« octobre 2018 | Accueil | décembre 2018 »

30 novembre 2018

La poudre aux yeux !

Le discours de Macron ce mardi n’a convaincu personne. « Richard3.com » entend par « personne », les Gilets Jaunes de France, mais aussi les observateurs depuis la Belgique. Ça sent la poudre. Pour le moment, elle n’est qu’aux yeux, oui, mais jusqu’à quand ?
Et c’est très inquiétant.
Quelqu’un a bien résumé cette incompréhension entre Pouvoir et population « Macron nous parle de la fin du monde et nous, nous parlons de la fin du mois ».
Le captain’cap professionnel de ce mardi soir – moins drôle que celui d’Alphonse Allais – a discouru pour le futur en transition écologique et énergétique… pour déboucher sur la promesse de l'installation d’un "Haut conseil pour le climat" ! Quand on n’arrive plus à boucler son budget, c’est dire comme ça fait une belle jambe le Haut conseil.
Les riches ne comprennent pas, les parlementaires non plus, qu’on puisse se plaindre. C’est le cas en Belgique. Cela tient du fait que la démocratie ayant été confisquée par les mandataires, ils s’en sont payé une tranche. Le peuple souverain (sic) n’a plus le pouvoir de fixer leur salaire, la gloutonnerie s’est installée ! Quant aux riches… demandez à Gros Loulou.
Le « bon » peuple aura droit à trois mois de consultation sur la transition énergétique et la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035, le tout emballé dans du flou, et comme disait Martine Aubry à propos de François Hollande « quand c’est flou, il y a un loup ! ».
En plus de ne pas avoir compris l’urgence sociale, il semble que le président Macron soit resté sourd aux arguments des ONG contre la filière nucléaire.
"Les citoyens sont saturés des effets d'annonces" disent à la fois Greenpeace et les Gilets Jaunes. Le gouvernement Philippe privilégie les lois dictées par les industriels et les lobbys. Aucune protestation, aucune grève, aucune misère n’arrêtera son cours ! Captain’cap a l’œil rivé sur la boussole du patronat et des intérêts privés.
Cette indifférence de la suffisance et du contentement de soi d’un président au-dessus des gens, va mal finir. Mine de rien, si ça finit mal en France, ça finira mal aussi pour Charles Michel ou son successeur, en Belgique.
"Les citoyens sont saturés des effets d'annonces, des fausses solutions, des incohérences et des mesurettes « c'est cela qui nourrit aujourd'hui la colère qui monte", estime le Président des Amis de la Terre, en songeant à l'ouverture prochaine de la COP24.
Du côté du Peuple en colère, on va vers un nouveau samedi d’émeute. L’actualité y est dominée par le degré de représentativité des porte-paroles des Gilets Jaunes.

1baba2e.jpg

Le problème de la représentation du peuple est en question. La composition des parlements en France et en Belgique est éclairante. Les ouvriers et les employés, les artisans et les petits commerçants – les neuf dixième des gens – n’y sont pas ou très peu représentés.
On a cru que les intellectuels formés pour diriger les autres étaient suffisamment intelligents pour prendre en compte tout le monde. Or, il n’en est rien. Ils obéissent à l’effet de caste, à la transmissibilité des charges et des droits, érigeant en classe sociale une catégorie de hors-cadre à talons rouges, comme la noblesse des Anciens Régimes. Les Gilets Jaunes craignent une représentation qui tomberait illico dans ce système. Et ils ont raison d’avoir peur.
Pour discuter, il faut des intermédiaires, sauf qu’une fois intronisé premier ténor, la suite ressort de la psychologie des chefs !
La solution serait de trouver des responsables avec de la vertu et de la modestie. D’aucuns ont imaginé une démocratie par désignation des porte-paroles et des décideurs en les tirant au sort.
Ce n’est pas simple. Le seul moyen d’échapper aux m’as-tu-vu systématiques serait de n’occuper qu’un seul mandat – en Belgique on fait des efforts, mais il reste des invétérés cumulards difficiles à déloger (1).
---
1. Catherine Moureaux (PS) et son échevin cumuleront leur job communal à Molenbeek et leur poste de député(e) bruxellois(e) jusqu'aux prochaines élections régionales, en mai 2019.

29 novembre 2018

Charles attend !

« Richard3.com » ne peut pas dire qu’El’Pognone a un fils courageux. Suite à l’expérience malheureuse de Macron venu gloser à Louvain-la-Neuve devant un parterre d’étudiants très remontés, Charles Michel s’est débarrassé de la même corvée à Liège. Par les temps qui courent et vu que les gilets à rayures de majordome ont été remplacés par des Gilets Jaunes d’automobilistes mécontents, ce n’est pas le moment de prendre un râteau avant le mois de mai 2019. Avec une tête trop facilement confondue à un punching-ball, Charles n’ignore pas qu’une mise en boîte lui coûterait pas mal d’électeurs.
Le fils de Loulou, minoritaire en Wallonie, se voulait missionnaire à la verve convaincante pour amadouer la grogne estudiantine. Quelqu’un lui a dit, à la veille de la Saint-Nicolas de l’Ulg, que cela pouvait tourner vinaigre et être mauvais pour son image, déjà dégradée en francophonie. Faire applaudir l’économie libérale par des étudiants échauffés à la Trappiste, ce n’était pas gagné d’avance. Voilà longtemps qu’il a déserté les prétoires, y a-t-il seulement mis les pieds, pour que ses envolées fussent à la hauteur ? Charles s’est dégonflé.
De sa mission, répondre aux questions des étudiants du cours de droit constitutionnel du Pr Christian Behrendt à 19h30, son entourage sentait qu’il n’était plus au top. La conférence devait être suivie d’une séance de questions-réponses avec les étudiants. Il y avait tellement de personnes inscrites que la conférence avait été déplacée aux amphithéâtres de l’Europe.
D’habitude, un cabot court vers un public quand il y a salle comble. Dans la conjoncture présente, le nombre, au lieu de rassurer, a rendu le libéral de pointe encore plus trouillard. L’acteur du drame fédéral, en l’absence de la vedette N-VA, ne s’est pas résigné à jouer les doublures.
Motif invoqué : la sécurité du ministre fédéral n’était pas assurée, la honte du pied au cul possible, l’entartrage du Gloupier…

1pcc2rr.jpg

Il a préféré réfléchir dans la quiétude de son cabinet à la manière de recaser le soldat Praet, victime de son zèle libéral à RTL-Tvi.
Des moustachus des services de police et les gardes-du-corps du mirliflore de la rue de la Loi ont agité les grelots d’urgence. On se demande même si ce n’est pas Emmanuelle Praet, recrutée en Haut Lieu depuis juin pour faire la pub des chaussettes à clous, en sus de sa mission d’ouverture à l’intelligence humaine (hélas interrompue à la télévision privée), n’a pas elle-même poussé sur le bouton déclencheur, suspectant des attaques imminentes, mue par un souci de bien faire, histoire de ne pas se faire virer de la maison poulaga aussi.
Le communiqué parle même de « cellule de crise » comme du temps, pas si lointain, où tout barbu déambulant en ample chemise de nuit dans les rues de Liège était immédiatement arrêté.
On a vaguement choisi le mois de février prochain pour ne pas caner et perdre la face devant le beau monde, comme si en février, deux mois avant les élections de mai, le multi facette de l’avenue de la Toison d’Or allait se risquer à la récolte des tomates dans le grand auditorium !
Le recteur de l’université de Liège ne pouvait que regretter le désistement du grand homme.
Si le recteur cherche quelqu’un pour remplacer Charles, « Richard3.com » est disponible. On pourrait par exemple, devant le système qui est en train de foirer, chercher avec les étudiants les moyens de bâtir une autre société où tous les cours seraient gratuits ?
On y rêverait d’une véritable société démocratique qui donnerait enfin une place à ceux qui n’en ont pas et qui, en même temps, rabattrait le caquet à ces faux intellectuels qui font plus de tort que de publicité à l’Université, lorsqu’ils s’en réclament.
Le plus drôle, dans tout cela, « Richard3.com » avec une petite préparation et quelques notes griffonnées, aurait remplacé le fuyard, sans que les forces de police se crussent obligées de se mobiliser.
Mais, que voulez-vous, dans une société où les imbéciles instruits confisquent le micro quand ils ne s’en servent pas, comment le peuple pourrait-il faire entendre sa voix ?

28 novembre 2018

L’information informe.

On sent monter de la méfiance pour la chose politique. Elle s’est généralisée à l’égard du personnel politique, mais aussi pour les médias.
Ce que l’on reproche au monde politique, c’est d’avoir promené le public sur l’incroyable progrès de l’économie mondiale libérale. Mise à part l’époque des Trente Glorieuses, on n’a rien vu. En cette fin d’année 2018, le discours officiel reste inchangé. Les populations sont convaincues qu’on les a trompées, même si une partie d’entre elles s’en est sortie bien mieux que toutes les autres.
Les médias, et plus particulièrement dans le domaine de la presse écrite et parlée, ont été entraînés dans la déconsidération des politiques, pour n’avoir pas vu le malaise général, trop occupé d’admirer le nombril des organisateurs de la démocratie.
D’abord la véracité d’un fait rapporté et recoupé par au moins deux sources paraît vivement aléatoire. L’atterrissage de la sonde américaine sur Mars est l’exemple le plus frappant de la source unique. Loin de la pensée de Richard3.com d’en déduire que la sonde n’a pas touché Mars, mais le principe de recoupement n’étant pas possible, il ne s’est pas fait. Seule la NASA, responsable de la mission, nous a informés du succès de l’entreprise. Il en va ainsi de beaucoup d’informations. Le plus souvent le journaliste ne peut pas recouper l’information. Il n’en a pas les moyens. L’Agence qui l’en a informé a-t-elle bien recoupé le produit qu’elle vend ?
On peut logiquement supposer que les articles de presse et les commentaires répondent aux caractéristiques de la rumeur au même titre que celles qui se propagent de bouche à oreille ou sur des vecteurs comme Facebook.
Pire même, les journalistes étant en contact permanent avec des élus politiques, surveillés en sus de près par des patrons de presse tous issus des milieux financiers, on peut leur prêter une tendance à privilégier les informations officielles, à celles qu’ils récolteraient sur le terrain par des contacts sur l’événement même.
Après avoir prêché que le système libéral nous avait épargné de sombrer dans le totalitarisme communiste, le voilà qui tombe lui-même dans une autre forme de totalitarisme qui s’appelle « suivez mon système économique, même si vous ne l’approuvez plus » accompagnée de son corollaire « approuvez l’Europe dans sa forme actuelle par un vote qui sera remis en question si vous ne l’approuvez pas » !

1queer2v1.jpg

Si vous êtes convaincus de cela, vous ne pourrez qu’être contrariés par la façon dont les journalistes rapportent les événements et comment, le plus naturellement du monde, les gouvernements nient le scepticisme de la population à propos de leur politique libérale.
Les réactions aux propos de Mélenchon à l’égard de la presse est symptomatique de l’incompréhension des journalistes qui n’essaient même pas de comprendre sa colère et par-delà, celle des Gilets Jaunes.
L’Homo économicus des libéraux n’a été qu’un mythe auquel les classes décrites avec une méconnaissance de l’Histoire par le Président Macron, les qualifiant de « laborieuses », n’ont jamais adhéré et encore moins s’y être reconnues.
L’Histoire n’est pas neutre, ceux qui la commentent peuvent-ils l’être ?
On voit bien où cette société libérale nous conduit. Elle ne le fait pas de façon délibérée mais par ses gènes, à la manière des fourmis. Elle place au-dessus de tout le droit inaliénable de la propriété incluant des milliers de personnes, poussée par des réflexes purement égoïstes d’accaparement des biens et des personnes, un peu comme font les proxénètes qui « forment » leurs ouvrières des plaisirs, au goût de la clientèle.
Les journalistes devraient au moins supputer la direction que prend le libéralisme. Ils devraient suspecter les libéraux de construire un modèle de comportement optimisant le caractère égoïste. Le plus extraordinaire, c’est que cela est le fruit de réflexes, comme si ce vers quoi nous allons était inscrit dans la fatalité de l'empirisme !
Serait-ce que cela soit inscrit aussi dans celles des journalistes ?
C’est une réflexion générale d’éclaircissement qui devrait être envisagée.
Mais pour conclure, la presse n’est pas qualifiée pour « se penser », ce ne sera possible que le jour où cette société sera rééquilibrée, c’est-à-dire quand ceux qui en sont exclus auront leur mot à dire.

27 novembre 2018

Un télévie pour Emmanuelle Praet ?

Dommage, j’ai raté le mot de trop d’Emmanuelle Praet dans « C’est pas tous les jours dimanche ». À vrai dire les chroniques de « Richard3.com » se passent allègrement de cette émission « raisonnable », c’est-à-dire de droite, assortie d’un Deborsu et de son quatuor d’experts qui s’ingénient à nous faire croire à leur neutralité, reprenant en chœur les couplets de « bon sens » de la majorité gouvernementale.
Le paradoxe tient dans la mise à pied de la diva libérale. Elle a, ni plus ni moins, une opinion aussi conservatrice que la direction de RTL et par définition, histoire de garder leur place, des journalistes de cette chaîne commerciale. Sa faute tient en ce qu’elle la laisse trop voir, alors que ses patrons s’ingénient à la dissimuler au nom de la neutralité objective de l’information.
Que reproche-t-on à l’exubérante brabançonne ? Trois mots malencontreux dans sa réplique à des gilets jaunes (1) présents en plateau, le fait qu'ils avaient "toujours voté pour les mêmes en Wallonie" et qu’aux dernières élections, Ecolo a fait un bond, alors que toutes ces taxes sont environnementales « aux prochaines élections, réfléchissez quand même un peu".
Raisonnement idiot, puisque l’environnement dégradé est le résultat de l’économie libérale qu’elle adule, escamotant ainsi dans son raisonnement, la revendication essentielle des Gilets Jaunes à savoir « vivre dignement de son salaire ».
À voir ce plateau, cette femme et ces hommes tous libéraux convaincus sont incapables de comprendre que ceux qu’ils défendent, du MR au PS en passant par le CDH et même les Écolos, ne représentent plus la grande majorité du peuple.
Pour sauver la planète, piquer ailleurs que dans la poche de ceux qui n’ont déjà plus grand-chose, est la bonne idée des Gilets jaunes !
Richard3.com étant pour la liberté d’expression, je suis évidemment contre cette mise à pied de la diva, étant entendu qu’elle a parfaitement le droit de dire toutes les conneries qui lui passent par la tête, et dieu sait les réserves qu’elle a ! C’est d’autant plus injuste de ce point de vue que les autres en disent tout autant.
Il manque à cette émission pour être représentative, un vrai chroniqueur de gauche, si Deborsu veut que le panel soit équilibré. Le sieur Henrion ne fait pas le compte, ni le poids, pour défendre l’opinion de gauche. C’est un centriste à l’école de Spitaels, c’est tout dire.
Et puis basta… je n’ai plus envie de commenter les zwanzes d’Emmanuelle.
Dans l'attente d'une réunion entre Emmanuelle Praet et la direction de RTL, les nervis du libéralisme de combat sont sur le pied de guerre. Au MR, il faut sauver le soldat Praet ! Comme toujours en la matière, la conjonction en urgence entre le MR et la N-VA s’opère, c’est le secrétaire d'état N-VA Theo Francken qui sert de ventriloque au premier ministre Michel "Le duo présidentiel vert Nollet-Khattabi a demandé la démission d'Emmanuelle Praet, parce qu'elle a déclaré ce matin que les gilets jaunes devaient mieux réfléchir avant d'aller voter car ces augmentations de carburant sont des exigences écologiques. Ils ont obtenu son scalp sur le plateau de RTL".

1queer2po.jpg

Comme si le gniard à Bart ne savait pas que le pétrole est sur sa fin et qu’écologie ou pas, son prix va grimper dans les dix prochaines années, alors autant mettre ça sur le dos des Verts !
À cette apo-théo-se flamingante, il fallait un pendant tout aussi exalté côté francophone.
Non, ce n’est pas Richard Miller, ce cube oxo collé dans sa boîte d’origine, mais un autre exégète de la pensée de Jean Gol, pas cacochyme et branlant dans le manche comme Miller, l’étoile montante du business libéral, le montois Georges-Louis Bouchez fut dépêché à cette mission. Le petit Chastel peut commencer à s’inquiéter, lui aussi à sa relève pas trop loin.
Bouchez charcute les Gilets dans sa barbe de prophète, puis donne de la voix dans l’incantation : « Ou est la liberté de la presse » ?
On s’est dit, bon, le voilà qui s’inquiète de la liberté de la presse, cela aurait pu être bien avant et pour une occasion qui en vaille la peine, comme l’argent Libyen, sur lequel la presse n’a pas de piste, Didier Reynders ayant fermé les volets de sa maison de campagne en prévision de l’hiver qui s’annonce rude.
Enfin pour en finir avec la chute de l’indicible, la scoumoune poursuit la chroniqueuse bas-bleu. La Dernière Heure annonce la suppression de l'émission radio "On refait le monde", pour des raisons budgétaires, pour le coup, voilà Alain Raviart dans le même bateau que sa consœur. Vous pensez, Raviart, gilet rayé à Deborsu, public-relations du monde à lui-même, il va décevoir les douze derniers fans de l’émission ! C’est trop cruel.
À quand un Télévie (2) pour les futurs indigents de RTL ?
-----
1. Le génie français est toujours copié en Belgique. Ce qui change, c’est la qualité des protagonistes par rapport à ceux de l’Hexagone. Ce qui est aussi une forme de discrimination dont le public n’a pas conscience. Un projet de gauche mal défendu perd de son impact dans l’opinion. Vous vous imaginez un Gilet Jaune sur le plateau de Deborsu avec le génie oratoire de Mélenchon ?
2. Ce serait plutôt un Téléthon !

26 novembre 2018

Les nouveaux collabos !

À Toulouse, un journaliste de BFMTV a été poursuivi par 50 gilets jaunes et un journaliste de Midi Libre a été agressé à Béziers, selon France 3 Occitanie.
Les heurts entre Gilets Jaunes et reporters de terrain ne se sont pas comptés hier, tellement ils étaient nombreux.
Cette détestation des milieux de la presse et des médias a un sens. Depuis un certain temps ; il est admis que la presse qui devrait normalement expliquer un fait, ne le fait qu’en fonction d’une opinion, la sienne qui, par hasard rejoint étrangement celle du propriétaire du journal, qui se trouve ensuite être un supporter du pouvoir en place.
On ne conteste pas qu’un journaliste ait une opinion, ce que l’on conteste tient dans la neutralité revendiquée, depuis que la presse d’opinion n’existe plus. En réalité, il y a toujours bien une opinion de la presse, mais c’est, en général, une opinion de droite.
L’affaire des perquisitions, leur nombre pour de si minces soupçons, mobilisant des forces de police de façons excessives à l’encontre de la France Insoumise, alors qu’un dépassement des comptes de campagne probable n’a nécessité jusqu’à présent qu’une enquête discrète visant le parti du président Macron, a probablement éclairé le public sur le comportement de la presse de la manière dont elle rend compte selon la formule de La Fontaine « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugement de cour vous rendront blanc ou noir ».
Richard3.com est un assidu des sources diverses d’informations. Le constat est simple, le président Macron, malgré sa cote de popularité extrêmement basse, bénéficie du soutien presque unanime de l’ensemble des médias.
Il faut y voir un réflexe de regroupement des intellectuels en soutien au système politico-économique, subodorant la tragédie qui se prépare d’un délitement du système-monde et d’un décrochage massif des électeurs envers tous ceux qui en profitent et y militent.
Le mois de mai prochain sera décisif en ce sens.
Si l’on ajoute à ce phénomène la détestation des élites pour le peuple (compréhensible pour ce qui les concerne puisqu’ils sont très minoritaires et détiennent cependant le pouvoir sur l’ensemble de la population) le goût du scoop et du sensationnel journalistique, on aura en priorité droit aux images des violences des casseurs, alors que les forces de l’ordre tout aussi violentes seront présentées sur la défensive.
Si le public rejettait complètement l’Europe dans son imitation de l’Amérique de Trump, bisness avant tout sinon crève, il serait possible que la règle démocratique soit contournée, comme lors du Traité de Maëstricht qui dut être voté deux fois pour être approuvé. La presse marcherait comme un seul homme derrière les combines de Juncker, Merkel et Macron , que défendrait le très conservateur libéral Charles Michel.
Le président Macron, dans la perspective de mai prochain, essaie, avec l’appui de son ministre Castaner, d’accuser les Gilets Jaunes des émeutes de samedi, assimilant les manifestants aux casseurs. "Honte à ceux qui ont violenté d'autres citoyens et des journalistes", s’est-il écrié ce samedi 24 novembre à la fin de cette journée de mobilisation des gilets jaunes.

1lk3pq.jpg

La foule n’obéissait à aucun mot d’ordre lorsqu’elle scandait "BFM collabo" devant un bâtiment où s'était réfugié un correspondant pour la chaîne d'infos en continu. Selon France 3, deux journalistes étaient sur la place du Capitole à Toulouse, lorsque 200 gilets jaunes s'en sont pris verbalement à eux. Des agents de sécurités sont intervenus pour évacuer les correspondants, mais, arrivés dans une rue adjacente, une cinquantaine de gilets jaunes les a "coursés". Le journaliste a été séparé de son caméraman et s'est réfugié dans une boutique. La gérante a pu fermer les grilles mais les CRS ont dû intervenir pour exfiltrer le journaliste.
À Béziers et dans quelques autres villes « couvertes » par la presse, une pareille animosité existait bel et bien. Cette unanimité est la preuve que la foule est excédée de la façon dont la presse de terrain relate les événements et interviewe les Gilets Jaunes.
Heureusement, tous ne sont pas des Alain Duhamel, célébrissime lèche-cul toujours en activité après cinquante années de compromission avec tous les pouvoirs.
Reste que la SOJOMIL a cru bon rappeler que les journalistes « travaillent en toute indépendance pour informer au quotidien leurs lecteurs du mouvement des gilets jaunes, depuis le départ. Toute pression verbale ou agression physique envers les journalistes est inacceptable et sera systématiquement signalée aux autorités". Ce qui me fait penser qu’on ne se refait pas et que la SOJOMIL en menaçant de signaler les violences aux autorités, le fait par atavisme, si l’on peut dire, en souvenir de Vichy et du Maréchal Pétain.

25 novembre 2018

Gilet Jaune contre gilet rayé.

Généralement des groupes comme « Les Gilets Jaunes » se démantèlent tout seuls par le manque d’affinités collectives et ils se ressoudent naturellement lorsqu’ils sont en butte à l’agressions des Autorités.(« Bigre la lutte des classes », ‘Richard3.com’ 21novembre 19)
Le mouvement a besoin pour survivre que des échéances rapprochées l’impliquent dans des manifestations de mécontentement, et qu'il essuie les rebuffades des Autorités et de la police.
C’est bien parti pour les Gilets Jaunes qui se renforcent du raidissement du pouvoir et des médias, surtout de l’écrit, qui a pris position contre le mouvement, pour le gouvernement.
S’en prendre à des gens qui pensent à tort ou à raison qu’ils n’ont plus rien à perdre, c’est prendre le risque de se faire dépasser par une manifestation qui tourne à l’émeute. Le pouvoir, quelle que soit l’issue de ce mouvement, n’en a pas fini avec cette jacquerie (écrit le samedi matin du rassemblement, Richard3.com est donc dans l’ignorance du bilan qui sera tiré en fin de journée).
Macron est en train de payer cash un sentiment qu’il partage avec Pierre Gattaz (l’ex patron des patrons) "le pays peut se gouverner comme une entreprise". Engagé dans ce concept, tous les gouvernements européens, dont celui de Charles Michel évidemment, sont en train de ruiner les infrastructures des réseaux poste-train-commerce de proximité et ainsi couper le pays en deux, la ville d’un côté et la campagne de l’autre.
Les Gilets Jaunes sont au départ une association contre l’augmentation du prix de l’essence.
Très vite, les gens se sont rendus à l’évidence que le système Gattaz, repris par la FEB en Belgique, ruinait la vie associative, désertifiant le monde rural, comme il ruine la santé de plus en plus de travailleurs dans les entreprises.
Madame Sofie Merckx pourrait en dire long sur les salariés victimes du "toujours mieux avec moins" et des dégâts chez les survivants aux suppressions de postes, en partant du principe qu’on n’en fait jamais assez pour mériter un salaire.
Combien de Gilets Jaunes sont en train d’appliquer à eux-mêmes une thérapie contre le « burn-out » en se mobilisant et vivre ensemble un samedi de lutte !
Je soupçonne les responsables publics acoquinés avec ceux de l’économie, expérimenter sur le salarié jusqu’où ils peuvent « charger la barque » pour plus de profit aux dépens des salariés et des usagers victimes collatérales !
Que le mouvement s’éteigne ou qu’il devienne incontournable, les Gilets Jaunes ont gagné, car ils ont rendu visible ce que le pouvoir, la presse et les médias n’ont cessé de cacher. En effet, laisser vivre des gens avec moins de mille euros par moi, dont certains travailleurs et surtout des femmes, est une honte inexpiable, en même temps une condamnation sans appel du système.
Ils ont gagné parce qu’ils auront hâté le « moment de vérité » dont parle Régis Debray, dans « Critique de la raison politique », sur la succession des élites par la transmission des pouvoirs.
Le passage de la souveraineté d’un détenteur à un autre est un moment délicat. Il aura lieu en mai 2019 pour toute l’Europe. Il sera intéressant de connaître si ce pouvoir saura faire preuve de suffisamment de ruse et de cynisme pour se réincarner, sous une autre posture, par exemple celle des Gilets jaunes, en reprenant leurs thèmes pour en promettre une application qui ne viendra jamais ?

1lavion2a.jpg

Connaissant la duplicité des libéraux, il faut s’attendre à tout. Cette chaîne de transmission d’une génération l’autre du pouvoir en politique doit beaucoup à la méthode de « la tunique sans pli » de l’église catholique qui elle aussi s’est maintenue « du père au fils » depuis deux mille ans.
Hegel voyait dans les assassins patriotes, des hommes d’affaire de génie. La plus féconde des illusions politiques est sans doute l’illusion qu’on est sans illusion. Bourdieu traduisait cette pensée hégélienne « parmi les présupposés que le sociologue doit au fait qu’il est un sujet social, le plus fondamental est sans doute le présupposé de l’absence de présupposés. »
Quand les gens s’aperçoivent de cela, tout le discours qui pense le pouvoir pour le pouvoir s’effondre et est remplacé par les premiers d’entre nous qui osèrent « le pouvoir par et pour le peuple » et qu’ils ont transmis avec des hauts et des bas tout au long de l’histoire, jusqu’à nous.
À question stupide réponse stupide. La question de Dominique Michel, capitaliste de copinage, à propos des Gilets Jaunes "Pourquoi des gens qui se disent du peuple doivent empêcher d’autres gens qui sont autant du peuple qu’eux à travailler ?"
Réponse de Richard3.com «Le premier devoir quand on voit quelqu’un se noyer, c’est de voler à son secours, geste humanitaire dont Dominique Michel semble incapable. ».

24 novembre 2018

Franches rigolades !

« Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », Spinoza a rempli son siècle de citations, alors qu’il n’y avait pas urgence, comme dans le nôtre qui sera peut-être le dernier !
Hier, j’assistais à un colloque entre savants, assis devant la télé, en pleine digestion. Et qu’est-ce que j’apprends de la bouche de quelques gaillards blanchis sous les ors de la Sorbonne, que les centrales nucléaires ne pourront jamais être démolies ! Et de citer Greifswald en Allemagne en chantier de démolition depuis 17 ans et dont on ne sait que faire des déchets radioactifs. Celle de Chooz en France qui a déjà coûté 400 millions €, creusée sous une colline dont il faudra combler les galeries et condamner les entrées pour toujours, bombinette à côté de Superphénix, estimée à un milliard la casse, à ciel ouvert.
Cette aventure nucléaire est à l’image de l’économie libérale, quoique l’URSS ait construit ses monstres sous un régime socialiste, sans savoir ce qu’on fera lorsqu’ils ne serviront plus.
Il y a quelque chose d’implacable dans la logique criminelle de l’économie telle qu’elle est conçue aujourd’hui, hormis les libéraux, MR et PS en tête, le monde scientifique s’accorde à trouver que le système-monde est un sac de nœuds qui va entraîner l’humanité à sa perte.
Vu la compétition et les lois du profit, tout ce qui est à exploiter le sera jusqu’au bout et nous en mourrons tous, à l’image de ce cachalot mort de faim d’avoir avalé des gobelets en plastic qu’il n’a pas digéré.
On le voit bien en France, l’impossible défi écologiste, l’injustice criarde d’imposer les restrictions des surtaxes aux plus pauvres, alors que les plus riches s’en fichent ! On ne peut pas avoir une politique « vertueuse » dans une économie libérale, parce que les riches y sont protégés et que la faisabilité d’une écologie intelligente passe d’abord par leur dépouillement.
Les braillards du monde libéral et du monde tout court n’y sont pas prêts. Ils n’y seront jamais, du reste. On ne va pas vers une sage organisation politique la conscience sereine. On y va dans les affres des grands bouleversements planétaires qui ne vont pas tarder !
Trouver des solutions à la spirale infernale de destruction massive de notre environnement, vient en plus des effets de la pollution de l’activité des milliards d’Humains qui n’ont tous qu’une aspiration : consommer comme l’Américain.
Les conclusions du dernier sommet à New Delhi réunissant 57 Académies des sciences sont sans appel « l’humanité s’approche d’une crise créée par le couplage des problèmes de la population, de l’environnement et du développement ».
Il s’agit du dernier avatar de la pensée productiviste découlant de l’obsession de la croissance, cette imbécillité élevée à hauteur d’un dogme par notre gouvernement et les illusionnistes de l’économie libérale, puisqu’ils prétendent promouvoir l’augmentation du niveau de vie d’une population, tout en préservant les ressources disponibles des générations futures.
Et si tout ce bazar s’effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des astrologues, des professionnels de l’énigme à la Nostradamus, des prédictions Maya, des adorateurs de Jésus, des Petit-gris, des barbus grisés d’Allah et autres eschatologues millénaristes ? Des scientifiques annoncent la fin de la civilisation industrielle, après deux siècles, droite-gauche de luttes d’appropriation. Que valent ces sombres prédictions ?
Ce scénario du pire serait-il le seul ? Première donne : l’obsolescence étant plus rapide que les produits, où allons-nous trouver les énergies nécessaires ?

1ltrump2.jpg

Pablo Servigne et Raphaël Stevens proposent une « collapsologie » de nos effondrements. . L’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est à l’horizon de la charnière entre notre génération et la suivante.
Les gens de pouvoir, certains encore en piste comme Louis Michel et Elio Di Rupo, n’ont pas anticipé la fin de l’industrie nucléaire avec les patrons enthousiastes de l’époque. Ils sont toujours là pour nous dire ce qu’il faut faire. On a envie de leur claquer le beignet, pour leur optimisme béat, nucléaire et industriel. On les payait pour voir. Ils n’ont rien vu, mais ont gardé le fric !
La mondialisation, l’étalement urbain et le confort électroménager, les mégapoles, la grande distribution, l’informatique, les voyages des retraités fortunés à travers le monde et les forfaits pour portable à 20 euros par mois, tout aboutit à la conséquence logique : une augmentation de la consommation d’énergie à l’apogée en Europe. Ce n’est même plus une question d’écologie.
Nos artistes de l’aventure libérale parlent production, gains supplémentaires, sans qu’il ne soit jamais question d’énergie, alors que c’est elle qui commande tout !
L’énergie des machines domine largement l’énergie humaine, cette énergie n’est pas à sa juste place dans le PIB. 100 % du PIB occidental est redevable de l’approvisionnement énergétique moderne. Elle n’est pourtant incarnée que dans quelques pourcents du PIB ! Vous voyez où on va ? Si demain nous n’avions plus ni pétrole, ni gaz, ni charbon, ce n’est pas 4 % du PIB que nous perdrions, mais 99 % !
Quand l’approvisionnement en combustibles fossiles va devenir contraint par épuisement des réserves, les évolutions que les libéraux ont imaginées vont s’inverser, dans des proportions difficiles à évaluer, mais de toute manière, ce sera catastrophique.
Vous avez dit « capitalisme » ?

23 novembre 2018

Les névrosés et les altruistes.

À la suite de ma chronique « Psychopathologie politique », parfois retranscrite telle quelle de mon blog « Richard3.com » relayé quasi quotidiennement sur Facebook, quelques réactions de lecteurs assidus, du Canada par l’ami Gaëtan Pelletier, de Hamoir-Ouffet du camarade Gaston Reiter et de quelques FB de la Région liégeoise.
Le côté « salle des urgences » d’un hôpital psychiatrique du cabinet du premier ministre, 16 rue de la Loi, n’étonne plus guère de monde.
Les motivations des personnages qui peuplent la vie politique dans l’organisation de la Commune à l’État sont très diverses. Elles touchent au plus profond leur personnalité.
La psychopathologie définit des troubles et les décrit, afin qu’un observateur attentif puisse faire la différence entre le normal et le pathologique.
Un exemple très simple pourra en définir son intérêt. Hier, j’écrivais dans « Psychopathologie politique », combien il était pour le moins singulier que des ministres depuis leur bureau soustraient des moyens à ceux qui n’ont presque rien, alors qu’eux baignent dans une grande aisance et de conclure qu’il y avait chez eux, outre une méconnaissance des milieux qu’ils sont censés connaître, une fameuse dose d’égoïsme et une défense suspecte des intérêts particuliers, à commencer par les leurs.
Voilà qui nous renseigne sur la manière dont ces messieurs de la droite et du centre se comportent vis-à-vis des demandeurs d’asile qui frappent à notre porte et à qui nous devons l’hospitalité, rien qu’en observant comment ils se conduisent par rapport à leurs compatriotes, chômeurs et petits retraités.
Ces messieurs du MR et du PS sont ainsi, à de rares exceptions, derrière Theo Francken dans la manière dont il traite le problème humain.
Comprendre les facteurs influençant ou causant les troubles, les mécanismes de mise en place et de développement des troubles, devraient être l’objet de cours dans les écoles d’économie politique.
Ce vœu repose sur des grands noms de la psychanalyse, outre Bergeret, Dorey et Roussillon, Georges Canguilhem aborde franchement la question Ce n'est pas à la science de juger du normal. C’est à la vie de faire le tri entre normal et anormal.
D’autant que nous avons ici un marqueur qui s’appelle la démocratie avec les valeurs qui devraient s’y rattacher et qu’on a oubliées.
Je suis presque tenté d’écrire que les seules valeurs encore visibles le sont dans les partis d’extrême gauche (la seule gauche aujourd’hui) qui ne permettent pas à leurs militants de s’enrichir, qui prônent l’altruisme, la défense du bien public et dont la priorité reste le secours à la pauvreté et à la détresse humaine.
Dans un passé récent, j’ai cité en exemple madame Sofie Merckx et ne me suis pas gêné d’écrire au moment des communales que je voterai à Liège pour madame Sophie Lecron (voir Chronique élections communales Richard3.com), pour les raisons que j’estime essentielles et qui auguraient de mon choix.

1jh2l3j.jpg

Qu’avons-nous en face de ces exemples ? Des arrivistes, des égoïstes et des tricheurs, l’actualité nous en montre un : Didier Reynders, bien en peine de se justifier sur la disparition des intérêts des milliards libyens confisqués et laissés à la surveillance de l’État belge.
Oui, ce gouvernement et la crème du PS qui piaffe dans la coulisse pour lui succéder sont des nids de carriéristes impropres à toute gestion sociale juste et honnête, indignes le plus souvent d’exercer un pouvoir qui devrait être démocratique et altruiste.
Canguilhem conceptualise l’« anomalie » qui se définit comme ce qui émerge d’un iceberg, inconnu en ses profondeurs abyssales des autres et de soi. La psychopathologie de ce personnel politique, que nous payons très bien pour qu’il se conduise très mal, est l’anomalie qui cache l’anormalité.
Cela ne signifie pas pour autant qu’il y ait des anges d’un côté et des démons de l’autre, ces comparaisons par un athée sont pour le moins saugrenues ; mais ça dit bien qu’il faut des règles dans un parti et que toute individualité doit être davantage encadrée au fur et à mesure qu’elle s’élève dans la gestion des affaires.
Voilà pourquoi, la vraie gauche cumule avec la compétition naturelle entre les partis, la haine farouche de tous les autres.

22 novembre 2018

Psychopathologie politique.

Pardonnez à mon angélisme, la meilleure démarche en politique serait de faire le bien aux plus modestes des citoyens, d’abord.
À quoi identifier la politique des libéraux, sinon à celle du président Macron, à privilégier les riches pour que les autres profitent de leurs surplus. Encore s’agit-il de savoir si cette théorie du premier de cordée est efficace ?
Un marqueur est simple : l’accroissement ou la diminution du nombre de pauvres. Tout est vérifiable par la statistique. La théorie du ruissellement est-elle sérieuse ?
La pauvreté augmente en Europe et en Belgique. Cette pauvreté ne date pas d’hier, la hausse coïncide avec les débuts du système-monde (économie libérale globale) et ne se dément pas.
Une deuxième couche d’angélisme de Richard3.com recouvre la première : sa politique ne faisant pas de bien au plus grand nombre, comment se fait-il que la droite persiste ?
La politique libérale n’a pas pour but de partager la prospérité issue du labeur de tous, mais d’en réserver les bienfaits à quelques-uns, de sorte qu’ils puissent en jouir au maximum.
Et que le MR ne vienne pas dire que le système-monde égalise les chances de l’Humanité. La pauvreté en Europe et en Belgique ne profite pas au Bangladesh, ni au Sahel, ni…. etc. au contraire la faim dans le monde – le pire indice de pauvreté – gagne des Régions du globe jusque là épargnées.
Les libéraux cèdent donc bien à des pulsions égoïstes.
Implicitement, ils avouent l’essentiel de leur nature : une absence de morale, le déni de l’utilité publique et le manque de respect de la démocratie pour tous.
Et pourtant ce sont des personnes ordinaires ! Cependant, ils sont dangereux.
Les actes les plus barbares sont souvent commis par des gens ordinaires. On ne peut pas comprendre comment des personnages comme Di Rupo et les Michel, du haut de leurs revenus issus des deniers publics, entre 15 et 20 mille € le mois, peuvent prendre des mesures touchant des ménages dont les avoirs sont inférieurs à mille € par mois ?
Cette politique suscite à chaque fois l’incrédulité et la stupéfaction de n’importe quelle personne de cœur, vue sous cet angle comparatif !
Daniel Zagury, psychiatre et psychanalyste, essaye de répondre dans son dernier livre « La barbarie des hommes ordinaires » aux éditions de L’Observatoire, à cette solidarité absente sous l’emprise d’un système économique omniprésent dans nos vies et dans nos mœurs.
Cet expert des tribunaux n’est pas loin de rattacher certains responsables politiques à la grande criminalité.

1queb6.jpg

Pourquoi les actes les plus barbares sont-ils si souvent commis par les hommes les plus ordinaires ? Un mari assassine brutalement la femme qu’il disait aimer ; une mère tue son enfant à la naissance ; un homme respectable participe à un génocide ; un petit délinquant prépare une tuerie. Cela suscite à chaque fois l’incrédulité et la stupéfaction de l’entourage et des médias. C’était « un homme sans histoire », « une jeune femme discrète », « un marginal sans grande envergure… ». La différence est dans l’abstraction du crime. Un ministre n’étrangle pas de ces mains une femme sans défense. Il fait jeter quelqu’un à la rue, il détruit une vie, une famille, mais il n’est pas sur le terrain, il ne participe pas directement au crime. Pour lui, il n’est pas coupable, il agit « pour le bien public » en laissant sous-entendre que s’il ne prenait pas une mesure qui va précipiter mille ménages dans le drame, cent-mille autres en subiraient les conséquences.
Raisonnement spécieux puisqu’il spécule sur ce qu’il adviendrait, mais impossible à prouver. C’est une spéculation qui n’a pas lieu !
Comment ces personnages publics basculent-ils dans la barbarie, tels des criminels de faits-divers ? Quels sont les mécanismes psychiques à l’œuvre pour que leur pensée se vide et que plus rien ne les retienne ? Quelles barrières émotionnelles et morales sont un temps franchies pour que surgisse l’impensable ? D’autres détenteurs du pouvoir ont fait pire, Paul Pot, les chefs nazis, Daech et dernièrement, le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, encore que celui-ci n’ait pas perpétré le crime de ses mains mais l'a commandité, pas tout à fait comme Charles Michel à l’encontre de ceux qu’il réduit à la misère, puisque le premier ministre n’a pas dit d’éliminer le chômeur longue durée, quoique sa politique ait des conséquences à peu près équivalente. La banalité du mal ressort de cette perspective .
Il semble incroyable de commettre de telles horreurs. Si nous étions au pouvoir, nous ne les commettrions pas, pourtant, les cas exposés ne relèvent ni de la maladie, ni de la perversion, ni de la psychopathie. Autrement dit, ils nous ressemblent !

21 novembre 2018

Bigre, la lutte des classes !

Les gens, sauf les élites, prennent conscience que nous quittons une société de confrontations entre les syndicats et le patronat, pour entrer dans une société où tous les coups sont permis, ressuscitant les antagonismes profonds de la lutte des classes.
Le glissement vers l’inconnu se situe au milieu des années 80 (Richard3.com « critique et devenir »). Trente-cinq ans plus tard, les dégâts sont visibles. C’est comme si nous nous retrouvions au sortir de la guerre de 14-18, sauf que le parti socialiste a beaucoup changé et que ses formes d’actions communes (Parti, syndicat, mutuelle, coopérative) ont souffert du glissement du PS vers le centre, au point que ses forces se sont dispersées et même détruites comme les UC. Les actions communes survivantes n’ont plus de liens qu’au niveau des directions. Le militantisme de base ayant disparu avec le bénévolat, il a été remplacé par des intellectuels qui tirent leur subsistance des syndiqués et des mutuellistes, en même temps que les satisfactions du commandement.
C’est dans cette logique tout à fait nouvelle que le système-monde (voir « Richard3.com » Les Gilets Jaunes) a pu prospérer au point qu’il est devenu une menace pour l’ensemble des citoyens, ce que semble ne pas pouvoir comprendre le gouvernement belge.
L’affrontement est balbutiant en Belgique. Il apparaît plus affirmé en France avec la révolte des Gilets Jaunes qui s’est étendue au-delà du prix des carburants.
Qu’on ne s’y trompe pas, même si les autorités et les médias célébraient la fin de la jacquerie et le retour au calme dans les prochains jours, l’agitation ne cesserait pas, car les causes sont trop profondes pour qu’on en reste là. Et la Belgique, avec ce petit décalage de retard par rapport à la France, ne sera pas en reste.
Plus encore qu’en Belgique, la France avec ses grands espaces inter villes et périphériques découvre la montée des inégalités, l’effondrement de l’avenir des classes populaires et le ras-le-bol des campagnes et des banlieues.
En réalité, la transformation de cette société a été insidieuse. Seuls quelques économistes ont perçu le glissement depuis son amorce il y a 35 ans. Les autres, enivrés du discours libéral, sont passés à côté. Le glissement s’accélère. Les milieux libéraux tentent de le nier. Ils ont tort, car à nier l’évidence, ils préparent leur enterrement.
Une des icônes du patronat français Carlos Ghosn qui servit d’exemple à Macron pour célébrer les premiers de cordée et permettre aux riches de payer moins d’impôt afin d’investir dans l’industrie (ils n’en ont rien fait), Carlos Ghosn aurait déclaré 37 millions € en 4 ans, il en touchait le double ! Le patron de Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est en garde à vue à Tokyo. Un des derniers alibis à la bienveillance libérale à l’égard de l’imposition des fortunes vient de tomber devant nos yeux.

1mg2md2.jpg

Qu’importe, ce n’est qu’un détail, cela fait des années que de plus en plus de citoyens ne sont plus intégrés politiquement et économiquement. La poste, les chemins de fer, la proximité des soins et des services disparaissent avec la fermeture des usines dans la crise des campagnes et des banlieues, au nom de la rationalisation et en vertu de l’automobile pour tous, deux mythes en faillite et qui cachaient jusque là la vérité : l’agression capitaliste qui se rue sur le citoyen lambda et profite de sa dépouille.
Le ressentiment est gigantesque. Les partis de droite et du centre nous ont trompés et continuent à le faire tant qu’ils le peuvent. Ils disposent de tout et même du pouvoir des urnes, puisque l’électeur déboussolé ne sachant plus où est son intérêt de classe vote souvent contre lui-même en accordant sa voix aux libéraux et aux socialistes intégrés, parfois pire quand il s’abandonne aux chants des sirènes de l’extrême droite !
Les Gilets Jaunes, s’ils s’étiolent et disparaissent, un autre mouvement prendra leur place. Il n’y a plus de dialogue possible entre les populations et la classe politique au pouvoir. Vous l’avez sans doute remarqué, Richard3.com s’est acharné sur le MR au long des semaines. Le MR est minoritaire à Bruxelles et en Wallonie. En Région, Borsus doit sa présidence à Lutgen, curieux ménage. Sans classe moyenne, il devrait disparaître !
« Le monde d’en haut ne parle plus au monde d’en bas. Et le monde d’en bas n’écoute plus le monde d’en haut. Les élites sont rassemblées géographiquement dans des métropoles où il y a du travail et de l’argent. Elles continuent de s’adresser à une classe moyenne qui n’existe plus. ». L’analyse du géographe-sociologue Guilluy rejoint celle, prémonitoire, du regretté Bourdieu.
Les réponses du gouvernement Michel sont ridicules. Les ennemis de la démocratie sont ses meilleurs amis. L’opposition socialiste est dans les mêmes dispositions d’amitié et d’esprit. Par exemple à Liège, Madame Christine Defraigne est devenue la première échevine de Willy Demeyer, son bras droit en quelque sorte ! Quel symbole !

20 novembre 2018

Visite d’État

L’Europe tendait par moment à la démocratie. Elle n’y tend plus en cette fin d’année 2018.
En France, le corps électoral est fatigué. Contre 40,11% en juin 2017, 17,96% des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes en novembre, pour remplacer Manuel Valls, (archives Richard3.com), député démissionnaire.
Une société est de progrès quand « l’élite » sert les intérêts du bas. Le principe essentiel de la démocratie, c’est de donner du pouvoir à ceux qui n’en ont pas, et de ne pas faire l’inverse : augmenter le pouvoir d’en haut.
Les gens n’y croient plus. Cette élection française pourrait ressembler à une élection en Belgique, sauf qu’ici, chacun met un cache-poussière à chaque obligation d’aller voter, afin de cacher la désillusion qu’il y a en-dessous.
Cette désaffection est profonde, durable et cependant limitée dans le temps, parce qu’aucun pouvoir ne peut survivre indéfiniment au phénomène dans sa forme actuelle.
« Quand on naît en milieu populaire, on meurt en milieu populaire. Ce n’est pas grave. On peut faire sa vie, aimer, avoir des enfants, être heureux – à une condition : être respecté culturellement et être intégré économiquement. (1)
Les gazettes nous enfument par des commentaires inadaptés, mensongers, partisans, traçant des portraits des élites favorables au pouvoir, ne parvenant plus à attirer l’attention que celle des convaincus du Régime, en train de fondre comme beurre au soleil.
Est-ce le changement de direction, le journal de référence « Le Monde », avec ses éditorialistes et ses journalistes, finit par ressembler au « Figaro » ou au journal « Le Soir », le quotidien belge. Il suit les ordres de l’actionnariat « Il faut sauver Macron » ! Ça se voit.
Il n’y a plus que les confrères sur la Toile de Richard3.com pour tirer la sonnette d’alarme.
Ce lundi le président Macron et son épouse Brigitte effectuent une visite d’État en Belgique, sur invitation des potiches de Laeken. Charles Michel et Emmanuel Macron auront « d’importants entretiens sur le devenir de l’Europe », tandis que les premières dames (voilà du coup la femme de Charles Michel en pleine promotion) iront se faire photographier dans des centres d’accueil pour handicapés. Mais, c’est toute la Belgique qui est handicapée, mes choutes ! (sans vouloir le moins du monde minimiser la double peine des invalides repris dans les structures sociales)
Cette visite, c’est un non-événement : tout le monde s’en fout !
Et savez-vous de quoi on parle sur les réseaux sociaux ? d’Amélie Derbaudrenghien, compagne de Charles Michel. On voudrait savoir, comme elle s’absente de plus en plus du cabinet de la ministre du budget Sophie Wilmès, si elle est toujours payée pour des fonctions qu’elle exerce à mi-temps ou plus du tout, au cas où elle aurait disparu complètement des bureaux de sa patronne ? Évidemment, jamais les journaux n’en diront un mot ! Ça vaut pourtant un beau paquet de notre pognon, cette question là. Quand on pense comment, pour une réponse de travers, on sort du droit au chômage !
Les gens s’intéressent peu aux élucubrations du pouvoir. Ils s’intéressent plutôt aux sous que le pouvoir nous carotte.

1jh2gf3de.jpg

Les gilets jaunes ont une signification autrement plus actuelle. Ils ont un sens profond, même si le mouvement s’arrêtait demain et n’aurait pas de suite visible. Les gazettes et le pouvoir ont tort de n’en faire qu’un épiphénomène. Il n’est qu’un avant-goût de ce qui se trame dans la foule des anonymes dont les énarques se soucient peu.
Bien entendu, la démocratie et le système économique, en pleine dérive spéculative, sont indissolublement liés. On ne sait qui des deux entraînera l’autre par le fond, l’Histoire tranchera, ce sera sans doute ensemble !
L’ultime illusion de la morale publique vient de tomber avec l’assassinat de Jamal Khashoggi perpétré par les hommes de main de Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien.
Ce drame aurait dû faire hurler d’horreur les démocraties occidentales. La CIA a conclu à la culpabilité du dirigeant de l’Arabie Saoudite.
Eh bien non ! Après le geste d’effroi, les démocrates sont restés dans la file des fournisseurs de cette dictature.
Macron, comme son hôte Charles Michel, se présentera au guichet des fournisseurs du prince Salmane, dès la visite d’État terminée.
Messieurs d’en haut, c’est fini de donner des leçons de démocratie aux gilets jaunes.
----
1. Christophe Guilluy « La classe moyenne n’existe plus ».

19 novembre 2018

Charles et Watson !

– Monsieur le Pr Karl van De Michel, I suppose ? – Exact, vous êtes envoyé par the blog chronicle richard three ? – Absolutely… – Inutile de poursuivre la conversation façon british. Vous comprenez, c’est pour la frime, très importante la frime. – Je comprends. – Que puis-je pour vous ? – On prétend que votre quasi homonyme Charles Michel est entré en contact avec votre association « Machine Learning Group » de l’ULB. Pourquoi ? – C’est assez confidentiel et je compte sur votre discrétion… – Absolue discrétion. – Merci. Le premier ministre a été séduit par nos derniers résultats en matière d’intelligence artificielle… – Et ?... – …il s’intéresse aux thématiques de la symbolique de la robotique au point qu’il croit que l’AI peut améliorer son QI. – Vous voulez parler de son quotient intellectuel ? – I do not make you say it. – What ? – Vous m’avez compris. – Son QI l’inquiète ? – Pire. Il le terrorise. Vous savez, en Belgique la fourchette est large. Elle va de 85 à 115. Soit un peu en-dessous de la moyenne à un peu au-dessus. – Le Belge est moins intelligent que le Français ? – Légèrement, il perd surtout en vivacité dans ses réponses. Mais nous avons quelques centaines de citoyens qui ont plus de 130. – Revenons au premier ministre. Pour quelle raison a-t-il fait appel à vous ? – De récents tests ont établi son QI entre 72 le matin et 68 le soir. – C’est peu… professeur van De Michel, si on savait que nous sommes dirigés par un débile léger, cela pourrait avoir des conséquences… – Oui. Cela ferait mauvais effet. Le MR cache cela du mieux qu’il peut. Pourtant, il y a pire dans son gouvernement ! – Ah ! bon… – Pourquoi croyez-vous que nous ayons reçu quatre millions d’euros ? – Pour travailler à gonfler le QI du premier ministre ? – Pas tout à fait, mais pour le cloner et donner à son clone un QI de 150 minimum. – De sorte qu’en période délicate… – Vous aurez un Charles Michel bis qui viendra expliquer la politique du gouvernement sur RTL, par exemple. – Ce n’est pas une atteinte à la démocratie, ce que vous faites là ? – Pas du tout, puisque le clone sera une abstraction qui n’existe pas. Le vrai Charles Michel prendra la responsabilité de ce que son clone aura décidé !– Le connaissant, prendre ses responsabilités, ce n’est pas son fort ! – Ce programme est baptisé Team Up. Des collaborations entre les entreprises bruxelloises et le monde académique dans le domaine de l’AI sont prévues, l’expérience baptisée GECHE, passera inaperçue. – GECHE ? – Oui Government experience Charles Michel-Einstein. Nous avons ajouté « Einstein » par malice, vous vous en doutez bien. – Elle consistera en quoi ? – L’intelligence artificielle, c’est pouvoir digérer des masses gigantesques d’informations pour en retirer des informations pertinentes grâce à des algorithmes toujours plus performants. – Le clone du premier ministre en sera-t-il pourvu ?

1kj1kj2l.jpg

– Depuis la semaine dernière nous insufflons chaque jour 2,5 quintillions de bytes dans le cerveau de notre clone. – Tant de bytes pour un seul homme, vous ne croyez pas que cela finirait par se remarquer ? –Vous faites la même remarque que le premier ministre. Nous lui avons dit exactement la même chose. Vous avez un QI de combien, Richard3.com ? – Il ne s’agit pas de Richard3.com, voyons, mais du plus illustre des Belges. Il est légitime que nous voudrions savoir. – Par précaution nous avons créé un prototype, que nous avons appelé Watson, un des systèmes d’intelligence artificielle des plus avancés sur Terre qui a réussi à battre le maître mondial du jeu d’échecs en 1997. – Vous ne croyez pas qu’une intelligence pareille chez notre premier ministre pourrait éveiller la méfiance dans son entourage qui connaît ses limites ? Quant à lui, il pourrait confisquer le pouvoir et faire du pays une dictature MR ? – C’est une hypothèse que nous avons écartée, tant l’esprit de lucre est surpuissant chez Charles Michel. Le graphique de nos algorithmes indiquent que le sujet se verrait plutôt une star d’Anderlecht, le football rapportant plus qu’une dictature possible en Belgique. – Quand Charles Michel sera-t-il pourvu de son clone, parce qu’actuellement, c’est la cata !... – Watson, est déjà capable de prouesses « cognitives »… il voit, entend, lit, parle, mais aussi est capable de sentiments, du moins il « ressent » l’état d’esprit de son interlocuteur grâce à sa capacité à analyser les variations de tonalité de sa voix, son débit de parole et est donc capable d’une certaine empathie, ce que manifestement Charles Michel est tout à fait incapable de ressentir, envahi par ce que nous appelons le syndrome Richard-Miller, soit un absolu envoûtement du système-monde ou de libéralisme dégénéré. – Cette merveille sera-t-elle prête en mai 2019 pour que CM gagne les élections ? – Vous le saurez bien assez tôt. S’il les perd, c’est que Watson n’était pas encore au point !

18 novembre 2018

Recalés !...

Un des aspects de la singulière distance qui sépare nos illustres du vulgum pecus, tient dans l’inadéquation du cursus des avocats du genre Charles Michel et Didier Reynders des fonctions électives qu’ils occupent.
Cette impropriété manifeste, Richard3.com n’a cessé de la décrire.
Les études de nos entrepreneurs en démocratie ne les disposent qu’à faire un métier qu’ils s’empressent de ne jamais pratiquer. S’ils devaient passer une agrégation d’aptitude en démocratie, ils échoueraient. Il en va de même pour d’autres professions libérales. Aucun plan d’études n’organise un système de pension, un service de santé, une démocratie équilibrée. Il faut admettre qu’un maçon ou un plombier-zingueur, doué pour la chose publique, ferait tout aussi bien l’affaire !
Or, ils se sont faits une spécialité, surtout les avocats, d’exprimer nos doléances. Au pouvoir, ils n’en font qu’à leur tête, avec des résultats qui interpellent !
Ainsi, ils s’autoproclament acteurs exclusifs des hautes destinées. On ne donne plus aujourd’hui la possibilité à d’autres citoyens d’accéder au pouvoir, la démocratie s’étant considérablement rétrécie sous la pression de ces « élites ».
Ce qui ressort du meilleur tient en des ajouts qui n’ont rien à voir avec le diplôme : avoir à la fois du bagout et de la prudence dans des propos les plus neutres possibles, une « présence » soit une tenue vestimentaire correcte et une présentation « passe-partout », joint à cela une connaissance de l’anglais, sans avoir fait pour autant une licence.
Une pensée générale du monde, une vision philosophique, des qualités d’empathie pour l’ensemble des citoyens et affectives à l’occasion, le sens de la justice avec à l’arrière-plan cette pensée de Renan « Il n’y a pire injustice que celle qui consiste à traiter également des choses inégales », rien de tout cela n’est demandé à nos candidats.
Si bien que la plupart sont assez ignares, des aspirants à une vie bourgeoise confortable, des costumes pour une tenue correcte et une aisance de beaux parleurs naturelle, pour des salaires intéressants et la considération des foules, cette considération étant contestée aujourd’hui.
D’où la difficulté de gérer une situation difficile, avec en toile de fond un conflit permanent entre le peuple et l’élite.
Les gilets jaunes contre le gouvernement Macron, et le divorce entre Charles Michel, minoritaire en Wallonie, et les Wallons, sur base des inaptitudes et des incompétences de Macron et Michel, ne sont déjà pas sans conséquences !

1atd2z.jpg

Comment peut-on avoir si mal étudié le problème de l’essence et les projections de l’évolution sur ce produit ?
La consommation mondiale de pétrole n'a jamais été aussi élevée et la production devra encore augmenter dans les prochaines décennies, pour faire face à une demande accrue, dans la pétrochimie, le transport routier et le transport aérien.
À 65,28 $ le baril au 15 novembre, après des pointes à plus de 100 $, l’augmentation du prix du pétrole permet de rentabiliser l'extraction dans des zones difficiles où les coûts sont élevés (en mer profonde ou schistes bitumineux) avec des risques écologiques très élevés.
Nos dirigeants, très laxiste sur le prix du kérosène des avions, ne pensent tout de même pas convaincre le monde entier sur les vertus de l’automobile électrique, en taxant l’essence ? Aux USA, au cours du jour un litre d’essence est de 0,63 $ soit 0, 55 € !
Pour un consommateur mondial, le prix du marché n'est donc pas un indicateur pertinent permettant de faire des choix rationnels à l'horizon des prochaines années.
Par contre, l'idée d’une taxe carbone mondiale fait son chemin et l'on voit même dans un pays aussi libéral que l'Australie des entreprises réclamer une taxe carbone qu'elles avaient violemment combattue précédemment. Le système européen des droits d'émission devrait mieux fonctionner. Les automobilistes qui paient la taxe carbone estiment qu'ils paient trop en comparaison des gros pollueurs : hausse des prix de stationnement, du coût des contrôles techniques, limitation de vitesse et renforcement des contrôles (et donc multiplication du nombre de contraventions), la liste est longue.
Les politiques de lutte contre le changement climatique et l'environnement impliquent des changements dans l'organisation de nos sociétés, qu'il s'agisse du transport, évidemment, mais aussi du logement, de la façon de produire et de consommer.
Cela requiert que les « élites » fassent mieux leur métier et soient enfin instruites des besoins des populations. Il n'est pas possible de faire de l'écologie d'un côté et puis de l'ignorer quand on prend des décisions sur d'autres sujets. Il faut une cohérence.
Enfin, les qualités humaines pour diriger une société ne s’acquièrent pas à l’université. On pourrait même dire que non seulement les études n’y préparent pas, mais au contraire, elles s’en éloignent.

17 novembre 2018

Après le gilet français, la ceinture belge…

Ce mouvement spontané des gilets jaunes en France, qu’il soit une réussite ou un échec remet en question la manière dont les citoyens pourvoient l’État d’une partie des fruits de leur travail sous forme d’impôts, de taxes ou de TVA (taxe sur la valeur ajoutée).
Ces taxes et impositions sont votées et approuvées par une infime minorité de citoyens commissionnée par l’ensemble de la Nation. Personne n’a encore imaginé remettre tout le système à plat et revoir fondamentalement le problème.
Ces prélèvements sont depuis si longtemps établis par couches successives additionnées à d’autres prélèvements comme celles relevant des amendes de justice et des droits de succession, qu’il n’y a plus personne capable de faire la synthèse entre ce qui avait été prévu au départ et ce qu’il en est en 2018.
Enfin les dépenses de l’État pour son fonctionnement politique sont bien trop coûteuses par rapport à la moyenne nationale des salaires et il serait temps que les partis politiques regardent du côté du PTB qui a soulevé un tollé rien qu’à sa proposition de diminuer les indemnités de certains bourgmestres.
Une bloggeuses a fait un petit calcul. Si on prélevait 1000 € sur les salaires de 150 députés, 60 sénateurs et 18 ministres, on arriverait à une économie de 2 millions 700 € ! Si on y ajoute les députés provinciaux et les bourgmestres des grandes villes, on friserait les 4 millions ! Ça en ferait des petits déjeuners pour les mioches qui partent parfois à l’école le ventre vide !
Puisqu’on en est à critiquer spécifiquement les taxes sur les carburants et qu’il faudra bien un jour se rendre compte que les réserves de pétrole diminuent, il est tout à fait légitime de s’en préoccuper d’autant qu’écologiquement il y a urgence.
On se rend compte immédiatement que le problème est pris à l’envers, qu’il n’y a pas eu de précautions prises et qu’on fait avec l’essence ce qu’on a imaginé de faire avec le paquet de cigarettes, augmenter les prix afin de dissuader la consommation des plus pauvres.
Les alternatives de remplacement sont ridicules. Un maillage serré de communications par le train et les bus électriques, n’a jamais été programmé. Le coût de la voiture électrique est toujours aussi prohibitif et les bornes de remplissage des batteries trop peu nombreuses pour constituer un service régulier partout.
Bref, l’exécutif prend des dispositifs unilatéralement et sans consultation avec les usagers, c’est-à-dire à peu près tous les citoyens.

1hg1kj2ol.jpg

Les écologistes eux-mêmes sont pétris de contradictions. Sait-on qu’une voiture électrique est plus polluante qu’une voiture à essence, par le seul problème de la construction de sa batterie, de ses charges et de son remplacement ? Aujourd’hui la moyenne de vie d’une batterie oscille entre trois et quatre ans, alors que les véhicules sont remplacés souvent au double, sinon au triple de leur durée de vie ? À moins d’un nouveau produit, une batterie utilise des terres rares qui, comme son nom l’indique, sont moins répandues dans le monde que le fer ou le nickel, et que cet élément indispensable se trouvera épuisé au même moment que les gisements de pétrole seront à sec !
Est-on certain que les dirigeants cherchent réellement de lutter contre le réchauffement climatique ?
Pourquoi omet-on le kérosène des avions dans la taxation générale des dérivés du pétrole ? L’avion émet de 14 à 40 fois plus de CO2 que le train par kilomètre parcouru et par personne transportée.
Devant l’exponentiel développement de l’aviation, il va devenir le premier pollueur à gaz d’échappement émis par des moteurs !
«Aujourd’hui le carburant le plus taxé, c’est le carburant des particuliers, c’est celui des automobiles, celui qui n’est pas taxé du tout, c’est le kérosène. C’est particulièrement choquant du point de vue écologique, au point de vue social, c’est une injustice majeure.», a dit François de Rugy… avant qu’il ne soit ministre de l’écologie en France ! Apparemment sa fonction de ministre l’a persuadé de tenir un autre discours !
Le transport aérien contribue pour plus de 2% aux émissions de CO2 dans le monde et à environ 5% au réchauffement climatique, sa part augmente du fait de l’accroissement du trafic.
La Convention de Chicago de 1944, a exempté le kérosène de taxes dans le monde entier pour développer l'aviation civile. C’est un traité vieux de 74 ans ! Ne serait-il pas temps de le mettre à jour ?
Qu’est-ce que Charles Michel attend pour le dénoncer à l’UE et ouvrir les débats ?
Quant au transport maritime, si le fuel lourd est particulièrement polluant, il est au moins taxé, encore que les gros porte-containers s’arrangent pour faire le plein dans des pays où ça coûte moins cher qu’à Anvers. Même en suivant les restrictions de pollution actuelles, un seul porte-conteneur produit autant d’oxydes de soufre qu’environ un million de voitures.
Quand est-ce que les gouvernements prendront les citoyens pour des adultes responsables et pas pour des imbéciles heureux qu’on bouscule toute l’année, sauf le jour où ils vont voter ?

16 novembre 2018

Les Gilets Jaunes.

C’est de façon tout à fait inusitée que cette chronique sur les « gilets jaunes » est publiée à la mi-journée à la veille de sa lecture normale, effaçant presque la précédente chronique (« La Bruyère, de gauche ? » Richard3.com).
C’est que l’événement a des précédents qui sont presque tous entrés dans l’Histoire. La Jacquerie, le coup de sang, le « ras-le-bol » est pratiquement la seule manière qu’a le Peuple de s’exprimer librement et sans les contraintes des chicanes et des barrières mises par tous les pouvoirs, parfois dans les meilleures intentions du monde, des intermédiaires entre le Peuple et ce qui fait l’État et la démocratie.
Peut-être que demain il n’y aura que des petits mouvements d’humeur, des occupations de ronds-points sans conviction et très facilement dégagés par les CRS. Mais peut-être aussi s’agira-t-il d’un raz-de-marée, un déferlement humain submergeant tout et emportant avec fracas les « élites » et l’État dans les tourments d’une révolution.
Sans chef, sans les syndicats et les grains de sel des particularismes que sont les intérêts politiques, les « gilets jaunes » sont pour les observateurs et les historiens un vaste point d’interrogation.
Cela mérite au moins que l’on s’interroge sur la manière qu’ont les responsables au pouvoir de faire prospérer le peuple et la démocratie, de s’ingénier à pratiquer une politique de dosage qui ne peut que desservir le plus grand nombre, pour satisfaire une minorité.
La taxe, l’accise ou le prélèvement, qu’on appelle cela taxe contributive ou part de l’État sur tout produit de base est tout simplement le fondement de toutes les injustices et de toutes les disparités. L’essentiel des ressources de l’État est le produit du plus grand nombre. Quand le gouvernement réduit l’impôt sur la fortune, il contribue à creuser le fossé entre ceux qui apportent le moins d’argent à l’État et ceux qui en apportent le plus.
Il n’est pas logique que la charge des lourds prélèvements sur l’essence soit la même pour celui qui a un salaire de 1500 € par mois que celui qui gagne 10.000 € sur le même temps, voilà ce que cela veut dire.
Ce raisonnement est imparable. Il est valable partout, même en Belgique, faut-il le rappeler.
Cette colère irraisonnée du peuple français (quand on gagne peu et que l’élite veut prélever plus, c’est la famille et la raison d’être d’une société qui est en jeu) trouve matière à réfléchir dans tout ce qui précède. C’est le « bon sens » du peuple qui va au plus pressé et qui voit juste.
Reste la colère qui s’exprimera demain. Elle est légitime, elle découle du bon sens populaire et remet les élites à leur place, parmi les imbéciles instruits qui font les Républiques.
La France verra-t-elle un véritable blocage samedi 17 novembre?
La mobilisation est massive sur les réseaux sociaux, là où elle est née. Les élites sont contrariées, il n’y a pas de chef, pas de dialogue possible. Une droite et une « gauche centriste » se sont défaites des syndicats et nié l’existence des vrais partis de gauche. Elles sont tellement bien arrivées à leur fin que les voilà seules et dépourvues devant une force qu’elles ne connaissent pas et qui pourrait être le plus redoutable de leurs adversaires : un peuple en colère.

1lo2lo2u.jpg

D’abord révolte fiscale, les gens se sont peu à peu appropriés d’autres doléances, comme l’augmentation de la CSG qui a mis les retraités hors d’eux, ce qui est rare, puisqu’ils étaient jusqu’alors les piliers d’un État stable et centriste.
C’est enfin l’histoire du peuple des campagnes et des petites villes éloignées de tout et où la bagnole est vitale pour tous les déplacements, à commencer par des trajets parfois de plusieurs dizaines de kilomètres pour se rendre à son travail, alors que les urbains des grandes villes auraient plutôt tendance à considérer la voiture comme un luxe parfois bien pesant, avec des transports en commun variés, des taxis et une pléthore de véhicules en location.
La réaction de la CGT est assez surprenante. Ce syndicat, d’habitude à la pointe des mouvements contre le système, ressent plutôt une sorte d’humiliation quand on voit avec quelle difficulté elle rassemble encore sur des thèmes salariaux et conditions de travail, alors que des gens venus de nulle part et non-structurés sont en train d’inquiéter jusqu’au sommet de l’État ! La réaction de la CGT dénonçant le mouvement « gilets jaunes » comme d’inspiration d’extrême droite, personnellement je la trouve déplacée, peu conforme à la réalité et peu compatible avec l’esprit qui devrait animer le syndicalisme. Il faut y voir l’appartenance des syndicats à la société civile organisée, déconnectés des préoccupations, un peu à l’image du parti socialiste. Et c’est regrettable pour leurs affiliés.
Le 17 novembre, c’est l’alliance de ceux qui ne veulent pas suivre la voie que leur trace une société qui menace de les rejeter s’ils ne la suivent pas. Ils ne leur restent pas d’autre choix que de dire à cette société que c’est réciproque et qu’ils n’en veulent pas non plus.
Passé le 17, le mouvement se maintiendra-t-il ? On sait comme parfois la colère du peuple est difficile à éteindre et puis, après l’émeute, comme souvent le peuple honteux retourne dans la niche de ses maîtres avec le sentiment de les avoir trahis !
C’est la raison de cette chronique inhabituelle pour l’évènement imminent, qui méritait une « Édition spéciale ».

15 novembre 2018

La Bruyère, de gauche ?

Les cuistres qui ont pour mission d’expliquer davantage le fond que la forme, font naturellement l’inverse quand il est redoutable d’aborder l’auteur par son « trognon » comme disait LF Céline. Jean de La Bruyère, né à Paris le 16 août 1645 et mort à Versailles le 11 mai 1696, est de ceux-là.
Ah ! le style de La Bruyère (1), tout en contraste et propice à la lecture à voix haute, que n’en a-t-on dit !
Je me suis longtemps demandé pourquoi les vieilles ganaches d’estrade se sont acharnées à nous faire détester La Bruyère. Longtemps à l’université, j’ai fait comme tout le monde, La Bruyère était ce vieux branleur courtisan qui troussait la phrase en moulinant de maigres jambes gainées de bas blancs, et gloussant au point virgule. On passait vite à Racine, animal plus classique qui aurait, dit-on, commis un meurtre dont on ne sait encore si c’était par amour ou par intérêt. Corneille en catastrophe et atterrissage sur La Fontaine et Molière.
Basta, fin du grand siècle et zéro de pertinence, en sautant Boileau, Pascal et sa brouette et quelques autres oiseaux mythiques du règne de Louis XIV, fin de règne magistralement accompagnés des mémoires de Saint-Simon.
On a oublié l’essentiel. La Bruyère est un moraliste et pas qu’un peu. Sous le style, son atticisme dirait-on aujourd’hui, se cache un homme à la vue perçante et qui, ma foi, ferait bien en arrière grand-père de Marx lui-même.
« Un homme du peuple – écrit-il – ne saurait faire aucun mal, un grand ne veut faire aucun bien, et est capable de grands maux. L’un ne se forme et ne s’exerce que dans les choses qui sont utiles ; l’autre y joint les pernicieuses. Là se montrent ingénument la grossièreté et la franchise ; ici se cache une sève maligne et corrompue sous l’écorce de la politesse. Le peuple n’a guère d’esprit, et les grands n’ont pont d’âme : celui-là a un bon fond, et n’a point de dehors ; ceux-ci n’ont que des dehors et qu’une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas : je veux être peuple. »
Voyez comme deux siècles plus tard, avec l’instruction publique, ce qu’on aurait pu faire de la « grossièreté » et rendre au peuple la première place dans la société, si à la moitié du siècle suivant Adam Smith n’était venu de façon prémonitoire nous annoncer les libéraux et nos jeanfoutres du MR, esprits castrateurs et bouffons.

1hlm2i.jpg

La Bruyère avait déjà fustigé la vanité des messieurs à perruque et rubans. Il est le premier à définir ce qu’est aujourd’hui la division de la société en deux classes antagonistes que les rosés du PS nient toujours avec force, et pour cause, cela remettrait en question la société telle qu’ils l’imaginent. « Il n’y a au monde que deux manières de s’élever, ou par sa propre industrie, ou par l’imbécillité des autres ». N’est-ce pas par mon imbécillité reprise dans l’imbécillité des autres que ce système auquel je n’adhère pas me pompe l’air, depuis mon enfance ?
Hier, je commettais un petit couplet à la gloire de la poésie, tombée dans l’avaloir avec les eaux usées du diplôme « prêt à porter les fruits de la pensée unique » là où l’intérêt supérieur du pognon vous pousse. Que n’ai-je cité La Bruyère, lorsque dans « Les caractères » il s’aventure jusqu’à écrire « Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage, qu’un meilleur nom ; et que méditer, parler, lire, et être tranquille, s’appelât travailler ».
Le manque de sens à donner à l’art d’aujourd’hui vient de ce qu’un artiste sur deux est eunuque. Celui qui n’en a plus, prend des allures de gazelle et réussit dans le showbiz, l’autre crève de faim.
Le peuple reste mal défini en 2018. Ses limites sont floues son rôle est diffus, même si nos libéraux clament partout qu’il est souverain, il n’en est rien. S’il l’était autant que le MR tente de nous le faire croire, il n’accepterait pas qu’on diminue les salaires et qu’on augmente ceux des riches.
Les quelques jacqueries du Grand Siècle furent réprimées dans le sang. Les contemporains n’en ont tiré aucune leçon, La Bruyère sent bien que la prise de conscience des masses, ce n’est pas pour demain. Au point qu’aujourd’hui encore, on ne les comprend pas mieux. « Quand le peuple est en mouvement, on ne comprend pas par où le calme peut y entrer ; et quand il est paisible, on ne comprend pas par où le calme peut en sortir. » Sans doute, sans connaître la solution, Jacques Maritain en 1945, soulignait le drame moderne « La tragédie des démocraties consiste dans le fait qu’elles n’ont pas encore réussi à réaliser la démocratie ».
---
1. « Les caractères ou les mœurs de ce siècle » Paris, Laplace, Sanchez et Cie, éditeurs. Livre ancien, non daté.

14 novembre 2018

Maréchal, le voilà !

La Belgique a commémoré avec Macron la fin de la guerre de 14-18, à Paris. Charles Michel s’y est délégué lui-même (voir la chronique du 17 nov. 18, Richard3.com).
Il ne fut question dans les discours que du « génie » des généraux, outre le « plus jamais ça » et quelques mots pour rappeler les millions de morts.
Il s’en fallut de peu que le président français n’y associât l’ex maréchal Pétain, déchu de ses titres pour crime de guerre et collaboration avec l’ennemi entre 1940 et 1944, cela ne se serait pas bien passé. Restait l’ineffable Zemmour venu vendre son livre « Destin français » sur les chaînes télé et s’empressant de vanter les mérites collaborationnistes de Pétain. De ce collaborateur des nazis, il est aujourd'hui démontré qu’en 1916, ce « grand économe du sang des soldats » a conduit à autant de pertes en vies humaines dans le secteur du chemin des Dames que le général Nivelles, qui seul conservera te titre de massacreur.
Emmanuel Macron a voulu dans son itinérance, rendre hommage au maréchal Pétain, sous prétexte que le dirigeant de Vichy avait été "pendant la Première guerre mondiale un grand soldat", même s'il a "conduit des choix funestes" à partir de 1940. L’opinion l’en a empêché.
Qu’on arrête un peu les conneries avec les généraux et surtout Pétain frappé d’indignité nationale. Si on l’avait fusillé en 45, Macron n’aurait pas osé en parler en 2018.
Le centenaire aurait dû être un hommage exclusif en clap de fin, aux millions de morts, dont certains sont encore dépourvus de sépulture et qu’on découvre tous les jours en morceaux confondus à la glaise des champs !
On a volé l’histoire du peuple français associé au nôtre, en vertu d’une version falsifiée et mensongère de la société bourgeoise libérale.
La guerre de 14-18 est la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas qui remonte à la Révolution de 1789.
Jaurès l’avait prédit. 1914 a été le début d’une liquidation de la population ouvrière qui ne s’en laissait plus conter et qui allait sans coup férir remettre le couvert de 89.
Cette liquidation des futurs grévistes pour un État social coïncidait avec les intentions des puissances mondiales qui voulaient aussi cette guerre pour les richesses des futures colonies.
L’élite d’avant 14, héritière des fabriques et des charbonnages, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir de la guerre purgée de ses syndicalistes, et agrandie de ses nouveaux territoires. L’appât, l’Alsace et la Lorraine perdues à la guerre de 70, hantait les élites, l’armée française et jusqu’aux chansonniers.

1kd2g1k.jpg

Le public considère la guerre comme un conflit entre des entités « verticales » : un pays contre un autre, « nos » soldats contre les « leurs », un choc de civilisation d’idées, les bonnes contre les mauvaises ! C’est plus complexe. À force d’observations, des intérêts financiers émergent, illustrés par des enrichissements d’opportunistes. C’était d’autant le cas que 14-18 fut une guerre mondiale.
Cette guerre fut une explication tragique entre les classes sociales, la classe supérieure contre la classe inférieure des travailleurs.
Au 19e siècle, la classe supérieure traditionnelle était encore composée de la noblesse et des grands propriétaires terriens, de banquiers, d’industriels, de négociants et des professions libérales… En dessous, il y avait les « petites gens », paysans, ouvriers, employés, artisans, et la petite bourgeoisie.
Dans le conflit initial (1789), la bourgeoisie et le peuple ont été révolutionnaires et la noblesse a été contre-révolutionnaire. En 1848, il s’est produit un renversement, la bourgeoisie n’eut plus le contrôle de la révolution. En 1848, le peuple a réclamé pour lui-même ce pouvoir et avec lui l’égalité sociale. C’était trop pour la bourgeoisie qui changea de camp.
Elle s’est mise à craindre les bouleversements révolutionnaires, que la Commune de Paris, en 1871, concrétisa quand le peuple de Paris prit brièvement le pouvoir.
Entre 1871 et 1914, les paysans désertèrent en masse les campagnes pour se louer à l’industrie en ville. Ils devinrent des ouvriers d’usine, tandis que les paysans qui étaient restés, s’accrochèrent sur les terres, en se ralliant au conservatisme chrétien.
En 1913, le mouvement ouvrier allait embrasser le socialisme révolutionnaire. L’opportunité d’une guerre fut étudiée par les élites. Les ambitions de Guillaume II en Allemagne servirent cette élite. La Première Guerre mondiale éliminerait les révolutionnaires. On commença par assassiner Jaurès.
Le capitalisme connaissait un important développement. Il s’agissait de s’assurer toute sorte d’avantages, les monopoles de certains marchés et le vol légal des matières premières à bas prix dans les colonies. La guerre, quelle merveilleuse opportunité c’était !
Certes, la guerre fut aussi celle du nationalisme. Le nationalisme avait engagé les gens dans une impasse, envoyant le peuple à un épouvantable massacre. Aussi les classes laborieuses en tirèrent des conclusions. L’internationalisme revint en force à la Révolution de 17, qui ne fut pas qu’un phénomène russe, mais international. En Allemagne eurent lieu des soulèvements d’inspiration socialiste. La Grande-Bretagne vit des grèves massives et même une mutinerie de la Royal Navy. On ne peut donc pas dire qu’en 1914, le nationalisme triomphait de l’internationalisme et que l’affaire était réglée.
La lutte des classes se poursuit actuellement.

13 novembre 2018

Charles Michel ou l’étourdi !

Après avoir écouté El Pognone se lamenter sur l’ingratitude des foules (Richard3.com 11 novembre), le rapport de l’ONU sur les perspectives d’avenir de la planète est autrement plus argumenté.
Rien de plus précis que le traitement de deux questions majeures : ceux de la démographie et du réchauffement climatique. Une planète déjà en surchauffe, non pas selon les estimations de la COP21, mais selon les rapports de terrain des climatologues.
Le scénario à +1,5 degré", il ne faut plus compter dessus. Les prévisions établies par des gens autrement plus sérieux qu’El Pognone, sont on ne peut plus crédibles. Elles s’établissent comme suit : 1,5°C entre 2030 et 2040, 2°C entre 2050 et 2060 et +3° à +5° en 2100 !
C’est-à-dire que tous les enfants qui naissent à partir d’aujourd’hui connaîtront les conséquences du système-monde célébré par El Pognone et par tous les gugusses que nous entretenons à grands frais, pour nous conduire bien sagement à la catastrophe sans piper mot !
Un bouleversement de notre système de production agricole au niveau mondial est on ne peut plus certain. On ne pourra pas nourrir les 8 à 10 milliards d'êtres humains d’ici la fin du siècle. Et encore, c’est une prévision « optimiste » qui prévoit deux enfants par femme en Afrique, alors qu’aujourd’hui il est de cinq !
Bonsoir les radotages de Charles Michel sur la croissance, les chiffres du chômage et le rapport entre le capital et le travail qui fait qu’un PDG en arrive à valoir trois à quatre cents de ses salariés !
Foutaise que la « paix pour toujours » par serrement de la main gauche d’Angela par la droite de Macron, dans le wagon-bis de Rethondes où la paix de 18 fut signée. Il est inévitable que des troubles pour l'accès à la nourriture se développeront en Europe et à l'échelle mondiale. La démocratie du chichi et des privilèges par porte-paroles parlementaires, des maquereaux qui vivent sur le peuple, comme El Pognone, ne résisteront pas à l’émeute.

1ml2dd3k.jpg

Ce sera bien la première fois, qu’il sera inutile de raconter des craques à la foule. Elle n’entendra plus rien, tout passera par le ventre. Les riches auront beau s’établir entourés de barbelés et l’armée défendre les boulangeries, l’enseignement du passé nous prouve qu’en cinq minutes, trois siècles de discours et dix tonnes de règlements peuvent passer à la trappe.
Le riche tirant son épingle du jeu ? J’en doute !
C’est l’abracadabrant système de propriété des sols, des banques, des biens, la terre en parcelles et propriétés privées qui rentreront au musée. La demande et l'offre alimentaire ne pourront plus être dans des mains privées.
La prévision de la FAO selon laquelle il faudra augmenter la production de 60% entre 2005-2007 et 2050, pour nourrir dans une projection de 10,1 à 11,2 milliards d’humains fin du siècle, les comptes sont vite faits. À moins d’une autorité mondiale pour rationner tout le monde, même les riches ne sont pas sûrs d’avoir leur baguette de pain pour la journée, en se levant le matin.
Dans des cas extrêmes, les gens se foutent des hiérarchies, de la morale et de l’ancienneté d’être riche sur deux ou trois générations. Certains auraient même intérêt à ne pas trop se vanter qu’ils tiennent leur pognon d’un aïeul qui fit descendre le mien au fond de la mine.
C’est fou comme le nez sur le guidon, Charles Michel ne pense pas du tout à ça ! Il vit à l’ancienne, se goinfre d’indemnités diverses, torche le cul des puissants et fait profiter ses amis. C’est un libéral, que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?
Le rapport de l’ONU ? Nos cadors font semblant de l’avoir lu. El Pognone accuse les journalistes de ne pas aimer la politique libérale. C’est une erreur. Les journalistes ne commentent pas les rapports alarmistes de l’ONU, sur injonction des patrons. Faut-il qu’ils aiment El Pognone et sa progéniture pour ça !
Et encore le scénario n’est pas certain, il est « moyen ». Il faut à cette catastrophe des circonstances « favorables ». L’ONU à un autre scénario, plus pessimiste, qu’on ose à peine commenter, une hypothèse selon laquelle la terre devrait nourrir une population mondiale de 19,3 milliards, avec une population africaine de 10,9 milliards !
On n‘imagine pas ce que cela signifie, alors que le changement climatique aura un effet négatif sur les rendements agricoles ! La Commission européenne estime, par exemple, que "la perte de rendement des cultures due à la dégradation des terres et aux changements climatiques devrait atteindre environ 10% au niveau mondial d'ici 2050".
On sait à présent, mais ce n’est pas dans les priorités du MR de vous le dire, que déjà le changement climatique et l'insécurité alimentaire ont contribué au fameux "Printemps arabe".
La causette sur la consommation des produits bio plutôt que les autres saturés de glyphosate qui nous amuse actuellement, dit bien de quelle hauteur nous tomberons d’ici les premières alertes sérieuses.

12 novembre 2018

El Pognone a encore frappé !

On le savait à enterrer sa cassette quelque part au fond de son jardin, erreur El Pognone a encore frappé ! L'ex-des emplois publics, Louis Michel, est très remonté, plus on approche des élections de mai 2019, il le sera de plus en plus. D’abord et avant tout, contre tous ceux qui n’admirent pas assez Charles et pour faire bonne mesure, contre le populisme, le communautarisme, le communisme, le gauchisme et la presse belge bien de droite, mais qui ne l’assume pas pleinement comme le fait Emmanuelle Praet sur tous les toits et à tout le monde.
On sentait que le vieux avait des discours rentrés et que tôt ou tard il allait ouvrir les vannes. C’est fait au journal L’Écho, depuis samedi.
Frappé de la pub que Trump s’est faite, en incendiant dans le coin presse de la maison Blanche un journaliste de CNN, sa bête noire, Louis Michel est revenu du Var où il dépensait largement les intérêts des mandats que nous lui avons versés depuis des dizaines d’années. El Pognone avait en effet quelques fake news à reprocher aux journalistes, pourtant tous de droite, mais pas assez fervents.
Il a commencé par le Brésil, en commentant l’élection du fasciste antiféministe Jair Bolsonaro. C’est son héros ! La presse belge est injuste à son égard. La droite au Brésil n’est pas corrompue. Lula, le gauchiste, s’il était resté au pouvoir, le risque était d’élargir la corruption aux classes moyennes et aux grands propriétaires. El Pognone est outré que le journaliste belge soit si méfiant. Bolsonaro est élu démocratiquement par la partie la plus saine de la population.
Bref, ce premier délire augurait bien de la suite. Loulou est tellement déconnecté dans son cocon doré de la Belgique à fric, que le journaliste qui publierait tel quel ce qu’il pense de la dernière élection au Brésil, même si c’était Emmanuelle Praet qui pourtant en a fort envie, les patrons de l’industrie de l’imprimé ne lui auraient pas permis de finir la semaine.
Mais sa véritable colère n’est pas contre Lula, son ennemi de classe est en prison. El Pognone est content. Sa véritable colère est réservée aux journalistes. Richard3.com les croyait tous bien libéraux, pour El Pognone c’est une erreur. Quand il voit la manière « dont certains dans la presse classique relayent des mensonges, je ne suis pas certain qu’ils aient les moyens d’exercer ce rôle d’équilibre. Ils n’ont plus les moyens d’exercer correctement et en toute indépendance leur mission démocratique. »
Voilà, c’est El Pognone qui est trop bien payé, de sorte que les subventions de l’État à la presse ne descendent pas jusqu’aux modestes tâcherons. C’est le drame, ils ne peuvent même plus remplir le réservoir de leurs stylos ! Il y a un peu de vrai dans les fake news que le vacancier du Var balance à l’Écho.
Question de l’accueil des étrangers, son fils est pour une grande politique d’ouverture. Il veut intégrer des personnalités issues de la classe moyenne d’origine étrangère qui ne se sentent pas attirées par nous. Docteurs de toute discipline, ingénieurs, pharmaciens, avocats, les Michel s’engagent à les attendre sur le quai de la gare à l’arrivée du train et de porter leurs valises jusqu’à l’avenue Louise où des appartements sont retenus, les autres, les vendeurs de merguez, les pêcheurs sans bateau et les femmes enceintes non accompagnées sont priés de rester glander chez eux, s’ils ne veulent pas être reconduits à la frontière avec le pied au cul de Francken.

1mgdd2mh1.jpg

Surtout, El Pognone se dit effaré de voir comment Charles, son talentueux fils, est traité par la presse dans ses rapports avec l’Europe, alors que Juncker c’est un second père pour lui. Il n’a jamais été question d’un blâme de la Commission à propos du budget de la Belgique.
Or, la presse francophone écrit ses chroniques au gaz sarin quand il est question de Charles.
Et quand El Pognone lit dans la presse que c’est la cata, le sinistré du Var nous livre de mémoire une réflexion qu’il a étudiée devant son miroir : "La création d’emplois. 219.000 emplois créés, c’est énorme. Le chômage n’a jamais été aussi bas or c’est devenu anecdotique. Non! C’est historique. Je demande des faits! La Belgique compte 4,8 millions de jobs et ça va encore aller en augmentant! Nos résultats sont exceptionnels et en plus, c’est créé par des entreprises privées. Allez, qu’on ne fasse pas croire que la création d’emplois, c’est anecdotique. Mais enfin, où va-t-on ici?"
El Pognone est à bout. Il s’assied, il s’éponge. On croit qu’il va faire un malaise. Non, c’est étudié. On dirait qu’il sort d’une école de scoop, prof Brigitte Macron.
Autre terrain glissant, la Justice. Loulou s’en prend à l’indépendance des magistrats. Là, il est fort imprudent. On classe déjà ses déclarations dans les dossiers d’affaires en cours et notamment la gestion de l’argent Libyen, des milliards, dont les bénéfices se sont envolés, on ne sait dans quelle poche. Reynders était ministre des finances à l’époque.
Bref pour Louis Michel, le pouvoir d’achat a augmenté avec les pensions, le pays est en pleine forme, le libéralisme est par essence social. Tout baigne. El Pognone rengaine son 45, il a tiré toutes ses cartouches. Dommage, il aurait dû s’en garder une !

11 novembre 2018

Ne rien s’interdire…

Cette pratique du monde des affaires est connue : le produit est d’abord gratuit, puis progressivement payant, dès que l’utilisation se généralise.
Il y a des variantes, une semaine gratuite d’essai de restauration pour maigrir, le prix plein vient après. Les services bancaires pour rien ou presque au départ, un peu plus tard, la banque fiche à la porte la moitié du personnel, puisque nous faisons les opérations bancaires nous-mêmes avec notre propre courant sur notre ordinateur, au lieu de nous rétribuer, en foi de quoi on augmente les frais bancaires !
C’est de bonne guerre disent les spécialistes du marketing, sauf que le public ne s’y fait pas et comme il est moins sot qu’il en a l’air, il paie puisqu’il ne peut pas faire autrement, mais il fait la gueule, il a compris.
C’est ainsi qu’il y a deux camps, le monde du business qui souligne le trait de génie d’une arnaque comme un haut fait moral, avec le personnel politique libéral, centriste et socialiste compris, tous convaincus que tout profit est sain et tout déficit malsain et de l‘autre côté du Styx, les arnaqués, les levés-tôt, les ahuris du 3 x 8, les boutonneux de l’ULg, les chômeurs et les pensionnés, tout le monde enfin !... enragés de l’avoir bien profond, sans trouver la faille pour « distroyer » ce jeu maléfique.
Les pouvoirs publics sont de mèche dans ce mauvais polar. Faut-il que le commissaire soit bon-enfant pour ne pas s’en apercevoir ?
La plus massive, celle qui fait mal malgré la vaseline, c’est l’affaire des centrales nucléaires, ce fleuron scientifique que les socialistes ont appelé de leurs vœux en chorale avec le monde du business, tous au deal fabuleux de l’électricité quasi gratuite. Matin gratuit, midi gratuit, soir gratuit, comme dans la pub, mais pas pour une semaine, pour toujours, grâce à la matière immortelle, celle qui met trois cents ans pour refroidir et dix mille ans pour redevenir un petit caillou avec lequel l’enfant joue aux billes !
Sauf qu’en 1960, on a laissé le soin à la génération suivante de résoudre des problèmes très simples, ridiculement faciles, mais qu’on n’a pas encore résolus et qui tiennent à la radioactivité des objets irradiants et de leur environnement irradié tout pareil et au passage, comment stocker l’uranium « usé » devenu inutilisable pour chauffer la marmite ?
Ces problèmes là, bien sûr, existaient en 1960, mieux ils existent depuis Marie Curie ! Mais comment résister au paquet d’or en 1960 (en 2018 aussi d’ailleurs) ?
Comment un socialiste peut-il résister à la Rolls qui l’attend dans son garage ? Comment un jeune bourgeois élevé par des parents exquis et parfumé, délicats et aimants, peut-il résister au monde des affaires qui a contribué au bonheur de sa famille ?
Selon un rapport fait pour Greenpeace, les coûts de démantèlement des centrales et de gestion des déchets nucléaires ne sont pas correctement provisionnés. "Le risque que le citoyen doive régler la facture est élevé. » On pourrait dire même plus, ce risque est certain.

1mm2kqs.jpg

Nous en sommes à ce stade particulier où le monde politique oublie ce qu’il a raconté pour faire gober la chose. Le monde bancaire qui a financé le projet et perçu les royalties ne veut pas financer sa destruction.
C’est bandant non ?
"Le rapport montre qu'il n'est aujourd'hui pas possible de connaître le montant final nécessaire pour ces opérations et de garantir que cet argent sera disponible", souligne Greenpeace.
C’est impossible de transporter la centrale au Bangladesh pour que des femmes et des enfants la démantèlent à mains nues. Non pas que ça gênerait le beau monde, mais le transport est impossible.
Sans quoi, on vendait des paniers d’osier à ces travailleurs et on comptait leur salaire aux paniers remplis, à balancer dans une décharge derrière leurs gourbis.
Madame Merghem est formelle « qui a branché sa cafetière sur l’électricité nucléaire ? ». Tous les électeurs MR sont formels : les pauvres ! (Eux ont fait ça par altruisme)
On peut rêver divers scénarios de démolition, Engie-Electrabel en a cinquante en réserve, mais pas question de déposer l'argent dans le Fonds prévu à cet effet.
En juillet dernier, L'Echo et De Tijd révélaient que le dossier des provisions nucléaires faisait l'objet de négociations discrètes entre Engie, maison-mère d'Electrabel, et le gouvernement fédéral.
Après la gueulante sur les estrades, les démocrates dont vous n’êtes pas, ni moi non plus, se réunissent dans un petit local à l’écart du bruit et de la fureur, et entre initiés, discrètement, on coupe la « méchante centrale » en morceaux suivant les appétits de chacun et un mode de répartition très équilibré, quasiment primitif en quelque sorte. Et on distribue déjà les salaires des autorités chargées de « réfléchir » à la destruction des centrales, entamant ainsi les fonds propres sans même avoir donné un premier coup de pioche !
C’est beau et généreux la démocratie ! Ne rien s’interdire… c’est fait.

10 novembre 2018

Georges-Louis.

Chaque parti politique a les leaders qu’il mérite. Le MR parti « du pays qui va bien » est mal barré dans un pays qui va mal. Il lui faut donc trouver des forts en thème capables de prouver l’improuvable, des VRP chargés de vendre Bacquelaine aux pensionnés et de liquider les invendus de Richard Miller aux lecteurs de Richard3.com. Le parti doit séduire des « jeunes », aptes à paraître au bonneteau du dimanche de Deborsu, disponibles jusque dans le corridor au fond de la cour de Sudpresse.
Les « vieux jeunes » du style chenu, genre Borsus, on en a soupé. Les dames « grands bonnets » du comité de soutien de Louis Michel en ont assez de la guerre d’égo avec les rombières du clan Reynders à la cuisse héronnière, à propos de l’âge réel du petit Chastel.
Ce n’est pas facile de critiquer le MR par le MR sous prétexte qu’il a partagé le pouvoir avec ses autres compères pendant cinquante ans.
Il faut du neuf. Ce n’est pas Gérard Deprez qui dirait le contraire, lui qui est resté parmi les jeunes jusqu’à soixante ans ! Il a bien senti le Gérard à ses articulations que ployer le genou devant les Michel commence à être au-dessus de ses articulations.
Seulement voilà, les assis se méfient des debout. Dans l’arrière boutique MR à « la Toison d’Or », quand il faut dérouler des pièces de drap sur le comptoir pour la prochaine collection, les teigneux, les Michel, les Reynders, les Ducarme, les Miller, sont vite sur le cul quand un jeune annonce des couleurs audacieuses !
Jean Gol l’a échappé belle en mourant de mort naturelle, comme le président Faure ! La jeunesse d’alors allait le plomber « accident de chasse », à faire attendre leurs riches natures qui se languissaient au sein du vieux parti requinqué.
Mutatis mutandis ! ils ont trouvé la relève : un psittaciformes au bec crochu, une taille importante, des couleurs vives et qui est doué pour l'imitation des sons ou de la parole, avec une barbe qui lui donne l’allure de Tariq Ramadan avant son coming out LGBTQ : Georges-Louis Bouchez !
Georges-Louis plaît à l’haut lieu, aux dames, il plaît partout. Il plaît à la direction du MR, car on le pense beau-parleur, mais un peu sot, ce qui rassure tout le parc animalier. On croit avoir les moyens de le calmer ou de l’exciter à volonté, puis le remettre dans son étui jusqu’à la course suivante. Qu’il s’essaie les crocs à Mons plaît aussi. Mons est à Charleroi, ce que la barbe-à-papa est au lacquemant à la Foire d’Octobre, un sous-dérivé tranquille.

1lk1lo12loq.jpg

On a prévu son itinéraire des dix prochaines années. Il va ferrailler à Mons tant que Di Rupo n’y aura pas eu ses obsèques nationales. Comme l’Haut-Lieu ne croit pas à un strike du MR au bowling de « Mon Mons », il y aura pour Georges-Louis une montée à Bruxelles, en remplacement de Miller aux messes du Musée Jean Gol, en réserve du parti pour quand Reynders sera grillé. Georges-Louis, sera la transition naturelle, un passage de relai entre Charles Michel et sa progéniture toujours en bas-âge, gouverneur des enfants du ministre…
Voilà pourquoi Charles Michel et ce « vieux-jeune » de Chastel, sont favorables à l’atterrissage à terme de Georges-Louis en terre bruxelloise.
Et si Georges-Louis était moins con que son cursus universitaire ne le laisse supposer ?
Le gouvernement Charles Michel a vécu. Un vultueux barbu, même « veritas est in puten » au fond du puits, pourrait jouer un rôle dans les dix prochaines années. Et pas intendant des plaisirs, mais comme un prétendant à l’occupation des ondes, un Reynders bis, lifté et agréable.
Georges-Louis Bouchez, en attendant la promo, innove. À « Mon Mons » il oppose "Mons en Mieux" et annonce la constitution d'un collège de l'opposition dont les membres contrôleront entre autres, le travail des bourgmestres et échevins, un cabinet fantôme à l’anglaise. La répartition des compétences entre ses membres sera présentée le 3 décembre, en marge de la prestation de serment de la nouvelle majorité montoise PS-Ecolo conduite par le bourgmestre Nicolas Martin.
Reste à trouver les personnalités marquantes du MR que les Montois ont eu le front de ne pas élire aux postes convoités. Là, on a du mal. Georges-Louis en leader du shadow Cabinet, va encore, mais les autres ?... tous des défroqués, des parias, des jean-foutre et des crétins !
Les échevins pour rire, c’est une trouvaille de Georges-Louis. Quant au contrôle de leurs homologues « pour de vrai », c’est Di Rupo qui garde tous les documents du Conseil dans les tiroirs de son secrétaire. Le pauvre Martin ne sait pas cinq minutes avant le Conseil de quoi est fait l’ordre du jour. Il paraît que c’est toujours ainsi que ça se passe au PS à Mons !

9 novembre 2018

Harceleur !

Aujourd’hui, on parle presque (1) de tout, à condition de n’impliquer en rien le système-monde (ainsi appelle-t-on l’économie libérale mondialisée). C’est une règle appliquée dans « le harcèlement à l’école » traité par les gazettes.
Le harcèlement scolaire décrit des comportements extrêmes d’élèves.
Richard3.com est d’avis que les violences physiques et verbales sont intemporelles. Elles ont toujours existé entre jeunes gens. Ce qui a changé tient, d’une part, dans l’autorité professorale qui n’existe plus et, d’autre part, dans l’évolution des mœurs confrontées au système économique.
Le Maître en cache-poussière et à manches de lustrine était plus qu’un passeur de connaissances, il avait aussi la mission de faire de l’élève un citoyen responsable. Il exerçait une forte influence sur le groupe. Il connaissait les points forts et les faiblesses de chaque étudiant. Il était respecté et son autorité n’était contestée qu’à bon escient.
Le système économique modèle fortement la société, la famille et l’individu. Il est responsable de la forte augmentation de l’agressivité chez les jeunes, par l’exemple de l’agressivité déployée des adultes relevant du simple fait économique.
Le harcèlement en milieu scolaire se complique du cyber-harcèlement, les enfants harceleurs peuvent poursuivre leurs méfaits hors des murs de l'école, anonymement ou pas. Faut-il lier ce harcèlement accru au progrès des techniques ? Oui, dans la mesure où ce progrès libère un peu plus l’esprit de compétition base même du système-monde, il conviendrait d’en dénoncer les effets pervers. Ce qu’on ne fait évidemment pas.
Le rapport psychanalytique est éclairant sur la responsabilité de « l’esprit » capitaliste dans l’aggravation du harcèlement.
L'agresseur éprouve un fort besoin de domination et cherche à apparaître comme un « dur » aux yeux des autres. Impulsif et hyperactif, l’agresseur est souvent plus costaud que la moyenne, une faible culpabilisation et peu d'empathie complètent le tableau.
C’est exactement ce qu’on demande dans les entreprises aux cadres et contremaîtres.
L’agression est un élément actif de la vente. Dans la société, elle est la conséquence des mauvaises conditions socio-économiques de la famille ou, à l’opposé, le sentiment d’être d’une famille riche, au-dessus de la condition médiocre.
En dehors du harcèlement ordinaire, l’esprit sportif peut développer chez des enfants l’envie de la gagne qui passe par l’envie de se débarrasser des rivaux. Tout comme un marchand de chaussures qui voit s’ouvrir un commerce identique, devant chez lui.
Le pourcentage d'élèves agressifs est le même à tous les niveaux de la société. Le modèle parental valorise l'agressivité. Certains parents, épouvantés de voir l’agressivité à l’école, développent chez leurs enfants, parfois de façon inconsciente, la nécessité d’une agressivité qui les conduit à devenir harceleurs, dans la crainte d’être harcelés.
Cette société marchande fabrique des sujets qui utilisent des mécanismes de violence pour se défendre. En Bourse, on appelle ça des batailles pour des parts de marché. Les harceleurs établis dans la finance présentent des traits de "personnalité narcissique". Ce sont pour la plupart des égocentriques qui ont un besoin constant d’être admirés. Un remarquable exemple sous nos yeux est la personnalité de Trump, président des États-Unis.

1mp1mpl2.jpg

Les harceleurs sont avant tout des caractériels. Ils ont rejeté la morale traditionnelle familiale et communautaire, abandonné leur propension au sacrifice et à l’épargne et sont entrés dans le monde fantasmatique érotisé de la consommation de masse, au nom d’une nouvelle cénesthésie : une « vie personnelle » au-dessus de tous les superlatifs.
Bien sûr, le harceleur de sept ans n’a que les germes d’un devenir posible. Tout n’est pas décidé et tout peut changer. L’omniprésence des pulsions – pulsion orale, anale, exhibitionnisme, narcissisme, orgueil phallique, voyeurisme, sadisme et masochisme, c’est pour plus tard, quand la société économique l’aura marqué ou non de son sceau.
Un constat dans l’immédiat, tient dans la survivance de la bonté et d’amour du prochain dans les couches sociales défavorisées. C’est probablement la conséquence d’une absence d’esprit de compétition, une sorte d’indifférence à se faire valoir par des choses qui ne dépendent ni de soi, ni des autres. Beaucoup de pauvres ont des qualités d’entraides que les riches n’ont pas.
---
1. De plus en plus la liberté d’expression fait place à la pensée unique sous le poids des Ligues et des pressions du pouvoir.

8 novembre 2018

Midterms.

Les USA ont voté à mi-mandat du président Trump. C’est le pays pour lequel nos dirigeants ont le plus obsessionnellement le désir de faire ressembler le nôtre. Ces deux raisons sont suffisantes pour que Richard3.com leur dédie cette chronique.
Pollueur, à un point tel que les accords de Paris dépassés, avec un Trump dont l’obsession c’est le business, on peut considérer que la lutte contre le réchauffement climatique, c’est fichu. C’est un premier rapport direct avant tout, que nous avons avec ce pays.
Le Miroir aux alouettes reste inchangé. Les libéraux sont avides de consommations à l’américaine. C’est une passion. Grâce à ce culte des USA du MR et des partis flamands, il n’a pas été difficile de conclure le marché des F35 américains, avions soit dit en passant qui n’ont jamais volé, dans la version à laquelle on nous les a vendus.
Pour le reste, je ne vais pas faire des commentaires sur des élections américaines dont le moins qu’on puisse dire, c’est que la vague populiste qui a porté Trump à la présidence ne s’est pas démentie.
En gros, les démocrates s'emparent de la Chambre des représentants tandis que les républicains renforcent leur contrôle du Sénat, avec de chaque côté des batailles locales de personnalités, comme on les aime dans les États de l’Union.
Si on veut arrêter le psychopathe président ou, tout au moins, freiner ses ardeurs, le fait que les démocrates soient vainqueurs à la Chambre est une bonne chose.
Ça n’a pas l’air d’embarrasser Trump qui considère la bataille des médias plus importante. Il a déjà trouvé la parade. Selon lui, il n’a fait campagne que pour le sénat où les Républicains ont conforté leur majorité en prenant quatre sièges aux Démocrates. Autrement dit, s’il avait eu le don d’ubiquité, il aurait à lui tout seul conservé la majorité dans les deux chambres.
Les Belges sont plus impliqués qu’ils le croient dans la politique américaine de part la nature des relations des USA avec l’Europe et de la grande vénération que les milieux libéraux leur portent. C’est ainsi que nous avons dans ce pays des gens comme Charles Michel et Didier Reynders qui nous font des discours sur le développement nécessaire de l’Europe et militent pour la cause européenne, alors qu’ils sont des adorateurs inconditionnels de la manière dont les Américains font de l’économie, pour finir par signer des contrats avec eux qui contredisent leur souci de promulguer l’Europe.
Il faut aussi s’inquiéter des électeurs américains qui ont porté Trump au pouvoir. Qui sont-ils ? Ont-ils une ressemblance avec l’extrême droite européenne ? Doit-on compter sur eux dorénavant pour décrypter la politique américaine ou bien sont-ils éphémères ?

1tourdupin.jpg

La gauche est victime en Europe de cette passion de l’Amérique due principalement à la volonté de la droite dirigeante et à l’engouement des médias, de qualifier l’économie américaine de prodigieuse.
Pour s’en sortir sans critiquer l’économie libérale, les médias sont parvenus à faire croire que les causes du malaise actuel ne sont pas directement liées à la gestion libérale, mais aux populations menaçantes à nos frontières.
Et voilà que les masses crédules se sont précipitées sur cette affabulation et qu’il n’y a plus grand espoir de les raisonner.
On a pu encore vérifier cette politique sur TV 5 française, dans le Talk-show de C à vous, dans la séquence réservée à Mélenchon, qualifié par Michel Cymes de caractériel, la suite à l’avenant dans une complète mauvaise foi journalistique.
On en déduit que les médias préfèrent ces masses incontrôlées formées à leur écoute qu’une gauche avec des propositions menées par des militants honnêtes et compétents.
C’est la même chose aux USA.
On devine tout de suite pourquoi. Sur le temps que ces régimes forts occupent le terrain avec des enjeux nationalistes, l’économie libérale continue tranquillement ses actions les plus profitables dans l’impunité la plus complète, tant du point de vue des inégalités que de la destruction de la planète.
Trump même combat que Macron, Michel et les autres ? C’est évident.

7 novembre 2018

Le marché de l’emploi est ouvert !

On est à six mois des législatives. Ça ne dit rien à l’électeur, c’est-à-dire à celui qui pousse un bulletin dans l’urne et qui se voit massacré tout de suite après, par les vainqueurs en situation de lui faire les poches, jusqu’à aller dans celles des pensionnés et des chômeurs. L’électeur compte à peine, dans ce fichu pays d’inégalité « démocratique », il y a l’appareil, la haute administration, des premiers en tout dont Richard3.com vient de célébrer le professionnel Didier Reynders, les hors concours, les opportunistes, les partis, le beau linge, les Institutionnels.
Voilà qui fait du monde, madame !
Réfléchissez, un chômeur, ça bouffe à peine, ça se loge sur quelques mètres carrés, ça se vêt aux puces, ça soigne un rhume perpétuel à défaut de se chauffer, mais un haut administrateur, un conseiller de la cour des comptes, un magistrat, un député, un chef de cabinet, ça fonctionne autrement, ça a des exigences et ces exigences le bon électeur aux 1.500 € le mois, les comprend, la preuve, il étale ses trois biftons d’impôt dans les bureaux de perception et, bonne pomme, remet en selle les vedettes à la législature suivante.
Ils vous le diront tous, à la RTBF et ailleurs, chez Deborsu, s’ils pouvaient l’ouvrir pour dire autre chose que des conneries, six mois avant l’échéance, ils vous diraient que la guerre des postes est ouvertes. Il s’agit que les honorables gardent de la marge et pour garder de la marge, il faut prévoir.
Mais tout est discret, on n’en parle pas, c’est la sidération dans les crèmeries du pouvoir, aux kermesses télévisées, partout, Maleux, Gerlache, même à Droixhe au Marché couvert, c’est le prix de la botte d’oignon qui prime, rien n’est plus difficile à justifier que les nominations politiques.
Un parti qui pousse un collaborateur de cabinet ou un membre de la Chambre (qu’il soit ou non mis sur une voie de garage) vers un poste hautement rémunéré, personne ne croira qu’il fait de l’altruisme, qu’il est économe de l’argent public. On dira que c’est un gros con de pistonné et qu’il va se faire des couilles en or sur le dos des collectivités. C’est vrai, mais vous le savez bien je l’espère, pour vivre vieux dans les fauteuils des hauts niveaux, il faut savoir mentir et à défaut se taire. Silence on tourne, comme au cinéma.
C’est ça le pouvoir politique ordinaire !
DaarDaar magazine évoque la valse des beaux emplois, des gros salaires de nos marioles.
Le gouvernement fédéral a nommé Steven Vanackere (CD&V) au poste de directeur de la Banque nationale de Belgique. Il y remplace Marcia De Wachter, deuxième sur la liste CD&V pour les communales à Overijse, une simple succession, quasiment notariée.
Les partis au pouvoir se tâtent. Les combinards se disent « est-ce que je vais être dans les éligibles ? » Les plus exposés lorgnent un poste. Pour contenter tout le monde, il est utile d’avoir beaucoup de postes à distribuer. La Belgique n’en manque pas. C’est même un bonheur à ce niveau d’emploi, un record en Europe !
Nicolas Bouteca (UGent) nous met au parfum « Si vous pouvez nommer un haut fonctionnaire de votre propre cabinet, vous pouvez peser sur la mise en œuvre de la politique. Ou mettre des bâtons dans les roues si vous n’aimez pas une mesure. Il est également utile d’avoir des antennes pour récolter des informations. Surtout quand on se retrouve dans l’opposition, de telles connexions s’avèrent pratiques. Et c’est une solution élégante pour le personnel politique qui se trouve sur le banc des réserves. Surtout maintenant que les listes doivent être constituées avant mai 2019. »

1moli2w.jpg

Charles Michel est en ce moment le bon ange distributeur. Ah ! que les hauts fonctionnaires et les MR bien placés ont eu raison de voter pour lui ! Le gouvernement fédéral doit proposer de nouveaux candidats au sein de cinq institutions :
1. la Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI), salaire du PDG 290.000 euros par an ;
2. Banque nationale de Belgique (BNB), salaire du vice-gouverneur (le plus intéressant) : 391.000 euros par an ;
3. CREG (donne des conseils au gouvernement fédéral en matière du marché de l’énergie et contrôle les distributeurs d’énergie) salaire : le président gagne 250.000 euros par an ;
4. Banque européenne d’investissement (BEI), salaire : équivalent à celui de vice-président de la Commission européenne, c’est-à-dire 276.000 euros par an
5. Bpost, salaire : 20.000 euros de rémunération fixe par an + 1.700 euros par jeton de présence par réunion (c’est le type de boulot dont on raffole en haut-lieu. On n’y fout rien, on vient quand on en a envie, on signe le registre, puis on s’en va baguenauder dans les rues du Centre, jusqu’au soir si on veut. Quand on voit comme le métier de facteur est devenu infernal dans les cadences, on a envie de dégueuler.
Tous les partis dits traditionnels ont le feu aux miquettes pour ces cinq marmites là.
Les partis flamands ont l’avantage du nombre, c’est tout juste si Michel va recaser un ou deux bonshommes. Le PS va faire tintin. Il espère se rattraper à la prochaine… en 2024 ! C’est-y pas beau la démocratie vue sous cet angle ?

6 novembre 2018

Premier !

Il y a des vocations qui datent de l’enfance, celles dont on ne sort jamais. Exemple : Didier Reynders a toujours été « Tête de Liste » !
Le premier partout, toujours, chez lui, dans la rue, dans un parti, à l’école… même le premier à gagner la sortie en cas d’incendie… Il se devait d’être le plus souvent inscrit sur la liste des chroniques de Richard3.com, au titre de tête de gondole, champion hors-catégorie.
Volubile, il n’y a qu’un sujet sur lequel il ne s’est pas laissé aller aux confidences, ses relations avec les femmes !
A-t-il toujours été le premier en amour ? On ne sait pas. Il reste discret là-dessus. Volubile sur tous les sujets, sauf celui-là. On ignore si la chose n’est pas son talon d’Achille ! Expert en marketing, il n’a jamais mis son ménage en avant. Peu importe, il faut à tous les grands une faiblesse qui les rende plus humains, les rapproche de nous, si petits par rapport à eux !

1hump2hu.jpg

En brousse, on le voit très bien la machette à la main tailler le chemin pour les autres. Il n’y a pas de saison pour la défloraison. Il est comme César : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.
Sauf, qu’il s’est fait avoir comme un bleu parmi les Bleus de son parti, le jour où le duo d’enfer des Michel l’a proprement dézingué de la première place au MR, lui le premier en tout, l’audace !... On peut lui faire confiance, il n’oubliera pas de sitôt.
Depuis, il rumine une revanche de son poste de ministre des affaires étrangères. Quel est l’emploi qui manque à sa collection de premiers ? Premier ministre ! Ça le travaille. Le premier partout n’a pas dit son dernier mot !
Une belle occasion dans le championnat des élections de 2019 lui donne l’espoir d’un nouveau podium. Les Michel connaissant son amour de la première place auraient voulu le voir jouer un rôle à la Région bruxelloise ou à l'Europe. On se souvient de la peau de banane que Charles avait mise sous ses pieds pour l’Europe où il aurait pu être Commissaire européen et donc premier dans une fonction de super ministre. Bruxelles, enfin, le pot-au-noir des médiocres, était comme qui dirait le renvoyer sous-préfet de la IIIme République, à faire de la poésie dans un champ de betteraves.
On peut dire ce qu’on veut de Reynders, Richard3.com ne s’en est jamais privé, mais pour ce qui concerne la place de premier, il a le flair d’un Border Terrier anglais.
Coupant à toute discussion de la pétaudière du bureau du MR, c’est-à-dire là où il n’est plus premier, derrière les Michel et même le petit Chastel, il a choisi la Première de la RTBF pour claironner qu'il comptait bien se maintenir tête de liste à la Chambre, lors des prochaines élections de mai 2019.
Un mot d’abord sur la RTBF, radio nationale à vocation pluraliste ouverte à tous les citoyens. Surtout n’en croyez pas un mot. Vous auriez un scoop surprenant, vous seriez l’inventeur le plus stupéfiant et même le chef d’une association d’intérêt public regroupant un million de personnes, jamais on ne vous inviterait dans l’immédiat à dégoiser vos conneries sur l’antenne ou alors, sur recommandation de Gerlache ou d’au moins un rédacteur de chaque parti du patrimoine historique « Flagey ». Le temps long d’attente, c’est pour les ploucs, pas de saison pour lui. Un coup de fil à la direction – Allô, ici c’est Didier, Jean-Paul est au bureau ?... Oui, bon, passez le moi ! Allô, Philippot ? Ici, c’est Didier…
"Je serai probablement tête de liste à la Chambre, comme je l'ai toujours été. Je compte le rester avec un impact sur la gestion de l'ensemble du pays, et sur la Région si nous venons aux responsabilités"
Voilà comment, un non-événement se transforme en événement avec un bon rapport de 5 % de voix en bonus sur la grille de départ en mai 2019 ! Pool position toujours…
Sur sa lancée, Didier a pris de vitesse le trio d’enfer en dégommant virtuellement le chef de file au parlement régional Vincent De Wolf tête de liste 2014. Reynders, mise plutôt sur un représentant de la nouvelle génération. "Il y a des jeunes qui ont connu des résultats assez remarquables dans plusieurs communes, cela va renouveler le groupe à la Région bruxelloise". Quand on pense que Didier-le-magnifique était, à la manière du ver à bois, à se forer une place de premier à Liège, il n’y a pas dix ans ! Il a suffi d’un déménagement à Uccle pour qu’il soit instantanément premier à Bruxelles, à faire et défaire les candidats MR !
Le Bijou libéral n’a pas digéré de s’être vu traité de fainéant après un manque d'implication dans la campagne des communales, par le bourgmestre d'Uccle Boris Dilliès. Reynders a tout de suite vu qu’il aurait les pires difficultés à être le premier dans le système communal. En cause Bel Armand De Decker dont la fâcheuse réputation a sali son « dauphin ». Son instinct Border Terrier l’a aussitôt déterminé à laisser les Communes aux bouseux du système.
L’éternel premier espère en mai, passer en force et, « Do we ever know ? », être le premier ministre d’un État confédéral en devenir avec son ami Bart De Wever, et les potes du Vlaams Belang, dans la geste de la Flandre éternelle ! Didier aurait alors accompli un deal énorme, bazarder l’avenir de la Wallonie pour la première place de ministre, rejoignant ainsi son rival personnel Charles Michel.

5 novembre 2018

Des emplois à la pelleteuse.

Joseph Alois Schumpeter, né le 8 février 1883 à Triesch en Moravie (Empire d'Autriche-Hongrie), est mort le 8 janvier 1950 à Salisbury. Visionnaire, admirateur de Karl Marx, il fut cependant celui qui le contesta avec pertinence.
Schumpeter, très sceptique quant à l’avenir du capitalisme, diffère de Marx sur l’essentiel. Il ne croit pas à l’avenir du système, qu’il soit libéral ou socialisé, qui conserverait ses méthodes de production, pour en distribuer les fruits de façon équitable.
« Le capitalisme, s’il reste stable économiquement, et même s’il gagne encore en stabilité, crée, en rationalisant l’esprit humain, une mentalité et un style de vie incompatibles avec ses propres conditions fondamentales, avec ses motivations profondes et les institutions sociales nécessaires à sa survie. » (Capitalisme, socialisme et démocratie)
Schumpeter apporte une vision pessimiste de l’évolution économique libérale. Il partage le constat de Marx de la fin du capitalisme. Mais il s’en distingue dans l’identification des causes de l’échec annoncé et de son remède, du point de vue démographique antinomique de la conservation de la Nature, fondement à la vie sur terre.
Marx relève les caractéristiques propres du capitalisme, comme éléments de son remplacement ou sa destruction future. Schumpeter identifie les effets induits par le capitalisme comme causes de sa fin programmée.
Les économistes subventionnés des démocraties envisagent le marché en concurrence pure dans lequel les stratégies d’entreprise n’apparaissent pas (1). Schumpeter démontre que le plus clair des profits provient des stratégies de cartel. Les grandes entreprises n’ont aucun intérêt à mener une guerre économique entre elles, qui menace à terme leurs revenus. Or, leur revenu c’est leur motivation principale, comme Richard3.com le prétend depuis toujours !.
L’apparition des grands conglomérats entraîne la disparition de l’entrepreneur derrière la bureaucratie. L’ambition des startups n’est-elle pas de grandir? La routine remplace la prise de risque, l’innovation est discréditée. C’est l’annonce de la fin du capitalisme. La suite, c’est une bureaucratie centralisée de l’économie propre au socialisme du XXme siècle et non du XXIme siècle.
Autrement dit, le pouvoir libéral ne peut pas redéfinir le futur du capitalisme puisqu’il tire ses revenus d’une entente avec une économie incapable de se réformer, statique par l’égoïsme d’intérêts figés. Le socialisme, dans sa version marxiste, ne le peut pas non plus, puisque son thème majeur est l’appropriation de la collectivité des moyens de production, dans les structures de l’industrialisation du capitalisme.
Selon ce qui précède, les hommes politiques débattent de l'automatisation en cours. Va-t-elle créer ou détruire de l'emploi? Les robots et algorithmes détruiront-ils ce qu’il reste d’illusion de la possibilité d’un travail pour tous ?

1ghui2hgf.jpg

Le Forum économique mondial (WEF), comme toujours très optimiste, estime que d'ici 2022, les nouvelles technologies vont créer plus d'emplois qu'en détruire, soit 58 millions de plus !
Mais en réalité, ces créations d’emplois sont un leurre parce qu’elles concernent des emplois dont il n’existe encore aucun référent et donc pas de potentiel humain en attente !
Les chercheurs du WEF, en bons petits soldats de l’économie classique, ont réalisé des projections, d'ici 2022.
On y retrouve la théorie de "destruction créatrice" de Schumpeter « On détruit de l’ancien à tout prix, pour faire du neuf coûte que coûte » !
L'intelligence artificielle, l'internet mobile, l'analyse des données (big data) et le stockage d'information en ligne (cloud) vont entraîner les plus gros transferts, avec l'adoption massive de robots pour plus d'un quart des sociétés.
Ces technologies impliquent l’automatisation de tâches effectuées par du personnel technique, et partant, augurant des suppressions de postes, dans des domaines comme la communication, le management ou la prise de décision.
75 millions d'emplois pourraient être supprimés. Mais cette automatisation permettrait 133 millions d’emplois, d’où un gain de 58 millions.
Le calcul est simpliste : les postes créés par l'automatisation ne seront pas dévolus en priorité aux employés dont les postes auront été supprimés. Les emplois les plus demandés de demain auront trait aux développeurs d'applications, managers de l'innovation, spécialistes de l'intelligence artificielle, ingénieur blockchain, roboticien... On connaît la liste à la Prévert de Charles Michel qui se régale des emplois non pourvus, en commis du patronat ! C’est dire que l’on va aggraver cette pénurie, sur le temps que des milliers de travailleurs perdront leur emploi, sans espoir d’en retrouver un autre.
54% des employés auront besoin de requalification. La majorité des entreprises proposeront des formations. "En d'autres termes, les personnes en quête d’emplois qui auraient le plus besoin de formation et de requalification seront les moins susceptibles d'en recevoir".
84% des employeurs engageront du nouveau personnel, disposant des compétences requises 81% automatiseront le travail. Tout cela promet une nouvelle confusion et un beau gâchis !
---
1. On a bien vu comme les règles volèrent en éclat en 2008, quand il fut question de secourir les banques qui auraient dû, en toute logique, déposer leur bilan.

4 novembre 2018

Les Jardins d’Adonis !

Érasme décrit les « jardins d’Adonis » comme des lieux frivoles, en souvenir de l’amant de Vénus, Adonis, enlevé à la fleur de l’âge et changé en fleur. Édité en 1500, ce texte prévoyait des chanteurs, des poètes badins, des pâtissiers, etc. dans ces lieux qui attiraient les sots. Le philosophe ignorait – et pour cause – les badins modernes de la frivolité, les médias, les économistes, les singes savants Delwit (1) et Miller, Patrick Bruel, Kim Kardashian, Cyril Hanouna, thuriféraires de la bêtise souveraine qui surgirent plus de cinq siècles après lui, pour nous pourrir la vie, sous prétexte de l’égayer !
Si bien que certains se posent la question : est-ce qu’on ne vivrait pas en 2018, la pire période de l’histoire ? Richard3.com pose la question autrement. Ne vit-on pas une période merveilleuse en comparaison de celle qui nous attend ?
Vue sous cet angle, la question est plus inquiétante que la précédente, mais je la crois plus pertinente ainsi, puisque si nous vivions en 2018 la pire période de l’histoire, la suivante ne pourrait qu’être meilleure !
Demain serait plus fleuri d’Adonis dans les jardins qu’aujourd’hui, dit Richard3.com, à considérer que nous n’ayons encore rien vu !
Au niveau de nos petites vies, ça gaze pas fort. Et si la période la plus pourrie que j’aie vécue n’était rien à côté de celle qui vient !
Attention, qu’on se projette bien dans l’histoire nationale et internationale ! On parle de crimes à la Dutroux, d’élections à la Charles Michel, rien que de la bouse bien belge, de la fumante d’étables non bio, et pas de l’heure fatale personnelle, de l’insignifiance d’alcôve, des situations pour « s’applaquer » au XV août (voir la chronique précédente), non, j’insiste… l’événement surgissant foudroyant. Par exemple la réélection de Charles Michel dans la perspective d’un confédéralisme. On le sent tellement amoureux des places qu’il est capable de rempiler s’enduisant d’une couche d’infamie supplémentaire.
Ici Richard3 pense au plus défavorisé. Il y a dix ans, on allait vers le progrès social qui collait avec le progrès technique, les inventions, les super productivités de nos élites. Les femmes voyaient leurs droits légaux reconnus. Sans Theo Francken, à l’époque garde-du-corps à la N-VA, les immigrés pouvaient nourrir l’espoir que leurs enfants auraient une plus belle vie. Il y eut bien la crise économique et la montée de la N-VA, mais on croyait bien avoir été mariole en attirant Bart De Wever pour la législature (il était gros alors et l’air débonnaire).
Plus en arrière encore, les années avant l’an 2000, c’était tranquille sans barbus. Les croyants bouffaient du coran, mais ils n’emmerdaient les autres que chez eux, nous, on n’était pas sur place, Bagdad, Tripoli, Damas, on savait à peine où c’était. On commençait même à se faire sacrément chier dans l’attente de quelque chose d’heureux, sans savoir qu’on était au maximum du bonheur !

1laq2pjh2.jpg

Je me demande si ce n’est pas la collection de petits roquets flamands premiers ministres qui ont attiré la scoumoune, bien avant nos premiers déboires. Comme dans une œuvre de Ghelderode, Richard3 cite Tindemans, Martens, Eyskens, Dehaene, non, c’est trop…
Pour le présent la presse nous évite des récidives comme cette image terrible du petit Aylan, le visage dans l’eau que je porte comme une honte en moi en ma qualité d’Européen ! Pourtant, il doit y avoir des horreurs à foison. On ne les montre plus, des fois que le populo redeviendrait normal, moins stupidement nationaliste.
Question salaire, bouffe et pension, le système nous a bien eux. La situation économique florissante, ce n’est pas pour demain. Les inégalités sont reparties à la hausse, le 1% des plus riches est de plus en plus riche. Et on n’a encore rien vu. Il faut croire que localement nos élites politiques ont la tête ailleurs, ils se félicitent en se tapant sur la bedaine, en jurant que c’est la merveille, cette économie. Les gens commencent à se rendre compte que cette merveille est en train de détruire notre propre environnement. Les enfants naissent sans bras dans une région bien déterminée en France. On n’a pas l’air d’en rechercher la cause. La tentation de choisir un pouvoir autoritaire asticote les débiles légers. On ne sait pas si les bébés cesseront de naître sans bras quand le Vlaams Belang sera rue de la Loi. Cette affaire ne concerne pas la Flandre, ni même la Belgique, alors ? Que voulez-vous qu’on fasse, sans glyphosate ? Le peuple mourrait de faim, à ce qu’on dit !
Dans trente ans ? Mais ce sera pire ! Tous les jobs seront précaires, de contrat à contrat déterminé. Toutes les pensions seront en-dessous du seuil de pauvreté.
Les plus optimistes ont leurs nouveaux jardins d’Adonis. Pour arrêter la dévastation de la planète et l’expansion de la race humaine, une explosion majeure à l’échelle d’un continent est possible. Le parc de Yellowstone aux USA recèle un gigantesque magma, et notre Eiffel à 60 kilomètres de Liège, un machin à rayer la Belgique de la carte, sans compter les plaques tectoniques vagabondes, tandis qu’à San-Francisco surgirait un nouvel Himalaya !
-----
1. J'ai cité Delwit à la demande expresse d'un lecteur qui en raffole.

3 novembre 2018

Les nouveaux applaqués (1).

Foi de Richard, tout était plié à l’avance, aux élections communales liégeoises. Le parti socialiste est toujours là. Richard3.com avait écrit sur le PS, il y a 6 ans, un texte qui pourrait être publié tel quel aujourd’hui : le PS liégeois est centriste, en osmose avec le MR.
Par contre, l’électeur liégeois est majoritairement une personne de gauche. Voilà dix ans qu’il vote PS sans approuver, par répulsion du MR. La clé est là pour demain. Le jour où les Liégeois ne voteront plus contre la droite, mais pour la gauche, le PTB aura ses chances.
Ce n’est pas encore le cas, quoique l’on sente des frémissements et des probables succès pour la gauche enfin affirmée. Richard3.com est confiant dans la capacité de la jeunesse diplômée sans emploi ou sous-payée, à comprendre combien le système libéral est dépassé, inégalitaire et même criminel.
Reste qu’à la Violette, le PS et le MR renouent avec la tradition. Faut-il s’en étonner ?
Christine Defraigne et Willy Demeyer sont le Yin et le Yan du marché classe moyenne !
Même avec les ex-curetons Humanistes (CdH), le PS n’a jamais négocié. À aucun moment le PS n'a suggéré une tripartite PS-cdH et Vert Ardent, après éviction du PTB. Il paraît que Demeyer a poussé le cynisme jusqu’à proposer une tripartite PS-MR-cdH, mais sans Firket. Le porte-voix de l’ex-premier échevin, Carine Clotuche, aurait refusé au nom du principe : il n’y a que Dieu pour faire du trois en un, et que le Saint-Esprit, le troisième, c’est Firket en personne ! Oui, le CDH a surpris Willy en plein blasphème…
Le PS liégeois n’a qu’une seule identité, elle est libérale ! Cela s’est vérifié il y a très longtemps, lors du maïorat de Maurice Destenay, 1963-1973, encadré par deux bourgmestres socialistes, le précédant Auguste Buisseret et le suivant Charles Bailly. C’était tellement confus à l’époque qu’on se demande si Buisseret n’était pas plus socialiste que les deux autres ! Depuis, le PS de la place Sainte-Véronique a marié le tablier maçon au goupillon, mais toujours sous l’œil bienveillant du libéralisme le plus orthodoxe du monde.
Pour en finir avec les pourparlers du CDH, une consigne du bureau central, portant sur la trahison de Benoît Lutgen, a influencé Demeyer pour dégommer le parti de Michel Firket.
Pour le PTB, c’est une autre affaire. De la Loge de la rue Fabry, au club fermé sous « l’œil au triangle » place Ste-Véronique, des chuchotements se perçurent selon lesquels « il n’était pas politique d’être cassant avec Sophie Lecron ». L’électorat ne comprendrait pas. Il fut donc claironné que le PS privilégiait une alliance à gauche, donnant enfin une majorité en harmonie avec l’esprit Liégeois.
Dans la coulisse, quelques esprits calculateurs se mirent illico à démolir les propositions du PTB, afin de démontrer leur impossibilité matérielle, et faire passer Sophie Lecron pour une nunuche, téléguidée par Raoul, évitant d’entrer dans les solutions possibles d’un programme commun « raisonnable ».

1ldpa3k.jpg

C’est au moment où l’air navré, Willy Demeyer disait en substance « vraiment, on a tout essayé avec le PTB, mais franchement, nous courrions vers un désastre économique » que dans la galerie des bourgmestres, Maurice Destenay se prit à sourire dans son cadre. Sa lointaine descendante, accommodait la politique de Trump à Charles Michel, au commerce et classe moyenne de Maggy Yerna, après le coup de fil de Willy. En exclusivité, Richard3 entendait les grosses légumes du PS décider de poursuivre les négociations avec le MR.
Willy Demeyer, Jean-Pierre Hupkens, Maggy Yerna venaient de punir des insolents qui voulaient réduire des indemnités de moitié à Charleroi, en attendant de le faire à Liège!
La majorité sera donc de 27 sièges sur 49, majorité largement suffisante pour nous infliger une mixture politique très ancienne, très commerçante et conservatrice, mais aussi très irresponsable de la volonté populaire de changement, pendant les six prochaines années, sauf évidemment imprévus, comme le confédéralisme qui pourrait mélanger le paquet de cartes et faire une nouvelle donne..
Électeur liégeois, Richard3.com est un électeur parmi les cocus de la gauche, mais moins cocus que certains, puisqu’il s’est bien gardé de voter pour ceux qui sont repartis pour quelques saisons à nous les briser menus.
---
1. Applaqués ou applaquîs expression liégeoise signifiant « être ensemble ».

2 novembre 2018

Ruée sur les vibro-masseurs !

L’électeur centriste est-il stupide ? A-t-il de la mémoire ou n’est-il qu’un agent schizoïde d’une résignation libérale à l’hégémonie flamande ?
Richard3.com s’en souvient comme si c’était hier. Charles Michel d’abord remonté comme un coucou face à la N-VA, pour faire un gouvernement avec les amis de Bart De Wever ensuite, au nom de l’intérêt supérieur de la Belgique, fédéraliste tant que l’on veut, mais « nooit » pour le confédéralisme à la sauce flamingante.
Les Wallons minoritaires, quasiment inexistants, le béret incliné des Anciens dans un cliquetis de médailles vers le drapeau, tous socialistes, libéraux, humanistes, bougonnèrent, firent semblant de bouder mais convaincus de payer le tribut qu’il fallait contre les démons nationalistes, acceptèrent que Charles Michel se parjure, comme son père le fit jadis par tradition familiale, et sauve la Belgique.
On allait embringuer De Wever dans le maillage serré d’un commerce endiablé, d’un redressement de la Belgique (voilà 130 ans qu’on cherche à la redresser !) et, cerise sur le gâteau, ce que Bart voulait en restrictions, abaissement des syndicats, hold-up sur les pensions, mystification sur le pouvoir d’achat, Charles Michel le voulait aussi.
Ambiance libérale parfaite pour une société essentiellement vouée à l’économie réelle, c’est-à-dire triomphe du pognon et abaissement du travail, robotisation de l’intellect ouvrier avant son remplacement par la machine pure, le robot à tout faire.
Richard3.com en a plein dans ses cartons de ces sornettes hautement vantées des éditorialistes.
En foi de quoi, la Belgique prospère dans son fédéralisme, allait oublier l’infamie du confédéralisme et communier avec Mathilde et les enfants, au saint succès de la dynastie dignement représentée par Philippe… pardon Filip !
On a voté aux communales, mai prochain verra sa nouvelle provende des voix de la Nation.
Catastrophe ! Le coup-fourré fait pschitt ! Charles Michel s’est parjuré pour rien. Mathile relit la Fuite de Varenne et la mort de Louis XVI. Les classes moyennes ne comprennent plus rien et même Richard Miller touille dans ses anciennes merdes pour de nouveaux arguments.
Les excellents scores de la N-VA en Flandre gonflent plus que jamais les prétentions de Bart.

1lvv2de.jpg

De Wever a l’œil de l’amant en lorgnant le Vlaams Belang. Le retour de l’extrême droite est frappant. La N-VA et le Vlaams Belang ne sont pas simplement des vases communicants. En effet, en bien des endroits, les deux partis progressent, ce qui indique une droitisation globale de la Flandre, quoique la réalité soit plus nuancée, surtout pour la N-VA. Cela rabaisse aussi le caquet du MR qui voyait dans la N-VA un parti compatible avec la démocratie ! En couple avec le Vlaams Belang, ça l’est-il toujours ? Si oui… mais alors ?
Voilà donc notre clown du MR-Circus repris par quelques esprits inquiets de sa folle politique d’accueil de la N-VA. Michel ne les a-t-il pas chambré dans un mauvais calcul ?
Le CD&V et l’Open VLD ont atteint les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Les démocrates-chrétiens ressentent néanmoins la défaite cuisante de Kris Peeters. Tous les poids lourds libéraux flamands enregistrent de bons résultats, grâce à la politique de Charles Michel qui s’est dépensé sans compter pour eux, au point d’avoir oublié, comme Reynders aussi d’ailleurs, que le MR est un parti francophone !
Le sp.a (socialiste flamand) conserve le leadership à Louvain, Vilvorde, Gand et peut-être Ostende, mais perd du terrain presque partout ailleurs. Le parti semble proche de l’implosion, et l’heure des grandes décisions a sonné pour le président socialiste John Crombez.
La politique de Michel n’a rien donné. Elle a permis l’accouplement de la N-VA avec le Vlaams Belang ! Michel vient de mettre au monde un monstre !
La Suédoise survivra-t-elle en mai prochain ? Avec Charles Michel, ce n’est plus possible. Ce type est trop marqué par la Flandre de droite. Bart De Wever va laisser pourrir la situation après les élections de mai 2019, afin que la Flandre s’imprègne du confédéralisme.
À Laeken, Mathilde a déboutonné son soutien-gorge, elle n’arrivait plus à respirer. Borsus, en visite à Waterloo, a relevé les fautes tactiques de l’Empereur. Il se voit déjà président d’un État wallon. Charles Michel, tout à fait inconscient, élabore avec son père, un discours pour le Michel II. Paul Delwit envisage un déménagement à Anvers et se remet au flamand. Miller pense que le PTB est là-dessous. Reynders se demande si avec six pensions et celle de son épouse, il aura assez pour vivre ?
Les affaires de cet État et de l’Europe n’intéressent plus personne. On attend la facture, c’est tout. Richard3.com prédit un boum sur la vente des sex-toys. Dans cette démocratie des notables, c’est le dernier moyen de se faire du bien.

1 novembre 2018

Les troufions de dieu.

De quelque côté de la planète qu’il vienne, un homme en vaut un autre! Sans avoir besoin de justifier à chaque fois une différence dans les mœurs, dans la justice, dans la société, d’un pays à l’autre, il y a quand même de drôles de loustics, d’étranges lois et d’abominables esprits religieux, chez un grand nombre de branques, prêts à l’assassinat pour un regard de travers sur leurs amulettes, leurs dieux, leurs églises, leurs femmes, leurs habitudes !
Et cette engeance là me pèse plus que tout.
Asia Bibi, mère de cinq enfants, est accusée au Pakistan par une musulmane d’avoir bu de l’eau d’un puits « musulman », alors qu’Asia est chrétienne. Elle prend illico une condamnation à mort, motif blasphème envers le prophète !
Le « puits musulman », aurait pu intéresser Pascal Delwit, le champion de la propriété, dans son hymne aux propriétaires ! À la perspective de la pendaison, Delwit s’est défilé. Heureux d’apprendre qu’on est sorti du moyen-âge en Belgique.
Suivent alors des années de prison, des tombereaux d’insultes d’individus d’apparence normale, comme vous et moi, avant de mettre la corde au cou de Bibi !...
Et pour quoi ? La plus stupide des déraisons, l’histoire abracadabrante d’une religion ne reposant que sur l’industrie perverse des uns et la jobardise universelle des autres.
Toutes les religions se ressemblent. Elles portent sur des ragots, des présupposés, des légendes et des histoires fausses, racontées sous la forme de rodomontades de matamores, d’illuminés inquiétants, de pervers grandguignolesques, pour un public de naïfs, mais alors là, des naïfs par milliards, souvent abrutis de misère, cassés par trop de servitude, décervelés par trop d’escrocs et de propriétaires, incapables de raisonnement et tellement trouillards de claboter dans le péché, qu’ils ne se contrôlent plus, confondant religion et morale.
À des milliers de kilomètres d’Asia, un pervers de Wall-Street mouille son froc de bonheur à mettre un blasphémateur financier sur la paille ! Ce bouffon aussi redoutable que tous les clodos pakistanais, bouffe au même râtelier d’illuminés extatiques. Son dieu, c’est le fric. Il réclame des pendaisons, formant ainsi avec les autres, une communauté de cinglés !

1jfgf2h2h.jpg

Ce gigantesque bazar divin n’empêche rien, au contraire, aux crimes exotiques s’ajoutent les crimes démocratiques. Il nous promène en Uchronie ! Là, on se fait briller en 18 carats.
Bref les connards en chef du Pakistan, voyant jusqu’où leur connerie porte préjudice, relaxent Asia Bibi, usant de prétextes pour empêcher que le coran serve de torche-cul à la planète.
Depuis, les islamistes radicaux ne décolèrent pas. On leur a supprimé le plaisir de voir l’infidèle pendue ! Ils n’ont pas encore réfléchi que les juges ont goûté une autre merde que la leur, celle de l’opinion mondiale qui allait leur faire perdre du fric dans les échanges et les hautes considérations entre état.
C’est le dieu Fric qui a blousé l’autre, ce connard de Mahomet dépassé par le dollar, ridiculisé par le Sterling, empapouaté par l’euro.
Le dieu Fric n’est pas plus propre que les autres dieux. Universel, comme eux, il a la même fonction : calmer les abrutis ! C’est le plus nidoreux de tous, en pleine hypostase de la verge à l’échange de la sueur contre des bank-notes, le nerf d’amour flaccide tout de suite après à renifler nos viandes.
De ce point de vue, c’est un boulot. Mais à la différence des autres, le métier du dieu Fric est de canaliser les violences vers de « justes » causes. Les justes causes ne manquent pas. La pauvre Asia Bibi n’est rien qu’une réserviste en attente de bûchers. Son histoire pourrait servir simultanément au dieu Fric et au dieu enturbanné.
L’engeance populaire religieuse pakistanaise ne l’entend pas ainsi. Elle veut faire le ménage. Elle désire une fin horrible à bibi.
Jusqu’à aujourd’hui les juges convertis au dieu Fric ont tenu bon.
"Les adorateurs du Prophète ne reculeront pas", éructent les autres.
Ils n’ont pas encore été séduits par le dieu Fric, ils ne savent pas ce qu’ils perdent d’assassinats, de guerres sauvages, de crimes d’occupants psychopathes, bien supérieurs à l’artisanat imbécile inspiré de Mahomet, diégèse dans l’art d’entuber les foules.
Une petite giclée de Donald Trump dans leur curry, ils la ramèneraient moins sur une femme, alors qu’il y en a tant et plus à violer la fleur au fusil et la bite hors contrôle, dans la parfaite impunité du héros « sauveur de la patrie ».
On devrait leur envoyer Richard Miller pour leur tenir des discours. Si on ne l’écrabouille pas au premier pet, il a une chance de les attirer, de les familiariser au goût de la banque, à la dégustation de la sauce Trump, à la civilisation contemporaine, au coin idéal à la masturbation après une journée de travail. Une seule défense possible, ne jamais lui donner le droit de l’ouvrir, quitte à l’intimider au martinet ! Autrement, grandes gueules mahométanes, vous êtes cuits, ficelés, comme onze millions de Belges aux belles histoires qu’on leur raconte !