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Sarkozy en plein disneymania…

Quand on se retourne sur le récent passé, depuis la dernière élection présidentielle en France, on est saisi du décalage entre ce qui avait été promis et l’implacable signification des faits.
Sarkozy avait l’air tellement sincère et sûr de lui, qu’il avait communiqué un enthousiasme à l’électeur depuis longtemps disparu. L’opinion trompée le consacra. Chacun attendit de recevoir au prorata de ce qu’il avait promis à tous.
C’est bien l’ambition démesurée des éléphants du PS qui les fit voir dans le score de Ségolène Royal une contre-performance, devant le phénomène Sarkozy.
Les ricanements de Jack Lang, les retournements de veste, les paroles acides de Fabius et Strauss-Kahn montrent à quel point, au-delà des perfidies de rivalité, ils s’étaient tous trompés sur la durée de l’engouement électif des Français.
Un an plus tard, je ne donne pas cher de la peau de Sarkozy s’il devait se représenter dans l’état actuel de sa politique, devant la même Royal.
Mais c’est impossible. Et quand le vin est tiré et que c’est de la piquette, il faut quand même vider la barrique.
Que n’avait-il promis, Bling-Bling ? La solidarité, de la bonne et chaude fraternité des hommes, et ce fut le cadeau aux grosses fortunes. D’oublier son clan pour ouvrir le pouvoir à l’opposition ? Les retournements de veste n’ont réussi qu’à irriter ses partisans.
L’hebdomadaire Marianne revient sur le meeting du 6 mai 2007, Salle Gaveau à Paris, au cours duquel Sarkozy récitait avec conviction quelques belles pages de son nègre Guéant :
«Ma pensée va à tous les Français qui n'ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d'opinions, il n'y a pour moi qu'une seule France.
Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français, que je parlerai pour chacun d'entre eux. Je veux leur dire que ce soir, ce n'est pas la victoire d'une France contre une autre. Il n'y a pour moi ce soir qu'une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l'idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.»
Ce bel œcuménisme libéral n’était qu’une formule, dont la droite partout en Europe sait dorénavant par cœur les ingrédients. Sarkozy y mettait son art de la scène, sa virtuosité de grand comédien pour un vaudeville tiré d’une tragédie grecque « la démocratie », transformée en farce, comme elle l’est aussi dans les pays voisins, telle la Belgique, depuis longtemps.
Et puis plus rien. Le rideau tombé, sur la scène même de la farce, bien cachés des derniers spectateurs qui s’éternisaient, Sarkozy et les siens soupèrent avec leur camp politique.
Dans l’euphorie d’une opération réussie, ils avaient liquidé les vieux pétainistes, les briscards de Le Pen, rallié les derniers godillots de l'extrême-droite encore accrochés la veille aux basques de Villepin, afin de reproduire une même opération avec la gauche, le Centre ayant déjà été cassé en deux.

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Et s’il n’était pas sorti du bois sitôt, peut-être eût-il accroché à sa ceinture d’autres scalps que ceux de MM. Besson, Jouyet, Bockel, Kouchner, Lang, et quelques autres moindres pointures. Ceux-ci joués et trompés ont senti suffisamment trop tard le piège dans lequel ils sont tombés pour se refaire jamais une carrure de stratège dans un quelconque parti de gauche.
Plus que les dirigeants du PS, décidément fort mauvais, sans intuition, sans projet, les militants ont seuls mis en échec la stratégie présidentielle aux élections municipales pour redonner l’espoir aux cadres de la rue Solferino qui ne le méritaient pas.
Le reste est bien connu des Français.
Les mesures « jugées indispensables » se font parfois, tout dépend de l’opinion publique, dans la plus grande confusion. A la recherche d’une nouvelle popularité Sarkozy n’a plus de plan, mais monte des coups qui sont autant de baromètres, l’œil sur les sondages.
François Fillon et lui sont paraît-il à couteau tiré. Cette équipe n’a plus de cohésion. Certains Secrétaires d’Etat contredisent leur ministre de tutelle.
Le Président compte les coups, jette un œil sur les sondages et donne raison à son ministre qui a la faveur de l’opinion, laissant Fillon perdre une popularité dont il est jaloux.
Et pendant ce temps, le revenu des Français de condition modeste se détériore. La crise perdure et enflamme les prix, l’inflation. Les grandes réformes sont encore à venir. Les lycéens sont déjà dans la rue, ils refusent les licenciements d’enseignants. Les regroupements du service santé et de la Justice voient avocats et médecins envahir les prétoires et les abords des hôpitaux.
Le plan d'économie, malgré la conjoncture et la dette, se dégonfle dès que la rue montre les dents. Les projets de suppression de la carte Famille Nombreuse sont à l’eau.
Le gouvernement Fillon préparerait une loi contre les chômeurs refusant deux offres d'emplois.
On se demande si Sarkozy n’est pas en train de pousser le premier ministre à la faute…
C’est dire l’ambiance.

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