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Est-il un homme celui qui ne doute pas ?

Toutes les religions sont à peu près fagotées de la même manière.
Chacune tient à sa vérité et y croit dur comme fer ; de sorte que les autres religions sont dans l’erreur.
Un pas de plus, la religion prépondérante vise le monopole en matière de croyance. « L’erreur » des autres devient à ses yeux une hérésie.
Il suffit que la religion détentrice de sa vérité s’enthousiasme de quelques prêtres farouches intégristes et voilà l’histoire qui bascule dans un bain de sang.
Une certaine lecture fondamentalisme de l’islam est impliquée dans quelques conflits qui risquent de devenir majeurs, par ce processus d’exclusivité si néfaste à la liberté d’expression.
Si aujourd’hui l’interprétation que certains font du coran les conduit tout droit à commettre des attentats dans lesquels périssent des innocents, la chrétienté, par le passé, s’est aussi illustrée de la même fâcheuse manière.
Je ne vais pas sombrer dans les histoires de bûcher à la Torquemada, simplement rappeler que les hérésies chrétiennes sont parfois très anciennes, d’autres qui le sont moins. Dans leur diffusion et dans leur extermination toute la bêtise humaine s’y est concentrée et s’y concentre encore plusieurs siècles plus tard.
Les hérésies, outre qu’elles apparaissent comme de vraies sources d’études historiques, sont aussi par leur inventivité des histoires de roman qui attendent toujours l’incipit d’un jeune auteur.
On pourrait s’en moquer, mais comme écrit Montaigne « Si la plupart des occasions de troubles sont grammairiennes, c’est mettre ses conjectures à bien haut prix que d’en faire griller un homme tout vif. »
C’est que les intégristes ne font pas dans la dentelle. La foi a soulevé bien plus de fagots de bons bois à brûler, que des montagnes.
L’histoire de la chrétienté commence par un quiproquo tenace. Ce n’est pas l’unité qui est à la base de la religion, mais au contraire la diversité. L’unité vient bien plus tard. La chrétienté s’est faite d’une multitude de sectes et de déviants, plus ou moins illuminés, parfois faisant autorité au sommet de l’église.
Le grand nombre d’hérésies atteste de ce foisonnement primal.
Enfin quelques princes de l’église forgèrent une doxa qui devint l’opinion en-dehors de laquelle tout ne fut plus qu’erreur et péché.
La vérité révélée par quelques-uns innovent le catéchisme, cette manière ancienne qu’ont étudiée les publicistes d’aujourd’hui afin, « d’enfoncer » dans le crâne ce qui les instituait fondateurs. C’est ce que dit le mot « catéchisme » : une vérité qui vient d’en haut pour éclairer le bas.
Reste à gommer les anciens textes à seule fin de les simplifier en y supprimant les doutes et les hésitations des écritures. Ce sera fait au cours des siècles, à partir de Saint Augustin.
Quand tout est à peu près du même ordre que les tables de la loi, on stratifie en dogme, ce qui était naguère un tissu de suppositions tramé par des doctrinaires assez bavards pour avoir dit le bien et son contraire sans y trouver malice.
Evidemment, derrière l’idéologie que cela soit de la bible, du talmud ou du coran, il y a les enjeux de pouvoir. Aujourd’hui comme hier, toujours visible, il y a la volonté de modeler les esprits, pour diriger les hommes.

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L’universalisme qui se rencontre dans le mot « catholique » n’est pas le propre de l’église romaine. Toutes les religions se veulent universelles. Il n’y a pas de raison qu’elles s’arrêtent aux frontières. Aujourd’hui la plus manipulatrice est la religion musulmane, parce qu’elle s’adapte parfaitement par son côté simpliste à l’âme frustre des populations quartmondistes. Elle a repris le flambeau détenu par la catholique qui se voulait la religion des pauvres. Evidemment, pour l’une comme pour l’autre, les princes du passé ont été avantageusement remplacés par les rois du pétrole.
C’est faux de croire que les religions produisent des textes de grande sagesse, bâtissant avec d’autres mots une morale, qui dès lors, est l’unique des catéchumènes.
Pris tels quels, certains textes du coran invitent implicitement au meurtre, quand ils sont interprétés par des imans belliqueux.
Le texte qui a permis les pires exactions chez le concurrent chrétien et allumé les bûchers aurait été prononcé par le Christ lui-même : « Moi je suis le cep ; vous les sarments… Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche ; puis l’on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent ».
Interprété sans discernement par de zélés fanatiques, ce texte pousse au crime.
Tous ces crimes, toutes ces morts, pour qui, pour quoi ?
Est-il un homme, celui qui ne doute pas ?

Commentaires

Une fois n'est pas coutume, je te dis encore bravo. Tu sais d'ailleurs que sur ce sujet, nous sommes sur la même longueur d'onde. Mais pour que tu ne doutes pas, je te conseille de lire la pentalogie de Bernard Werber qui va des Thanatonautes (1er volume) jusque "Le mystère des Dieux (5ème volume). Je sais que tu trouveras le style con, mais le fond, c'est génial. 5 livres à lire et à faire lire dans les écoles. Après ça...

Si je suis entièrement d'accord avec votre analyse, en humaniste que j'essaye d'être je reconnais en de nombreux prêtres, rabbins ou himmans une vraie sincérité, je les vois mal complices conscients d'un grand complot. Du reste, aussi ridicule soit le vieillard qui somnole au vatican et qui représente ce qui reste de l'Eglise Catholique, pensez vous vraiment qu'il y ait en lui ou dans son entourage une vraie stratégie concertée de manipulation systématique. La manipulation ne vient elle pas plus souvent de l'extérieur des religions par des politiques cyniques qui n'ont foi en rien qu'en eux mêmes et qui les utilisent pour arriver à leurs fins (God Mit Und, In God We trust, Dieu la patrie le roi, ...). Plus que manipulatrices les religions sont manipulées.

Bientot on en sera quitte, quoique ca correspondre à une attente et on sera toujours tenté d'appeler ce que l'on ne comprend pas Dieu ou Grand Architecte, on est faible, ca nous rassure.

Mais enfin, soyons sérieux Kermit, dieu ou le grand architecte, tout cela a été créé par l'Homme, et pas l'inverse, uniquement dans le but d'asservir d'autres hommes. Les plus fragiles.

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