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Enlevons la statue de Destenay !

Le président du MR, Didier Reynders, s’est souvenu qu’à l’occasion il est de Liège. Ça lui arrive quand il change de casquette devant la glace du matin afin de savoir celle qu’il va assortir avec le costume, et puis, il y aussi les revenus et traitements que ses missions sur Liège lui ont rapporté et qu’il doit surveiller du coin de l’œil, comme tout le reste. Question de standing…
On se souvient qu’aux dernières communales, il avait anticipé les résultats et qu’il se voyait bourgmestre à coup sûr. C’était sans compter sur l’électeur. Son maïorat rentré lui est resté sur le cœur.
Il remet les fers au feu entre deux élections, afin d’avoir suffisamment d’avance pour une meilleure chance de ceindre l’écharpe le moment venu. C’est ainsi qu’il a lancé des cartons d’invitation à tous les ministres liégeois afin de parler des dossiers essentiels de la principauté, en oubliant d’inviter le bourgmestre Demeyer, comme par hasard.
Selon une tradition libérale, l’important n’est pas d’ouvrir les dossiers chauds, mais de faire autour de sa personne le plus de battage possible.
Les voix ne s’acquièrent pas au dernier moment. Et entre le choix des électeurs et le moment de passer à la caisse pour la rétribution du mandat obtenu, il y a parfois des périodes de vaches maigres.
Bien entendu, hormis Demeyer, les Daerden (PS), Marcourt (PS) et Simonet (cdH), et peut-être Javaux pour Ecolo, sont les bienvenus, à condition qu’ils posent pour la photo de famille, le futur bourgmestre Reynders au centre, bien entendu.
L’idéal serait l’escalier de la Violette avec le perron en toile de fond.
Sait-on jamais, cela pourrait lui faire une bonne affiche pour les prochaines élections.
Reynders a pris très à cœur l’œcuménisme sarkozyen. Il veut bien flirter avec tout le monde, sauf avec ses concurrents directs qui pourraient lui faire de l’ombre, et à condition qu’ils épousent ses thèses libérales. Il a commencé avec les Ecolos. C’est un succès. Javaux a enfin trouvé quelqu’un qui le prend au sérieux.
Concernant cette allergie affichée du bourgmestre en titre, Didier de Liège a la réponse toute faite.
“ Certes Willy Demeyer peut décider pour la Ville de Liège, mais celle-ci n'a pas d'argent. Je préfère donc avancer avec des ministres qui ont les moyens de le faire. ”
C’est déjà foutu pour la suite, car même désargenté, c’est quand même le bourgmestre qui décide des priorités et des choix de la Ville.

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Et l’homme qui a la réputation d’ouvrir les boîtes de Pilchard rien qu’avec ses dents, de poursuivre : “ Il ne se passe plus rien à Liège (...) Les conseils communaux sont devenus mornes, il n'y a plus aucun débat de fond. La dette, les Guillemins, la mobilité... Tous ces sujets sont traités ailleurs. ”
Enfin, vice rédhibitoire, Demeyer n'assiste jamais à un match du Standard, sauf le jour du sacre l’autre dimanche, dans la confrontation avec Anderlecht.
C’est tout l’homme, cette réflexion de Reynders. Du coup, pour moi, Demeyer devient sympathique. Et je ne me vois pas bien driver par ce libéral de Reynders, foireux et agressif, qui au lieu de bosser, se déguise en supporter pour faire croire qu’il est sportif.
Eh bon sang ! si les socialistes ne font guère des efforts pour Liège et Charleroi, la faute en est principalement à l’homme de Mons qui depuis son accession au trône n’a de cesse de diminuer l’importance de la représentation des deux plus grandes villes de Wallonie dans les noyaux directeurs du PS et dans les gouvernements régionaux et fédéraux au profit de la Région du Centre et de la ville de Mons qu’il affectionne tant.
Quant à l’exemple libéral, si la ville a été dévastée en son centre pendant trente ans, la faute en incombe à l’initiateur des grands travaux cauchemardesques : Maurice Destenay ! A ce propos, pendant le règne du bétonneur, on a pu voir une maquette qui a trôné longtemps dans la grande salle du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Ville et qui représentait le devenir façon Manhattan de la place Saint-lambert et des environs. Cette folie ne s’est jamais réalisée, heureusement !
Qu’est devenu ce document accablant, ce délire libéral ?
Si j’étais Demeyer, j’essayerais de mettre la main dessus afin de montrer aux citadins à quoi ils ont échappé.
Alors, quand Reynders fait le paon sur les réalisations libérales à Liège, qu’il soit un peu modeste.
Ne conviendrait-il pas de déboulonner la statue de Destenay ? Ce serait un préalable à toute discussion sur le devenir de Liège.

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