« Un p’tit nouveau : Frédéric Laloux | Accueil | Amis sportifs, bonsoir… »

C’est la faute à Voltaire !

Une info d’un journal :
« Le Pen condamné à trois mois de prison avec sursis.
Le chef de l’extrême droite française a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour avoir qualifié l’occupation allemande de " pas particulièrement inhumaine " en 2005. »
Bien fait, diront les gens qui n’aiment pas que l’on prétende à une autre opinion que la leur.
Le Pen a mille fois tort, certes.
Toute comparaison étant aléatoire, même si l’occupation en France et en Belgique n’a pas eu la férocité de celle des Pays de l’Est, on ne peut pas dire que ce fut une partie de plaisir, surtout après la Libération quand de manière rétrospective on apprit les exactions nazies à l’encontre des Juifs, des Tziganes et des Résistants. Les survivants en ont suffisamment témoigné.
Il faut s’appeler Le Pen pour tenir de pareils propos. Son manque de respect pour les prisonniers politiques des camps nazis après son jeu de mot sur Michel Durafour est particulièrement odieux.
Le Pen est un type à qui je ne voudrais pas serrer la main.
Aussi mon opinion bien étalée, que les lecteurs n’imaginent pas que je sois une taupe du Front National pour ce qui va suivre.
Je trouve lamentable que dans notre société de soi-disant liberté, on puisse écoper de trois mois de prison, même avec sursis, pour avoir tenu des propos d’autant plus imbéciles que tous les historiens et les faits témoignent du contraire.
Il y a dans cette condamnation une intension d’intransigeance malsaine. Ne serait-ce que par le mépris de la justice pour la population qui serait trop bête pour raisonner et contredire Le Pen. Les Allemands se sont comportés pendant l’Occupation comme de parfaits salauds et qu’importe si une minorité pense le contraire.
Je revendique le droit de lui permettre d’avoir tort !
Car ces Lois ne sont faites que pour interdire de parole des citoyens par rapport à d’autres citoyens.
Ce sont en réalité des Lois muselant une minorité qui croit avoir raison, alors qu’une majorité croit qu’elle a tort ; ne pouvant s’exprimer qu’en secret, ces gens nous ne les connaissons pas. A l’exception de quelques chefs de file, nous ne savons pas, réfuter leurs discours. Nous ne pouvons plus soutenir une contradiction efficace fondée sur les contre arguments de l’histoire et de la raison. Car, pour réfuter un argumentaire, encore faut-il en connaître, afin d’en souligner les erreurs et les absurdités. Il ne me plaît pas à moi de dire à quelqu’un « vous avez tort » sur la bonne foi de ceux qui me le soufflent à l’oreille ; il faut que je m’en persuade, afin de m’en faire une opinion.

97ab.jpg

Depuis longtemps, les enragés qui poursuivent d’autres enragés sous prétexte que les convictions contraires ne sont que des horreurs, montrent à quel point le sens du juste et de l’injuste s’est perdu quelque part dans la morale adaptée à la société.
Cela ne signifie pas qu’il faut abandonner tout sens critique et toute velléité d’exposer sa propre personnalité à d’autres critiques.
Ne voulant pas être complice de la mascarade, j’entends bien que chacun devrait avoir le droit de s’exprimer et que ces Lois sont l’amorce d’une société muselée par la seule opinion prépondérante : celle d’un hyper centre qui aurait déjà englouti la gauche.
Aussi, paraphrasant Voltaire, je ne pense pas comme Le Pen et je réprouve ce qu’il écrit dans « Rivarol » sur la soi-disant bénignité de l’Occupation allemande ; mais je serais prêt à revendiquer pour lui, son droit de poursuivre des activités polémiques.
Quitte à lui signifier en même temps que c’est un odieux personnage…
Je dis à tous ceux qui sont de bonne foi et qui applaudissent aux lois restrictives en matière d’opinion qu’ils fassent attention de payer chèrement un jour les conséquences de leur propre « racisme », même si c’est « pour la bonne cause ».

Commentaires

Vous avez tout à fait raison et c'est le même problème pour tout un tas de chose, la société accepte de tolérer jusqu'à une certaine limite. Nous voici entré dans une dictature des masses. Prenons garde, le totalitarisme n'est pas loin.

Oui, d'accord. Autre chose un peu du même genre:j'ai demandé à la FNAC si l'ouvrage MEIN KAMPF était disponible. Si la guichetière m'a poliment expliqué que la diffusion en est interdite je me suis fait quasiment injurié par la technicienne de surface: "Ici on ne vend pas des m... pareilles". Je voulais simplement lire ce qu'avait pu écrire ce fou pour provoquer un cataclysme pareil, comprendre comment on peut être entrainé dans la folie collective et ainsi être "vacciné" contre ce type de dérive. Mais non, on ne peut pas sauf via un passe droit genre bibliothèque universitaire à accès limité ou autre truc du genre. Ce qui m'aurait intéressé c'est de répondre à la question: qu'aurais-je fait,pensé etc... en 40-45.

Poster un commentaire