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Lisez pas, c’est du lourd…

-Herr doktor Fürz, votre communication à l’Académie des Sciences flamandes Pëdilus de Leuven a retenu toute notre attention. En effet, les effets de serre dus aux facteurs humains et animaliers seraient plus redoutables pour le changement climatique que la circulation automobile ?
-Monsieur Richard Trois, je vous remercie de me donner le droit à une parole que la situation bourgeoise de vos confrères ne permet pas de m’accorder. C’est que la matière est délicate.
-En quel sens ?
-Un proverbe autrichien dit : « Faites un pet de maçon, il y a toujours du mortier après. » Cela signifie qu’il est très difficile d’aborder un sujet sérieux à partir d’un sujet scabreux.
-Vous savez que dans ce blog nous osons tout.
-Je vous en donne quittance. Dès que l’on aborde ce domaine rarement exploré, on touche à des règles de bienséance. Galaeto de Giovanni Casa, archevêque de Bénévent…
-…comme son nom l’indique…
-…dans une édition de 1609 à Genève, est tout à fait significatif. « Il est très incivil de laisser sortir des vents de son corps, soit par haut, soit par bas,quand même ce serait sans faire aucun bruit, lorsqu’on est en compagnie ; et il est honteux et indécent de le faire d’une manière qu’on puisse être entendu des autres ». Le ton est donné. Or, si en 1609 la population mondiale n’atteignait pas le demi milliard d’individus, aujourd’hui elle est de 6 voir bientôt, 8 ou 9 milliards. Le problème est augmenté par 20 !
-Il faut donc en parler… Mais que rejetons-nous ?... du méthane comme les ruminants ?
-Nos gaz sont d’une nature complexe. Le climat et l’humeur des gens les influencent certainement.
-Un gaz produit par Leterme serait différent d’un gaz produit par Di Rupo ?
-Absolument.
-Comment cela est-il possible ?
- Le gaz dans nos intestins a différentes sources : l'air de Bruges n’est pas celui de Mons. Nous avalons des produits dont les gaz s’ajoutent à ceux provenant de notre sang et qui stagnent dans nos intestins, des gaz produits par diverses réactions chimiques dans nos boyaux, et bien sûr des gaz produits par des bactéries vivant dans nos intestins.
-L’homme, c’est la cornue des Borgia ! De quoi est composé le gaz du pet, est-ce lui qui fait effet de serre ?
-L'oxygène est absorbé par le corps avant d'être récupéré dans les intestins. Au moment d’atteindre le gros intestin, il ne reste plus que du nitrogène (1). Les réactions chimiques entre les acides stomacaux et les fluides intestinaux peuvent engendrer du monoxyde de carbone. Les bactéries produisent aussi de l'hydrogène et du méthane.
-Dans une chambrée en 1920, un militaire est mort empoisonné par du monoxyde de carbone et il n’y avait pas un seul poêle allumé dans toute la caserne !

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-Vous voyez, déjà à cet échelon… C’est vous dire la richesse des gaz humains !
-Nous en échappe-t-il beaucoup ?
- L’évacuation de ces différents gaz dépend bien sûr de notre ouverture anale et de la quantité de nourriture avalée. Il est certain qu’aux USA la proportion de gros étant plus importante qu’en Europe, l’Amérique vit un facteur aggravant d’effets de serre. Mais on a calculé que la nocivité des gaz est en rapport avec la durée durant laquelle vous retenez votre pet.
-Dans la bonne société, par exemple, on se retient davantage ?
-C’est dans la bonne société qu’ils se retiennent le plus longtemps, effectivement. C’est une société à risques accrus ! En fait, plus ces messieurs dames retiennent leurs pets, plus s’y retrouve du nitrogène inactif, tout simplement parce que les autres gaz ont tendance a être absorbés par les parois intestinales....
-Au palais royal, ça doit être quelque chose aux réceptions qui durent ! Doktor Fürz, pourquoi le pet pue-t-il ?
-Cela vient du sulfate d'hydrogène. Les composants riches en nitrogène comme le scatole ou l'indole sont eux aussi très importants et déterminants de la puanteur. Des plats comme le chou-fleur, les œufs, le waterzooï ou bien encore la viande de porc sont réputés être à la source des pets les plus olfactivement désagréables. Ne parlons pas des haricots !
-Pourquoi les pets font-ils du bruit ?
-Par les vibrations de l'ouverture anale. Le son dépend de la rapidité de l'expulsion du gaz et du muscle du sphincter. Il y a de véritables artistes en la matière. Dans un hôpital d’Ostende en gastro, il y avait un patient qui pouvait aller jusqu’à la quatrième mesure de la brabançonne !
-Et si nous apprenions à nos enfants de retenir leurs pets afin de ne plus endommager la couche d’ozone ?
-Des siècles durant, les gens pensaient qu'il était mauvais pour la santé de retenir son pet. L'empereur Claudius, très inquiet de la santé des citoyens romains, fit passer une loi légalisant le pet durant les banquets. Aujourd’hui, il serait temps de les retenir.
-Quelle est votre conclusion, Herr Doktor ?
- Parallèlement aux travaux exécutés en Australie sur l’appareil digestif des marsupiaux afin d’introduire dans la panse des vaches et des moutons des microbes providentiels tendant à réduire les émissions de butane, il serait temps de se pencher sur les milliards d’humains qui pètent.
-Combien de fois par jour ?
-Selon une étude de Yale environ 17 fois en Europe et jusqu’à 30 fois aux USA. Par contre 3 fois seulement en Corée du Nord. Adapté à l’homme, ce microbe bienfaisant permettrait d'assainir l'atmosphère.
-Vous avez des subventions ?
-Je vais voir cet après-midi Jean-Michel Javaux qui souhaiterait faire de sa commune d’Amay une commune pilote…
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1. Le Méthylbis-chlorétyl-anime donne un chlorhydrate solide pur.

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