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29 février 2008

Le deuxième paquet…

Qui n’en a pas plus qu’assez du discours du CD&V, sans parler de la NV-A , dans tous les milieux y compris flamands ?
Qui a lu les débats et commentaires du round institutionnel au Parlement flamand de ce mercredi n’a pu qu’être saisi par le ton et la manière de ces « Lions » devenus « coqs » de combat !
A l’exception des Groen qui ont gardé leur sang-froid, sur tous les bancs de « ces gens-là », ce n’étaient que surenchères et ricanements.
Il y a malgré tout un involontaire comique dans les joutes à la flamande. Exécrant la langue française, leurs propos sont émaillés de mots français « flamandisés » parfois ou tout simplement servis tels quels mais avec des « ïe » et des « âânn » qui en altèrent le prononcé et qui démontrent, s’il en était besoin, la pauvreté de la langue.
Certes, la pauvreté a toujours été respectée dans ces colonnes, sauf qu’ici cette pauvreté n’est rien d’autre qu’une déficience qui explique sans doute beaucoup du complexe flamand à notre égard.
La moquerie au Parlement des pointus a porté essentiellement sur le premier paquet de mesures institutionnelles.
Alors que les politico-diplomates wallono-bruxellois se lançaient dans un délire verbal pour annoncer triomphalement les premiers accords de transferts, les parlementaires flamands parlaient de rikikis et de « ramp-katastrauphe ».
On ne voit pas très bien comment satisfaire les représentants du peuple flamand sinon deux alternatives, nous jeter à plat ventre et clamer notre allégeance, ou prendre discrètement des avis en France et à l’Europe afin de partir sur la pointe des pieds vers un destin séparé, en les laissant s’engueuler entre eux, définitivement.
Le second paquet de réformes sera déterminant pour l’une ou l’autre de ces alternatives.
On peut dire que d’ici les prochains mois, l’ulcère de Leterme sera à nouveau débridé par le stress…
Comme c’était une sorte de match, la surenchère de ce mercredi alla bon train.
Les élus du CD&V ont d'emblée donné le ton de l'exaspération face à la « criante » insuffisance des avancées institutionnelles, en haussant les enchères. Ils annulent tout, si le deuxième paquet n’est pas un paquet cadeau à la Flandre chérie.
En un mot, ils veulent Leterme, mort ou vif, aux manettes le 23 mars, mais si d’ici le mois de juillet, le parlement flamand n’a pas à se mettre sous la dent quelque chose de plus substantiel que le premier paquet, ils remettent Leterme sur un lit d’hôpital à Leuven ou au diable vauvert le restant de ses jours et ils foncent vers l’inconnu des sables d’Ostende aux communes razziées des Fourons, le drapeau au lion noir contre la fleur de lys…
Et le ministre-président Kris Peeters, successeur de Leterme, d’ajouter : « Nous n'accorderons notre aide de 360 millions au gouvernement fédéral pour son budget qu'à la condition que ce deuxième paquet de réformes soit défini d'ici au 15 juillet ».

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Voilà notre as de pique Reynders que les derniers patriotes espéraient, prévenu. Il se pourrait que la place soit vacante le 15 juillet. Reste à y poser le cul.
Comment en effet, pour notre augure national, accéder à la plus haute marche sans l’aval des socialistes et des humanistes wallons qui le conchient et les Flamands qui l’exècrent, à part les familles libérales de nos deux hémisphères linguistiques ?
Vaste dilemme qui trouve son départ dans le goût du polyvalent libéral pour les petites phrases assassines et son machiavélisme qui date des affaires de Charleroi.
Comme on le voit, l’avenir n’est pas aux trois couleurs.
On pourrait déjà se poser la question de savoir comment nous allons appeler le nouvel état wallon qui devrait naître logiquement à la suite des perpétuelles vaticinations et menaces d’indépendance de nos voisins ?
Wallonie-Bruxelles est un peu long, d’autant que nous ne savons pas si les nationalistes « d’à côté » du haut de leurs six millions de combattants résolus l’entendent de cette oreille. Et puis, reste le cas de Liège, ancienne principauté, au caractère indépendant, à la tête près du bonnet, comme disait autrefois les octogénaires écrivains de la « Vie wallonne ».
Alors au lieu de Wallonie-Bruxelles, on pourrait aussi logiquement faire revivre la principauté de Liège étendue à Mons et environs, évidemment.
Il ne nous resterait plus qu’à revendiquer par droit du sol, Tongres, Maastricht et Valencienne, ce qui nous fâcherait avec tous nos voisins.
L’hymne serait tout trouvé : « Valeureux liégeois ».
On voit dans quel pétrin les pointus nous placent. Et la gueule des Montois et du Centre qui, depuis Di Rupo, font l’essentiel du parti socialiste wallon aujourd’hui.
Franchement, on se demande, plutôt qu'en chemise et la corde au cou avec Leterme, si ce n’est pas la meilleure solution de claquer la porte avant d’être les dindons de la meilleure histoire belge.

28 février 2008

Hillary ou Barak ?

Assez curieusement, Barak Obama me fait penser à Nicolas Sarkozy. Ils ont été confrontés tous les deux à une femme. Il y a chez l’un comme chez l’autre, une réelle aptitude à s’imposer par le verbe. Enfin, ils ont fait lever dans les cœurs de leurs concitoyens l’espoir de vivre mieux, dans une société plus juste.
Rideau.
Tandis que Nicolas est à 37 % de satisfaits dans les sondages, Barak n’est pas encore élu. Mais on se doute bien qu’il n’y a rien derrière les beaux discours, qu’une immense déception qui attend les citoyens américains qui lui auront fait confiance.
Car, pour qui suit d’un peu près la campagne électorale à l’intérieur des partis aux USA pour mettre en piste leurs candidats au sprint final entre démocrates et républicains, Barak fait penser à l’artiste show et paillettes, un peu à la Henri Salvador, qui amuse les foules jusqu’à les enthousiasmer, puis, la représentation finie, s’en retourne compter avec son impresario le montant de la recette, tandis que le public s’écoule dans la nuit pour se dissoudre dans le décor de banlieue.
Voilà un an qu’il dit la même chose. Il sait par cœur son refrain et il finira par discourir sans note – un vrai comédien l’aurait déjà fait – sur son thème unique « l’espoir ».
Bien sûr tout le monde aime ce thème. Chacun a en lui le sentiment que sans espoir la vie ne mérite pas d’être vécue. L’Amérique va mal, elle a besoin d’espérer. Oui, mais vers quel but ? Barak s’élance sur la piste, enflamme le public de l’espérance des avantages qu’il aura en votant pour lui. Il fait penser à un pasteur qui danse et chante des negro-spirituals avec ses paroissiens .
C’est du Nicolas Sarkozy : « Rendre l’espoir aux Français » et pour commencer « donner du pouvoir d’achat à ceux qui travaillent ». Dix mois plus tard, l’espoir des Français s’est changé en amertume et en ressentiment.

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Barak Obama est sur la piste de Sarkozy. Il tient les mêmes propos, parle de redressement, exalte la société américaine et se vante d’être le seul à pouvoir changer les choses.
Il est en cela comparable à un produit de marketing vulgarisé par des spots publicitaires et des affiches géantes. En clair, cela signifie qu’il a pris la mesure de comment devenir président des Etats-Unis, mais cela ne signifie en rien qu’il fera ce que les Américains attendent de lui.
Les caisses sont vides, comme en France.
Aujourd’hui, les supporters éberlués saluent la performance du show. Il se pourrait même qu’ils poussent Obama sur le fauteuil présidentiel. A ce moment, il sera trop tard pour revenir en arrière. Le public apprendra à ses dépens que les mots sont sans importance, et qu’il n’y a plus que les faits : la guerre en Irak est onéreuse.
Les bilans sont terribles. La middle class américaine est pratiquement morte des effets de l’emprunt qui rembourse l’emprunt, des subprime et de la descente aux enfers des populations au chômage.
Le mythe américain n’existe plus que pour quelques gogos recrutés dans les démocraties européennes, plus que dans les faubourgs de Los Angeles ou dans le Bronx à NY.
La sécurité sociale payée par l’entreprise ne concerne plus les millions d’Américains déclassés, sans possibilité de se soigner. Le plan d’Obama est nul et irréaliste, celui de Hillary paraît plus consistant.
La guerre d’Irak si inutile et si dispendieuse, Obama ne pourra s’en dépêtrer dans un claquement de doigts. L’Afghanistan, où les Talibans ont repris du poil de la bête, enterre le désir de Bush de faire de ces contrées islamiques une grande démocratie.
Le chômage des Noirs supérieur à celui des Blancs ne sera pas résolu sans un accroissement spectaculaire du PNB, ce qui est loin d’être possible dans les deux ou trois années à venir.
La raréfaction du pétrole pour demain mordra plus dans l’économie américaine que dans toute autre de par le monde. Quand il n’y a plus grand chose sur la table, se sont les plus gourmands qui souffrent.
Le showbiz, ne dure que l’espace des représentations, un roulement de tambour, un battement de grosse caisse…
La Chine et l’Inde, même si c’est de façon déloyale que ces deux pays inondent les marchés de leurs produits pas chers, détruisent l’industrie américaine de base.
Il faudra plus que des mots d’Obama pour remettre la barque à flots. C’est par ce qu’il a montré de lui, que je l’en crois incapable.
Au vu de la situation actuelle, qu’aurait fait l’électorat français à l’élection de l’année dernière ?
Il aurait certainement élu à une forte majorité Ségolène Royal. Nous verrons si l’électorat américain sera plus intelligent en prévenant la déception qu’il aura six mois plus tard, en votant pour Hillary Clinton, plutôt que pour Obama.
Mais les peuples sont-ils sages ?
Il me semble qu’il faut plus une femme intelligente et solide pour diriger les Etats-Unis, qu’un Noir à paillettes et à illusion.
Les socialistes belges avec Di Rupo en tête, ne jurent que par Obama. C’est tout eux d’être sensibles aux discours sans se pencher sur les programmes. A moins qu’ils ne soient plus de gauche, ce qui est fort possible, car le programme de Hillary Clinton l’est bien plus que celui de son rival.

27 février 2008

Bart se barre…

Les nationalistes flamands de la NV-A n’entrent plus dans le futur gouvernement Leterme de ce 23 mars, ainsi en a décidé son barde Bart De Wever. A première vue, ça paraît chouette pour les belgicains, Reynders pourra séduire les Ecolos pour une orange mauve, en évinçant son ennemi de cœur el diabolico Di Rupo et jouer sa carte personnelle. L’as de pique libéral ravirait peut-être à Leterme le titre de Premier, pour tout autant que Bart sur sa lancée, se dégage aussi du cartel avec le CDN-V !
De Wever n’aurait plus qu’à patienter et choisir parmi les pièges à con qui attendent Leterme, celui qui exacerbera le plus ses compatriotes complexés. Il manifesterait dans les communes de la périphérie son ras le bol des fransquillons. On voit déjà sa rondeur ceinte du drapeau flamand.
La suite se devine, Madame Houard ressortirait les trois couleurs et Maingain son projet de Constitution Wallonie-Bruxelles.
Heureusement pour les citoyens pavoisant leur belgitude, on n’en est pas encore au scénario catastrophe.
Mieux, le machin toujours sur les rails du vétéran Verhofstadt peut se prévaloir d’un premier accord institutionnel des « Sages ». Du coup voilà le budget fabriqué et tout ça sans Yves Leterme, sur le flan depuis plus d’une semaine et pas prêt de rentrer au bureau.
C’est du tout bon pour l’As de pique !
Si ce n’est pas le moment en football, par contre les transferts vont bon train au gouvernement.
La législation sur les loyers (réglementation des baux et encadrement des loyers) concerne les locataires et propriétaires ; les compétences touchant à la sécurité routière (On va avoir deux codes de la route, bonsoir les procès et les accidents), des amendes différentes pour une même infraction à Bruxelles, Arlon ou Ostende. Les implantations commerciales auront des règles différentes dans les 3 régions du pays.

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On se demande si l’Octopus des sages porte bien son nom. C’est plutôt l’Octopus des fous. La Belgique était déjà pas mal compliquée, bizarre, surréaliste. Un pas vient d’être franchi dans la loufoquerie intégrale, l’imbroglio inextricable !...
Et ce n’est pas fini.
Le plat de résistance sera pour le mois de juillet.
Ce sera donc de l’étranger que les Belges en vacances apprendront les dernières nouvelles du grand cirque national par la bouche de nos voisins hilares.
On n’a pas fini de déguster le fameux complexe de la langue française que les Flamands entretiennent avec amour.
Ah !on a rigolé des guignolos qui ne comprenaient pas les ordres des officiers francophones sur le front de l’Yser, il y a plus de 90 ans. On dorlote nos chômeurs de longue durée avec le bon or flamand ! On ne veut pas apprendre l’admirable idiome de Vondel ! On a ri à "Britannicus", de Racine, en néerlandais !
Voilà, nous payons notre insolence, notre indolence, notre scepticisme du libéralisme triomphant et nos sarcasmes vis-à-vis des Thiois polyglottes.
Les Flamands aujourd’hui font ce qu’avait écrit Joseph Laniel, oh ! ça remonte : 1889-1975, chef du gouvernement français en 53-54 et sorti du pouvoir après l’échec de Dien bien phû par Mendès France.
Voilà ce que disait notre homme et traduit en flamand, ça veut dire la même chose :
« Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaire ».
C’est inutile d’aller plus avant.
La sonnette d’alarme, le vote adapté, le quorum requis : en vertu de la règle Laniel, les Flamands s’en foutent. Ils préparent le grand soir !
Que nos institutionnalistes distingués se le tiennent pour dit.
Si les accords communautaires se poursuivaient sur la même ligne imbécile et unilatérale du premier paquet, c’est que nos « sages wallons » se seraient déculottés quelque part entre Bruxelles et Vilvoorde… et la Belgique fichue.
Reste à trouver une sortie digne et intelligente à ce labyrinthe hérissé de frontières et de lois contradictoires.
Un seul désir : pourvu que ce ne soient pas les ténors actuels de nos défaites futures qui se mêlent de fonder un Etat wallon.
Autant vaudrait se faire annexer par le Luxembourg.
Finalement, il ne reste qu’un vrai sujet avant la fermeture : que boiront les Flamands le jour où ils verrouilleront la frontière entre l’Absurdie du Nord et celle du Sud ? Fermerons-nous les robinets de nos eaux roboratives et quasiment gratuites ?

26 février 2008

Nico des fortifs…

Les admirations inconditionnelles sont rares. Elles se manifestent souvent pour une star de cinéma ou du show-biz, rarement pour un homme politique. A l’élection du président de la république, on a senti la foule frissonner pour Nicolas Sarkozy, un peu comme pour John Kennedy… S’il a moins de fans aujourd’hui, il n’est pas encore sans groupie.
J’avoue n’avoir aucune affinité pour l’Homme et sa politique. Il est comme ses pareils en France et en Belgique : inapte à comprendre le merdier dans lequel on est !
Du genre moderne, son discours pour le changement ne colle pas avec la situation économique, ce qui en fait une palinodie insupportable.
Cynique et pragmatique, il est le symbole même de l’égoïste, tel que l’avait rêvé Edouard Balladur son maître en jactance libérale.
La façon de remonter les bretelles du pantalon par un haussement d’épaules, la démarche chaloupée à la Jésus-la-caille, l’œil aux aguets du mec qui sort de Fleury-Mérogis, tout chez Sarko nous le suggère, il est ainsi parce qu’il truande. Ce type est un affranchi !
Il désacralise la fonction de président et la banalise par la même occasion, au point qu’il en devient sympathique.
Il manquait au portrait de jacter chébran comme Mitterrand. Il a choisi pour ne pas imiter la gauche, de faire dans le vulgaire.
Il s’est lâché au salon de l’Agriculture. Il a comblé les soucis égalitaires du populo parisien !
Le dialogue est rapporté par les médias. Ce n’est pas si bien que de l’Audiard, c’est du Bertrand Blier, ce qui n’est pas si mal.
"Ah non, me touche pas, tu me salis", lui lance un visiteur en colère. "Casse-toi, casse-toi alors! Pauvre con va...", réplique le Président de la République française.
Enfin, les Français ont un Président qui ne dédaigne pas le parler des rues.
Un ancien maire de Neuilly qui parle comme à la Courneuve, le fait est tellement rare qu’il mérite d’être signalé.
Chirac avait laissé traîner derrière lui quelques imprécations, des mots salaces, plus orduriers que populaires. En dialoguant avec le public au salon de l’agriculture, le Président a pris une longueur d’avance.
L’UMP devra en tirer la leçon, les godillots à l’argot. La langue verte fait le bras d’honneur à la langue de bois. Michèle Alliot-Marie ne s’écrie jamais « putain de banlieue » quand elle discourt devant un parterre de flics. Sa place est en jeu !…
J’en suis ravi et je me demande si un président qui dit « pauvre con et casse-toi » à un quidam dans la foule, n’est pas tout simplement en train de descendre de son piédestal, en faisant la nique à tous les cons du royaume… pardon : de la république !
Dorénavant on pourra écrire que Sarkozy nous emmerde grave. Il ne se privera pas de répliquer « tu veux mon poing sur la gueule ? ». Ce sera Sarko en personne qui cassera du beur dans la banlieue.
En nettoyant au karcher les cages d’escaliers crades de Sarcelles, on l’entendra jurer « la putain de pression de la pompe est en train de lâcher. Le tuyau est mou comme la queue de Villepin. Merde, c’est quoi ce bordel ? ».
Les discours de Guaino seront remplacés par du pur jus élyséen.
« Avec ma meuf Carla, on va s’en jeter un chez Bolloré. T’as rien contre, trouduc ? ».
Nous entrons dans une nouvelle aire de communication.

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On se souvient du face-à-face tendu qui avait opposé Nicolas Sarkozy aux pêcheurs du Guilvinec début novembre, quelques jours après l'annonce de l'augmentation de son traitement de chef d'Etat. Il avait été à la limite d’exploser. On sentait chez le Président la volonté de mieux faire, mais une retenue inexplicable l’avait empêché d’égayer la minque.
Il a retenu la leçon.
C’est détendu et heureux que nous serons à l’écoute du prochain discours. Nous irons à l’aise à la découverte d’un parler vrai qui n’était plus en usage depuis qu’un général d’empire, Cambronne, s’était lâché… mais c’était sur un champ de bataille.
Nadine de Rothschild, grande prêtresse de la bienséance, va sortir un nouveau livre pour les usagers des salons de l’Elysée.
Il commence ainsi : « Avec sa bonne mine à peine plaint, il ne laisse rien voir qui fasse signer sa peine ».
La baronne s’est mise au contrepet !

25 février 2008

…des mœurs du temps…

…mettons nous moins en peine,
Et faisons un peu grâce à la nature humaine…

Débat de routine sur RTL, dimanche midi.
Difficile de placer un bémol dans ce débat sur la pédophilie en arguant de la liberté de consultation des sites Internet par des adultes, sans passer soi-même pour un odieux abuseur d’enfants.
Alors, c’est entendu, on va passer par les fourches caudines de la morale, version 2008, sans prendre la précaution d’écouter les psychiatres. Ceux-ci nous disent en matière de fantasmes que la plupart d’entre nous entretiennent avec le cerveau primitif des rapports troubles, souvent conflictuels et jamais simples.
Ceux qui commercialisent et diffusent des images à caractère pédopornographiques sont condamnables, comme ceux qui les reçoivent, encore que pour ces derniers, il faille distinguer de ce qui relève du fantasme, de la démarche « militante », voire du passage à l’acte.
Ce qui me gêne dans ce débat, c’est la prétention de chasser l’innommable chez l’homme dans sa seule phénoménologie sexuelle.
De ce fait, on ne sait pas où l’on va et pour faire quoi ?
Puisqu’il y a un salaud qui sommeille dans presque chacun d’entre nous, pourquoi ne pas confondre aussi le salaud social qui, s’il ne force pas des enfants à des ignominies, c’est en exploitant honteusement leurs parents, qu’il réduit leurs progénitures à des promiscuités dangereuses et à des infamies probables dans des taudis !
Les temps n’étaient pas si lointains où tout ce qui touchait le sexe était interdit.
On lisait Sade sous le boisseau. Aujourd’hui il est en collection 10/18 et d’accès à tous.
Et pas que lui : d’Apollinaire à Voltaire et de Bellmer à Rowlandson, en passant par Aragon, Arétin, Bataille, Nicolas Chorier, John Cleland, Céline, Dali, Dubuffet, Eluard, Fautrier, Flaubert, Anatole France, Théophile Gautier, Kleist, Klossowski, La Fontaine, La Popelinière, Léautaud, Louis XV, Pierre Louÿs, Mandiargues, André Masson, Maupassant, Picabia, Queneau, Pauline de Réage, Rimbaud, Antonio Saura, Verlaine…de sorte que l’on pourrait se demander pourquoi ces écrivains ne sont pas à nouveau interdits, puisqu’ils mettent en situation des adultes et occasionnellement des adolescents, voire des enfants...
Bien entendu, écrire, c’est différent que mettre en photos ses propres fantasmes en y incluant des enfants. L’écrit était jadis criminalisés, surtout par l’église ; aujourd’hui, il semble bien que seule la photo soit considérée comme une action criminelle, et à juste titre puisque les acteurs ne peuvent être consentants et de pleine maturité d’esprit, en-dessous de l’âge légal. L’image a besoin du support humain, tandis que les élucubrations d’un écrivain ne sont autrement préjudiciables que par les idées et les perversions qui en découlent.
Et c’est cela le risque dans la traque aujourd’hui : qu’on la fasse sans discernement parmi les internautes pornographes, parce qu’il est fort possible qu’en traduisant devant la justice les curieux de ces sites, on arrive à mélanger tout et à interdire bel et bien toute diffusion pornographique, tant le caractère pédophile de certains sites ne sautent pas immédiatement aux yeux.

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De l’image à l’écrit, il n’y a qu’un pas...
La barrière étant peu nette entre érotisme et pornographie, on devine jusqu’où pourrait aller la dérive d’une censure au départ bien accueillie par l’opinion.
On a été bien prompt à jeter le nom de Maître Hissel en pâture au grand public, sachant que celui-ci est toujours enclin à imaginer le pire. C’est d’autant plus curieux que via le site australien diffuseur et selon les journaux, il y avait trois autres amateurs ? Pourquoi a-t-on choisi de jeter le seul Maître Hissel en pâture, alors que les trois autres restaient anonymes ?
Bien sûr, on pourrait rétorquer que seul Maître Hissel est bien connu du grand public. Et qui nous dit que l’un des autres ne l’était pas aussi, d’une autre manière ? Cette façon malsaine de jeter un nom plutôt qu’un autre sur la place publique pourrait laisser supposer que ceux qui échappent à cette publicité d’un mauvais goût, le seraient parce qu’ils bénéficieraient d’un soutien occulte d’une autorité quelconque ?
On voit bien comme l’affaire Hissel jette un climat délétère aujourd’hui et comme la présomption d’innocence n’étant pas respectée, le risque de dérive est important.
Pourtant l’affaire d’Outreau devrait nous inviter à la prudence.
Qu’on en soit arrivé à punir des fantasmes, c’est-à-dire des états de l’imaginaire sans prise avec la réalité, sur le même pied que des passages à l’acte, en dit long sur le besoin d’une société en apparence aseptisée d’évacuer sa mauvaise conscience dans la façon dont elle éduque ses jeunes, les adultes de demain, en privant un peu plus les citoyens de leur droit à la liberté de penser.
Comment se fait-il que tous les sites pédophiles payants continuent à être clients des banques ? Elles ont à connaître sans aucun doute du genre de commerce qu’elles protègent du secret bancaire ?
La voilà bien cette société de consommation qui répugne à certaines consommations, mais qui n’en tarit pas la source des profits honteux par des mesures simples et moins compliquées que de remonter à Maître Hissel ?

24 février 2008

Ciel ! un pauvre…

N’est-ce pas Shakespeare qui a écrit dans une de ses pièces de théâtre (je cite de mémoire) « S’il y a des lois qui peuvent t’enrichir, romps avec elles ! ».
Et nous voilà en 2008 à tenter désespérément le contraire !
Avec une grande docilité nous courons après les mérites, les places, les honneurs et l’argent.
Tout mis ensemble, cela nous fait une « bonne » réputation. Avec son contraire la « mauvaise » : sans mérite, chômeur, calomnié par la « bonne » et sans argent. Le couple de la bonne et de la mauvaise repose sur des affirmations de bric et de broc fort arbitraires.
La seconde, c’est-à-dire la « mauvaise » si elle veut rester dans la conformité sociale, se doit de tenter au moins par quelque tentative, gravir les échelons vers la première.
Sinon, que la calomnie l’enterre sous les malédictions démocratico-capitalistes !
Bazile… «…la calomnie, Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez. » . Eh ! non, cher Beaumarchais, on ne la dédaigne plus. C’est même un outil de gouvernement.
Qui nous dit de mépriser les plus pauvres, les plus allergiques au code du travail, sinon notre gouvernement ? Qui distille la calomnie, sinon l’Officiel ?
Certes… certes, vous n’entendrez jamais dire que les pauvres sont des parasites, des profiteurs… Il ne s’agit ici que de certaines catégories de gens que l’on désignent par « ils ne veulent pas travailler ». Comme si travailler à n’importe quoi était honorable ! Comme si dans l’étiquette qu’ils ont d’être des « inutiles » il y avait une réprobation unaninme.
Moins on dit ouvertement du mal des pauvres – personne encore n’a osé – plus la calomnie à leur égard est efficace.
A la limite de « ils n’ont que ce qu’ils méritent » à « ils sont trop fainéants pour travailler », l’opinion officielle fait l’équilibriste entre la droite de Reynders et les beaufs de Di Rupo.
Il suffit d’instaurer des organismes chargés de remettre les pauvres au travail, comme par exemple menacer un pauvre de lui enlever le pain de la bouche, c’est-à-dire le rendre plus pauvre encore, s’il ne se rend pas à la volonté d’autrui de « l’occuper ».
Afin d’enlever le mauvais grain de la grappe sans la corrompre tout à fait, l’exercice s’emploie à isoler les pauvres qui résistent à l’esclavage moderne de celui qui travaille à des tâches répétitives et sans intérêt. Quant aux étrangers indésirables, on les isole en grillageant pour eux un no man’s land exigu. Ceux à qui on ne peut pas offrir un camp de concentration sans faire rugir l’opinion publique, on les réduit à crever de faim, tandis que les plus chanceux s’abritent encore et mangent une soupe à midi.

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Voilà où en est arrivé deux siècles d’industrialisation et de bouleversement des mœurs.
A part quelques hurluberlus, dont l’abbé Pierre et quelques autres anonymes, qui ont retroussé leurs manches et plongé les mains dans la boue des chemins, les gens « biens » se sont promptement tirés de l’enfer qu’ils ont contribué à créer. Ils n’ont pas osé désavouer les gens de bonne volonté, du moins pas encore, qui pourtant jettent un trouble dans leur comportement. En effet, comment accommoder leur manière de vivre avec ceux qu’ils enferment dans des situations de misère, s’ils laissent se développer des initiatives, comme celle des Restos du cœur, les compagnons d’Emmaüs ou les Enfants de Don Quichotte ?
Ne sont-ce pas là les preuves vivantes de leur égoïsme ?
« Les mérites dont aucun système politique n’est encore parvenu à se passer sont un véritable mécanisme exterminateur » écrit Casamayor dans son livre « La tolérance ».
Et sous le boisseau, à l’abri de la critique, le pouvoir fait tout ce qu’il peut pour utiliser à ses fins la belle ouverture de cœur de certains. Quand il ne le peut pas, il envoie ses gendarmes contrôler la situation sous prétexte d’ordre public. C’est ce qui s’est passé il y a quelques mois au Canal Saint-Martin qui a vu l’expulsion des SDF qui y logeaient sous tente.
Comment dépasser cet état lamentable où les mœurs et la solidarité sont tombées à trois fois rien ?
La société de profit, cette société de donnant-donnant doit apprendre le geste gratuit.
Il ne sert à rien de liquider les perturbateurs.
Il reste au fond de l’homme quelque chose qui s’émeut encore à la vision d’un semblable qui meurt faute d’amour, de soin, de pain.
La flamme ne s’est pas éteinte. L’égoïsme souffle pour l’éteindre. Le libéralisme est fort et trompeurs sont ses chantres.
Aussi curieux que cela puisse paraître, mais une des chances de la pauvreté c’est qu’elle croît (du verbe croître) et qu’il n’est plus possible de ne plus la voir. Et, au fur et à mesure, que cette fleur de terrain vague pousse, elle empêche les gens du système de bien dormir.
Elle dérange.
Ce n’est qu’un commencement.

23 février 2008

Entretien clinique.

C’est plutôt mauvais signe le dernier entretien de Leterme avec ses futurs administrés.
De Luik à Leuven on n’a jamais vu une telle précision dans le diagnostic sur l’état de santé d’un futur Premier. Mais, côté positif, ce n’est pas un citoyen ordinaire qui pourrait parler de ses varices, des ses fistules ou de son hérédité. Donc, nous avons affaire à un important personnage. C’est déjà en quelque sorte une reconnaissance.
Si Leterme, sortant de l’hôpital, a besoin de repos, nous aussi, nous avons besoin que le char de l’Etat dételle un peu afin de prendre notre pâture. Hélas ! condamnés à courir derrière, avec le poids de leurs besoins et de leurs lourdes hérédités de chefs nés comme ça, ce n’est pas demain que nous sortirons de nos hôpitaux des mains de nos subventionnés, pour nous reposer un peu.
D’autant que Leterme ou pas, un loustic agréé de la tour de contrôle de la rue de la Loi est en train de gamberger sur une nouvelle taxe au kilomètre pour les automobilistes, ça plus la vignette qu’on attend d‘un moment à l’autre, il y aura outre la varice ministérielle d’autres qui céderont sous peu dues à une hypertension fiscale créant une thrombose du portefeuille.
Nous nous coagulons en vains palabres et nous en sommes troublés ; mais, qui s’en inquiète ?
Enfin Leterme va mieux et c’est l’essentiel. Les Flamands auront leur leader qui du haut de ses 800.000 voix nationalistes matera la rébellion francophone, et ce démocratiquement et en toute logique du nombre.
Il devrait être pleinement rétabli d’ici le 20 mars, pour attaquer la côte à l’os et les choux farcis dès le 23 dans les bons restaurants de Bruxelles où sa présence est vivement souhaitée afin de laisser la trace pour nos petits enfants de l’homme qui aura scié la Belgique en deux.
On voit déjà la photo du grand homme chez « Léon » vantant les moules de Zélande, juste avant la fuite du roi à Ville-du-Bois et l’arrestation de Joëlle Milquet de Méricourt pour désordre sur la voie publique..

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Tout chez Leterme est brutal, même ses varices qui peuvent céder brutalement aussi.
Maintenant on est prévenu. On n’a plus qu’à attendre. Au pire, quand il nous poussera à bout, nous n’aurons qu’à l’asticoter et l’énerver sur la périphérie pendant quelque jours, pour en être débarrassés une petite quinzaine : direction Gasthuisberg de Leuven. Quitte à rappeler Verhofstadt, certainement planqué d’ici le 23 à l’Europe, grâce aux belles relations qu’il entretient avec son ami Sarkozy.
Gageons que l’équipe médicale de l’hôpital de Leuven ne voit pas ça d’un très bon œil… Le professeur Frank Rademakers, médecin en chef, inquiet, pourrait faire une carrière annexe de chef de cabinet de son patient. Ainsi, le Premier pourrait passer d’un cabinet à l’autre pour une consultation entre deux stress.
On ne se méfie jamais assez des maladies dormantes.
Dans un contexte libéral, Didier Reynders l’a dit, dormir ne sert à rien quand il s’agit de produire.
Aussi est-il bien décidé à ce que la maladie dormante de Leterme ne dorme plus, afin qu’il le remplace en intérim de longue durée. Comme on le connaît, les Flamands ne perdront rien. Il pourrait même leur concéder davantage de ce que Leterme aurait jamais osé. Sa politique de « donneur de gages » s’est toujours révélée bénéfique pour le patronat flamand. C’est un signe.
En attendant, il surveille le rythme du patient !
Il peut écrire, lire, téléphoner, mais ne pas courir dans tous les sens, ni trop s’énerver.
En concertation spéciale l’Octopus a décidé de lui envoyer la collection complète des œuvres de la comtesse de Ségur et pense aller si ça va mieux dans quinze jours jusqu’à la série des Jules Vernes. Didier a suggéré que l’on retire de la collection « Cinq semaines en ballon » rapport à l’œsophage resté fragile.
Il ne reste plus qu’à lui souhaiter un prompt et complet rétablissement. La classe politique est unanime dans ce qu’elle entend par « rétablissement ». Il s’agit, vous l’avez deviné du rétablissement de l’acrobate sur sa petite plate-forme au sommet du cirque, qui lorsqu’il y arrive est salué par des « ohhh ! et des ahhh ! » où se mêle la joie de le voir réussir et la déception qu’il ne s’est pas cassé la gueule.

22 février 2008

La liberté fout le camp !

C’est classique, dans nos démocraties dès qu’une activité nouvelle donne à chaque citoyen un accès à un espace de liberté, au nom des contrôles afin de limiter les excès et les abus, le pouvoir cherche les moyens de surveiller, voire de sanctionner les utilisateurs.
C’est ainsi que peu à peu Internet et surtout dans sa composante des blogs et des chats, verra bientôt les chaussettes à clous de la maréchaussée européenne, envahir son territoire.
Madame Alliot-Marie y réfléchit pour la France. Cependant, la tâche s’avère délicate, les sites délictueux pouvant être hébergés depuis l'étranger.
L’adresse IP (Internet Protocol) peut être violée par des enquêteurs qui localisent l’ordinateur récepteur depuis l’ordinateur émetteur. Les données et correspondances des systèmes n’étant pas considérés comme du courrier papier ordinaire, le secret et l’inviolabilité de la correspondance par ce type de transmission n’est donc pas de mise dans les Lois des pays de l’union européenne. Aussi, comme les abus sont partout, les utilisateurs peuvent s’attendre à des intrusions dans leur vie privée qui aient d’autres buts que de réprimer des infractions aux lois existantes. Je pense à l’utilisation des investigations cybernétiques de policiers, par ailleurs, maris jaloux ou des policiers voisins hargneux.
Reste à savoir quels sont les sites délictueux ?
Tout a commencé par la traque des pédophiles. C’était bien vu, car qui n’est pas contre un commerce infâme des moeurs mettant en cause des enfants ? Rôdés depuis quelques temps, des services de police spécialisés ont épinglé quelques cybernautes pédophiles.
Cependant, bien que traqués et interdits, les sites pédopornographiques n'ont pas disparu. Fermés, ils se reconstituent le lendemain sous un autre nom de domaine.
Evidemment, les divisions cybercriminalités des gendarmeries européennes n’allaient pas s’arrêter là. Les cellules en place pouvaient être utilisées à autres choses et les Etats entendent bien s’en servir afin de limiter le nouvel espace de liberté dans ce qu’ils jugent être le droit de rançonner leurs propres ressortissants, par exemple, dans le domaine des courses et des jeux.
Les Etats s’y arrogent le monopole d’y rafler seuls l’argent des gogos. Les casinos et les centres de jeux n’ont pu s’installer que grâce aux énormes patentes et taxes qu’ils paient. Les pères la morale sont les premiers à crier qu’il ne faut pas jouer son argent aux dés, comme ils se récrient qu’on ne fait pas le commerce de la chair humaine ; mais ils touchent les dividendes du jeu et de la prostitution, comme ils défendent notre santé en nous déconseillant de fumer, tout en percevant un max sur les clopes.
Du côté d’Internet, il y a des réticences. Les fournisseurs d'accès refusent de bloquer les sites, tandis que la police traque toutes les formes de publicité pour tenter de réduire les jeux sur la Toile.
En France comme en Belgique, on va grossir le nombre de "cyberenquêteurs".
En septembre 2008, la répression sera fin prête et signalera à la Justice tout type de malversations sur Internet, y compris l'escroquerie. La décision de fermer un site va s’accélérer...
Dans le cadre d'une procédure judiciaire, la géolocalisation des utilisateurs deviendra possible. On vient de le voir avec maître Hissel. Et de nouvelles formes d'incriminations vont être créées, en France : l'usurpation d'identité sur Internet sera ainsi bientôt un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

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Demain, les Etats procéderont à la cyberperquisition, la perquisition à distance informatique, sans qu'il soit nécessaire de "demander au préalable l'autorisation du pays hôte du serveur".
S’il faut établir des règles et purger les nouveaux moyens de diffusion de la criminalité cybernétique, c’est quand même un espace où la liberté d’expression n’était pas contrôlée par les Etats démocratiques et pouvait faire réfléchir les autres sur le phénomène de la censure.
On ne le pourra plus bientôt : comment condamner la Chine, certains pays du golfe, alors que nous serions nous-mêmes des censeurs et des répressifs ?
Nous voilà coincés entre l’exploiteur et l’Etat, dans un no man’s land qui rétrécit à vue d’œil. Si la merde valait de l’argent l’Etat finirait par taxer les latrines. Si de nouveaux moyens de mettre en relation des individus aux antipodes les un des autres par un autre système que la Toile étaient trouvés, nul doute que dans un délai très court les ploucs seraient contrôlés, poinçonnés, réglementés vite fait, avec d’autres matériels et d’autres spécialistes.
Dans nos démocraties, seul le secret bancaire est encore plus ou moins respecté. Pour le reste…
Bousculés par les cyberflics, sucés par la TVA, houspillés par les mille façons d’entuber le citoyen de petite condition, au luna-park de la vie, nos viandes ne valent pas chers. Nos maquereaux nationaux s’y entendent pour nous goupiller un avenir où seuls les délateurs, les flics, les juges, les riches et les politiques auront la partie belle.
C’est presque déjà le cas aujourd’hui.
Presque est le mot. Il ne reste plus à ce tableau édifiant le soupçon que nous ne votions plus un jour comme ils nous disent de le faire.
Alors, si le soupçon se changeait en certitude, on pourrait enlever « presque » et dire que « ça y est », nous serions tous parfaitement enculés et fiers de l’être.

21 février 2008

Tout ce qui Rudy n’est pas or.

Depuis que Rudy Demotte s’est installé sur le siège qu’occupait son éminence Elio, si le discours a changé, le côté obscur de la chose wallonne demeure, comme en témoigne la dernière prestation vocale de notre nouveau crooner.
L’état de la Wallonie reste un exercice d’une rare insuffisance dans l’explication de texte.
D’abord les chiffres, même si Demotte ne les assène plus péremptoirement à la face des détracteurs potentiels. Ils sont tirés de quoi et par qui ? Sont-ils recoupés et sur quoi ?
On en a marre des économistes high-tech. Depuis que je les fréquente, ils m’ont toujours raconté des craques, plus peut-être que les bonimenteurs météorologistes ! Ils n’ont raison qu’après coup, après avoir changé deux ou trois fois d’opinion !
Alors si le style autosatisfait de Di Rupo fait place aux scrupules et au doute de Rudy, tant mieux, l’esprit critique y gagne ; mais, les sources ? On croirait assister au spectacle de guignol. On rosse ou on admire pandore, mais on sait rarement pourquoi ?
« Les efforts à faire » vont de paire avec « allez-y les gars » !... Le lieu commun dépassé, on ne se sent pas mieux loti. Les efforts à faire par rapport à quoi et pour tendre vers quel objectif ? Demotte est ce petit homme de barre qui crie sur les rameurs de son huit « allez-y » pour qu’ils jettent leur dernière force sur les avirons. Mais ce cri primal en économie ne ressemble à rien, sinon à un jeu de dupe où c’est tout de même le barreur qui est le cul sur son siège et qui n’en fiche pas une secousse, tandis que les autres mouillent leur chemise.
On veut bien croire que le redressement wallon est en cours, sans que nous en soyons flattés pour autant. En tout cas, ce qui n’est pas en cours, c’est la vie des Wallons rendue extrêmement difficile dans une précarité aggravée. Alors, si c’est cela le redressement wallon, tout pour l’implant industriel et rien pour ses servants, que Rudy aille se faire foutre.
Le comble c’est la suite. Si nous allons mieux, nous sommes toujours en convalescence et donc fragiles. Quant à la chance de s’en sortir, il faudrait s’entendre là-dessus. Si c’est s’en sortir en travaillant plus et en gagnant moins à cause de l’augmentation des prix, il y aurait urgence à ce que Demotte revoie sa copie et notamment sur le socialisme dont il est toujours apparemment un ardent partisan, ou alors, il y aurait un transfuge de plus dans la catégorie moutonnante des adorateurs du libéralisme triomphant et, par conséquent, il serait passé chez Reynders sans que nous ne nous en apercevions !
En 1900, on était accablé par le système qui n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui. Mais, l’espérance était dans les cœurs. On était au temps du paternalisme et de la charité pour les pauvres. On croyait dur comme fer qu’il fallait trouver un autre système pour mettre au pas les égoïsmes. En 2008, il y a 17 % 5 de Wallons qui vivent sous le seuil de pauvreté, sans compter ceux qui glandent sur le seuil, soit la moitié de la population. On ne peut pas dire que nos grands parents aient réussi à travers nous à changer les égoïsmes, à trouver d’autres moyens de vivre mieux et ensemble.
Si le socialisme est mort, ce n’est pas pour autant que la victoire du libéralisme est une admirable manière de faire évoluer les choses. Au contraire, le triomphe du libéralisme, c’est la pire des catastrophes qui pouvait arriver au plus grand nombre.
Si notre objectif est d’avaler toutes les couleuvres du libéralisme dans sa dernière métamorphose mondialiste et que nous soyons à la recherche des repères de production accrus et de sacrifice plus grands, alors, d’accord calquons notre façon de voir sur les Flamands qui nous montrent l’exemple. Bossons de plus en plus en limitant les besoins de la masse au minimum.
Il faudrait que Demotte nous le dise. Si ce sont ses objectifs aussi, qu’il nous les précise !
Les valets à force d’entendre les maîtres finissent par parler comme eux.

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Sommes-nous tombés si bas, Monsieur Demotte, que nous n’avons plus la capacité de raisonner autrement que par effet de comparaison sur les meilleurs élèves du capitalisme que sont les Flamands ?
On a perdu depuis longtemps de vue l’élément essentiel de la réussite, c’est celui du bonheur. Sommes-nous plus heureux dans nos métiers parcellisés et à la chaîne ? Sommes-nous plus heureux de la manière dont on « intérimise » les contrats de travail ? Sommes-nous plus heureux de la manière dont vivent aujourd’hui les malades et les vieux ?
Vous êtes bien comme vos pareils, Monsieur Demotte, vous avez l’œil productiviste. Vous restez braqué sur les cours et l’engouement des actionnaires, même si c’est pour faire avancer le schmilblick, ce ne sera jamais que dans un sens qui nous tuera tous, un jour. Et en l’attendant, vous rassurez les esclaves qui montent vers les abattoirs en conseillant la résignation et le travail.
Merde, je suis Wallon autant que vous, et votre Wallonie ne me plaît guère…

20 février 2008

Placements moins sûrs à Vaduz.

Où va donc le flouze des riches Européens assez heureux pour valoir par « leur épargne » plusieurs centaines de laborieux à 1.500 fiotes le mois .
Mais au Liechtenstein, mon neveu.
C’est une banque entre Suisse et Autriche de 24 km de long, au bon air pur des montagnes.
Depuis le 15 février, l’Allemagne se réveille tous les jours avec de nouveaux noms très connus de la politique qui sombrent en délicatesse de l’opinion pour avoir goûté aux charmes de ce petit paradis fiscal.
L’amour de l’argent et le goût du profit, c’est comme la pédophilie, tandis que cette dernière avanie se recrute à proximité des cours de récréation, la première joint la politique à l’agréable, l’industrie à la banque, de préférence hors taxe et autour des centres où cela rapporte le plus,
la LGT-Bank, par exemple dont le propriétaire n'est autre que le prince Hans-Adam II, "von und zu" Liechtenstein.
C’est la CDU qui avait la première mis le museau dans la trappe pour s’assurer de son gruyère hors TVA, avec le bon catholique Helmut Kohl.
Le premier établissement du Lichtenstein, propriété du prince, a la spécialité de lessiver très blanc les cols et les portefeuilles de nos pères la morale. Il y a fort à parier qu’il n’y a pas que les touristes spéciaux allemands qui s’y sont découverts économes. Les Allemands ont payé très cher la balance qui leur a refilé la liste du politiquement correct et de l’industriel tourmenté de chez eux. Il faudrait que Reynders mette la main à la poche aussi, s’il veut la liste de ses collègues et consoeurs qui auraient leurs petites entrées dans la banque du prince. Mais, le souhaite-t-il vraiment ? Par cette sorte de pudeur typiquement libérale qui veut croire à la morale capitaliste, il pencherait plutôt pour l’indéfectible confiance dans l’honnêteté de ses pairs. Naïf, le Reynders ? Non, prudent !

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Voyez-vous qu’un de ses convives familier de sa maison de campagne, en soit aussi ?
Pourtant du côté de la Germanie, on parle de milliards d’euros, détournés au grand dam du fisc. Il y aurait gros à parier que notre minable déficit budgétaire serait vite comblé par la manne qui nous tomberait des montagnes des confins, entre Suisse et Italie.
Ce serait moins minable que de virer bon an, mal an, quelques milliers de pauvres types des allocations de chômage pour non recherche d’emploi, afin de remplir nos caisses de la détresse des petites gens, sous prétexte d’économie !
Au Lichtenstein, au moins, nous épinglerions nos grands voyous, grands prêcheurs à Bruxelles et petites crapules à Vaduz.
Un type bien embêté que sa banque se délite, c’est Hans-Adam II, à tel point qu’il a confié à son fils Alois le soin de rassurer la clientèle.
Car le prince, lui aussi catholique pratiquant comme les « étrangers discrets », avait deux missions, la première consistait à mettre les femmes à la cuisine et au placard à faire des enfants, ce qu’il a très bien défini par des discours enflammés qu’on croirait écrit par un Henri Gaino allemand ; mais, il a failli à la seconde, de loin la plus importante. On lui avait confié la clé de la banque, symbole des valeurs princières. Las ! il avait son trader comme une croix à porter. Notre homme n’a pas fait des dettes pour quelques milliards au nom du prince. Il a fait pire. Il a vendu à l’Allemagne le secret bancaire… pour 5 millions d’euros ! Les listings sacro-saints, hautement confidentiels… Cette trahison, la pire de toutes est beaucoup plus ressentie que si l’infâme avait injurié le Christ sur la croix ou renversé le ciboire et le calice sur l’autel de la foi…
Ce crime porte atteinte aux intérêts essentiels de l'Etat.
Avec un produit net bancaire de 26,85 milliards d'euros en 2006, et des actifs de 160,9 milliards de francs suisses, la banque permettait une richesse deux fois et demie supérieure à celle de la France par habitant.
Pour une population de 35.000 personnes, ce n’est pas si mal
Voilà des bosseurs qui n’ont pas besoin de travailler plus pour gagner plus.
Reste qu’on ne sait pas comme vont réagir les grands clients de cette banque familiale.
Et s’ils n’avaient plus confiance ?
Même que certains grands noms de la morale et du libéralisme européen doivent être dans leurs petits souliers.
Les îles Caïman, c’est loin. Monaco, il faut la carte de résident comme Justine et ce n’est pas valable pour les amis de Sarkozy et des Français en général. Chypre, depuis qu’elle s’intègre à l’Europe, c’est sans garantie. Reste les anciens pays de l’Est, la Chine communiste, la Corée du Nord ? Mais où on va !... dans les bras des ex-cocos !
On fait confiance à nos hauts personnages d’Europe et du royaume, ils ont démontré par le passé qu’ils ne manquent pas d’imagination.
Quant à la famille princière, qu’on ne s’inquiète pas trop elle détient l'une des plus grandes collections privées de peintures baroques, une vingtaine de Rubens, des Rembrandt, des Van Dyck, des Botticelli, quelques châteaux en Bavière et une lettre d’introduction permanente du Vatican où là, les voies de la banque sont aussi impénétrables que celle du Seigneur.

19 février 2008

Falò delle vanita

Il y avait le bûcher des vanités (en italien : Falò delle vanità) du moine Jérôme Savonarole quand des olibrius rassemblent sur son ordre des milliers d’objets pour les brûler. Ah ! on ne rigolait plus à Florence, le jour du Mardi Gras. Ensuite vint le roman de Tom Wolfe « Le Bûcher des Vanité » qui reprend la chose en la transposant au temps présent.
Ô vanité ! ô néant ! ô mortels ignorants de leurs destinées ! L'eût-elle cru, il y a dix mois ? pouvait tonitruer Bossuet au duc d’Orléans, pour sa femme Henriette d’Angleterre, décédée inopinément d’une décoction de chicorée.
On est au centre de la question.
Pourquoi ceux qui font la pluie et le beau temps, ont-ils besoin de nous seriner de manière rémanente que tout est vanité, et en disant cela, ils se jouent et ils nous jouent la comédie de l’humilité se mettant en vitrine ? On se demande si ce n’est pas pousser trop loin la forfanterie et le cynisme ?
Alors, qu’ils ne vivent pas comme nous, n’ont pas nos difficultés que d’ailleurs ils ne connaissent pas, et qu’ensuite, ils se fichent le reste du temps d’afficher sans gêne leur propre vanité qui s’apparente à la plus plate vulgarité ?
Il faut en chercher les raisons dans la vérité philosophique qu’ils profèrent pendant des temps assez courts, mais répétitifs : ce n’est pas pour faire assaut de modestie, mais pour attirer à eux une certaine sympathie que les gens simples accordent à ceux qui confessent leurs défauts.
Pour le reste, ces vaniteux qui détestent la vanité, qui voudraient se mettre de la terre sur la tête et confesser leurs ambitieuses faiblesses, sont des gens qui vivent dans un système de corps qui interdit l’hybridation. Le réseau élitaire nous paraît desséché à force de voir tourner les mêmes dans les sphères des pouvoirs où ils ont leur entrée permanente. Cette observation nous la faisons parce que le modèle vit en autarcie et que nous remarquons une dramatique absence de la fécondation intellectuelle que seule peut apporter la diversité des origines et la diversité des formations.

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C’est en grande partie les excès de représentativité des élites qui nous font détester aujourd’hui les personnels politiques.
Il conviendrait une fois pour toute de préciser que la qualité de l’emballage ne préjuge pas du contenu, et que parallèlement, un avocat qui parle bien, peut être un parfait imbécile.
Mais, sa qualité d’avocat nous fait préjuger au départ que nous avons affaire à un esprit profond, et partant, dans la course à l’échalote, il a une longueur d’avance sur la base volontiers méprisée a priori…
J’ai suffisamment voué aux gémonies les « élites » pseudo intellectuelles, parce que rehaussées sans examen d’une approbation gnoséologique, et particulièrement les avocats, pour ne pas citer nombre d‘entre eux désintéressés, épousant des causes humanitaires et ne cherchant pas à faire carrière dans la politique ou les banques. Mais justement, à rendre à César, on voit bien comme ces intellectuels se marginalisent en abandonnant le lieu commun, au point que leur répudiation de classe a déteint sur l’exploitation défaillante des médias de leurs talents.
La solidité de la petite élite du sommet exerce un effet d’amoindrissement des qualités des élites subalternes.
L’homogénéité du sommet accentue la méfiance profonde des échelons inférieurs.
La communication ne circule pas entre les niveaux. Cette coupure des élites entretient un climat de frustration.
En fin de compte, l’abîme grandit entre ceux qui conçoivent et ceux qui exécutent.
Nous vivons donc une démocratie insuffisamment irriguée du bas vers le haut, qu’accentue encore la gouvernance par délégation des pouvoirs du peuple – qui dit-on sont souverains – et ceux qui sont chargés d’interpréter les vœux de la majorité populaire .
Si le suffrage universel avait un peu d’efficacité, il serait supprimé, et remplacé, comme il l’est déjà en partie, par les statistiques.
Le vice le plus profond tient au rôle que l’existence des élites joue dans le maintien de l’appareil bureaucratique de gouvernement.
On ne peut pas dire qu’en Belgique nous ayons des champions du bien dire pendus aux basques des médias, d’autant que nombre d’entre eux sont de souche flamande, et cela s’entend. Cette élite est donc plus artificielle encore qu’en France. Pourtant, elle est bien réelle et sa survivance semble en partie organisée par un système qui la protège et aussi par le respect des dominés, comme s’ils n’avaient que cette élite et qu’ils seraient incapables d’en imaginer d’autres, moins scotchées au pouvoir et à l’argent !
C’est que l’habit fait toujours le moine. Quand nous aurons retrouvé notre esprit critique et que nous pousserons l’audace jusqu’à aller voir l’homme sous ses oripeaux, peut-être bien que le formalisme actuel aura vécu.
Faire de la politique étant devenu une profession et non plus un sacerdoce, allez donc faire comprendre à nos employés de luxe qu’ils le sont à titre précaire ?

18 février 2008

L’Afghanistan en mobylette.

On se souvient de la fuite burlesque en mobylette du mollah Mohammad Omar chef des talibans afghans, au nez et à la barbe des Américains.
Après quelques années de traque, Omar est toujours en fuite et règle de son repère le ballet des volontaires venus s’exploser sur les marchés de Kaboul.
Il a fait un émule de l’autre côté de la frontière, Baitullah Mehsud, le nouveau leader des talibans pakistanais, poursuivi mollement par l’armée pakistanaise, pourtant de première force pour jouer les gros bras à la frontière avec l’Inde, mais incapable de tenir celle d’Afghanistan.
Entre les deux chefs de guerre, le vieil Oussama ben Laden, sort parfois de sa grotte aménagée en caverne d’Ali Baba pour être la vedette d’un show destiné à faire savoir à ses concurrents, qu’il vit encore.
Tout ce petit monde s’agite d’une tribu amie à l’autre en quête d’une promo dans la destruction et le meurtre à la gloire d’Allah.
Les bouddhas géants à canonner se faisant rare, il va falloir qu’ils réveillent quelques taupes fanatiques du coran en Amérique et en Europe, afin qu’ils envahissent nos magasins de porcelaine pour y casser les plus belles pièces.
A Kaboul et dans les vallées, les militaires d’un patchwork de nations tirent à droite et à gauche, blessant et tuant sans le faire exprès des populations effrayées, ratant avec persévérance Oussama, Omar, Baitullah et les autres.
Sans perdre de temps, le pétulant Hamid Karzai, président d’un Afghanistan démocratique et mythique, joue de la cape et des talons et interprète des ballets fort apprécié des cours européennes, prouvant ainsi par sa présence que l’Afghanistan est sur la bonne voie du redressement et de la liberté des cultes.
Au moins celui-là, ce n’est pas un bouseux comme Omar, il fait distingué, et est propre sur lui. En plus, il fait dignitaire bien nourri. On voit que si toute la population avait la cape et les talons de Hamid, la démocratie serait assurée. Elle règnerait en plaine et laisserait la montagne aux fanatiques religieux. Bush viendrait en séjour avec Laura. Ils prendraient le frais sur la terrasse de la résidence d’Hamid, puis se laisseraient photographier en distribuant des faux dollars en chocolat aux enfants dans la rue des Teinturiers.
Hélas ! la mobylette d’Omar a tout gâché. Le FBI enquête en alternance avec la CIA.
On suppose que la cape de Hamid cache des bâtons d’explosif qu’il transporte à chaque voyage chez les infidèles. L’objectif serait de la voler rien qu’une nuit pour que les acteurs du feuilleton « Les experts » l’analysent, des fois qu’elle recèlerait des preuves de l’ADN d’Oussama !
Nous avons aussi nos volontaires en appui stratégique, histoire de renforcer la vigilance. La Belgique assure, comme toujours. C’est chez elle qu’elle n’assure pas. Il suffirait de demander à Hamid des troupes de sécurité autour de Bruxelles. De chez soi, on voit mal la situation, tandis que vue d’ailleurs, du premier coup d’œil…

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Passez l’Auberge du Cheval blanc et le Tyrol afghan, les choses vont encore plus mal. Le Général Pervez Musharraf, président du Pakistan, n’a pas mieux réussi la traque des infâmes. Interviewé, il a déclaré que depuis le nouveau ministre belge des Armées, Pieter De Crem, une recrudescence des activités des attentats-suicides était à craindre. Il s’est défendu d’avoir fait assassiner Benazir Bhutto sur les conseil de son ami Flahaut.
Voilà où en est le programme pour une démocratie à l’américaine de Dobeliou : nulle part.
C’est un peu aussi la faute de Jacques Marseille, professeur à la Sorbonne, qui n’a jamais inclus dans ses brillants exposés les triomphes de l’économie du marché de l’opium, terminant en apothéose l’avènement définitif de la mondialisation de l’économie.
Se sentant frustrés, abandonnés, les deux présidents envisagent en protestation d’étendre, en accord avec les talibans, les champs sur lesquels la paysannerie locale récolte le précieux calmant.
Ils l’ont déclaré à l’ONU : notre but, c’est de faire rêver le Monde !
Ben Laden aurait négocié afin de garder 10 % de la production pour ses besoins personnels et les troupes chargées de convertir la planète à l’islam. Les GI sur place auraient droit à de la poudre non coupée, comme c’est trop souvent le cas chez eux, ce dernier fait ayant pour résultat de prolonger exagérément la vie des toxicos.
Soudain, coup de théâtre, tout le monde signe un accord de cohabitation inespéré dans la joie et la bonne humeur. Des toasts à l’occidentale ont été prononcés. A cette occasion, le délégué américain s’est réjoui de voir bientôt un Noir musulman, de tradition sunnite succéder à Bush. Le Général Pervez Musharraf a rappelé qu’un musulman succédant à un évangéliste, c’est toute une politique œcuménique qui se mettait en place.
Il a simplement été demandé au mollah Mohammad Omar de restituer la mobylette à son propriétaire, qui s’en servait comme taxi.
Seules les forces de sécurité pakistanaises, démoralisées, sans soutien populaire et stratégie cohérente n'ont pu, jusqu'à maintenant, faire reculer les combattants islamistes contrôlés par les trois chefs de guerre. L’ancien ministre Flahaut a été pressenti. Il pourrait être promu général et prendre les choses en main. Il manque encore l’accord, de Pieter De Crem. Flahaut aurait dit du nouveau ministre de la défense « Comme c’est un con, je pense qu’il sera jaloux de ma promotion et qu’il y mettra son veto. »

17 février 2008

des nouvelles de Leterme ?

On ne tire pas sur une ambulance. A les entendre, c’est l’armistice.
La guerre des tranchées fait la grasse matinée.
L’ambulancière Onkelinx appelle à cesser les salissures. On lave avec OMO le linge de corps de l’Etat.
Elle fait la tournée des popottes et distribue des mots d’encouragement à tous, passe une main secourable sur les fronts brûlants et offre ses bons offices des deux côtés de la frontière linguistique. Elle a même souri à Isabelle Durand, des ambulances vertes.
Une visite collective à la famille Leterme s’impose. Une adoption, peut-être, en cas de malheur ?
Uyttendael en Clemenceau mal rasé suit derrière en distribuant ses cartes de visite, quoique le temps des soldes soit passé, il serait encore possible qu’il fasse des prix pour les grosses commandes. Le Constitutionnalisme a besoin des meilleures pointures de l’establishment. La sienne fait office de référence. La bourde de la semaine dernière disparaît sous les assauts des diagnostics différents déclamés à distance par les pontifiants des cliniques concurrentes. Les médecins sont réservés, lui ne l’a jamais été. Son fonds de commerce, c’est la jactance.
Yves Leterme apaise les tensions parce qu’il en a trop.
Plus il va mal, plus ça va mieux chez les autres. La Belgique s’en remettra. Leterme c’est pas sûr.
On se demande si une issue fatale ne serait pas la seule possibilité pour une réconciliation nationale ? On voit d’ici le convoi. Personne n’a le cœur de lui proposer une euthanasie discrète. Reynders y pense, peut-être madame bons-offices Houart, en bras armé de la Belgique, pour le roi ?
Louis Michel interviewé dans sa sinécure européenne joue les revenus de loin. On croyait que l’abus de Pommard l’avait entamé. Erreur, il s’était trop donné à nous, les pires ingrats que nous étions. Nous n’avions pas compris que cet homme souffrait de son excès de libéralisme !
C’est ainsi qu’en lui demandant d’avoir un mot de compassion pour Leterme, il ne s’est penché que sur lui-même !
Ces égoïstes qui nous gouvernent, sont en réalité des bourreaux de travail. C’est spontanément qu’ils ont depuis longtemps devancé le slogan de Sarko « travailler plus pour gagner plus ».
Louis Michel avait dépassé la mesure « il travaillait encore plus pour gagner un max ».
Résultat, il a failli passer par la rubrique nécrologique.
Heureusement que son entourage l’a retenu, que le peuple s’est écrié « Louis, ne nous quitte pas ». Manque de pot, il est resté !
A l’Europe, il est entré en convalescence sur un parcours de golf de façon régulière, en attendant que sa forte nature reprenne le dessus.
Il ne le dit pas, mais on sent qu’il en veut un peu à Yves Leterme de tirer à lui la couverture..

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Maingain n’en peut plus d’angoisse. Il campe pratiquement devant la clinique de Louvain. S’informe sur les maladies nosocomiales, des fois que l’estomac ne suffirait pas !
En visite, Di Rupo avait heureusement un autre cerf blanc en réserve après en avoir donné un au roi dans une situation similaire. Ou alors, c’est le même qu’il aurait récupéré après que le roi l’eût « oublié » dans un couloir.
Le Montois va parler à Leterme de sa crise de nerf du temps de la remise en ordre du PS de Charleroi. Entre grands malades, on se comprend.
Il avait bien failli y rester, lui aussi.
Ils sont fragiles tout de même ! Et puis, ils travaillent trop. Même la nuit ils échafaudent des plans en échafaudant madame ou monsieur. Le matin, ils s‘endorment dans les fauteuils du parlement. Aussi, ont-ils décidé de n’y mettre les pieds, que le moins souvent possible. Ils travaillent ailleurs, dans des endroits plus calmes où ils réfléchissent à la grandeur de leur tâche, à l’impossible de leur mission, sous les cocotiers.
Ils songent à se réformer en même temps que la réforme de l’Etat. Ils exigeront bientôt des parachutes dorés quand la patrie après le 23 mars sera en danger, dans le sauvetage général.
Les ministres de Verhofstadt III se verraient bien reconduits dans leur fonction pour une nouvelle tranche de six mois : ministres intérimaires à vie ! C’est une formule très moderne.
Du côté de la Star-Ac, Laurette envisage de poser nue pour faire comme Carla, sur une page spéciale du Moniteur.
Un renouveau glamour annonce le printemps.
Quand le Belge sort du tombeau, c’est le Flamand qui y entre. Le Vlaams Belang hésite à utiliser cette pub. C’est dire l’œcuménisme !
Voilà 8 mois qu’on attendait un événement choc. On l’a.
Après Leterme souffrant, il y aura Leterme rétabli. Ira-t-il aux jeux olympiques ?
Le CD&V-N-VA devrait consulter le docteur Mabuse. Il a fait des merveilles aux Tours de France. Nul doute que pour le prochain Gordel, on reparlera d’un Leterme revigoré.
Jo Vandeurzen, son ami de 30 ans n’est pas pressé de lui passer sa roue. Nous, non plus !

16 février 2008

L’Octopus en concert !

Et l’Octopus ? Que devient ce machin ?
C’est quand même de lui que viendra la lumière sur l’après 23 mars.
L’Octopus joue au crabe dormeur « cancer magister » qui s’enfonce dans le sable en attendant sa proie. La discrétion c’est bien, surtout quand on ne fait que s’engueuler. Mais le citoyen n’est-il pas le premier concerné ? A force d’escamoter ce qui fâche, d’éluder les questions embarrassantes, on risque de perdre les derniers lambeaux de la démocratie qui nous reste.
La question se pose aujourd’hui de savoir si madame Houart doit ou non commander des drapeaux tricolores le soir du 23 mars, pour une manif à Bruxelles !
L’Europe, qui s’était inquiétée de la poussée flamingante avec les exigences du CD&V-N-VA, s’est rendormie sur l’assurance qu’il y avait un pilote dans l’avion (Verhofstadt). On est à la mi-février et jusqu’à présent les quelques échos qui ont filtré de la réunion du 1er février ne sont guère encourageants pour une réconciliation générale et la royauté revigorée, malgré l’ouzo offert par le Premier à ses ministres.
Quant à l’opinion belge, c’est comme si l’après 23 ne la concernait pas.
« Le 15 ou le 22 février, Yves Leterme et Didier Reynders espèrent présenter au groupe Octopus une première série de propositions qui pourraient faire l’objet d’un consensus en matière de transferts de compétences, de financement, de fonctionnement de la fédération et concernant Bruxelles » nous annonce la presse.
Cela signifie que depuis sa création et à un mois presque de l’échéance, on est encore nulle part !
Qu’est-ce que cela veut dire une première série ? Ne serait-ce pas plutôt quelques replâtrages sur lesquels tout le monde serait d’accord ; mais qu’on ne serait encore nulle part pour les gros machins, du genre BHV ?
Voilà qu’une hémorragie interne du système gastro-intestinal de Leterme - ce qui en pathos médical peut se comprendre de toutes les manières - vient ajouter à l’ambiance surréaliste la petite touche supplémentaire du cabinet du docteur Cabanès, auteur d’une série « ces grands malades qui nous gouvernent » que nos grands parents ont dû lire !
Espère-t-on trouver enfin la politique qui contenterait tout le monde dans les semaines à venir, alors que voilà 9 mois qu’on bat le beurre !
Parce que si c’est le cas, que n’a-t-on écouté la voix de la raison plus tôt !

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On n’en conviendra pas, mais l’Octopus ne résoudra rien et l’on va se retrouver dans une situation pire qu’avant, le jour où Verhofstadt présentera sa démission.
Les journaux spéculent justement sur la façon de partir du Premier ministre. Il donne sa démission, mais pas celle du gouvernement. C’est donc Didier Reynders qui le remplace. Tout le monde démissionne avec lui et le roi charge un formateur de rassembler le jeu de cartes. Sera-ce Leterme, mal portant, mal aimé des wallons, haï des bruxellois et d’ores et déjà considéré des flamingants du N-VA comme un traître ?
On voit que pour le roi, se casser un nouveau col du fémur est une alternative non négligeable à recommencer le cirque du mois de mai 2007… à moins qu’il ne prenne une chambre contiguë à celle de Leterme à l’hôpital de Louvain. (Je sais, c’est de mauvais goût, mais je n’ai pu m’empêcher.) afin de poursuivre le dialogue.
Ce qui complique davantage l’aujourd’hui, c’est la rupture qui risque de se produire au parti socialiste au sujet du devenir de la Communauté francophone mêlant Bruxelles à la Wallonie.
De Charleroi et des Socialistes réputés adversaires de Di Rupo est venue l’idée d’une identité wallonne, avant tout amalgame avec le partenaire bruxellois.
On ne sait pas à Liège ce qu’en pense la fédération. Probablement rien comme d’habitude, tant cette fédération est singulièrement lèche-botte de Di Rupo depuis qu’elle a perdu son charisme et ses leaders. Mais quand même, cette rébellion contre la pensée unique, les pontes du Boulevard de l’Empereur devraient en tenir compte.
Alors, loin de clarifier l’horizon de l’Octopus, il n’est pas exclu que les belgicains et les autres se retrouvent à nouveau face à face, sans solution fin mars.
Toutes ces incertitudes qui ne demandent qu’à s’envenimer, compte tenu des ambitions de Didier Reynders et du nombre de partis dans la nouvelle combinaison, laissent à penser que le pays sera ingouvernable dans sa forme actuelle, qu’elle soit fédérale ou confédérale.
Reste au roi son va-tout : une nouvelle élection !
C’est un risque qui pourrait multiplier les facteurs de division, plutôt que les réduire, devant l’exaspération des Communautés et celle des électeurs.
De tous les scénarios possibles, celui d’une séparation définitive des deux Communautés devient de plus en plus crédible.
Le Commerce et l’industrie sont contre. Ce serait bien la première fois que les partis politiques passeraient outre l’avis des puissances d’argent.
Les sociologues eussent préféré que cela fût au regard de la détresse et de la pauvreté d’un quart des Belges.
Quand on voit ce que nos Institutions coûtent, on se demande si une simplification ne s’imposerait pas ?
Enfin, il y a un commencement à tout.

15 février 2008

Le 50.000me visiteur.

-Monsieur Fursch-Meyer, vous êtes le cinquante millième visiteurs de ce blog, puis-je vous demander votre nom ?
-Monsieur Fursch-Meyer.
-Ah ! bon. J’avais écrit sur ma fiche « ne pas oublier de lui demander son nom » juste en-dessous de Fursch-Meyer et je me demandais ce que Fursch-Meyer pouvait bien avoir de commun avec la question ?
-Que je suis le cinquante millième visiteur.
-Bien sûr, où avais-je la tête ? Vous êtes Suisse ?
-Oui.
-D’où ?
-A la cathédrale. Mais je ne suis pas payé.
-Pourquoi, les Suisses seraient payés ?
-Je fais ça gracieusement, aux grandes cérémonies.
-Il n’y en a plus beaucoup.
-Non. Je suis suisse à titre bénévole.
-Alors vous êtes Suisse de temps en temps ?
-Non. A temps plein, je viens du Valais.
-Je ne comprends plus rien. Venons–en au cinquante millième visiteur.
-On a droit à quelque chose ?
-Là, tout de suite. Vous savez que ce blog n’a aucune publicité et qu’il s’en défend ?
-Qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
-Evidemment vu sous cet angle.
-Vous m’aviez dit au téléphone que j’aurais droit à quelque chose !
-A quoi ?
-A de l’argent, tiens donc…
-Nous verrons ça. Auparavant puis-je vous poser quelques questions ?
-Pas avant d’avoir été payé !
-Vingt euros, ça va ?
-C’est pas grand chose. Mais c’est tout de même ça…

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-Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce blog ?
-Les mots.
-Comment les mots ? Le fond ? Le style ? Vous aimez l’atticisme en littérature ?
-C’est quoi ?
-C’est trop long à expliquer.
-Dites que je suis un con ?
-Je n’ai pas dit ça !
-Je le sais bien que 20 euros c’est trop peu. J’aurais dû en demander 50 !...
-Vous lisez régulièrement ce blog qui paraît tous les jours, vous savez.
-Ah bon !
-Et qui est fort varié. Il traite de tout ce qui intéresse son auteur. Avez-vous un article qui vous a davantage attiré que d’autres ?
-On ne peut pas dire la chose ainsi.
-Dites-le franchement maintenant. J’accepte la critique. Si je vous avais donné 50 euros, j’aurais pu croire à de la flatterie de votre part. Mais, 20 euros ! Je sens que vous allez être sincère.
-Ce n’est pas difficile…
-Que cherchiez-vous, un billet d’humeur ? un texte à caractère philosophique ? de l’humour ?
-Je suis déçu. J’ai déjà été refait l’année dernière. J’avais tapé « bitte dans le cul » sur le moteur de recherche et j’étais tombé sur une de vos conneries de la révolution en marche.
-Et hier ?
-J’avais tapé « enceinte » et sur quoi je tombe, hein ! Je vous le demande ?
-Sur Richard III.
-Exactement. Et c’est une escroquerie. Je n’ai pas de temps à perdre, moi, quand Josiane repasse dans la buanderie, je n’ai qu’une heure pour zapper sur des sites de cul…
-Monsieur Fursch-Meyer. Rendez-moi mes 20 euros.
-Non.
-Je vous en donnerai 50.
-D’accord, mais je ne les donne pas, tant que je n’ai pas les 50 dans la main.
-Alors, n’en parlons plus et foutez-moi le camp !...
-Vous avez du culot, vous, de recevoir de cette manière des gens pour la 50 millième visite de votre bidule ! Et vous voudriez que je fasse l’aimable pour 20 euros !...

14 février 2008

C’était mieux avant !

On l’a dit, la vie n’est plus ce qu’elle était. Avant, on ne savait pas plus qu’aujourd’hui ce qu’elle avait été et, surtout, quand elle l’avait été, pour autant qu’elle l’ait été un jour. Les regrets passent ainsi d’une génération à l’autre, sans que l’on sache pourquoi et surtout ce que l’on regrette.
L’évidence est là, on a plus à regretter à 60 qu’à 20 ans. C’est qu’en quarante ans, on accumule les erreurs et les actes manqués auxquels il faut joindre la lassitude du corps.
On a commis des erreurs ! Oui, mais les épaules qui s’affaissent supportent moins bien nos fautes que de larges épaules.
Les gens placidement heureux ne s’encombrent pas du remord de leurs erreurs. D’autres, plus délicats, s’en émeuvent. Sont-ils plus heureux que les précédents ? C’est selon.
Les plus avisés désigneront leurs erreurs d’un mot : connerie. La connerie, c’est une sorte d’autopardon. « Tu sais, j‘étais jeune, j’ai fait des conneries ». Une connerie a donc moins de gravité qu’une erreur. Il vaut donc mieux avoir fait des connerie. « J’ai assassiné une vieille dame, j’ai fait une connerie, quoi… ».
Puisque la vie n’est plus ce qu’elle était, et qu’elle n’est plus ce qu’elle était parce que mes erreurs ont participé au fait qu’elle ne le soit plus, si je soustrayais ces erreurs du temps qui passe ? La somme des erreurs des autres étant supérieure en quantité et en gravité, les miennes passeraient peut-être inaperçues ?
Voilà la faute. On a l’impression que la vie n’est plus ce qu’elle était, non parce qu’elle était formidable, mais parce que nous pensions que nous allions organiser le futur pour qu’elle le soit et qu’elle ne l’est pas.
Ne l’est-elle pas parce que, noyés dans la multitude, nous avons l’impression de ne pouvoir prendre l’initiative quant à notre destin. Solidaires malgré nous, nous supportons le déclin d’une civilisation avec les autres et nous nous en trouvons collectivement affectés.
Nous aurions une sorte de blues de la manière dont nous regardons le monde.
Les Statistiques nous le confirment. Elles n’ont ni un œil bienveillant, ni un œil malveillant. Leur seul inconvénient, c’est de mal poser les questions. Et lorsqu’elles font référence au passé, ce n’est pas pour le regretter ou le détester, c’est uniquement dans un but de comparaison, même si comparaison ne vaut pas raison et que chaque époque avec sa spécificité a un genre de valeur difficilement comparable à un autre.

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Les Statistiques ne mentent que par omission ou maladresse.
Force est de constater que le lieu commun, selon lequel la vie n’est plus ce qu’elle était, est statistiquement correct.
Et de rechercher ce qui ne va plus.
La société qui n’était pas très homogène, l’est de moins en moins.
Elle se disloque sous l’effet de l’accroissement des inégalités. Cet accroissement est un agent destructeur du tissu social, de l’éducation populaire et de la solidarité nécessaire à toute société digne de ce nom.
Nos conneries ou nos erreurs se sont propagées à l’intérieur de la cellule sociale. Les causes en sont connues.
L’agent principal de dislocation est l’injuste répartition des fruits du travail, aggravée des lois inégalitaires qui promeuvent des systèmes plutôt que des individus, dans l’espoir fallacieux que les systèmes déteindront sur les individus.
Ce qui n’est pas le cas.
Si l’on revient à la proposition primitive selon laquelle la vie n’est plus ce qu’elle était, on peut dire que cette proposition est juste et statistiquement prouvée.
En clair, cette société va à vau-l’eau.
Elle ne vaut pas grand chose, parce qu’elle n’est pas le produit de nos valeurs, mais de nos conneries !

13 février 2008

Encore enceinte !

-M’enfin, Richard ! T’as vu ton dernier ours ?
-Quoi ?
-Enceinte ! Le jour avant tu faisais dans le « lourd sérieux » !
-Et alors ?
-On pourrait croire que tu plaisantes à tous les coups !
-J’alterne.
-Tu glisses de la plaisanterie au sérieux et du sérieux à la plaisanterie…
-Des plaisanteries afin d’évacuer mon côté « prof chiant », c’est une autre manière d’intéresser. Sous l’ironie, il y a toujours une vérité.
-Si elle n’est pas bonne à dire, à quoi ça sert ?
-…la masquer sous des propos graves, en réduire l’importance par un haussement d’épaule, s’en amuser en espérant que cela amusera les autres.
-Dans quel but ?
-…celui d’être d’abord un homme libre qui dit ce qu’il pense, selon le moment et sa fantaisie.
-Même s’il ne pense pas juste ?
-Qu’est-ce que penser juste ? Daladier en revenant d’Allemagne avec Chamberlain après avoir signé un traité – un de plus – avec Hitler pour assurer la paix, pensait « juste » pour des millions de Français. Lui-même le pensait peut-être au moment de son retour, quoiqu’on lui ait prêté le mot « …les cons ! S’ils savaient ! ».
-Il ne pouvait pas faire autrement.
-On lui a prêté le mot bien plus tard, quand tout le monde savait. L’a-t-il dit au moment même ? Dans ce cas, c’est un type d’une grande médiocrité et en même temps d’une grande duplicité. Comment qualifier un homme d’Etat qui signe un traité qui va plonger son pays dans une fausse joie... et qui le sait ? Un traître !…
-Un résigné ?
-Tu parlais de mon dernier ours. Qu’est-ce qui te gêne ?
-Tu sais bien que c’est une rumeur qui a circulé qu’elle est enceinte, la femme du Président, et qu’aucune information n’a confirmée. Alors pourquoi transmettre un potin et t’en faire, d’une certaine manière, le complice ?
-L’histoire tient dans un dialogue entre deux types qui prennent pour argent comptant tout ce que les magazines spécialisés et les feuilles à scandale vendent.
-Tu ne le dis pas clairement.
-Comment veux-tu que je le fasse, puisque ces deux-là sont convaincus que les bobards qu’ils lisent sont réellement de l’information ?
-Faire une petite annonce, un mot de la fin, un rectificatif ?
-Ça non ! Pas de côté moralisateur. C’est comme une histoire de comptoir qui ne serait pas brève, si tu comprends ce que je veux dire, à quoi on ajouterait « Tu sais, c’est une blague » !

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-Tu fais quoi, du café-théâtre, de l’esprit chansonnier ?
-C’est une question qu’il faut poser à tous ceux qui ne prennent pas la vie au sérieux, en attendant que les circonstances leur fassent regretter le temps où ils pouvaient rire de tout....
-Finalement, elle l’est ou elle ne l’est pas, enceinte ?
-Je n’en sais rien et je m’en fous. Ce n’est pas parce que deux types se vengent d’un autre qui raconte des craques à des millions de Français, qu’il faut être dupe de ce qu’ils croient être vrai. Même si l’information est fausse, elle tempère leur colère…
-C’est quoi, cette manière de se défouler ? C’est complètement malhonnête.
-C’est le cœur du débat. Nous sommes dans une société foncièrement malhonnête où chacun essaie par indifférence ou par manque de scrupule à tirer son épingle du jeu. Dans ce cas, les pires seraient ceux qui se disent détenteur de la morale, du civisme, de la vérité. Alors, mes deux menteurs, ne sont pas ce que l’on croit. Ils ne sont affreux que par rapport à ceux qui le sont plus, c’est-à-dire qu’ils le sont beaucoup moins que d’autres.
-Tu deviens incompréhensible !
-Et puis à défaut d’un petit mot d’explication, il suffit de réfléchir à l’outrance de la photo - ce ventre manifestement d’une femme enceinte ornant la façade du Panthéon…

12 février 2008

Enceinte !

-Il paraît qu’elle l’est !...
-Non ?
-Si !
-Comment on le sait ?
-Le mariage ultra rapide… la consultation dans une clinique ou d’habitude les stars accouchent. dans l’anonymat…
-Si elles y vont toutes, ce n’est plus de l’anonymat…
-Non. C’est un mannequina, avec défilé et photos réservées.
-Attends que je compte… Ils auraient fait ça le jour de leur rencontre !
-Pourquoi pas ?
-On a un chef gaulois pressé. C’est dans la tradition. L’étalon national…
-Pour une nouvelle, c’en est une.
-A côté de ça, l’élection à Neuilly de l’autre imbécile…
-Lui, il a démissionné.
-Il n’est plus porte-parole ?
-Il l’est resté, mais à titre personnel. Neuilly, c’est fini. Et dire que c’était la ville de son premier amour… Il ne portera plus désormais la parole que de lui-même.
-Comme il n’a jamais eu grand chose à dire…
-Il dira encre moins.
-Comment le chef gaulois va-t-il élever son enfant ?
-Sur le pavois, comme la tradition le veut.
-Je veux dire dans quelle confession ?
-Dans toutes à la fois, et que la meilleure gagne.
-C’est une fine politique…
-Oui, elle est un peu mince.
-Je veux dire intelligente.
-Ce n’est pas ce que disent les sondages.
-Il est en chute libre.
-Et l’heureux événement, il compte pour quoi ?
-C’est pour dans six mois, quand il sera à moins 20 dans les sondages.
-Bien joué. Ainsi, portant son enfant en adoration au peuple, il sera acclamé…
-Et les sondages remonteront.
-Est-ce que ce n’est pas un peu trop poussé la caricature people ?
-Non. C’est une façon moderne de diriger le pays.
-On le dirige vers quelle façon moderne ?
-Ça on ne le sait pas.
-Lui, non plus ne le sait pas.
-Si personne ne le sait, qui sauvera le Pays ?

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-Il y a des candidats à la reprise. Nous ne sommes pas sans rien.
-Est-ce qu’un pays peut en reprendre un autre ?
-A quel pays penses-tu ?
-La Suisse.
-Pourquoi la Suisse ?
-Ils reprennent bien nos capitaux.
-Non. Ils ne les reprennent pas. C’est nous qui les y déposons.
-C’est dommage. Si nous étions Suisses, nous aurions eu le référendum…
-Il faut penser à l’avenir. Se battre sur le sol national. Penser à l’enfant qui va naître !
-C’est le sien. Pas le mien.
-Non, Monsieur, c’est celui de la Nation.
-La Nation n’a que des pupilles, pas d’enfants de star.
-Tu crois qu’elle lui donnera le sein ?
-Le sien ?
-Le sein ! Evidemment, elle en a quand même deux, petits, certes, son mari n’est pas grand non plus.
-Du moment qu’elle lui donne le gauche, l’autre je m’en fous…
-Y a pas à dire, la Nation est tombée bien bas.
-A cause de bling-bling ?
-Non, A cause des sondages qui nous font attendre 6 mois un événement qui aurait dû se passer juste avant les élections municipales.
-En effet, c’est pas juste.

11 février 2008

Est-il un homme celui qui ne doute pas ?

Toutes les religions sont à peu près fagotées de la même manière.
Chacune tient à sa vérité et y croit dur comme fer ; de sorte que les autres religions sont dans l’erreur.
Un pas de plus, la religion prépondérante vise le monopole en matière de croyance. « L’erreur » des autres devient à ses yeux une hérésie.
Il suffit que la religion détentrice de sa vérité s’enthousiasme de quelques prêtres farouches intégristes et voilà l’histoire qui bascule dans un bain de sang.
Une certaine lecture fondamentalisme de l’islam est impliquée dans quelques conflits qui risquent de devenir majeurs, par ce processus d’exclusivité si néfaste à la liberté d’expression.
Si aujourd’hui l’interprétation que certains font du coran les conduit tout droit à commettre des attentats dans lesquels périssent des innocents, la chrétienté, par le passé, s’est aussi illustrée de la même fâcheuse manière.
Je ne vais pas sombrer dans les histoires de bûcher à la Torquemada, simplement rappeler que les hérésies chrétiennes sont parfois très anciennes, d’autres qui le sont moins. Dans leur diffusion et dans leur extermination toute la bêtise humaine s’y est concentrée et s’y concentre encore plusieurs siècles plus tard.
Les hérésies, outre qu’elles apparaissent comme de vraies sources d’études historiques, sont aussi par leur inventivité des histoires de roman qui attendent toujours l’incipit d’un jeune auteur.
On pourrait s’en moquer, mais comme écrit Montaigne « Si la plupart des occasions de troubles sont grammairiennes, c’est mettre ses conjectures à bien haut prix que d’en faire griller un homme tout vif. »
C’est que les intégristes ne font pas dans la dentelle. La foi a soulevé bien plus de fagots de bons bois à brûler, que des montagnes.
L’histoire de la chrétienté commence par un quiproquo tenace. Ce n’est pas l’unité qui est à la base de la religion, mais au contraire la diversité. L’unité vient bien plus tard. La chrétienté s’est faite d’une multitude de sectes et de déviants, plus ou moins illuminés, parfois faisant autorité au sommet de l’église.
Le grand nombre d’hérésies atteste de ce foisonnement primal.
Enfin quelques princes de l’église forgèrent une doxa qui devint l’opinion en-dehors de laquelle tout ne fut plus qu’erreur et péché.
La vérité révélée par quelques-uns innovent le catéchisme, cette manière ancienne qu’ont étudiée les publicistes d’aujourd’hui afin, « d’enfoncer » dans le crâne ce qui les instituait fondateurs. C’est ce que dit le mot « catéchisme » : une vérité qui vient d’en haut pour éclairer le bas.
Reste à gommer les anciens textes à seule fin de les simplifier en y supprimant les doutes et les hésitations des écritures. Ce sera fait au cours des siècles, à partir de Saint Augustin.
Quand tout est à peu près du même ordre que les tables de la loi, on stratifie en dogme, ce qui était naguère un tissu de suppositions tramé par des doctrinaires assez bavards pour avoir dit le bien et son contraire sans y trouver malice.
Evidemment, derrière l’idéologie que cela soit de la bible, du talmud ou du coran, il y a les enjeux de pouvoir. Aujourd’hui comme hier, toujours visible, il y a la volonté de modeler les esprits, pour diriger les hommes.

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L’universalisme qui se rencontre dans le mot « catholique » n’est pas le propre de l’église romaine. Toutes les religions se veulent universelles. Il n’y a pas de raison qu’elles s’arrêtent aux frontières. Aujourd’hui la plus manipulatrice est la religion musulmane, parce qu’elle s’adapte parfaitement par son côté simpliste à l’âme frustre des populations quartmondistes. Elle a repris le flambeau détenu par la catholique qui se voulait la religion des pauvres. Evidemment, pour l’une comme pour l’autre, les princes du passé ont été avantageusement remplacés par les rois du pétrole.
C’est faux de croire que les religions produisent des textes de grande sagesse, bâtissant avec d’autres mots une morale, qui dès lors, est l’unique des catéchumènes.
Pris tels quels, certains textes du coran invitent implicitement au meurtre, quand ils sont interprétés par des imans belliqueux.
Le texte qui a permis les pires exactions chez le concurrent chrétien et allumé les bûchers aurait été prononcé par le Christ lui-même : « Moi je suis le cep ; vous les sarments… Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche ; puis l’on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent ».
Interprété sans discernement par de zélés fanatiques, ce texte pousse au crime.
Tous ces crimes, toutes ces morts, pour qui, pour quoi ?
Est-il un homme, celui qui ne doute pas ?

10 février 2008

Une allergie !

C’est embêtant. Je me suis réveillé avec un malaise. Sur le coup, je n’ai su dire pourquoi ? Au petit déjeuner, ça s’est perçu à la lecture du journal. J’ai senti que ça s’aggravait. De vilains boutons rouges envahirent ma d’habitude si agréable figure....
Je me crus allergique au papier de presse. Je tournai la page. L’allergie se calma. Je revins en arrière. Le feu me remonta au visage ! Ce n’était pas le papier qui m’accablait, mais ce que je lisais !
Ce n’était quand même pas quelque folliculaire qui allait me gâcher le plaisir de la lecture !
Le soir aux infos de la télé, on interviewait Rudy Demotte, pourtant bien mis et propre sur lui. Les boutons envahirent mes pommettes. En un instant, je fus méconnaissable…
J’étais devenu allergique au parti socialiste !
Comme je suis de gauche, je me mis à gamberger.
Qu’est-ce que ce parti pouvait bien avoir d’allergène ?
Sa politique est la même que les deux autres avec lesquels il partage le pouvoir. Elle n’est ni pire, ni meilleure. Elle est de circonstance…
La vie petite bourgeoise de ses mandataires communaux s’associe harmonieusement au standing des bobos de sa direction. Avec Didier bling-bling Reynders et la mère de famille qui a les moyens, Milquet, Di Rupo est parfaitement assorti, présentable à l’opinion.
Alors, pourquoi cette aversion allergique ?
Je courus chez mon médecin.
C’était la première fois qu’elle avait à soigner l’allergie à un parti politique !
-Essayez donc les libéraux, me dit-elle.
J’entrai à la librairie. J’en revins avec la Lettre aux citoyens de mon pays, de Louis Michel : «J’aime mon pays. Plus que jamais ! Je crois en la Belgique. Mon mandat européen m’a permis de jeter un regard lucide sur notre pays... Je m’opposerai de toute mon énergie aux forces séparatistes.» et ainsi pendant quelques pages qui me parurent interminables.
Je m’amusai un moment à masquer certains mots que j’essayais de deviner. « Les électeurs sont en droit de… » ‘savoir’ évidemment, « ce que j’ai fait de leur… », ‘argent !’ pensé-je ; puis, je songeai à ce que ce type pouvait bien avoir fait d’autre ? Mais c’était de ‘soutien’, qu’il s’agissait.
Enfin, le papier me tomba des mains. Je ne ressentais aucune allergie, rien qu’un profond ennui et une envie de dormir. Je n’étais pas allergique, parce que je n’avais jamais eu aucune envie d’être libéral et qu’il m’était impossible d’y coire.
Je retournai chez mon médecin.
-Pour croire au libéralisme et au MR, dit cette brave dame, il faut la foi du charbonnier. L’avez-vous ?
-Non !
-Moi si !...
-Que faire pour l’avoir ?
-Priez !...
-Vous priez, vous ?
-Non, mais j’exerce une profession libérale…
« Faites attention, me dit-elle en me reconduisant dans le vestibule, vous pourriez tomber sous le coup de la nouvelle loi. Laurette va la déposer sous peu. L’allergie au socialisme sera punissable au même titre que le racisme et l’antisémitisme ! »
Sur le seuil, elle m’enjoignit de consulter un psy. Je n’en fis rien. Ceux qui exercent dans une clinique socialiste ont la foi du charbonnier aussi. Je l’ai perdue, depuis que je vais au charbon !


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Un médecin socialiste convaincu du blabla de l’Institut Vandervelde pouvait me fourguer la maladie nosocomiale du parti. Elle consiste à payer sa cotisation et à applaudir sans rime ni raison les grands leaders, sans jamais poser de question et ce jusqu’à la mort, qui survient souvent par overdose d’admiration.
J’essayai de me détourner du socialisme ambiant en me coupant des informations et des discours de toute provenance ; car, j’avais remarqué que même en des termes perfides, comme ceux qu’assènent régulièrement Charles Michel sous prétexte d’apaiser les antagonismes entre Di Rupo et Didier Reynders, outre l’ennui profond dans lequel me jette l’imposture libérale, l’allergie au socialisme était tout aussi intense qu’on s’en moque ou qu’on s’en gargarise.
Qu’allais-je devenir ? Je me voyais embarqué dans un populisme que les partis pratiquent, tout en le dénonçant farouchement.
Je résolus de me mettre sous prozac en attendant le 23 mars, journée au cours de laquelle, socialistes et libéraux disparaîtront en vantant les mérites du populisme flamingant. Il me restera à faire des tests avec le SP.A de Caroline Gennez, présidente. Elle a la rose, l’attitude, mais comme je ne comprends rien de ce qu’elle dit, il est possible que son socialisme ne me donnera aucun bouton.
Sans parler de psy, j’irai me faire tirer les cartes chez madame Houart ! Elle est forte aux tarots et aux drapeaux. S’il le faut, je clouerai pour elle nos trois couleurs sur des queues de brosse, pour la dernière et l’ultime manifestation patriotique après le premier discours de Leterme, le 24 ou le 25 mars. Elle a déjà retenu des billets à la SNCB. Non pas que je sois plus patriote que libéral, mais j’ai remarqué que travailler, même à des conneries, me faisait beaucoup de bien.

9 février 2008

L’insecte fait de la résistance.

Depuis la mouche du vinaigre, on a fait des progrès en laboratoire sur les insectes. Quand on s’est aperçu que des espèces étaient sensibles à certains insecticides, on en a aspergé les cultures. On savait bien que ces produits chimiques allaient tôt ou tard finir dans nos assiettes, descendre jusqu’à la nappe phréatique en polluant nos rivières, mais on se disait aussi que rassasier l’humanité pouvait bien passer par quelques inconvénients.
L’humanité a toujours faim, le sous-sol est marqué à jamais par toutes les saloperies qu’on y a fait ruisseler, et les insectes sont toujours là. Mieux, les survivants aux espèces décimées se sont mués en alambics des Borgia.
Les doses d’insecticides ont doublé, triplé, des nouveaux produits ont été expérimentés, tellement divers qu’avec certains composants chimiques, des terroristes font des explosifs. De l’hécatombe d’insectes, les plus costauds sortent renforcés de saison en saison, plus destructeurs que jamais. L’homme est atteint de dyspepsie, de cancers divers, le fermier paie de plus en plus cher les produits que les grandes sociétés spécialisées dans la mort subite de nos parasites lui recommandent, l’insecte se fait à tout !...
D’abord timidement, puis grandissant en industrie prospère, les produits bio nous proposent des alternatives dont la première caractéristique, avant celle de la santé, est de coûter beaucoup plus cher que les produits aspergés.
Les apiculteurs protestent. Il existe de « bons » insectes. Les usines chimiques n’ont pas encore trouvé le moyen de les exclure du carnage, sans cesse à recommencer. Les abeilles, éléments essentiel de la pollinisation, sont menacées.
Qu’à cela ne tienne, des chercheurs mettent au point des plantes génétiquement modifiée et qui fabrique une toxine pour éradiquer les insectes qui osent les boulotter à l’heure des repas. Et on le sait, certains insectes sont très gourmands. Les Rossignols, selon Cioran, se mettent à roter.
José Bové s’insurge. On ne sait pas trop si à la longue, ce ne sont pas les hommes qui vont tomber comme des mouches. Les Américains et les Anglais qui ont trouvé un nouveau moyen de se faire du blé en le protégeant en Beauce, proclament l’innocuité pour l’homme de ces nouveaux plants.
L’Europe vitupère. Bové va en prison. Les citoyens se demandent qui croire ? L’Etat est pour le progrès du rendement à l’hectare de fourrage, plantes, céréales et légumes, donc il est pour la science.
Aurait-on trouvé la parade ? Une plante qui s’insecticide elle-même ! C'est ainsi que MONSANTO nous fait partager sa vision de l'agriculture. « Conjuguant les métiers de la Protection des Plantes, de la Semence et des Biotechnologies, les solutions proposées sont à la mesure d'un grand groupe international à l'écoute des spécificités locales, notamment des attentes du consommateur et de la société civile. » nous dit-il en roulant des mécaniques d’agriculteur.
Voilà que s’amène une légère noctuelle, Helicoverpa zea, qui ose tenir tête aux multinationales.
Quoi ! un insecte qui nargue le pouvoir de l’argent !...
Elle vient d'administrer aux Etats-Unis une démonstration brillante de la théorie de l'évolution : quand une population est soumise à une pression de sélection, surviennent des mutations qui favorisent sa perpétuation.

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Et vlan !... voilà Helicoverna zea qui boulotte dorénavant le transgénique sans gêne aucune.
Nature Biotechnology en étrangle d’indignation : « Un tel phénomène de résistance aux toxines sécrétées par des OGM avait déjà été induit en laboratoire. Mais il n'avait encore jamais été détecté dans les conditions d'agriculture réelle ».
Après dix ans d'études conduites sur six espèces d'insectes visés par des toxines produites par des cotons et des maïs transgéniques cultivés en Australie, en Chine, en Espagne et aux Etats-Unis, à ce jour seule Helicoverpa zea est parvenue à résister à une toxine, Cry1Ac, produite à partir d'un gène tiré de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt).
Les premières chenilles de papillon résistantes ont été détectées à partir de 2003, dans des champs de l'Arkansas et du Mississippi. Certaines étaient capables de survivre à des doses de toxine 500 fois plus élevées que celles tuant ces insectes, dans les mêmes parcelles, avant l'introduction de ce coton.
Voilà les USA dans le pétrin et l’Europe aussi par ricochet, car nul doute que toutes les autres plantes et céréales « protégées » soit par le transgénique, soit par l’insecticide classique, finiront par avoir leurs insectes résistants.
Comme le fermier américain ne baisse jamais les bras, les promoteurs des usines chimiques, enthousiastes du rêve américain, ont trouvé la parade. Elle vaut son pesant de cacahuète, dont on pense un jour qu’un descendant planteur de Carter les produira déjà grillées, ils préconisent le maintien de zones "refuges", semées en plantes conventionnelles, où sont conservées des populations d'insectes sensibles à la toxine ayant pour avantage de "diluer" par croisement le caractère résistant des individus mutants !
On voit où nous en sommes. Reste à trouver les dévoués fermiers capables de semer et planter à l’ancienne formule, afin de faire table ouverte à Helicoverpa zea !
On se demande si Coluche n’avait pas raison de conduire à Grenoble les ingénieurs agronomes.

8 février 2008

L’homme qui change les choses.

Louvrengran – Chère Tout, l'homme, "qui voulait faire changer les choses", s'en prenait à vous. Il vous a fait souffrir ?
Madame Tout - Il avait prévu des plans. Comme envoyer un courrier à la greffière Michel, mais jamais il n’a eu l’intention de casser les vitres des maisons de ses victimes, dégonfler les pneus des autos ou badigeonner sur la façade du PS boulevard de l’Empereur « vive l’anarchie ».
Louvrengran – Peut-être ne parlons-nous pas du même homme ?
Madame Tout – Marc m’a fait souffrir aussi… Si c’est à celui auquel je pense qui est celui à qui vous pensez…
Louvrengran – Madame Tout, je vous en prie, nous ne sommes pas au Parlement. C’est seulement pour nos lecteurs de la « Belgique frontalière »…
Madame Tout – Les deux ne manquent pas d’imagination. Mais pas pour votre usage et ce que vous écrivez pour vos lecteurs frontaliers de Bruxelles. La police n’a jamais perquisitionné chez Marc. Ils n’ont pas découvert des projets visant à nuire à l'existence de ses anciens clients. C’est seulement qu’il doit nourrir 20 personnes…
Louvrengran – Des enfants hors mariage ?
Madame Tout – Non. Du personnel qu’il occupe, plus moi et mes enfants, ça va chercher dans les 40 personnes !
Louvrengran – Vous avez 19 enfants ?
Madame Tout – C’est une question de standing… Nous autres, les petites gens du peuple, nous avons besoin de luxe afin de prouver que nous ne sommes pas moins que les riches.
Louvrengran – Néanmoins, ils s’en sont pris tous les deux à des personnalités politiques ?
Madame Tout – Je vous répète que Marc, c’était pour la bonne cause. Il a besoin de tellement de recommandations pour seulement vivoter…
Louvrengran – Il n’en reste pas moins que l’un et l’autre ont voulu faire changer les choses…
Madame Tout - La justice a beaucoup de mal à savoir combien de personnes ont été prises pour cible par l'homme "qui voulait faire changer les choses". Par chance, les actions se limitaient au harcèlement et des menaces, de l’un et seulement à des harcèlements chez Marc.
Louvrengran - Pour le parquet, l'essentiel est surtout de s'assurer qu'ils ne récidivent plus. Croyez-vous qu’ils seront soumis à un traitement médical approprié ?...
Madame Tout – Marc égare des notes, certes, mais lui n’est pas un égaré. Ou alors, je le saurais. Jusqu’à présent, il a toujours rejoint le lit conjugal et s’il s’y égare parfois, je ne puis que m’en réjouir.
Louvrengran – Donc, il n’est pas l’homme qui voulait faire changer les choses ?
Madame Tout – Pas à mon entendement. Où il veut les faire bouger, ce n’est pas dans la rue, mais dans les hautes sphères du pouvoir. Là, je suis d‘accord avec lui.
Louvrengran – Aha ! Vous voyez bien. Il vise plus haut !
Madame Tout – J’entends une action noble en politique, bien entendu.
Louvrengran – Venons-en, justement, à l’action noble. Puisque vous nous dites qu’il égare facilement des notes.
Madame Tout – Depuis quand un vendeur d’aspirateur ne peut-il plus démarcher sa clientèle ?
Louvrengran – Marc vend des aspirateurs ?
Madame Tout – C’est une image. Lui vend des inspirateurs. C’est à peu près la même chose, car ils font l’un et l’autre du vent.
Louvrengran – Des machines à vent ?
Madame Tout – Et derrière, il a à charge les 20 personnes à nourrir qui actionnent le soufflet de forge pour faire du vent, plus moi, ce qui fait 40 !
Louvrengran – Vous ne craignez pas que cela fasse désordre et qu’on va encore crier à la collusion entre amis ?
Madame Tout – Ce qui m’inquiète, c’est Frédé qui n’y a pas donné suite. Je me demande si Marc ne devrait pas intenter une action contre la Poste ?
Louvrengran – C’était quand même une bourde ! Un homme qui passe à la télé… marié à vous… et qui fait sérieux bien qu’il ne se rase pas tous les jours…
Madame Tout – C’est ce qui fait son charme quand il passe à la télé. Parce que pour ce qui est du reste…
Louvrengran – Désenchantée ?

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Madame Tout – Ecoutez… (Tiens, je commence ma phrase comme Eddy Merckx) quelqu’un qui envoie un courrier à madame Michel avec en annexe une note destinée à Frédé, comment l’appelez-vous ?
Louvrengran – Un con !...
Madame Tout – Je n’irai pas si loin…
Louvrengran – Un demi con ?
Madame Tout – Non ; mais un jean-foutre !
Louvrengran – je peux l’écrire pour mes lecteurs frontaliers de Bruxelles ?
Madame Tout – Oui, mais sous forme de catalogue. Une sorte de rappel de tout ce que la Communauté française compte de lieux de pouvoirs, cabinets ministériels, administrations, grandes villes, entreprises publiques, intercommunales… Je rédigerai moi-même l’article qui s’intitulera « vade-mecum du citoyen ».

7 février 2008

Super Tuesday et Cheerleader

Il s’est déroulé hier un show gigantesque des candidats démocrates à la Maison Blanche.
Ça se jouait dans vingt-quatre Etats, dont New York et la Californie.
On va oublier les Républicains, car que ce soit Mc Cain, Mitt Romney ou Mike Huckabee, avec un président sortant comme Bush, ils n’ont presque aucune chance d’entrer dans le bureau ovale.
Côté démocrate, c’est un match entre une femme et un Noir.
C’est de l’inédit. Les féministes et les gens de couleur vont devoir se départager et c’est dommage en un sens, tant il est important pour la cause féminine que ce soit une femme qui l’emporte, que pour la cause des Noirs que ce soit Obama.
Des cyniques pensent que c’est un coup monté entre ces deux-là, car, on n’a jamais autant parlé des Démocrates que depuis qu’ils sont au coude à coude.
Je n’irais pas jusque là, mais je pense que le ou la gagnante ferait bien d’inviter l’autre à accepter la vice-présidence, en cas de victoire des Démocrates.
De toutes les démocraties occidentales, l’Amérique est le seul pays où le président peut encore peser sur l’économie et obtenir des moyens pour atténuer la misère des gens. En effet, rien qu’avec le budget de l’Armée et les commandes qui en découlent, il peut faire prospérer de grands groupes industriels ou les faire dangereusement péricliter.
Ce n’a pas été le cas lors des deux mandats du sortant.
Bush, c’est évident, n’a pas la fibre sociale.
Résultat, le plus puissant Etat du monde est aussi celui où la misère gagne du terrain, où les classes moyennes stagnent ou régressent, tandis que la classe supérieure éclate de santé. Un peu comme chez nous, sauf que nos politiciens n’ont pas trop le pouvoir de changer les choses comme leurs collègues US.

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Actuellement les observateurs économistes sont entre deux appréciations : l’Amérique va-t-elle tomber dans la récession ou va-t-elle s’en sortir et rebondir ?
C’est très important de le savoir pour le successeur du Républicain.
La crise des subprimes, la concurrence avec les Etats émergents, la Chine et l’Inde, l’arrêt de la hausse de la consommation des ménages, l’inflation menaçante et le dollar côté à 1,42 pour un euro, les dépenses en Irak et la reconversion de l’industrie et de la voiture polluante en industrie propre qui tardent, je parie pour une crise financière grave peu avant la sortie d’un Dobeliou Bush qui aura été un bien mauvais président.
Le programme de Hillary Clinton ne s’adapte pas à ce schéma. Il est conçu sur une meilleure couverture sociale qui n’est possible que par l’augmentation du PIB. Celui d’Obama non plus. Pour susciter un engouement pareil chez les Blacks, il a dû leur promettre des avantages sous forme de reconnaissance civique qui ont un coût. L’un comme l’autre devront déchanter et devront déclarer après l’installation à la maison Blanche, comme Sarkozy l’a fait en France : « les coffres sont vides ».
Si la crise est inévitable, peut-être ne sera-t-elle pas trop profonde et que nos deux candidats, après deux années pénibles, auront la chance de rebondir afin de préparer leur réélection.
Cela fait penser que le sort de la santé économique des USA dépend assez paradoxalement de la Chine, grande concurrente des marchés américains et dans dix ans, peut-être moins, la première puissance commerciale au monde. La Chine en pleine croissance dégage des dizaines de milliards de dollars de cash-flow qu’elle peut investir ou bon lui semble. Voilà dix ans qu’elle investit aux USA, qu’elle rachète des parts de tout ce qui lui paraît rentable. Sa fortune est en dollars et elle profite de la sous-évaluation de sa monnaie sur les marchés. Elle n’a pas intérêt à peser sur les marchés pour tuer l’Amérique et le dollar. Elle ne pourra le faire que dans quelques années, quand sa monnaie sera enfin à la hauteur de son industrie. Elle aura intérêt à reconvertir sa fortune extérieure en argent du pays.
Voilà madame Clinton et Barack Obama en partie rassurés.
Quant à la suite de la campagne, Barack Obama dispose d'un trésor de guerre qui lui permettra de « mettre le paquet » sur les campagnes publicitaires télévisées. C’est quand même étrange que son réservoir de riches donateurs continue à s'amplifier. On raconte que ce sont les Républicains qui le financent, tant ils sont convaincus de le battre à l’élection finale, ce dont ils pouvaient douter avec en face d’eux Hillary Clinton.
Le fric a toujours été le moteur des élections américaines, ce qui fait de celles-ci une sorte de valeur cotée en bourse convoitée dans une OPA par le plus riche !
Tandis que la comédie tourne à la foire d’empoigne… ou à son simulacre, le monde va toujours aussi mal, et quel que soit le président, il faudra autre chose pour enrayer la pauvreté qui jusqu’à présent est la seule gagnante en Amérique et de par le monde.

6 février 2008

La politique et le caddie.

En quelques décennies, trois au maximum, loin de faire un rapprochement au point de mixer les couches sociales, les salaires, pensions et indemnités se sont singulièrement éloignés en Belgique et probablement de la même manière dans les pays de la Communauté européenne, des revenus de l’argent, des traitements et salaires des PDG, des parlementaires et de la haute administration.
Il est très facile de dresser la carte des populations des deux catégories désormais distinctes. Celle qui a réussi se cantonne dans les grands centre villes, dans certaines périphéries vertes et « à la campagne », mais pas n’importe laquelle, comme il se doit. La seconde occupe le reste, entourant les centres industriels ou disséminée dans des coins perdus et peu propices, genre terrain vague, zone industrielle en friche et autre ghetto suburbain.
Les deux populations ne se rencontrent pas dans des points de fusion, comme ce fut le cas jadis dans les immeubles haussmanniens. Elles sont dans l’incompréhension l’une de l’autre et n’aspirent à rien tant que s’ignorer.
Les Régions pauvres sont pénalisées par une infrastructure de transports inférieure et les lacunes du système éducatif.
Un exemple : dans la banlieue liégeoise à forte densité de population et à faible revenu (Montegnée quartier Homvent) la fréquence des bus y est d’environ un toutes les deux heures, dans la journée. La plus proche école du type moyen inférieur est l’athénée de Saint-Nicolas.
Tandis que les rémunérations s'envolent dans le tertiaire, les ouvriers et employés voient leurs revenus amputés par la hausse de la fiscalité indirecte et l'inflation.
Ce seul constat démontre l’échec de la politique de ce pays.
Une démocratie qui fonctionne bien est celle qui a le plus petit écart entre les hauts revenus et les petits revenus. Plus cette différence est réduite, plus le système est équitable. En Belgique, le rapport est inquiétant et largement en faveur des riches.
Personne ne me fera croire qu’un homme vaut 150 fois un autre.
Tout ce que l’on peut argumenter afin d’admettre cette différence comme justifiée et morale relève de la même dialectique que les négriers employaient pour la traite des Noirs.
Les industriels ont depuis très longtemps cherché à perfectionner la technique du travail afin d’augmenter les rendements, de supprimer les personnels, de sorte que l’entreprise « améliorée » soit compétitive, c’est-à-dire rapporte le maximum à la rente et aux actionnaires.
Dans le fond, cette société obéit à des règles très simples.
Prenons l’exemple d’un parking de supermarché. Les clients après avoir rempli le coffre de leur voiture abandonnaient leur caddie n’importe où et y compris contre la carrosserie de la voiture contiguë. Il fallait du personnel pour rassembler les caddies. Un monnayeur à pourvoir d’une pièce que l’on ne récupère que dans l’enclos des caddies a suffit pour qu’aucun ne traîne plus sur le parking. Le personnel a été licencié.
Nous sommes au cœur de l’efficacité du système capitaliste.
L’égoïsme en est le seul moteur. On a cru longtemps que c’était suffisant, ainsi que nous le démontre cet exemple.

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On a oublié trois choses essentielles : 1. tout le monde n’a pas une voiture ; 2. tout le monde n’a pas une pièce pour glisser dans le monnayeur 3. tout le monde n’a pas le mode d’emploi.
Peu importe, le problème a été résolu.
Le système est efficace parce qu’il a réglé la situation au seul niveau qui l’intéresse, à savoir que celui qui consomme est celui qui travaille. Celui qui consomme beaucoup, c’est celui qui travaille beaucoup. Sont laissés en suspens ceux qui ne se sont donnés que la peine de naître et ceux que la nature a doté de dons prodigieux ou d’une chance insolente qui conviennent à la société de consommation, société du spectacle et de la supercherie. Ils rejoignent ainsi assez curieusement ceux que l’on désigne comme des parasites et qui ne travaillent pas non plus : les vieux, les chômeurs et les malades ; à la différence qu’on s’enthousiasme des premiers du fait qu’ils gagnent des fortunes pour parfois pas grand chose et que l’on montre du doigt les seconds qui sont socialement et financièrement morts.
On s’est aperçu que les excès d’égoïsmes pouvaient devenir dangereux aux libéraux eux-mêmes. D’où la création de correctifs : sécurité sociale, protections, indemnités, retraites, etc.
Nouvel avatar auquel on ne pensait pas : pour que le système fonctionne, il fallait doter les pouvoirs publics d’une certaine autorité sur les acteurs de la prospérité.
Aujourd’hui, l’autorité fait défaut. Faute de ne pouvoir tempérer les bénéfices par un prélèvement de redistribution, l’autorité n’a plus que la ressource de se rabattre sur les moyens et petits revenus.
En cause les modifications structurelles des capitaux qui deviennent insaisissables et l’incivisme des gros revenus et fortunes qui élisent domicile à Monaco et dans d’autres paradis fiscaux, se dispersant dans une fluidité qui décourage le fisc.
On est revenu à la case départ. Celui qui a une bagnole et qui peut libérer un caddie en poussant dans le monnayeur un euro est un acteur de l’économie, les autres ne sont que les intermittents du spectacle d’une prospérité qui n’est pas pour eux.
Ajoutons aussi que les représentants de nos desiderata se sont laissé gagner par le sauve-qui-peut libéral. Ils nous ont laissé tomber, mais ils ont sauvé leur portefeuille.
Qui parmi les utilisateurs des caddies pourraient leur en vouloir ? Ne sont-ils pas pareils ?
Résultat, la démocratie, l’est de moins en moins. Si on s’inventait un mot : la démocrature ?

5 février 2008

Le Non à l’Europe qui devient Oui

Après le rejet, par référendum du projet de Constitution européen, les Français sont sur la voie d’entériner le même Traité à quelques broutilles près.
Certes la procédure sera différente, le peuple français ayant dit non, qu’à cela ne tienne, la majorité politique dira oui.
Ils sont ainsi les élus, plus européen qu’eux tu meurs ! Leurs électeurs n’ont qu’à la fermer.
On passera par la voie parlementaire.
C’est la démocratie d’aujourd’hui.
Comme l’a écrit La Rochefoucauld qui a une maxime pour toutes les occasions : « Les hommes ne vivraient pas longtemps en société s’ils n’étaient les dupes les uns des autres ».
Notez, qu’en Belgique, ce n’est pas mieux. C’est même encore plus faux cul. Nous n’avons jamais eu droit au chapitre. Le Parlement est d’accord, il entérine. L’avis du peuple ? Le référendum pour une chose quand même importante puisqu’il s’agit de savoir comment ils vont nous goupiller notre avenir : pas question.
En France, comme en Belgique, c’est un peu comme si on prenait les gens pour des cons !
Ce qui est grave, c’est l’ignorance des politiques de ce que les « Non » voulaient, cela tient en fort peu de choses, plutôt une intention qu’une revendication, une sorte d’accord tacite entre les dirigeants et ceux qu’ils dirigent.
Les électeurs voulaient que le traité européen reflète leurs préoccupations sociales et non pas qu’il soit un hymne au capitalisme de la concurrence et du libre échange, pur et dur.
Il n’aurait pas fallu grand chose pour qu’il y ait unanimité si l’on excepte les nationalistes d’extrême droite. Au moins, qu’il y ait eu quelque part des mots pour rassurer, une envie de social…
Maintenant, on aura compris, la classe politique toute entière à peu de voix près, droite comme gauche, est d’un rare mépris et d’une rare insolence pour ceux qui les ont faits.
L’argument selon lequel, le nouveau traité a été allégé des articles litigieux est totalement faux.
Giscard d’Estaing toujours vexé qu’on ait refusé sa prose, s’est empressé sur Europe 1 de déclarer qu’à peu de choses, on a fait le nouveau avec l’ancien !
Toujours aussi compliqué et tordu, c’est du pareil au même.
La question est de savoir si Giscard – de l’Académie française - ne serait pas en droit d’intenter un procès pour plagiat.
Selon le journal le Monde, voici la liste des modifications et des suppressions. Elle n’est pas longue.
1. Le terme de Constitution.
2. La référence aux symboles, même si ceux-ci continuent d'exister : le drapeau aux douze étoiles, l'hymne (l'Ode à la joie), la devise ("L'Union dans la diversité"), et la mention "La monnaie de l'Union est l'euro".
3.La partie III du traité constitutionnel fixant les politiques et le fonctionnement de l'Union. Ses articles, portant sur le marché intérieur, la concurrence, l'agriculture, l'Union monétaire, la coopération judiciaire et policière, etc., retrouvent leur place dans les traités existants, que la Constitution devait remplacer.

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A continuer sur la pente du dirigisme et du mépris des gens, la construction de l’Europe s’éloigne de plus en plus des objectifs dont le principal est le bonheur de ses habitants.
Tirée par l’Angleterre vers une situation de libre échange avec des rapports de plus en plus étroits avec l’Amérique, l’Europe dans sa construction première aurait dû écouter le général de Gaulle quand il mettait en garde les Européens, au point d’avoir eu l’intention de faire en sorte que l’Angleterre n’entre pas dans la communauté.
Enfin, Sarkozy doit dans quelques mois présider les institutions européennes. C’est sans doute une des raisons de sa précipitation à faire signer au plus vite le « mini-traité ».
Quant aux socialistes français, ils n’ont pas la chance de leurs homologues belges qui vont voter « oui » sans état d’âme. Dans leurs rangs on murmure.
Tous ne sont pas comme Jack Lang qui persiste et signe. Dame, il s’en trouve encore qui sont vraiment socialistes.

4 février 2008

Rawls contre Nozick.

Dans nos sociétés, le débat tourne autour des formes d’organisation du capitalisme.
Personne ne le dira jamais assez aujourd’hui.
Le débat pourrait intéresser l’homme de la rue, hors des milieux spécialisés en philosophie politique, puisque c’est de son avenir qu’il s’agit.
Il n’existe plus entre le marxisme et le capitalisme que des rivalités d’ordre théorique, le premier n’ayant plus d’exemples concrets de société marxiste si l’on veut bien admettre que la Chine n’est plus un Etat communiste, tout en étant resté un régime totalitaire. Cuba et les autres petits Etats accrochés à cette forme d’organisation de la société sont des survivants momentanés de ce grand naufrage.
Ceci est un constat, c’est-à-dire un état des lieux qui ne déplore, ni ne se félicite de la disparition de l’Union des républiques socialistes soviétiques.
Or, le capitalisme mondialisé est un monstrueux serpent qui se mord la queue.
Deux théoriciens à ce jeu du capitalisme contre lui-même émergent : John Rawls et le libertarianisme de Nozick.
Rassurez-vous, ils sont morts tous les deux en 2002.
Di Rupo serait plutôt pour Rawls et Reynders pour Nozick (tendance minarchiste).
En deux mots, voici les positions : Robert Nozick croit que l'État minimal est le seul état juste. L'individu possède seul sa propre personne. Il s'oppose vigoureusement au principe de la redistribution obligatoire car, en donnant à d'autres un droit sur soi, elle viole le droit de propriété.
Rawls propose l'utilitarisme. C’est une éthique qui prescrit d'agir (ou ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être. Sa pensée se résumerait dans l’action de manière à ce qu'il en résulte la plus grande quantité de bonheur. Cet eudémonisme devrait se construire dans le cadre du système capitaliste, bien entendu ; mais qui, à l'opposé de l'égoïsme, insiste sur le fait qu'il faut considérer le bien-être de tous et non le bien-être du seul agent acteur.
Au premier abord, Rawls paraît plus sympathique et Di Rupo gagnerait sur Reynders si les choses n’étaient pas un peu plus compliquées.

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Kant pose le problème de la liberté en ces termes : Tout individu est une personne et, en tant que telle, il n’y a pas d’individu ayant plus ou moins de valeur qu’un autre. La discrimination est contraire à la morale. Nous devons tous avoir les mêmes droits.
Ce qui vicie le débat, c’est la hiérarchie des égoïsmes en système capitaliste. Comment dès lors que nul ne peut en nier l’existence, faire en sorte que la liberté de chacun soit bien de mener sa vie comme il l’entend, quand nous sommes tous à des degrés divers inclus et tributaires de cette hiérarchie ?
Ainsi en va le droit de propriété de chacun sur son propre corps et droits de propriété sur des objets extérieurs acquis ou créés à partir d’objets acquis. Et quid alors des objets qui ne sont la propriété d’aucun être humain ou créés à partir de ces objets ?
Comment est-il possible de devenir le propriétaire d’un objet qui n’était avant la propriété de personne ? Comment codifier l’appropriation originelle ? Nozick a vite tranché : Premier arrivé, premier servi. C’est ainsi que les ressources naturelles seraient à ceux qui les ayant découvertes les exploitent les premiers. Par après Nozick se rendant compte de l’énormité de ce qu’il dit, le tempère par une politique d’indemnisation pour ceux qui n’en profitent pas.
Rawls est plus nuancé. Il dispute longuement sur l’appartenance des talents individuels soit à la personne, soit à la collectivité. Et il reprend les anciens thèmes de l’aliénation de l’homme par l’homme.
La société réelle dans laquelle nous sommes ne correspond évidemment pas à la vision qu’en suggère pour son devenir Rawls et Nozick ; mais, par le travail de ces deux philosophes, il n’en reste pas moins que la discussion est ouverte au cœur même du système capitaliste, qu’aucun des deux ne conteste.
C’est par les idées simples des approximations du début qu’il faut commencer. La remise à plat des théories est devenue nécessaire, d’autant que de nos jours les économistes nous plongent directement dans l’organisation technique du système, comme s’il n’était plus contestable dans ses fondements.
Les Universités américaines bien moins farouches que les nôtres à confronter des points de vues de philosophie politique fort différents ont en leur sein des courants de discussion que nous n’avons pas, sur ce que sera demain le système unique pour des milliards d’hommes.
Cela va jusqu’à étudier la troisième voie : la solution collectiviste !
Aujourd’hui qu’est contesté, voire balayé, l’Etat providence (une économie de marché faisant une place essentielle au social) il est devenu indispensable de démontrer aux libéraux minarchistes comme Reynders que l’efficacité économique et la justice sont non seulement compatibles, mais encore nécessaires.
Il n’est pas certain que le PS, embarqué dans une forme libérale d’addiction au centre, afin d’y concurrencer le MR pour la reconquête de la majorité en Wallonie, soit préparé pour combattre cette remise en question en remontant à la source.

3 février 2008

Le mariage, bien sûr !

Bien légère peut paraître la décision du chef de l’Etat français de lier son sort à madame Carla Bruni.
Non pas que la cote de popularité du chef de l’Etat déjà fort basse pourrait encore descendre après l’annonce de son mariage – il est même fort probable que la régularisation d’une situation originale à l’Elysée va apaiser les critiques – mais parce que dorénavant Madame Carla Bruni tient littéralement l’avenir du chef de l’Etat dans ses jolies mains.
Imaginons que la dame soit capricieuse - c’est une star et en tant que telle elle est imprévisible – et après quelques mois en vienne à se lasser de Sarkozy !
Déjà titulaire d’un divorce pendant l’exercice de ses fonctions de président, avec une dame qui tout en passant pour mystérieuse et discrète, l’a néanmoins trompé et fugué à New York avec un amant ; l’opinion ne supporterait pas les frasques de la suivante. La France n’est pas Monaco et la presse people s’est déjà bien trop impliquée dans les affaires de la Nation.
Le pèlerinage à Disney et la tournée aux pyramides ont suffisamment perturbé la « marche au bonheur » du chef de l’Etat, surtout dans son propre électorat, pour qu’il soit exclu, pour cette fois, que l’aventure galante, maintenant officialisée, tournât aussi mal que l’autre.
On ne connaît pas bien la nature de la nouvelle première dame de France. C’est un dangereux pari que son récent mari vient de prendre sur l’avenir en l’épousant.
Cette réflexion n’est pas du tout pour les magazines du cœur spécialisés, mais au contraire, elle est uniquement politique. Ce en quoi, elle doit intéresser tout le monde.
Les récentes plaintes du couple au tribunal de Nanterre pour atteinte à la vie privée sont déjà à inscrire dans le bilan négatif.
C’est une des constances des ténors et divas de la politique que de s’y lamenter. Nanterre a la réputation d’être une juridiction favorable aux fausses pudeurs de la dolce vita à la française. L’éclairage médiatique y est plus violent. C’est déjà jouer « bling-bling » que d’y déposer plainte.
François Hollande et Ségolène Royal y ramassèrent quelques euros de dommages et intérêts.
Le couple présidentiel ne pouvait pas être en reste.
L’avocat de la partie adverse, Christophe Bigot, a dit en quelques mots ce que philosophiquement on peut admettre de juste : "tous les faits de la vie privée mis en avant par un responsable politique devraient en principe devenir des faits sur lesquels l'investigation et l'information sont légitimes", car, ajoute-t-il, "il n'est pas réaliste de susciter l'intérêt du public quand cela sert un objectif de communication, pour ensuite décréter qu'il s'agit d'une sphère secrète imperméable à toute information légitime".

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Nous verrons bien comme iront les choses ; mais, vraiment c’est fort mal parti.
Que va faire Carla Bruni des contrats signés lorsqu’elle était « mère célibataire avec un enfant à charge » ? Et notamment celui où elle se trémousse sous des gazes transparentes devant une voiture Renault ?
Est-ce que le président peut se permettre de cumuler une impopularité privée avec celle plus politique où selon Jacques Attali « …Entre avril 2008 et juin 2009, il n'y aura pas d'élection. C'est le seul moment où il peut agir, à condition d'avoir le courage d'être provisoirement impopulaire" ?
Sarkozy a été élu grâce à son côté « d’éloquence sincère » qui dans son désir apparent de bien faire avait touché les Français.
Quand on mène une politique de réformes – dont on n’a pas vu grand chose jusqu’à présent – qui va susciter colère et méfiance, on aura évité de tomber dans le show médiatique sur des yachts de milliardaire et en allant festoyer au Ritz, avant.
La récente augmentation de son salaire, au moment où les Français voient avec morosité leur niveau de vie s’effriter et bien d’autres marques extérieures de richesse, conduisent le président à cacher son goût du luxe, donc à mentir par omission aux Français dorénavant, ce qu’il avait juré qu’il ne ferait jamais dans ses discours électoraux.
Le voilà beau, le jeune marié, avec la conduite de l’Etat, des promesses aux Français qu’il ne saurait tenir et une star dans son lit, dont il ne pourra maîtriser le caractère « artiste », comme il n’a pas maîtrisé le caractère indépendant de Cécilia.
Que n’a-t-il médité la boutade qu’aurait prononcée Napoléon : « La plus belle victoire devant une femme, c’est la fuite. »

2 février 2008

Une société souple de service flexible

On en est réduit, comme jadis les Indiens d’Amérique, à demander au sorcier de faire tomber la pluie.
On le voit bien à nos ambassadeurs de charme à l’étranger « Faites donc que vous achetiez nos produits. Ils sont excellents vous savez. Sinon, aurions-nous le culot de vous les faire présenter par nos princes ? Regardez comme Mathilde est jolie ! Oui, elle sera notre future reine et vous lui serrez la main…».
C’est tout ce que nous pouvons faire ! Chez nous, Reynders et consort avancent le meilleur siège pour que l’industriel s’asseye. « Cigare, cher ami ? Havane spécial. Les mêmes que fume Castro ! Et madame, toujours aux îles ? Magnifique ! »
Aux petits soins avec les pollueurs, la pire engeance de l’arnaque internationale, les pires voyous quand ils proposent des emplois sont reçus à bras ouvert. « Le haut-fourneau d’Arcelor-Mittal ? Il rejette trop de saloperies dans l’atmosphère ! Qu’est-ce que vous racontez ! C’est encore un coup de l’Europe qui ne veut pas que nous remettions à la tâche 10.000 pauvres types qui attendent leur première paie pour que leurs enfants mangent à leur faim. ».
La puissance publique ne peut pas créer des emplois. Le marché capitaliste est surbooké. Il en est aussi incapable, surtout sous nos climats. Le Danemark ? La Norvège ? L’Irlande ? Oui. Mais eux jouent à fond la carte de l’adaptation. La concurrence des métiers, les heures de travail et cette manière de remercier celui qui vous crache à la figure, tous les arguments sont employés et malgré cela, des petits résidus de misère, des chômeurs enveloppés de sollicitude puis peu à peu abandonnés et des suicides, des tas de suicides, des poches de résistance…
Ils pensent que ce n’est pas le marché qui pose problèmes, mais nous. Pas assez flexibles, pas assez disponibles, nous avons à notre passif des tas de comportements qui datent de Germinal.
Après les « pas assez », voici les beaucoup trop. Nous sommes beaucoup trop exigeants, arrogants, trop revendicatifs, trop syndicalistes…
L’inefficacité par manque de servilité disponible de nos travailleurs conduit à un cercle vicieux : la réduction de la demande, qui entraîne à son tour une réorganisation des effectifs.
Tous les postulants d’emplois devraient passer à l’école d’Hôtellerie. La façon de passer les plats, les ronds de jambe, le buste penché vers l’avant la main gauche dans le dos, exactement la pose du patineur de vitesse sur glace… « Excusez-moi, pardon, attention le plat de l’aloyau est brûlant. » Une société de service, c’est l’avenir.
Nous manquons d’un mode de raisonnement nouveau.
Ce n’est pas assez que le management ait trouvé un nouveau terme « hôtesse de caisse » pour satisfaire les caissières à 800 euros par mois (toutes à temps partiel). Il a fallu qu’elles se mettent en grève chez Auchan ! Vous verrez que bientôt cela viendra chez nous…
C’est comme nos éboueurs. Vous croyez qu’ils sont heureux d’avoir un boulot ? Qu’ils sont reconnaissants de pouvoir vivre autrement, dès lors qu’ils travaillent ? Pas du tout !
Les ressources de matériau humain, nous en avons, et des variées. Il ne sert à rien d’avoir les ressources quand elles ne s’adaptent pas à ce que demande le management.
Et que demande le management ? De la polyvalence, de l’adaptabilité et une possibilité de formation continue.

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Di Rupo l’a expliqué son petit plan Marshall à cent millions d’euros à la main « Nous devons faire jeu égal avec les Flamands qui se rapprochent du mode de vie et de travail des Irlandais. »
La mystification des années 68 en plein milieu des Trente glorieuses a stérilisé toute une génération de socialistes. La capacité de créer n’a pas faibli, elle a seulement été détournée.
Reynders sentant venir le danger de la concurrence ironise : « Le démantèlement du système bureaucratique traditionnel et celui de la vie associative passent par la désocialisation des institutions. Suit un couplet sur la rage taxatoire ». Ensuite, ce sera l’occasion de faucher le champ du voisin avant que le blé ne lève : « Il faut augmenter les petites pensions. »
Restait évidemment le grand et dernier thème avant la fermeture : L’Enseignement !
Le prof doit absolument former l’étudiant en fonction des besoins de l’industrie et non pas à de vagues notions humanistes.
Le système élitiste qui s’est constitué autour de la culture devra changer l’élite. C’est tout.
Le communisme n’avait pas que des inconvénients. Stakhanov mériterait de figurer parmi les exemples à méditer pour les jeunes générations.
Les patrons sont formels, ils manquent de main-d’œuvre spéciale. Allez donc trouver un spécialiste en détecteur des défectuosités des conduits d’échappement des fumées et des gaz ? Certes, ils meurent jeunes, mais est-ce une raison ?
Stakhanov s’y serait précipité et sans brancher son respirateur afin d’économiser une bombonne d’oxygène.
Vous croyez que si Daniel Bouton avait regardé au danger de se rendre à son bureau le jour où le Trader lui faisait perdre 5 milliards, alors que lui venait d’en perdre déjà 2 ½ sur les subprimes, il s’y serait rendu ?
Vive la Belgique. Vive le roi. C’est tout ce je peux ajouter.

1 février 2008

La Télé-pute du royaume.

Qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas de pub à la télé n’empêchera pas les programmateurs des chaînes de nous proposer leur merde à longueur de soirée. Sauf que sans pub, les voilà contraints de boucher les trous.
Cet outil qui aurait pu être didactique et divertissant, au lieu d’élever le téléspectateur l’abaisse depuis un quart de siècle, au point qu’un programme qui ne dépasse pas le caniveau fait de l’audience et qu’un autre procédant d’un meilleur esprit n’est regardé que par un nombre réduit de personnes, si bien que l’on dit que ce dernier n’est vu que par des intellos ; et d’ajouter : la télé doit rester un passe-temps populaire.
Avec ça on a tout dit et rien dit en même temps.
Les causes de cet abaissement général, de ce mauvais goût collectif, ne sont-elles pas dans les tâtonnements des débuts, lorsqu’on a trouvé que plus on flattait la vulgarité, les bas instincts et la grosse plaisanterie, on faisait de l’audience ? La concurrence par l’audimat n’a-t-elle pas tiré les programmes vers le bas ?
Le public s’est installé dans la facilité, parce qu’on l’y a contraint. Pour ceux qui n’ont que ce passe-temps de soirée, c’est-à-dire le plus grand nombre, c’est certain qu’il faut du divertissement et de la légèreté, afin de supporter la gueule du contremaître et du chef de bureau le lendemain matin. On n’a pas vu, qu’il y avait dans le divertissement deux voies possibles. La facilité arrange aussi les programmateurs. Il est plus aisé de propulser des Sébastien et des Arthur en vedettes de l’audience et pour le reste de s’accoupler avec la télévision américaine pour acheter des idées, des jeux et des soap-opéras, que d’intéresser et d’enrichir les gens de connaissance en les divertissant.
Les télévisions commerciales servent la grosse soupe à la louche.
Les chaînes subventionnées par le contribuable ont suivi sur la pente fatale. Si bien qu’aujourd’hui, le choix se porte en majorité sur la pantalonnade et les feuilletons, dans une concurrence folle des chaînes, vers les abîmes du mauvais goût ; tandis que les spectacles et les émissions de qualité sont logées aux petites heures, quand l’ouvrier agricole ronfle déjà depuis longtemps dans sa soupente.
Il n’y a pas pire moquerie que celles des veaux de l’audiovisuel qui s’esbaudissent des minuscules audiences d’ARTE et de la RTBF à ses bons moments, parce que ces chaînes – surtout la première – essaient parfois de sortir des sentiers de la honte et du lieu commun.
Le projet en France de dégager antenne 2 de la publicité et aussi de l’audimat va peut-être changer la donne.

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C’est curieux, souvent la RTBF sert de poisson pilote aux chaînes françaises en programmant avant celles-ci des spectacles et des films co-financés. Par contre, pour les initiatives de la logistique, c’est le contraire. La RTBF et les spectateurs attendent un décret français sur l’audiovisuel pour en discuter le bien fondé en Belgique. C’est ainsi qu’une quinzaine d’associations, représentant les usagers de la radio-télévision de service public, se sont réunies jeudi afin de donner leur avis sur l’éventuelle diminution, voire la suppression, de la publicité à la RTBF.
C’est un débat ancien qui, comme tout en Belgique, pourrit dans les saloirs de la vènerie flamendo-belge, les Wallons comptant pour du beurre. Les Flamands ont choisi la pub et la suppression de la redevance. Le plan Marshall oblige, nous crachons toujours la redevance au bassinet, pensionnés à petit revenu compris, tout en nous farcissant les bonimenteurs de poudre à lessiver.
La pub imposée est en soi une honte et une vulgarité. Elle est aussi une impolitesse en choisissant les moments les plus « tendus » d’un film pour s’introduire chez nous vanter un promoteur qu’on retrouve dans des boîtes au supermarché le lendemain. On a beau dire, si c’est encore Danone qui passe, je vais pisser, on reste confondu d’une telle désinvolture. Le comble, c’est que ça vend mieux quand c’est baratiné en plein grand film ou avant un match de foot, que devant une émission culturelle, non pas que les sportifs soient plus cons que les esthètes, mais c’est qu’il y en a plus ! C’est dire que les publicitaires ne sont pas prêts à lâcher leur bout de gras !
La question de savoir si on continue de faire de la merde ou si l’on élève le débat, doit faire l’objet d’une véritable étude scientifique, approfondie et publique, comme tout en Belgique joyeuse et linguistique. Dame les experts sont partout et pas que sur TF1.
En attendant Philippot, grand vizir à la RTBF par la grâce des jeux politiques, se répand partout que c’est un débat vieux d’au moins deux ans. On sent qu’il aimerait poursuivre à nous servir la merde sous emballage de pub, c’est plus facile pour le choix des programmes et la garantie d’un bon audimat. La qualité, c’est de la corde raide ! Et puis, faut-il le dire, le personnel actuel est-il capable de raffiner les plaisirs, d’élever les débats, alors que les rediffs battent leur plein ?
Le diplôme n’est pas tout. Souvent l’aptitude n’est pas en rapport…
On ne sait pas.
Philippot en appelle à la prudence. Le téléspectateur s’abêtit d’année en année si bien qu’il ne sera bientôt plus capable de comprendre même la langue de Patrick Sébastien – c’est dire ! - et qu’il se résoudra un jour qui n’est pas si lointain à se scotcher définitivement sur sa console de jeux.
Enfin, de merveilleux outil didactique, en n’y prenant pas garde, les étranges lucarnes finiront par avoir la forme d’une lunette de water-closet depuis laquelle il sera plaisant de chier sur la gueule des rois du rire et des lieux communs de la pensée contemporaine.
On se demande comment un designer n’y a pas encore pensé ?