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Encore et toujours l’Ukraine !

On ne voit que trop bien la suite du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Le tsar s’est aventuré dans un processus où il ne peut plus reculer sous peine d’être déchu et l’Europe se trouve à peu près logée à la même enseigne vis-à-vis de l’Ukraine.
La réception de Volodymyr Zelensky à Bruxelles où il arrive « en couple » avec le président français donnera des résultats connus à l’avance sur le renforcement de l’aide financière et militaire à l’Ukraine, le tout enveloppé dans un papier cadeau de l’espoir de voir bientôt en l’Ukraine un nouvel adhérent aux Vingt-sept.
Depuis six mois la presse rêve d’un cancer en phase finale que Poutine tenterait difficilement de dissimuler sur les photos, le tout entre deux actualités où l’on voit le tsar sauté sur des estrades et, par la magie des gros plans, on cherche en vain des traces de bouffissure sur le visage, par la prise de cortisone comme le président Pompidou.
Déçu de l’état de santé du tsar, on se rabat sur le pragmatisme de la presse américaine qui ne voit qu’une issue possible, celle d’un coup d’État au Kremlin et l’assassinat du despote.
Personne ne sait où on va si, doté d’une santé florissante et entouré de larbins prêts à tout pour un clignement d’yeux du maître, celui-ci poursuit sa course en avant sans état d’âme.
Et que peut-il faire d’autre ?
Le hic c’est que ce conflit est perdu d’avance par l’Ukraine. L’immense pays dont le tsar tire les ficelles ne peut pas être vaincu sur le terrain qu’il a choisi de conquérir quoi qu’il en coûte. La Russie regorge de pétrole et de gaz qui, même à prix bradé à la Chine, à l’Afrique et à qui veut, lui fournissent des réserves de devises considérables avec lesquelles il peut remplacer les armes détruites par l’armée ukrainienne de façon quasi illimitée.
Depuis le « rouleau compresseur » de Nicolas II en 1917, en passant par Staline et ses successeurs de l’URSS jusqu’à Boris Elstine, le matériel humain est sans importance pour les dictateurs, c’est inscrit dans une fatalité dont le peuple russe à conscience et contre laquelle il ne peut rien.
Beaucoup de Russes mourront en Ukraine, plus que d’Ukrainiens. Si la Russie peut se le permettre, l’agressé ne le peut pas pour des raisons évidentes.
Sur la distance, c’est fichu d’avance pour Zelensky sur le plan humain. Après la demande d’avions de chasse et de chars lourds, le président ukrainien réclamera-t-il aussi des hommes pour les mettre en mouvement ?

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On ne le voit que trop bien, la partie est inégale. En faisant de la Russie une terre inviolable sous peine de sanction atomique, Poutine a inventé un jeu de chat perché d’un nouveau genre. Il peut à son aise rééquipé ses armées, préparer de nouveaux coups à la porte de l’Ukraine, former de nouveaux soldats dans des camps d’entraînement, le tout sans crainte d’être sous les missiles ennemis. L’armée russe peut même craquer en un endroit et courir s’y réfugier, y refaire des forces et repartir au combat sans coup férir !
Tôt ou tard, le tsar sait que l’armée d’en face s’effondrera à moins qu’il ne la perce et l’encercle avant.
Devant une défaite quasiment certaine à brève ou à longue échéance, malgré l’héroïsme des combattants de Kiev, l’Europe et l’Amérique, mais l’Europe surtout aux premières loges, accepteront-elles de revoir le tsar face à la Pologne, comme lors du pacte germano-soviétique ?
Le poids de la défaite de Zelensky sera partagé par ses alliés, l’Europe, l’OTAN et l’Amérique. Le retentissement de cette défaite majeure sera répercuté à travers le monde, surtout que les pays hostiles à l’Occident ne manquent pas. Ce scénario ne se peut, évidemment.
Il ne restera plus aux Occidentaux qu’à prendre le relais et relever le gant. Je suis sûr que des plans de ce type existent déjà à l’état-major de l’OTAN.
Sera-ce la guerre totale ? On peut imaginer dans un premier temps, que l’OTAN essaiera de circonscrire le conflit à l’Ukraine et s’excusera auprès des Russes de ne pouvoir faire autrement. Encore une fois, la suite est dans les mains du tsar.
Reculera-t-il devant une guerre totale et à défaut de ravager l’Europe, restera-t-il prudemment à son travail à ravager l’Ukraine ?
On ne peut savoir. Ce que l’on sait, on aura avancé nos pions vers un conflit plus étendu.
Voilà à peu près les enseignements que l’on peut tirer aujourd’hui de la venue à Bruxelles du président ukrainien.
Les grandes guerres s’établissent souvent à la suite d’événements fortuits, comme l’assassinat perpétré le 28 juin 1914, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, et de son épouse, Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg.
En l’occurrence, c’est la promenade que le tsar croyait de santé en février 2012 jusqu’à Kiev qui a mal tourné.
Après, c’est l’escalade et l’imprévisibilité de la suite, à la roulette russe, en quelque sorte !

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