes et Auguste Comte nous ont enclos dans une spire infernale dont on n’entrevoit pas l’échappatoire tant nous sommes conditionnés à poursuivre, bernés par l’illusion de maîtriser la mort en maîtrisant le monde.
Comme a écrit Ronsard quand ne se dressait plus que son porte-plume :
Ma douce jouvence est passée,
Ma première force est cassée,
J’ay la dent noire et le chef blanc,
Mes nerfs sont dissous, et mes veines
Tant j’ay le corps froid, ne sont pleines
Que d’une eau rousse au lieu de sang.
Brel chantait la même chose : « j’me rentre chez moi, l’cœur en déroute et la bite sous l’bras ».

16 mars 2008

Propriétaire soluble cherche locataires solvables.

-Mon prince, un éminent soutient des montres. Vous, que soutenez-vous ?
-Je soutiens naturellement mes fondations sur lesquelles sont fondés beaucoup de mes besoins.
-C’est-à-dire que vous ne soutenez que vous-même ?
-Dans un pays qui déplore près de 15 % de pauvres, il faut prendre des précautions.
-Mon prince, je vois une échelle dressée contre un mur de votre jardin, faite de plusieurs sortes d’échelles. C’est bizarre, non ?
-C’est un montage étonnant que j’étudie de façon pratique dans mon jardin.
-Pour monter quoi ?
-Monter, c’est bon pour la santé. Je recommande de monter quand on le peut. Les montages ne concernent que moi et la princesse.
-La villa devant le volcan ?
-C’est pour monter au plus près du cratère.
-Et les montages de sociétés ?
-C’est dans le même but.
-Et quand vous êtes au sommet que faites-vous ?
-Je redescends.
-Pour chercher quoi ?
-Des locataires pour un de mes montages.
-Des locataires montent avec vous ?
-Cela m’est arrivé. Mais c’était avant la princesse. Maintenant je monte seul ou en sa compagnie.
-Redescendu, vous trouvez facilement des locataires ?
-Ils veulent tous signer le bail avec moi pour avoir ma signature.
-Vous ne la donnez pas ?
-Non. Parce que je n’apparais jamais dans les montages !
-Pourquoi ?
-Bon prince, j’en laisse le soin à d’autres.
-A quoi cela vous sert-il ?
-A entretenir ma forme.
-On a parlé d’un réseau opaque !
-Vous me faites penser à une nouvelle société que je viens juste d’imaginer.
-Laquelle ?
-La SRO. Société des Réseaux Opaques. C’est un montage qui serait chargé de jeter l’opacité sur les autres sociétés. C’est à cause des ragots qui traînent dans les gazettes et que je lis parfois à la lumière du Stromboli, vous comprenez ? Les gens sont si envieux !
-Mon prince, vous êtes au-dessus de la mêlée.
-Et ce n’est pas de ma faute. J’avais postulé un emploi de nuit à Forrest, chez Volkswagen…
-Pourquoi de nuit ?
-Afin de passer inaperçu… et cela ne s’est pas fait.
-A cause du licenciement d’une partie du personnel ?
-Non. Mais parce que mon statut me l’interdit.
-Vous êtes bien le seul Belge à qui on interdit de travailler.
-Alors, il faut bien que je travaille au noir…
-Pourquoi ne faites-vous pas de la publicité.
-Les montres, c’est déjà pris. J’avais envisagé de faire de l’humanitaire payant.
-Vous voulez dire qui aurait payé, c’est-à-dire qui aurait profité aux populations déshéritées ?
-Je suis moi-même un déshérité.
-Déshérité, je ne comprends pas ?
-Oui, quelqu’un à qui on refuse son héritage.
-Alors l’humanitaire payant ?
-Pour moi. Par statut, je vis sur un grand pied. Si je vivais sur un petit pied, vous verriez comme on jaserait plus encore.

66abv.JPG

-Et la politique ?
-Pareil. Je suis interdit d’opinion.
-C’est terrible !
-Non. Pas du tout. Le MR vous donne-t-il envie d’avoir une opinion ? Et c’est le seul parti que je pourrais pratiquer sans déchoir ! Apolitique permet de me concentrer à l’opacité de mes conseils.
-Vous voyez bien que vous en êtes !
-On me demande des conseils. Je les réunis dans des classeurs. Je les dépose dans le noir sur mon bureau. J’ignore qui passe quand je n’y suis pas. Ces inconnus sont sur un grand projet.
-Lequel ?
-Lotir le parc de Laeken.
-Vous connaissez les locataires actuels ?
-Un peu.
-Vous croyez qu’ils céderont ?
-Des logements sociaux à deux mille euros de loyers pour 110 m², peu résisteraient à ce rentable-là, et puis je connais les besoins des locataires-propriétaires.
-Encore un montage opaque ?
-Non. Un moyen de sauver les meubles.
-Quoi, vous faites aussi dans le déménagement ?
-La princesse et moi avec ma camionnette, on rend service. Ainsi, l’autre jour, on a déménagé mon frère. Il avait des babioles qu’on a été cherchées à Anvers…
-Toujours à faire plaisir, en quelque sorte…
-Vous ne connaissez pas un amateur d’un buste de Léopold 1er en marbre ?

15 mars 2008

La fête des tâches immenses…

Franchement, cela fait combien de temps que ceux qui devraient nous cornaquer hésitent à le faire ?
Ils se réunissent, discutent, se fâchent, s’aiment, se détestent, tombent malades, s’excluent, se regroupent, font de la pub pour des montres, puis se tirent !
On ne compte plus les jours.
On se lance ou on se lance pas ?
C’est l’histoire du Rosier de Madame Husson qui ne veut pas perdre sa rose (pas celle du PS) et qui finit par s’envoyer tout le monde au hard discount rue de la Loi.
Après Reynders, l’homme qui aimait les montres, et qui ne pardonne pas aux autres ses échecs ; bètchette Onkelinx qui rentre et qui sort des bâtiments hyperfilmés de nos deux chaînes de télé avec toujours quelque chose à dire sur rien ; Milquet présidente contre Joëlle future ministre qui se refuse à tout commentaire tout en faisant des commentaires ; Nestor Burma de Mons, jans serrés sur petites fesses, « qui du sphinx adopta le sourire » pour faire croire qu’il a tout prévu parce que super intelligent ; sans compter les fils de… et les inénarrables constitutionnalistes et je passe sur les compatriotes flamands du grand malade qui veut devenir premier, tous plus ou moins emberlificotés dans leurs racines profondes… il n’y a plus que Madame Houart qui prépare son futur barbecue aux trois couleurs nationales pour y croire encore.
Car, à la tournure des événements, ce n’est même pas certain que fin mars, on aura un gouvernement qui gouverne avec un programme programmé, des actions actionnées, des pistonnés qui pistonnent, bref, la vie politique…
On se figure bien qu’on va en saisir quelques-uns pour la photo autour de Leterme qui, osons l’espérer pour lui, ne sera pas en chaise roulante. On dira sans conviction que c’est là notre nouveau gouvernement qui va s’atteler à des tâches immenses. Plus, les gens sur la photo se disperseront vers leurs territoires, plus la tâche sera immense de les rassembler à nouveau...
De temps en temps, il y aura bien des réunions, des coups de gueule et des bouderies, on pourra se demander, en fin de compte, s’ils ne se sont pas dissous eux-mêmes et qu’on serait à nouveau sans gouvernement sans le savoir ?
Au contraire de la médecine qui n’est efficace qu’à la suite d’un bon diagnostic, la moribonde Belgique risque beaucoup sans réel soin de sa langueur. Son pouls est incontrôlable avec un coeur qui bat dans les deux sens et le testicule gauche wallon plus petit que son testicule droit flamand plus gros.
On ne sait pas ce qu’elle a, disent ceux qui le savent très bien.
Merde, elle a la tâche immense qui croît !
C’est déjà anormal que la Belgique ait des couilles comme un homme !
La moitié du corps – c’est-à-dire le côté wallon souffre d’une dépression dite « perte de l’objet ». L’état schizoïde ne constitue hélas pas une défense. Il représente le pire qui puisse s’abattre sur un individu qui ne dépasse pas le stade oral tardif de la dépendance infantile. L’autre – le côté flamand – la perte de la réalité conduit à un souhait de mort des idiomes de concurrence, résultat d’une déception primaire pendant une vie ultérieure où la langue n’en était pas une. L’état de patoisant folklorique est dur à vivre. Et les traumas sont visibles dès que se franchissent les frontières linguistiques de la folie.
La conjonction de ces états de malades pourfendus et maintenus artificiellement en un corps unique par une seule colonne vertébrale conduit à penser que la Belgique est un monstre de foire hermaphrodite et qui n’a été viable jusqu’à avant hier, que par le hasard et l’instinct de survie des porteurs de cocardes derrière madame Houart !
La partie la plus malade est celle qui au Nord est atteinte de violents sentiments œdipiens voués au père et interdit par la mère et qui a conduit à la défense classique de refoulement.
Condamnée par l’ONU et l’Europe, cette partie malade peut devenir dangereuse par rapport à l’autre. C’est un combat inégal sur l’esplanade de la tâche immense, dont l’issue pourrait être fatale.
Et encore, on n’en est pas aux points qui fâchent réservés pour l'ultime négociation qui débutera samedi matin, pour savoir si on continue avec Leterme sous perfusion ou si on va à l’amputation.

17ez.JPG

Madame Houart a une autre version. Elle pense que malgré ses deux couilles inégales la Belgique est enceinte et qu’elle va accoucher d’un bébé qui n’aura aucune des maladies héréditaires qu’on lui suppose, sauf celle qu’elle contracta un jour de 1831 à Laeken, mais celle-là, c’est comme le cholestérol, il y en a un bon sur deux.
La bonne dame veut bien donner le sein à l’enfant qui devrait naître, selon elle, normalement, sauf si quelqu’un de la famille royale s’en charge.
Fabiola est toute en œufs phagocytés. Paola attend une nouvelle chanson d’Adamo pour se décider.
Tous les regards convergent vers Mathilde et Philippe.
Mais Leterme de ses lits d’hôpitaux a gardé l’expérience : une mamelle, comme une infirmière, doit être flamande, sans quoi le lait tourne à l’aigre du discours français.
Finalement, c’est le Vlaams Belang qui a raison : « ces gens-là, on n’en a plus rien à foutre » et cette formule est aussi valable selon qu’on la profère en grande tenue de la Wehrmacht au Nord ou en bonnet phrygien au Sud, sous les lanternes namuroises du pouvoir qu’on y a branché.
Alors, qu’est-ce qu’on attend pour faire la fête, tant que les vieux et les chômeurs ont encore assez de pouvoir d’achat pour se prendre une cuite dans le premier bar venu ?

14 mars 2008

CIRET… les pompes !

(CIRET : Center for International Research on Economic Tendency Surveys.)

On imagine la tête des économistes des années 70, si on leur avait dit que le baril de brut atteindrait 110 dollars 20 en mars 2008 !
On a assez daubé sur la fin du pétrole pour se satisfaire d’une loi du marché qui stipule que tout ce qui est rare, est cher. Le pétrole le devenant, c’est une règle qui s’applique à la situation.
Or, il y a un paramètre que l’on néglige et qui est la chute de l’économie américaine et la dépréciation du dollar.
L’Europe ne paie pas le même tribut à la rareté du carburant que les USA, puisque parallèlement à la montée des prix du brut, la monnaie européenne s’apprécie à 1 dollar 56 pour 1 euro. Les marchés du brut se font en dollars. Quand le brut augmente, nous ne payons que la différence qui existe entre la hausse du prix du brut et son rapport à la disparité entre les deux monnaies.
Par exemple si le baril augmente de trois points et que l’euro progresse de 1 point, nous aurons à payer deux points d’augmentation du baril.
Qu’en est-il en réalité ?
Les consommateurs des USA, malgré leur monnaie déclinante et l’augmentation constante du prix du baril, paient l’essence à la pompe à des taux bien plus bas que les nôtres, puisque le consommateur européen supporte les énormes taxes et accises que les Etats prélèvent sur les carburants afin d’équilibrer leurs recettes, ce que ne font pas les USA.
Cela signifie qu’en termes d’avenir nous sommes perdants sur le consommateur US, sauf si nous alignons les taxes et accises sur celles – presque nulles – pratiquées en Amérique.
Le gouvernement belge a imaginé un freinage des prix à la pompe en modérant la part des taxes prélevées sur l’augmentation des prix des carburants et alloué une prime pour certains contribuables se chauffant au mazout. Bien entendu, c’est tout à fait ridicule et incomparable aux prix pratiqués Outre-Atlantique.

64abcd.JPG

Il faut en cela déduire deux choses.
La première saute aux yeux : en payant le carburant moins cher que le nôtre, le consommateur US supportera bien mieux que nous l’effet de l’augmentation dû à la rareté du brut. On peut évaluer l’écart à cinq ans, après lesquels les prix deviendront insupportables aussi pour l’utilisateur américain.
La seconde, la plus inquiétante, est l’inversion possible de la tendance à la baisse du dollar. La hausse du dollar pourrait avoir des conséquences redoutables sur nos prix à la pompe.
Si la parité entre dollar et euro redevenait ce qu’elle était au départ, le baril étant à 110 $ 20, nous payerions le baril à 110 euros 20, au lieu des 70 euros 64 aujourd’hui, puisque l’euro vaut 1$ 56 !
Il faudrait immédiatement et obligatoirement supprimer le plus clair des taxes sur l’énergie fossile.
Ce serait un fameux bouleversement dans la façon d’alimenter les caisses de l’Etat.
Et qui nous dit que le dollar ne va pas remonter ? Certes pas en un jour, mais chaque diminution de la différence entre les deux monnaies ferait immédiatement l’effet d’une augmentation en euro des coûts de cette énergie fossile ! Or, la cote du dollar n’est pas exclusivement liée au domaine économique. La spéculation y entre pour une large part. Si la tendance s’inversait et que les places financières s’accordaient dans le retour du balancier, nous plongerions immédiatement de plusieurs dizaines de points, ce qui nous mettrait tout de suite le baril à plus de 80 euros !
On sait comme les taxes, les accises et en général le mouvement TVA sont propices aux fortunes et dissuasifs au pouvoir d’achat des petits salaires et revenus. C’est le consommateur de base qui paie le plus en proportion de ce qu’il gagne en masse salariale globale à ce petit jeu.. Il faudrait donc que l’Etat trouve les moyens de compenser la perte des taxes sur les carburants, afin de maintenir la pression là où elle était initialement, c’est-à-dire sur la masse.
On peut faire confiance à Reynders pour cela.
L’Ancien régime taxait le sel. Il n’en est plus question aujourd’hui.
On laisse à l’imagination des maîtres du système le soin d’exprimer le jus du travail par d’autres expédients.
Faire payer les riches serait évidemment l’idéal, si le système avait la capacité de le faire. Or, il ne l’a pas !
Cela pourrait conduire à des changements trop considérables pour nos gouvernements.
Avec la gauche molle et libérale que nous avons, le sort du plus grand nombre paraît scellé dans une pareille éventualité.
Il faudrait par de nouveaux subterfuges nous faire avaler la pilule comme étant le résultat logique d’une économie de marché dans un Etat démocratique..
C’est là que nous retrouverions nos hommes politiques, dans l’art de nous étrangler sans nous faire crier.

13 mars 2008

Consultation.

-C’est grave, docteur ?
-Vous avez une pentapartite !
-C’est quoi ?
-Le syndrome de Schouppe & Bart De Wever.
-Qu’est-ce que je vais dire à mon mari ?
-C’est une péricardite de cinq éléments, suivie d’un épanchement pleural discret monarchique par infiltrat diffus de rayons NV-A avec opacité inter-hilo CD&V dite maladie de Leterme.
-Je suis toute chose depuis que je sais ça !
-Mais ce ne sera rien, si votre pathogénie hypothétique résiste d’ici fin mars à la poussée écologiste.
-Sinon ?
-Votre syndrome de Schouppe & Bart De Wever passera de la pentapartite à la septapartite.
-Ce serait encore plus grave ?
- Vous risquez la maladie dissolutive de De Croo Une encéphalomyélite au niveau de l’urne, avec phénomènes méningo-encéphalite d’origine inconnue, mais qu’on suppose venue de Coronmeuse, par l’agent vecteur reynders, un virus exfiltrant la porcelaine des tasses du service à café du parlement.
-Vous allez m’hospitaliser ?
-Leterme joue ici son rôle de patron. Il a acté l’absence de consensus au sein de son équipe soignante. Le temps presse, ce sera donc pour une autre fois.
-Je reste dans la pentapartite ?
-C’est vraisemblable. Mais il vous faudra passer un scanner pour vérifier la présence du point d’orgue des discussions. Il s’agit de l’importante répartition des postes ministériels.
-Nous avons des postes ministériels à répartir ?
-Oui. Entre nous, ce sont les points sensibles qui peuvent occasionner des douleurs voire de profondes blessures chez des impétrants déçus. Heureusement, vous avez un bon charnu qui protège votre rachis coccygien.
-Quand aurais-je le résultat de mes points sensibles ?
-Traditionnellement cela se fait au dernier moment, à la clinique Albert II, qui décline les points sensibles et oriente le traitement. Dans notre jargon, cela s’appelle un dialogue singulier.

16f.jpg

-Ces douleurs viennent bien de quelque part, docteur ?
-L’année dernière, votre Eliographie à l’hôpital de Mons a montré une évolution intéressante de votre collapsus dans l’accélération du déficit de plaquettes roses, après l’échec du professeur Van Cau sur base d’une radio montrant une fausse majorité, qui s’est révélée propice au virus exfiltrant.
-Ils me vident de mon sang ?
-Ils ont des frais !
-Je vous dois combien ?
-Je ne suis pas pressé ! Votre contribution au relèvement national plafonné pour les patients au seuil de pauvreté vous dispensera de subir un acharnement thérapeutique.
-Autrement dit vous me laissez tomber ?
-Je réserve traitement et ordonnace au bulletin de versement qui vous sera envoyé et que vous honorerez dans les délais habituels.
-En attendant, qu’est-ce que je fais ?
-Vous recevrez des instructions début du mois d’avril, quand la pentapartite aura son plein effet.
-Je vous remercie.
-C’est ce qu’une profession libérale attend, qu’on la remercie… En l’occurrence, vu l’agréable site que je viens de parcourir, ce devrait être moi votre débiteur. Hélas ! vous savez les capitalistes impitoyables et surtout le corps médical face à l’augmentation du coût de la vie en constante relation avec le système libéral très favorable à nos statuts…
-Je sors par où ?
-Par le terrain vague, derrière la maison…
-Pourquoi ?
-Pour ne pas que les autres vous voient.
-Ils sont jaloux ?
-Non. Mais depuis qu’ils forment un gouvernement, ils ne veulent pas vous voir, de peur que vous les distrayiez, surtout qu’ils bouclent un budget et qu’ils en veulent à votre argent.
-Vous voulez donc me protéger ?
-S’ils vous prennent tout, comment payeriez-vous mes honoraires ?

12 mars 2008

USA, si tu reviens, j’arrête tout !

Nos spécialistes universitaires de l’économie, énamourés du libéralisme et charmés par l’égoïsme élevé au rang de morale, se sont une fois de plus lourdement trompés sur la situation financière de l’Amérique de Bush.
Selon ces experts l’Amérique en aurait vu d’autres et comme en 2001, où elle s’en est sortie par la guerre en Irak après le malheur des Twin Towers, elle s’en sortira en 2008 malgré le coup foireux des subprimes.
Pas sûr, chers pythonisses… au cœur à droite, à défaut d’être adroit…
Le 7 mars, celui qui n’en a plus que pour dix mois à nous balancer ses conneries, s’est exprimé sur un ton qui n’avait rien à voir avec son triomphalisme évangéliste habituel.
« Je sais que perdre son travail est douloureux et que notre économie inquiète de nombreux Américains, a déclaré George Bush, une économie, a poursuivi le président, qui tourne au ralenti ».
Ce matin-là, tombait la nouvelle que 63 000 emplois avaient été détruits aux Etats-Unis en février, et 22 000 en janvier. Deux tuiles qui se suivent, le capitalisme à l’américaine cherche une nouvelle martingale. Décidément, le poker menteur ne réussit pas toujours. A force de faire payer les autres, les partenaires ont demandé à voir. Hélas ! l’Amérique n’a plus rien dans son jeu, même pas une petite paire de sept !
Edward Lazear, conseiller économique de Bush, envisage une "croissance négative".
Il est d’usage chez les énervés du tiroir caisse de ne parler de récession qu'à partir d’une demi- année de décroissance. Les gaspards de nos universités appellent "contraction" de l'activité, l’indigence du progrès. Et encore aujourd’hui après les craintes de Bush, le « slump » américain, ils n’y croient pas.

47be.jpg

L’Amérique est dans la merde, et ce n’est pas rigolo, parce qu’elle va nous y entraîner aussi.
Qu’est-ce qui a foiré et que nos économistes nous ont tu ?
La récession n’est plus une figure de style pour contradicteurs marxistes. Le « rationning of goods » a trop « usé » les finances des ménages. La confiance a chuté de 48,5 % en février à 33,1 % aujourd'hui. Les deux démocrates qui s’agitent sous les ballonnets de la foire des illusions électorales n’ont pas encore intégré le paramètre. Si j’étais Hillary Clinton, je sortirais par une porte dérobée, laissant à Obama le soin de jouer au Sarkozy dans son plus mauvais rôle « les caisses sont vides ».
L'emploi est foudroyé, l'investissement est nul. Les subprimes ont tué les conditions du crédit. Les banquiers ne prêtent plus désormais qu’aux riches qui se font rares, puisqu’ils investissent ailleurs. La valeur de la propriété immobilière, devant la cohorte des expulsés pour non paiement, s’est effondrée, et comme les locataires ne peuvent plus payer les surenchères locatives, les spéculateurs de l’immobilier s’arrachent les cheveux. Ils veulent vendre aussi. Des villas qui valaient des fortunes se négocient au quart de leur prix d’il y a un an et personne n’en veut.
Le hamburger ne fait plus vraiment l’obèse, la consommation retombe à des niveaux jamais vus aux Etats-Unis, tandis que l’inflation tire les petits revenus vers des baisses dramatiques de pouvoir d’achat, un peu ce qui nous pend sous le nez en Europe. Elle était de 3,7 % sur le Potomac en janvier. Voilà dix-sept ans que ce n’était plus arrivé.
Les saisies immobilières menacent 2 millions de familles insolvables supplémentaires.
L’Amérique insolvable va-t-elle entraîner à sa perte l’Amérique des friqués ?
C’est ce que redoute le président.
Dans son message perce un certain protectionnisme des « valeurs » américaines, entendez par là la sauvegarde du patrimoine des gens riches. Sous les discours bienveillants et protecteurs, les losers n’intéressent pas vraiment les économistes et le staff de Washington. N’est-ce pas dans le destin des pauvres d’être misérables et à la merci du moindre courant d’air ? La précarité n’est-elle pas le moteur qui pousse les fainéants au cul vers les sites de production ? (C’est aussi ce que pensent les MR et les socialistes libéraux en Belgique.)
Dans les semaines prochaines, le fédéral américain va ressortir son « welfare », avec des prêts immobiliers à taux réduit, sécurisés sur les revenu ultérieurs plutôt qu'un crédit formel, afin de maîtriser la chute du crédit.
On sait que l’épicentre du séisme est en Amérique, mais les secousses se font sentir en Europe.
En Belgique, il n’y a pas d’alternative au pot-bouille de la politique économique actuelle, si ce n’est une formule qui ne plaira pas aux possédants : trouver enfin un équilibre entre capital et travail, entre profession libérale et profession ordinaire. Comment ? En dotant le travail manuel et moyennement intellectuel du prix qu’ils méritent, traquer les sursalaires des libéraux, étêter les fortes pensions en rééquilibrant les plus petites, manifester de l’intérêt pour le plus grand nombre et cesser d’imaginer que ce sont les hauts revenus qui tirent les bas revenus vers eux ; enfin, obliger les politiciens à montrer l’exemple, et s’il faut réduire les dépenses de l’Etat, commençons par leurs traitements et primes diverses.
Ainsi les fils de… ne renifleront plus l’argent et les places seront à ceux qui sont intègres et désintéressés.
La déconfiture de l’Amérique pourrait être pour nous un sérieux avertissement.
Hélas ! l’efficacité n’est pas pour demain, tant le système est ancré au libéralisme du laisser-faire. Nos économistes bleus et orangés ont encore de beaux jours avant l’apocalypse.

11 mars 2008

L’inconscient de l’obsessionnel conquérant.

Qu’est-ce qui tracasse l’Occidental à part rien foutre sur un lieu de vacances ?
Un seul désir : fouiller dans le passé quand on a glissé des feuillus aux cavernes à la période glaciaire ; exhumer de la mémoire l’histoire absconse d’Adam et Eve, fruit de l’imagination d’un néandertalien bouffé par un Cro-Magnon qui en aurait conservé la nostalgie, reprise par un bonimenteur de Dieu… histoire à dormir debout se terminant dans des coquilles à eau bénite des macérations de jus de vicaire.
L’âge d’or, mille ans de bonheur, l’homme libéré à jamais… l’adolescent s’en tape des rassis sévères. Il compense la gadoue dans laquelle on lui a fichu les pieds.
Tout sauf la gueule du patron ! Autant rêver à l’île des cocotiers, au don musical de l’oisif pour le youkoulélé… à la vahiné en paréo, ondulante extrême prête à l’emploi, plutôt qu’à l’horloge pointeuse et cette merde qui monte des pavés, dès qu’on met un pied devant l’autre pour aller bosser !
L’éloignement du paradis terrestre s’est fait dans la douleur.
C’est décidément l’homme qui doit tout faire. Ce serait trop simple si Dieu existait. On n’aurait plus qu’à serrer les fesses à s’emmerder sur le méchant rivage, attendant le bon…. des stations de métro, aux stations du Golgotha, puis au ciel… au ciel, j’irai la voir bientôt.
Charon souquant aux rames glissant dans les tolets, les élus soufflant dans les saquebutes, l’Achéron franchi, on se résoudrait à se faire à l’idée que dieu, c’est nous !…
Grâce à nos savoirs d’ingénierie, nous les Occidentaux, nous pourrions créer l’île du bonheur artificiel, Sous-le-Vent de nos éoliennes ; nous mettre au youkoulélé, plutôt qu’à stresser à couvert des préaux d’école sur ce qu’on fera plus tard, d’où la branlette antistress (voir plus haut)…
Le cannibalisme érigé en institution, voilà ce qu’on transmet de sapiens à sapiens…
L’homme a beaucoup perdu depuis qu’il ne peut plus garder la haute main sur le destin des femmes. Il est vrai qu’il était jusque là bien lâche de s’en prendre à plus faible pour construire par personnes interposées son petit paradis.
C’est râpé mes loulous. La femme se moque d’arriver vierge au mariage ; de tomber en cloque tous les dix mois ; d’être à la botte de son julot ; de finir veuve au foyer après avoir été la bonne du défunt. C’est la cata pour l’obsessionnel !
C’est bien fait pour sa gueule.
Il n’avait pas à exploiter celle qui ne savait pas se défendre.
Vous me direz, ce n’est plus l’homme qui exploite la femme, c’est le système. Même que le système exploite les deux. C’est dire s’il est plus mariole que l’homme et la femme réunis, le système !... Oui. Mais, qui l’a inventé ?
Allons, faisons la guerre et exploitons l’ennemi vaincu.
Lorsqu’on parle d’en découdre, ce n’est pas le Walhalla qu’on cherche. On est tout simplement poussé par le désir de la guerre.
L’homme aime ça.
Mais, il n’atteint pas le bonheur à couper et tailler dans la viande au vif de son semblable. Puis, il risque gros. Pie XII a presque rétabli la chorale des castrats, après que le corps expéditionnaire de Mussolini se soit enfui d’Ethiopie, à cause de la manie des guerriers du Négus à couper les couilles de l’adversaire !
Le paradis oui, mais en valeur ajoutée et pas en valeur soustraite.
La condition masculine, le paradis perdu, le sort des femmes, résumés à une vague tournée sur des plages de sable fin, à jouer du youkoulélé, sans savoir si ça plaira aux belles en paréo…
Pour Lacan : l’amour, c’est donné ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. Tu parles d’un paradis !...

123bcd.jpg

Nous, les obsessionnels, comment exercerions-nous notre autorité ? Comment et à qui faire comprendre que nous savons tout sur tout ?
Les bonobos sont des êtres bien plus évolués que nous, puisque s’ils ne pensent qu’à baiser, c’est toujours la femelle qui décide et provoque le mâle ; ce qui met celui-ci dans une situation confortable. Et comme son rostre fait l’érection garantie, il peut sans faiblir satisfaire à la demande.
Et n’est-ce pas là que nous avons perdu le paradis ?
Nous avons cru que nous n’étions pas des singes et l’Idée que nous nous faisons de dieu nous a punis !
Nos frères sont restés dans les arbres. Et l’Idée nous a retiré notre rostre… tandis qu’elle suggérait aux dames d’inventer le godemiché. Ce qu’elles avaient fait sans elle.
A défaut de paradis, nous nous entendons dire que nous voulons gagner des sous. Nous savons ce qu’il nous reste à faire ?... étrangler Bill Gates et prendre sa place.
A la réflexion, nous risquons d’y passer à notre tour.
Ah ! jour funeste, celui où nous sommes descendus des arbres.
Nous aurions dû y rester.
Il est vrai que nous pouvons y remonter…

10 mars 2008

L’UMP se ramasse aux municipales !

Sauf retournement de dernière minute, dimanche soir les Français ont remis la gauche en selle au premier tour des municipales en lui accordant plus de suffrages qu’à l’UMP.
On voyait bien à la quinzaine qui s’est écoulée que les maires sortant de droite appréhendaient que le président ou son staff vienne leur donner un coup de main. Le mot d’ordre quasi général était de faire oublier le plus possible la signification de l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle).
Le premier tour du scrutin ne leur a pas donné tort.
En ce moment, moins on parle du président, mieux on se porte.
Un sondage, donne Nicolas Sarkozy à 49 % au deuxième tour face à Ségolène Royal… si l’on recommençait les élections présidentielles !
Ce petit jeu est puéril. C’est toujours Sarkozy qui a été élu à 53 % il y a 8 mois ; cela montre qu’il n’est pas bon de promettre et de ne pas tenir, surtout à cette élection si importante du président de la République.
Les blogs sont pleins de blagues qu’inventent les gens. C’est une constance dans le pamphlet que peuvent prendre les manifestations de la liberté d’expression depuis… Henri IV ! D’une certaine manière, nous assistons à une nouvelle forme de sondage.
Sarkozy faisant battre par son impopularité ses propres partisans, cela signifie quand même quelque chose. Il n'a pas su consolider l'adhésion à sa politique, tout simplement parce qu’elle n’est plus comprise par les Français. Et encore, le pouvoir n’a pas encore abordé les grandes réformes, celles qui vont mobiliser contre elles, les personnes qu’elles vont atteindre. Il comptait sur un capital mobilisateur aux élections municipales de mars. C’est plutôt mal engagé.
Ce n’est pas tant la surmédiatisation des débuts, les frasques conjugales du couple Sarkozy-Cécilia, du divorce et des amours bling-bling avec une personne du star-system qui ont fait plonger le taux d’adhérents à sa personne, mais la promesse d’élever le niveau de vie qu’il n’a pas tenue.

0034.JPG

Augmenter le pouvoir d'achat des salariés et les retraites des vieux, c’est plus difficile que de jouer avec les peurs des agressions et réclamer une plus grande fermeté dans la politique d’accueil des étrangers.
Si c’était seulement pour amener à la réflexion de ceux qui triment à « Travailler plus, pour gagner plus », c’est plutôt loupé .
Quand on dépasse les slogans pour aller voir ce qu’il y a en dessous de la politique du président, qu’elle soit juste comme prévu ou qu’elle ait échappé au contrôle du pouvoir, on arrive à la conclusion qu’elle va avoir comme effet de diminuer les salaires, accroître la précarité, donner des garanties de souplesse des salariés au patronat, et finalement, crime absolu, diminuer les retraites afin de pousser les salariés vers les assurances privées… un peu comme en Belgique, avec un Didier Reynders qui a, à peu près, la même politique.
Les électeur français sont finalement en train de sanctionner une tromperie !
La récession de grande ampleur qui menace aux Etats-Unis amplifiera par ses effets en Europe avant l’été, le caractère désastreux des réformes en France et en Europe. La velléité sociale, qui restait encore à trouver dans le programme de droite, se trouvera balayée par la conjoncture.
Les économistes français ont beaucoup de points communs avec les économistes belges. Ils pensent encore que les réformes finiront par aboutir et satisfaire au moins l’opinion de droite. Pour eux,la chute de Sarkozy dans les sondages n'est qu'un mauvais moment à passer et que le peuple d'en bas est le seul à l’influencer. Déjà, vu sous cet angle, c’est véritablement scandaleux de vouloir réaliser une politique sur le dos des plus faibles et de se dire que s’ils ne sont pas d’accords, ce n’est pas grave, puisqu’ils seront contre, quoique le pouvoir fasse !…
C’est donc bel et bien contre la politique de Sarkozy que la droite dans beaucoup de villes et villages aura perdu le premier tour des élections municipales de 2008.

9 mars 2008

Survivre avec les loups du journal Le Soir !

Marc Metdepenningen, du Soir, remet le couvert sur la saga familiale de madame Misha Defonseca, auteur de « Vivre avec les loups », à la suite, vraisemblablement des plaintes nombreuses reçues, à propos de son premier et tendancieux article.
Cet homme est obstiné, il en commet donc un second…
Et notre homme y va gaillardement d’un article si long et si documenté, cette fois, qu’on se demande s’il connaît bien la psychologie des lecteurs pour tabler sur un retournement de l’opinion, non plus à l’égard de Misha Defonseca, mais à l’égard de lui-même, à cause de l’état de fatigue et d’ennui où il les place !.
Car enfin, rien de ce qu’il nous révèle n’apporte un élément nouveau. Si, peut-être, cette petite remarque perfide que l’homme qui va finir dans un four crématoire en 44 en Allemagne nazie sachant sa femme dans un autre camp et qui va être gazée à Ravensbrück en 45, souhaitait faire partie de la gestapo !
Et Marc Metdepenningen n’en veut pour preuve que cette lettre envoyée par l’intéressé à sa famille alors qu’il est en tôle à Forest, lettre qui doit passer par la censure de la Kommandantur !
Et si pour récompense de sa lâcheté l’ex-grenadier revoit une dernière fois sa fille avant le wagon plombé, c’est être bien peu payé pour un homme supposé traître et vénal !
Comme si, cette demande n’aurait pas été aussitôt satisfaite, tant les nazis avaient besoin de chair à canon, et comme notre anti-héros aurait vite fait d’aller vider ses tripes aux shrapnells de Staline dans les fossés de Tcherkassy avec les pauvres cons de la brigade de Léon Degrelle !
C’est bien mal connaître l’époque entre 40 et 45, pour qu’un blanc bec fasse le tri et décode ces temps troublés en deux catégories de citoyens, les purs héros et les autres, ratés complets et francs salauds.
Entre 40 et 45, les héros furent rarissimes et leurs actions téméraires n’en sont que plus admirables. La population subissait une Occupation détestée par tous et adorée par quelques-uns : rexistes d’avant-guerre, opportunistes sans scrupules et chrétiens exaltés.
Certes la justice, composée principalement quelques temps après la Libération des mêmes magistrats qui avaient besogné sous l’Occupant, a contresigné les rapports de la Résistance, entendu les accusations des rescapés des camps et conclu à la déchéance du titre de résistant du grenadier félon.

105abc.JPG

Sans vouloir suggérer qu’il y a eu pire, ne peut-on pas lâcher la grappe sur la mémoire de quelqu’un qui a essayé de s’opposer à la barbarie et qui n’en a pas eu l’étoffe jusqu’au bout ?
Parce que s’il faut agiter les vieux fantômes et faire revenir la mémoire aux gens, rappelons que la plupart des vrais grands salauds qui ont envoyé des lettres anonymes pour faire pendre les gens, les pervers qui ont été les auxiliaires des bourreaux dans les caves de la gestapo, jusqu’aux gendarmes qui montaient la garde sur les voies du chemin de fer et qui tiraient sur les gens qui essayaient de grappiller du charbon tombé des wagons en route pour l’effort de guerre allemand, ont été rarement inquiétés. Condamnés à mort à la Libération, certains n’ont dû leur salut qu’après coup, quand la fièvre vengeresse tombée, on s’est mis à réfléchir. Le malheur pour Léon De Wael, c’est qu’il est mort avant la mansuétude et le pardon. C’est dire qu’il n’a pas eu de bol. Dix ans plus tard on lui restituait ses médailles, son drapeau et même le vieux fusil qu’il était allé rechercher à proximité du fort d’où il avait tiré ses dernières cartouches contre la Wehrmacht !
Il y en a même qui se sont parés des titres de la Résistance et occupés de grands emplois, à l’heure où les bourgeois chiaient dans leur froc à la perspective des tanks russes arrêtant leurs moteurs sur la grand’place de Bruxelles !
Il y a une belle collection de traîne-savates et de miséreux entre les extrêmes que le journaliste ne voit pas, pas très patriotes, pas très franchement partis pour la gloire, simplement de pauvres gens secoués par l’histoire de 40 et le mauvais coup du sort, plutôt fraudeurs et survivant d’un marché noir, en butte à la rapacité des fermiers soudain riches du malheur des autres, une population espérant la Victoire Alliée et prête à jurer le contraire devant un Feldgendarme, …
Mais, par delà le cas lamentable du lieutenant fonctionnaire de Schaerbeek, on dirait que le Roule-ta-bille de l’émotion rétrospective du Soir ait voulu toucher madame Misha Defonseca-De Wael, sans doute parce qu’elle écrit et qu’elle a été éditée avec un certain succès.
Ce ne sont pas tant les rêves et les illusions d’une petite fille malheureuse d’avoir perdu sa famille et qui s’en est inventée une autre, que notre plumitif veut atteindre, mais l’auteur publié et qui gagne de l’argent !
Si l’histoire de Misha est inventée, elle n’en est que plus belle ! En ces temps de disette des esprits, toute invention est bonne à prendre.
Vu sa rareté, l’industrie de l’invention est des plus prospères. Le Soir et les autres journaux en savent quelque chose, eux qui n’ont inventé que la poudre aux yeux !
C’est que la plupart des journalistes sont des écrivains rentrés, des êtres en quelque sorte inaccomplis par le travail qu’ils exercent. La seule relation des faits pousserait n’importe quel journal à la faillite. La broderie est la seconde nature de ces cousettes du consensus bourgeois.
Alors, que l’on peut très bien faire ce métier de façon formidable en témoignant avec honnêteté des événements actuels, pour tout autant que l’on ait du talent et de l’originalité et que l’on cesse de se croire neutre, quand volontairement ou non, personne ne l’est..
Voilà où le bât blesse : le talent !
Hélas ! le talent est chose rare, aussi rare que le patriotisme pur et dur prôné par notre pourfendeur de lâches.
Peut-être que c’est là le moteur de cet acharnement à tuer une deuxième fois un homme, en voulant la peau de sa fille ?
Que Marc Metdepenningen soit dépourvu de talent, l’article en témoigne ; qu’il ne désespère pas. Madame Defonseca a attendu plus de soixante ans avant qu’un éditeur s’intéressât à son travail.

8 mars 2008

Dans dix ans !...

Saint-Just le fit remarquer jadis « Un peuple accablé d’impôts craint peu les révolutions et les barbares ».
Nous n’en sommes pas encore à souhaiter un nouveau Tamerlan afin de nous razzier d’une autre manière que celle de notre ministre des finances, trop de nos concitoyens sont encore sous l’influence de l’amour des millions Quand la majorité s’apercevra que la fortune n’est accessible qu’à ceux qui en héritent et que le self made man n’est là que pour nous faire prendre patience par son exemple, alors le pouvoir actuel aura vécu.
Le nouveau scandale des fonds placés au Liechtenstein n’a pas ému l’illustre Reynders
L’Autriche, le Luxembourg et… la Belgique ont défendu avec acharnement le secret bancaire, ce 4 mars à l’Europe. La Belgique et ses deux complices ont refusé la refonte d'une directive sur l'épargne afin de lutter contre l'évasion fiscale réclamée par une majorité d'Etats membres.
L’ami des riches n’est pas le pote des pauvres, Didier l’embrouille vient une fois de plus de nous le confirmer. Il conditionne le changement de la législation à un accord avec les paradis fiscaux, comme la Suisse et le Liechtenstein, nichés au cœur de l'Europe.
En attendant, le listing que l’Allemagne possède sur le placement de fonds au Lichtenstein compte quelques gros fraudeurs belges. Mais, Reynders croit que ce serait déloyal d’avoir recours à ce procédé ! L’affaire de la KB lux l’a traumatisé !
En attendant, il a bouché les trous du budget en restreignant le rattrapage des pensions et des petits salaires sur l’inflation, pour cause de rigueur !
La Suisse, le Liechtenstein, San Marin, Andorre et Monaco remercient l’As de pique des efforts qu’il aura fourni, pour qu’il circonscrive à l’Allemagne, le listing « félon ».
C’est comme ça qu’ils sont au MR. Il ne suffit pas que leurs protégés soient heureux, il faut encore que les pauvres ne le soient pas.
Nous sommes bien partis pour une dizaine d’années de coup fourrés et de dissimulations nouvelles. C’est le délai qu’il faudra à la Brigade financière pour coincer les épargnants belges indélicats, à défaut d’avoir les renseignements que l’Allemagne s’est proposée de nous fournir gratis.
Ce laps de temps sera mis à profit par nos gigolos de l’industrie qui seront fin prêts d’ici là pour évacuer d’une autre manière le pognon qu’ils pompent sur le dos des travailleurs. Reynders, dans dix ans, après avoir vécu sur les deniers de la collectivité, aura eu le temps de placer le reste de sa progéniture qui ne l’était pas encore, dans la politique et l’administration.
- Tu en as déjà vu un qui travaille vraiment dans ceux qui glorifient le travail ?
Pourquoi les gens seraient-ils moins bêtes dans dix ans qu’aujourd’hui ?
Les fils de…, les avocats et les grandes gueules libérales n’auront sans doute pas encore dégagé les allées du pouvoir.
Ils se pourraient même qu’ils aient encore une certaine majorité en Wallonie. C’est dire notre connerie ! Leur démocratie a encore de beaux jours devant elle.
Nos maquereaux banderont toujours aussi sec à découper nos viandes.
Il y aura bien, de-ci, de-là, les dégâts collatéraux du travail à la chaîne : un bras, un doigt, un pied que nous aurons laissé quelque part sous leurs saloperies de tôles, perdus entre les ferrailles mouvantes, trépidantes, rugissantes, hachés par les cisailles aux dents de requins, tandis qu’ils seront vautrés à côté des fenêtres au ras de leurs roustons, à la comptée des gagneuses, bien suceuses à l’économie chinoise.
Enfin, l’opposition PS, dans dix ans n’aura pas changé d’un iota.
Les dégénérés du marxisme-léninisme, transformés en épiciers royalistes, seront toujours achalandés boulevard de l’Empereur. On peut leur faire confiance, ils auront mieux résisté que nous à l’inflation.
… c’est curieux, comme l’argent aide à supporter la pauvreté ! Et ils ne nous comprendront pas plus, qu’ils ne nous comprennent aujourd’hui.
Di Rupo aura peut-être passé la main, fait pousser sa moustache ou changé de sexe, des Montois, il en pleut des deux genres, même du troisième ; l’esprit sera le même.
Les gueules seront un peu plus parcheminées, c’est tout.
Les économistes de gauche auront été parachutés dans les sections au lifting et à la chasse aux casseroles. Charleroi, souvenir honteux, aura guéri sa chaude-pisse. Magnette après deux législatures savourera une douillette retraite de ministre. (Si, si, dix ans, c’est bon). Sa belle apparence d’étudiant américain aura fait tant de fois le tour des télévisions, qu’il n’aura plus qu’à signer en-dessous de la photo produite par son impresario, pour se faire réélire.

105at.jpg

Enfin les économistes mystifieront tout le monde, comme ils l’auront toujours fait. Ils diront au milieu du pré que l’herbe est bonne puisque les veaux y paissent : « Le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent », cela dit d’une façon tellement amphigourique, que même les premiers prix de version latine ne comprendront pas.
Alors, nous regarderons défiler les étrons de nos caniveaux sur le canal du centre, avec l’envie d’une merde regardant une autre merde qui fout le camp vers la mer… Mittal aura racheté toute la Basse Meuse, les Japonais démonté la grand’place reconstruite à Nagasaki, et les Chinois racheté Laeken afin d’y installer du personnel spécialisé aux fellations des militaires américains en transit d’une ixième campagne préservant l’intégrité d’Israël …

7 mars 2008

Des élites qui font peur !

J’ai envie de me mettre tout le monde à dos, ce soir…
Enfin, tous ceux qui « ne défendent pas mes intérêts, en faisant semblant de penser à moi ».
Parmi les hauts voltigeurs de Wallonie (ils sont légions) j’épingle le gratin universitaire, celui que nos modernes débatteurs appellent à la rescousse pour un oui, pour un non : comment sauver la Wallonie ? la recette des pommes sautées au porc farci ? sommes-nous compétitifs ? le plaisir sexuel chez les bonobos ?... le prosélytisme propédeutique du PS dans l’enseignement secondaire ? le théâtre mugissant contemporain doit-il être joué à la grecque ?... etc.
Pierre Pestieau, professeur d’économie à l’université de Liège, est pour un marché du travail hyper flexible et pour une méthode à la danoise d’accompagnement des chômeurs.
Ce type est un moderne, il oscille entre l’Etat minimum de Robert Nozick, Dworkin des controverses théoriques et qui croit que le Droit est un concept interprétatif, jusqu’à Rawls et son libéralisme égalitaire. C’est dire si avec lui, on est mûrs pour les réalités du marché et l’engouement au progrès de la mondialisation des affaires.
Comme un économiste a toujours raison par après, je lui conseille de lire « Le temps des incertitudes » de Galbraith, « …Quand il s’avéra impossible de réformer en partant d’en haut, la révolution à partir d’en bas devint inévitable », afin qu’il élargisse le champ de ses lectures. On ne sait jamais, que le vent tourne…
Eric Domb n’est pas un fonctionnaire d’université qui conseille la mobilité et le recyclage aux autres, après une carrière complète sur l’estrade du même amphithéâtre depuis vingt ans. C’est le président de l’Union wallonne des entreprises.
Il voudrait faire du mode d’emploi de la mondialisation, le petit livre rouge de la jeunesse wallonne. Il nous prêche « Il faut abandonner l’approche idéologique et faire preuve de lucidité ». On connaît le fatalisme libéral. Du moment que c’est pour la gloire de l’actionnaire, sa vision d’une vie passive et consentante nous mettrait bien comme cireurs des pompes en Chine capitaliste. C’est ça le pragmatisme des industriels wallons.
Alain Eraly, professeur-fonctionnaire de sociologie et de gestion à l’ULB, veut sanctionner ses pairs si les objectifs ne sont pas atteints. La difficulté, c’est de fixer des buts raisonnables. Comme, ils ne le sont pas en général, puisqu’ils sont établis par des ministres encore plus irresponsables que les hauts fonctionnaires, cela permettrait dans la lancée d’un raisonnement liquidateur, de supprimer des services et de rationaliser les fonctionnaires d’un rang inférieur au sien. Admirable déduction qui permettrait au moins de consolider les hauts grades dans leur absolue pérennité. Ce combat de la bureaucratisation, dans un Etat qui n’est plus qu’un vaste bureau, prête à sourire. Reynders pourrait taxer les porte-plumes ? Ce serait plus pratique.
Robert Deschamps, professeur d’économie aux facultés universitaires de Namur, a perdu les siennes de facultés en proposant la fusion de l’école libre et de l’école officielle. Il ne sait pas le malheureux que cette mesure – pourtant largement justifiée – mettrait la Wallonie au bord de la guerre civile ? Et lui qui s’émeut du nombre de chômeurs peu qualifiés, pourrait s’enflammer aussi pour le nombre d’enseignants hautement qualifiés à recycler dans l’industrie et voués, probablement, au chômage définitif.
Son collègue, Michel Quévit, professeur émérite d’économie à l’UCL, se lamente sur les problèmes de pédagogie. Il lui semble avec les moyens dont nous disposons que les élèves devraient sortir moins idiots des écoles que lorsqu’ils y rentrent. Oui, à condition que les programmes les intéressent. Comme ces programmes ne sont destinés qu’à satisfaire aux besoins de l’industrie, on peut demander à Michel Quévit de suivre des cours de soudure à l’arc et à l’autogène, certainement plus demandés et plus utiles que professeur d’économie.
Philippe Defeyt, économiste attaché à l’Institut pour un développement durable, est un catastrophiste né. Selon lui, si les Flamands nous lâchaient, nous perdrions jusqu’à 9 % de notre pouvoir d’achat et le nombre de pauvres augmenterait d’au moins 50 % ! On ne sait pas d’où cet économiste éminent sort ses chiffres ? Ce qu’on sait, à leur lecture, c’est qu’il traite de menteurs Di Rupo et Rudy Demotte. Où je le rejoins, c’est quand il préconise la suppression des cadeaux fiscaux aux gros et moyens revenus de notre philanthrope Reynders.

105b.jpg

Après toutes ces sommités du monde économique, pour la bonne bouche, voici l’opinion de Jean-Louis Colinet, directeur du Théâtre national de Bruxelles et farfelu en chef de l’avenir wallon. Pour lui l’avenir gît dans la façon « massive » de miser sur la culture. Dans un pays et surtout une Wallonie où le déficit culturel est important, cet enfonceur de portes ouvertes doit être drôlement sûr de lui. Tous les créateurs de ce fichu pays savent combien les officiels permanents de la culture se fichent éperdument de promouvoir la création autochtone libre, à commencer par lui, Colinet, pour son manque d’intérêt de ce qui ne touche pas au sien, sa manière unilatérale de promouvoir le théâtre selon ses désirs et ses goûts, son sens à servir l’officiel, et même le conventionnel sous des dehors faussement avant-gardistes !... J’arrête, tant la moutarde me monte au nez…

6 mars 2008

Le bourgeoisisme feutré…

Depuis les scandales de Charleroi, Reynders a appris la manière de déstabiliser ses adversaires. Il n’a pas à sa disposition un Olivier Chastel dans toutes les grandes communes de Wallonie, qu’importe, il a des inspecteurs Javert un peu partout qui cherchent des poux dans la tonsure du CDh et des faucilles rouillées de l’ancienne lutte des classes dans les paquetages des Camarades du PS.
C’est que Di Rupo s’y est pris comme un manche à Charleroi.
Certes, il y a fait le ménage et il devait le faire. Mais, il ne l’a pas fait personnellement. Il y a délégué son nouveau chouchou, Paul Magnette, ce qui est en soi une petite lâcheté comme ont pu l’apprécier les militants carolos ; mais, plus grave, il a donné l’impression que TOUT le Conseil communal était dans le coup, sacrifiant en même temps que les coupables, l’estime qu’il devrait avoir pour toute l’USC.
C’était une erreur. Il aurait fallu agir avec doigté et couper seulement les parties malades. Avoir donné raison à Olivier Chastel est lamentable. Il a été jusqu'à poursuivire de sa vindicte le fils de Van Cau, après les faits dérisoires qui lui ont été reprochés lors d’une campagne électorale et qui n’ont rien à voir avec la gestion de la ville.
Alors pour quelqu’un qui glose sur le populisme de « tous pourris », c’est culotté.
L’As de pique libéral profite des maladresses de l’Aigle de Mons. Et il tire des plans pour les autres entités communales suspectes.
La recette est simple.
Ses affidés, plus que ses affiliés, introduits dans les conseils ou à la porte des antichambres du pouvoir, recueillent tous les ragots et les coups de gueule qu’ils peuvent et envoient leurs rapports à l’As de pique. Celui-ci par des ramifications diverses s’arrange pour que la presse s’en empare et du même coup place la justice dans l’obligation d’y jouer son rôle.
Parfois, comme un boomerang, des affaires lui pètent au visage, ce sont ses propres libéraux qui se font prendre la main dans le sac. Mais, comme en général, les communes de Wallonie sont plutôt affaire de socialistes et d’humanistes, et d’autre part, avec l’appui des journaux à la dévotion de leurs actionnaires de droite, le Tonton flingueur liégeois a plus de chance de tirer sur ses adversaires que d’en être touché par ricochet.
Et ça paie.

59abd.jpg

La réplique de Di Rupo n’est pas comprise de l’opinion. Il s’aigrit et lorsqu’il s’aigrit sa voix de rage contenue s’élève dans les aigus et prête à rire. L’opinion imagine que c’est une affaire de personne entre lui et l’As de pique. Il s’agit plus d’un concept différent de politique, que d’une antinomie d’homme à homme.
Di Rupo est victime de son bourgeoisisme et de sa politique centriste, et le parti avec lui !...
Il ne peut pas gérer sainement une situation dans laquelle, plus que tout autre, il cherche à se faire respecter, à dire la morale !... Il déploie des efforts trop grands pour coller à un centrisme que son originalité abhorre et pourtant, c’est sa politique. Cet homme a besoin de reconnaissance bourgeoise, parce qu’il ne l’est pas. On le voit bien dans la réplique molle qu’il donne à un capitalisme malade. Dans sa quête du consensus bourgeois, il a vidé le parti socialiste de ce qui faisait sa force : représenter les revendications légitimes des petites gens, dans leur désir de vivre mieux quand on travaille et de ne pas vivre dans la misère quand on ne le peut pas.
A cause de son entourage bling-bling et les bobos bruxellois du parti qui approuvent évidemment sa ligne de conduite, il n’a plus autour de lui de vrais représentants de la classe auprès de laquelle il recueille un maximum de voix.
Le parti s’est intellectualisé dans le plus mauvais sens du mot. C’est-à-dire qu’il est devenu inaccessible à ceux qui se sont faits sur le tas ; les Fils de… et les avocats le rongent de l’intérieur ; leur langage est au diapason de leur action : insipide. La direction du PS ne comprend plus les gens !...
La dernière affaire des feuilletonistes des journaux, c’est l’affaire Lizin, maïeure de Huy.
L’As de pique y verrait bien un Collège écolo-libéral. Javaux ne dit pas non.
J’ai souvent ironisé de la manière dont la première dame de Huy gère la ville. Sa suffisance, son manque de mesure, qu’on appelle impulsivité, frappent les esprits.
L’As de pique a trouvé le moyen de la détruire. Une collègue socialiste de la dame a dénoncé la « méthode » d’Anne-marie.
Les médias se sont lancés sur le bout de gras avec l’affaire des panneaux et des tracts transportés par du personnel communal à la dévotion de la bourgmestre.
Le MR fait des ajouts tous les jours aux affaires : la saga du parc du bord de Meuse convoité par l’immobilier ; l’insulte raciste à l’encontre d’une femme politique des pays rédimés. Enfin, cerise sur le gâteau :
« La bourgmestre de Huy a enfreint la loi sur la vie privée en utilisant un listing du centre hospitalier régional hutois (CHRH) pour souhaiter un prompt rétablissement aux patients, a jugé la Commission de protection de la vie privée du Parlement wallon. Le ministre Courard attend une plainte pour prendre des mesures. »
L’après Micheline Toussaint, échevine PS, en lutte ouverte avec madame Lizin, est trouvé.
L’As de pique a son valet d’atout : un conseiller communal MR, Philippe Charpentier, qui dénonce l’utilisation par la bourgmestre d’un listing du CHRH pour envoyer des vœux de prompt rétablissement ou des félicitations aux jeunes mamans !
On demande la révocation d’Anne-Marie Lizin !
Le comble, c’est que l’Aigle de Mons serait capable de donner son feu vert !
Comme on le voit, c’est dur de prétendre au bourgeoisisme feutré…

5 mars 2008

Bérénice en mutation romantique !...

C’est fait comme ça les élites : on fait chier son monde pendant le temps d’une grossesse. L’Etat n’accouche pas d’un gouvernement. Tant pis, on attendrait bien encore un petit moment de six ou douze mois, mais le bas peuple s’impatiente. On dit même qu’il n’aurait pas tort, puisqu’il a perdu 450 euros de pouvoir d’achat et qu’on lui en propose 20 !
On jase dans les élites : il faut faire quelque chose.
Béatrice au théâtre croisait et décroisait les jambes. La jupe à mi-cuisse livrait à mon regard, le nylon noir de la fin du bas, plus loin commençait la chair rose. Sur la scène des besogneux égrenaient les Fleurs du mal, avec si peu d’allant que Béatrice bailla.
Le public était venu pour Bérénice.
Le Théâtre du Chaudron avait cru intelligent d’allonger le drame de Racine par un prologue baudelairien.
Verhofstadt qui n’a rien foutu tout au long de la législature passée et qui a mis dans les frigos de l’Etat tous les sujets gênants ; mais qui est aimé principalement des Wallons (Allez savoir pourquoi ?) gagne la sortie sur la pointe des pieds. On le rattrape par le veston.
-Tu ferais bien sauveur du royaume jusqu’à fin mars ?
-Le temps que Leterme referraille pour le compte du CD&V ? C’est entendu.
Voilà Monsieur Dents du Bonheur qui ficelle un gouvernement et s’embringue avec l’Octopus pour faire deux paquets de réforme. Le premier pour lui : quelques babeluttes pour les Wallons et le second avec tout le reste pour Leterme, c’est ce qui s’appelle un travail rondement mené.
Leterme que Verhofstadt a bien voulu prendre au budget s’angoisse en pensant au 23 mars. Il en fait une hémorragie intestinale à cause de l’hémorragie des finances publiques.
Didier Reynders abat sa carte favorite l’as de pique et formule des vœux de prompt rétablissement à proximité du nez de quelques CD&V-NV-A qui croient mourir empoisonnés de fétidité. .
Béatrice est poète. Il faut qu’on l’admire et qu’on achète ses livres. Ne pas oublier de la suivre partout où elle dédicace ses œuvres. Et même après des journées d’assiduité, on ne sait jamais à l’avance si elle couchera ou si elle ne couchera pas. Comme elle s’ennuie, je mets à tout hasard, une main sur le grain fin du bas. Mon auriculaire touche son porte jarretelle. Elle rabat les pans d’une jaquette à l’originalité provocante sur mon entreprise audacieuse, quoique nous soyons dans un renfoncement qui fait la particularité du Théâtre, alors que notre premier voisin est devant nous.
La soirée s’annonce moins morne. La Charogne s’enlève, juste après les Chats. L’artiste qui s’était planté le plus revient en scène. Il va dire quelques mots, présenter des excuses ? Non. Il salue et s’en va.
Je touche au slip rose. Je dis qu’il est rose, parce qu’il y a quelques temps, dans le bureau de Béatrice à l’étage, il était posé sous le soutien-gorge du même ton, sur une chaise devant moi, tandis qu’elle s’était absentée, volontairement, laissant ses dessous vacant à vue. C’était un signe. Nous n’en étions encore qu’au Béa de Béatrice. Et ce soir au Théâtre du Chaudron, en lui enlevant le manteau au vestiaire, par-dessus son épaule, j’avais vu le fameux rose fuschia de son soutien-gorge, qu’elle appareille au slip et le Rouge à lèvres n°18.
Les trois coups annoncent Bérénice. Les craintes qu’elle me parlât de son angoisse à tromper Léopold, le père de ses enfants, furent vaines !...
Mais tout à une fin. Le budget se rétablit avec Leterme dont ce sera la rentrée triomphale le 3 mars. La Flandre respire et Leterme aussi. Renseignement pris : tous les médecins étaient linguistiquement corrects.
Les élites, il faut que vous le sachiez, se transforment à vue sans que le rideau de la salle soit baissé. Leterme fait encore partie de la troupe jusqu’au mois de juillet. Après, on ne sait pas. Tout dépendra de la NV-A., son impresario.
Alors, il en profite, son beau visage buriné par le travail et l’effort se voit jusqu’à l’amphi.
Il s’avance. On ne le remarque pas tout de suite, puis on ne voit plus que ça : il a changé !
Du reste, il le dit lui-même. Costume gris clair, col ouvert, chandail gris, ce sont bien ses vêtements, mais il les porte autrement, avec un peu plus de désinvolture et sans l’emprunt d’un rude marin de la côte.
Il est moins pâle. Il a le visage buriné par les embruns de la climatisation de l’hôpital de Leuven.
Il va faire de la politique d’une autre manière.
On a cru longtemps qu’il ne savait pas en faire. Eh bien ! c’était une erreur.
S’il a dérapé le dernier semestre de 2007, c’était pour étudier son nouveau rôle. Il est entré dans son personnage en sortant de la clinique.
On sent percer sous le ministre du budget, la mâle assurance du premier ministre de nos futures victoires.
Il parle. Sa voix monte et s’enfle.
C’est Titus qui clame à Bérénice la renonciation, le sacrifice, le devoir, l’amour de la patrie en même temps que son amour de cette belle étrangère, sans doute Wallonne.

103a.jpg

Le public est ravi. Il entonne réellement avec lui la Brabançonne. La voix de Leterme est couverte par la salle. Il peut chanter la Marseillaise, on s’en fout.
Le sort nous le rend donc frais et dispos pour le 23 mars, plus équilibré, plein de sagesse et de calme, l’enthousiasme intact et avec la même ouverture.
La représentation touche à sa fin.
Je retire ma main consolatrice des ennuis du spectacle. J’en respire le parfum fauve. Il y a comme une atmosphère des poèmes de Baudelaire, comme si la prestation des acteurs avait été sauvée par mon geste audacieux. Cela va me coûter un tirage limité sur vélin, en peau d’antilope de son épithalame « Le Vaillant de la berge » drame familial, dédié à Léopold…
Ce n’est pas la bataille d’Hernani, mais on sent ce foutu romantique de Hugo remonter dans les sondages.
Il salue. On entend quelques vivats de voix féminine. Il remercie les personnes qui l'ont soutenu durant ses deux semaines d'hospitalisation, tandis que des mouettes de la Mer du Nord sont lâchées dans la salle.
Le reste se perd en traductions flamandes et sous les roulements de tambour d’une jeunesse en culotte courte, agitant des drapeaux.
YouTube et la technique encouragent Brutus.
Côté Cour, l’As de pique l’attend avec un faux nez et l’épée en bois de Pantalone.
Dehors, le public interrogé est sceptique. La représentation n’a pas tout à fait convaincu. Il aime Bérénice, certes, mais il la renvoie dans ses foyers.
-Est-ce ainsi que les hommes vivent ? dit madame Houard…
Laurette, elle, est ravie. Titus sera son formateur. Elle se voit déjà remplaçant Bérénice. La Wallonie, c’est elle, véritable incarnation !...
Béatrice est toute alanguie. Dans le porche, elle laisse mourir une main engourdie dans les profondeurs de mes braies entrebâillées… Il faut bien aux institutions catholiques, une maîtresse femme…
Quelqu’un fait remarquer que le public est toujours en perte de pouvoir d’achat de 450 euros.
Toute la troupe, grisée par la Première, l’avait complètement oublié !
Quant à Béatrice, elle s’en fout. Elle est de droite !

4 mars 2008

Mes respects, Madame Defonseca.

Trop, c’est trop… j’ai ironisé sur ce blog en réaction à un comportement typique d’avocat, à Maître Uyttendael, à propos de sa cliente Misha Defonseca (« Survivre avec les loups ») une œuvre que l’on croyait autobiographique et qui n’était que de fiction.
Elle s’en est finalement confessée
Le cher Maître est resté avec ses gros mensonges de prétoire sur les bras, l’air ridicule et ma conviction qu’il fait un drôle de métier.
On a déjà vu pire en littérature. Ceux qui pratiquent le compte d’auteur savent le parcours du combattant pour être édités par un vrai éditeur, plutôt qu’un marchand de papier. Ils sont prêts à tout pour être consacrés écrivains. C’est dans l’édition et le show-biz que se trouve la plus belle collection de menteurs qu’on puisse rêver.
L’important reste le récit, la façon dont il est présenté et s’il offre un quelconque intérêt littéraire.
Je n’ai pas lu l’ouvrage et de toute manière ce n’est pas mon propos.
Les charognards de la grande presse sentant le bon filon pour ramener des abonnements ont découvert un autre pot aux roses. Et autant, l’interprétation des journaux du pathétique dans la vérité psychologique de Defonseca-De Wael pouvait prêter à sourire, autant l’instinct fouille-merde pour ce qui suit est parfaitement dégueulasse.
Je cite :
« Le Soir » apporte de nouvelles révélations qui démontent définitivement la fausse « autobiographie » racontée par Misha Defonseca dans son livre « Survivre avec les loups » et le film éponyme réalisé par Vera Belmont. Son père, Robert De Wael, a vendu des résistants à la Gestapo. ».
Et de poursuivre comme fait indiscutable :
« La plaque commémorative aux agents communaux de Schaerbeek tués par les nazis. Le nom effacé était celui de Robert De Wael, le père de Misha Defonseca. ».
Pour bien enfoncer le clou d’une affaire vieille de 67 ans, ces journaleux sont allés jusqu’à faire le siège des maisons de retraite, pour ouïr des témoignages.
C’est ici que maître Uyttendael pourrait ressortir des trémolos et remettre les choses dans leur contexte.
De Wael fut arrêté en septembre 1941 par la gestapo et est mort en déportation en 1944. Probablement sous la torture, il a donné les noms de ses camarades du Groupement Grenadier. Les fientes de rédaction ont préféré écrire « vendu ». Vendu contre quoi, puisqu’il est mort dans un bagne nazi ?
C’étaient les mêmes vautours qui devaient planer autour des bûchers de sorcières au Moyen-âge.
Ce destin est pathétique, finir comme un lâche, alors qu’il aurait pu finir en héros ! Qui peut dire aujourd’hui parmi la faune journalistique du « Soir » la graine de héros qui résisterait à la torture, sans donner des camarades en situation de résistance à l’ennemi ? Oui, il y en eut. Oui, c’est magnifique ! Et les autres alors ? C’est quoi ? Il n’y aurait donc pas de place entre le héros et le salaud ?
Et les trafiquants du marché noir, les ouvriers de la FN, les calotins qui priaient pour que l’Allemagne vainque les Rouges, les attentistes, les pleutres et les Dupont-la-joie, c’étaient des quoi?
Car, en 1941, nous étions en temps de guerre, sale temps et sale Occupant, et il y avait très peu de Résistants. A cette époque, la plupart des Belges étaient léopoldistes, avec eux presque tous les industriels, tous prêts à collaborer pour la grande Europe du fou.
Au moins, lui, De Wael, eut l’idée de résister, d’opposer sa frêle personne de fonctionnaire de mairie, aux Verts de gris. Combien de grands-pères glorieux et hardis comptent aujourd’hui les scribouillards du Soir ?
Et puis les choses ne vont pas toujours comme on le souhaite. Grande gueule ou pas, De Wael recrute. Pour faire quoi ? Il n’en sait rien. C’est un petit fonctionnaire qui passe le plus clair de son temps derrière un bureau à gratter du papier, qui rentre chausser ses pantoufles près de sa femme. Mais, par rapport à la race moutonnante et résignée, il écoute Radio Londres et se dit qu’il faut faire quelque chose, que l’on ne peut pas accepter cette Occupation. Comme beaucoup à cette époque précoce dans une Résistance qui se cherche, il est peu méfiant, avec un rien de prétention à vouloir tout savoir quand il ne sait rien. Il bricole un réseau. Cela a été dit, c’est une grande gueule, un imprudent.. Il se fait prendre, comme un amateur, qu’il est. Alors, il tombe dans les rets de la force barbare qu’il croyait vaincre et qu’il a sous-estimée. Le voilà aussitôt confronté à la cruauté et à la bestialité.

103b.jpg

Il tombe, mais le monde ne s’arrête pas de tourner.
Les nombreux léopoldistes s’arrangent avec l’ennemi et vivent comme ils peuvent. Lui est en prison. A défaut d’autres formes de courage, il a eu au moins celui de s’opposer, un temps, au nazisme. Les autres dont les descendants sont fort prompts à le juger aujourd’hui, ne font rien. Plutôt si, ils travaillent à l’effort de guerre allemand. Oh ! pas tous de façon directe. Il y en a même qui trouveront le moyen de sortir la tête haute et décorés de cette abomination qu’est la guerre. Les exploits supposés sont légion !
Les patriotes feront marteler le nom de De Wael de la plaque commémorative de Schaerbeek, comme s’il n’était pas mort en déportation, peut-être plus accablé par son destin que les purs héros !
La peur de mourir sous la torture l’a fait craquer. Il commet l’ignominie de dénoncer ses camarades, mieux, ceux qu’il avait recrutés et qui lui avaient fait confiance !...
Il mourra après trois ans d’enfer et avec la conscience d’être un lâche dans un camp de concentration et sa femme avec lui, victime expiatoire et innocente.
Pauvre petite fille, Misha, sans parents et si jeune !
Quand elle a su le malheur qui frappait ses parents, peut-être que Madame Defonseca s’est inventé un autre destin, plus glorieux, plus romantique ?
Belle plaidoirie pour un bon avocat, hein Uyttendael ?
Quant à moi, j’assure madame Defonseca-De Wael, de mon profond respect.

3 mars 2008

Tous coupables !

Qu’est-ce que la Justice et que sont les juges aujourd’hui ?
Cette institution sous des formes diverses existe depuis fort longtemps.
En Gaule, la première justice structurée fut celle de Rome, la paix romaine, mais aussi la justice romaine. Avant, c’était un système pas très loin de celui de l’Iran actuel. Les druides étaient à la fois les augures, les auxiliaires et les inspirateurs des chefs de guerre.
C’est dire si l’application de la loi l’était à la tête du client.
Cela a-t-il beaucoup changé de nos jours ?
Par principe philosophique, un juge, c’est le verbe de l’arbitraire.
Juger un objet par rapport à un autre, c’est comparer ; juger du moment adéquat pour accomplir une action, c’est prendre une décision. Tout autre chose est de juger son semblable sur son comportement et son Fatum. C’est définitivement une imposture.
Puisqu’il faut bien qu’il y ait des règles à respecter dans des groupes humains, il est nécessaire qu’il y ait des lois et des juges pour les appliquer. J’entends bien. Mais devant la difficulté pour que ses règles et ses lois soient justes et appliquées à chaque spécificité, il devient impossible de bien juger. Dès lors, nous avons des fonctionnaires qui appliquent les lois avec mansuétude ou avec sévérité à leur convenance, selon des impératifs obscurs.
Ceux qui portent le nom de juges sont tout simplement des commis de l’Etat. Ils sont payés – et fort bien, ma foi - pour désigner comme coupables et rarement innocents ceux qu’on leur envoie. Ils les punissent selon un tarif codifié, généralement supérieur à la peine effective, pour faire peur au public. Un juge, c’est l’aboutissement d’une chaîne de prise en compte de fonctionnaires dont il est le dernier maillon.
Contrairement à l’ancienne croyance populaire, il n’a rien de commun avec Dieu. C’est plutôt du côté du Prince qu’il se sent concerné ; car le pouvoir temporel, contrairement à ce qu’on nous fait croire sur l’indépendance de la Justice, est indubitablement impliqué dans sa conduite, ne serait-ce que parce que c’est le législateur qui fait les lois..

23t2.jpg

La séparation des pouvoirs est un vaste complot des élites ; car, depuis Machiavel qui en a débattu, le pouvoir n’est pas divisible et ne s’articule que dans un seul et vaste projet. A la différence des dictatures, les démocraties n’ont d’original que la façon dont elles camouflent leur vraie nature.
François De Closets « Le divorce français » avec comme sous-titre « Le peuple contre les élites », bouquin paru en février, décrit par différents exemples ce qu’est la confiscation du pouvoir.
Ordonnateur en sous-main de la punition, le pouvoir l’est aussi du pardon. Quand les geôles sont pleines, les élargissements sont plus fréquents. Le pouvoir se montre généreux par intérêt, contrairement à l’opinion publique qui ne comprend pas qu’un Dutroux ait commis ses derniers forfaits, alors qu’il aurait dû normalement être en prison.
Relaxé avant terme, le coupable comme l’innocent est « pardonné ». Accepter la rémission de la chose jugée, pour l’innocent, c’est se reconnaître coupable.
Sous nos climats, il n’est pas bon de se voir juger pour une faute même bénigne, quand la nation se trouve « effarée » par des actions de grands criminels. Le coupable devant ses juges se voit « puni pour l’exemple ».
Maître de juger, le pouvoir tranche à sa guise, selon son humeur. Le pardon a souvent été employé dans le but d’exploiter les faibles. « Va bosser » semble vouloir dire le pouvoir et « ne fais plus le mariole ».
Admirable duplicité qui place l’homme qui a fini « son temps » entre la crainte et la reconnaissance.
L’accroissement de la délinquance, n’est que le reflet de l’évolution vers un égoïsme absolu des élites. La plupart des délinquants sont des riches qui n’ont pas réussi.
La difficulté, c’est d’enseigner la morale dans une société qui ne l’est pas.
Quant au peuple qui réclame plus de sévérité, son honnêteté est abusée et son désir de sécurité détourné.
C’est l’histoire d’un garçon crédule et naïf à qui on souffle des absurdités et qui les diffuse en s’en attribuant les mérites qui finissent par se retourner contre lui.
La justice sous nos climats est un produit de luxe dont les pauvres doivent se méfier. La procédure est affaire de moyens. Quand deux fortunes s’affrontent, c’est souvent la plus riche qui l’emporte. A fortiori, quand c’est un riche contre un pauvre. Mais, indépendamment de la notion des parties riches ou pauvres, quand un individu sans moyen tombe dans les rais de la justice et qu’il pourrait s’en tirer à l’aide d’une procédure intelligente, il n’en a pas les moyens et il écope en général du maximum.
Aussi, la justice n’est qu’un moyen de laisser la société en l’état, avec ses inégalités, ses injustices et son conformisme bourgeois.
Pour juger, il faut être sans état d’âme et participer tacitement avec l’establishment à ce qui paraît être un consensus entre les différents groupes sociaux et qui n’est en réalité que la dictature voilée des élites à l’encontre des plus pauvres.
C’est ce qu’en son temps, Marx appelait une justice de classe.
Si le mot « classe » a été enlevé de la bouche de nos modernes socialistes, elle n’en est pas moins omniprésente à tous les rouages et à tous les stades de la société. Et pour comprendre celle-ci, il est indispensable d’évoquer ce dont les socialistes se sont dispensés de faire, au grand dommage de ceux qu’ils sont censés défendre.
Le suffrage universel venant nimber les injustices d’un voile trompeur, on aura fait le tour de la justice et des justiciables : une chose pas très propre et qui dessert l’humain.

2 mars 2008

Apologie de la bêtise.

Didier Super, dessinateur, justifie ses albums par un aphorisme «Mieux vaut en rire que s’en foutre ». En effet, il n’y a pas pire que l’indifférence pour que ça continue ou il n’y a pas mieux que l’indifférence pour que ça continue, selon que l’on soit placé à l’amphi du théâtre social ou aux premières loges.
Aujourd’hui, s’il y a beaucoup de choses que l’on puisse transgresser, il n’y en a plus guère qui soient perçues.
Aussi la bêtise peut être à la fois l’inconvénient des natures rudimentaires ou le refuge des natures riches.
Devant la rationalisation des comportements à la suite des pressions économiques et des discours politiques adaptés, la bêtise peut se révéler un moyen efficace de résistance et de non-conformisme.
Dès lors, on peut trouver du piment dans les choses les plus graves et les plus solennelles.
Déjà, la solennité en elle-même n’est-elle pas une forme de bêtise ?
La femme « la plus dangereuse des USA », Avital Ronell, voit dans le christianisme la scénographie la plus élaborée de la bêtise occidentale ; parce que fondé sur la crédulité qui est une forme intransigeante de non accès à la sagesse et aux sciences temporelles.
Avital, la black lady, a écrit là-dessus un livre « Stupidity » traduit chez Stock, recommandé à tous.
La connaissance de sa propre stupidité dans l’approche cartésienne, c’est-à-dire ce que nous pouvons savoir de nous-mêmes, se résume aux choses générales « des yeux, une tête, des mains et autres semblables ». Elle nous place exactement de la même manière et sur le même plan que n’importe quel démiurge occidental. Mieux même, pourrait-on dire que le phénix, parce que si nous reconnaissons notre bêtise, lui n’en sait rien quant à la sienne !... qu’il ne découvrira peut-être que bien plus tard, sinon jamais. Ce qui devrait le placer en état d’infériorité constante par rapport à nous.
« L’Art de dire des conneries » (bull shit) de Harry G. Frankfurt reste une sorte de te deum de la bêtise maîtrisée « Le baratin contrefait les choses, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles sont erronées. »
Les conneries heureusement ne sont pas toujours proférées par des prétentieux. Ce serait trop simple. La liste est non exhaustive de l’omniprésence de ces maux dans une société qui érige le blabla en religion.
Michel Adam en connaît un bout de la bêtise baratinante dans son essai, dont j’ai déjà entretenu l’aimable lecteur, mon complice, mon frère, pour revenir sur ses propos.
Tout cela est vrai et concret. La superficie traitée est immense et la pyramide qui s’élève au centre est gigantesque ; c’est de celle-là que Renan découvrait l’infini de la bêtise. Mais, grimper tellement haut dérive d’un exercice dangereux. Le site est périlleux et déjà s’élevant, nous ne montrons plus aux gens du sol et selon Balzac, que nos parties honteuses !
La chute est toujours possible et imminente, nous pouvons glisser vers le discours pompeux et convaincu. Par exemple, la conviction affichée de la Loi dans les lieux public est souvent d’une infinie bêtise. Il n’y a pas plus drôle que lire passablement éméché dans un troquet, la loi de la répression de l’ivresse qui se trouvait jadis à la bonne hauteur des poivrots, c’est-à-dire à ras le comptoir.

71ads.JPG

Avital Ronell admet que « la philosophie a généralement évité, pour se protéger elle-même, de s’avancer trop loin en direction de la bêtise ». Si la métaphysique ne le fait pas, le métaphysicien par contre s’y précipite et, pour fréquenter un café philosophique, je peux dire par expérience personnelle que le sérieux qui s’y déploie dans un consensus homogène et général est déjà une belle incursion dans la bêtise.
Le Président de Groland le déclare : « En étant à la fois stupide et profond, le con démontre qu’il est intelligent. »
A force de faire la bête en devient ange, dirait Pascal.
Toujours est-il que l’arme de la bêtise maniée par un con intelligent est une arme redoutable, la seule qui existe encore qui soit mortelle sans pour autant tuer.

1 mars 2008

Une bourde chaque semaine !

Ah ! il n’a pas de chance, Maître Uyttendael, l’affaire de la note, puis maintenant le cas Misha Defonseca !
La semaine dernière, il expliquait point par point que sa cliente avait bel et bien survécu avec les loups.
Nous, on vit comme on peut avec Didier Reynders, mais des loups, quand même !...
Devant l’incrédulité des éthologues, il n’était pas à court d’arguments. Le cher Maître avait réponse à tout.
Sa cliente était bien juive. Les parents avaient été en 41 des victimes désignées par l’étoile jaune aux rafles des Allemands. On avait beau dire au Maître que l’étoile avait été portée seulement en 42, notre intarissable rétorquait qu’ils avaient été aussi résistants et que c’était la raison pour laquelle ils avaient été envoyés dans un camp de la mort. Quant au port de l’étoile, sa cliente avait probablement été victime d’une confusion dans les dates. Elle avait tant souffert que l’on pouvait lui pardonner un trou de mémoire.
De la partie bestiaire de l’œuvre de Misha, on apprit que les loups n’avaient aucun secret pour la cliente et son conseil.
Avec Jack Nicholson, par mimétisme Marc se fit lycanthrope. C’est le moins quand on se veut un défenseur performant.
Il manquait à l’interview le hurlement authentique du vieux mâle qui, avec 29 « femelles », se fait du souci pour les nourrir. Aussi, nous savons depuis la note envoyée par erreur à la greffière en chef de l’arrondissement de Bruxelles, qu’il est pratiquement à la chasse de la clientèle de l’aube au crépuscule.
Bref, on pleurait presque avec lui dans les chaumières, du sort incroyable d’une fillette de 8 ans qui s’était tapé 3.000 km dans une Europe dominée par les adolphins et maintenue en laisse par des SS, suivant l’adage que l’homme est un loup pour l’homme.
Sur cette lancée, on apprenait que Madame Misha Defonseca n’était autre que Monique Dewael, née à Schaerbeek le 2 septembre 1937, une fois sais-tu ?... Que la dame convenait avoir inventé son histoire à dormir debout avec les loups. Mieux qu’elle n’était pas Juive pour un rond de kipa.
Du coup voilà notre lycanthrope avocat de se transformer en un loup encore plus énorme avec des sens sur-développés et acquerrant les caractères attribués à cet animal, car lui, histoire vraie ou fiction, il doit toujours nourrir sa famille, ses proches, son bureau et sa réputation !
Heureusement qu’après le faux pas de Misha, notre homme a le temps de se muscler. Pour renouer avec l’exploit il lui faut la pleine lune ! Elle ne sera pleine que le 7 mars, donc il reste quelques jours à Marc Uyttendael pour se mettre en situation de vivre avec les loups. D’autres plus chanceux encore, peuvent attendre jusqu’au 23 mars…
Selon la légende, lors des nuits de pleine Lune, l’humain loup-garou, se transforme : puissance musculaire, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses victimes pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit. Les gens se sont mis à chasser les loups, s’en protégeant avec de l’eau bénite du CN&A et les tuant avec une balle en argent ou avec des pieux d'argent.

22ang.jpg

Si les affaires continuent à se déglinguer, peut-être sera-t-il nécessaire pour notre homme-loup d’attendre les pleines lunes suivantes pour attaquer avec le maximum de mordant les différents départements des Régions et Fédération du royaume afin d’assurer des contrats.
Un problème cependant, l'homme atteint de lycanthropie doit généralement ôter ses vêtements avant de prendre la forme du loup-garou. Dans le "Lai de Bisclavret" de Marie de France (XIIe s.), un chevalier doit se déshabiller entièrement avant de se métamorphoser et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse car, s'il ne les retrouvait pas, il serait condamné à errer indéfiniment sous la forme d'un loup. Ne vous étonnez pas, dès lors, que le cabinet tout entier parte dans Bruxelles recenser les pierres creuses. Choses plus rares à trouver que des hommes creux. L’autre jour dans une ruelle joignant la Grand’place, un vase de WC attendait dans la rue le passage des encombrants, il suffirait au Maître de le retourner pour qu’il soit creux !
En voilà assez pour les loups et madame Dewael alias Defonseca pour cette semaine.
On espère que la semaine prochaine, Maître Uyttendael en aura trouvé une autre, tout aussi réjouissante.
Par exemple un descendant de Tojo revendiquant la Tour japonaise du Heysel, ou Thyl Uylenspiegel passant la frontière linguistique dans le mauvais sens…