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Survivre avec les loups du journal Le Soir !

Marc Metdepenningen, du Soir, remet le couvert sur la saga familiale de madame Misha Defonseca, auteur de « Vivre avec les loups », à la suite, vraisemblablement des plaintes nombreuses reçues, à propos de son premier et tendancieux article.
Cet homme est obstiné, il en commet donc un second…
Et notre homme y va gaillardement d’un article si long et si documenté, cette fois, qu’on se demande s’il connaît bien la psychologie des lecteurs pour tabler sur un retournement de l’opinion, non plus à l’égard de Misha Defonseca, mais à l’égard de lui-même, à cause de l’état de fatigue et d’ennui où il les place !.
Car enfin, rien de ce qu’il nous révèle n’apporte un élément nouveau. Si, peut-être, cette petite remarque perfide que l’homme qui va finir dans un four crématoire en 44 en Allemagne nazie sachant sa femme dans un autre camp et qui va être gazée à Ravensbrück en 45, souhaitait faire partie de la gestapo !
Et Marc Metdepenningen n’en veut pour preuve que cette lettre envoyée par l’intéressé à sa famille alors qu’il est en tôle à Forest, lettre qui doit passer par la censure de la Kommandantur !
Et si pour récompense de sa lâcheté l’ex-grenadier revoit une dernière fois sa fille avant le wagon plombé, c’est être bien peu payé pour un homme supposé traître et vénal !
Comme si, cette demande n’aurait pas été aussitôt satisfaite, tant les nazis avaient besoin de chair à canon, et comme notre anti-héros aurait vite fait d’aller vider ses tripes aux shrapnells de Staline dans les fossés de Tcherkassy avec les pauvres cons de la brigade de Léon Degrelle !
C’est bien mal connaître l’époque entre 40 et 45, pour qu’un blanc bec fasse le tri et décode ces temps troublés en deux catégories de citoyens, les purs héros et les autres, ratés complets et francs salauds.
Entre 40 et 45, les héros furent rarissimes et leurs actions téméraires n’en sont que plus admirables. La population subissait une Occupation détestée par tous et adorée par quelques-uns : rexistes d’avant-guerre, opportunistes sans scrupules et chrétiens exaltés.
Certes la justice, composée principalement quelques temps après la Libération des mêmes magistrats qui avaient besogné sous l’Occupant, a contresigné les rapports de la Résistance, entendu les accusations des rescapés des camps et conclu à la déchéance du titre de résistant du grenadier félon.

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Sans vouloir suggérer qu’il y a eu pire, ne peut-on pas lâcher la grappe sur la mémoire de quelqu’un qui a essayé de s’opposer à la barbarie et qui n’en a pas eu l’étoffe jusqu’au bout ?
Parce que s’il faut agiter les vieux fantômes et faire revenir la mémoire aux gens, rappelons que la plupart des vrais grands salauds qui ont envoyé des lettres anonymes pour faire pendre les gens, les pervers qui ont été les auxiliaires des bourreaux dans les caves de la gestapo, jusqu’aux gendarmes qui montaient la garde sur les voies du chemin de fer et qui tiraient sur les gens qui essayaient de grappiller du charbon tombé des wagons en route pour l’effort de guerre allemand, ont été rarement inquiétés. Condamnés à mort à la Libération, certains n’ont dû leur salut qu’après coup, quand la fièvre vengeresse tombée, on s’est mis à réfléchir. Le malheur pour Léon De Wael, c’est qu’il est mort avant la mansuétude et le pardon. C’est dire qu’il n’a pas eu de bol. Dix ans plus tard on lui restituait ses médailles, son drapeau et même le vieux fusil qu’il était allé rechercher à proximité du fort d’où il avait tiré ses dernières cartouches contre la Wehrmacht !
Il y en a même qui se sont parés des titres de la Résistance et occupés de grands emplois, à l’heure où les bourgeois chiaient dans leur froc à la perspective des tanks russes arrêtant leurs moteurs sur la grand’place de Bruxelles !
Il y a une belle collection de traîne-savates et de miséreux entre les extrêmes que le journaliste ne voit pas, pas très patriotes, pas très franchement partis pour la gloire, simplement de pauvres gens secoués par l’histoire de 40 et le mauvais coup du sort, plutôt fraudeurs et survivant d’un marché noir, en butte à la rapacité des fermiers soudain riches du malheur des autres, une population espérant la Victoire Alliée et prête à jurer le contraire devant un Feldgendarme, …
Mais, par delà le cas lamentable du lieutenant fonctionnaire de Schaerbeek, on dirait que le Roule-ta-bille de l’émotion rétrospective du Soir ait voulu toucher madame Misha Defonseca-De Wael, sans doute parce qu’elle écrit et qu’elle a été éditée avec un certain succès.
Ce ne sont pas tant les rêves et les illusions d’une petite fille malheureuse d’avoir perdu sa famille et qui s’en est inventée une autre, que notre plumitif veut atteindre, mais l’auteur publié et qui gagne de l’argent !
Si l’histoire de Misha est inventée, elle n’en est que plus belle ! En ces temps de disette des esprits, toute invention est bonne à prendre.
Vu sa rareté, l’industrie de l’invention est des plus prospères. Le Soir et les autres journaux en savent quelque chose, eux qui n’ont inventé que la poudre aux yeux !
C’est que la plupart des journalistes sont des écrivains rentrés, des êtres en quelque sorte inaccomplis par le travail qu’ils exercent. La seule relation des faits pousserait n’importe quel journal à la faillite. La broderie est la seconde nature de ces cousettes du consensus bourgeois.
Alors, que l’on peut très bien faire ce métier de façon formidable en témoignant avec honnêteté des événements actuels, pour tout autant que l’on ait du talent et de l’originalité et que l’on cesse de se croire neutre, quand volontairement ou non, personne ne l’est..
Voilà où le bât blesse : le talent !
Hélas ! le talent est chose rare, aussi rare que le patriotisme pur et dur prôné par notre pourfendeur de lâches.
Peut-être que c’est là le moteur de cet acharnement à tuer une deuxième fois un homme, en voulant la peau de sa fille ?
Que Marc Metdepenningen soit dépourvu de talent, l’article en témoigne ; qu’il ne désespère pas. Madame Defonseca a attendu plus de soixante ans avant qu’un éditeur s’intéressât à son travail.

Commentaires

Ayant rencontré Misha à l'avant première de son film, nous sommes restées en contact. Révoltée, écoeurée par l'acharnement sordides des médias, je me bats depuis plusieurs jours pour prendre sa défense. Texte distribué à l'entrée de 4 cinémas, e-mails à retransmettre, proposition de ce texte au Soir, après plusieurs échanges avec M. Metdepenningen (en attente). Je ne peux que m'incliner devant l'intelligence et le bon sens de votre article, (votre dernière phrase correspond étonnement à ce que j'ai écrit moi-même) que bien peu, malheureusement ne liront. Une simple anonyme.

M. Richard III,
Robert De Wael ne se prenommait pas Leon.
Il n'était pas en prison à Forest (il n'a jamais été qu'à Saint-Gilles), mais était en Allemagne en 1943.
Apprenez donc à recopier avant d'éructer.
Le blanc-bec sans talent.

Bravo à Richard III pour cette mise au point, merci aussi à Françoise qui se bat pour l'honneur de Misha. Je me suis liée d'amitié assez récemment avec elle, et je la soutiens dans sa descente en enfer d'où elle sortira plus forte. Tous ces donneurs de leçons (le mot est faible) sont donc sans failles, dans leur tête, dans leur corps etc... ? vous connaissez "voir la paille dans l'oeil du voisin pour ne pas voir la poutre qui est dans le sien"

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