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Une allergie !

C’est embêtant. Je me suis réveillé avec un malaise. Sur le coup, je n’ai su dire pourquoi ? Au petit déjeuner, ça s’est perçu à la lecture du journal. J’ai senti que ça s’aggravait. De vilains boutons rouges envahirent ma d’habitude si agréable figure....
Je me crus allergique au papier de presse. Je tournai la page. L’allergie se calma. Je revins en arrière. Le feu me remonta au visage ! Ce n’était pas le papier qui m’accablait, mais ce que je lisais !
Ce n’était quand même pas quelque folliculaire qui allait me gâcher le plaisir de la lecture !
Le soir aux infos de la télé, on interviewait Rudy Demotte, pourtant bien mis et propre sur lui. Les boutons envahirent mes pommettes. En un instant, je fus méconnaissable…
J’étais devenu allergique au parti socialiste !
Comme je suis de gauche, je me mis à gamberger.
Qu’est-ce que ce parti pouvait bien avoir d’allergène ?
Sa politique est la même que les deux autres avec lesquels il partage le pouvoir. Elle n’est ni pire, ni meilleure. Elle est de circonstance…
La vie petite bourgeoise de ses mandataires communaux s’associe harmonieusement au standing des bobos de sa direction. Avec Didier bling-bling Reynders et la mère de famille qui a les moyens, Milquet, Di Rupo est parfaitement assorti, présentable à l’opinion.
Alors, pourquoi cette aversion allergique ?
Je courus chez mon médecin.
C’était la première fois qu’elle avait à soigner l’allergie à un parti politique !
-Essayez donc les libéraux, me dit-elle.
J’entrai à la librairie. J’en revins avec la Lettre aux citoyens de mon pays, de Louis Michel : «J’aime mon pays. Plus que jamais ! Je crois en la Belgique. Mon mandat européen m’a permis de jeter un regard lucide sur notre pays... Je m’opposerai de toute mon énergie aux forces séparatistes.» et ainsi pendant quelques pages qui me parurent interminables.
Je m’amusai un moment à masquer certains mots que j’essayais de deviner. « Les électeurs sont en droit de… » ‘savoir’ évidemment, « ce que j’ai fait de leur… », ‘argent !’ pensé-je ; puis, je songeai à ce que ce type pouvait bien avoir fait d’autre ? Mais c’était de ‘soutien’, qu’il s’agissait.
Enfin, le papier me tomba des mains. Je ne ressentais aucune allergie, rien qu’un profond ennui et une envie de dormir. Je n’étais pas allergique, parce que je n’avais jamais eu aucune envie d’être libéral et qu’il m’était impossible d’y coire.
Je retournai chez mon médecin.
-Pour croire au libéralisme et au MR, dit cette brave dame, il faut la foi du charbonnier. L’avez-vous ?
-Non !
-Moi si !...
-Que faire pour l’avoir ?
-Priez !...
-Vous priez, vous ?
-Non, mais j’exerce une profession libérale…
« Faites attention, me dit-elle en me reconduisant dans le vestibule, vous pourriez tomber sous le coup de la nouvelle loi. Laurette va la déposer sous peu. L’allergie au socialisme sera punissable au même titre que le racisme et l’antisémitisme ! »
Sur le seuil, elle m’enjoignit de consulter un psy. Je n’en fis rien. Ceux qui exercent dans une clinique socialiste ont la foi du charbonnier aussi. Je l’ai perdue, depuis que je vais au charbon !


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Un médecin socialiste convaincu du blabla de l’Institut Vandervelde pouvait me fourguer la maladie nosocomiale du parti. Elle consiste à payer sa cotisation et à applaudir sans rime ni raison les grands leaders, sans jamais poser de question et ce jusqu’à la mort, qui survient souvent par overdose d’admiration.
J’essayai de me détourner du socialisme ambiant en me coupant des informations et des discours de toute provenance ; car, j’avais remarqué que même en des termes perfides, comme ceux qu’assènent régulièrement Charles Michel sous prétexte d’apaiser les antagonismes entre Di Rupo et Didier Reynders, outre l’ennui profond dans lequel me jette l’imposture libérale, l’allergie au socialisme était tout aussi intense qu’on s’en moque ou qu’on s’en gargarise.
Qu’allais-je devenir ? Je me voyais embarqué dans un populisme que les partis pratiquent, tout en le dénonçant farouchement.
Je résolus de me mettre sous prozac en attendant le 23 mars, journée au cours de laquelle, socialistes et libéraux disparaîtront en vantant les mérites du populisme flamingant. Il me restera à faire des tests avec le SP.A de Caroline Gennez, présidente. Elle a la rose, l’attitude, mais comme je ne comprends rien de ce qu’elle dit, il est possible que son socialisme ne me donnera aucun bouton.
Sans parler de psy, j’irai me faire tirer les cartes chez madame Houart ! Elle est forte aux tarots et aux drapeaux. S’il le faut, je clouerai pour elle nos trois couleurs sur des queues de brosse, pour la dernière et l’ultime manifestation patriotique après le premier discours de Leterme, le 24 ou le 25 mars. Elle a déjà retenu des billets à la SNCB. Non pas que je sois plus patriote que libéral, mais j’ai remarqué que travailler, même à des conneries, me faisait beaucoup de bien.

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