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Le mariage, bien sûr !

Bien légère peut paraître la décision du chef de l’Etat français de lier son sort à madame Carla Bruni.
Non pas que la cote de popularité du chef de l’Etat déjà fort basse pourrait encore descendre après l’annonce de son mariage – il est même fort probable que la régularisation d’une situation originale à l’Elysée va apaiser les critiques – mais parce que dorénavant Madame Carla Bruni tient littéralement l’avenir du chef de l’Etat dans ses jolies mains.
Imaginons que la dame soit capricieuse - c’est une star et en tant que telle elle est imprévisible – et après quelques mois en vienne à se lasser de Sarkozy !
Déjà titulaire d’un divorce pendant l’exercice de ses fonctions de président, avec une dame qui tout en passant pour mystérieuse et discrète, l’a néanmoins trompé et fugué à New York avec un amant ; l’opinion ne supporterait pas les frasques de la suivante. La France n’est pas Monaco et la presse people s’est déjà bien trop impliquée dans les affaires de la Nation.
Le pèlerinage à Disney et la tournée aux pyramides ont suffisamment perturbé la « marche au bonheur » du chef de l’Etat, surtout dans son propre électorat, pour qu’il soit exclu, pour cette fois, que l’aventure galante, maintenant officialisée, tournât aussi mal que l’autre.
On ne connaît pas bien la nature de la nouvelle première dame de France. C’est un dangereux pari que son récent mari vient de prendre sur l’avenir en l’épousant.
Cette réflexion n’est pas du tout pour les magazines du cœur spécialisés, mais au contraire, elle est uniquement politique. Ce en quoi, elle doit intéresser tout le monde.
Les récentes plaintes du couple au tribunal de Nanterre pour atteinte à la vie privée sont déjà à inscrire dans le bilan négatif.
C’est une des constances des ténors et divas de la politique que de s’y lamenter. Nanterre a la réputation d’être une juridiction favorable aux fausses pudeurs de la dolce vita à la française. L’éclairage médiatique y est plus violent. C’est déjà jouer « bling-bling » que d’y déposer plainte.
François Hollande et Ségolène Royal y ramassèrent quelques euros de dommages et intérêts.
Le couple présidentiel ne pouvait pas être en reste.
L’avocat de la partie adverse, Christophe Bigot, a dit en quelques mots ce que philosophiquement on peut admettre de juste : "tous les faits de la vie privée mis en avant par un responsable politique devraient en principe devenir des faits sur lesquels l'investigation et l'information sont légitimes", car, ajoute-t-il, "il n'est pas réaliste de susciter l'intérêt du public quand cela sert un objectif de communication, pour ensuite décréter qu'il s'agit d'une sphère secrète imperméable à toute information légitime".

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Nous verrons bien comme iront les choses ; mais, vraiment c’est fort mal parti.
Que va faire Carla Bruni des contrats signés lorsqu’elle était « mère célibataire avec un enfant à charge » ? Et notamment celui où elle se trémousse sous des gazes transparentes devant une voiture Renault ?
Est-ce que le président peut se permettre de cumuler une impopularité privée avec celle plus politique où selon Jacques Attali « …Entre avril 2008 et juin 2009, il n'y aura pas d'élection. C'est le seul moment où il peut agir, à condition d'avoir le courage d'être provisoirement impopulaire" ?
Sarkozy a été élu grâce à son côté « d’éloquence sincère » qui dans son désir apparent de bien faire avait touché les Français.
Quand on mène une politique de réformes – dont on n’a pas vu grand chose jusqu’à présent – qui va susciter colère et méfiance, on aura évité de tomber dans le show médiatique sur des yachts de milliardaire et en allant festoyer au Ritz, avant.
La récente augmentation de son salaire, au moment où les Français voient avec morosité leur niveau de vie s’effriter et bien d’autres marques extérieures de richesse, conduisent le président à cacher son goût du luxe, donc à mentir par omission aux Français dorénavant, ce qu’il avait juré qu’il ne ferait jamais dans ses discours électoraux.
Le voilà beau, le jeune marié, avec la conduite de l’Etat, des promesses aux Français qu’il ne saurait tenir et une star dans son lit, dont il ne pourra maîtriser le caractère « artiste », comme il n’a pas maîtrisé le caractère indépendant de Cécilia.
Que n’a-t-il médité la boutade qu’aurait prononcée Napoléon : « La plus belle victoire devant une femme, c’est la fuite. »

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