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Hillary ou Barak ?

Assez curieusement, Barak Obama me fait penser à Nicolas Sarkozy. Ils ont été confrontés tous les deux à une femme. Il y a chez l’un comme chez l’autre, une réelle aptitude à s’imposer par le verbe. Enfin, ils ont fait lever dans les cœurs de leurs concitoyens l’espoir de vivre mieux, dans une société plus juste.
Rideau.
Tandis que Nicolas est à 37 % de satisfaits dans les sondages, Barak n’est pas encore élu. Mais on se doute bien qu’il n’y a rien derrière les beaux discours, qu’une immense déception qui attend les citoyens américains qui lui auront fait confiance.
Car, pour qui suit d’un peu près la campagne électorale à l’intérieur des partis aux USA pour mettre en piste leurs candidats au sprint final entre démocrates et républicains, Barak fait penser à l’artiste show et paillettes, un peu à la Henri Salvador, qui amuse les foules jusqu’à les enthousiasmer, puis, la représentation finie, s’en retourne compter avec son impresario le montant de la recette, tandis que le public s’écoule dans la nuit pour se dissoudre dans le décor de banlieue.
Voilà un an qu’il dit la même chose. Il sait par cœur son refrain et il finira par discourir sans note – un vrai comédien l’aurait déjà fait – sur son thème unique « l’espoir ».
Bien sûr tout le monde aime ce thème. Chacun a en lui le sentiment que sans espoir la vie ne mérite pas d’être vécue. L’Amérique va mal, elle a besoin d’espérer. Oui, mais vers quel but ? Barak s’élance sur la piste, enflamme le public de l’espérance des avantages qu’il aura en votant pour lui. Il fait penser à un pasteur qui danse et chante des negro-spirituals avec ses paroissiens .
C’est du Nicolas Sarkozy : « Rendre l’espoir aux Français » et pour commencer « donner du pouvoir d’achat à ceux qui travaillent ». Dix mois plus tard, l’espoir des Français s’est changé en amertume et en ressentiment.

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Barak Obama est sur la piste de Sarkozy. Il tient les mêmes propos, parle de redressement, exalte la société américaine et se vante d’être le seul à pouvoir changer les choses.
Il est en cela comparable à un produit de marketing vulgarisé par des spots publicitaires et des affiches géantes. En clair, cela signifie qu’il a pris la mesure de comment devenir président des Etats-Unis, mais cela ne signifie en rien qu’il fera ce que les Américains attendent de lui.
Les caisses sont vides, comme en France.
Aujourd’hui, les supporters éberlués saluent la performance du show. Il se pourrait même qu’ils poussent Obama sur le fauteuil présidentiel. A ce moment, il sera trop tard pour revenir en arrière. Le public apprendra à ses dépens que les mots sont sans importance, et qu’il n’y a plus que les faits : la guerre en Irak est onéreuse.
Les bilans sont terribles. La middle class américaine est pratiquement morte des effets de l’emprunt qui rembourse l’emprunt, des subprime et de la descente aux enfers des populations au chômage.
Le mythe américain n’existe plus que pour quelques gogos recrutés dans les démocraties européennes, plus que dans les faubourgs de Los Angeles ou dans le Bronx à NY.
La sécurité sociale payée par l’entreprise ne concerne plus les millions d’Américains déclassés, sans possibilité de se soigner. Le plan d’Obama est nul et irréaliste, celui de Hillary paraît plus consistant.
La guerre d’Irak si inutile et si dispendieuse, Obama ne pourra s’en dépêtrer dans un claquement de doigts. L’Afghanistan, où les Talibans ont repris du poil de la bête, enterre le désir de Bush de faire de ces contrées islamiques une grande démocratie.
Le chômage des Noirs supérieur à celui des Blancs ne sera pas résolu sans un accroissement spectaculaire du PNB, ce qui est loin d’être possible dans les deux ou trois années à venir.
La raréfaction du pétrole pour demain mordra plus dans l’économie américaine que dans toute autre de par le monde. Quand il n’y a plus grand chose sur la table, se sont les plus gourmands qui souffrent.
Le showbiz, ne dure que l’espace des représentations, un roulement de tambour, un battement de grosse caisse…
La Chine et l’Inde, même si c’est de façon déloyale que ces deux pays inondent les marchés de leurs produits pas chers, détruisent l’industrie américaine de base.
Il faudra plus que des mots d’Obama pour remettre la barque à flots. C’est par ce qu’il a montré de lui, que je l’en crois incapable.
Au vu de la situation actuelle, qu’aurait fait l’électorat français à l’élection de l’année dernière ?
Il aurait certainement élu à une forte majorité Ségolène Royal. Nous verrons si l’électorat américain sera plus intelligent en prévenant la déception qu’il aura six mois plus tard, en votant pour Hillary Clinton, plutôt que pour Obama.
Mais les peuples sont-ils sages ?
Il me semble qu’il faut plus une femme intelligente et solide pour diriger les Etats-Unis, qu’un Noir à paillettes et à illusion.
Les socialistes belges avec Di Rupo en tête, ne jurent que par Obama. C’est tout eux d’être sensibles aux discours sans se pencher sur les programmes. A moins qu’ils ne soient plus de gauche, ce qui est fort possible, car le programme de Hillary Clinton l’est bien plus que celui de son rival.

Commentaires

Barak Obama, produit marketing, il en va ainsi de nos jours, la politique est devenue une affaire de placement de produit, de com', de slogan simpliste et d'idée minimaliste, Obama, Sarkozy, en est il différemment de nos partis politiques belges ?

Obama est probablement le moins mauvais produit et si les caisses sont vides, qu'importe, ce qui comptera s'il est élu c'est le précédent incroyable que cela sera en particulier pour les esprits étriqués des rednecks du sud profond des Etats-Unis où le KKK existe toujours et continue à sévir y compris souvent avec la complicité des forces de l'ordre et de la justice. Grâce à Dieu, on ne brûle plus de noirs sur des croix mais en est on si loin ?

Pour ce qui est de l'économie ruinée, Obama a un avantage sur Sarkozy c'est que le simple retrait d'Irak constituera une économie substancielle et même si on n'aime pas toujours ce pays (en fait c'est surtout Bush qui nous donne des hauts le coeur), il faut lui reconnaitre une très grande capacité à rebondir et puis la croissance est restée et reste positive, c'est déjà ca.

Par contre j'ai du mal à comprendre ce que vous entendez par "déloyal" dans "La Chine et l’Inde, même si c’est de façon déloyale que ces deux pays inondent les marchés de leurs produits pas chers, détruisent l’industrie américaine de base", je ne vois pas. A ma connaissance, la déloyauté en matière commerciale est plus souvent venue des Etats-Unis que d'ailleurs.

Bonjour, Richard !
Je partage ton avis sur la relative pauvreté des messages délivrés par Barack Obama. Et je crains aussi que la bulle n’éclate après son élection. Mais, comme le dit ton correspondant (un autre michel…), si un candidat veut avoir des chances réelles de triompher, il doit se plier à ce genre de pratiques.
Ce qui serait plutôt en cause, c’est le mode de fonctionnement démocratique lui-même qui conduit fatalement à ce genre de dérives. A partir du moment où il faut ratisser large et séduire – ou plutôt manipuler - une majorité d’indifférents ou de médiocres (et nous le sommes tous dans un domaine ou l’autre), c’est inévitable.
Il existe cependant des gens qui ont le charisme pour dynamiser les peuples et leur donner l’énergie collective de réaliser un projet commun (bénéfique ou destructeur d’ailleurs). C’est un don. Ce sont eux qui font avancer les choses. Mais ils sont très rares. Peut-être Obama est-il un de ceux-là ; j’en doute comme toi mais on ne sait jamais.

C'est curieux, aucun de mes deux Michel ne s'est demandé si ce n'était pas plus révolutionnaire d'envoyer une femme à la Maison blanche, plutôt qu'un homme de couleur ?
Que je sache, la femme représente plus de la moitié de l'humanité, donc aura enduré en quantité bien plus d'injustice et de souffrance que l'homme.

Les femmes au pouvoir ce n'est pas nouveau, Indira Gandhi a été première ministre de l'Inde en 1966, Angela Merckel en Allemagne, le symbole est moins fort d'autant que son mari l'a déjà été lui-même, elle aurait débarqué de nulle part c'eut été encore un peu différent.

En particulier dans le cas des Etats-Unis, un noir, à la maison blanche, c'est pour beaucoup d'américains totalement inconcevable, on peut s'attendre a des manifestations carnavalesques assez rigolotes dans les rues de Memphis et de Columbia. Il ne manquerait plus qu'il soit musulman en plus !!!

Les mentalités du sud sont encore très ... heu, comment le dire sans être méprisant ?

Tu as raison, il ne faut pas vendre la peau de l'ourse avant de l'avoir tuée.
Si j'ai réagi ainsi, c'est parce qu'Obama est actuellement en tête dans les sondages. Et puis parce que je ne suis pas sûr de la pertinence du particularisme sexuel.
Ceci dit, si j'étais américain, je voterais Hillary parce que:
- c'est une personne de caractère qui croit ce qu'elle dit
- que ses convictions se rapprochent des miennes
- qu'on a pu tester "en vrai" ses convictions(et ses erreurs car elle a soutenu Bush dans sa déclaration de guerre)

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