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30 avril 2008

Daerden et Sarko, têtes de gondoles.

Les récentes festivités du Standard ont montré que le Belge n’a pas eu la même réaction que le Français devant la pipolarisation des personnages de l’Etat.
Sarkozy plonge dans les sondages. Michel Daerden voit au contraire sa cote de popularité progresser.
L’idée que l’on se fait de la fonction publique n’est pas la même en Belgique qu’à Paris.
Aurions-nous plus d’indulgence pour les politiciens exhibitionnistes que l’électeur français ?
A vrai dire, Sarko a mis en scène sa vie amoureuse, Daerden son imprégnation alcoolique. Serions-nous pudibonds et gaiement intempérants ? Un peu comme les Chtis dans le film de Dany Boon ?
Si Daerden nous eût parlé de ses relations féminines, aurait-il plu autant ?
Sensible au drame humain, la dramaturgie obsessionnelle du bien public ne souffre pas d’exception. La pipolarisation des hommes d’Etat attente au sérieux et à la grandeur de la politique. L’électeur attend que l’élu mette entre parenthèse sa vie intime pendant l’exercice de son mandat.
Les hommes publics avaient résisté jusque là à la tentation de se donner en spectacle, comme des vedettes de la télévision. Il en cuisait à celui qui, parfois à son corps défendant, voyait les projecteurs braqués sur sa vie privée. Ce ne sont pas les erreurs politiques qui ont terni le parcours de Wilfried Martens, mais le fait-divers de son divorce. L’ego transcendantal se camouflait tant bien que mal sous le zèle du bien général.
Aujourd’hui, alors que Sarkozy se répand dans un parc d’attraction avec une chanteuse, afin d’officialiser sa liaison, c’est dans les tribunes du Standard qu’un ministre régional bégaie sa joie et embrasse tout qui est à sa portée, hagard, titubant et complètement beurré, pour quelques jours plus tard, expliquer devant les caméras de Canal + que les gens l’aiment, parce qu’il est comme ça, nature. Comme si être ivre était un ajout à des qualités !
Sa popularité aurait été plus grande encore, s’il avait eu la bonne idée – ou l’irrépressible besoin - de vomir sous l’œil des caméras !
Un citoyen lambda d’esprit critique trouverait étrange qu’un ministre régional choisisse les tribunes du Standard pour s’exprimer. Car toute manifestation verbale d’un ministre est politique.
Ce n’est plus si étrange depuis l’ouverture des pouvoirs publics aux affaires privées. La confusion est telle, que les élus les conglomèrent. Rudy Demotte ne fait-il pas de la représentation commerciale auprès des entrepreneurs, comme on a pu le voir récemment devant des industriels flamands ?

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Cette nouvelle exhibition du moi n’est peut-être pas si innocente qu’on le croit. Si la France ne pardonne pas, la Wallonie n’en est pas là, parce qu’elle n’a pas encore compris que l’usage des tribunes du Standard pouvait être une adroite manière de se faire voir de l’opinion.
A la suite de l’abaissement général de nos pays décadents, les hommes d’Etat s’adaptent, sinon ils disparaissent.
Daerden fait mieux que s’adapter, il anticipe sur ce que la politique sera demain : un show, dont il vaut mieux être le pitre que l’accessoiriste.
Nous aimons plus les vantardises, les démonstrations intempestives, bref l’état d’ébriété que l’état intelligent.
C’est que l’état intelligent voisine avec la cuistrerie. Quand on voit un certain sérieux, il y a des appels d’air qui s’imposent. On en arrive à souhaiter que Francis Delpérée fasse un pet au milieu de ses démonstrations.
Est-ce pour autant souhaiter les clowns aux professeurs ? Les jongleurs aux comptables ?
Quant aux tribulations sentimentales plus en actualité en France qu’en Belgique, Sarkozy et Royal n’ont pas coupé à la pipolarisation, plutôt voulue par l’un et acceptée par l’autre avec un certain fatalisme.
Je crois qu’en Belgique, les réactions du public pour un ministre d’un sentimentalisme exubérant eussent été les mêmes, en vertu d’un fond de romantisme qui nous est resté. Nous distinguons toujours le sentiment amoureux comme plus intime que l’exposition de certains défauts qui passent pour « aimables » et consensuels. L’amour en politique des hommes et des femmes ne s’exportent pas encore du côté des paillettes et des strass.
Mais il n’est pas trop tard pour voir un jour des hommes ou des femmes montrer leur cul au public ravi, en vertu du principe que parfois le dépouillement précède le vote.
Que les voyeurs patientent. On n’en est pas loin.

29 avril 2008

Les bouchons de radiateur du Régime.

Sarko prend des mesures, Leterme en a prises le 23 mars. Il espère rester jusqu’en juin.
L’Europe ploie sous les chefs qui prennent des mesures !...
La première d’entre elles, consiste à nous mettre en condition de culpabilité !
Voilà des siècles que ça dure, plein berzingue, tout azimut, l’inflation des élites oblige.
Les chefs n’aiment pas que nous nous sentions innocents ! Ils veulent nous impliquer, non par souci de démocratie, c’est leur moindre préoccupation, mais pour que nous assumions leurs erreurs. Comme si nous les avions commises Une raison à cela, outre leur ego, ils seraient incapables de réparer les dommages qui se montent parfois à plusieurs centaines de millions d’euros ! Alors, ils nous culpabilisent.
A la fin, nous nous rangeons à leur avis. Les gens qui nous dirigent doivent être, plus brillants, plus intelligents, plus capables que nous. Ils détiennent le savoir, donc ils ont raison et nous aurions tort de nous croire innocents.
Nous sommes coupables d’être des imbéciles !
Voyez où vont les compétences aujourd’hui. Etre vraiment intelligent ne sert pratiquement plus à rien. Il faut être polyglotte. C’est tout. Vous dites une chose en français, on réplique en yddish. Vous devinez que le type vient d’Anvers et vous lui répondez en flamand. Que demande le pouvoir aujourd’hui ?... des professeurs de langue !
Voyez comme Chastel est pris pour un con, parce qu’il baragouine l’anglais et qu’il massacre le flamand ! Quoique, il le soit pour autre chose…
C’est ainsi que Gros Loulou passe pour une encyclopédie !...
Donc, la culpabilité nous place en état d’infériorité : recevoir des ordres et y obéir, quand bien même nous parlerions dix langues. Les Flamands ce n’est pas pareil. Ils ont beau nous écorcher les oreilles dans un français douteux, personne n’oserait leur dire, comme à Chastel, qu’ils sont grotesques. Ils passent pour des phénix linguistiques, parce qu’ils détiennent la majorité et qu’ils ont toujours raison.
Pour lors, nous aurions tort de nous rebeller, tant ils savent qu’il faudrait que tout le monde se fâche en même temps, pour que cela ait l’air de quelque chose.
Et malheur à qui se rebelle quand tous sont coupables ! L’Autorité l’aura tôt désigné comme criminel. L’Autorité aime être injuste. Elle étale ainsi son pouvoir aux yeux de tous.

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S’il s’agissait pour le citoyen de montrer qu’il existe, pensez-vous qu’il accepterait d’être un chômeur qu’on raye du chômage, d’être victime des TVA et autres petites saloperies que l’on inventent entre amis pour que le citoyen porte sans faiblir le chef sur le dos, afin de traverser le gué, de sorte que son fardeau ait les pieds au sec ?
Il se débattrait, se rebellerait, enverrait son député et son patron se faire voir… croyez-vous qu’il accepterait qu’on délocalise une usine qui ne rapporte pas assez ? Qu’il paierait sans rechigner ses ministres nombreux et variés de ses quatre ou cinq gouvernements, des députés et des sénateurs, des hauts fonctionnaires et tout le reste ? Qu’il travaillerait plus pour gagner moins ? Que les moins chanceux, tout en produisant plus qu’hier, se trouvassent dans la misère aujourd’hui ?
Au nom de quel principe ? De la démocratie ? Sans blague… au nom de sa soumission et de sa peur de l’Autorité, et rien d’autre.
Et surtout pas de la real politique, qui - traduite du volapuk de nos économistes - signifie que depuis la mondialisation, plus rien ne sert à rien devant la toute puissance ultime de la finance internationale.
L’accusation étoffe la culpabilité de l'homme démuni. Elle imprègne les consciences. Elle a repris à son compte l’histoire du péché originel de la catholicité moribonde.
Nous sommes tous coupables d’être nés, de vieillir, d’être Arabes, Juifs ou Belges, d’être venus trop tôt, trop tard, de manger, de boire, bientôt de baiser, vu la démographie galopante..
Les purs, la race élue, ce n’est pas le citoyen.
Ce qui fait la Rolls-Royce, ce n’est pas la voiture, c’est son bouchon de radiateur.

28 avril 2008

Enlevons la statue de Destenay !

Le président du MR, Didier Reynders, s’est souvenu qu’à l’occasion il est de Liège. Ça lui arrive quand il change de casquette devant la glace du matin afin de savoir celle qu’il va assortir avec le costume, et puis, il y aussi les revenus et traitements que ses missions sur Liège lui ont rapporté et qu’il doit surveiller du coin de l’œil, comme tout le reste. Question de standing…
On se souvient qu’aux dernières communales, il avait anticipé les résultats et qu’il se voyait bourgmestre à coup sûr. C’était sans compter sur l’électeur. Son maïorat rentré lui est resté sur le cœur.
Il remet les fers au feu entre deux élections, afin d’avoir suffisamment d’avance pour une meilleure chance de ceindre l’écharpe le moment venu. C’est ainsi qu’il a lancé des cartons d’invitation à tous les ministres liégeois afin de parler des dossiers essentiels de la principauté, en oubliant d’inviter le bourgmestre Demeyer, comme par hasard.
Selon une tradition libérale, l’important n’est pas d’ouvrir les dossiers chauds, mais de faire autour de sa personne le plus de battage possible.
Les voix ne s’acquièrent pas au dernier moment. Et entre le choix des électeurs et le moment de passer à la caisse pour la rétribution du mandat obtenu, il y a parfois des périodes de vaches maigres.
Bien entendu, hormis Demeyer, les Daerden (PS), Marcourt (PS) et Simonet (cdH), et peut-être Javaux pour Ecolo, sont les bienvenus, à condition qu’ils posent pour la photo de famille, le futur bourgmestre Reynders au centre, bien entendu.
L’idéal serait l’escalier de la Violette avec le perron en toile de fond.
Sait-on jamais, cela pourrait lui faire une bonne affiche pour les prochaines élections.
Reynders a pris très à cœur l’œcuménisme sarkozyen. Il veut bien flirter avec tout le monde, sauf avec ses concurrents directs qui pourraient lui faire de l’ombre, et à condition qu’ils épousent ses thèses libérales. Il a commencé avec les Ecolos. C’est un succès. Javaux a enfin trouvé quelqu’un qui le prend au sérieux.
Concernant cette allergie affichée du bourgmestre en titre, Didier de Liège a la réponse toute faite.
“ Certes Willy Demeyer peut décider pour la Ville de Liège, mais celle-ci n'a pas d'argent. Je préfère donc avancer avec des ministres qui ont les moyens de le faire. ”
C’est déjà foutu pour la suite, car même désargenté, c’est quand même le bourgmestre qui décide des priorités et des choix de la Ville.

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Et l’homme qui a la réputation d’ouvrir les boîtes de Pilchard rien qu’avec ses dents, de poursuivre : “ Il ne se passe plus rien à Liège (...) Les conseils communaux sont devenus mornes, il n'y a plus aucun débat de fond. La dette, les Guillemins, la mobilité... Tous ces sujets sont traités ailleurs. ”
Enfin, vice rédhibitoire, Demeyer n'assiste jamais à un match du Standard, sauf le jour du sacre l’autre dimanche, dans la confrontation avec Anderlecht.
C’est tout l’homme, cette réflexion de Reynders. Du coup, pour moi, Demeyer devient sympathique. Et je ne me vois pas bien driver par ce libéral de Reynders, foireux et agressif, qui au lieu de bosser, se déguise en supporter pour faire croire qu’il est sportif.
Eh bon sang ! si les socialistes ne font guère des efforts pour Liège et Charleroi, la faute en est principalement à l’homme de Mons qui depuis son accession au trône n’a de cesse de diminuer l’importance de la représentation des deux plus grandes villes de Wallonie dans les noyaux directeurs du PS et dans les gouvernements régionaux et fédéraux au profit de la Région du Centre et de la ville de Mons qu’il affectionne tant.
Quant à l’exemple libéral, si la ville a été dévastée en son centre pendant trente ans, la faute en incombe à l’initiateur des grands travaux cauchemardesques : Maurice Destenay ! A ce propos, pendant le règne du bétonneur, on a pu voir une maquette qui a trôné longtemps dans la grande salle du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Ville et qui représentait le devenir façon Manhattan de la place Saint-lambert et des environs. Cette folie ne s’est jamais réalisée, heureusement !
Qu’est devenu ce document accablant, ce délire libéral ?
Si j’étais Demeyer, j’essayerais de mettre la main dessus afin de montrer aux citadins à quoi ils ont échappé.
Alors, quand Reynders fait le paon sur les réalisations libérales à Liège, qu’il soit un peu modeste.
Ne conviendrait-il pas de déboulonner la statue de Destenay ? Ce serait un préalable à toute discussion sur le devenir de Liège.

27 avril 2008

Thomson et Le Pen.

Jean-Marie Le Pen ne manque pas de suite dans les idées. 17 ans après sa condamnation pour sa déclaration que les chambres à gaz, « sont un point de détail de l’histoire », voilà qu’il remet ça dans une interview à un journal breton.

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Aujourd’hui, les choses ont bien changé et cet homme de 80 ans à l’air plus pitoyable que dangereux. Il espère encore attiré l’attention par une poursuite en justice qui le remettrait en selle. Car on en est là. Cette loi, dont le but est d’empêcher à dire tout haut ce que les cons et les malhonnêtes pensent tout bas, se réduit ainsi à l’aune commune de la connerie militante.
La Justice se donne parfois des airs aussi fascistes que ceux qu’elle poursuit.
A moins que, faisant preuve d’intelligence, les magistrats chargés de l’appliquer laissent dans la confidentialité d’un journal breton, les élucubrations de ce vieux récidiviste !
Car, le Front national est politiquement mort et ce serait bien de n’en point trop parler.
Flaubert lors de son voyage en Egypte se rendit à la colonne de Pompée près d’Alexandrie. Quelle ne fut pas sa stupéfaction de voir gravée en lettres énormes au bas du monument la signature d’un touriste du nom de « Thomson » !
Dans sa correspondance à Louise Colet, il évoque la présence têtue de ce graffiti. « Que pouvait-il y avoir de plus énorme que la bêtise sublime consistant à graver son nom en lettres immenses sur la colonne de Pompée », écrit Avita Ronel (1) ?
Flaubert saisi par cette horreur, confond le monument et l’acte imbécile, au point d’envisager d’écourter son voyage. Il pense trop à ce Thomson qui le hante de sa bêtise, comme on serait hanté de la sotte présence d’un tagger aujourd’hui. Le plaisir de la découverte des ruines antiques est rompu. Et c’est ainsi par le truchement de ce grand écrivain que Thomson, triste maniaque du surmoi, entra dans nos esprits par la petite porte d’un autre monument : celui de la Correspondance de l’écrivain.
Ne faisons pas de Jean-marie Le Pen un nouveau Thomson.
Dans l’interview au journal breton, revenant sur sa condamnation de mars 1991, Le Pen persiste avec le seul argument qui l’écarte du fond « Est-ce un pays de liberté où une phrase, si contestable soit-elle, et prononcée par un homme public, mérite 150 millions d’amende, et la mise à l’index de l’individu, et de son parti ?. » Force est de reconnaître qu’il a raison et que cette Loi aussi stupide que les propos négationnistes sur la question des camps du 3me Reich, ne grandit pas la démocratie et jette le trouble dans les consciences et brouille le sens de la liberté d’expression, sinon qu’apparaît le doute qu’elle n’est pas la même pour tous.
Il est dangereux pour les tenants de la liberté d’en énoncer les principes en même temps d’en limiter les effets, même si cette limitation clôt le bec à des malfaisants et à des esprits peu éclairés.
Qui peut se déclarer propriétaire de la vérité et d’en établir les règles, dont la principale serait de rogner les ailes des canards suspects ?
Les graffitis qui souillent les façades dans la cité peuvent disparaître par des moyens mécaniques. Seule la conscience collective efface ceux de la mémoire.

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1. Avita Ronel, Stupidity, in Edit.Stock, Collection Essais Points, traduit de l’anglais par Céline Surprenant, avril 2008.

26 avril 2008

Un traité va-t-en-guerre.

Au-dessus de l’électeur, complètement autonome de la population sauf durant les trois semaines précédent une élection, il y a le staff des représentants de la Nation imbriqué dans trente six pouvoirs locaux, provinciaux, régionaux et fédéraux, plus celui de l’Europe où cette représentation se dilue dans les Etats de l’Union.
Enfin, chapeautant cet édifice que Monsieur Delpérée trouve d’une grande limpidité, il y a l’OTAN dominé par la puissance américaine.
C’est donc toujours bien le président des Etats-Unis, le patron de tout en dernier recours.
L’OTAN, on n’en parle presque plus puisque sa vocation initiale était de tenir en respect une vague rouge qui s’est effondrée avec la chute de l’URSS, seulement, comme il n’y a rien de plus difficile à dissoudre qu’une organisation militaire, 20 ans après tous les dangers, l’OTAN existe toujours.
Alors, il a bien fallu lui trouver une raison d’être.
Ce n’est pas difficile dans un monde aussi baroque, alors que les pays musulmans bouillonnent dans des situations religieuses que nous connûmes au Moyen-Âge, et une Chine inquiétante…
Si les périls ne manquent pas, l’OTAN en s’adaptant a perdu sa fonction initiale qui était l’anticommunisme pour toutes sortes de tâches, dont une qui n’est pas la moindre est de veiller aux intérêts économiques du monde Occidental.
On oublie en Europe, que l’OTAN est une force intercontinentale qui empêche la naissance d'une armée à commandement européen unique des Etats membres. Ce ne sont pas les quelques bataillons mixtes franco-allemands qui en constitueraient l’embryon.
Ce n’est pas pour rien que les USA sont hostiles à une force européenne dissociée de l’OTAN.
La situation aujourd’hui n’est pas claire quant au pouvoir de décision qui reste à la Belgique de faire ou de ne pas faire la guerre à un éventuel pays hostile.
L’article 27 du Traité est explicite : "l'Union européenne pourra avoir recours à une capacité opérationnelle s'appuyant sur des moyens civils et militaires dans les missions en dehors de l'Union afin d'assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale".

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C’est ainsi que dorénavant nous pouvons être embarqués dans des guerres qui ne nous plairaient pas, par la seule volonté d’un Etat-major dont le commandement est indépendant de nous.
La Belgique s'est enfoncée dans la guerre en Afghanistan, dont personne ne voit l’issue. Yves Leterme a confirmé, à Bucarest, l'engagement "à long terme" de la Belgique, dans ce conflit. Nicolas Sarkozy vient de justifier devant des journalistes le renforcement du contingent français.
Cette force de l’OTAN n’est pas à confondre avec celle que les Nations Unies utilisent dans certains cas. L’OTAN mieux structurée est bien supérieure à tout ce que l’ONU pourrait mobiliser.
La Belgique abrite le quartier général de l’OTAN et sert de base de stationnement à l’arme nucléaire américaine. En violation du Traité de non prolifération, sur la base aérienne de Kleine Brogel, sont ainsi stationnées 20 bombes atomiques B61 pouvant être transportées jusqu'à leur cible par des F16 belges en cas de conflit. (Journal Le SOIR)
Le Droit international est violé, le Droit belge aussi.
Qui s’en préoccupe parmi les ploucs qui nous représentent dans les hautes instances de l’Europe ?
Personne !
C’est d’autant plus grave que la candidate à la Maison blanche Hillary Clinton a déclaré dans un de ses meetings qu’elle n’hésiterait pas d’user de l’arme atomique sur l’Iran, si ce pays attaquait Israël.
Le Traité de Lisbonne que les parlementaires ont signé « entre eux » nous engage militairement dans ce qui pourrait être une escalade et une guerre atomique.
Et si nos F 16 larguait la bombe atomique sur l’Iran, on voit de quelle principale manière nous serions impliqués dans ce genre de conflit.
Les Parlements régionaux et communautaires doivent encore ratifier le Traité de Lisbonne sans passer par le vote citoyen par référendum en Belgique. Il ne reste plus que l’Irlande qui consulte par voie populaire qui pourrait renvoyer la copie.
Ce serait bien que ce petit pays montre l’exemple et le refuse, alors que la gauche et les socialistes en tête se sont couchés chez nous devant les exigences de la droite en matière de défense, la gauche s’était déjà couchée en matière sociale auparavant, décidément, ça devient une habitude…

25 avril 2008

Les news de la nécro.

C’est fou ce qu’on meurt vite dans les médias, dès qu’on est un peu célèbre.
Heureusement pour les intéressés qu’ils meurent pour rire, puisque peu de temps après, ils ressuscitent !
Les p’tits gars de l’info ont annoncé celle de Pascal Sevran. Du coup, ceux qui ne savent pas qui est ce type, s’y sont intéressés.
Ils s’ébaubissent de la chance aux chansons « du mort » expliquée par Jean-Marc Morandini, Jacques Pradel, et Laurent Ruquier, les croquemorts, en se demandant comment on peut être célèbre pour si peu !
Quelques heures plus tard, on retrouve la trace de Sevran dans sa famille.
Ciel, il n’est pas mort ! C’est un faux scoop ! L’indignation est grande dans le milieu, pourtant habitué à en voir d’autres. La fausse actu fait un carton. L’audimat fait réfléchir…
Endémol et les autres vont certainement trouver un jeu : un quiz « qui est le faux mort dans la boîte ? ». On amène un cercueil, il faut chercher qui s’y cache ?
Charon s’en fout. Il doit remplir sa barque. Le dénommé Sevran fait défaut, il conviendrait que les croquemorts le remplacent. C’est votre dernier mot, dit Foucault au mort inconnu !
D’habitude personne ne croit trop les histrions du rire !
Voilà les clowns de service reconvertis en garçons de salle d’autopsie qui préparent les viandes froides, c’est ainsi qu’on nomme le travail des écrivains spécialisés en nécrologie préventive.
En Belgique, on apprend que Reynders, Di Rupo et quelques autres ont leurs nécrologies prêtes à toutes fins utiles. Ils sont morts dans l’affliction des leurs, en ce triste jour de – ici, on laisse un blanc pour la date - voilà pour les beaux débuts. Il y a ainsi des rayons pleins d’illustres qui attendent une dernière issue.
Les nécrologies « à tout hasard » sont extraordinaires. On sait l’imagination des folliculaires.
Di Rupo fera la une, plus deux pages intérieures. Réélu à la tête du parti en 2011, le nécrologue table sur 99,9 % des suffrages exprimés.
Trois lignes seulement pour Leterme. Débarqué par son parti le CD&V en août 2008, il s’était reconverti depuis dans le commerce en gros de la Communication d’un magasin Hi-fi de la capitale. On a perdu sa trace.

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Par contre, c’est sous un encadré et en lettres de corps 36 que l’on consacre une longue apologie de Louis Michel, revenu parmi les siens à la suite d’une longue et pénible maladie de langueur contractée Rond-point Schumann où elle finit par le terrasser, en 201…, à l’âge de…
Parfois, certaines confusions dénoncent les lacunes des documentalistes. Aimé Césaire fut encensé de la liturgie dédiée à Yves Saint-Laurent, toujours vivant, par une regrettable confusion des viandes froides. On se perd en conjectures sur l’origine de la confusion. On suppose que Saint-Laurent avait été placé par erreur dans les « C » puisque la carte nécrologique porte « Çaint-Laurent ». C’est un des défaut des nécrologues : la phaute dor tograffe !
Saisies du problème Sevran., les rédactions revoient les cartons nécrologiques.
C’est ainsi qu’on s’est aperçu que le dossier Joëlle Milquet avait été glissé – sans doute par une main flamande malveillante – dans la farde de l’artiste Delphine Boël, fille adultérine du roi, ce qui fait dire au nécrologue que Joëlle Milquet était très attachée au trône par son demi-frère Philippe, devenu roi (Le nécrologue a anticipé la mort d’Albert et la montée sur le trône de son successeur.) à la suite des événements de 2011, quand des énergumènes du Vlaams Belang ont voulu prendre d’assaut le palais Royal et qu’ils ont été mis en fuite par Joëlle, protégeant le roi de son corps, d’où la fuite des flamingants.
Par curiosité, nous avons cherché et trouvé le carton réservé à Michel Daerden.
La mort de l’intéressé serait due à une descente dans une cave à vin qui aurait mal tourné. Le nécrologue hésite sur les dates. On sent qu’il est du Standard. Il parle peu des Loges, ce qui fait penser qu’il a un grade qui ne lui permet pas de s’en prévaloir. La carrière de l’illustre supporter s’arrête à un tournant important de la vie du parti. Quelques lignes ont été biffées. On y découvre avec une loupe que le nécrologue avait envisagé une forte dispute avec Di Rupo et que la glissade dans les escaliers des Caves du Supporter n’était pas due à la fatalité. Il y aurait été poussé par une main vengeresse. L’auteur du carton a été saisi lui-même de la tournure que prenait sa nécrologie et il a fait taire son imagination.
C’est dommage, pour une fois que la fiction abordait le genre policier !

24 avril 2008

L’Etat gère.

L’Etat belge et ses Régions ne paient pas de mine. Les provendes qu’il dispense à quelques centaines de privilégiés se remarquent à peine. On admire les belles et grosses voitures de ces messieurs les dirigeants, en oubliant que nous fournissons jusqu’à la clé de contact. Quand on en jase dans les chaumières, à l’heure de l’écologie et des restrictions, c’est en se disant « les veinards ». Et on n’attend que l’occasion de faire pareil. Mais voilà, l’occasion n’arrive jamais. On pense que l’on s’est inscrit dans la mauvaise Loge ou qu’il faudrait trouver un parrain pour être poussé dans un parti.
On pourrait se demander où sont les signes extérieurs de richesse, si on se posait la question.
Ils sont dissimulés à l’abri des vies privées. A l’occasion d’un mandat trop juteux qui vient aux oreilles du Parquet, la chronique people fait découvrir une villa, un château, un bateau…
On se dit que c’est le couronnement d’une carrière, une représentation nationale de plus d’un quart de siècle, sans bien imaginer que cette prospérité, cette richesse accumulée, c’est nous qui les leur avons procurées et qu’ils en sont redevables devant nous seuls, et que la Justice n’a pas son pareil pour rendre à César ce qui nous appartient.
Il leur arrive de s’envier entre eux. Cela fait partie du jeu, rivalité de parti normale. Nous, ce n’est pas possible. Il y a un trop grand écart. Ce serait un règlement de compte, comme entre deux bandes rivales… une jacquerie de paysans trop cupides.
Les journaux financiers font des comparaisons entre Etats européens sur le train de vie et les sommes englouties. Eux peuvent. Ils informent. Le Belge est dans le peloton de tête des taxés et pressurés d’Europe, et peut-être du monde !
Reynders parle d’un air satisfait de la dette et des efforts entrepris pour diminuer nos impositions. Il ne lit pas les journaux financiers ou imagine que nous sommes trop bêtes pour les lire. On dirait qu’il tire l’argent de sa poche pour nous le donner. Il est vrai que des tas de gens honnêtes le croient.
Non, non, Monsieur Reynders, cet argent est bien tiré de notre travail et c’est nous qui l’avons gagné, pas vous. Ceux qui pourraient vous le reprocher, sont du centre, puisqu’ils se définissent comme socialistes. Ils n’y voient plus malice depuis longtemps. Ils sont des vôtres.
Le professeur Lacata n’est d’aucune faculté. Il traîne sur les blogs pour expliquer que la dette est avant tout le produit d’une mauvaise gestion à un moment où nos responsables jetaient l’argent par les fenêtres. Sur la foi des économistes, ils ne nous voyaient pas sortir des Trente glorieuses et croyaient que la prospérité serait au moins quadragénaire.
Aujourd’hui, les masques sont tombés. Les responsabilités sont établies. Ce n’est pas la sécurité sociale qui coûte trop cher. De savants calculs ont établi que l’Etat belge n’est pas parmi les plus généreux envers ses malades, ses vieux et ses chômeurs.
Ce ne sont pas eux qui coûtent cher, mais l’Etat lui-même.
La montée de la pauvreté, et les taux extrêmes des taxes, impôts et TVA se passent de longs discours. Les ministres se montrent généreux pour eux, pingres pour les autres. C’est l’histoire d’un neveu qui met sa vieille tante à l’hospice pour gérer sa fortune et qui lui dispute le prix d’une paire de bas de contention.

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Voilà comme le pays est géré. Où va l’argent ? Chez les intermédiaires dirait un agent de change afin de justifier ses honoraires.
N’en déplaise à Monsieur Delpérée, constitutionnaliste et sénateur, qui comparaît la gestion lourde des Etats fédérés, comme l’Allemagne et la Suisse, à l’Etat belge. C’est ce dernier qui se montre le plus happe-chair ! !
Cette mise au croc de boucherie découle des statistiques disponibles à Bruxelles, ce dont les journaux parlent parfois pour énerver le chômeur.
L’Etat coûte cher, depuis que les ministres n’entretiennent plus les danseuses, mais font des placements.
Est-il raisonnable d’avoir tant de ministres fédéraux et régionaux pour une population de dix millions d’habitants, soit à peu près celle de Paris et sa région ?
Ce n’est pas du populisme, c’est une réalité comptable.
Les chiffres sont faciles à trouver. Il suffit de le vouloir.
La démocratie ne s’en porterait pas plus mal.

23 avril 2008

Les Rouges et la Franc ma connerie…

-Où i’ sont les autres ?... Tiens, me v’là tout seul… Lucien qu’est parti pisser… Où c’est qu’il est Lucien ?... Lucien ! Réponds ou merde… Alors les amis… le Standard, c’est wallon, le standard… l’âme wallonne ! Nom de dieu, j’ai vomi sur mon costume… pourtant j’étais pas malad’… C’est Didier… Ah le saligaud. C’est pas des hommes au MR… Ça boit deux citronnés et ça dégueule partout… Non. C’est pas du vomi. C’est moi qu’ai pissé sur mon pantalon ! Un jour pareil… C’est excusab’… Allons les rouches… vl’à les rouches qui passent cachez vos bleus tabliers… C’est quoi encore la chanson de l’autr’…
-C’est pas bientôt fini d’emmerder les gens qui veulent dormir !
-Ta gueule, tu n’es pas les gens… moi je les connais les gens… Ils m’aiment les gens.
-Si je descends, c’est pour te casser la gueule…
- C’est ça que je dis, t’es pas les gens… les gens, i’ m’aiment, les gens… Allez les rouches !...
-J’appelle la police !
-C’est moi la police et la police t’emmerde, espèce de mal poli qu’aime pas les gens…
-Tu vas voir !
-Ho là, qu’est-ce qu’i’ m’a lancé, l’Anderlechtien-tois ? A foutu sur mon costume, la salope… A moi les amis… Elio, vieille enflure, t’as vu ceux qu’aiment pas les socialisss… c’est terrib’ de pas aimer les rouches, les socialiss… J’le dirai au franc-machin. On est rue… rue du quoi ? On est dans quelle rue, hein ! la gens qu’aime pas les gens ?
-Rue du commandant Casse-couille !...

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-Je note… commandant casse quoi ? comme une couille ! Grossier… c’est pas dans ma commune qu’on ferait une rue Casse-couille… mal poli…veto du supporter-maïeur… On n’a pas de respect à Lièche, pourtant… pourtant… t’avais même le gros chose qu’était à côté de l’évêque… Tous des rouches de mes deux…. L’évêque a pas l’habitud’ de boire, l’évêque… C’est pas comme en loge, nom de dieu, on pinte en loge… heureusement qu’on pinte en loge, je suis entraîné moi… parfaitement entraîné et populaire… C’est pas comme certains… Quand je pense… merde j’y repense… qu’est-ce que j’ai fait que Joëlle m’a flanqué une baffe ? Elle montait l’escalier devant moi… Puis, elle s’est retournée et vlan… sur la gueule à Michel !... Dis, qu’est-ce qu’elle m’a fait ?
- Tu vas l’a fermer où j’t’envoie un autr’ pot ?
-D’après celui que j’ai ramassé su’ l’pantalon, tu devrais attend’ encore un peu…
-Et ma femme, pauvr’ type, elle pisse pas ?
-Tu sais pas me dire plutôt, où i’ sont passés, Lucien, on a pissé ensemb’ sur l’boulevard… C’était avant qu’Yves fasse des rubans…
- Ah ! elle est belle la république…
-Quoi-quoi ! On est z’en républiqu’ et j’le sais même pas !... T’as entendu, Laurette… tiens la greluche à l’avocat… est plus là non plus… hihihi ! I’m’ont laissé tout seul… un jour pareil… vingt-cinq ans qu’on se retenait… Je prenais un pot de temps en temps… mais je me retenais… pour mon public… T’es toujours là, ohé de la fenêtre ? Hein que je me retenais ?
-Je ne sais pas ce qui me retient !
-C’est la Wallonie qui te retient, camarade, la Wallonie qui se relève comme un gland devant Sandra Bullock… c’est ça les rouches, on est une grande loge, une grande famille… On peut rire de tout, deux choses qu’on peut pas rire la Wallonie, les rouches et quand Michel dit quelque chose, sauf quand c’est drôle…
-T’en as cité trois, peau de fesse !
-Non monsieur… qui j’y dis, tiens, j’en ai cité deux… la Wallonie et les rouches, Michel, fait partie des deux… Et puis, respect devant un mandataire public…
-Mon cul, oui…
-J’apprécie pas, moi, ton cul… Tu sais pas me dire, non tu sais pas me dire…
-Dis toujours ?
-Comment c’est que je vais faire pour rejoindre l’adjudant de quartier ?
-T’es militaire peau d’hareng ?
-Non, je suis marié…
-Où c’est que t’habites ?
-Sur les hauteurs, je sais plus lesquelles. Faudra que je me renseigne, d’abord avec qui je suis marié, puis dans quelle commune… Allez les rouches… Et puis, on s’en fout, puisqu’on est en républiqu’… C’est Albert qui va en faire une gueule… on devra augmenter les impôts…
-On peut dire que tu coûtes de plus en plus cher…
-Qu’on est les champions aussi des impôts… tellement qu’on coûte cher… biloute… Allez les rouches…
-Va recouche toi Lucienne, il est parti. Pourvu qu’il ait pas dégueulé sur le trottoir. Tu sais, ça dégueule, puis c’est les chiens qu’attrapent la cuite !... J’te jure, heureusement que c’est qu’une fois tous les 25 ans…

22 avril 2008

La politique standardisée

-Dimanche soir, on n’avait jamais vu autant de drapeaux rouges, depuis André Renard.
-C’est le bassin qui se réveille ! Les socialistes qui sortent du réformisme!
-Non, c’est le Standard qui devient champion.
-E les cris qu’on a entendus vers les 22 heures ?
-C’était M’Bokani qui marquait le premier but.
-Et les hurlements peu après ?
-C’était M’Bokani qui marquait le deuxième but.
-Si je comprends bien, voilà un type qui vient du diable vauvert pour jeter deux ballons dans des filets, et tout Liège est en émoi !... Liège mouille d’émotion !...
-Tu peux pas comprendre, t’es pas sportif. Voilà vingt-cinq ans qu’on attendait…
-Tu ne vas pas me dire que depuis la naissance de M’Bokani en Afrique, on attend qu’il vienne jeter deux ballons dans des filets à Liège !
-Tu le fais exprès ? Tout le monde était là pour saluer l’exploit.
-J’y étais pas…
-Il y avait Laurette Onkelinx et son mari, Reynders, Di Rupo, Javeaux, Leterme, Milquet, tous sportifs de haut niveau… même Justine Hennin, dont le sport c’est pas de mettre la balle dans le filet, mais au-dessus… Le meilleur, c’était Daerden, un peu schlasse qui gueulait qu’il était franc-mac à côté de l’évêque de Liège, pas fâché du tout…
-…manquait le roi et sa fille secrète, maintenant qu’elle ne l’est plus.
-Rigole pas. Le sport, c’est plus sérieux que la politique…
-Ils admettent le chahut, eux qui ont la trouille du désordre ?
-Faire du sport, c’est faire du social. A part le prix des places, on était tous du même niveau !
-Y compris les pâtissiers ?
-Pareil !...
-La frontière linguistique, BHV, Van Rompuy, les Fourons, c’est pour en semaine.
-Ah ! pas de politique en ces moments de joie intense, s’il-te-plaît !
-Ils attendent demain pour se taper dessus.
-On pleurait de bonheur. J’ai vu Di Rupo en larmes, ému de voir les petites gens de si près !
-C’est la première fois qu’il pleure. Rien qui l’émouvait avant…
-Et ça, grâce aux ballons de M’Bokani ! S’il en avait mis trois… c’était l’émeute.
-On voyait les larmes des flics au bord des lunettes de protection lacrymogène.
-Nos licenciés en économie politique devraient jouer au football, eux qui savent tout faire ! Ainsi, ils occuperaient le terrain partout… Les économistes contre les avocats… et la balle au centre.
-Tu vois pas Elio en footballeur ?
-Tu crois qu’il a une moumoute ? Pour jouer, c’est pas pratique.
-Tu mélanges tout. La politique, le sport, deux choses différentes.
-Note, pour une fois qu’on rigole…
-Tu vois, tu y viens !
-D’autant qu’après, le beauf va au boulot le cœur content. Il s’en fout d’avoir pas assez de ronds… Il oublie ses merdes. Il est heureux pareil que le chômeur.
-Ouais, ils auront vécu un événement dans leur chienne de vie.
-C’est une sorte de revanche de la connerie sur le reste.
-Pas tout à fait. Si tu veux pinailler…
-T’as raison, c’est la revanche de la connerie sur la connerie.

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-T’as pas le respect des humbles !
-Des tribunes aux invités VIP, jusqu’aux places derrière les goals, c’était une communion… Encore que, les fines gâchettes du système, on peut pas savoir s’ils font pas un peu de cinéma.
-Pourquoi ils bouderaient leur plaisir ?
-Ils ne le boudent pas. Certains font les cons avec les cons, de bon cœur ; mais, t’en as qui font semblant de faire les cons.
-Et alors ?
-Pour se rendre sympa, pardi. Il n’y a pas besoin de venir de Stamford ou de Yale pour savoir ça..
-Tu sais que tu m’emmerdes ! Tu vois le mal partout… pour une fois que les pauvres s’amusent en même temps que les riches.
- C’est tout l’art de la politique : faire un événement d’un non-événement. Tout bénéfice pour nos hommes d’action.
-Fais chier, Richard !
-Tu m’emmerdes, Alfred !
- Reynders dans les bras de Di Rupo, la grande réconciliation, la fin de la lutte des classes !
-T’as quand même d’autres endroits où ça se réconcilie moins ferme, Harvard et Oxford, …au Parlement, quand ils mettent nos viandes aux enchères, on rigole plus. M’Bokani aura beau remplir les filets, c’est pas ceux de la ménagère, pauvres noix !
-Je parie que t’es contre les jeux de Pékin ?
- Je te parle des ahuris du Standard et des klaxons au centre ville !
-Tu vas dire que ça dérange les mourants chez eux, quand ça klaxonne. Ah ! je te sens venir.
-Et puis, merde, va te faire foutre.
-C’est pas ainsi que t’auras des lecteurs, ma poule…
-Qu’est-ce que tu prends, Alfred ?
-La même chose…

21 avril 2008

Di Rupo et les petites gens.

Dimanche midi écœurant sur RTL-TVi avec la participation des mêmes, pour les mêmes débats, sur les mêmes questions et les mêmes réponses.
On frémit à la pensée que dans l’éventualité d’une grave crise de régime en juin-juillet, ce seront ces gens-là qui joueront notre destin aux dés !
J’ignorais que le diplôme universitaire dont ils sont tous plus ou moins pourvus confinait à pareille bêtise.
C’est, en plus, qu’ils nous prennent pour des cons du haut de leur langue de bois. Et dédaigneux avec cela, comme il n’est pas permis. Vis à vis des uns et des autres, ça c’est le théâtre ; mais vis-à-vis du public, c’est pour affirmer leur supériorité sur nous.
On a l’impression que depuis le mois de mai de l’année dernière, il ne s’est rien passé que de très académiques fientes de mouche sur colloques de facultés !
Ils sont passés maîtres dans notre « éducation à la citoyenneté » qui décodée donne « Education à la soumission ».
L’ineffable Delpérée nous a même fait un cours sur les phénoménales complexités des Lands d’Allemagne, des imbroglios insurmontables des Cantons suisses, pour nous aviser, la bouche suave et le geste auguste, que la Belgique à côté était un modèle enfantin de simplicité.
Mais celui qui les dépasse tous, au point qu’il en devient ignoble, c’est Di Rupo !
Il fallait entendre comme le président du Ps parlait des petites gens à Vrebos, pour se demander si ce type est vraiment à la tête d’un parti de travailleurs, s’il ne se prend pas pour Nicolas II répliquant aux bolcheviks ! Il était « décomplexé » qui selon le décodage de Bourdieu signifie « sans scrupule ».
Voilà ce que c’est la langue de bois : on peaufine, on patine et puis à force de frotter, on voit ce qu’il y a en-dessous, rien que des grimaces !
Le triomphe, c’est lorsqu’il a remballé l’ex secrétaire d'Etat à la Pauvreté et conseiller communal de l'opposition PS à Namur, Frédéric Laloux, empêtré dans des combines de pleins de carburant aux frais des Namurois, au point que ce type m’en devient sympathique.

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D’après l’Augure de Mons, les petites gens (c’est l’expression qu’il emploie) ont parfois besoin qu’un des leurs les représente. Sous-entendu que ce n’est pas toujours aux grosses pointures si capables et essentielles de prendre la direction des affaires, qu’il faut en laisser une pincée de temps en temps aux minus, avec tout ce que cela représente de danger pour la bonne réputation des élites, le travail bien fait et le label socialiste !
Nos Docteurs en langue de bois le font très bien, dit le Montois. Ils n’ont pas besoin des sous-classes qui fourmillent de simples d’esprit…. et de citer les prodiges, véritables phénomènes d’intelligence qu’il a recrutés, jusqu’à Magnette, l’hyper QI au fédéral, prêt à se dévouer en mettant sa vaste culture – Harvard ? Yale ? - au service des petites gens…
Alors, suivant son bon cœur, Elio I a cru bien faire en désignant pour le poste de secrétaire d’Etat à la pauvreté, un ancien pâtissier !
C’est le terme pauvreté qui l’a troublé. Depuis le temps qu’il ne sait plus ce que c’est !
Dans cet élitiste discours, Elio Di Rupo ne se prend pas lui-même pour n’importe qui. C’est dire son geste généreux.
Il s’est penché, a vu en contrebas un pauvre pâtissier qui s’était hissé à la sueur du front commun dans l’opposition communale namuroise, il sentait chez le minus une appétence pour les mandats. L’idée de lâcher un fauve numéro deux derrière Magnette, son lion royal préféré, était une façon de contrer les femmes intelligentes qu’il a recrutées et dont il ne sait plus se défaire.
A l’entendre, il n’aurait pas dû. Mais il ne regrette rien (regretter, c’est se diminuer).
Laloux, s’il avait été sage, n’aurait jamais dû quitter sa pâtisserie, là où il faisait merveille, cotiser aux classes moyennes de Mené, et se spécialiser dans le baba au rhum. Laloux, ce nom sonne bien pour un pâtissier. Interprète du rôle de Ragueneau dans la pièce de Cyrano de Bergerac, certes, mais pas à la comédie fédérale, avec Leterme dans le rôle principal..
Et si j’étais lui, Laloux, je confectionnerais dare-dare une tarte à la crème et je la flanquerais à travers la figure du champion des petites gens.
Mais bien sûr, l’homme est un militant qui s’est hissé à un petit quelque chose en fermant sa gueule et qui espère bien, après les bricoles à la pompe des namurois, revenir à la surface après une immersion de quelques mois, en prenant l’exemple sur le ver tubicole Lanice conchilega, qui s’enfonce dans le sable des plages du littoral quand la mer se retire, en espérant qu’elle revienne. Ce qu’elle a toujours fait.
Enfin, un scoop, l’artiste montois se représente à la présidence du club de Berkeley du Bd de l’Empereur sous le sigle du PS… en 2011. C’est dire l’appétence !
De toutes les Universités lui viennent des mots d’encouragement. C’est le triomphe sur la glèbe !

20 avril 2008

Et la vie ?

Je crains, chère Danièle, passer pour un aigri, un fâcheux ou un triste. Alors que ma conduite n’est que celle d’un homme qui essaie de comprendre toute chose à sa portée.
Fourniret, par exemple, on comprend les psychiatres qui hésitent d’affronter le public qui vocifère et étriperait le monstre, s’il était seulement une minute à portée des mains vengeresses d’une foule.
Aussi, ces malheureux psychiatres se gardent-ils de formuler des hypothèses qui sortiraient du conventionnel. Ils seraient soupçonnés de complicité ou de penchants pédophiles. Quand des lieux communs servent de règles, il vaut mieux rester prudemment à la dichotomie du bien et du mal, en prenant l’ultime précaution de se réclamer du premier.
Un spécialiste, interrogé à la RTBf, a trouvé une formule qui s’apparente à une fuite. « J’essaie de comprendre des hommes. Je ne peux comprendre des monstres. »
Erreur, il faut les comprendre aussi ; car, les monstres sont des hommes. Ils vivent à peu près comme nous. Et leur nature étrange ne nous doit pas rester inconnue, puisqu’ils sont parmi nous et que nous pouvons être leurs victimes.
Les comprendre pour nous en prémunir, n’est-ce pas une sage conduite ?
La conduite de Fourniret est probablement celle d’un solitaire. Même s’il a accompli la plupart de ses forfaits en couple.
A quel moment du raisonnement a-t-il disjoncté ?
En littérature, le Marquis de Sade a peut-être décrit le personnage de Fourniret, sinon un type d’assassin-sadique assez proche. Maurice Blanchot en a tracé le parcours du raisonnement :
« La nature nous a fait naître seuls. Il n’y a aucune sorte de rapport d’un homme à l’autre. La seule règle de conduite, c’est donc que je préfère tout ce qui m’affecte heureusement et que je tienne pour rien tout ce qui de ma préférence peut résulter de mauvais pour autrui. La plus grande douleur des autres compte toujours moins que mon plaisir. Qu’importe si je dois acheter la plus faible jouissance par un assemblage inouï de forfaits, car la jouissance me flatte, elle est en moi, mais l’effet de crime ne me touche pas. Il est hors de moi ».
Par définition l’excès est en-dehors de la raison. Ce n’est pas tant l’homme Fourniret que le psychiatre renonçait à décrypter, mais l’excès.

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Ainsi, chère Danièle, d’une misérable créature à l’ouverture au monde, il y a toutes les gammes du désespoir humain, à la joie la plus grande.
Oui, notre vie, la seule que nous ayons et à laquelle tout le monde tien, mérite d’être vécue. Le monde est un complexe formidable, fait de mauvais exemples et de grandes joies, d’idéologies contagieuses et de sagesse philosophique – quoique les philosophes que nous connaissons ne le soient guère.
Nous avons à nous débattre sans cesse contre des entraînements de toute nature, dans un champ de bataille intime, d’où nous sortons meurtris de nos contradictions.
A vivre en bonne entente avec les autres, nous finissons par devenir meilleurs. Nous avons triomphé de nos instincts grégaires. Un drame caché dès l’origine de l’espèce est sans doute en nous, dont sortent parfois des Hitler et des Fourniret.
Les hommes sont-ils tous fous, ou bien poussés par la recherche du pain quotidien et la perspective de le faire gagner par les autres, ne le deviennent-ils pas un jour ?
Sans doute.
Quoique détruite, la nature ne renonce jamais, la rosée du matin et le coucher de soleil appellent nos corps à laisser échapper l’âme en guise de merci.
Même si nous ne survivions plus que par les insectes, nous survivrons toujours. La nature est en nous, puisque nous en sommes un des produits les plus finis et les plus complexes.
En-dehors des calculs, des bassesses et de la cupidité des maîtres que nous subissons ou que nous avons choisi, l’orée d’un bois, un sentier au bord d’une rivière, et tant d’images qui nous viennent à l’esprit, ont de tout temps fait aimer la vie libre et détester l’esclavage.
N’est-ce pas le plus important, chère Danièle ?

19 avril 2008

Le Journal Le Monde en danger.

Les affres de la possibilité d’un désastre économique continuent de secouer le Journal Le Monde.
Ce journal est une référence en Europe et pas que pour les francophones, mais pour l’ensemble des lecteurs polyglottes, synonyme d’une bonne information et des réflexions qui en découlent.
Le départ programmé de 129 collaborateurs, dont des départs contraints, affaiblira le journal dans sa pensée multiforme, donc sera une perte ressentie de façon générale de la presse écrite.
Qui n’a pas la nostalgie à Liège des années au cours desquelles la presse écrite locale donnait de la couleur à l’information ? Alors, quatre rotative concurrentes crachaient quotidiennement plus de 200.000 journaux qui se lisaient dans la Région. Chaque foyer avait son quotidien favori qu’apportait le facteur ou que le lecteur achetait en kiosque.
La langue française s’y enrichissait des particularismes et des spécialités des rédacteurs. Bien des belgicismes sont partis de cet engouement venant gonfler les définitions des dictionnaires, après que l’Académie française eût officialisé l’adoption.
L’absence de critique aujourd’hui des électeurs liégeois est directement attachée à la disparition de la presse locale.
Nous avons vécu en petit ce que la presse parisienne de reportages et d’enquêtes vit en grand.
Avec le licenciement d’une partie du personnel, Le Monde fait exactement les mêmes erreurs que celles qui ont été faites au Journal La Meuse, à la Wallonie et à la Gazette de Liège. Dans une sorte de comptabilité d’épicier, les chiffres ont pris le pouvoir sur les lettres. Les résultats économiques sont immédiats, mais cette économie appauvri au lieu d’enrichir à long terme. Le journal devient tributaire des nouvelles captées par les Agences, perd ses chroniqueurs, détermine ses éditoriaux en fonction de ses capacités qui se réduisent, enfin, le poids des propriétaires s’alourdit en proportion des intérêts des actionnaires qui n’y trouvent plus leur compte. Et c’est la dégringolade.
Au contraire, dans une situation difficile il n’y a qu’une direction à prendre : celle de mieux informer encore, d’être plus performant et de s’intéresser aux nouveaux supports en innovant dans les journaux électroniques : en engageant des journalistes !
Peut-être que pour Le Monde, comme nos journaux locaux il y a vingt ans et plus, est-il trop tard ?
S’il y a sept ans que le journal enregistre des déficits, c’est au moins cinq années de perdues.
Le piège s’est refermé sur la presse française et quand Le Monde aura disparu ou aura été racheté pour un tout autre commerce que celui des idées, ce sera le tour des quelques autres qui subsistent vaille que caille et qui ne profiteront pas de cette disparition. Bien au contraire, puisqu’elle sera les débuts de la fin du suivant…
On pouvait très bien en Belgique sauver la presse d’opinion, même si La Meuse s’en défendait d’en avoir jamais eue. Il aurait fallu pour cela considérer la presse écrite comme un service public d’information, de la même manière qu’il existe un journal télévisé public. Il suffisait de subventionner la presse écrite mieux que les pouvoirs publics l’aient jamais tenté avec certaines obligations, comme la liberté d’expression et l’interdiction de l’actionnariat de faire pression sur la conscience et le sens critique des rédacteurs, par des contrôles indépendants.
Utopie ?
Pour y répondre, il suffit de voir dans quelles conditions la langue est parlée aujourd’hui parmi les lycéens et les élèves des écoles professionnelles, comment la langue française est utilisée et vers quel désastre linguistique nous courons. Il convient de s’imaginer dans quel état lamentable sombre le sens critique, tout raisonnement et toute dialectique, pour se persuader que nous sortons de nos écoles des ingénieurs analphabètes et des ouvriers robots.
L’Instruction publique participe au désastres. Les apprentis sorciers de l’Education nationale pensent secrètement que ce n’est pas la peine d’apprendre à lire et à écrire à des gens qui sitôt le diplôme en poche n’ouvriront plus jamais un livre ; qu’il est bien plus utile de pourvoir la société de bons techniciens qui ne se posent pas trop de questions sur leur devenir.

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La presse papier, la presse électronique concourent à l’apprentissage de la langue, à l’ouverture à la culture et au plaisir de lire et de connaître. De tout cela ressort le pouvoir du lecteur de faire un choix, d’exercer son sens critique, d’oser avoir une pensée originale.
L’utopie, c’est de croire qu’en laissant tomber ce qui faisait la fierté d’être un citoyen debout, on réussirait quand même le pari démocratique.
Eh bien ! non…
Nous allons vers des dictatures d’argent où seulement quelques concepteurs et quelques financiers disposeront de leur libre arbitre.
L’imbécillité des foules est la condition première d’un esclavage accepté, mieux même : désiré !
C’est un vice du pouvoir, celui de prétendre tout contrôler. Et un journal avec deux ou trois cents collaborateurs, comme à la grande époque, ne se contrôle pas.
Nous allons vers des lendemains qui déchantent avec un paquet de lois souvent inutiles, toujours liberticides, nos angoisses et nos peurs irraisonnées exploitées par le pouvoir.
C’est peut-être là qu’il faut voir les raisons profondes de la fin des journaux et des débats d’idées.

18 avril 2008

Moureaux le Juste ?

La récente interview de Moureaux au journal Le Soir pose le problème des désignations dans les partis des personnels politiques au niveau de l’Etat.
Nous aurions bien aimé voir Monsieur Moureaux prendre position sur les principes de la représentation du peuple, plutôt que poser des banderilles sur un personnage de son parti.
Il faudra sans doute patienter jusqu’à sa mise à la retraite définitive, pour qu’il se déboutonne complètement.
C’est dommage.
L’élection terminée, l’électeur n’est plus au courant de rien. Il a déterminé le pourcentage d’influence des partis par son vote et c’est tout.
Comme tous les gouvernements sont de compromis en Belgique, il perd déjà sa faculté de suite dans les programmes sur lesquels il a élu ses candidats ; puisque dans la formation des gouvernements, s’entrechoquent les points de vue, rarement complémentaires et presque toujours contradictoires. Comment l’électeur va-t-il savoir quelle part sera réservée à ce qu’il pense ? Et surtout, avec quelle conviction le personnel désigné défendra-t-il le programme pour lequel il a été élu ? Sera-ce au prorata de son pourcentage dans la coalition, du bon sens, de la nécessité qui fait loi, de son habileté manoeuvrière ?
Mystère. La cuisine intérieure n’est pas du domaine public. Le citoyen est exclu du débat. Il n’en sera informé que plus tard, par des indiscrétions journalistiques ou par des communiqués officiels, toujours sommaires et neutres.
« Celui qui parle au nom des autres est toujours un imposteur », écrit Cioran.
La seule perception qu’il aura des débats et des décisions sera celle qu’il ressentira de son niveau de vie et de ses débours vis-à-vis de l’impôt, quand il sera trop tard et quand l’Etat, monstre froid et sans état d’âme, se paiera sur la bête !
C’est ainsi qu’il apprendra, quand il sera dans l’incapacité d’intervenir, la façon dont on aura interprété son vote.
C’est fort peu de chose. Et en vérité, cela le conforte dans le sentiment qu’il n’est qu’une quantité négligeable dans un système qui n’a besoin de lui que pour le symbole.
Pire, s’il va plus loin dans l’analyse, force sera de constater qu’il a donné naissance au premier terroriste : l’Etat, cette organisation qui broie autant de vies qu’elle n’en sauve…
Enfin, un très petit comité, sinon un homme seul, souvent le président du parti va désigner en-dehors de tout critère, les gestionnaires des affaires publiques.
On voit à quel éloignement se situe l’électeur !
Comment le président du parti va-t-il s’y prendre ?
Il le fera aux noms de ses préférences personnelles, de ses amitiés, de l’influence des sections pour une dilution équitable des pouvoirs, il aura à cœur de défendre sa Région dans la mesure où il sait qu’il s’y représentera aux prochaines élections, peut-être sera-t-il impressionné par le cursus d’un non-parlementaire…

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C’est ainsi que « les fils de… » bénéficient souvent d’une préférence dans la mesure où les pères sont enracinés dans une Région et peuvent être des alliés précieux et influents pour le président.
Ces choix échappent aux membres du bureau, comme semble l’avoir expliqué Moureaux pour le parti socialiste, lorsqu’il pinaille sur la nomination du secrétaire d’Etat Frédéric Laloux.
L’arbitraire remet en cause les fondements mêmes de ce que nous souhaitons voir dans une démocratie. La nôtre, est loin d’en approcher par les exemples qu’elle donne d’une ploutocratie partitocratie. .
Monsieur Moureaux emploie le mot « casting » comme au théâtre, pour désigner le rôle de Di Rupo dans les nominations. Le président-impresario est bien un homme de spectacle – comme ils le sont tous.
La moindre de leurs « confidences » n’est-elle pas montée en tête d’épingle, commentée, et produite comme si tout était extraordinaire de leur part ? A force d’être admirés ne paraissent-ils pas d’emblée plus intelligent ?
Ne sommes-nous pas coupables d’aduler ceux qui nous représentent si mal ? N’avons-nous pas perdu de vue qu’en période de disette, ces gens que nous payons de notre travail, le sont bien mieux de ce que nous le serons jamais, alors qu’ils prêchent l’austérité et la rigueur !
Ne payant jamais leurs erreurs, ne résolvant les situations qu’aux critères de la leur, nous avons le tort de les croire supérieurs.
Leurs avoirs ne sont faits que de ce que nous leur concédons des biens publics. Nous ferions bien de commencer par leur octroyer des salaires proportionnels aux résultats ; et avant tout, une immersion d’au moins un an dans un salaire entre 1000 et 1500 euros, ce qui n’est pas encore l’extrême pauvreté.
Si on les réduit à cela, ils voleront davantage l’Etat, diront des esprits chagrins. C’est le risque. Au moins auraient-ils mauvaise conscience. Nous saurions où sont les altruistes et les autres.

17 avril 2008

Les forçats de la faim…

…version capitaliste.

Comme aux plus mauvais moments où le capitalisme était en guerre contre le communisme, il y a de nouveau des émeutes de la faim un peu partout dans le monde.
A une certaine haute époque de la guerre froide, les économistes occidentaux prétendaient que le système capitaliste était le seul performant et donc le remède absolu de la misère dans le monde.
Quand un pays d’Afrique était touché par la disette, il changeait de camp et passait dans le giron américain ou soviétique. L’idéologie qui triomphait déversait ses bienfaits sur les maux du pays rallié. Quand les caméras s’éteignaient, la famine reprenait de plus belle et lorsqu’on en faisait reproche aux idéologues du camp occupant, c’était toujours de la faute des gens d’en face.
Le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombait ; mais, déjà au début des années 80, la guerre froide avait été gagnée par le camp américain. Cela fait au moins 25 ans que le système capitaliste n’a plus de concurrent. De l’avis de tous, toutes les conditions sont requises pour que la liberté d’entreprendre et le commerce mondialisé trouvent leur apogée, malgré la poussée de deux géants : l’Inde et la Chine.
Et que constate-t-on ?
Des émeutes et des menaces de famine comme aux pires moments des peuples en guerre !
La hausse des prix des aliments produite par la spéculation et la montée des prix du baril de brut, en sont la cause, disent les économistes.
Or, s’il y a bien une chose qui était à prévoir, c’était bien l’assèchement progressif des puits de pétrole.
Comment se fait-il que de l’avis des experts, des prévisionnistes et des économistes, une telle situation était plus que probable, elle était certaine, et qu’aucune précaution n’ait jamais été envisagée ?
Est-ce appeler cela un système responsable et prévoyant ?
Qui ne voit dans ce seul exemple le défaut irréductible du capitalisme, pour en redouter à l’avenir les pires catastrophes : ce système n’en est pas un ! Ce n’est qu’un conglomérat de situations, une chose informe du plus dégoûtant des empirismes : le profit, l’égoïsme, bref un truc antihumain.
On y a plaqué une morale de circonstances, adaptable et à géométrie variable, selon que l’on soit puissant ou misérable.
Et allez donc, c’est pas mon père ! Même les juges troussent leurs robes pour le cotillon…
En réalité, c’est une merde dans laquelle l’humanité va perdre tout espoir d’atteindre à une condition supérieure. Une sorte de vestibule dans lequel on marche en somnambule avec au fond une porte qui donne sur l’apocalypse, tout le monde le sait, et pourtant, on l’ouvrira croyant qu’il y a encore un profit à faire derrière…

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Evidemment, la misère, la faim dans le monde, à côté de ce qu’on dégustera, c’est de la rigolade, des ortolans pour écologistes, des baleines en bonne santé pour greenpeace.
Mais, on n’en est pas encore à réciter des chapelets ou à crever la dernière barrique de bière. D’ici là, on aura droit aux beaux discours de nos stratèges, aux mines pincées de nos industriels en mal de profit, et aux graphiques de nos plus brillants économistes.
C’est dire, que si l’astéroïde 99942 Apophis ne nous percute pas en 2036, nous aurons le temps de lécher le fond des marmites de Didier Reynders quand toute la Belgique crèvera de faim, sauf lui, à la suite de la réussite finale du capitalisme ambiant.
Tout ça pour écrire qu’on a de plus en plus faim dans le monde et que le libéralisme est impuissant et que le libéralisme s’en fout.
Quant à venir dire que c’est parce que la Chine et l’Inde consomment de plus en plus, que les autres doivent se mettre la ceinture, c’est faux.
La preuve, c’est qu’une famine est toujours possible chez l’un comme chez l’autre ; car, ces pays ne progressent pas de façon systématique et n’élèvent pas sensiblement de la même façon le niveau de vie de leurs habitants.
La Chine n’est plus communiste que de nom. Et l’Inde est le pays des castes et des discriminations. Les Intouchables ne mangent pas toujours à leur faim, et ne sont pas près de consommer un steak frites par semaine.
Ceux qui progressent encore et qui augmenteront demain leur part de marché, sont des populations qui consomment plus de produits de luxe que des produits de première nécessité.
C’est l’imprévoyance, l’insouciance et la spéculation qui sont responsables de l’accroissement de la misère, même dans les pays occidentaux, sinon qu’ici, on ne meurt pas encore de faim.
Mais si le système n’est pas riche en morale, il l‘est, par exemple, en mauvaises raisons. La dernière en date vaut son pesant d’éthanol. Il paraît que c’est à cause des cultures du colza qu’on en est arrivé à payer le pain 2 euros 50 !
Il faut arrêter quand même de faire croire ça aux gens, même si les hectares de culture réservés à l’automobile peuvent être une source de déséquilibre dans 5 ou 10 ans.
Qu’est-ce que vous voulez, les gens croient à tout ce qui les rassure, et puisque c’est pour la bagnole… que les autres crèvent de faim, et que ça arrange bien les économistes…

16 avril 2008

Berlusconi, ardent septuagénaire !

Au-delà de la victoire du « cavaliere » bavard, prétentieux et richissime, on peut tirer un constat à la mesure de l’Europe sur les valeurs politiques nouvelles, de ces dimanche et lundi en Italie.
Il faudra bien que les stratèges de la gauche européenne finissent par comprendre.
Il n’y a plus à proprement parler de gauche en Europe capable de battre la droite.
Veltroni, le leader malheureux de la gauche, a pourtant réussi la performance de rassembler les petits partis, de tuer la gauche verte et même d’absorber les communistes, pour arriver à faire 37 % des voix, avec le slogan « Votez utile ! ». C’est-à-dire l’ancien score du PC italien, sur un programme socialiste centriste, vidé des derniers espoirs de modifier le système capitaliste en profondeur.
Faire risette au centre depuis la gauche est une politique à risque.
C’est à quoi se résolvent cependant tous les partis socialistes aujourd’hui. Ils espèrent un ralliement des centristes pour une politique mollement de gauche !
Jusqu’à présent, la France, la Belgique et l’Allemagne, à l’exception de l’Espagne, ont vu cette stratégie échouer et c’est dans la logique des choses. La droite commence au centre-gauche pour squatter ou annexer l’extrême droite. Ce n‘est pas en imitant la politique libérale des partis de droite, que les partis socialistes convaincront le centre de voter pour eux.
Un centre qui regarde vers la gauche, malgré le ton adopté des dirigeants socialistes, ce n’est pas pour demain. Il faudrait que cette gauche « moderne » le rêve de Di Rupo, de Hollande et de Veltroni vainque la répulsion qu’elle inspire aux petites et moyennes entreprises et au petit monde fascisant qui gravite autour. Et surtout, il faudra qu’elle leur donne plus de gages !

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Dorénavant, la gauche se verra toujours battue par ce seul mauvais choix. Et même si elle parvient à convaincre le centre « qui regarde sur sa gauche » ce sera après avoir lâché tellement de lest qu’elle se fera court-circuiter par sa partie de militants restée profondément rouge et qui rendra des couleurs à une extrême gauche, mal en point en Italie, comme en Belgique.
Si la gauche veut gagner sans l’extrême gauche, il lui manquera toujours des voix. Par contre, la droite a bien en main son extrême-droite.
Mais enfin, les hommes sont ce qu’ils sont. Ils croient que les militants de toujours ne les abandonneront pas dans leur stratégie, on a vu en France aux présidentielles et en Italie, aux législatives, que ce n’est pas si simple.
L’exception des municipales françaises confirme la règle. Les particularités des Villes et des Communes jouent plus souvent pour la gauche de terrain, proche des gens et moins marquée par la politique centriste des Bureaux politiques, qui depuis Paris ou de Bruxelles n’influencent pas trop les communaux.
Reste que l’aventure de Berlusconi, même si elle consacre le triomphe d’une droite qui semble fasciner les Italiens, est à peu de chose près à l’identique du parti flamand CD&V allié aux nationalistes du NV-A.
En Italie, c’est l’Alliance du Nord qui joue le rôle de trublion.
A entendre ces nationalistes du Nord, on se croirait moins en Lombardie qu’en Flandre. Pour eux l’Italie s’arrête à Rome. Après, c’est l’étranger. « Des gens qu’on ne veut pas chez nous » disent les slogans. L’énumération des défauts des Italiens du Sud correspond à peu près aux défaut que les nationalistes flamands supposent aux Wallons : un goût pour le chômage, de la paresse à revendre, une paupérisation due au caractère wallon et enfin, l’un et l’autre, ne veulent plus que le bel argent de leur réussite serve à payer des fainéants.
Comme Leterme s’en est déjà aperçu, Berlusconi va devoir calmer ses alliés pour avoir une chance d’accéder à son ambition suprême : devenir après cette législative Président de la république italienne ! Mais pour cela, il faudra qu’il ne sombre pas dans de nouveaux scandales financiers dans les prochaines années.
Le premier test sera la manière dont Berlusconi va régler – s’il le peut – le problème des dépôts clandestins d’ordures en Italie et particulièrement dans la campagne napolitaine.
Il va se heurter à la Camorra et aux autres bandes maffieuses dont on soupçonne le cavaliere d’avoir avec elles des relations de « bon voisinage », comme un de ses lieutenants qui s’est vu condamné pour son silence sur l’origine des fonds qui servirent aux anciennes campagnes politiques de Berlusconi.
Et à propos de justice, voilà Sylvio tranquille pour un bon bout de temps. Sa qualité de chef du gouvernement le mettra hors de portée des juges et des tribunaux… et si en plus, le fringant septuagénaire se met en posture de devenir président de la République, il pourra savourer une vieillesse tranquille.

A propos du blog du 15 avril.

Vous trouverez sur Marianne2.fr un complément d'information à l'article "Drôle de Ko-Kosovo" du 15 avril.
Je me joins à l'interrogation de cet hebdomadaire : "Pourquoi cette information n'est-elle pas suivie de réactions dans des pays qui s'étaient enflammés d'indignation lors des exactions serbes au Kosovo ?"

15 avril 2008

Drôle de Ko-Kosovo !

C’est tout à fait belge de s’enflammer pour une « juste » cause rien qu’en tombant sur quelques mots magiques : « droits de l’homme », « racisme », « antisémitisme », « crimes contre l’humanité » et quelques autres.
Et nous voilà mobilisés farouchement déterminés d’agiter tous les moyens afin de dénoncer une nouvelle honte pour l’homme civilisé.
Dans notre lyrisme moralisateur, nous sommes allés jusqu’à condamner des gens sur des on-dit de forfaits qu’ils avaient commis en-dehors de nos frontières, lors même qu’ils n’ont jamais été citoyens belges ! C’est ainsi que nous avons monté des procès sur le génocide du Ruanda. Et nous en ferions tout autant avec tous les supposés criminels de la terre qui passeraient à notre portée.
En général, nous montons les dossiers sans beaucoup d’éléments et avec des témoins douteux. Mais quand c’est pour la bonne cause…
Bien entendu nous adorons tous les tribunaux pourvu qu’ils fussent internationaux et sous l’égide de l’ONU ou du monde dit libre.
Notre soif de justice est avant tout internationale, attendu que nous sommes plus indulgents pour les atteintes aux droits des gens sur notre territoire perpétrés par certains dirigeants des gouvernements régionaux, pour ensuite reprendre de notre stature pour fustiger la Chine pour les « horreurs » qu’elle perpètre au Tibet.
C’est ainsi, on ne nous changera pas.
Le Belge type est un matamore, internationaliste quand il parle des autres et nationaliste frileux quand il parle de lui-même.
Parfois, quelques-unes de ses anciennes « gueulantes » lui retombent sur la tête, comme un boomerang.
Alors, ce n’est pas lui qui s’est trompé. On lui a donné de fausses informations (aurait-il seulement accordé un regard aux bonnes ?). L’opinion internationale était unanime (l’unanimité dans l’erreur, c’est possible aussi). Le plus souvent, il persiste et signe dans son erreur, ne croit pas ce qu’on lui dit, et poursuit sa confiance à ceux qui l’ont trompé.
C’est ainsi que le Belge moyen est sans doute le plus placide et le plus facile à berner des électeurs.
Les dirigeants politiques le savent bien qui lui racontent des craques depuis toujours sans que jamais aucune sanction électorale – ou si peu – ne leur retombent sur le nez..
C’est donc dans ce paradis de la bêtise et de la facilité qu’une petite information vient une fois de plus déranger la candeur générale.
Madame Del Ponte qui dirigea longtemps le Tribunal International TPIY vient de publier un livre en Italie (1) sur le sort réservé à 300 prisonniers, femmes, enfants, vieillards serbes transportés l’été 1999 depuis le Kosovo jusqu’en Albanie.
Evidemment, quand un Belge entend le mot « Kosovo », il est comme Kouchner, sa petite âme se révulse et crie vengeance contre les méchants occupants serbes « tous des criminels ». Bon. Passons.

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Les prisonniers étaient enfermés dans une sorte de prison et où des chirurgiens prélevaient leurs organes, « Ces organes étaient ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger pour être implantés sur des patients qui payaient » Les victimes privées d’un rein étaient de nouveau enfermées dans une baraque jusqu’au moment où elles étaient tuées pour d’autres organes » (extrait d’un article du journal Le Soir).
Parmi les initiateurs du projet, il y avait Agim Ceku, Premier ministre du Kosovo de mars 2006 jusqu’en janvier 2008, et Hashim Thaçi, actuel Premier ministre.
Voilà des gens qu’on a abondamment filmés au nom du Kosovo libéré du joug Serbe et qui sont d’infâmes crapules du niveau du docteur Mengele d’Auschwitz !
C’est ainsi que nous sommes en Belgique. Nous nous donnons pour les justes causes.
« Les dirigeants d’un niveau intermédiaire et élevé de l’UCK étaient au courant et étaient impliqués de manière active dans la contrebande des organes », écrit Mme Del Ponte.
C’est gravissime et de la bouche même de ce magistrat international, cela paraît crédible.
Bien entendu, cette information passera inaperçue comme toutes celles qui contrarient l’opinion générale bien assise dans ses convictions, et qui ne souhaite pas être dérangée dans sa lutte contre l’idée qu’elle se fait de la barbarie.
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1. « La chasse, moi et les criminels de guerre », publié en Italie, de Carla Del Ponte et un journaliste du New York Times.

14 avril 2008

Sarkozy en plein disneymania…

Quand on se retourne sur le récent passé, depuis la dernière élection présidentielle en France, on est saisi du décalage entre ce qui avait été promis et l’implacable signification des faits.
Sarkozy avait l’air tellement sincère et sûr de lui, qu’il avait communiqué un enthousiasme à l’électeur depuis longtemps disparu. L’opinion trompée le consacra. Chacun attendit de recevoir au prorata de ce qu’il avait promis à tous.
C’est bien l’ambition démesurée des éléphants du PS qui les fit voir dans le score de Ségolène Royal une contre-performance, devant le phénomène Sarkozy.
Les ricanements de Jack Lang, les retournements de veste, les paroles acides de Fabius et Strauss-Kahn montrent à quel point, au-delà des perfidies de rivalité, ils s’étaient tous trompés sur la durée de l’engouement électif des Français.
Un an plus tard, je ne donne pas cher de la peau de Sarkozy s’il devait se représenter dans l’état actuel de sa politique, devant la même Royal.
Mais c’est impossible. Et quand le vin est tiré et que c’est de la piquette, il faut quand même vider la barrique.
Que n’avait-il promis, Bling-Bling ? La solidarité, de la bonne et chaude fraternité des hommes, et ce fut le cadeau aux grosses fortunes. D’oublier son clan pour ouvrir le pouvoir à l’opposition ? Les retournements de veste n’ont réussi qu’à irriter ses partisans.
L’hebdomadaire Marianne revient sur le meeting du 6 mai 2007, Salle Gaveau à Paris, au cours duquel Sarkozy récitait avec conviction quelques belles pages de son nègre Guéant :
«Ma pensée va à tous les Français qui n'ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d'opinions, il n'y a pour moi qu'une seule France.
Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français, que je parlerai pour chacun d'entre eux. Je veux leur dire que ce soir, ce n'est pas la victoire d'une France contre une autre. Il n'y a pour moi ce soir qu'une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l'idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.»
Ce bel œcuménisme libéral n’était qu’une formule, dont la droite partout en Europe sait dorénavant par cœur les ingrédients. Sarkozy y mettait son art de la scène, sa virtuosité de grand comédien pour un vaudeville tiré d’une tragédie grecque « la démocratie », transformée en farce, comme elle l’est aussi dans les pays voisins, telle la Belgique, depuis longtemps.
Et puis plus rien. Le rideau tombé, sur la scène même de la farce, bien cachés des derniers spectateurs qui s’éternisaient, Sarkozy et les siens soupèrent avec leur camp politique.
Dans l’euphorie d’une opération réussie, ils avaient liquidé les vieux pétainistes, les briscards de Le Pen, rallié les derniers godillots de l'extrême-droite encore accrochés la veille aux basques de Villepin, afin de reproduire une même opération avec la gauche, le Centre ayant déjà été cassé en deux.

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Et s’il n’était pas sorti du bois sitôt, peut-être eût-il accroché à sa ceinture d’autres scalps que ceux de MM. Besson, Jouyet, Bockel, Kouchner, Lang, et quelques autres moindres pointures. Ceux-ci joués et trompés ont senti suffisamment trop tard le piège dans lequel ils sont tombés pour se refaire jamais une carrure de stratège dans un quelconque parti de gauche.
Plus que les dirigeants du PS, décidément fort mauvais, sans intuition, sans projet, les militants ont seuls mis en échec la stratégie présidentielle aux élections municipales pour redonner l’espoir aux cadres de la rue Solferino qui ne le méritaient pas.
Le reste est bien connu des Français.
Les mesures « jugées indispensables » se font parfois, tout dépend de l’opinion publique, dans la plus grande confusion. A la recherche d’une nouvelle popularité Sarkozy n’a plus de plan, mais monte des coups qui sont autant de baromètres, l’œil sur les sondages.
François Fillon et lui sont paraît-il à couteau tiré. Cette équipe n’a plus de cohésion. Certains Secrétaires d’Etat contredisent leur ministre de tutelle.
Le Président compte les coups, jette un œil sur les sondages et donne raison à son ministre qui a la faveur de l’opinion, laissant Fillon perdre une popularité dont il est jaloux.
Et pendant ce temps, le revenu des Français de condition modeste se détériore. La crise perdure et enflamme les prix, l’inflation. Les grandes réformes sont encore à venir. Les lycéens sont déjà dans la rue, ils refusent les licenciements d’enseignants. Les regroupements du service santé et de la Justice voient avocats et médecins envahir les prétoires et les abords des hôpitaux.
Le plan d'économie, malgré la conjoncture et la dette, se dégonfle dès que la rue montre les dents. Les projets de suppression de la carte Famille Nombreuse sont à l’eau.
Le gouvernement Fillon préparerait une loi contre les chômeurs refusant deux offres d'emplois.
On se demande si Sarkozy n’est pas en train de pousser le premier ministre à la faute…
C’est dire l’ambiance.

13 avril 2008

Viva Hugo Chavez !

Dans nos pays à vocation libérale et centriste, on traîne bien un peu les pieds à la suite de l’emballement des prix de denrées de première nécessité, mais sans plus.
Ailleurs, la dénonciation de ce phénomène s’amplifie dans des pays à l’économie plus fragile comme l’Egypte, Haïti, la Cote-d'Ivoire, le Mexique, la Malaisie, etc.
En Europe, les populations engourdies n’ont pas encore mesuré la tromperie des indices des prix qui consiste à amalgamer des matériels Hi-fi stables, avec les hausses des farines, fruits et légumes.
Trente ans de libéralisme social et centriste nous ont complètement abrutis.
A y regarder de près, c’est pourtant le système mondialisé de la concurrence qui est à la base de la flambée des prix de détail.
On a fait croire si longtemps que c’était le meilleur moyen de faire baisser les prix, que tout le monde en reste persuadé, malgré la libération du prix du pain, il y a de cela quelques années, point de départ en Belgique des hausses.
Sous nos Régimes des émeutes de la faim ne se sont pas encore produites ; des indicateurs devraient pourtant nous alarmer, comme la progression de la pauvreté. Cette semaine le chiffrage des pertes sur les revenus qu’occasionnent les hausses des loyers, du chauffage et de la TVA vient renforcer le malaise général.
Des explications ?
Les libéraux en ont plein leurs dossiers.
Les habitudes de consommation en Chine ou en Inde évoluent avec leur pouvoir d'achat en forte augmentation. La demande explose. Dans un monde rétrécit par la puissance et la vitesse des moyens de transport, les grands producteurs ne sont plus tenus par le temps des trajets, d’où un plus large éventail de spéculation et de surenchère.
Les tarifs agricoles ont flambé à cause de la disparition des grands stockages en silos, puisque les céréales trouvent tout de suite preneur. La libéralisation du commerce international a surpris tout le monde par l’ampleur des ententes – généralement sanctionnées – mais qui, en se multipliant, empêchent toute correction par les organismes de contrôles internationaux.
Nestlé souligne la demande en agrocarburants qui renforce la hausse des prix, plus pour justifier ses propres hausses, notamment les huiles, les poudre de lait et les yaourts, plutôt qu’essayer de ralentir la tendance qui est une véritable catastrophe pour les pays d’Afrique.

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Les spéculateurs, maîtres du jeu libéral, anticipent une montée future des besoins en carburants verts pour s’accaparer les produits agricoles. On assistera sans doute dans les prochaines années à une concurrence entre les pleins de réservoir et la nourriture de base pour les enfants des pays pauvres. Ce qui est une nouvelle forme de colonialisme d’origine spéculative et contre laquelle on ne pourra rien ; sauf, qu’elle sera en partie la faute des écologistes !
Les denrées alimentaires sont de véritables valeurs refuges pour les investisseurs. Les céréaliers de Beauce et des grands espaces cultivés, au bord de la dépression il y a dix ans, retrouvent le chemin des profits rapides. De nouvelles fortunes naissent dans les métiers de l’agroalimentaire. Ce sont des placements financiers intéressants, par rapport à la crise économique actuelle. Cette prospérité ne crée évidemment aucun emploi nouveau, tant les grands fermages se sont mécanisés à un point tel qu’on ne voit pratiquement plus personne dans les champs.
Les pays non-producteurs d'hydrocarbures subissent les effets d'un baril qui tourne autour de 110 dollars. Les Etats occidentaux comptent diminuer leurs dettes en maintenant les taxes et accises comme du temps où le baril valait 50 dollars. Ainsi, accompagnant les producteurs-spéculateurs des hydrocarbures, ils se conduisent de telle manière que l’on peut parler d’Etats voyous de pays comme la Belgique et la France.
Va-t-on retourner aux antagonismes entre la ville et la campagne comme du temps de la guerre 40-45 au cours de laquelle les paysans se sont enrichis sur le dos des citadins ? La production locale difficilement exportable à grande échelle et qui n’intéresse pas encore les spéculateurs peut jouer sur des prix locaux des denrées de première nécessité dans les campagnes, au détriment des villes.
Comment trouver un remède à la crise quand les organisations internationales sont toutes convaincues de l’impossibilité de casser le système libéral sans faire de plus grands dommages encore aux populations les plus fragilisées ?
Mais, c’est quand même un paradoxe que les producteurs de cacao et de bananes dans les pays producteurs exportent les productions avec les bénéfices et que les populations travaillant de et pour les grands propriétaires ne peuvent se payer le luxe de manger du chocolat, voire même des bananes ! Que dire des pays producteurs de pétrole, tous performants, dont certaines populations sont parmi les plus pauvres au monde !
C’est pourquoi l’expérience de Hugo Chavez au Venezuela est autant respectée par les économistes qui voient venir les désastres, qu’elle est brocardée par les pires fascistes des républiques libérales, ses voisins, économistes à la solde d’un libéralisme qui, comme en Belgique, émerveille encore nos imbéciles instruits.

12 avril 2008

De la quantique à la tantrique...

On a eu les pompiers-tapissiers.
Voilà les femmes-flics masseuses pour messieurs seuls.
C’est dire qu’on a les polyvalentes adaptées aux normes commerciales d’une société de consommation en folie.
Ceux-là même qui leur reprochent de faire du fric après journée, améliorent leur standing aux heures nocturnes dans les mondanités politiques autrement mieux rémunérées !
L’Etat voyou qui est le nôtre peut toujours montrer du doigt, quant à montrer l’exemple…
Les faits se sont passés à l’étranger, si l’on considère le Luxembourg ainsi.
Petit pays, petit fleuve : la Pétrusse, modeste rigole sous le pont Adolphe, le quartier où l’on rigole est en aval, du côté de la gare.
C’est toujours autour des gares que cela se passe. Quand ça chauffe, on monte ou on se jette en-dessous du premier train. L’honnête homme est ainsi, dans le remord soudain.
Le voyageur sans bobonne est un homme enivré de liberté. Dès qu’il a un pied sur le quai, l’autre est déjà chez Suzette. La main sur le bouton de porte – si je puis dire - le voyageur saisit la carte des plaisirs, comme on saisit le péplum de Messaline.
Dans ce coin propice aux rencontres une belle policière dépose les armes de 20 heures à l’aube, pour sa passion le massage tantrique.
Elles ne savent qu’inventer pour mettre les nerfs des badauds à fleur de peau !
Le massage hardiment exécuté débloque les tensions et les nœuds émotionnels. Il révèle la force vitale qui est en nous, libère le mâle, Jupiter fécondant la fille de Thestos, engendrant la belle Hélène, en toute discrétion.
Le massage pour qu’il fasse de l’effet se doit d’être discret.
Les touchers les plus réussis se font à l’ancienne, à l’ombre des jeunes filles en fleur.
Le voyageur de commerce qui rumine le dernier PV d’une policière du Brabant wallon, a peut-être été l’heureux patient de la verbalisante, reconvertie la nuit en vamp tantrique.
Aura-t-il découvert ce que vainement les vieux philosophes recherchent parmi leurs consoeurs en élucubrations nietzschéennes ? La subtilité du toucher dans le massage nous apprend à donner et à recevoir, « au-delà des croyances, au-delà des tabous et des pensées limitantes dans le ressenti profond du toucher, l'écoute du corps et l'intuition » (le texte entre guillemets est de la main même de ces luronnes métaphysiciennes du soir).
A Liège, le philosophe pogonophore manque de touchers tantriques.
C’est une lacune profonde. Les artistes en extase du pyrrhonisme vous le diront.
Ah ! si nous avions une jeune policière de 29 ans développant le jeudi soir dans sa naïveté primitive son art dans sa nudité ! C’en serait fini du lourd discours des auteurs sans pétéchies annonciatrices du prodrome des sens tumescents.
Terminées les envolées hystériques - d’irascibles vieillards passeraient des lourdeurs d’ulcère d’estomac, à des légèretés spinoziennes.
Les présidents mornes, taciturnes et désabusés, retrouveraient la dextérité de leurs doigts gourds bloqués depuis des lustres aux portiques des trésors tantriques.
La mise à pied du vice rend de l’espoir à la vertu (thème de séance).
Au lieu d’une sanction pour cette policière en flagrant délit de tantrique, il faudrait une madame Houart pour pétitionner le Brabant wallon d’une demande de réinsertion dans le corps des inspecteurs. Et si les juges restent inflexibles, que cette gardienne de la paix des sens vienne répandre dans nos cafés psychos de la principauté l’usage du massage Tantra avec des huiles chaudes, à la lueur de nos chandelles. Et qu’il soit fait, le massage Tantra, successivement avec les mains, les pieds, la poitrine et les fesses ou de tout autre organe. Nous serons tous des volontaires et des raisonneurs adoucis.
Et si la chose ne suffit pas à l’usucapion de la jeune policière, les élèves de Kant, unanimes, sont prêts aux assauts extrêmes avec le matériel de la police, matraques et menottes, sans oublier les gros revolvers, pour les émotions fortes, dans les cellules de l’Amigo aménagées en alcôves.

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Aux dernières nouvelles des cafards de bénitier ont fait fermer le club privé tantrique - du body body jusqu'à la joie finale vantait la publicité - le prétexte en a été la morale. Des méchantes langues prétendent que certains hauts personnages au plaisir trop réduit, n’y consommaient pas pour leur argent !

11 avril 2008

Vous avez dit Europe ?

Ah ! ce qu’on est bien compris.
Avec le gouvernement que l’on a, l’électeur est rassuré. Il peut aller à la pêche à la ligne, suivre les matchs du Standard et même s’insurger contre les trublions qui empêchent, quelques mois avant l’août olympique, de goûter aux saines joies du sport.
Ou – beaucoup plus rare - s’inquiéter de la manière avec laquelle nos grands penseurs du Parlement escamotent la démocratie.
Car la Chambre a débattu mercredi du Traité de Lisbonne.
Vous savez bien, cette Constitution européenne dont nos voisins français ne voulurent pas par referendum et que sans doute nous ne voulions pas davantage, cependant que personne n’en a rien su.. La voilà revenue sous la forme d’un Traité à l’identique - à quelques virgules près. On nous voulait bien emballés dans les marchés mondiaux sans filet social de protection et sans espoir d’en voir jamais un. Il paraît que l’Europe est à ce prix !
Traité rebaptisé de Lisbonne, comme il aurait pu l’être de Houte-si-ploût.
Deux élus écologistes s’abstiendront pour souligner le déni démocratique, c’est tout.
Le Parlement a réduit dix millions d’habitants à une trentaine de députés (fort taux d’absence en cette séance qui décidait de notre devenir), la matière étant sans doute trop délicate, trop fine, pour qu’elle soit perceptible par la masse jugée inculte et irresponsable.
Avec les deux écologistes, ne parlons pas des opposants accrédités, la fine fleur du nationalisme, qui voteraient la mort de leur mère afin qu’elle ne parlât plus le français et nous aurons fait le tour de ceux qui ont encore le droit de s’exprimer alternativement dans ce fichu pays.
De ce débat entre compères, puisque le peuple n’a plus son mot à dire, est ressorti le discours d’Hermann De Croo de l’Open VLD.
Lui, c’est un cas.
Il est persuadé qu’il parle au nom d’une majorité ! Et il en est tellement sûr qu’il n’a pas besoin de l’aval de celle-ci pour prendre des engagements en son nom. Ainsi, est-il persuadé qu’en fustigeant l’Europe de la haine, que nous nous engagions par sa voix à défendre l’Europe du Libre échange et accessoirement du Droit.
De la bouche d’un Flamand, parler de Droit de nos jours, c’est assez gonflé ; de l’étendre à l’Europe l’était davantage. Mais enfin, personne ne changera Hermann, lui et ses certitudes, ses cocardes, son attirail libéral et sa foi incandescente en la Belgique de madame Houart.
A croire que cet homme, s’est mis à incarner le peuple de la Belgique Joyeuse de 58, celle de l’Expo. Il mourra persuadé que c’est sous le règne de Beaudouin 1er !
Elio Di Rupo n’a pas emballé ses gloses et ses raisonnements dans le papier cadeau commun avec le CDh. Certes, le parti socialiste a fait son devoir sans abstention, comme de braves petits soldats à la cause centriste ; mais, depuis le film des Chtis, on sent l’homme pris d’un remord : celui de ne plus fréquenter la baraque à frites avec les camarades.
Aussi, sans y croire vraiment, poursuit-il l’espoir d’intégrer les nombreux défis sociaux dans le bidule de Lisbonne.

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Comme il est farouchement contre une consultation populaire, il fait, comme Hermann, le bonheur du peuple sans le consulter. Les voix, qui l’inspirent sur les talus boisés de Mons, sont celles que la Pucelle entendait. C’est l’âme d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, par la voix d’Adamo qui souffle en lui la braise wallonne qu’il est censé représenter. Elio a conquis ses prestigieux diplômes pour nous dispenser d’avoir le certificat d’études. Nous pouvons compter sur lui.
Certains diront : à force de lui faire confiance, voilà où nous en sommes !
Ce sont des grincheux, dira le chœur du bureau du PS, dans un hymne au chef.
La manie qu’ont tous ces gens de parler à ma place est énervante.
Ils croient que la machine à décerveler de Marie Aréna a fini par nous vider la tête.
Il paraît que le montage lisbonnais intensifiera la lutte contre les discriminations. On verra bien ce qu’il en adviendra, car justement, la Belgique compte pas mal de discriminés.
Mais ce n’était pas à nous que l’on pensait, mais bien à l’adhésion de la Turquie. Il paraît que ce pays est européen ! A part quelques bandes de terrains volées à la Grèce, on a beau consulter les cartes, on ne voit pas la Turquie en Europe. Mais enfin, puisque c’est le Traité qui va pouvoir changer tout cela et que c’est Hermann qui le dit, inclinons-nous.
Et puisque la Turquie est dorénavant en Europe, attendons-nous à ce que géographiquement Israël le soit bientôt aussi.
Il faut rendre hommage aux députés absents. Ils avaient rejoint l’électeur dans le désintérêt d’un jugement qui précède le vote.
Ainsi, ils pourront dire plus tard à leurs petits enfants qui pourraient le leur reprocher, qu’ils n’y étaient pas.
La bouffonnerie ne s’arrête pas à l’hémicycle suprême. Nos Deus ex machina doivent encore s’exprimer dans nos cinq parlements régionaux et communautaires avant que le Traité soit définitivement ratifié.
On fait déjà comme si c’était fait.

10 avril 2008

La Chine à pied…

« A Paris, un accompagnateur chinois a éteint le flambeau olympique dans les mains d’un David Douillet stupéfait et grotesque dans son training-pyjama ; tandis que la foule hurlait des slogans hostiles aux JO. »
Le tapage fait autour des JO en dit long sur l’emprise du sport dans les médias. Faudra-t-il dorénavant, afin d’être perçu par les politiques, passer par le spectacle des compétitions sportives ?
Sous l’effet de la mondialisation de l’économie et du sport, l’avenir est au futile….
Assez curieusement, pour que les réactions sur de grands sujets soient perceptibles aux puissants, il convient dorénavant d’occuper les stades.
Et qui se sert le mieux de l’insignifiant que les insignifiants eux-mêmes ?
Le supporter a la réputation de ne pas faire dans la dentelle.
A Paris, ils étaient relayés par un public qui n’a pas l’habitude de s’enthousiasmer des performances des athlètes et qui semblait atterré par celles des équipes de police.
Voilà le Tibet entraîné malgré lui dans une fronde « sportive » contre la Chine.
Le monde Occidental s’enflamme et propulse le toit du monde dans une revendication qui n’a jamais été la sienne : l’indépendance !
C’est d’autant plus regrettable que le Dalaï Lama ne revendique qu’une indépendance religieuse et une gestion locale modérément autonome des Tibétains.
Ainsi la minceur de l’information sportive va se trouver étoffée par l’accompagnement politique. Comme si on ne pouvait pas débattre de sujets graves et importants sans passer par le 110 m haies !...
Tant mieux diront certains, tandis que les sportifs purs et durs montrent leur mauvaise humeur.
On voit bien les limites du support sportif. Il était assez simple de supprimer ce qui n’est, après tout, qu’une simple kermesse des muscles. Alors, oui, le sport aurait été à la mesure de l’événement. Mais ce qui entoure les jeux est plus important que les jeux eux-mêmes.
En maintenant l’événement après les émeutes, on en mesure le caractère « foire aux boudins », plus commercial que sportif.
Les chefs d’Etat assisteront-ils à la cérémonie d’ouverture des jeux ? Ils y seront tous. Qui veut se mettre à dos Adidas et les autres ?

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L’enjeu sportif, c’est-à-dire le non événement, prenant le relais de la cérémonie d’ouverture, submergera de sa vague people les droits de l’homme.
Très subtile sera la caméra occidentale qui pourra voir un militant tibétain maîtrisé par la police pékinoise.
Il n’en demeure pas moins que la situation restera critique de notre point de vue, et en voie de régularisation selon la Chine.
Qu’y aura-t-il de changé ?
Rien que de très anodin, dans le genre « léger », puisque le président Rogge du CIO réfléchit à la suppression de la flamme olympique des jeux de 2012 ! Quant à ceux de 2008, la flamme continue son tour du monde.
C’était moins tape à l’œil l’olympisme de Pierre de Coubertin.
Parce qu’enfin, nul n’espère convaincre le gouvernement chinois qui règne sans partage sur 1 milliard 300 millions d’humains, de modifier sa politique intérieure sur l’insistance des donneurs de leçons !
Sans vouloir en aucune manière cautionner la politique de la Chine à l’égard du Tibet, en la condamnant même, on ne peut s’empêcher de penser que le véritable changement en Chine, viendra des mouvements d’indiscipline de sa population, de l’immensité de son territoire et de la difficulté qu’il y a de maintenir cohérent cet ensemble disparate.
Que l’on veuille faire de cet Etat une mosaïque de petits Etats, afin d’amoindrir sa puissance, c’est certain ; que ses dirigeants qui se savent menacés par différents intérêts internes et externes s’en défendent, en est une autre.
En Belgique, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme est diversement interprétée selon que l’on vive au Nord ou au Sud du pays. Comment peut-elle être mieux respectée que nous dans un sous-continent faisant cohabiter le quart de la population mondiale!
Certes, avec les bouddhistes, on aimerait plus d’autonomie au Tibet, mais quand on a en Belgique des bourgmestres qui ne sont pas nommés en dépit des droits du citoyen, il faut rester modestes.

9 avril 2008

Littérature : occupation des oisifs.

A privilégier les math et les sciences dites exactes dans nos écoles, Arena et les autres en sont venus à oublier que la langue était le principal support des idées. Les cours de français cèdent du terrain partout où il faut rassurer par du concret le futur demandeur d’emploi. Il doit y avoir certains conseillers qui suggéreraient plutôt les cours de gymnastique, à la langue de Voltaire !
Moralité, lalangue – dirait Béatrice en un mot (comment vas-tu, en ton privé ?) - rétrécit avec l’idée, comme l’idée courte rétrécit la langue.
Va savoir laquelle des deux commença ?
La mathématique sert plus en plomberie que des lettres et de l’esprit. Nos lourdauds au Parlement donnent l’exemple. Ils sont plus tuyautés qu’une entreprise sanitaire. Aujourd’hui, même l’avocat est plus au fait d’une équation que d’une périphrase… si en plus d’être d’Oudenaarde lui fait rouler les « r » !
La parole critique se raréfie.
C’est ainsi qu’à la télé aux journaux télévisés, à la radio, partout où des babillards « jactent » la langue, on sait à l’avance ce qu’ils vont dire.
Il y a une pente naturelle en-dessous de laquelle certains mots en télescopent d’autres, comme si à la pauvreté d’idée succédait les mots « allant de soi ».
Flaubert en fit un dictionnaire.
Dans un univers sans surprise, chacun peut s’amuser au jeu des trois idées reçues..
On prend un papier et un crayon pour noter une suite associative de mots qui constitue un début de phrase dont on n’aurait pas besoin d’entendre la suite pour la terminer.
Les affirmations… sont souvent gratuites. C’est pratiquement les seules choses. Quant à la sonnette d’alarme, elle est là pour être tirée. Nos gaspards adorent parler d’alternance pour la respecter en bonne démocratie, alors qu’ils sont vissés à leurs mandats comme un cul sur le télésiège de Megève.
L’ambition, quand elle n’est pas noble, est toujours au-dessus des moyens, sans parler de celle qui est folle. Depuis les trous noirs, tous les astronomes sont poètes. Ah ! la poésie des astres, plus besoin de bagage (intellectuel) pour parcourir la voie (lactée).
Quittons les bars « inoubliables » des grands hôtels, comme on quitte les basses-fosses dont on ne voit que le cul.

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C’est déprimant.
Le danger, c’est de s’endormir au ronron conforme d’un hymne au libéralisme avancé, en sachant que des voyous des eustaches à la main, nous attendent sous les porches, derrière les portes cochères. Les mêmes qui, quelques instants auparavant, nous assuraient de leur parfait dévouement, collaient à leurs fenêtres les visages aimés : Serge, Michel, Didier… tous ces gens honorables, la main sur notre portefeuille, en criant leur numéro d’urne.
L’Administration a compris la leçon depuis longtemps.
Moins bien payée que les élus, c’est quand même de l’argent public. C’est-à-dire le nôtre.
Et jamais personne ne nous remercie !
Comme si nous nous étions débarrassés des mots superflus de la langue, comme ils nous débarrassent de ce que nous leur gagnons !
Nous recevons chaque jour des lettres types avec des blancs que le fonctionnaire remplit en respectant le petit pointillé, ou mieux, à l’aide d’une autre machine à écrire dont les caractères ne s’alignement sur les autres que de façon accidentelle…
Il suffit de reconnaître l’entête sur l’enveloppe pour savoir ce qu’elle contient.
Les plus redoutables sont les recommandés.
L’hagiographie en est souvent déroutante.
Si bien qu’un exploit en la matière est immanquablement d’huissier.
Le lieu commun d’y répondre ne contredit pas le goût des radars, des interdictions, des caméras de dissuasion pour notre bien.
Ils voudraient nous sauver de nous-mêmes qu’ils n’agiraient pas autrement.
On ne le croira pas : ces gens nous aiment.
Leurs longues conférences, leurs hésitations, leurs scrupules, tout est pour nous !
Que feraient-ils sans nous ?
Qui traiteraient-ils de cons ?
Et si l’inflation à près de 5 % ne les gêne pas trop, ils savent compatir à notre gêne authentique.
La preuve, c’est qu’il y a des économies de mots dans le dictionnaire.
A supprimer un lieu commun sur deux, on finira par retrouver le langage initial, celui des signes que les jeunes savent bien mieux que leurs vieux : le majeur dressé en guise de réprobation.

8 avril 2008

Lisez pas, c’est du lourd…

-Herr doktor Fürz, votre communication à l’Académie des Sciences flamandes Pëdilus de Leuven a retenu toute notre attention. En effet, les effets de serre dus aux facteurs humains et animaliers seraient plus redoutables pour le changement climatique que la circulation automobile ?
-Monsieur Richard Trois, je vous remercie de me donner le droit à une parole que la situation bourgeoise de vos confrères ne permet pas de m’accorder. C’est que la matière est délicate.
-En quel sens ?
-Un proverbe autrichien dit : « Faites un pet de maçon, il y a toujours du mortier après. » Cela signifie qu’il est très difficile d’aborder un sujet sérieux à partir d’un sujet scabreux.
-Vous savez que dans ce blog nous osons tout.
-Je vous en donne quittance. Dès que l’on aborde ce domaine rarement exploré, on touche à des règles de bienséance. Galaeto de Giovanni Casa, archevêque de Bénévent…
-…comme son nom l’indique…
-…dans une édition de 1609 à Genève, est tout à fait significatif. « Il est très incivil de laisser sortir des vents de son corps, soit par haut, soit par bas,quand même ce serait sans faire aucun bruit, lorsqu’on est en compagnie ; et il est honteux et indécent de le faire d’une manière qu’on puisse être entendu des autres ». Le ton est donné. Or, si en 1609 la population mondiale n’atteignait pas le demi milliard d’individus, aujourd’hui elle est de 6 voir bientôt, 8 ou 9 milliards. Le problème est augmenté par 20 !
-Il faut donc en parler… Mais que rejetons-nous ?... du méthane comme les ruminants ?
-Nos gaz sont d’une nature complexe. Le climat et l’humeur des gens les influencent certainement.
-Un gaz produit par Leterme serait différent d’un gaz produit par Di Rupo ?
-Absolument.
-Comment cela est-il possible ?
- Le gaz dans nos intestins a différentes sources : l'air de Bruges n’est pas celui de Mons. Nous avalons des produits dont les gaz s’ajoutent à ceux provenant de notre sang et qui stagnent dans nos intestins, des gaz produits par diverses réactions chimiques dans nos boyaux, et bien sûr des gaz produits par des bactéries vivant dans nos intestins.
-L’homme, c’est la cornue des Borgia ! De quoi est composé le gaz du pet, est-ce lui qui fait effet de serre ?
-L'oxygène est absorbé par le corps avant d'être récupéré dans les intestins. Au moment d’atteindre le gros intestin, il ne reste plus que du nitrogène (1). Les réactions chimiques entre les acides stomacaux et les fluides intestinaux peuvent engendrer du monoxyde de carbone. Les bactéries produisent aussi de l'hydrogène et du méthane.
-Dans une chambrée en 1920, un militaire est mort empoisonné par du monoxyde de carbone et il n’y avait pas un seul poêle allumé dans toute la caserne !

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-Vous voyez, déjà à cet échelon… C’est vous dire la richesse des gaz humains !
-Nous en échappe-t-il beaucoup ?
- L’évacuation de ces différents gaz dépend bien sûr de notre ouverture anale et de la quantité de nourriture avalée. Il est certain qu’aux USA la proportion de gros étant plus importante qu’en Europe, l’Amérique vit un facteur aggravant d’effets de serre. Mais on a calculé que la nocivité des gaz est en rapport avec la durée durant laquelle vous retenez votre pet.
-Dans la bonne société, par exemple, on se retient davantage ?
-C’est dans la bonne société qu’ils se retiennent le plus longtemps, effectivement. C’est une société à risques accrus ! En fait, plus ces messieurs dames retiennent leurs pets, plus s’y retrouve du nitrogène inactif, tout simplement parce que les autres gaz ont tendance a être absorbés par les parois intestinales....
-Au palais royal, ça doit être quelque chose aux réceptions qui durent ! Doktor Fürz, pourquoi le pet pue-t-il ?
-Cela vient du sulfate d'hydrogène. Les composants riches en nitrogène comme le scatole ou l'indole sont eux aussi très importants et déterminants de la puanteur. Des plats comme le chou-fleur, les œufs, le waterzooï ou bien encore la viande de porc sont réputés être à la source des pets les plus olfactivement désagréables. Ne parlons pas des haricots !
-Pourquoi les pets font-ils du bruit ?
-Par les vibrations de l'ouverture anale. Le son dépend de la rapidité de l'expulsion du gaz et du muscle du sphincter. Il y a de véritables artistes en la matière. Dans un hôpital d’Ostende en gastro, il y avait un patient qui pouvait aller jusqu’à la quatrième mesure de la brabançonne !
-Et si nous apprenions à nos enfants de retenir leurs pets afin de ne plus endommager la couche d’ozone ?
-Des siècles durant, les gens pensaient qu'il était mauvais pour la santé de retenir son pet. L'empereur Claudius, très inquiet de la santé des citoyens romains, fit passer une loi légalisant le pet durant les banquets. Aujourd’hui, il serait temps de les retenir.
-Quelle est votre conclusion, Herr Doktor ?
- Parallèlement aux travaux exécutés en Australie sur l’appareil digestif des marsupiaux afin d’introduire dans la panse des vaches et des moutons des microbes providentiels tendant à réduire les émissions de butane, il serait temps de se pencher sur les milliards d’humains qui pètent.
-Combien de fois par jour ?
-Selon une étude de Yale environ 17 fois en Europe et jusqu’à 30 fois aux USA. Par contre 3 fois seulement en Corée du Nord. Adapté à l’homme, ce microbe bienfaisant permettrait d'assainir l'atmosphère.
-Vous avez des subventions ?
-Je vais voir cet après-midi Jean-Michel Javaux qui souhaiterait faire de sa commune d’Amay une commune pilote…
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1. Le Méthylbis-chlorétyl-anime donne un chlorhydrate solide pur.

7 avril 2008

Kriss Peeters, un Nozick flamand.

C’est Kriss Peeters qui le dit, les Flamands veulent réduire les allocations de chômage afin de responsabiliser les chômeurs dans un but d’activation. En accompagnement à ce nouveau plan de rigueur contre « la paresse et le parasitisme », le ministre-président flamand du CD&V veut octroyer une prime régionale d’activation calculée sur la base des efforts des intéressés pour décrocher un emploi.
Nul doute que par ces mesures, les Flamands s’insèrent en tous points dans un concept de contrainte inspiré de l’Etat minimum de Robert Nozick, pour un capitalisme individualiste total.
L’objectif est de tarir à longue échéance les devoirs de l’Etat vis-à-vis de ses citoyens les plus vulnérables. Lorsque l’incitation sous forme de prime aura écrémé le pot, le fond sera traité comme étant définitivement irrécupérable et traité comme tel.
On sait à quels désastres se préparent les USA qui naviguent depuis toujours dans ce même état d’esprit.
C’est que ce plan – déjà inadmissible – dans une économie capitaliste classique, est néfaste à une nouvelle économie qui n’a plus rien à voir avec ce que l’on a connu durant les 30 glorieuses (1945-1975).
La politique de libre échange anglo-saxonne devant la concurrence chinoise tend à réduire la part de rétribution des efforts du travail. Comment inciter les gens à travailler pour gagner moins, si ce n’est en réduisant les allocations de chômage ?
C’est l’âme libérale et bornée du MR francophone qui se matérialise dans une société flamande « en mouvement ». Etre en mouvement peut se comprendre dans les deux sens, évidemment. Les Flamands ont choisi la marche arrière. C’est un choix qui ravit Reynders. Voilà pourquoi, en partie tout au moins, le MR est si près des thèses flamandes.
C’est le triomphe du côté « protestant » des théoriciens qui n’en voient pas le défaut majeur par rapport au bonheur de l’homme et qui prêchent pour un travail justifié par la seule économie de concurrence.
Cette thèse flamande et du MR est aussi celle de plusieurs responsables socialistes et CDh.
Nos mythes culturels se reflètent très largement dans la représentation que nous avons du travail.
Or, le sens qu’il faut en donner a évolué singulièrement vite dans ce dernier quart de siècle.
Pour la plupart des travailleurs, il conviendrait de remplacer la désignation des tâches par un autre mot que le travail, par exemple corvée, marchandisation de l’homme ou mécanisation de l’homme.
Le travail qui conserve à l’homme une certaine dignité humaine n’existe plus.
Il est déconsidéré pour non rentabilité au profit d’une spéculation qui n’a besoin d’aucun savoir, ni d’aucun travail.
C’est dans les zones de manipulation de l’argent que se situe aujourd’hui le parasitisme. C’est là où, justement, le gouvernement flamand n’a garde de « mettre de l’ordre ».
Depuis plus de vingt ans peut-être, les philosophes et les économistes sérieux se sont mis d’accord pour ne voir dans le travail qu’une sanction ! Tandis que l’éthique protestante et anglo-saxonne y voyait un impératif divin.

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Nous cherchons encore dans le travail un accomplissement de nous qui n’y existe plus.
Les Flamands et une partie des Wallons ne veulent pas voir d’évidence que notre manière de concevoir le travail doit changer, afin qu’il retrouve une dimension consciente.
Le travail ne peut être regardé seulement comme une police sociale ( Nietzsche).
Le sens du travail est bien l’objectif majeur d’une société de progrès juste et équilibrée.
La volonté flamande de pousser tout le monde au boulot procède d’un passéisme décadent, puisqu’il ne s’accompagne que de motivations vulgaires et immorales.
Même la FGTB se trompe lorsqu’on y préconise pour réduire le chômage, d’investir dans la formation et dans la recherche. Car, c’est développer en laboratoire de nouvelles techniques qui une fois commercialisées par des industriels exploiteront de la même manière le travailleur. Il est impératif que parallèlement à la recherche, des esprits libres envisagent une autre façon de travailler.
Le gouvernement flamand ne nous y incite pas.
L’avenir est bien sombre dans une Belgique à la flamande…

6 avril 2008

Œcuménisme syndical au MOC

-Monsieur Dhen Dhûr, vous avez été l’invité libéral du MOC pendant deux jours, qu’est-ce que vous en retirez, en votre qualité de chef d’entreprise qualifié de patron à poigne ?
-Une note très optimiste.
-Vous avez des exemples ?
-Lorsque vous parlez d’action collective et que pour vous c’est de créer des espaces où les gens peuvent se rencontrer, je vous signale que voilà vingt ans que plus de 1.500 membres des usines Dhen Dûr se rassemblent tous les matins à huit heures et qu’ils sont ensemble jusqu’à 18 heures.
-Oui, mais dans quel espace !
-Comment quel espace ? Le grand hall des profilés fait 140 mètres de long. La tour de refroidissement est haute de 45 mètres ! Sans compter les 14 bureaux de 12 m² chacun et le mien de 190 m².
-N’avez-vous pas interdit aux travailleurs de parler sur les lieux de travail, donc de communiquer entre eux ?
-Il y a des endroits où il est impossible de parler, les broyeurs et les marteaux pilons couvrent, hélas ! les voix et dans les autres endroits, plus calmes, par souci d’équité le Conseil d’entreprise a estimé qu’il ne pouvait pas y avoir des privilèges entre travailleurs et a réclamé le silence.
-C’est vous qui avez muselé l’opinion dans votre entreprise.
-Pas du tout. Chacun est libre de s’y exprimer par gestes. Sauf, les gestes obscènes, il va de soi.
-Le MOC a 100 ans. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
-La même chose qu’à notre président bien aimé Reynders qui a de bonnes pensées pour les petits vieux du royaume…
-Oui, mais qui diminue les impôts des riches !
-C’est une question de division des tâches. Les bonnes pensées d’un coté et les diminutions fiscales de l’autre.
-Pourquoi ne pas faire l’inverse ?
-Les sommes que vous diminueriez chez les vieux sont tellement infimes que ce serait de la démagogie.
- Si"vivre avec 650 € est intenable", aider les personnes qui doivent vivre avec 650 € "est tout aussi intenable. Comment rester touché et détaché ?
-Nous faisons beaucoup au mouvement libéral. Nous avons la pudeur de ne pas publier dans les toutes boîtes nos gestes généreux. Mais, croyez-moi, nous en avons. Pas plus tard qu’au début de l’année, nous avions un petit jeune dans le besoin à Charleroi, dont par modestie nous tairons le nom. Qu’avons-nous fait ? Nous lui avons trouvé une place chez Leterme. Je sais, vous me direz, c’est un emploi précaire. Ne vaut-il pas mieux un emploi précaire que pas d’emploi ?

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-C’est un cas individuel. Mais du point de vue collectif, que faites-vous ?
-Nous avons toute une équipe de management qui s’occupe de cela. Nous offrons à qui le mérite, Monsieur Georis, l’occasion de servir notre société anonyme et nous leur assurons le pain quotidien !
-Et qui ne le mérite pas ?
-Nous sommes tous méritants au MR.
-"pathologiser l'individu" , évacuer les dimensions structurelles, requérir des moyens qui ne suivent pas, On perçoit toutefois l'émergence d'un "souci renouvelé du social", par l'action collective.
-Ne vous lancez pas dans des mots qui n’existent nulle part, Monsieur Georis. On pourrait croire que « pathologiser » vient de pathos, plutôt que de pathologie…
-Vous n’avez pas répondu à ma question !
-Vous ne m’en avez pas posé non plus.
-Dans tous les cas de figure, les travailleurs sociaux doivent constituer des équipes. Là-dessus vous êtes bien d’accord ?
-Vous en avez de bonnes, vous. Voilà 5 ans que votre syndicat refuse les équipes dans mon entreprise !
- Vous savez bien que la voie libérale est un leurre, Monsieur Dhen Dhûr.
-Vous en avez une autre, Monsieur Georis ? C’est tout de même de celle-là que vous vivez et pas avec 650 € par mois…
-Nous n’aurions pas dû vous inviter. Nous savions que votre mauvaise foi allait faire merveille. Il n’empêche comment expliquer le déficit démocratique ambiant, l’insuffisance de participation et une réponse insatisfaisante aux difficultés ?
-Comment voulez-vous enthousiasmer vos membres avec le programme que vous avez ?
-Vous en avez un meilleur ?
-Nous n’en avons pas. Et le MR s’en trouve bien. Monsieur Reynders s’en flatte. Il n’a pas d’idée, donc il n’y aura pas d’aventure au sein de notre parti. J’observais la tombola que vous avez organisée pour les fils de planteurs de riz de la Corée du Nord. Aucun sens du marketing. Vous aviez comme gros lot une paire de fixe-chaussettes ! Si vous aviez eu l’intelligence de les présenter comme étant celle que portait le cardinal Danneels au sacre de Benoît XVI, la tombola partait en flèche… Enfin, que ce soit Joëlle Milquet qui l’ait gagné, les MOC ont tout de suite pensé que la tombola était arrangée. Il ne restera plus qu’aux journalistes d’observer quel est le ministre qui les portera pour les embarquer dans les suppositions et les commentaires…

5 avril 2008

Apologie du chômeur.

-On se mobilise pour activer les chômeurs en ce moment.
-Qu’est-ce qu’on leur reproche à ces malheureux ?
-D’être des mauvais exemples pour ceux qui bossent, tiens !
-Evidemment rien foutre énerve les dirigeants et les laborieux.
-Tu te rends compte, si la flemme gagnait tout le monde !
-Les riches iraient faire faire leurs saloperies ailleurs, dans des pays à mains-d’oeuvre dociles.
-Y a pas que les riches qu’aiment le travail, les gouvernements aussi.
-Oui, ils aiment les résultats du travail. C’est beau un travail fini, une œuvre accomplie…
-Oui, oui, un travailleur dans l’effort, la dextérité, le savoir-faire, l’intelligence !
-Non. C’est beau ce qu’il produit et qui se convertit en beaux lingots.
-Les lingots… on quitte pas la fonderie.
-Le travail lourd émeut. Diego Rivera à Detroit…
-Et comment on va les activer, les chômeurs ?
-Joëlle Milquet réfléchit à une motivation humaniste et obligatoire.
-Pour pas que ça fasse trop mal ?
-Pour un résultat qui servirait d’exemple aux foules distraites : spectaculaire, mais indolore.
-Elle n’aime pas faire mal ?
-Le chômeur est un électeur bissextile, un JO de l’urne, si tu veux…
-L’opinion est pour l’activation, séance tenante, avec injures et coups si besoin est !
-Oui, l’opinion n’est pas maîtrisable. Elle fait toujours plus que ce qu’on lui dit de faire.
-Pourquoi ?
-Par zèle.
-L’opinion montre son zèle à qui ?
-A ceux qui lui disent de penser que le chômeur est un profiteur.
-Evidemment, c’est l’arbre qui cache la forêt.
-Bien sûr. Les autres profiteurs passent ainsi inaperçus.
-Donc tu es comme Milquet, tu trouves que le chômeur est un profiteur.
-Oui. Mais un tout petit. Et puis, il peut devenir un emblème. Une sorte de héros !
-Comment ?
-Si les affaires tournent mal, que la crise est trop profonde et que les grands profiteurs se cassent.
-Le chômeur devient le martyr de la société en faillite…
-On l’admire. On chante ses mérites. On trouve que le travail est dégueulasse… polluant…
-Les mêmes qui vantaient les mérites du héros qu’a la silicose, la souffrance, le drame nécessaire de l’amiante, peuvent aussi bien dire que c’est monstrueux, devant une foule en colère, la même, du reste, qui la veille trouvait le chômeur profiteur et paresseux.

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-Oui.
-Pourquoi retourneraient-ils leur veste à ce point, les cadors de la morale ?
-Pour rebattre les cartes et refaire bosser les gens sur de nouvelles bases.
-Je ne comprends pas.
-C’est facile. Les gens ne veulent plus d’un système, il faut bien qu’il y en ait un autre. Or, quel que soit le système, il tourne grâce au travail du plus grand nombre, ce qui dans tous les cas de figure évite aux dirigeants de bosser. On leur donne raison. On invente autre chose. Les gens sont contents. Ils retournent bosser, alors que ce sont peut-être les mêmes qui les cornaquent.
-Ils ne retournent pas au charbon sans une meilleure paie, s’ils ont gagné ! Alors, travaille qui veut avec de bons salaires et des conditions honorables !
-Officiellement, oui. Mais en réalité, tout n’est changé qu’en surface, pour la montre.
-A quoi ça sert ?
-A faire semblant. Les incitations changent, les incitateurs sont les mêmes.
-Ils ont sauvé leurs places !
-Oui. Le peuple est content. Il va bosser et entretient la même répulsion du chômeur parasite.
-Pire encore, puisque dans la nouvelle société, il n’y a plus aucune raison de détester le travail.
-Tout à fait. Ils croient qu’ils ne travaillent plus que pour eux.
-Alors que rien n’est fondamentalement changé. Joëlle Milquet réapparaît sous une autre forme.
-Mais alors, le travail, on ne s’en sortira jamais ?
-Sauf si tu résistes et que t’es chômeur, mon frère…
-Être chômeur volontaire !
-Ainsi tu fais de l’opposition sérieuse. Tu montres que tu n’es pas d’accord et que combine pour combine, tu préfères la tienne et que tu fais plus pour le futur Etat à rester les bras croisés qu’à bosser ou faire semblant de bosser, et qu’enfin, toi au moins, tu sais ce qu’est la liberté. La preuve que t’es dans le vrai, tu fais chier tout le monde : les travailleurs qui n’ont rien compris et les riches qui commencent à déménager les usines, en faisant dans leur froc…
-T’as raison Mimile. La seule façon de leur faire mal, c’est quand tu touches à leur pognon… Des grèves avec les permanents qu’on a, faut pas rêver… Mais si c’est contagieux et qu’ils coupent les allocs à tout le monde ?
-C’est pas pour te faire plaisir qu’ils te paient à rien foutre. Un homme qu’a faim, se fout de tout. Il descend dans la rue pour nourrir sa famille. On peut plus le raisonner. Le compte-gouttes sera jamais coupé, mon Gaston… jamais, parce qu’alors, ce serait tout de suite l’émeute…

4 avril 2008

Dany-le-Rouge.

Vaut mieux parler d’autre chose que des JO.
Ça tombe bien. Les milieux de droite frétillent déjà pour nous rappeler en se marrant, qu’en mai voilà quarante ans, le peuple et les étudiants avaient fait un flop pour se ramasser devant la stature du général de Gaulle, oui môssieu !
Un qui aurait mieux fait d’attendre avant d’enterrer définitivement mai 68, c’est Sarkozy. En parlant du mouvement comme d’un épiphénomène et soulignant entre les phrases qu’il avait fini en eau de boudin, il a réveillé Daniel Cohn-Bendit qui ne voulait pas parler de sa jeunesse à Nanterre et à la Sorbonne
Dany le Rouge avait même écrit dans son bouquin Forget 68 : «Si on est prêt à se débarrasser du passé, alors on est libre.»
Et confortable dans ses pantoufles à l’Europe, Dany avait tourné la page. Si Sarko s’était tu, on aurait fait la commémo sans lui !
Cela aurait été dommage, d’autant que ça remue dans les collèges et les lycées, en ce temps de vaches maigres.
Les jeunes et les vieux, dont Alain Geismar, sont d’accord : Mai 68 c’est le passé. Il n’en reste que la spontanéité d’un mouvement contre l’Autorité de l’Etat ou des syndicats ; si on veut bien se reporter aux grèves qui ont été une aventure de la base contre l’avis des directions syndicales, à tel point que Seguy, le secrétaire général de la CGT en 68, en est resté contrarié !
Et ce ras-le-bol fameux est toujours dans les mémoires, mieux que les accords de Grenelle qui ont suivi.
Dany-le-Rouge ne fait plus peur, quoique il ait encore la dent acérée, à tel point que Sarkozy en remuant les ossements dans le placard, en a fait rugir Dany. Et comme il a de beaux restes, ce n’était pas très prudent…
Ce qui embête les anciens briscards de l’aventure étudiante, c’est quand on leur parle de nostalgie.
Ils ne sont pas des nostalgiques que les médias promènent de micro en micro comme des curiosités. S’ils acceptent de témoigner, c’est pour parler avec les jeunes de l’avenir incertain et de quel genre de lutte il conviendrait d’activer dans les syndicats d’étudiants et des travailleurs pour que « ça change ».

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C’était bien beau la rage au cœur et le verbe haut, mais les jeunes ne croient plus que sous les pavés il y a la plage, depuis qu’ils ont au mois d’août celle de Delanoë. Qu’il soit interdit d’interdire, dans un monde chargé d’interdits, reste un dilemme. Mais que la liberté ne se quémande pas, mais qu’elle se prend, oui, les jeunes en sont conscients.
Et ils s’essaient à sa conquête sous l’œil satisfait des vieux de 68, enfin pas tous, il y a dans le courant de 68 ceux qui ont mal tourné. Certains sont devenus des caciques à l’UMP. En fouillant bien, les autres partis y ont recruté aussi du PS au Front National. C’est dire comme les temps changent. Mais les plus écoutés, les meilleurs, sont encore là et avant de plier bagage pour l’au-delà, la vue de cette jeunesse qui bouillonne leur remet en mémoire la leur et les réconforte.
S’il n’y a pas de filiation entre eux et la jeunesse d’aujourd’hui, il y a au moins un courant de sympathie, comme en témoigne l’estime et la déférence dont on entoure encore Daniel Cohn-Bendit
Il faut le voir détendu face à un Finkielkraut tourmenté et aux antipodes d’un Glucksmann, pour se rappeler le toupet du gamin de 68, avec son parler juste, s’exprimer exactement comme l’homme de la rue interdit de parole et qui la retrouve grâce à lui.
Certes, il n’est plus flamboyant. Il s’est endormi même quelques secondes chez Serges Moati lors du débat général à l’émission Ripostes ; mais, il a été tellement impertinent en 68, un peu comme guignol rossant les gendarmes, qu’on en gardera longtemps le souvenir.
C’est lui qui aura le dernier mot : «Discuter de mai 68 est très intéressant. Mais c'est une manière d'éviter de parler des problèmes d'aujourd'hui.»
Voilà le parler juste retrouvé, c’est d’autant plus rare que voilà près de 40 ans, que la droite se revendique de la pensée et de l’action du général de Gaulle, afin d’éviter de parler des événements qui font la mondialisation. C’est dire que ceux qui veulent liquider l’épisode de mai 68, n’en finissent plus de ressasser le leur.
Alors, de Nanterre ou de Colombey-les-deux-églises, c’est encore la première commémo que je préfère.

3 avril 2008

Amis sportifs, bonsoir…

Cette histoire des jeux olympiques devient d’un ridicule achevé.
Déjà les cérémonies qui tiennent en haleine des millions de téléspectateurs ont toujours été d’une grande sottise. L’homme aime s’entourer de symboles qui, lorsqu’on les approfondit, ne montrent qu’une sorte de théâtralité pour spectateurs acculturés. C’est sans doute au paléolithique que s’est développé le culte de la flamme éternelle. Là, pour faire du feu sans allumette, ce n’était pas facile, d’où l’importance de maintenir une flamme prête à l’emploi. Ça nous est resté dans les gênes. C’est comme la flamme éternelle du soldat inconnu. Paul Léautaud dans son journal littéraire nous en fait une relation comique, avec un certain Bussy, cabotin des variétés parisiennes qui en avait dégagé le principe, comme au théâtre.
Voilà la flamme menacée, non pas que le vent l’éteigne, vous pensez, on a pris des précautions, mais par les athlètes qui ne veulent pas servir de relais pour son destinataire, la Chine.
Quand des vieux messieurs, sans doute copieusement arrosés par le gouvernement chinois, ont opté pour Pékin, ville olympique, ils savaient bien dans quel guêpier ils se fourraient. Ils ont fait un calcul qui s’est avéré exact : il y a tellement d’intérêts financiers autour des jeux, qu’aucun pays au monde ne les boycottera.
Et c’est exactement ce qui se passe.
Les grands défenseurs de la démocratie en tête, tout le monde s’apprête à faire la fête du sport. Mais comme il faut quand même marquer le coup, il y aura, ça et là quelques petites remarques sur les droits de l’homme, quelques chipoteries sur le Tibet, et tout se passera à merveille.
La démarche collective qui promouvait la liberté s’incline devant l’impératif commercial qui commande à faire du sport à Pékin une grande fête.
Ce qui est moins compréhensible est cette volonté chinoise d’inscrire les jeux 2008 chez eux, alors qu’ils n’ignorent pas qu’à force de massacrer les populations, de déplacer les gens contre leur avis, de multiplier les condamnations à mort et de censurer à peu près tout, ils allaient devoir essuyer les réflexions désagréables et les pudeurs du monde occidental.
Et puis, voilà l’affaire du Tibet, ce peuple asservi par une Chine expansionniste, qui vient s’ajouter au musée des crimes d’Etat habituels !
Les dirigeants chinois ne sont pas masochistes. Ils ont estimé avec raison que le monde capitaliste est bien trop lâche pour hésiter entre une bonne affaire et un point de morale.
A ce point de vue, ils ont vu juste.

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Reste le mauvais moment à passer actuel.
Amnesty International aura beau avertir que la répression à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme s'était aggravée en Chine à l'approche des Jeux olympiques, qu’est-ce que le parti unique chinois s’en fout…
Tout opposant, tout détracteur est déclaré voyou, criminel et compagnie par les dirigeants du parti unique ; tous bien persuadés qu’ils représentent vraiment les Chinois qu’ils ne consultent jamais tant ils sont sûrs d’agir au mieux des intérêts de la nation !
On croyait que la proximité des jeux allait réfréner les ardeurs de la police chinoise. C’est le contraire qui se produit. Sans doute ayant mal calculé la passivité des opposants, les dirigeants s’effraient. Il est de plus en plus clair que l'essentiel de la vague actuelle de répression se produit non pas malgré les Jeux, mais à cause des Jeux", résume Amnesty.
Merci, les sportifs !...
Avant les jeux, on en est déjà à faire le bilan du nombre de morts au Tibet et ailleurs.
C’est Alain PEYREFITTE qui a écrit « quand la chine s’éveillera, le monde tremblera ». Que les aficionados des jeux se rassurent. On tremble. L’Occident a trouvé son maître. Nous voilà beaux à servir un milliard et des poussières d’hommes ! Le tremblement dont parlait Alain atteint les puissances mondiales. On a pourtant essayé de la disloquer comme jadis l'union soviétique. A présent c’est elle qui possède une large part de la finance américaine, s’implante en Europe, devient le partenaire principal de l’Afrique.
Par delà les jeux, on n’a plus qu’une faible chance ; que les Chinois eux-mêmes commencent à trouver mauvais que toute cette puissance s’effectue sur leurs dos sans qu’ils voient jamais le bleu de la liberté et le rose de l’aisance, si l’on excepte la classe politique et les mandarins du capitalisme qui font office de gardes-chiourme.
Le CIO pisse dans son froc, c’est-à-dire qu’il clame sa neutralité sportive. Rogge est l’arbitre qui plane au-dessus de la mêlée, son rôle n'est pas de faire la promotion des droits de l'homme.
Ce qui n’empêche pas ce grand homme de promouvoir le sport pour les qualités humaines qu’il développe, le fair-play, la générosité dans l’effort et la morale contre la triche.
Puisque nos dirigeants veulent les jeux, malgré tout, qu’ils cessent de nous importuner de leurs doléances contre les petits Etats comme Cuba et la Corée du Nord, qu’ils arrêtent de nous bassiner sur les méfaits des dictatures d’Amérique du Sud, qu’ils rengainent leurs couplets à l’encontre des républiques islamiques ou des Etats du Golfe.
Qu’ils se présentent tels qu’ils sont, des grandes gueules qu’on achète comme on veut par une poignée de dollars. Et qu’on n’en parle plus.
Et boycottons les jeux sur nos antennes radios et télévisions…

A propos de censure, lire l’excellent article ci-dessous :
http://naindien.com/spip.php?article382

2 avril 2008

C’est la faute à Voltaire !

Une info d’un journal :
« Le Pen condamné à trois mois de prison avec sursis.
Le chef de l’extrême droite française a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour avoir qualifié l’occupation allemande de " pas particulièrement inhumaine " en 2005. »
Bien fait, diront les gens qui n’aiment pas que l’on prétende à une autre opinion que la leur.
Le Pen a mille fois tort, certes.
Toute comparaison étant aléatoire, même si l’occupation en France et en Belgique n’a pas eu la férocité de celle des Pays de l’Est, on ne peut pas dire que ce fut une partie de plaisir, surtout après la Libération quand de manière rétrospective on apprit les exactions nazies à l’encontre des Juifs, des Tziganes et des Résistants. Les survivants en ont suffisamment témoigné.
Il faut s’appeler Le Pen pour tenir de pareils propos. Son manque de respect pour les prisonniers politiques des camps nazis après son jeu de mot sur Michel Durafour est particulièrement odieux.
Le Pen est un type à qui je ne voudrais pas serrer la main.
Aussi mon opinion bien étalée, que les lecteurs n’imaginent pas que je sois une taupe du Front National pour ce qui va suivre.
Je trouve lamentable que dans notre société de soi-disant liberté, on puisse écoper de trois mois de prison, même avec sursis, pour avoir tenu des propos d’autant plus imbéciles que tous les historiens et les faits témoignent du contraire.
Il y a dans cette condamnation une intension d’intransigeance malsaine. Ne serait-ce que par le mépris de la justice pour la population qui serait trop bête pour raisonner et contredire Le Pen. Les Allemands se sont comportés pendant l’Occupation comme de parfaits salauds et qu’importe si une minorité pense le contraire.
Je revendique le droit de lui permettre d’avoir tort !
Car ces Lois ne sont faites que pour interdire de parole des citoyens par rapport à d’autres citoyens.
Ce sont en réalité des Lois muselant une minorité qui croit avoir raison, alors qu’une majorité croit qu’elle a tort ; ne pouvant s’exprimer qu’en secret, ces gens nous ne les connaissons pas. A l’exception de quelques chefs de file, nous ne savons pas, réfuter leurs discours. Nous ne pouvons plus soutenir une contradiction efficace fondée sur les contre arguments de l’histoire et de la raison. Car, pour réfuter un argumentaire, encore faut-il en connaître, afin d’en souligner les erreurs et les absurdités. Il ne me plaît pas à moi de dire à quelqu’un « vous avez tort » sur la bonne foi de ceux qui me le soufflent à l’oreille ; il faut que je m’en persuade, afin de m’en faire une opinion.

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Depuis longtemps, les enragés qui poursuivent d’autres enragés sous prétexte que les convictions contraires ne sont que des horreurs, montrent à quel point le sens du juste et de l’injuste s’est perdu quelque part dans la morale adaptée à la société.
Cela ne signifie pas qu’il faut abandonner tout sens critique et toute velléité d’exposer sa propre personnalité à d’autres critiques.
Ne voulant pas être complice de la mascarade, j’entends bien que chacun devrait avoir le droit de s’exprimer et que ces Lois sont l’amorce d’une société muselée par la seule opinion prépondérante : celle d’un hyper centre qui aurait déjà englouti la gauche.
Aussi, paraphrasant Voltaire, je ne pense pas comme Le Pen et je réprouve ce qu’il écrit dans « Rivarol » sur la soi-disant bénignité de l’Occupation allemande ; mais je serais prêt à revendiquer pour lui, son droit de poursuivre des activités polémiques.
Quitte à lui signifier en même temps que c’est un odieux personnage…
Je dis à tous ceux qui sont de bonne foi et qui applaudissent aux lois restrictives en matière d’opinion qu’ils fassent attention de payer chèrement un jour les conséquences de leur propre « racisme », même si c’est « pour la bonne cause ».

1 avril 2008

Un p’tit nouveau : Frédéric Laloux

Si nous n’avions pas été mis au courant par la gesticulation politique de Groen, personne ne saurait quelles sont les activités de Frédéric Laloux dans l’actuel gouvernement.
Vous me direz, au point où nous en sommes, cela n’a plus guère d’importance…
C’est pourtant simple : Laloux est le secrétaire d’Etat à la lutte contre la pauvreté !
Tiens donc, il y a de la pauvreté en Belgique au point qu’il y faille un secrétaire d’Etat !
Ce n’est pas ce que gros Loulou déclarait devant un couvreur d’informations de la RTBF, la semaine dernière.
Le sémillant golfeur de l’Europe pense qu’on n’a jamais si bien vécu en Belgique et que c’est l’abondance des biens qui crée l’inflation et donc un peu de gêne du côté du portefeuille… A décrypter la pensée de Louis Michel, nous serions en train de pousser la machine à la surchauffe par notre consommation, ce qui nous mettrait momentanément en difficulté !
En difficulté ou pas, la pauvreté est maintenant reconnue en Belgique et, si on n’a pas trouvé des locaux tout de suite, c’est uniquement pour mettre au diapason ce secrétariat de la pénurie et du manque, avec la difficulté des petites gens à se loger décemment à un prix abordable.
C’est mignon et prévenant, tout ça…
Sauf que lorsqu’on a faim, ces petits jeux n’intéressent guère.
Le héros de ce mirobolant secrétariat a trouvé finalement un accueil chez Marie Arena, son ministre de tutelle, près de la gare du Midi à Bruxelles.
On pense que dans un premier temps, le secrétaire d’Etat va traquer les pauvres essentiels, afin de savoir ce qu’ils pensent de la pauvreté. Il y a bien dans les familles politiques, l’un ou l’autre parent éloigné trop fier pour se désigner pauvre et que Laloux va sauver d’un mauvais pas momentané. Les dynasties comme les Reynders, Di Rupo et Milquet ont beaucoup de pauvres à pourvoir. Frédéric Laloux va avoir du pain sur la planche à partager.
Ensuite, il pourra descendre petit à petit d’échelon en échelon, avec la prudence d’un spéléologue, afin d’explorer les fonds caverneux belges.
Comme gros Loulou le disait au couvreur de la RTBF, à partir d’un certain seuil, c’est tout fraudeurs de longue durée et compagnie. Car, il sait ce que c’est, lui, le libéral, la vraie misère, en sa qualité de ministre européen à la coopération.
Il ne dit pas ce que représenterait son salaire en avions gros porteurs chargés de sacs de riz pour les pays de la famine permanente. Mais cela doit être impressionnant, à voir son regard qui s’embue…
Le Commissaire européen réfléchit sur les parcours de golf, aux moyens de sauver l’humanité.
A 62 ans, il est encore gaillard, quoique au régime. C’est un sanguin qui comprend ceux qui meurent de faim. C’est sur le green qu’il trouve son inspiration, dans le sport digestif et la dépense de soi roborative, pour la noble cause de l’effort gratuit, l‘effort payant se faisant Rond-point Schumann les jours de pluie. Il rêve de placer d’office un anneau d’estomac à la moitié de l’humanité pour nourrir l’autre.
En attendant le libéralisme triomphant, ça la fout mal un secrétariat à la pauvreté. Il y a quelque part un aveu de défaite du plus mauvais effet. Pourquoi ne pas avoir intitulé la chose secrétariat d’Etat à la richesse contrariée ? Le temps d’expliquer aux masses l’idée sous-jacente de ce nouveau cabinet, le gouvernement aurait été renversé et on aurait passé à autre chose…
D’après les Flamands, Frédéric Laloux a raconté des craques. Son cabinet ne ressemble pas à une sanisette. Il était même prévu, bien chauffé, vaste et spacieux. Il aurait eu des garanties de pantoufler au même étage que Marie et – sait-on jamais – avec la possibilité de plus si affinité ?
Mais pour quoi y faire, sinon des ronds dans l’eau des baignoires à bulles, qui paraît-il équipent les arrières salles des bureaux importants ?

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C’est ce que se demande toujours l’intéressé, qui est comme Arena et Di Rupo. Il n’y a pas de pauvres en Belgique, en-dehors des pauvres couillons qui ont fait perdre le PS en Wallonie.
La preuve en est faite. Si le régime était si mauvais au point que la pauvreté gagnerait du terrain sur la prospérité, ça se saurait et ne voteraient plus libéral, ceux qui croient dur comme fer le contraire !
Alors un conseil, au petit jeune qui se lance dans le secrétariat, qu’il se renseigne sur les moyens d’arranger le système en un truc pour que les gens soient plus heureux et moins pauvres.
Qu’il en fasse un plan secret et surtout qu’il ne le montre pas à Arena, ni à Leterme.
Ce plan secret serait ce que les gens de condition modeste attendent depuis la fin des 30 glorieuses : une sorte de constat du Régime étrange actuel qui n’a plus de capitalisme que le nom et une variante qui serait meilleure.
Gros Loulou devrait le savoir, lui qui est confronté au cosmopolitisme financier international depuis qu’il a en charge la misère mondiale : il n’y a pas de capitaliste heureux dans le peuple. Ils sont ailleurs. Gros loulou le sait bien, puisqu’il les fréquente assidûment.
Que ne fait-il part de son expérience au secrétaire d’Etat de la misère !
Incontestablement, si Laloux donnait à ce secrétariat le temps qu’il va consacrer aux petits fours et aux discussions oiseuses, il trouverait l’occasion de rendre service à ceux qui en ont besoin.
Et s’il se rendait utile les week-ends à servir la soupe aux restos du cœur ?