« novembre 2009 | Accueil | janvier 2010 »

31 décembre 2009

Le temps des assassins.

La crise financière, les banques, les entreprise transhumant à la recherche du bas salaire, c’est la mondialisation Le système change de braquet.
Tous les acteurs sont responsables, plus ou moins impliqués dans le désastre. Cela veut dire qu’il sera impossible de faire le tri des responsabilités et sanctionner les plus fautifs. La formule de Georgina Dufoix à propos du sang contaminé « responsable, mais pas coupable » ne sera pas de sitôt sortie de l’actualité.
Tout continuera donc en 2010, à commencer par les habitudes du personnel politique, responsable, ô combien ! coupable, jamais. Pourquoi voulez-vous, puisque les banques passent à travers ?
Les économistes mentiront de plus belle et les industriels joueront au sauve qui peut des bijoux de famille.
L’Europe est libérale. Fondamentalement libérale. Rien ne sera fait par elle ou venant d’elle qui changera quoi que ce soit. Ses supporters l’entendent bien de cette oreille. Louis Michel est convaincu que la solution est à rechercher dans la catastrophe même. Déjà le nom de catastrophe n’est plus de mise. Il semble bien d’après la doctrine libérale que si les passagers du Titanic avaient su tous nagé, le pire aurait été évité.
Apprendre à nager, voilà le nec du maître baigneur de Jodoigne. Bien sûr ce type s’est convaincu de la chose parce que son statut n’est pas précisément celui d’un moniteur du « Lac aux dames ». Quand on parle de l’élimination des plus faibles, afin que les forts reconstruisent l’arche façon Rothschild, Michel compte bien s’embarquer dans les premiers.
Les syndicats par l’ascendant qu’ils exerçaient sur le monde du travail, apportaient des réponses sociales tant que nous étions dans les trente Glorieuses, à présent qu’elles sont loin derrière, c’est encore la social-démocratie qui fonctionne en 2010, mais à vide.
Les syndicats semblent dépassés. Les navettes qu’ils font entre les patrons et les travailleurs n’ont plus de sens et n’arrangent plus rien. Ils ne sont même plus aptes à négocier des compensations des fermetures. Ce sont les travailleurs qui ceinturent leur usine de bouteille de gaz et menacent de faire tout sauter. Dans ce domaine l’imagination est au pouvoir. On séquestre des responsables. On menace de polluer par de l’acide les eaux d’une rivière, tous actes répréhensibles dénoncés par les médias, les politiques et les syndicats ; mais, puisque personne n’a une réponse à leur détresse, il faut bien que les intéressés en trouvent par eux-mêmes !
Comment d’honnêtes gens en sont-ils arrivés à ces menaces si contraire à leur nature ? C’est la question que l’élite ne se pose pas. Cependant elle a tort. Elle use la patience du public. Les « délits » montés en tête d’épingle pour « conscientiser » les citoyens et les indisposer à l’égard des « hors-la-loi » ne font plus recette.

mabec3.JPG

Les licenciements et les fermetures d’usine se poursuivent. C’est la spirale. Plus il y aura de chômeurs sans pouvoir d’achat, plus la consommation intérieure chutera. Plus aussi les gens seront désespérés et prêts à tout.
La violence n’était pas prévue par les libéraux. Tous les excès sont réprouvés, sauf ceux de table en cette fin d’année. Celui-là Michel se sent de taille à le défendre jusqu’au bout.
Les vrais pyromanes ce sont eux. Ils mettent l’Europe dans un état d’impuissance. Ils n’agissent pas à l’encontre du système qui broie aujourd’hui des vies pour alimenter la finance des riches. La machine à broyer les gens fait tourner ses meules. Les politiques se félicitent de ne pas grossir le grain à moudre de leurs bedaines.
A part l’exploit gravé en lettres d’or dans la rubrique « les reconversions miraculeuses » d’un ancien steward dans la petite restauration et qui s’en tire plutôt bien, c’est le désastre d’une population sur laquelle les politiques n’ont plus prise.
Et cela ne fait que commencer.
Le danger demain, ce n’est plus la grève. C’est l’émeute !
On a, là aussi, jusqu’à présent évité le pire. On prévoit des locaux adaptés à la jeunesse désoeuvrée et « inadaptée » à savoir de grandes et nouvelles prisons. La Hollande leur ouvre les bras en attendant. Là, les prisons sont vides. Ils ne pratiquent pas la préventive comme nous à tour de bras. La politique belge de « tous au bloc » a un coût.
Les socialistes sont d’accord avec les libéraux pour augmenter les effectifs policiers, tant la montée de la délinquance est prévisible.
Personne, évidemment, ne se pose la question « Pourquoi cette prévoyance ? ». La dangerosité des années 2010, 2011 est programmée. On ouvrira des prisons. Pas tant pour résorber le déficit en cellules et en lits, mais parce que le crime est en progression.
On n’atteint pas encore les plafonds du paradis du capitalisme, les USA, mais ça viendra.
Le capitalisme fait de nous des mutants. Il a passé l’éponge sur son lot de voyous de haut vol dans les banques et le commerce des affaires, il ne nous ratera pas.
Si le bon peuple devenait à leur image, mais où irait-on pleurent déjà les chaisières…
Tous les assistants sociaux, les psy, les moniteurs de la jeunesse tirent la sonnette d’alarme. Ils disent que c’est en amont des délits, dans l’éducation, dans l’organisation sociale qu’il faut chercher des remèdes. Le libéralisme se fout des déchets. Seul le résultat de croissance compte.
Tandis que la pauvreté gagne, que la société se disloque dans ses composantes, qu’on va tout droit vers des embrasements insoupçonnés, le personnel politique s’affère à des tâches à sa portée : régler les problèmes de circulation, construire des ronds points et assister par des conseils les victimes des catastrophes aériennes, sans oublier d’envoyer des gerbes de roses à Van Rompuy.
Avec 2011, nous entrons dans l’ère de l’inconscience
Flaubert ne connaît que l’émeute, dans les rapports de la rue avec l’Etat. Il a raison.
Revoici le temps des assassins.

30 décembre 2009

STOUFFER aux Marolles

Le personnel politique supplée à la génération Plastic Bertrand pour combler les vides du snobisme à la belge.
Attention, le snobisme n’a rien de commun avec le bon chic bon genre dont Armand De Decker est la parfaite illustration (Ce qui ne veut pas dire que le bel Armand n’est pas snob.).
Le snob est un homme qui admire bêtement les choses vulgaires. C’est délicat pour des gens qui font métier d’être « l’ami du peuple » comme passe pour avoir été José Happart ; cela signifierait que le peuple est vulgaire et que c’est pour cela qu’ils l’aiment.
Le snob belge se distingue par son individualisme. L’ostensible nœud papillon de Di Rupo est une façon d’afficher un snobisme, plus qu’une originalité.
Rayon dames, des haines inexpugnables sont nées d’un colifichet vu chez Ramblas ou d’un sac Hermès, porté par une rivale. Il y a des chances qu’Isabelle Durand ait renié l’accord avec le PS à Schaerbeek parce que Laurette Onkelinx était moins engoncée qu’elle, dans un chemisier Darel.
Le creuset du snobisme à la belge, c’est incontestablement Bruxelles. Les alentours du Rond-point Schumann bruissent d’argent. Les fonctionnaires européens renforcent naturellement la clientèle des avenues Louise et Toison d’Or. Les vendeuses sur moquette épaisse appellent ce beau monde, les stouffers.
Le stouffer est glorieux, mais se veut humble à la télévision.
Le petit peuple fourre dans le même sac, Reynders, Milquet, Onkelinx, Javaux, Huytebroeck et consort. Ils portent les vêtements comme on porte des uniformes, chemise verte oblige pour écolo, manchette et cravate pour Reynders, pourpre atténué pour le PS, le mordoré allait très bien à Marie Aréna avant son exil.
D’après Paul Bourget « Le snobisme est un hommage rendu à la bonne éducation par la mauvaise. »
L’ostentation et la fausse simplicité aux Marolles s’appellent stoufferei.
Aux midis du dimanche sur nos chaînes télé, observez-les, vous ne perdrez pas votre temps. Ils ne vous le diront pas, mais ils savent que dans une société décadente, le luxe est une sorte d’insolence. La richesse est le snobisme « honteux » de la classe politique. A la philosophie du bien public succède le goût de l’argent. La preuve, vous n’entendrez jamais Di Rupo attaquer le mouvement libéral sur son côté veau d’or.
Le stouffer poursuit un but : réussir à se faire admirer des autres, autant qu’il s’admire. C’est difficile quand les médias les groupent. Le surmoi nuit au moi. Et ne parlons pas du ça !
Di Rupo se surpasse dans Tartuffe, le public sous la table, tandis qu’il caresse le genou d’Elmire !
Sabine Laruelle est pathétique dans le rôle de marchande de marée. Elle snobe à la halle aux pigeons, quoique « la caque sente toujours le hareng ».
La manie du Belge à montrer son aisance, revêt une forme assez stupide de snobisme. Chez nos statufiés de la politique, lors des départs nocturnes de Val-Duchesse, est-ce bien malin de parler d’austérité, de trou dans le budget, en s’engouffrant dans une huit cylindres à 350.000 euros ?

1492a.JPG

Tout a commencé quand le mouvement ouvrier a dérapé. Les leaders socialistes partis de rien rejoignaient le milieu jusque là clos de la profession libérale, du commerce en gros et de la propriété immobilière et agraire. Ce fut un éblouissement réciproque. Ils apportaient l’attirance de la canaille et de la transgression aux esthètes établis.
Les mariages mixtes firent le reste. Le roi du saucisson épousa la cause sociale par son union avec une radicale qui le devint moins par endosmose.
La maladresse congénitale du snob finit par se mieux camoufler, même si, de temps à autre, un masque tombe. C’est Daerden qui trébuche quand la lie du vin remonte des tripes mêlée aux remugles de frites et d’ail.
D’enthousiasme, l’ancienne société de salonnards royalistes est devenue snob. Ce qui ne veut pas dire qu’à l’abri du paravent, l’ancienne société n’a pas gardé ses relâchements obscènes ; mais, cela ne se sait pas. Les nobles ne le sont que par le poids de leurs médailles et de leurs titres.
Le snob a naturellement repris les blasons, l’arbre et les idées. Il suffit d’entendre Di Rupo nous parler de la Belgique pour comprendre le chemin parcouru par le PS venu de la troisième Internationale aux fêtes de la dynastie, en chapeau et têtes à claques.
Pour une Légion d’Honneur en France, il y a trois ordres royaux successifs que le snob atteint par palier, soit qu’on ne lui fait pas confiance, soit que faire glander un snob attise sa convoitise, donc sa servilité, pardon… son attachement !
Les décorations sont très demandées, sauf les basses décorations qui consacrent 30 ou 40 années de travail sans lever la tête de son métier. Nos parlementaires sont dotés des plus prestigieuses récompenses. A ses décorations, le Régime prodigue aussi des titres de noblesse. Il se pourrait un jour qu’un tribun du PS fût anobli juste avant le Premier Mai. Ce qui aurait un effet positif sur la pensée subversive.
Mais, ce plaisir se prolonge aux multiples mandats que le snob exerce, pas toujours pour augmenter son pouvoir d’achat, mais pour se voir gratifier du titre de président d’une confrérie de marchands de poires et revêtir des costumes de prince folklorique. Les sceptres même en carton, réjouissent l’imagination… d’ici à toucher les écrouelles…
Au point de non retour où nous sommes, le stouffer a encore une longue carrière devant lui.

29 décembre 2009

2010 : Bowling for BHV !

Après l’économie, une petite prévision en politique s’imposerait, mais la grande stabilité des partis empêche tout suspense. Le prévisionniste n’a pas de mal à lire dans sa boule de cristal : « Rien à signaler ».
Peu de mandats changent de camp à la suite de légères modifications des choix d’une élection à l’autre d’un corps électoral remarquablement stable. On pourrait le qualifier de fidèle, si cette fidélité-là ne cachait un mal profond qui est l’indifférence frappée du sceau du fatalisme.
Le corps électoral n’est pas dupe.
Il sait que ceux pour qui il vote ne sont plus que les jouets de l’économie, de sorte que les vrais pouvoirs échappent au Parlement. Ils sont quelque part dans une station de sport d’hiver ou au soleil des Caraïbes. Le sort des gens ne dépend plus de Di Rupo ou de Didier Reynders, mais des milliardaires consignés sur « Forbes » dont certains évoquent des licenciements massifs ou des implantations « réussies », Bill Gates, Warren Buffet, Carlos Slim Helú, Lawrence Ellison, Ingvar Kamprad, Karl Albrecht, Lakshmi Mittal, etc.
La vie politique est davantage intéressante à l’intérieur des partis, quoique les pouvoirs y soient finalement dérisoires, puisqu’ils ne touchent que les illusionnistes qui en vivent encore. Elle livre aux regards l’ambition des hommes et leurs facultés d’adaptation à l’opinion et aux circonstances.
Il faudrait la force pénétrante d’un La Bruyère pour écrire un supplément « des Caractères » adapté au temps qui départagerait l’idéaliste, de celui qui est à la recherche d’un emploi et qui croit l’avoir trouvé.
Les Echos et La Tribune emploient l’expression « annus horribilis » pour caractériser la crise 2008-2009, les journaux belges n’ont pas été jusqu’à suivre l’exemple français.
En politique, ils ont adopté une méthode, pour le moins originale, pour nous annoncer les bonnes et les mauvaises nouvelles.
La méthode est toute simple : ils commandent des études d’opinion !
« 33 % des Belges estiment que le dossier BHV est sans intérêt, montre un sondage réalisé par La Libre Belgique. 40 % des Belges regrettent le départ de Herman Van Rompuy, 28 % font confiance à Yves Leterme et 71 % estiment que Didier Reynders ne devait pas succéder à Herman Van Rompuy comme Premier ministre. », etc…
Voilà, on sait tout de l’opinion des partis et des médias. Quant à la vôtre, je fiche mon billet qu’on n’en sait rien par les sondages.
C’est sur mille réponses téléphoniques qu’on l’interprète. A part quelques flops relevés par le passé, il paraît que les échantillons soient assez représentatifs.
L’astuce tient dans l’interprétation, puis dans les conclusions. En cas de trop vives contestations des lecteurs, on pourra toujours dire que c’est sous la responsabilité des sondés.
Ce n’est pas innocent que l’on découvre qu’un tiers des Belges estiment que le dossier BHV est sans intérêt. Le Soir aurait pu écrire « Deux tiers des Belges estiment que le dossier BHV est important pour la suite des rapports entre Wallons et Flamands ».
Pourquoi cette inversion ?
Parce qu’il est vital qu’une majorité de Francophones s’en désintéressent, puisque un accord est pratiquement plié qui consacrera une avancée flamande et, par conséquent, un recul francophone. Et qu’il est indispensable que cela ne soit pas perçu de cette façon. Il est très mauvais pour l’image d’un parti de paraître résigné. Pour BHV, l’opinion doit croire à un accord donnant/donnant, et fournir un satisfecit aux négociateurs du Sud du pays.
RTL ne s’y est pas trompée, puisqu’elle a repris ce lundi 28 décembre l’information des journaux par le même bout de la lorgnette.
Aux rayons de la cuisine intérieure des partis, une année s’achève que l’on ne regrettera pas. La crise persiste, le chômage qui explose, il ne manquerait plus à ce tableau désolant que Dehaene ne réussît pas son numéro de derviche flûtiste afin que dansent les cobras nationalistes dans leurs couffins.

1615a.JPG

Pour les socialistes, 2009 fut l’année où ils auront réussi à garder le pouvoir. C’est toujours ça, mais en falsifiant davantage le contrat moral qu’ils ont avec leurs électeurs.
Les chefs ont collectionné les passages à vide, avec des scores électoraux médiocres. Dame, qui s’intéresse encore dans ce parti aux « damnés de la terre » ?
Les Affaires au MR et au PS n’ont pas manqué. C’est l’art magique de Di Rupo et de Didier Reynders de les faire disparaître puis réapparaître sous une autre forme. La transsubstantiation est chez eux une manière d’accommoder les restes pour nous donner l’illusion d’une nouvelle recette. Exit le calamiteux Van Cauwenberghe, « introitus » du beau Paul Magnette. Disparition de la diablesse Anne-Marie Lizin, apparition (moins réussie que celle de Popol) de Fadila Laanan.
Reynders n’a pas le talent d’escamoteur de Di Rupo. Il a trop d’orgueil. Sa magie consiste à dire aux spectres qui le tourmente « J’y suis, j’y reste », comme la réplique du cardinal dans la pièce épiphore de Raymond Vincy et Jean Valmy. Ses diablotins s’appellent Fournaux et Deprez. Quant aux Michel, le principicule a les barons qu’il mérite.
Attendez-vous à savoir aurait dit feue Geneviève Tabuis, qu’Ecolo en 2010 fera encore quelques progrès dans l’opinion jusqu’à l’écotaxe de trop. A la présidence bicéphale au CDH, Joëlle Milquet et son outsider, le chantre des frituristes, paraissent en lune de miel.
A part ça, rien que du médiocre par des médiocres, pour l’électeur francophone.

28 décembre 2009

Et si 2010 était pire que 2009 ?

L’année 2009 s’achève sur une impression de trouble, celle que l’on ressent quand on est suivi dans une ruelle par un inconnu.
2009 est une année qui porte la trace de la crise de 2008, lorsque le 15 septembre de cette année-là éclatait le scandale de Lehman Brothers qui allait précipiter l’ensemble financier vers le désastre et faire tomber les banques comme dans un jeu de dominos.
On croyait en 2008 (les croyants de la société libérale pratiquaient encore le culte en 2009) aux paroles messianiques de Margaret Thatcher « There not alternative » à propos du système économique amorcé dès les années 60 et recevant la consécration de la dame de fer en 1980 à la Chambre des communes.
Tous les économistes sérieux finissent cette année en ayant abandonné complètement ce culte du système néo-libéral, plus convaincus du tout de son immuabilité, si l’on excepte les économistes invités régulièrement dans les médias avec la mission de nous donner une situation bidonnée, destinée à nous euphoriser.
Bye-bye le néolibéralisme du « débarrassez-nous des Etats » des Chicago boys et de leur gourou Friedman. Envolées les paroles de Greenspan « l’homme qui parle à l’oreille des marchés », le libertarien le plus écouté des sphères financières, obligé de convenir que personne n’avait vu venir la crise, à cause de l’absolue foi dans la solidité des marchés.
La déconvenue est grande dans les allées du pouvoir en Europe, mais la foi dans le système reste intacte. A tel point, que ce soit dans les partis politiques et dans les sphères dirigeantes, on est encore assez fou pour croire que le système va redémarrer sur les mêmes bases et donner raison à ceux qui persévèrent dans les démantèlements des grandes entreprises encore étatisées, bref en la croyance d’un néo-libéralisme alimentant les caisses de la social-démocratie par une nouvelle et forte croissance.
En tous cas, ce ne sera pas pour 2010, année où le chômage va progresser sans encore atteindre son point culminant.
Aucune des causes de la crise n’a été résolue. Rares sont celles qui ont été perçues. Et parmi celles que l’on a découvertes, aucune n’a été corrigée. On est loin du discours de Sarkozy au lendemain de l’effondrement des banques. Les fautes seraient expiées par les responsables, le système serait revu de fond en comble. On n’a rien vu !
Le problème de fond n’a jamais été abordé. La mondialisation semble irréversible et c’est pourtant ce phénomène qui a produit un effet d’accélération des pertes.
La crise mute, comme la grippe saisonnière. Les faillites s’amplifient, les délocalisations les accélèrent. 2010 saura à ses dépens quelles sont les séquelles de l’interaction du processus.

118712.JPG

Un deuxième plongeon est possible.
Quand ?
Comme le premier, on n’en sait rien. Les bulles se sont reconstituées, de nouvelles se sont créées, notamment les spéculations sur les matières premières. Tout peut se reproduire, comme en 2008.
A la différence que les Etats d’Amérique et l’Europe ne seront plus capables de sauver les banques une seconde fois.
Certains économistes d’Etat, sans le dire aux populations, sont parvenus à faire croire aux ministres des finances peu rassurés par l’ampleur de la dette, que l’inflation en emportant les économies des petites gens, emportera aussi les créances.
Il est vrai que c’est le vœu secret de Reynders et de Lagarde.
On baigne dans le surliquide et les USA font déjà une sorte de cavalier seul en ce domaine en laissant filer le dollar.
C’est ne pas connaître les engrenages de la machine inflationniste pour rêver de remettre la dette à zéro de cette manière. L’inflation ne se produit pas de manière artificielle. Elle est le produit d’une forte poussée des salaires et d’une attitude du consommateur.
Or, la mondialisation, les décentralisations, les pressions exercées du capital sur le travail afin de réaliser des bénéfices d’abord sur la main d’œuvre, le fait également que la crise à tuer l’élan syndical et que la revendication politique de la gauche au pouvoir n’a plus rien à voir avec le progrès salarial, tous ces éléments réunis avec une croissance égale à zéro pour 2010, font que l’inflation ne sauvera pas les économies chancelantes et il faudra bien que les Etats trouvent des solutions internes d’économie et de taxation supplémentaire pour s’en sortir.
Dans ce domaine l’Europe a lâché du lest mais reste assez vigilante sur le dépassement des déficits autorisés. Pour rappel, le Traité de Maëstricht prévoyait seulement 3 % de déficit, ce qu’aucun des Etats de l’Union européenne a su respecter.
Conclusion : 2010, une année pire encore que celle qui s’achève ?
Je l’appréhende.
Si je me trompe, comme les mauvais acteurs, envoyez-moi des tomates mures en janvier 2011.
En attendant la contre-expertise, ce que tout le monde peut voir, c’est la modification profonde de la manière dont les gens perçoivent aujourd’hui les Institutions bancaires, les organismes de crédit, les compagnies d’assurances, tout ce qui de près ou de loin en veut à votre encaisse. Plus personne ne croit à l’honnêteté des brasseurs d’argent. On pousse leur porte comme on entre aux Contributions avec l’impression que l’on va se faire avoir.
Et ça, c’est nouveau, cette méfiance est bénéfique et seule porteuse d’avenir.

27 décembre 2009

L’art de se ficher du monde.

En tournée d’explication, Daniel Cohn-Bendit a défini l’écologie de la façon suivante : « L’écologie est une critique de la droite et de la gauche traditionnelle, qui ont la même manière de penser la production et le rapport de l’être humain à l’environnement. L’écologie est à la fois en deçà et au-delà de la droite, de la gauche. Mais pour être efficace, il faut faire de la politique, il faut des majorités. Pas des majorités de droite ou de gauche, mais des majorités pour changer les choses ! Pour moi, l’écologie politique doit défier la droite et changer la gauche. »
Vaste programme ! Il faut au moins un nouveau Marx pour développer un projet pareil !
Si j’ai compris Cohn-Bendit, Ecolo doit faire partie de la majorité tout en étant en-dehors des majorités des gouvernements afin de poursuive sa critique « constructive ».
Comment peut-on gouverner en partenariat avec une majorité dans ces conditions-là ?
Défier la droite et changer la gauche, mais cher Dany, c’est une révolution !
Pourquoi pas après tout. Reste la question posée par Staline à propos de Pie XII « De combien de divisions blindées Ecolo dispose-t-il ? ».
Javeaux, Sarah Turine et Huytebroeck ont semble-t-il une vision plus modeste de l’écologie. Ils justifient leur entrée dans les gouvernements afin d’introduire une pincée d’écologie là où ils peuvent, sans pourtant s’illusionner sur leur pouvoir. Convaincre les électeurs réticents à voter pour eux car « plus nous serons nombreux, plus vite les choses changeront», est le souci du jour.
Ils ressemblent ainsi étrangement à leurs partenaires socialistes « qui sont entrés au gouvernement pour sauver la sécu et les bas salaires ». Qu’en aurait-il été si le PS était resté dans l’opposition ? Les salaires eussent été pareillement médiocres et la sécurité sociale aurait été « sauvée » par quelque vieille recette de contributions citoyennes « en légère augmentation », exactement de la même manière.
Les socialistes, à l’inverse, obtenant la majorité absolue, nous serions toujours et plus que jamais enfermés dans le système économique, dans une gestuelle politique identique, sans oublier les vieilles recettes, bien entendu.
Tandis qu’Ecolo semblerait en mesure de changer tout en profondeur à la manière de Dany, à en croire ce que Jean-Michel Javeaux prétend, après un départ d’une vision modeste, si à l’élection suivante, Ecolo devenait le grand parti populaire « qu’il mérite ». On peut s’en étonner quand même, Ecolo dans son désir de sauver la planète n’y a jamais beaucoup inclus les hommes.
Les circonstances dramatiques qui dérèglent le climat, l’environnement et les habitats de centaines de millions de personne, sont les propagandistes que les autres partis leur envient . Nous évoluons naturellement vers une prise de conscience de la catastrophe possible.
On voit bien que le mouvement écolo n’a eu et n’aura pas la carrure que lui veulent ses adeptes.
Le consumérisme est encore présent pour un bon bout de temps dans nos contrées.
Pour que le citoyen prenne conscience qu’un monde se termine, il faudra autre chose que les projets écologistes sur l’environnement et les taxes d’apprentissage de la vertu environnementale, comme celles sur les carburants.
Le débat entre Charles Magnette et Ecolo à propos du nucléaire s’est achevé sur une défaite des Verts. Tout le monde est convaincu qu’il faut sortir du nucléaire. On ne le peut pas sans trouver un équivalent en énergie électrique aux centrales.
Donc, on ne sortira pas du nucléaire comme prévu.

001.jpgs copie.jpg

Certes, on pourrait sur le champ diminuer la consommation d’électricité. Dans un pays à croissance nulle, ce n’est peut-être pas le moment, sauf à changer le système. Le MR, le CDH et le PS ne veulent pas en entendre parler. Si Ecolo n’a que ses moulins à vent comme proposition, a-t-il conscience qu’il n’est pas crédible ?
La manière dont Evelyne Huytebroeck s’y prend pour nous interpeller est pour le moins curieuse. Sa proposition d’installer une puce obligatoire sur les véhicules afin que ceux-ci soient contrôlés au nombre de kilomètres, n’est-ce pas le langage de Big Brother et du père Schouppe ?
Ne sommes-nous pas assez contrôlés par caméras dans les rues et les magasins, sur les routes par les radars, sur écoute des téléphones, avec l’inventaire des cartes à puce et des ordinateurs par les autorités, en cas de décision du juge ?
La démonstration est déjà faite avec Evelyne, Jean-Michel ou Sarah Turine. Ils ont autant de méconnaissances de la vie au raz des pâquerettes que leurs homologues humanistes, libéraux ou socialistes.
Une saignée pour la bonne cause si elle épargne les riches – ce qui est en train de se passer – c’est l’inégalité entre les citoyens qui grandit.
L’écologie sans la remise à plat des inégalités, c’est de la foutaise de riche. C’est donner bonne conscience à ceux qu’une augmentation des taxes et de la TVA arrangent. C’est donner une prime à ceux qui vivent au-dessus des lois. C’est ne pas toucher au capital. C’est se ficher du monde.

26 décembre 2009

Le père Schouppe en pleine forme

Dans le cadre des interviews quasi imaginaires du « Petit castré linguistique » mensuel idéologique bilingue.

-Avez-vous intégré l’esprit de Copenhague dans votre secrétariat d’Etat à la Mobilité et au Transport ? Le transit est un des grands contributeurs de gaz à effet de serre. Qu'en pensez-vous ?
-Moi, je fais attention, une fois. Le pain à multi céréales produit plus de gaz à effet de serre. Je l’ai dit pour le transit, revenez à la farine traditionnelle.
-Je parle de l’automobiliste et des transports.
-Ecoutez, le fait est que nous devons tous faire des efforts, pour diminuer l'effet de gaz.
Le gaz est l’ennemi de l’air.
-Qui est un gaz aussi…
-Oui, mais un bon gaz. Pas un gaz qu’on se dit, mais qu’est-ce que ça pue au secrétariat à la mobilité !
-Vous faites la différence entre les Régions ?
-Oui, le gaz flamand est plus riche, donc plus polluant, je dois, sais-tu te dire, pour à peu près un quart …là-dedans… Donc ça veut dire qu’à la société civile, l'économie dans son algemeen… ensemble doit faire des efforts …aussi sur le plan du transport, des efforts doivent être accomplis. C'est clair ! Quand tu te transportes dans un ascenseur, tu fais une fois attention à ton émission personnelle…
-Est-ce qu'on peut imaginer d'augmenter les accises sur le diesel, comme Bernard Clerfayt l'avait proposé, pour diminuer l'utilisation de la voiture ? Etes-vous favorable à ça ?
-Oui, hein, je suis favorable. Le diesel, c'est le prix le plus bas d'Europe, ici. C'est un choix politique qui doit intervenir. Mais on n'en n'est pas encore là ! Pas qu’on a… qu’on aie trop de choix. T’es populaire, t’as plus le choix. T’es plus populaire, t’en as encore moins. Le diesel au niveau de l'essence …à terme… Tu n’as quand même qu’une jauge pour l’un ou pour l’autre… hein ! C’est la même pour les deux !
-Alors, le diesel va augmenter ?
- Ecoutez, il ne faut pas répondre par un « oui » ou un « non », sans avoir étudié complètement ce dossier. Nous ne pouvons pas oublier que je suis sur une plaque tournante. Avant de prendre des décisions sur ce plan-là, je dois étudier avec beaucoup de sérieux, les conséquences sur le plan de mon plein emploi tournant. Donc c'est trop facile de dire, par un « oui » ou par « non : « oui » on peut le faire, « non » on ne doit pas le faire.
-C’est clair. Par exemple le permis à points. Vous l'avez défendu… personne ne vous a vraiment soutenu dans le Gouvernement. Vous vous sentez un peu seul là-dessus ?
- T’es toujours seul quand tu proposes, mais c’est quand même eux qui inscrivent les sous à leur tableau du boni. Non, non… ne concluons pas encore. J'ai clairement dit qu'une loi qui date déjà de 1990, sur l'introduction du permis à points… que cette loi pourra maintenant être appliquée quand elle sera à point. Pourquoi ? Parce que précédemment les arrêtés d'exécution n'étaient pas possibles, parce que nous n'avions pas les outils…
-D’exécution ?
- …mais maintenant j'ai décidé qu'on devait exécuter des conducteurs au plus vite, entre notre fichier, le fichier de la gendarmerie et le fichier du Ministère de la Justice, la première exécution n’aura pas lieu avant 2012…
-Après les élections ?
- Ecoutez, ça je dis pas… je pense que pour apporter des améliorations et pour augmenter et améliorer la sécurité routière, l'élément « élection » ne peut pas jouer pour ceux qui ne se représentent pas.
-Comme vous ?
-Moi, je ne me représenterai plus, si ça c’est que tu veux savoir ? Autrement, je n’avais pas fait le zouave avec ça, une fois, j’ai le droit de garder que je me représente pour moi !
-Mais vous maintenez : vous êtes pour le permis à points… Et vous êtes soutenu par qui ?
-Je me soutiens encore tout seul. Autrement, je tombe par terre. Sauf, qu’ils ne me parlent plus.
-Qui ?
-Ma présidente et les autres, surtout Di Rupo qui dit que j’ai raison quand il me croise dans les couloirs, puis qui dit qu’il ne m’a pas dit qu’il m’a dit que j’ai, j’aurais raison…
-Donc vous êtes soutenu, tout en ne l’étant pas ?
- Parfaitement oui !
-Par votre majorité ou pas ?
- Ecoutez, je n'ai pas soulevé mon corps sans être au moins soutenu par mes jambes ! Je constate qu’il faut tout de même qu'on réfléchisse au nombre de morts sur nos routes, 150 % supérieur à la Hollande.
-A quoi attribuez-vous cela ?
-Pas seulement au permis à point. Leurs secours est plus rapide en n’Hollande. Donc, on mourut moins sur les routes, plutôt à l’hôpital. Et ils ont tous le permis au point… Tu te rends compte ? Tous… alleman… En Belgique on fait comme si la vie humaine ne valait pas grand-chose. Et il absolument indispensable est de descendre à 750 morts, ensuite à 500 morts, en 2015, ontsteltenis…. Jusqu’à ce qu’on mourut moins…à zéro mort… puis, plus du tout, à moins zéro, à cause du permis à point. Quand personne auront plus de point, on roulera plus et c’est le mort qui sera refait !
-Autre petite idée sur l'idée d'un taux d'alcoolémie différencié : 0,2 degré d'alcool. Etienne Schouppe. On a l'impression que vous êtes tout seul sur tous ces dossiers-là !

1926.JPG

-Papa Daerden is het absolute contre. On est très souvent isolé prendre des mesures courazeusses, une fois… … mais je constate que dans les pays européens qui ont un très bon statistique en matière d'accidents de la route, tous ces pays-là, ont le taux de 0,2, pour les débutants. C’est très réaliste 0,2 quand tu débutes la soirée, tu as pas plus. C’est quand tu sortir vers deux heures de la médiathèque que ça a plus.
-Vous allez essayer de convaincre vos partenaires de la majorité ?
- Je vais essayer. Je pense qu'il est absolument indispensable de passer les Réveillons comme ça, sinon, j’ai en plus les cafetiers pas d’accord aussi. .
-Quand on ne pourra plus rouler à cause qu’on n’aura plus de points, on pourra au moins se bourrer en toute sécurité ?
-Oui.
-Mais la vie qui est déjà bien ennuyeuse, deviendra carrément emmerdante ?
-Tu crois que je m’amuse dans ma ministère ? Dans la Flandre, donc ! Voilà bien longtemps qu‘on est à le norme européenne, 150 % de suicide en plus qu’en France, qu’on a nous autres. Mais on peut mieux faire, une fois.
-Merci Etienne Schouppe.
-Y a pas de quoi. Si tu passe par Liedekerke, tu viens une fois à la maison…

25 décembre 2009

Tourisme en Grèce.

Une des tares du journalisme, une plaie profonde diront certains, c’est le manque de suivi de l’info. On pourrait faire une rubrique « Que sont-ils devenus ? » à propos de l’actualité dans sa fuite en avant, sans cesse renouvelée et rarement rétrospectives.
C’est que le journalisme ne fait vendre le papier que dans l’immédiateté de l’info, avec si possible, du sensationnel ou jugé comme tel par les augures du bon à tirer. Quinze jours avant l’éruption minoenne, la mer Egée était calme, évidemment. Comment faire un papier sur une eau plate d’où allait surgir Santorin ? Quoique bien des signes avant-coureurs d’une explosion sociale soient autrement visibles en Grèce en cette fin de décembre 2009.
Ainsi en Belgique et probablement quelques pays plus au Nord, les gens seraient en droit de se demander «Comment ça va en Grèce ? ». On avait quitté le pays à feu et à sang, « La Révolte des jeunes » titraient les journaux, puis plus une ligne !
Le pays s’était-il soudain rendormi à la belge ?
N’est-ce pas une politique banalisée de l’Europe par sa Commission de « cacher ce conflit que je ne saurais voir » étant entendu que Madame Placide et Monsieur Lourdaud, les archétypes européens, ne peuvent tenir le coup qu’un jour ou deux sur des nouvelles explosives, avant de revenir aux résultats du championnat de foot ?
Concernant la Grèce, il semble bien qu’un rideau soit tombé entre eux et nous.
La Grèce est une bombe que Barroso, le docteur tant mieux de l’Europe, ne saurait voir. Que nous n’allions pas bien, c’est évident, mais qu’il y ait des Européens qui aillent encore plus mal, pour notre moral, c’est quasiment insupportable. Que serait le discours rassurant de Guy Quadden, notre banquier à tous, s’il fallait y inclure la Grèce dans les frémissements de reprise que cet homme du grand devoir bancaire croit voir à l’horizon 2010 ?
Avec 300 milliards d’euros de dette pour un petit pays, l’effondrement financier de la Grèce à côté du déficit belge c’est le tonneau des Danaïdes à la puissance V.
Barroso et Trichet se bouchent le nez et les oreilles. L’Europe ne peut aller au secours de ce cheval malade sans propager la peste à toute l’écurie. C’est comme si les Grecs envoyaient leur cheval de Troie sur la Grand place de Bruxelles et qu’à la faveur de la nuit, les jeunes, les sans travail et les pauvres honteux de Sparte et d’Athènes envahissaient en silence la ville pour y assiéger la Bourse !
Barroso n’est pas la belle Hélène et Trichet n’est pas Pâris.
Oncques nouvelles vous avez de tout cela ? Aucune ! On les avait quittés à la révolte des jeunes. Déjà on se demandait pourquoi ? Aujourd’hui, on ne veut pas voir ce qui se passe dans ce pays, notre mère à tous et à qui nous devons l’essentiel de ce que nous sommes.
Car la Grèce, berceau de la démocratie dit-on, sombre dans des luttes de clans, les Papandréou et les Caramanlis ; des effondrements partout présageant les tyrans, malgré le cuisant souvenir de l’époque des colonels ; la corruption exponentielle étendue du sommet à la base de l’Etat ; enfin une jeunesse qui fait la guerre une fois par mois à tout ce qu’elle déteste, et comme on la comprend !
Que je sache, pendant qu’on se mobilise pour ou contre l’entrée de la Turquie à l’Europe, on en oublie sa rivale grecque qui y est géographiquement installée et à laquelle on ne prête plus attention.
Cela aurait été une belle suite logique des articles de nos gazettes après les émeutes et les manchettes à la une « N’avons-nous pas des responsabilités à prendre pour sauver la Grèce du chaos ? » devrait-on lire en cette fin 2009 à la une des kiosques !
A défaut d’un regard et comme il faut bien occuper le sien, on lorgne vers la Roumanie en revenant aux heures du départ en enfer du couple Nicolae Ceauşescu, on montre du doigt les voisins bulgares. On ferait bien de descendre un peu en-dessous et envoyer des envoyés spéciaux à Athènes.

graffit4.jpg

C’est un vieux partenaire de l’Europe qui va mal, un utilisateur de l’euro, bref, un de nos intimes qu’on laisse tomber comme Huytebroeck a quitté les égouts mal en point de Bruxelles au nom de l’écologie branchée de Copenhague pour d’illusoires tractations au « sommet ».
Cette politique du parent pauvre caché, voilà des années qu’elle se pratique Rond-point Schumann en ignorant superbement le malaise grec dans ses finances et dans son corps social.
Un des Papandréou au pouvoir secoué par une Agence privée de notation (FITCH) promet que le peuple grec retroussera ses manches, alors que ce même peuple a déjà tant donné ; mais c’était pour la nomenklatura.
Des paroles en l’air, comme Nietzsche, Bruxelles s’y entend ; mais elle ignore la philosophie et même les simples lois de la physique, car à cause d’elles « une femme est tombée » ajoutait la métaphysique nietzschéenne. Ici, c’est un peuple qui tombe et Bruxelles regarde ailleurs, en Afghanistan par exemple, dans la parfaite indifférence de ceux que le libéralisme laisse au bord de la route.
J’ai l’impression que le Soir et la Libre passent à côté de quelque chose : le portrait d’une Europe langagière et putassière dirait Rabelais.

24 décembre 2009

Révision pour les fêtes.

Il faut s’y faire, les deux réveillons se déclinent en heures d’efforts de politesse. Les convives y chassent les bons mots à bâton rompu, sans thème précis, nourris par l'ambition de « tuer le temps » !
La conversation à bâton rompu consiste à sourire aux choses les plus banales. Ça ne s’apprend que sur le tas. Pour que cela ressemble à une réussite, il faut s’ennuyer sans en avoir l’air, et si possible rire avec éclat. Le rire éclatant est entraînant. Il communique la bonne humeur même si celle-ci n’est qu’apparente pour celui qui en a fait son agent de la com.
On connaît des maîtres de conférence complètement coincés et stupides, obligés d’admirer des gens qu’ils ne remarquaient même pas du haut de leur estrade et qu’une soirée réunit.
Seulement voilà pour conserver un minimum de politesse, ne pas bailler ou pire, la sensation que les gens parlent une autre langue que la vôtre, il faut un minimum d’une culture de l’après 2000..
A ce point de vue, les réveillons se préparent de loin. On ne peut pas se dire « je finis le bouquin de Karl Popper, puis j’attaque Stephen King. Ce n’est pas un sujet de conversation qu’il faut, mais dix, à moins d’être assez habile pour suggérer le seul que l’on connaisse sans marquer de l’insistance.
Aussi, pour ne pas finir la soirée médusé et stupide comme l’année dernière, on peut visionner quelques feuilletons sur CD comme «Lost », « 24 heures chrono », « Dr House », etc... C’est plus rapide et ça se digère plus vite qu’un bouquin et une soirée musicale.
Certes, ouvrir les gazettes de sport, abandonner Woody Allen pour le dernier « Alien », apprendre par cœur et en anglais les nouvelles ritournelles de Vanessa Paradis, oublier pour un temps Spinoza pour J. K. Rowling, et ranger pour dix jours la viole de gambe sur CD de Monsieur de Sainte-Colombe pour s’agiter sur Ray Brown, c’est une autre méthode qui peut aussi porter ses fruits, quoiqu’elle demande plus de temps.
Optant pour le feuilleton, j’ai visionné « Desperate Housewives » par égard pour les quatre créatures plus très jeunes de la pochette, de la maturité qui fait que les femmes dans la quarantaine sont parmi les plus belles, tous âges confondus.
C’est un pis-aller. Quand on est inculte au point où je suis, le mal est incurable.
Desperate Housewives – je ne vous apprends rien – est une tranche de vie de la classe moyenne américaine, mais qui grâce à quelques minimes raccords, s’adapte bien à ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne belge.
On n’est pas dans le chic des vies dévoyées de Dallas, ni dans les ambitions des castes dirigeantes de Dynastie, on est en plein dans des histoires de bourgeoises le cul entre deux chaises, pour l’usage d’une société pudibonde et qui n’admet de perversité que dans la femme « française ».
C’est une critique adroite d’une classe moyenne dont on extrait les temps forts à seule fin de permettre à des téléspectatrices en famille de pouvoir surmonter les cancers et l’adversité financière, tout à fait dans la glorification de la saga des gens courageux, mais pas trop, qui finissent par s’en sortir grâce à la bénignité du commerçant qui fait crédit et des voisins qui composent la middle class selon Stanley Cavell.

play33.JPG

Le travail domestique décrit par les auteurs (ils sont toujours plusieurs), des actrices à leur domicile fictif des studios, est – évidemment – suggéré. On n’en voit aucune éprouver des difficultés à entrer une fiche d’aspirateur dans la prise. Le travail à la maison est pris à ses débuts puis gommé ou pris à la fin et abandonné, en général sans ranger les ustensiles. C’est à peu près de la même façon que sont évoqués les voisins et les démêlés amicaux ou hostiles de l’épisode. Les engueulades sont brèves et elles arrivent souvent pour des raisons inexplicables et se terminent – sans doute à cause de la post-synchronisation – sans que l’on sache placer tout le ressentiment que la langue française eût permis, mais que les mouvements des bouches charmantes, néanmoins anglaises, ne font qu’effleurer.
M’était dévolu, l’épisode au cours duquel le mari de Suzanne est en cure de désintoxication, tandis qu’une tornade arrache quelques tuiles du quartier, alors que Carlos devient aveugle (Je me suis un peu endormi si bien que je ne saurais dire si c’est pendant, après ou avant, que le pauvre homme perd la vue).
Les actrices du feuilleton sont nées dans les années soixante, et pourtant, elles semblent avoir conservé le comportement de leurs mères qui commençaient à peine à faire valoir leurs droits et qui luttaient contre le machisme des maris de la société américaine revenant de la 2me guerre mondiale.
Elles font payer par toutes sortes de maladresses volontaires le soin qu’elles portent à leurs compagnons qui ne leur sont jamais assez redevables. Sauf ceux qui ont connu le Vietnam et qui ont quelques droits à une considération supérieure. Le mari de Suzanne qui n’est un héros en rien, est en cure de désintoxication. Il apprend à ses dépens qu’on ne badine pas dans les foyers américains avec les transgressions à « l’honnêteté foncière » de la bourgeoisie.(Tiger Woods est en train de l’apprendre à ses dépens.
Tourné avant la crise financière et sociale de 2008, cet épisode laissera sans doute aux suivants la dimension critique de l’après Madoff.
On garde pour la série 2009, le sévère avertissement que les banques méritent. On verra l’un ou l’autre ménage à la rue, avant d’être repêché par un couple ami qui a une vaste cabane au fond du jardin à laquelle il ne manque qu’un pot de vernis pour qu’on s’y croie à Gstaad.
Demain, je m’attaque à « The wire » une série policière plus hard qui se passe à Baltimore.
Pourvu que je m’y emmerde un peu moins.

23 décembre 2009

Il va bien…

À tout hasard, les documentalistes qui préparaient sa nécro, ont gardé les textes; mais la star, un peu jaunie à l’idée, a faim ! L'idole déjeune. (Les journaux)

-Ne fais pas ça !
-Pourquoi pas ?
-Tu vas te mettre ses fans à dos.
-La statuette en plâtre du rocker au lieu de la cathédrale de Milan en fer, ça doit faire moins mal qu’un poing sur la gueule comme à Delajoux.
-Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
-Lui, rien, ses fans non plus. Ce qui m’emmerde c’est la déferlante des médias, l’admiration imbécile, la connerie militante… tout me gonfle. Rien que le défilé des amis à Los Angeles, un quart d’heure que ça a pris, plus long que l’échec de Copenhague. Nathalie Maleux n’en pouvait plus. On la sentait pressée de prendre l’avion aussi, derrière Patrick Bruel … Pourtant tous remerciés par le fils Hallyday, venus à L.A. pour se faire voir… Alors, je fais des vœux ! Pourvu qu’il ne meure pas, ensevelis sous les nécros, ce serait, plus possible d’ouvrir la radio sans se demander qu’est-ce qu’elle a, sa gueule ? On aurait droit à la grande tournée de « salut les copains », enfin, ceux qui ne se sont pas cassés au Père Lachaise…
-Mais, tu respectes rien, la souffrance, le chirurgien à la mode qui foire, le drame des saloperies nosocomiales… Et puis le comas artificiel, surmonté… Ah que Johnny est plus fort que la mort !
-Tu vas pas me gonfler aussi ? Qu’on le rapatrie vite fait en Suisse, puisqu’il paraît qu’il paie plus ses impôts en France. Qu’il nous fiche la paix dans son chalet de Gstaad à taper le carton avec son voisin Polanski.
-Tu râles parce qu’il a du succès.
-Alors là, qu’il remplisse le stade de Liverpool, je m’en tamponne les coquillettes. On me paierait pour m’insérer parmi les excités pour allumer le feu…
-Parole, tu connais ses tubes… tu serais pas un fan outré qu’il t’ait jamais envoyé sa photo dédicacée ?
-Je les connais, j’en suis même bassiné… Le temps d’arriver à la radio pour changer de chaîne, j’en ai pris plein les oreilles. Personne peut échapper au flux. Le pire, c’est quand t’es dans un troquet que la patronne à la collection complète…
-T’as qu’à foutre le camp…
-Je vais pas laisser le godet, parce que le ténor léger nasille sa chansonnette. Pour une fois les Amerloques sont nickel. Personne ne connaît le bluesman aux States ! La presse locale le prenait pour un imitateur français d’Elvis Presley.
-J’avais un ticket pour Forêt National, je peux me le faire rembourser. J’ai envie de le garder comme souvenir, des fois qu’il chanterait plus…
-C’est ça. Il n’a plus besoin de chanter, le mec. On vend les places. Delajoux s’amène. L’idole se tire avec le paquet… et s’ils étaient de mèche ?
-Pourquoi tu t’arrêtes jamais de râler ? Cinq minutes seulement, pour qu’on se repose un peu !
-Faut voir. T’as peut-être raison. Si j’en parle, même en mal, du vieux crooner, alors que j’en peux plus des commentaires, j’ajoute ma pierre à l’édifice. C’est comme si je tenais le micro de Nathalie pour qu’elle se pâme encore un peu.

fan67.JPG

-Oui, t’ajoutes à la légende.
-Comme si on pouvait encore en remettre une couche.
-Pourquoi tu l’aimes plus ?
-Pourquoi je l’aime pas, veux-tu dire ? Parce que ses postures, la route, les santiags, les femmes, les motos, ses cuites, le rendraient plutôt sympa… un poivrot coureur de jupon, ça change des coincés du cul, mais qu’il chante en plus et que c’est parce qu’il chante que ses fans n’ont plus rien dans le citron que ses tubes à la con, ses chansonnettes soi-disant perso alors qu’il a jamais rien écrit, ses mines, ses costards de scène, ses maquillages, non, c’est un frimeur qui rend les publics cons ! Le pote bling-bling à Sarko bling-bling !
-Ce serait pas plutôt parce que c’est un pote à Sarko que t’es sectaire ?
-Je l’avais oublié celle-là. Ce mec qui joue au grand Français !... l’ami de tout qui devient président, hier Chirac, aujourd’hui Sarko, l’ami du pouvoir… Ouais, c’est un côté que j’avais négligé. Encore que je m’en fous que ce mec soit d’accord avec tout qui tient la queue de la poêle. Non, c’est rien que le Caruso du micro qui me pompe l’air… A côté de lui, finalement, Eddy Mitchell qui pourtant en a fait des tonnes aussi façon route 66, il en devient sobre…

22 décembre 2009

Le roman du réchauffement (suite)

Après le bide de Copenhague, deux observations :
La première concerne l’étrange absence de l’Europe « parlant d’une seule voix ».
A la place, nous avons eu droit à la cacophonie et surtout au manque d’une volonté forte d’affirmer le point de vue européen. Barroso à force de souplesse est devenu complètement inconsistant. A ce point de vue, il représente bien ce que nous sommes. Le discours de Magnette en témoigne. Il dit beaucoup trop pour pouvoir faire quelque chose. Magnette n’a pas su adapter son discours à ce que la Belgique représente, dès lors il devenait anecdotique.
Bien plus judicieux aurait été de choisir un porte-parole parmi les Européens qui aurait parlé au nom de tous. Pour que cela ait été possible, une concertation sérieuse aurait dû rapprocher les points de vue, des Polonais, par exemple, grands pollueurs charbon, et les autres, grands pollueurs pétrole, à l’exception de la France et même de la Belgique qui ont privilégié le nucléaire, ce qui a terme est une autre forme de pollution, mais n’entre pas dans l’accélération de l’émission de CO².
Barroso n’en a pas les épaules. Il doit sa survie, justement, à sa complaisance vis-à-vis des grands pays qui le conservent plus parce qu’on le sait pieds et poings liés, donc neutralisé, qu’ayant une idée forte de sa mission.
La seconde a trait au nouveau G2 Chine-Etats-Unis.
Ils ont tout simplement dit d’une seule voix jusqu’où ils pouvaient aller dans la limite de l’émission de CO². A part quelques « chipoteries » sur le contrôle, que la Chine ne pouvait accepter, le reste avait été concerté dans d’âpres discussions d’arrières boutiques. Et tout était dit. Le sort de l’hémisphère Sud était scellé. L’opinion du restant de la planète ne comptait plus.
Les Chinois refusent d'entraver leur rattrapage économique et reprochent aux Américains leurs efforts insuffisants de réduction d'émissions de CO2. Les Américains, inquiets de la concurrence déloyale des Chinois, veulent pouvoir vérifier que Pékin respectera ses engagements. Reste qu’Obama ne veut pas se fâcher avec les sénateurs de son pays à quelques semaines de sa loi sur le droit aux soins de santé des citoyens indigents. Or, les sénateurs liés aux grandes compagnies émettrices de CO² auraient vu d’un mauvais œil leur président relever le défi que l’Europe propose : ne pas dépasser les 2° d’augmentation des températures d’ici 2050.
Quoique antagonistes du point de vue commercial, Chine et USA ont créé à Copenhague une alliance objective. Les deux pays ont préservé leur souveraineté. Leurs efforts en faveur du climat dont ils se vantent seront unilatéraux et non contraignants.
A la réunion de Copenhague, la comédie de Pékin et Washington ne serait pas complète sans la participation de l'Inde pour l’apothéose. L’Inde ne veut pas non plus perturber son développement. Entre parenthèse, selon certains démographes, la Chine serait actuellement dépassée au nombre d’habitants par l’Inde. C’est dire si les trois réunis, ça fait un beau paquet de mondes, donc de pollueurs. A trois, ils représentent la moitié de la population mondiale.
Les 55 minutes d’entretiens d’Obama avec M. Wen ont été déterminantes. On pouvait tirer le rideau sur Copenhague.
Le jeu paraît inversé entre la Chine et les Etats-Unis. Ce n’est pas Monsieur Wen qui court après Obama, mais bien l’Américain pour un partenariat à deux pour diriger le monde, ce que la Chine refuse.

10copie.JPG

Au G20, le tandem avait bien fonctionné. M. Obama en avait profité pour amorcer un "dialogue stratégique" avec son « partenaire ». La chine se méfie. Les rôles sont devenus différents depuis que c’est la Chine qui détient un paquet d’Obligations US. Les Etats-Unis doivent plus de 700 milliards de dollars à la Chine, qui, elle, refuse la convertibilité de sa monnaie. Que celle-ci vende tout, l’autre est par terre. Ce qui retient Pékin, c’est la perte sèche s’il arrivait que le dollar déjà fort mal en point ne vienne à sombrer complètement.
Mais, on n’en est pas là.
Et voilà comme vont les réunions au sommet. Celle-ci, organisée par l’ONU, a montré comme l’économie mondiale se fichait de l’environnement, du CO² et de tout le reste.
Fin 2010, les Pays présents au Danemark ont l’intention de remettre le couvert à Mexico.
Van Rompuy a un an pour montrer une autre image de l’Europe.
On verra ce dont il est capable très vite. Déjà à l’émission « C dans l’air « de ce soir, un téléspectateur s’est inquiété de son absence à Copenhague. Les invités sont restés bouches bées. Tout le monde semblait ignorer qu’il ne prendra la tête de l’Europe qu’au 1er janvier 2010.
Affaire à suivre, comme on dit.

21 décembre 2009

CO² et foulard islamique.

Ah ! les vaches, ils m’ont sonné ! Je n’en peux plus !
Il est vrai que nous entrons dans la quinzaine des confiseurs et que les émissions du dimanche midi sur les deux chaînes belges s’en ressentent ; mais tout de même, faire une salade à la RTBF autour de l’échec de Copenhague en oubliant de citer dans les causes du fiasco le système mondial de l’économie à la base du désastre, il faut le faire. Quant à RTL, il fallait ne plus avoir grand chose sous la casquette en cette période de Réveillons, pour refaire une énième fois le débat sur le foulard islamique, avec ceux qui ont désormais leur chaise à leur nom, comme les vedettes d’un film, autour de Vrebos. Et pour dire quoi ? « Certes nous sommes pour le choix qu’a chacun de vivre à sa guise, mais tout de même, il n’est pas déraisonnable pour la dignité même de la femme… de son combat pour… de penser que… etc. A croire que l’ayatollah Ali Khamenei était dans les coulisses.
Et dire que ces émissions devraient inciter les Belges à s’intéresser à la politique ! Si c’est ce que pense Fadila Laanan, on a tout de suite fait le tour de ce qu’elle croit possible à faire voir aux gens : une maffia organisée du pouvoir, une belle bande d’énergumènes qui ont pour mission de montrer une société, pas nécessairement celle dans laquelle nous sommes, mais une société fictive fondée sur « le bon sens » bourgeois vers laquelle les programmes que l’on nous donne en pâture devraient, l’espère-t-elle, nous rendre attentifs, vertueux, et pétris de reconnaissance.
Or, c’est tout le contraire qui se passe.
On en a marre des blablas officiels, au point que les résultats espérés vont à l’inverse de l’effet recherché. Loin de les détacher de la variétoche la plus immonde, les téléspectateurs s’y plongent tête la première. Du coup Patrick Sébastien en deviendrait presque intelligent et Hallyday quasiment une idole retrouvée. Et pire, sur les blogs et autour des contestataires souffle un petit air de cynisme qui pourrait dégénérer en vent de révolte.
Le débat autour du fiasco de Copenhague est particulièrement agaçant.
L’écologie au niveau des gens ne sert à rien ou à pas grand chose. Les plus gros pollueurs s’en fichent et tout est dit. En cause, le système économique. Bon, enlevons les mots qui blessent : capitalisme, mondialisation, perversion et individualisme, beaucoup de personnes qui les entendent ricanent et disent « Encore un coco qui l’ouvre. Merde ! on les a pas tous tués ? ». D’accord. Il n’en demeure pas moins qu’oublier le type d’économie dans laquelle on vit dans une émission sur les gaz à effet de serre est une aberration journalistique, un effet de l’autocensure inoculée dans le sang dès l’école primaire, que dis-je au sein maternel, comme si nous étions nés dans la boutique, et marchands dans l’âme, défendions l’article comme si notre vie en dépendait !
Après cet écueil qu’on feint de ne pas voir à la RTBF et ailleurs, reste que les réserves naturelles de gaz et de pétrole touchent à leur fin. Puisque rien n’est fait ou si peu, résignons nous à vivre autrement dans moins de 20 ou 30 ans, quand il faudra par la nécessité des choses nous passer du pétrole. Dès lors, le taux de C0² ne tombera-t-il pas de lui-même ? A moins que les réserves de charbon ne compliquent le problème ? Ne sont-ce pas des interrogations que nos sphinx universels et interchangeables (entre eux) devraient étudier et chiffrer ?... même si nous arrivions de la sorte assez tard à l’écologie par la force des choses ! Qui a fait des estimations en ce sens ? Personne. A croire que cette perspective n’intéresse pas, qu’elle est d’un farfelu !

jamaisledim.jpg

Quand au gang des foulards sur l’autre chaîne, si les politiques qui n’ont que des vues à court terme à cause de leur désir de se voir réélire aux prochaines élections, noient dans l’équivoque leur désir de contenter tout le monde, pourquoi faudrait-il que le téléspectateur envisage pour eux les solutions qu’ils n’osent pas prendre ?
Un seul des intervenants a eu un éclair de clairvoyance quand il a fait remarquer à Vrebos que les commissions, les délégations, les tables rondes étaient bien étoffées des instances religieuses des trois confessions habituelles et que les laïcs y étaient minoritaires et encore parmi ceux-ci, on avait eu soin d’en faire le tri et de n’y laisser que des mous ou des futurs réélus.
Alors, conclusion : basta avec le foulard. A force d’en parler, on va finir par faire d’un non-événement un facteur de trouble qui risquerait de prendre plus d’importance que la misère qui monte et que le chômage qui croit.
Veut-on finalement une solution, quoique transitoire ? Faisons une loi de la réciprocité. Vous voulez des mosquées, des foulards, même des tchadors si ça vous chante ? D’accord, à condition d’autoriser dans les pays de l’Islam la liberté religieuse aussi et d’y voir des temples, des synagogues et des églises, que les femmes sortent dans la rue nu tête et en minijupe, si ça leur plaît et qu’elles épousent qui elles veulent et pas le vieux barbon qu’une tradition calamiteuse lui destine.
Alors, on pourra discuter.
Et en attendant, fichez-nous la paix avec ces conneries.

20 décembre 2009

Diam’s, à voile et à sueur !

…après son concert à l’Ancienne Belgique et les critiques élogieuses de la Libre.

Pour beaucoup, le rap est une poésie « libérée » d’expression populaire. Et on a raison de ne pas chercher plus loin, parce qu’elle n’est que ça dans la consécration officielle des médias. Ce n’est déjà pas si mal comme le dit Diam’s dans « Petite banlieusarde »
« Moi j'ai que ça, j'ai pas le bac, j'ai qu'un niveau de troisième
Mais malgré mes échecs scolaires ma nouvelle vie est une croisière »
C’est donc bien l’engouement populaire qui a relancé une forme « brute » - comme en peinture - de la poétique. Il y a un public qui finance Diam’s, sans rendre pour autant ses anciennes richesses à la langue, bien du contraire, en l’adaptant aux banlieues, en faisant fi du « bon usage » de feu Grevisse.
Le rap fait la nique aux « stylos des bobos », et perturbe les messieurs d’académie par son langage déstructurant. On y vient doucement dans les maisons de la culture, où les mots du patrimoine s’enterrent, tandis que s’y fortifie un langage qui n’est pas l’argot incisif des voyous, juste un patchwork décalé de mots puisés dans le brassage des peuples sans destin..
A une époque où ne s’achète et ne se vend que ce qui se désire, le rap a trouvé « un créneau » comme disent les commerciaux, avec ce que cela implique de rancoeurs et de frustration du côté des légions de laissés pour compte de la poésie, en regard des quelques rappeurs qui ont fait leur trou dans le commerce, et qui font écran à tous les autres, selon la règle de l’économie à l’écume des jours.
Cette dernière chance à la poésie délivre-t-elle un message ? A-t-elle une portée révolutionnaire ou s’implique-t-elle dans une société de consommation à ces derniers avatars?
Une partie de la réponse est sur Internet.
J’ignore si vous êtes comme moi, mais les mots en cascade des rappeurs me font une indigestion mentale. Ils seraient totalement inaudibles, si de temps en temps, le leitmotiv ne surgissait d’un flux, comme une armature sur laquelle le reste s’articule.
Le sentiment dominant, c’est la rage ! qu’elle soit au moins révolutionnaire, qu’elle porte des fruits… Eh bien non ! On est déçu. C’est la rage pour la rage, la rage-recette, genre plat du jour ! Pascal Quignard est terrifié par la haine de la pensée et la haine de la culture. « Vous savez, la vulgarité est une politique », dit-il.
« Je la voulais ma vie de rêve
Loin de la vie de merde de ma mère,
Pleurant sous les rappels du système
Entre le shit, les guns et les flics »
Diam’s voudrait que l’on déclinât son nom comme celui de Madonna, mais pas du tout comme celui de Rosa Luxembourg. Elle navigue entre Karen Cheryl et Catherine Le Forestier.
Les rappeurs sont-ils des artistes qui ont la rage parce qu’ils n’ont pas encore réussi ? Et dans ceux qui ont réussi, gardent-ils la rage en fonds de commerce ?
Pour la plupart, sans doute, mais il ne faut pas négliger ceux qui découvrent que l’ont peut survivre et rester digne rien qu’avec les mots des banlieues les plus crades.
Ce n’est donc pas un genre dénué d’intérêt.
Le cas de Diam’s est des plus simples.
Victime du désastre du parcage des humains dans des banlieues humainement insupportables, étiquetée « mauvaise élève » dans une scolarité imbécile qui ne consacre que les médiocres, son goût à faire de la thune la pousse à vivre autrement que marginale sur les quais ou demoiselle de caisse dans un supermarché.
La vogue du rap passe par là et c’est justement tout ce qu’elle sait faire.
La chance moud son grain et vend la farine de la rappeuse.
C’est tant mieux et pourquoi pas elle ? Tant d’impostures ont ainsi fait leur trou.

gg6.jpg

Elle n’a nullement envie que les choses changent, puisqu’elle s’en est tirée.
« Car pour une fois dans sa vie ma mère est fière de sa gamine
Ma mère je l'aime à en mourir mais j' sais pas lui dire »… que de bons sentiments chez Diam’s sans l’ombre d’une « vraie » révolte. C’est pour cela que Thierry Ardisson l’adore.
Qu’à 29 ans, elle ait décidé de porter le voile islamique n’est même pas une « originalité » l’engageant dans une contestation par l’absurde, mais l’absurdité d’un esprit chimérique qui persiste depuis le coin cuisine où, enfant, elle faisait semblant d’étudier.
C’est dans son instruction bâclée que le bât blesse. Elle aurait pu au moins faire un effort de lecture tant à l’école, que dans la rue, à la découverte des auteurs populaires. Ainsi elle aurait pris connaissance dans son adolescence, du manifeste des 343 et aurait peut-être été influencée par Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi ou Elisabeth Badinter. Evidemment, cela aurait pu l’empêcher d’écrire à sa manière les choses vécues, donc de ne pas ramasser des sous. A suivre ce point de vue, elle aurait raison et moi, tort.
Cependant tout n’est pas négatif et rien n’est perdu. On ne sait ce que serait devenue Diam’s restée dans l’anonymat, peut-être une authentique révoltée ?
Le réconfort à la lecture des textes de rappeurs vient parfois d’un blog. On est surpris et ravi de reconnaître de la graine d’artiste… du François Villon, du Boris Vian en devenir chez certains blogueurs.
Paul Valéry avait la prescience du défaut commun du rappeur à succès « Chaque esprit qu’on trouve puissant commence par la faute qui le fait connaître. En échange du pourboire public, il donne le temps qu’il faut pour se rendre perceptible ».
En plus du pourboire, « le temps qu’il donne pour se rendre perceptible » est un chouïa trop long pour l’authentique. Les temps sont au trompe-l’œil, au stuc et au toc.

19 décembre 2009

Copenhague : un désaccord qui réchauffe !

C’est ne pas prendre de grands risques en pronostiquant que « la réunion de le dernière chance » est un échec, ce ne sera pas le dernier. On pense déjà à décembre 2010.
Bien sûr, il n’est pas pensable que les grands dignitaires mondiaux se séparent sur un inaboutissement, aussi selon les appréciations des journalistes appartenant aux pays en pointe ou traînant les pieds, les informations aux lecteurs iront du triomphe de l’écologie militante à l’interrogation dubitative.
On voit mal Sarkozy revenir bredouille de quelque part.
Pour ceux qui connaissent les enjeux financiers et qui savent qu’une crise mondiale pire que celle de 2008 est toujours possible, il n’y avait nul besoin de courir à Copenhague pour connaître le résultat.
L’économie mondiale est une bougie que le vent écologiste pourrait souffler plus facilement qu’en faire une torche pour le business du futur.
Les Ecolos rêvaient d’une photo de famille des grands unis dans le même Tee Deum, sauvant le climat et montrant le nouveau prix Nobel de la paix et le premier Ministre chinois, main dans la main.
Industriellement, socialement et surtout économiquement, cela ne se peut pas.
Tout est lié au système capitaliste qui poursuit son unique but, faire du profit par le seul moyen qu’il connaisse : la réussite individuelle, là où l’Etat est exclu. C’est le fondement même du marché, la clé de toute spéculation qui ne marche aussi bien que parce qu’elle est simple et qui touche l’homme dans ce qu’il a de plus bas et de plus méprisable : l’égoïsme.
Tout baigne quand cela ne se voit pas trop. Quand, par exemple, on met à genoux des millions de personnes lointaines, à l’autre bout de la terre, sur un autre continent, dans un ailleurs qu’on ne veut pas voir.
C’est plus tangent et délicat, quand le système se sert chez nous : la misère monte, l’emploi se désagrège, soudain, ceux qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur télé se voient fauchés par le monstre, comme l’enfant qu’on exploite aux Indes, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud. Alors on n’est plus d’accord avec Reynders et Di Rupo. On se demande où ils nous conduisent. On commence à avoir peur. On se renseigne. C’est pareil en France, en Allemagne, partout…

abab2 copie.jpg

Et les Etats, dans tout cela, ceux que le système méprisait avant la crise ? Ne sont-ils pas capables de parler raison au nom de l’écologie ?
Quand bien même pourraient-ils intervenir qu’ils ne le feraient pas. Ils sont eux-mêmes contrôlés par les puissances d’argent transformées en moyens de pression.
Les Etats qui ont le mieux résisté à la crise étaient ceux qui avaient conservé un peu d’industries à participation publique, de contrôle des énergies, des transports, de la poste, etc. Ceux-là pouvaient faire pression sur le domaine privé. A condition que leurs efforts fussent suivis par les autres, pourquoi ne seraient-ils pas les pionniers de l’écologie pour le bien général ? L’Europe en détricotant ce système s’est volontairement rangée dans le camp des laxistes qui donne tout le sens au pouvoir de l’argent roi au nom de la concurrence, à laquelle les Commissaire européen au commerce croient dur comme fer, malgré les échecs qui s’accumulent.
Echappant à cette dualité perverse qui voit toujours le bien commun contrebattu par le bien privé, la Chine par la rigidité de son appareil politique le pouvait encore il y a dix ans. Aujourd’hui, elle s’est rangée derrière les Etats-Unis dans le domaine économique et si le pouvoir en Chine est toujours écrasant sur les citoyens lambdas, les entrepreneurs et les financiers échappent désormais au lot général, moyennant le financement des dignitaires du parti.
Le discours de Paul Magnette à Copenhague est beau. Il fait montre d’une belle âme. Sauf qu’il est inutile et à certains égards nous couvre de ridicule par ce côté donneur de leçon qui colle à la peau de nos procureurs de l’état du monde.
On peut dire aussi que l’échec de Copenhague, on le doit en Europe à la dérive de la social-démocratie et à son accouplement avec le capitalisme mondial.
D’ici la troisième étape du « grand espoir des Nations », les projets farfelus ne manqueront pas.
Il existe parmi nos savants des Cristo projetant d’emballer les glaciers, des miroitiers imitant la galerie des glaces dans l’espace, afin que le soleil aille réfléchir ailleurs, les roches et les arbres dévoreurs cannibales de CO², des eaux montantes mais compactées par l’électrolyse, des sortes de plans inclinés de Ronquières, transportant les eaux ailleurs, bref des méthodes dont les financiers se pourlèchent les babines à l’avance, car permettant de faire turbiner de belles et grandes usines pour affoler les Bourses de désir…
En attendant, la terre va bien merci.
Quand elle en aura assez de nos conneries, elle nous le fera savoir. Elle le fera sans se préoccuper d’écouter nos bavardages de Copenhague ou d’ailleurs.
Le seul plan d’urgence réaliste et qui ne coûte pas cher, c’est d’apprendre à nager.

18 décembre 2009

Fadila Laanan, notre Jamel Debbouze ?

« Mais que fait la police ? » se remplace au cabinet de Fadila par « Mais que fait la culture ? ».
On en est même venu à se demander, s’il y avait un pilote dans l’avion ?
Renseignement pris, il paraît qu’il y a bien un ministre.
Juriste, évidemment (Elio adore), lui qui en a marre des parvenus, on pourrait lui demander s’il n’en a pas marre aussi des avocats ? Leur nombre devrait l’inquiéter.
Composer la direction du PS rien qu’avec des avocats, ne risque-t-il pas de verser dans le corporatisme ? Evidemment, en prévision des affaires futures, c’est commode pour lui de consulter en passant de son bureau à un autre. Encore heureux qu’ils ne soient pas tous inscrits au barreau de Mons ! Cela ferait désordre…
Jean Racine avait fait venir Petit Jean d’Amiens pour être suisse, est-ce une raison de sortir cette ministre-ci du diable Vauvert, qui se dit en plus de tempérament méditerranéen ? Face à la lourdeur placide teintée de surréalisme de nos compatriotes, est-ce une bonne formule ?
Faire carrière de juriste dans un cabinet ministériel pendant plusieurs années, puis avoir tapé le carton au CSA, vaut mieux de nos jours qu’une licence de lettres pour s’embarquer à la culture, c’est bien connu !.
On baigne dans le drame de l’interchangeabilité des rôles de la petite douzaine de ministrables dont Di Rupo dispose au gré de sa fantaisie. Son staff joue tous les rôles de la même manière, si bien que le citoyen les reconnaît à leur fausse barbe, avec l’impression d’entendre le même orphéon depuis un siècle !
Si un jour ça tourne mal au PS, il pourra se reconvertir dans l’intérim avec ses polyvalents.
Dans un pays d'une culture bourgeoise dominante, est-il possible d’en avoir une qui ne le soit pas ?
Richard Muller du MR y a représenté tout un temps « Le mariage de mademoiselle Beulemans » comme le sommet de l’art contemporain ; le PS a sorti Fadila Laanan de son exotisme révolutionnaire à défaut d’un socialisme de terrain, pour le même résultat dans l’art de l’arrière boutique libérale. Alors, pourquoi ces deux-là ne se supportent-ils pas ? Ils sont pourtant voisins d’inculture ! Evidemment, l’un est bleu et l’autre rose. Est-ce insurmontable en social-démocratie ?
«Culture is one of the two or three most complicated words in the English language» a écrit quelqu’un qui sortait de sa deuxième année d’anglais. Et il est vrai que l’on a fait tout dire au mot culture, au point qu’il doit exister autant de définitions de la culture qu’il y eut de ministres attachés à en définir le bon usage.

ggsim4.jpg

Di Rupo a choisi pour notre culture en pot, la plus empotée des serres du boulevard de l’Empereur. Bah ! après tout, on ne demande pas à un ministre socialiste d’être efficace, mais d’être socialiste. Et à ce niveau, Fadila Laanan remplit parfaitement toutes les conditions et elle a beau jeu de se récrier que chez Reynders, c’est pareil pour Muller, en règle de cotisation, on n’en est pas rassurés pour autant.
En référence à l’ensemble des valeurs intellectuelles et artistiques de la Communauté française, les stratèges y ont adjoint différentes autres bricoles, comme la jeunesse. La culture, ainsi noyée dans des choses « plus sérieuses », fait dans l’utile et le concentré. A l’heure où l’on supprime les femmes d’ouvrage des ministères, l’argument à son prix..
Une inculture hallucinante ressort des interviews de Fadila Laanan. Elio qui l’a formée au titre de locomotive haut-le-pied, laisse supposer qu’à Mons, ville culturelle, on n’est pas sur une « djèye ».
Le pouvoir en interne du président du PS est très étendu. C’est lui qui fait et défait ses stars. La ministre peut se vanter d’être tombée dans l’œil du maître. Son histoire de fée commence à Anderlecht où personne ne la connaissait, parachutée après les émeutes de 1997 à la suite de la réaction des militantes maghrébines, elle s’est imposée en faisant « youyou » avec tout le monde.
Sans doute son parcours n’a pas été des plus faciles, on a reporté sur la favorite tout le ressentiment que l’on peut avoir pour le chef craint. Mais, on s’y est fait.
Dans ses interviews, parmi les réponses enfantines – nunuches pourrait-on dire – elle avoue être laïque et en-dehors des lois de la foi musulmane. Or, devant certains publics, elle se dit musulmane pratiquante !
C’est son droit d’être l’un ou l’autre, mais pas l’un et l’autre.
A moins qu’en qualité de ministre de la culture pluraliste, elle ne lance la mode du demi foulard ?
Pourquoi pas ? On en est à la demi-mesure pour la publicité à la RTBf, et comme jusqu’à présent on ne l’a jamais vue que faisant les choses à moitié…
Mercredi dernier, Richard Muller qui pour une fois a raison au sujet des coupures publicitaires dorénavant autorisées lors des films de la soirée à la RTBF, a dit à la ministre « Vous tuez le service public ». Que Richard se rassure, il l’avait déjà occis avant elle.
Muller a aussi reproché à l’administrateur de la RTBF d’avoir retourné sa veste, au moment où Richard retournait la sienne ! Il jugeait incompréhensible le comportement d’une majorité de gauche votant un décret autorisant des techniques publicitaires “dont les effets seront les plus nuisibles pour les milieux défavorisés”. Richard Muller, homme de gauche, c’est un scoop !
On se demande… et si ces deux-là, comme au football, permutaient pour six mois, histoire de voir si le club d’en face n’est pas « adaptable » aux deux ?

17 décembre 2009

Les cumulards démasqués.

On fait grand cas d’un blog « Cumuleo.be » qui recense en Belgique les cumulards politiques, leurs mandats, fonctions et professions.
La taxinomie a séduit quelques blogueurs qui trouvent dans cette pratique à satisfaire leur besoin d’ordre. Cette pratique qui fait nombre, entre dans l’air du temps et devient une sorte de mode dont les internautes en communication électronique se sont emparés.
Cette mode succède aux fans blogueurs qui érigeaient des monuments à la gloire de leurs idoles.
C’est un progrès vers une maturité plus constructive. A mon sens, un pas de plus d’une information structurée d’amateurs qui, mine de rien, sont en train de bouleverser la presse, renvoyant à l’inquiétude de J.-F. Kahn (n° 660 de Marianne) « Vous voulez vraiment qu’on ne lise plus les journaux ».
Pour l’anecdote, un lecteur inconnu, s’est voulu comptable de clichés « à texte » du blog Richard III.com (1), il y a de cela quelques mois. Cette initiative – indépendamment de la « chatouille » agréable de l’ego de qui en est l’objet – peut aller jusqu’à une certaine utilité générale quand la recherche passe du particulier à un ensemble le plus vaste possible.
« Cumuleo-be » place son projet taxinomique dans le rappel des promesses formulées par l’ensemble des partis politiques qui réclamaient et qui réclament toujours le non-cumul des mandats.
Ce n’est pas une découverte, nous sommes dirigés par des cumulards ! Chose que nous savons depuis longtemps.
Ce qui est intéressant, c’est de confronter les promesses aux réalités. A ce point de vue, c’est gagné. La démonstration est édifiante.
Le blog de Christophe Van Gheluwe nous montre combien certaines situations de représentation des électeurs peuvent être lucratives, au point de susciter des envies et des jalousies au sein de la formation politique de celui qui en est bénéficiaire.
Le voile est définitivement levé sur la nouvelle classe moyenne succédant à celles du commerce et de l’artisanat, dans de grandes difficultés pour la plupart. La middle class constituée des mandataires rémunérés des partis traditionnels vient de naître !
Désormais, nous devrions faire le tri entre les professionnels et les amateurs du bien public, les premiers ne visent qu’à accroître leur pouvoir et, par delà, leurs revenus ; les seconds consacrent beaucoup de temps à titre gracieux et n’espèrent rien qu’être au service d’une société qu’ils souhaiteraient plus altruiste et démocratique (2). La volonté d’aboutir au non-cumul réel des mandats vient essentiellement de ces derniers.
La nouveauté dans le blog « Cumuleo-be » tient dans l’assemblage des différentes informations en un seul « bouquet », comme on dit sur les chaînes cryptées de télévision.
Et pour un bouquet, c’est un sacré bouquet !
Evidemment, la principale source d’informations reste le Moniteur, comme dans bien d’autres domaines, mais en étant attentif aux différentes rubriques artistiques, sociales et financières de la presse, à la lecture des répertoires des professions libérales et commerciales et à la composition des Conseils d’Administration, on peut faire des ajouts conséquents à l’information de base du Moniteur.

22vla.JPG

Inutile de lire « la raison classificatoire » de Patrick Tort (3) pour imaginer le travail de fourmi qu’a fait Christophe Van Gheluwe pour qu’en profitent les assidus de la Toile, encore qu’il n’a sans doute pas tout collationné et que quelques prébendes à détection difficile, voire impossible, lui seront passées sous le nez..
L’impression qui ressort de ce travail, est un immense dégoût du double langage de la plupart de nos politiques.
On sait, à présent, presque tout du système « D » des 11.448 mandataires répertoriés qui arrondissent leur fin de mois, par ce moyen.
Cumuleo met en évidence les mandats réellement cumulés, c’est-à-dire exercés simultanément dans l’année, qui ne sont pas disponibles dans les publications officielles, les mandataires qui n’ont pas rendu de déclaration de patrimoine ou de liste de mandats aux autorités de la Cour des Comptes (46 en 2008).
Les champions hors catégorie épinglés sur le site sont bien connus des électeurs, ce qui ne les empêche pas d’être régulièrement réélus.
Le piquant, ce sont les personnalités des partis qui se sont fait « un devoir » d’appeler à la modération des mandats et qui n’emploient pas à eux-mêmes ce qu’ils recommandent aux autres.
C’est un dilemme, comment être reconnu et donc populaire en n’exerçant qu’un seul mandat ? Comme ils ont fait de leur mandat principal une profession (la plupart ne saurait rien faire d’autre) le risque de laisser à l’un des leurs – ou pire à un membre d’un parti concurrent - une parcelle de leur popularité, leur fait fouler l’éthique au pied.
En ces temps de crise, conserver son boulot passe souvent par des compromissions, des lâchetés, des hypocrisies, désormais la profession politique n’échappe pas à ce « déshonneur bénin » qu’exige la survie en temps de crise. La profession est ravalée au rang d’un quelconque moyen de gagner sa vie, plus lucratif – il est vrai – que la plupart des métiers. Elle donne à ceux qui l’exercent une vie plus agréable dans une condition supérieure. C’est la seule profession en Belgique dans laquelle, ceux qui l’exercent, fixent eux-mêmes leurs émoluments et les augmentations qu’ils jugent « nécessaires ».
On le voit bien à l’embourgeoisement de tous les élus de gauche ou de droite qui tirent un salaire de leur « mission », le métier d’homme public est celui qui « marche » encore.
Mais quelle déchéance !....
---
1. http://users.be/fa034328/gags.htm
2. A ceux-là, il faut défalquer le nombre de ceux qui ont « des espérances ». Parmi lesquels, citons les fils de…, les pistonnés et quelques Rastignac venus de rien et prêts à tout.
3. Patrick Tort, les complexes discursifs, « La raison classificatoire », éd. Aubier.

16 décembre 2009

Ressorts darwiniens de la trouille (1)

-Parole, t’habites dans un bunker !
-Oui. C’est ce qui reste du fort de C. Il y a dix ans, il y avait des tas de parcelles à vendre. Personne ne voulait celle-ci, à cause du bunker à démolir. Moi, je l’ai agrandi…
-Je vois. Drôle d’idée…
-Je cours assez des dangers toute la journée pour avoir le besoin de me rassurer le soir… Je fais le trajet que tu sais tous les matins avec ma voiture pour aller au boulot. Tu connais la tranchée de Cheratte, les fous qu’il y a… on dirait qu’ils sont tous en retard et qu’ils vont se faire engueuler. Moi-même, je téléphone sur mon portable quand je suis à la bourre et que je roule à 120… Tu vois les risques que je prends ? C’est pas tout. Je fume deux paquets de clopes par jour, je vais au resto trois fois la semaine avec des clients. Je bois comme un trou, je ne te dis pas... En ville, je me trouve parfois dans les petites rues à 2 heures du mat… Quand je rentre, après les dangers, je me rassure à l’épaisseur de mes murs, je ferme la porte blindée de mon bunker, et je me dis que cette fois encore j’ai eu de la chance.
-Si le monde extérieur te fait peur à ce point, pourquoi sors-tu le soir ?
-On ne peut pas vivre seul tout le temps. Ne serait-ce que pour le boulot, je dois voir des gens. A mon âge, nouer une relation amoureuse, c’est tout à fait naturel.
-Je ne t’ai jamais vu avec personne.
-A part toi, c’est vrai au bunker.. Je vais à l’hôtel. Pas n’importe lequel. Je n’aime pas trop les va-et-vient, les portes, les couloirs. J’y vais à une heure où il n’y a personne dans les étages et je regarde sous le lit avant tout. Et puis, c’est un tout petit hôtel. Le patron est sûr. C’est un ancien para !
-Et dans ta casemate, au milieu du bois, t’as pas les jetons ?
- J’ai toujours un peu la trouille, quand j’ouvre la porte. J’ai un pistolet dans le tiroir de ma table de chevet. L’autre soir, un corbeau est entré par une meurtrière que j’avais laissé ouverte !
-Et en vacances, tu dois bien prendre l’avion ! Dans la rue, tu dois supporter que les gens marchent derrière toi ! Tu n’es pas dans un cirque dans la cage des fauves…
-Depuis le 11 septembre, je n’ai plus pris un seul avion. Dans la rue, je rase les façades. Ainsi, j’ai au moins un côté de moi naturellement protégé.
-Et pour l’environnement ?
-Comme tu le vois, je n’habite pas à côté d’une centrale nucléaire. J’ai perdu volontairement un client qui habite Tihange ! Notre mère, si elle veut me voir peut venir…
-Tu parles, en chaise roulante !
-Je lui écris..
-Et la nourriture ?
-J’ai découvert que les aliments bio, c’est de la foutaise. Alors, comme je fume beaucoup, j’hésite entre un cancer des bronches et un cancer de l’estomac. Là, je suis désarmé. Je n’ai pas de solution.
-Tu peux t’arrêter de manger… cultiver tes propres légumes…
-J’y ai pensé. C’était juste avant Tchernobyl et tous les mensonges qu’on nous a servis…
-Oui. Les fameux nuages toxiques qui s’arrêtent au frontière.
-Maintenant, je lutte contre la trouille d’attraper le virus à la mode.
-Voilà pourquoi tu a un masque sanitaire pour me recevoir… Tu n’as pas peur de me communiquer un coryza, mais que je te file l’AH1N1 !
-Tu t’es essuyé les pieds sur un paillasson qui baigne dans l’antiseptique…
-je me disais aussi : des traces de chaussures sur ton parquet, alors qu’il ne pleut pas !
-Si tu veux tout savoir, je prépare un aérosol pour après ton départ.

5610t copie.jpg

-Pourquoi m’as-tu fait venir ?
-Crois-tu que la fin du monde, c’est pour bientôt ?
-Qu’est-ce que j’en sais !
-Avec tout ce qu’on raconte… On parle de 2012, la fin du calendrier maya… le choc des civilisations, les minarets, un Noir président des Etats-Unis, Van Rompuy qui s’est réfugié à l’Europe… On dit que Brigitte Lahaye va retourner au hard… Et la pire des choses, à Copenhague, ils parlent de dépolluer le monde ! La vérité, de source sûre, ils projettent de construire une ville sous l’Everest, rien que pour eux…
-Tu te sens bien ? Elle est où la sortie dans ton fichu bunker ?
-Je m’en doutais. Toi aussi tu conspires ! Toi, mon frère… Tu en fais partie…
-Ecoute Félicien, regarde où tu vis, comment tu es devenu !...
-Mon pauvre Antoine ! Mais je ne me laisserai pas faire…
-Justement, qu’est-ce que tu fais…
-Attends, je prends mon revolver, pour t’ouvrir la porte…
---
1. Adrien Barton, « Ressorts (darwiniens) de la trouille, Philosophie magazine, novembre 2009.

15 décembre 2009

Naissance d’Alexandre.

Les partis en Belgique sont parmi leurs coreligionnaires européens ceux qui sont les plus respectueux des dynasties installées.
A part le Cromwell liégeois usurpant le trône du MR aux Michel, ce n’est pas demain que sonnera l’heure de la république et du vrai suffrage universel au sein des partis.
Exemple, Guy Verhofstadt a proclamé vainqueur du scrutin de l’Open Vld Alexander De Croo, le fils d’un prince vieillissant de la lignée libérale, Herman 1er.
Le père d’Alexandre (33 ans) paraît plus sage que le père de Jean Sarkozy (23 ans), les dix années de différence de ces jeunes loups font tout. Alexandre a fait son trou dans le business. Jean roule toujours en scooter.
Pour la forme, on avait choisi deux silhouettes : Marino Keulen et Gwendolyn Rutten, en laissant courir le bruit que Marino avait de grandes chances de l’emporter. Un homme de haut rang doit triompher au prix d’une lutte. Le combat n’a pas été aussi singulier qu’il aurait fallu, tant les démarches d’Herman, l’heureux père, furent payantes, dès lors que Guy Verhofstadt, se croyant un autre destin, avait laissé choir le sceptre. Mais la plèbe n’en aura rien su, comme à son habitude, et elle croira même que c’est elle qui a poussé Alexandre au devant de la scène. Il faudra attendre après les élections pour savoir s’il mérite le titre de Grand, comme son illustre exemple de Macédoine.
Le nieuwe voorzitter devrait réveiller l’appétit des Michel au point mort au MR. Les malheureux Princes sont toujours victimes de l’usurpateur. Quand Charles se décidera-t-il à sortir de la fosse le crâne du joueur de golf, pour le grand récitatif de Hamlet ? Le fantôme de son père erre et l’interpelle. Oratio Deprez, l’ami intéressé, s’impatiente… il se reproche déjà de n’avoir pas trop insisté auprès de Milquet pour un retour – en cas de malheur - au CDh !
C’est que le temps presse. Et si le principicule venait à gagner la bataille des élections ?
D’autres ambitions pourraient naître et faire perdre une seconde fois les princes légitimes !
Les autres dynasties ont assuré leurs descendances.
L’impératrice du CDh a choisi le diumvirat, pour que la piétaille se fasse aux manières du protecteur des Frituristes, l’officier de bouche Benoît Lutgen. Il sera oint à temps pour le baise main d’adieu de la divine. Le sacre aura lieu, dès que les Ménapiens et les Eburons se seront mis d’accord sur BHV.
Dans cette monarchie élective, les grands électeurs ont opinés, selon un usage hérité du duc de Saint-Simon sous Louis XIV. Non, les ancêtres de Madame Neen ne sont pas le fruit des amours de Madame de Maintenon avec son premier mari Scarron, auteur comique, quoique le comportement de l’impératrice prêtât à rire, toute légitimée qu’elle fut, après la fronde du baron Nothomb. Une inconnue subsiste, la branche aînée des Melchior est morte à la politique à la suite d’une alliance avec Law et la banque. Le rameau du dessous tient encore. Passera-t-il l’hiver, sans bourgeonner au printemps ? Le nom des Wathelet semble en déshérance…
Jean-Mi Javaux est assez jeune pour se passer de successeur désigné, quoique on lui ait collé une intrigante en co-règne. Le coadjuteur Nollet pourrait pourtant intriguer un jour prochain.
Ce n’est donc pas là que vont les inquiétudes, mais au PS, où le prince n’a pas de successeur.
Di Rupo insouciant de faire souche, n’a pas le goût des femmes ! L’attente prolongée fait trembler la cour. Il a repoussé toutes celles qu’on lui a présentées ! Et, pourtant, les sœurs d’une Cendrillon introuvable ont essayé la pantoufle de vair, jusqu’à ce qu’un expert Miami ait découvert que la pantoufle, un bon 44, ne pouvait être que celle d’un homme !
On le surprend parfois triste et seul jouant au bilboquet dans son grand bureau vide !...
C’est que, de toutes les lignées, la sienne est si élevée qu’il est quasiment impossible de lui trouver une épouse digne de la couronne socialiste. Ah ! si Angela Merkel n’était pas chrétienne… encore qu’on se demande si, à son âge, elle donnerait encore un héritier à la pensée de Vandervelde !
Il y a bien Madame de Schaerbeek d’Onkelinx, bel arbre généalogique dont les Loges ont le blason en cimaise : riche parcours, quelques biens, mais elle est en puissance d’époux ; encore qu’il ne serait pas difficile - moyennant compensations - d’éloigner le mari, comme ce fut le cas de Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, il est vrai de noblesse campagnarde.

endem.JPG

C’est un fait le prince trop tôt sevré, n’aime pas le deuxième sexe. En attestent quelques chambrières du boulevard de l’Empereur qui en sont revenues les sangs retournés, mais la toilette intime intacte !
Reste à l’Aigle de Mons l’alternative de l’adoption, tel Auguste adoptant Tibère, l’enfant que Livie eut avant qu’elle ne rencontrât le Divin. Le fils de Van Cauwenberghe n’est pas en main ; mais, sa famille pourrait-elle pardonner au solitaire de Mons les lettres de cachet et la disgrâce du père ? A moins que, enthousiaste de ce qui fut la puissance romaine, César n’adoptât quelque esclave, ancien giton reconverti à la chose publique, comme il en court tant dans les travées du Sénat, jouant aux affranchis ! Il y eut cette semaine remise de la toge virile à Charleroi, justement à l'un d’entre eux…

14 décembre 2009

Haro sur la femme d’ouvrage !

Balançant entre deux idées, celle de crier au scandale à propos des poursuites irrecevables du tribunal correctionnel de Bruxelles contre les 14 prévenus dans le dossier KB Lux, ou de s’en ficher complètement, j’ai fini par joindre ma voix au concert des mécontents.
La mine réjouie de Damien Wigny, l’ancien patron de la KB Lux, au sortir du palais, et ses déclarations selon lesquelles le pauvre n’a pas dormi en paix pendant quatorze ans, m’y ont beaucoup aidé.
Mais qu’écrire qui ne soit archi employé ?
D’autant que, pour une fois, ça déménageait sur le plateau de la RTBf, surtout les mails des « cherzauditeurs ». Il y fut également rappelé qu’un avocat spécialiste de la relaxe en matière de fraude fiscale comptait à 600 euros de l’heure la contribution de son talent à blanchir les fraudeurs !
L’inertie des pouvoirs publics établie, le concubinage du Ministère des Finances avec les malfaisants, les cadeaux du principicule Reynders aux maffias industrielles, tout y était.
-Bon, maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
-Rien, puisque l’Etat va en appel.
J’espère qu’aux quatorze années qu’il a fallu pour clôturer le dossier, on ne va pas en ajouter une pincée d’autres, si bien que tout le monde sera ou morts ou pensionnés !
Que les hommes en robe se méfient, il suffirait d’un bon coup de colère des gens pour bouleverser la donne et faire ce qui n’était pas possible un jour, le devienne le lendemain. Sans l’imitation, nous dit C.G. Jung, pas d’organisation des masses, pas d’Etat, ni d’ordre possible. Ce n’est pas la loi qui fait l’ordre, mais bel et bien l’imitation. Que celle-ci ait été douce au pouvoir jusqu’à présent ne signifie pas qu’elle le sera éternellement.
On voit l’habileté des robins à tirer leurs clients des chicanes de la Justice. Il suffit tout bêtement d’ajouter d’autres chicanes, d’ajourner tant que ça peut, de dénoncer la maladresse d’un greffier qui laisse tomber une virgule. Ainsi, d’année en année, Thémis s’y perd, sauf le plaideur qui peut hurler au palais qu’on égorge son client, que tant d’années à l’instruction, c’est un scandale.
-C’est, qu’ils iraient jusqu’à Strasbourg réclamer justice !
-Ouais, ces avocats possèdent le Parquet au culot…
J’en connais un, et pas des moindres, Président de la République même, qui espérait pendre à un croc de boucher un coupable pour moins que ça.
Il est vrai que l’argent public vaut moins que la susceptibilité d’un politique.
L’argent public ne vaut même rien du tout, quand on voit comme il se dépense.
Par exemple Van Rompuy. Il n’est plus premier ministre. Il n’est en somme plus rien en Belgique, puisqu’il est en attente d’un poste de prestige ailleurs. Comment se fait-il que pour les contacts à l’étranger, des chefs d’Etat et premiers ministres, il voyage sur un avion de notre Force aérienne aux frais du contribuable ?
-Tu chicanes, Arthur, descends sur terre… C’est le cas de le dire.
L’argent récolté des revenus du travail est épongé au quart de poil, les fortunes restent très difficiles à ponctionner.
Mais comme l’a dit l’avocat à six cents euros de l’heure, le plus grand nombre de fraudeurs du fisc se recrute… chez les femmes d’ouvrage ! En voilà de la fraude qui fait s’étrangler d’indignation le principicule et ses séides !

femdou copie.jpg

-Oh ! les vilaines… On a compris tout de suite ce qui fait un déficit monstrueux : l’incivisme des femmes d’ouvrage !
-Elles tordent les draps en douce, nettoient sous les tables en stoumelink et voilà pourquoi l’Etat est en quasi faillite…
Que l’on puisse penser cela, un homme marié qui mate une belle passante pense bien pire, mais qu’un avocat à 600 euros de l’heure ose le servir à la télé, c’est indécent. Et pourtant, il doit avoir raison. Il existe plus de femmes d’ouvrages, que de gros fraudeurs, et comme le ministère n’est équipé que pour traquer les femmes d’ouvrage, voilà la statistique qui donne raison aux voyous des classes supérieures.
-Y a des ordures à tous les étages, Charlie.
-Quand je pense qu’un souteneur fait au max deux ans de tôle !
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Comment ça s’appelle un patron qui fait bosser pour des clopinettes une bande de pauvres types et puis qui se sauve avec le pognon dans des paradis fiscaux ?
-Un honnête homme.
-C’est ce qui fait la différence. Seul le grossiste en arnaque peut se faire du blé impunément. Le système en redemande. Il est fait pour depuis Louis-Philippe avec son « enrichissez-vous ». En s’élevant dans la société, le voyou de base devient pire, il devient un honnête homme.
-L’honnête Damien Wigny, devenu subitement technicien de surface, qu’est-ce que ce serait ?
-Un voyou.
-Merci. On avait compris.

13 décembre 2009

This Is The True Philosopher’s Stone (1)

Lorsqu’un économiste se déplace aux étranges lucarnes, c’est pour rassurer l’opinion publique. Pour être au plus près de la vérité, il ne viendrait pas à l’esprit des rédactions et des présentateurs de télévision d’inviter des économistes qui doutent de la sortie de crise.
Le discours est centré sur la reprise des banques « qui remboursent plutôt que prévu » les sommes avancées par l’Etat.
On entend même chez nos voisins français, le président se vanter d’avoir fait une bonne affaire en prêtant aux banques ! Comme si le moindre banquier dans son cas n’aurait pas profité des circonstances pour devenir le propriétaire de l’entreprise en difficulté, comme ce fut le cas de BNP-Paribas pour FORTIS !
Dommage que nous ne sommes pas les propriétaires aujourd’hui de cette banque, quand on voit les bénéfices records que six mois après avoir été au bord de la faillite, elle vient d’afficher !
Par contre, le déficit accumulé des finances de l’Etat, nous n’aurons pas fini de le rembourser sur six mois, peut-être que dans vingt ans, on en parlera encore.
A propos de la sortie de crise, le mensonge est général.
Comme aucune des décisions d’assainissement du système bancaire n’a été prise, tout est resté en place pour faire crever de nouvelles bulles financières. Le mystère plane derrière les guichets. Au bel étage des Institutions, la folie des grands profits est repartie de plus belle. Et ce n’est pas le grelot attaché au pied de l’Emir de Dubaï qui va réveiller le chien de garde du FMI.
Le public aurait cependant le droit d’entendre d’autres avis que ceux orchestrés par Guy Quadden, de la banque Centrale de Belgique, et repris en chœur par les prévisionnistes et les économistes des banques.
Afin de ne pas trop alarmer les chaisières de monde occidental, il n’est pas question de donner la parole aux catastrophistes de service, prompts à dénoncer tout système qui n’est pas le leur, mais, à tout le moins, d’ouïr ce que des économistes libéraux soufflent dans leurs trompettes qui ne sont pas celles de la renommée.
Le seul prix Nobel d’économie encore en vie en Europe est le Français, Maurice Allais.
L’a-t-on jamais entendu, lui ou des économistes se réclamant de son école, intervenir dans les violons du grand final de la reprise ? Nos surfeurs de la Bourse ne le confondent-ils pas avec son homonyme de Honfleur, prénommé Alphonse ?
Allais est l’anti Pascal Lamy. Autant ce dernier est pour la privatisation tout azimut, autant Allais dénonce la libéralisation totale du commerce international. Le prix Nobel est partisan d’une légitime protection de nos industries et de nos travailleurs. C’est grâce à la structure industrielle et surtout sociale de la Belgique et de la France qu’en 2008 la crise qui a frappé tout le monde ne s’est pas acharnée sur nos pays. Que ce serait-il passé si, de la poste aux entreprisse encore sous régie ou sous statut public, tout avait été aux mains des particuliers, comme le souhaite pour un avenir proche, Pascal Lamy et quelques autres « dérégulateurs » ?
« 2010, la vraie crise va commencer » titre Marianne et j’en suis convaincu aussi !
A la suite de 2008, la dette des Etats est devenue une colossale bulle avec des chiffres qui donnent le tournis. Quel est le pays qui ploiera le premier en Europe ? La Grèce ? L’Espagne ? L’Irlande ?

avav2.jpg

Les anciennes pratiques bancaires, les prêts hypothécaires inconsidérés, les titrisations par bouquets de créances pourries, les enjeux spéculatifs fous sur les matières premières, comme le baril de pétrole toujours à 80 dollars et cela en pleine récession, tout, absolument tout, reste en place, capable de faire sauter une deuxième fois les Bourses et l’industrie, avec la conséquence terrible que les efforts des Etats en 2008, pour sauver la mise des banques les plus menacées, ne pourront pas être renouvelés en 2010.
Le chômage va poursuivre son ascension. Il ne pourra pas être compensé par de nouveaux emplois, puisque la politique de l’Europe et de Pascal Lamy poursuivront la destruction d’emplois, achevant la ruine des entreprises et des hommes qui y travaillent par les départs des industriels vers des pays aux salaires moins élevés.
Quand la banque repart, quand la Bourse reprend des couleurs, mais que les chiffres du chômage explosent, comment qualifier l’attitude « pleine d’espoir » de l’économie officielle ?
On se souvient avec quels mensonges éhontés, les responsables politiques nous ont soutenu qu’en 2008, il n’y avait pas de crise, pour finir par lâcher le mot du bout des lèvres, quand il a bien fallu après deux trimestres d’hésitation, passer de la « stagnation passagère » à la « récession inévitable ».
De la même manière, on tente de nous faire croire que tout redémarre, mais que pour le chômage, il faudra attendre le deuxième semestre de 2010, pour qu’il s’arrête de grimper !
Il n’est pas bon d’entretenir un espoir illusoire, alors que le jour où il faudra convenir d’une politique de rigueur avec la baisse du pouvoir d’achat à la clé, n’est pas si éloigné que cela !
---
1. Thomas Hobbes aurait voulu que son épitaphe fût « This Is The True Philosopher’s Stone » (Ceci est la vraie pierre philosophale). Ce serait à inscrire sur la tombe de nos espérances.

12 décembre 2009

Au choix : Daerden ou Van Rompuy ?

Tout qui écrit sur les événements impliquant des personnes se pose des questions « Est-ce juste d’accabler celui-ci, plutôt que celui-là ? Mes griefs sont-ils fondés ? Est-ce que je n’obéis pas sans réfléchir à l’impression de la meute ? Est-ce que ce n’est pas une caricature plutôt qu’un portrait, que je suis en train d’écrire ? ».
« Nichts sagt » dit Kant qui trouve qu’un visage régulier est inexpressif.
Passer du portrait physique au portrait moral relève de la gageure. Cela suppose qu’on lirait sur le visage des gens ce qu’ils sont, leur trognon dévoilé dirait L.-F. Céline. Ce n’est pas chez certains une lecture aussi simple que sur la physionomie d’un Eric Besson !
Ceux qui écrivent pour être lus des autres, c’est-à-dire pratiquement tout le monde, forcent le trait psychique plutôt que physique. Pour une fois, la morale semble en harmonie avec la société d’apparence qui juge très mal de se moquer des imperfections des disgraciés de la nature.
A juste titre, si Dehaene et Michel sont des obèses, on ne peut pas l’écrire sans risquer d’être vilipendé par des censeurs. On aura beau dire que le rapport qualité poids transparaît dans les personnages, le défaut se retournera contre son dénonciateur. La couleur de peau et la nationalité n’ont plus leur place dans l’écrit, puisque cette partie du discours est aux franges de la loi. Si bien qu’à la limite, il vaudrait mieux écrire que son Excellence Paul BIYA est Camerounais, plutôt que Paul BIYA est Noir.
Je passe sur la façon d’aborder les « portraits » des protagonistes du conflit palestiniens. Les débordements verbaux friseraient la Correctionnelle dans le chef d’une hardiesse d’expression qualifiant les Israéliens, tandis que l’opinion serait moins attentive à une insulte qualifiant les Palestiniens. Dame, nous sommes des occidentaux qui avons choisi notre camp, n’est-ce pas !
Enfin, il reste les faits de tous les jours que l’on trouve en pâture dans les Agences de presse et dont on picore à volonté le garde-manger selon ses sympathies. .
Ils ne sont pas simples à démêler. Heureusement la vie d’un homme public, comme le qualificatif l’indique est à verser parfois dans la rubrique des faits divers politiques et donc parfaitement traitable au même titre que le non-événement médiatique des mêmes qui n’ont rien à dire, mais qui le disent d’autant. La bourde, le ridicule et le mauvais usage de la langue font un vivier de la rue de la Loi et autres hauts lieux du pataquès.
On se souvient de la manière de Michel Daerden d’apostropher les gens afin de démontrer sa popularitéde devant les caméras au sortir du terrain du Standard. Il faisait penser à Amin Dada appelant par des claquements de main les alligators d’une rivière sur laquelle il naviguait en compagnie de visiteurs étrangers. « voyez semblaient-ils dire, l’un et l’autre, sans s’être donné le mot, comme ils m’aiment ! »
On en déduit aisément que le ministre Daerden est un ivrogne, doublé d’un guignol.
Par la suite, tout faux pas de l’homme sera étiqueté « populiste ». Ses virées seront définies comme une manière « clownesque » de chercher la sympathie des foules. La question est de savoir si vraiment, c’est bien le personnage et si ce n’est pas de la caricature ?
On a trop souvent devant soi des « mannequins du droit » qui se surveillent trop pour laisser voir aux autres ce qu’ils sont réellement. Un excès d’engouement, une naïveté, l’amour légitime d’un père, sont-ce des défauts ou une certaine forme de franchise qui rendrait l’homme plutôt sympathique, s’il ne s’agissait d’un homme de parti ?
Si j’avais à choisir entre deux vérités, celle d’un Herman Van Rompuy et celle d’un Michel Daerden et que les arguments seraient équilibrés de part et d’autre, je me demande si je n’opinerais pas plutôt pour ce dernier, en faisant abstraction que l’un est Flamand et l’autre Wallon ?
Parce que je me méfie des gens qui se retiennent. On ne sait pas ce qu’ils pensent. Il entre dans leur réserve une peur bleue d’être démasqués qui passe pour de la retenue.
En bref, nous faisons de la physiognomonie (1) plus souvent que de la déduction d’après les faits politiques..

vandaer copie.jpg

Or, nous sommes dans un système dans lequel les individus « du dessus du pot » ne possèdent qu’une autonomie de décision assez faible par rapport aux contrats qui les lient dans les partis et dans les instances des parlements et des gouvernements.
Autrement dit, nous exagérons leur rôle et l’importance de leur personne. Nous croyons qu’il font la politique, alors que c’est la politique qui les fait !
Ils ne se démarquent de l’ensemble que lorsqu’ils oublient de respecter un contrat, lorsqu’ils volent dans les caisses, comme c’est le cas parfois ou lorsqu’ils contestent un président, comme le fit Christine Defraigne.
« Tout ce qui s’écarte du sens, s’individualise et contrevient » ainsi se résume la pensée secrète des présidents de parti.
Dans de rares exceptions l’éditorialiste n’a pas besoin de forcer le trait pour être compris. C’est paradoxalement dans ces moments de vérité qu’il devient prudent !
On se souvient des affaires en cascade qui ont découlé de l'enquête de la juge Ancia sur l’assassinat d’André Cools. Jamais les éditorialistes n’ont été à la fois aussi près de démonter les rouages d’un parti, en l’occurrence le parti socialiste, et aussi éloignés de le faire à cause de l’idée reçue de ce qu’est une démocratie en Belgique et du lamentable simulacre dans lequel le pays était plongé. Et c’est à cause de leur hésitation, de leur manque de courage que nous vivons toujours dans l’équivoque d’une large particratie (2) en Belgique.
C’est dans les tensions d’une crise comme celle que nous traversons que nous nous en rendons compte avec le plus de regret.
---
1. La physiognomonie est l’art de juger d’après la forme visible d’un homme, et donc d’après l’extérieur, ce qu’il est à l’intérieur de lui-même, dans sa sensibilité ou sa pensée.
2. Pamina « Sous les pavés, la plage », in La Libre Belgique, 10-XII.09 (La Belgosphère)

11 décembre 2009

Posh Spice, Malika Ménard, Bridget and C°.

-On te voit plus aux réunions, ces temp-ci.
-J’avais plus le moral. C’est le dernier Hulot qui m’a plombé.
-Quoi, tu sauves plus la planète avec nous ?
-Les catastrophes de Nicolas, je les prenais pour moi. J’en rêvais la nuit. Puis, le mois dernier, je vais en ville voir le dernier Woody Allen au Churchill.
-L’histoire du vieux Nobel boiteux qui se tape une jeune éblouissante, quel rapport ?
-Tu me connais. Je peux pas passer devant quelqu’un qui me demande une petite pièce, sans lui donner.
-T’as fait le tour des mancheux comme d’habitude…
-Sauf qu’à la caisse, il me manquait 20 cents pour acheter mon ticket.
-Et alors ?
-Tu me croiras si tu veux, personne n’a voulu faire l’appoint.
-C’est moche !
-J’attends le bus pour remonter. Il s’amène. Je veux montrer mon abonnement. On m’avait piqué mon portefeuille !
-Un mancheux ?
-Je pense pas. Peut-être à l’arrêt, sous la verrière. C’est plein de pro de la fauche aux abris de bus !
-Et c’est pour ça que tu viens plus aux réunions ?
-Non. J’ai commencé une thérapie. Je ne suis plus moi. Je change de peau. Je m’intéresse aux stars.
-T’as changé de psy ?
-C’est une idée qui m’est venue après un cauchemar avec Hulot et moi sur un iceberg en train de fondre, juste comme il venait de m’apprendre qu’il était gay. Je me suis réveillé en sueur... Au lieu de prendre tout sur moi, j’ai décidé de devenir people. Je me glisse dans la peau des célébrités. Je ressens leurs triomphes comme si c’étaient les miens…
-Tu vis par procuration, en quelque sorte.
-Je me fous de ce que tu penses., Ça me fait du bien. Je vis mieux !
-Sur qui tu as une fixette ?
-C’est variable. Tantôt l’un, tantôt l’autre.
-T’as bien un people qui t’attire plus qu’un autre ? Tu vis pas de Fred Astaire à David Beckham avec toutes les stars du show-biz des cinquante dernières années !
-J’ai évolué et j’évolue encore. Au départ, j’étais timide. Je savais pas trop. Quel droit j’avais de savoir si Bruce Willis porte à droite ? C’est le type de la réclame des magasins Leclerc à la radio qui m’a donné l’idée…
-Quoi, le mec qui peux pas l’ouvrir sans parler de son hyper préféré ! C’est infernal ! Tu te vois dans sa peau et la conversation que t’aurais avec ta femme ? « On fait des prix sur le papier des chiottes chez Leclerc, chérie, j’y cours. Si je prends cent rouleaux, on me les fait à moins dix pour cent !... ». Heureusement pour lui que c’est de la pub et, si ça trouve, le comédien habite à côté de Carrefour et n’a jamais mis les pieds chez Leclerc !
-Tout ce que tu dis, je l’ai pensé aussi. Je me suis glissé dans cette peau d’hareng de Ségala et du coup, je voyais plus ma montre Casio, mais j’avais une Rolex au poignet…
-Tu déconnes là…
-Pas du tout. Je transformais la réalité trop moche pour moi. J’incarnais quelqu’un d’autre. J’en oubliais de me détester, détester les tueurs de bébés phoques au Canada, les produits made in China… Sarkozy avait fini de me gonfler… C’était comme une renaissance, plutôt une naissance.
-Pourquoi tu me dis ça avec la gueule des mauvais jours, exactement la tête de la dernière fois, quand tu nous a balancé le chiffre des tonnes de CO² que les Amerloques rejettent dans l’atmosphère ?
-C’est à cause d’Adjani.
-Qui ? Isabelle Chose ? Celle qu’a pas besoin de se botoxer la gueule vu qu’elle est naturellement joufflue et qu’ainsi on voit pas trop son âge ?
-Tu n’en parles pas comme ça, s’il te plaît ? C’est comme si tu m’envoyais la vanne sur le pif…

y8 copie.jpg

-Ouais. Enfin, qu’est-ce qu’elle t’a fait, la comédienne inoubliable ?
- Elle a quitté le neurochirurgien Stéphane Delajoux.
-Il était jaloux de sa vieille poupée ?
-Ils s’étaient déjà séparés à l’amiable. Ils s’étaient rabibochés. Je revivais, tu penses. Puis, vraiment ça vient de casser encore, rapport à Johnny. Cette fois c’est la fin. Ils se séparent pour de bon.
-Te voilà débarrassé. Tu peux te recaser. Demie Moore, ça te dit ? Elle parle anglais, ça te ferait moins souffrir… tu connais pas la langue… Attends, t’as dit Johnny ?
-Delajoux est le frère du copain de Laura Smet, la fille de Johnny. Le crooner est actuellement hospitalisé au Cedars-Sinai de Los Angeles pour une grave infection survenue à la suite de son opération d'une hernie discale… opération préconisée par Delajoux… Isabelle aime Johnny… Tu vois le drame ?
-Tu devrais revenir aux réunions. Je crois que t’as fait le tour du people. Si tu veux, on va te coller aux Parcs naturels, aux espèces sauvées. Qu’est-ce que tu dirais du retour du loup au Mercantour ? Hein ! que voilà un beau sujet… sauf si tu deviens lycanthrope…

10 décembre 2009

Une idée de la CSC.

La CSC vient de dépasser « le Mur du çon » cher au Canard Enchaîné, en proposant au patronat d’employer les ouvriers qu’ils mettent au chômage ! dans ce qu’elle appelle « une formation dans leur entreprise ».
Cette surprenante idée dont le but « serait d'éviter une perte de savoir-faire des travailleurs et de préparer au mieux les entreprises à la reprise » ne va pas tomber dans les oreilles de patrons sourds.
En effet, c’était tout à fait dans les cordes des entrepreneurs de payer les travailleurs à apprendre les nouvelles techniques ou de gérer la reprise des anciennes, pour des fabrications innovantes ou des remises en route sorties du frigo.
L’apprentissage perpétuel non payé en cours de contrat, c’est nouveau !
Dorénavant, il suffira de mettre au chômage les travailleurs concernés pour leur apprendre les procédures sur les nouvelles chaînes de montage, ainsi la collectivité paiera une partie des démarrages et essuiera de toute façon les plâtres !
On ne peut pas imaginer une seconde que les employeurs laisseront leurs ouvriers « chômeurs » mais présents, jouer à cache-cache derrière les machines à l’arrêt.
On se demande à quoi les syndicats servent encore, à part voler au devant des propositions patronales « de progrès » !
Il n’y a pas que les politiques de la social-démocratie qui ont perdu leur clé USB du devenir des foules. La déconnection des syndicats a été tout aussi rapide et brutale.
Aujourd’hui, les organisations syndicales ne sont plus les creusets dans lesquels s’élaborent les aspirations à une autre société, mais l’école technique où s’apprennent les gestes – comme dans un CAP de l’hôtellerie – qui accompagnent les patrons dans leurs étapes à la digestion…. Pardon à la gestion.
On aurait pu s’attendre à une analyse plus fine des conditions de travail de l’épouvantable crise qui s’est abattue sur ceux qui produisent. Pas une seule fois, on n’a entendu protester les syndicats par des débrayages interprofessionnels mettant en cause le cynisme de « l’Haut lieu ». On reste insensible à la provocation d’un Guy Quaden, qui se délecte des chiffres qui « nous » sortent de la crise, des reprises qui font merveilles et des espoirs pour demain, alors que « demain » n’a jamais été aussi sombre et que l’été de 2010 sera encore plus pourri que celui de 2009 !
Si la misère qui monte, si le chômage qui s’accroît, ne sont pas des signes évidents de crise, on se demande ce qu’il faut aux organisateurs de la société belge !
Ce qui ne va plus aujourd’hui, c’est qu’on a coupé la parole aux penseurs et aux philosophes de gauche dont c’était le boulot de définir une cité idéale pour demain, afin d’y tendre et améliorer l’ordinaire des gens. C’est la résignation qui l’emporte, avec ce sentiment généralisé qu’il faut faire avec le système économique, aussi mauvais soit-il, parce qu’on ne peut pas en sortir, comme il serait fallacieux de vouloir l’améliorer par quelque initiative nouvelle, « puisqu’il n’y en a pas d’autres ! ».

5643.jpg

Les partis et les syndicats qui prétendent représenter le monde du travail, sont responsables de la déroute de l’idéologie conquérante de ce qui fut le prolétariat. Leur manière de « nous tenir en laisse » est proprement écoeurante. Lorsque j’entends le discours résigné d’un Di Rupo, son analyse de la crise et la manière dont il parle aux gens, j’ai envie de vomir !
Les autres ne valent guère mieux.
« Il n’y a pas de modèle alternatif à l’économie de marché » susurre l’Aigle de Mons comme Laurence Parisot, présidente du Medef.
Par conséquent, il entrait dans la norme des choses d’oser une nouvelle manière d’aider les patrons à s’enrichir sur le dos de la collectivité. Et que ce soit la CSC qui en prenne l’initiative, ne m’étonne pas du tout !
Cette formation est pire encore que la FGTB dans laquelle subsistent, ailleurs que dans ses Maisons syndicales et ses guichets, des responsables non-permanents qui n’ont pas perdu l’espoir de sortir de l’ornière la tête haute.
La CSC excelle dans des idées serves du système, comme celle qui la mobilise aujourd’hui. C’est une sorte de scoutisme social. On y apprend à faire des nœuds dans le porte-monnaie, à faire des camps de la bonne volonté et à aider les vieillards de la direction à patienter jusqu’à la retraite !
Jean-Mi Javaux qui fit ses classes au Patro sait la manière « sage et réfléchie » dont on entube les masses à la CSC.
Il y a gros à parier que cette initiative syndicale douce à son cœur va le réjouir !
Les termes des permanents y sont « mesurés », les réunions « encourageantes » et les gestes de bonne volonté « concrets » ; mais, on n’y fait rien contre la réalité du ras du trottoir. On n’y veut voir que la brutalité des « voyous » et les cris pitoyables de « la populace », quand ils y croient déceler des mots comme « vendus, pourris ».
Ils sont bien à l’image de la société qu’ils contribuent à maintenir contre toute attente au pouvoir. Surtout, ils ferment les yeux sur la froide cruauté des élites.
Ainsi s’agitent pour s’agiter les vestes vertes et rouges aux ordres des professionnels du mégaphone de la tempête dans un verre d’eau.

9 décembre 2009

La main de ma sœur…

« Baudelaire à Copenhague » publié le 6-12-09 a retenu l’attention d’un lecteur qui y a répondu par une longue intervention. Je comprends son inquiétude ; mais je ne partage pas son analyse. En effet, il n’entre pas dans les théories qui découlent de la philosophie de Malthus de contraindre par la force à une diminution des naissances. Ce serait épouvantable. Malthus et Proudhon n’étaient pas des nazis avant la lettre, mais des humanistes. C’est donc dans la persuasion douce qu’il faudrait pouvoir convaincre l’humanité. Et pour cela, il existe des moyens. »

Nos guignols se donnent quinze jours pour sauver la terre ! Voilà un siècle que le système libéral s’assied dessus, gaspille tant et plus. Copenhague : réunion des obèses ?
Le zèle qui sera de mise afin de marchander le repentir entre Nations prédatrices me fait penser aux sept moyens de Cyrano d’atteindre la lune (1), tous invraisemblables.
Pour repaître à l’aise le peuple de songes creux, il faut l’infantiliser. C’est ce qu’on va faire à Copenhague, les Ecolos en tête. Dans une sorte de kermesse héroïque, nos délurés du plan pour une terre clean sauront en profiter. Ils en recueilleront les fruits en temps opportun dans l’intimité des isoloirs.
Au risque d’une tautologie lassant le lecteur : l’avenir de la planète viendra de l’équilibre du nombre d’humains à un degré supportable, équilibre qui passe par l’égalité entre les sexes.
Depuis les origines, aux trois religions monothéistes, il n’en a jamais été ainsi.
Nous n’avons progressé nulle part sur ce sujet majeur, sauf quelques timides avancées en Occident, quoique il y subsiste de fameuses différences. Il suffit de regarder autour de soi, pour être convaincu que l’élément féminin y est considéré comme une quantité négligeable. Cela se vérifie par l’attitude amusée et pleine de suffisance du mâle, jusqu’aux imbécillités des lois musulmanes de discrimination, pour finir en horreur dans les coutumes barbares d’Afrique et d’Asie.
On leur a tout fait à nos compagnes C’est ce qui nous perdra, bien plus que le pet des vaches et les brûlis sauvages, chère Evelyne Huytebroeck !
« La femme est l’avenir de l’homme » chante Ferrat sur un poème d’Aragon. C’est une des réflexions les plus justes et les plus intelligentes que j’aie jamais entendues.
Et cet avenir passe par la scolarisation du deuxième sexe.
Une scolarisation obligatoire, forcée s’il le faut, qui devrait être inscrite au sommet de Copenhague comme le meilleur moyen de faire de l’écologie intelligente, orchestrée par les Nations Unies au titre de la première obligation mondiale et subsidiée à 100 % par les mations les plus riches.
On ne le répétera jamais assez, tout est dans la stabilité démographique.
La catastrophe est mathématique. Riccardo Petrella, politologue et économiste italien, dont les discours sont pourtant empreints de justesse et d’élévation morale, a grandement tort d’évoquer la perspective d’un monde qui compterait quinze milliards d’habitants ! Se moquer du malthusianisme, c’est commettre un crime contre l’humanité…

dada copie.jpg

Pourquoi doit-on pousser l’éducation des filles au niveau de celui des garçons ?
Outre le sentiment de réparer une injustice, les naissances chutent fortement quand les femmes deviennent conscientes que leur corps leur appartient d’abord. Maîtresses d’elles-mêmes, elles ne le sont plus que de manière délibérée de qui elles veulent. Finies les sornettes des prêtres, des ayatollahs et des machos, voilà les pendules remises à l’heure.
Je ne donne pas deux générations de filles d’Ève émancipées et instruites, pour voir la population mondiale aujourd’hui à un seuil critique, revenir progressivement à un taux raisonnable. Les saturations gazeuses diminuer et la terre, la mer et la forêt rendues peu à peu à la vie animale et végétale..
Les photos qui depuis des années illustrent mes épanchements quotidiens d’opinion, présentent souvent des femmes, de différents milieux, des plus modestes à la plus « infâme » condition, toutes éminemment respectables, dignes et belles, jeunes et vieilles, surtout celles qui vivent dans le malheur, celles que nos prétentieux et imbéciles donneurs de leçons auraient tendance à mépriser.
Tacite a écrit les « Annales » cent ans après la naissance supposée de J.C. Nous en sommes les héritiers très lointains, puisque près de deux mille ans nous séparent du monde romain. On dirait que le texte qui va suivre a été écrit hier mettant en scène un sacré beauf !...
Livre III – XXXIII : « … Severus Cécina proposa de défendre à tout magistrat qui obtiendrait un gouvernement de se faire accompagner de son épouse… elles nuisent durant la paix par leur luxe, durant la guerre par leur frayeur… Non seulement le sexe est faible et inhabile aux travaux ; mais, si on lui en laisse la licence, il est cruel, ambitieux, avide d’autorité… qu’on se souvînt que toutes les fois qu’il y eut accusation de péculat (détournement de fonds. NDLR), les femmes furent les plus reprochables. C’est à elles que viennent s’attacher les hommes les plus dépravés de la province ; par elles les affaires s’entreprennent, se décident… leurs arrêts sont les plus violents, les plus tyranniques ; jadis elles avaient pour freins les lois Oppiennes (2)… aujourd’hui, elles ont rompu leurs liens, et veulent régir nos maisons, nos assemblées, et déjà même nos armées. »
Ce triste sire de Cécina avait fait six enfants à sa femme et se vantait d’être bon époux.
Pas qu’à Copenhague, qu’il y a des pieds au cul qui se perdent, c’était déjà le cas à Rome. A la décharge du Sénat, l’intervention de Severus Cécina ne fut pas adoptée.
-----
1. Les cinq premiers moyens sont extraits de « L'Autre Monde ou Estats et Empires de La Lune » et le sixième « des Etats et empires du Soleil ». Seul le septième est dû à la seule imagination d'Edmond Rostand
2. Cette loi, portée par le tribun C. Oppius, sous le consulat de Q. Fabius et de Ti. Sempronius, au fort de la guerre punique, défendait "aux femmes d'avoir plus d'une demi-once d'or, de porter des vêtements de diverses couleurs, et de faire usage de voitures à Rome, ou dans d'autres villes, ou à un mille de leur enceinte, sauf le cas de sacrifices publics."

8 décembre 2009

Elles passent toutes à la casserole !

C’est Aristote qui donne le coup d’envoi de la science moderne basée sur l’observation en 324-22 av. JC.
Dans le « Traité des Parties », il a posé les fondements de la science, voilà plus de vingt-deux siècles. Des observations récentes ont accumulé des faits nouveaux, elles n'ont rien ajouté, ni aux principes, ni à la méthode ; cependant la susceptibilité de l’homme va en prendre un coup.
Quand par exemple, Aristote décrit l’homme comme le seul des animaux à se tenir droit, car, dit-il, sa nature et son essence sont divines, Charles Darwin en 1859 dans « la théorie des espèces » s’est permis de douter de l’allégorie du plafond de la chapelle Sixtine, où Dieu touche la main d’Adam pour un relais du 4 X 100 qui n’est pas encore terminé.
Auparavant, J.-J. Rousseau avait philosophé sur la bipédie « c’est la possibilité de se perfectionner qui distingue l’homme du singe ».
Sans référence scientifique, le philosophe ne tranchait pas la question de l’appartenance de l’homme faisant tronc commun avec les grands singes. Et il faisait bien !
Il laissait le soin aux générations suivantes de s’aventurer sur la question « l’homme descend-il du singe ou ce dernier procède-t-il de l’homme ? ». Longtemps, suite aux travaux d’Yves Coppens et aux découvertes de fossiles en Afrique, on a cru qu’il y avait un lointain ancêtre commun et que les souches avaient divergé en une multitude de variantes dont l’homo sapiens a émergé et s’est différencié, il y a… un petit millions d’années.
La découverte d’ARDI, un ardipithecus ramidus (presque un nom de discount pas cher !), en Ethiopie en 1992, vieux de 4,4 millions d’années, remet tout en question. Notamment que l’homo sapiens n’était pas le seul en son genre, et que chez des espèces préhumaines la trace de comportements qu’on croyait spécifiques à l’humanité, comme la bipédie, les techniques, l’ensevelissement des morts, complique notre concept généralement admis de l’humain.
Patatras ! Sous la forme d’un scoop, le magasine de Philosophie de décembre 2009 nous annonce que c’est le singe qui descendrait de l’homme !
« Le redressement des hominidés sur leurs deux jambes a précédé l’apparition des grands singes. Rendu public, cet automne, par la revue américaine « Science », ce constat bouleverse la vision de nos origines, et ouvre un chantier philosophique nouveau. Car si la station debout ne nous caractérise pas, pas plus que les outils ou la taille du cerveau, qu’est-ce qui fait le propre de l’homme ? ».
Du coup, voilà les créationnistes bien emmerdés, pourtant toujours bien là à nous susurrer leurs sornettes, reprenant le calcul De James Ussher, selon lequel la Terre a été créée le 23 octobre 4004 avant J.C., vers 9 heures du matin (sans rire) !... et un dimanche, en plus. Et je n’invente rien !
Il est vrai que Ussher, c’est du pain béni pour les créationnistes qu prospèrent en Amérique, attendu que selon un sondage, un Américain sur deux croit dur comme fer que le monde a moins de 10.000 ans !

bobo4.jpg

Que dire de plus, sinon que si les opinions sont respectables, la sincérité ne suffit pas. Même que dans certains cas extrêmes, l’opinion pourrait être le symptôme d’une hystérie, voire d’une folie furieuse.
Comment prendre une Nation aussi grande soit-elle au sérieux quand un citoyen sur deux disjoncte ? C’est une Nation qui peut croire à tout, y compris à son destin d’archange conduisant les peuples !
Nous voilà bien pour le futur, avec notre côté simiesque et notre façon de voir notre avenir.
C’est décidé, dès demain, je vais me remettre au régime de bananes et épouiller ma voisine de palier si elle en exprime le désir, car, c’est ce qui nous distingue de l’autre nous-même, nous n’osons pas aller au fond des choses, notre bipédie n’est pas aventureuse… enfin, je parle pour moi. C’est là que s’observe la supériorité du Bonobo sur nous. Il est vrai que, le bougre, a un rostre bien placé et qu’il sait s’en servir.
Il ne cultive pas comme l’humain la philosophie de l’échec et ne cherche pas midi à quatorze heures « quand elles passent à la casserole » (ainsi chantait Brel).
Ce n’est donc pas si mal que le singe procède de l’homme et non l’inverse. Dorénavant, en nous élevant dans la société, nous n’aurons plus à cacher nos parties honteuses à ceux qui restent en-dessous.

7 décembre 2009

De Clerck hors-la-loi !

En prolégomènes, un sous-titre lu dans Marianne « Transformer le prisonnier en une source de profit entache d’illégitimité l’acte de priver de liberté. »
J’y avais déjà pensé sans trouver un article dans le Code à propos de l’initiative de De Clerck qui expédie courant janvier nos détenus purger leur peine en Hollande.
Cette chronique pourrait débuter ainsi « Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie… » ainsi écrivait madame de Sévigné à son cousin de Coulanges à propos du mariage (raté par ailleurs) de la Grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV avec Lauzun, pour expliquer mon étonnement pareil à celui de la Marquise, à ce qui m’avait échappé avant la lecture de Marianne. Penser qu’aucun juriste n’y avait pensé est sidérant !
Venons-en aux faits :
De « La Libre Belgique » le 1-07-09 :
« Interrogé ce mercredi matin sur la RTBF à propos de la surpopulation dans les prisons belges, le ministre de la Justice Stefaan De Clerck a répété qu'aucune décision n'avait encore été prise (au sujet de la location d’une prison hollandaise pour y loger nos surplus de détenus. NDLR) mais le ministre s'est fait l'avocat de la piste "hollandaise". Coût estimé: 90 millions d'euros.
»M. De Clerck espère obtenir, à partir du 1er janvier prochain, 500 places dans une prison au Pays-Bas, "située à 40 km d'une autre prison belge". Le personnel de la prison est néerlandais, mais sera sous autorité belge. La loi en vigueur dans la prison sera la loi belge, a assuré le ministre. »
La location de prisons hollandaises est un exemple de gestion qui oublie superbement le Droit.
Le gouvernement belge va louer des cellules en Hollande pour y installer ses détenus, ouvrant ainsi à la privatisation une partie des décisions de justice, sans qu’au préalable, on ait eu un débat sur une délégation de pouvoirs à un pays tiers et à des organismes privés, en vue de l’application d’une décision de justice !
Le Parlement a autorisé les transferts de prisonniers en dehors du sol national en toute illégalité et sans doute en pleine inconscience !
L’insuffisance de prisonniers en Hollande et le manque de prisons en Belgique, ne justifient pas tout. C’est parfaitement scandaleux d’escamoter l’essentiel du Droit pour des raisons essentiellement économiques aux motifs d’encombrement et du manque d’hygiène de nos prisons.
J’écarquille les yeux. Je me dis que le désastre est dans le vide juridique de prisonniers belges purgeant leur peine à l’étranger. De Clerck a beau dire que ces prisonniers seront sous tutelle des Lois belges avec un personnel hollandais, sans que je ne parvienne pas à m’expliquer comment, en cas d’infraction aux règlements intérieurs, les geôliers hollandais, éventuellement victimes de prisonniers en rébellion seront indemnisés par les Lois belges et les coupables sanctionnés de même, alors que l’infraction serait commise hors de Belgique sur des geôliers agissant à titre de société privée, sinon entrer dans un micmac juridique dont on n’est pas près de sortir, à moins de passer un accord avec la Hollande qui cèderait une partie de son territoire dans une sorte de bail et que la prison de Tilburg serait momentanément un territoire belge, avec tous les droits qui s’y rattachent, y compris les matons qui bénéficieraient d’une double nationalité !

milf01 copie.jpg

J’espérais en la clairvoyance de Christine Defraigne, juriste liégeoise, qui a interpellé le gouvernement sur le sujet : "C'est un terrible aveu d'impuissance pour notre pays… On va payer 30 millions d'euros pendant 4 ans. Or, avec 120 millions, on peut construire des prisons et acheter des bracelets électroniques".
Pas un mot de la rebelle sur l’énormité en Droit que cela soulève, rien dans son discours sur le droit du citoyen de purger sa peine dans son pays ; mais, pardon, question pognon, toutes les angoisses du monde ! !
Faut-il rappeler que la haute cour de justice de l’Etat d’Israël vient de mettre un coup d’arrêt à la privatisation de la détention de prisonniers aux motifs que « …une société commerciale dont le profit est l’unique souci chercherait à optimiser en rognant sur les coûts au détriment des droits des prisonniers ».
Et qu’en est-il de la dignité humaine ?
Cet arrêt des Cours israéliennes pourrait constituer un précédent juridique international. On ne peut pas penser que la Cour européenne des Droits de l’homme si elle était saisie du comportement de la justice belge et de son ministre, resterait sans réaction.
Evidemment, en Belgique, où il ne fait pas bon dire un mot de travers sans qu’une communauté ne se sente diffamée et coure pleurer dans le gilet d’un juge, personne ne fait attention que nous exportons des gens comme des paquets de linge sale dont on voudrait se débarrasser. Jadis, on envoyait le bagnard à Cayenne et la forte tête en Afrique, selon que l’on était tricard de la république française ou délinquant sous Léopold II.
Nos lois, parfois sottement répressives et à d’autres moments aussi sottement laxistes, doivent être assumées par le législateur boulimique et respectées par le gouvernement.
Dehaene qui cherche une loi adaptable à BHV n’a pas besoin de trop s’en faire. Il peut bricoler n’importe quoi, nos artistes n’y verront que du feu, la preuve !

6 décembre 2009

Baudelaire à Copenhague.

Parler du réchauffement au début de l’hiver, ça fait bizarre.
C’est comme si Emmanuelle Seigner refusait de réchauffer les pieds de Roman Polanski retour à Gstaad, après le voyage le plus cher – 3 millions d’euros – en même temps que le plus court !
Ce n’est pas que le réchauffement n’a aucun écho « dans mon corps et dans mon âme » dirait Goethe ; c’est parce qu’on en distille l’inquiétude parmi les masses apeurées, que je m’en méfie.
Les catastrophistes disent que les gaz brûlés des moteurs sont parmi les principaux responsables du réchauffement, et qu’avec l’Inde et de la Chine en phase de progrès, ça ne pourra qu’empirer. Les mêmes soutiennent que les dites huiles s’épuisent et que dans maximum trente ans, il faudra tourner la page du pétrole !
Bien sûr, d’ici là, ça risque de chauffer un poil de trop. Mais, si je comprends bien, la pollution s’arrêtera pratiquement toute seule faute de combustible ?
Connaissant les appétits de l’humaine nature, on pourra faire autant de sommets qu’on veut, la glace des pôles continuera de fondre comme le glaçon dans le whisky. Encore qu’elle ne fondra pas toute – c’est encore un scientifique qui parle – il faudrait plusieurs centaines d’années pour en venir à bout, et comme on ne pétaradera plus sur les autoroutes d’ici trente ans…
Il paraît aussi que les pommes de terre bio c’est de la foutaise, que le tri de ses ordures, c’est juste bon pour ne pas vivre sur sa litière de déchets et de déjection, que les éoliennes coûtent plus chers et polluent plus qu’elles ne rapportent, et qu’enfin se brosser les dents avec de l’eau dans un verre plutôt que faire couler le robinet n’économise rien du tout. On veut bien fermer le robinet pour se brosser les dents, mais quand l’usine à côté utilise le cubage du Mississipi à son embouchure pour rincer ses saloperies, on se demande à quoi ça sert ?
Ce qui fait la rareté de l’eau c’est la difficulté de son transport sous certains climats, argumentent certains « contre-prix » Nobel.
Pour faire bonne mesure, des empêcheurs de croire en rond vont jusqu’à dire que la voiture électrique est une monstruosité dix fois plus polluante à cause de l’énergie utilisée pour le concept de la batterie et ses multiples rechargements.
Le bio carburant n’a aucun avenir sinon parcimonieusement utilisé. Miracle ! RTL nous montre un inventeur belge qui recycle les fauteuils des anciennes bagnoles pour faire rouler les nouvelles, l’énergie perpétuelle en quelque sorte. On se demande, s’ils n’ont pas aussi fumé la moquette !
Les voix sont discordantes au cantique des cantiques entendu par les chefs d’Etat.
Largement soutenue par l’opinion publique, la lutte contre le réchauffement réchauffe au contraire l’atmosphère de l’enthousiasme des foules. Le phénomène est bien connu. Une salle pleine de gens à 37°2, la température s’élève très rapidement.
La « deep ecology » vient des USA (bien sûr) pour nous « terroriser » par des films comme « 2012 ». Nous sommes atteints du syndrome du Titanic !... Il paraît que le spectateur, quand il a la trouille lâche plus facilement ses sous. Ce genre de film stimule la vente du pop-corn !
Le climatologue André Lebeau nous prévient : « …l’écologie politique tend à se réduire à un certain nombre de slogans et de tabous qui permettent d’éviter de penser. ». Comme cette réflexion de Christian Laval que l’on dirait toute faite pour Jean-Mi Javaux « L’écologie seule, séparée de la justice sociale, pourrait être un prétexte à une surveillance accrue des comportements. » Voilà l’ancien du patro averti. Si c’est pour touiller dans le pot-bouille de la social-démocratie avec Di Rupo, qu’il reste à Amay.

00111a.JPG

Quand le réchauffement sera du réchauffé, on retrouvera le sens commun pour le seul problème de notre survie qui vaille : l’effarante augmentation de la population mondiale.
Sans faire du catastrophisme, c’est le seul danger que l’on peut maîtriser par la seule éducation des enfants, surtout les filles qui sont moins scolarisées dans des proportions effarantes de par le monde, que les garçons.
On a tort d’oublier Thomas Malthus (1766–1834) et Pierre Joseph Proudhon, qui, à une époque où l’humanité ne dépassait pas le milliard d’individus, prévenaient les générations futures du désastre.
On y est presque.
Les eaux qui montent, les déserts qui progressent, les déboisements massifs, n’arrêtent pas pourtant les catastrophistes qui répandent parmi les foules crédules, l’idée qu’on pourrait aller jusqu’à dix milliards d’individus, voire quinze, sans anicroches !
Le jeu de nos Pic de la Mirandole, alias Verbatim Attali, est simple : nous faire bicher sur des sujets qui renvoient à la conscience collective pour mieux nous instrumentaliser.
C’est d’autant plus facile, qu’il y a quelques responsabilités du comportement humain dans l’épuisement des ressources, dues essentiellement au système économique occidental en passe de faire perdre la boule à tout le monde.
De l’économie foldingue à Copenhague, il n’en sera pas question. Obama n’a pas envie de se faire assassiner en descendant de Force 1 à Washington, après sa prestation au Danemark.
La Terre a connu par le passé des réchauffements et des refroidissements bien plus conséquents et plus terribles. Nous ne finirons pas avec elle. Nous aurons disparu depuis longtemps avant que le soleil ait dit son dernier mot. Elle en aura encore pour quelques milliards d’années à tourner sur elle-même, comme le toton de mon enfance.
Des espèces adaptées au changement climatique nous survivront. Elles existent et nous les trouvons insignifiantes.
A moins… à moins qu’un croiseur, boulet de l’espace, fait de cailloux et de glace de quelques kilomètres ne se prenne les pieds dans les lois de Kepler et de Newton pour nous éteindre comme une bougie, rien que par son souffle !
Alors, des insectes, des vers marins et peut-être quelques champignons se nourriront du papier des fonds de bibliothèques : « ô ma beauté ! dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j’ai gardé la forme et l’essence divine, de mes amours décomposées. »… chanteront encore les vers de Charles, jusqu’au moment où ils se feront boulotter !

5 décembre 2009

Qu’est-ce que tu prends, Antoine ?

Les journaux : « L'endettement aura augmenté d'un milliard d'euros entre 2008 et 2010 et ce montant doublera d'ici 2015, estime Françoise Bertieaux, du Mouvement Réformateur. »
Dans sa réponse, Antoine, le ministre du Budget mit en lumière les "six dangers" que la Communauté devra affronter. Le drame, c’est qu’on n'en a compté que quatre !
Antoine fait songer à Vanden Boeynants énumérant ses propositions. Il lui arrivait parfois, à force de s’être étendu sur la première, de sauter à la troisième, nous laissant ignorer à jamais ce qu’aurait pu être la deuxième !
Qui au MR a dénoncé les méthodes de voyou du gouvernement de la Communauté française ? Après cette accusation, il est logique d’imaginer la direction de la Région peuplée de voyous.
En effet, pour utiliser une méthode de voyou, il faut l’être soi-même et par delà, cohabiter avec les autres, qui de collègues deviennent complices !
Donc nous sommes dirigés par des voyous ! Pour l’anecdote, reste à savoir qui l’a dit ? Bertieaux ? Kubla ? Si un lecteur a l’information, ça ferait plaisir.
J’ai toujours eu de la sympathie pour les voyous. Ils me reposent des honnêtes gens.
Ils affichent ce qu’ils sont, sans char ! A bien scruter les photos officielles, même Rudy à un air convenu de chef de gang !
Avec eux, pas de tromperie, on sait que l’on va être refait. Tout est dans l’art théâtral. Prenons par exemple Papa 1er, dans le rôle de l’empereur.
Caligula couchait avec tout le monde, sa sœur, son garde du corps, son cheval. Papa 1er ne nous convainc pas qu’il couche avec sa fille, pourtant c’est un bon acteur, il y met du sien. Comme on le voit dans ce rôle de composition, il devrait mieux coller à l’incestueux fils de Germanicus. Il est vrai que papa 1er n’est pas à la Région. « Aut Cæsar, aut nihil ». Il est mauvais parce qu’il ne sent pas la démesure du personnage. Il serait meilleur dans « Les Vignes du Seigneur » reprenant le rôle de Victor Boucher.
Mais Rudy ! On dirait Al Capone à son procès…
La Région fait dans le sobre avec le matériel et les hommes : le prestidigitateur, la table recouverte d’un drap noir, les cartes biseautées, le chapeau claque. On essaie de deviner le truc. On a l’assistante en bas résille qui fait diversion…
C’est sûr, on est pris pour des cons… Ah ! ils sont forts…
Ils parlent, ils parlent, ils parleraient pendant des heures. On les écoute ravi. On démonte leurs discours. On en cherche le ressort. On est content de savoir que ce sont eux qui nous volent. On n’en voudrait pas d’autres. On les aime, parce qu’ils nous ressemblent tellement et on les déteste, parce qu’ils ont la permission, et nous pas !

17h copie.jpg

On adore les voir militer pour les grandes causes. On ne les croit pas. On n’a pas confiance. Mais ils nous font avoir le désir de l’enthousiasme. En les admirant, on donne de l’espoir aux jeunes.
A la télévision, ils nous observent du coin de l’œil. C’est bien simple, ils ressemblent tous à Gérard Deprez, un air de famille, le regard voyou…
Chaque fois qu’ils regardent vers nous, via la caméra, je mets la main à mon portefeuille dans un réflexe, comme sur un bus, quand quelqu’un crie « au voleur » !
Un dimanche, je le sais bien, alors qu’ils seront réunis sur un sujet qui fait l’actualité, dans un studio à 100 lieues de mon domicile, et sous la surveillance des animateurs du débat, installés comme à l’accoutumée, l’un à collecter les courriels des téléspectateurs, l’autre à couper la parole aux minus, afin de laisser les importants s’étaler à l’aise, mon portefeuille disparaîtra vraiment, volé par un de ces voyous.
Pourtant Kubla m’avait prévenu !
Lequel aura fait le coup ?
Tous probablement. C’est une association de malfaiteurs. Mes biftons passeront sous la table d’une main à l’autre pour finir dans le gouffre de l’Etat. Ce sera un mystère de plus à classer dans les placards de l’histoire de Belgique !
Nous avons une sacrée chance d’être dirigés par des voyous.
Cela pourrait être pire par des honnêtes gens.
On ne s’y attend pas. Ils ont l’air honnêtes.. et au moment où vous ne vous méfiez plus, crac, c’est fait. Les bons écrivains le savent, Haussmann n’a pas détruit la cour des Miracles pour rien. Les honnêtes gens caracolent en tête dans l’ordre de la truanderie. C’est Hugo qui l’a dit..
Ils paraissent ne pas coûter cher. Ils ne paient pas de mine, et pourtant… N’amassent-ils pas de mois en mois un petit pécule disproportionné à leur mérite et de bien meilleure façon que nous pourrions jamais amasser le nôtre ? Ne sont-ils pas comme masque en carême à nous jouer une comédie pire encore que celle que nous jouaient les voyous d’antan, les vrais, les durs, les tatoués de la contrescarpe ?
C’est eux que le roi félicite. ils reçoivent la grande croix des services rendus, alors que ce sont nos gars qui sont morts dans les usines, sous les ponts, la corde au cou et la feuille de chômage à la main !
-Qu’est-ce que tu prends Antoine ? C’est ma tournée. De toute façon, c’est toujours moi qui régale.

4 décembre 2009

Ô Obama Ô !

Le Prix Nobel de la Paix entourloupé par son état-major va envoyer 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan.
Afin de faire passer la pilule, il a dressé un calendrier – un de plus – pour le retrait de ses boys. Inutile de dire que personne n’y croit.
Le bilan est sec : 34.800 G.I. au 22 octobre 2009, avec l’OTAN plus de 70.000 hommes, 486 morts, dont 300 Américains et 186 de l’OTAN en 2009, si l’on excepte décembre, pas encore comptabilisé.
Avec les renforts américains, il y aura bientôt environ 100.000 militaires étrangers en Afghanistan.
C’est dire si tous les espoirs mis dans l’armée afghane sont décevants, comme ceux mis en Hamid Karzaï pour « développer la démocratie », avec le bide de sa réélection.
Le Flamand Pieter De Crem va probablement étoffer le contingent belge actuellement de 530 hommes, puisque l’ambiance est à la hausse d’effectifs et que le siège de l'OTAN à Bruxelles et son commandement militaire (SHAPE) à Mons nous recommandent d’être exemplaires.
Notre participation à ce désastre programmé nous autorise à quelques réflexions sur la nature du conflit, sur l’issue possible de celui-ci et notre politique à son sujet.
Comme il en est ainsi depuis longtemps, peu de commentaires critiques sous la plume de nos éditorialistes et peu de commentaires de nos bavards professionnels sur nos ondes tricolores.
C’est que la Belgique, championne du monde pour dire la démocratie chez certains peuples en déliquescence, dont elle fustige les fautes et pénalise les tyrans, épargne son grand allié les Etats Unis d’Amérique et les tyranneaux de quartier, comme Kadhafi, le dictateur libyen, les sultans des Emirats arabes, les pays du Maghreb, certains pays d’Amérique du Sud, etc. qui ont le bon goût d’entretenir de bonnes relations commerciales avec nous. C’est dire le grotesque du parti pris de notre action.
Pour revenir au grand civilisateur Obama qui a saisi des mains d’un Bush décrié la bannière étoilée du plus grand Etat militariste que le monde ait jamais vu, peut-être a-t-il eu tort de déclarer qu’à partir de juillet 2011, les forces américaines débuteraient le transfert de pouvoir à l'armée et aux autorités afghanes. Entre parenthèse, dans ses discours de campagne électorale, le candidat Obama avait préconisé le retrait pur et simple dans les deux ans de l’Armée en Afghanistan, alors que 2011 ne marque que le début d’un retrait.
Après huit ans de guerre, ce ne serait pas trop tôt. D’autant que la population satisfaite au début qu’on la soulage de ses fous d’Allah, prise depuis entre deux feux, s’est à nouveau jetée dans les bras des Talibans, par nationalisme et parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement.
Une des grandes erreurs d’Obama, c’est de faire confiance aux militaires (1). Il aurait dit au général Stanley McChrystal, le commandant en Afghanistan, combien voulez-vous de renfort pour gagner la guerre ? 40 000 hommes aurait répondu l’étoilé. Bref, il est descendu à 30.000, ce qui est normal pour le conflit dans un pays qui a toujours vécu à l’heure des souks et du marchandage.

warstupid.jpg

.Les journalistes américains sont bien plus critiques que les Belges sur la politique d’Obama en Afghanistan. Ce n’est pas dans la mentalité de nos gens de s’exprimer de manière directe, depuis toujours nous cultivons l’art de la litote faux-cul.
Les Talibans et Al-Qaïda, notent les journaux US, n'ont qu'à laisser passer la tempête pendant dix-huit mois. Ils ont tenu tête huit ans à l'armée américaine « La route de Bagdad leur sera ensuite ouverte », gloussait un commentateur de Fox News.
L’opinion belge reste passive, étrangement éloignée de ce conflit dans lequel nous sommes parties prenantes. Jusqu’à présent, nous n’avons perdu du personnel qu’à cause d’un accident de la route. Comme le conflit est partout, que nous perdions un paquet de militaires sur une mine et tout peu changer.
Pieter De Crem ne doit pas ignorer que seuls quelques indécrottables nationalistes de droite, auxquels il faut ajouter quelques américanolâtres, croient encore à la croisade de l’Occident pour la victoire de la démocratie contre le communisme et les assimilés, dont l’intégrisme musulman.
Cette exaltation inconséquente fait partie du divorce actuel entre le peuple et ses gouvernants. Divorce plus aigu encore quand on prend en compte la rupture dans le social et la confiance dans le système économique.
Mais Pieter De Crem n’est pas le seul à verser dans un excès d’optimisme, ce n’en est même qu’un pion gesticulant et maladroit.
Il est vrai que les « hautes sphères » défendent toujours une démocratie qui n’existe plus, à seule fin de faire croire à l’Afghanistan qu’elle existe ! Le comble, c’est qu’elles la proposent à des gens qui n’en ont que faire.
Quant à nous, nous faisons semblant d’y croire par la nécessité où nous sommes de survivre sans un modèle plus éthique. Par prudence, sans nous en rendre compte, nous faisons bien. Les solutions par l’émeute finissent mal. Les autopompes viennent toujours à bout des récalcitrants. Ceux qui disent nous aimer et vouloir notre bonheur n’hésiteraient pas une seconde à traiter notre mauvais vouloir de la pire des façons, comme on traite les talibans.
Belle mentalité de tous les partis confondus ! Mais, c’est ainsi. Il suffit de les entendre parler de populisme, de racisme rampant, d’agitateurs professionnels, pour revenir quarante ans en arrière, quand Lambion, président de la Régionale FGTB de Liège, excluait six délégués de Cockerill coupables d’avoir fait voter légalement les travailleurs pour la poursuite d’une grève, alors que Lambion avait déjà signé avec l’employeur pour la reprise.
Eh bien ! nous en sommes là. Que les gens soient pour ou contre la guerre en Afghanistan, pour ou contre l’Europe, pour ou contre le système économique, pour ou contre la social-démocratie, ils s’en tamponnent : ILS ONT DÉJÀ SIGNÉ !...

----
1. « La guerre est une affaire trop sérieuse pour être confiée à un militaire. » Ma mémoire a perdu le nom de celui qui commit cet aphorisme de bon sens.

3 décembre 2009

Garçon !... y a plus d’cendriers ?

On pensait que les problèmes majeurs - l’appauvrissement général, l’état lamentable des finances publiques malgré des ponctions accrues, les resserrements des largesses du système envers les mandataires publics et les entreprises privées – on pensait, disé-je, que ces réformes urgentes pouvaient être suspendues par l’artefact Bruxelles-Hal-vilvorde (BHV), malgré le bulldozer Dehaene couvrant les cris de la NV&A.
Eh bien ! pas du tout. Le microcosme politique se trompait sur toute la ligne.
A force de faire des liches à tout le monde, le personnel du PS fourré dans les ministères, dont celui de la Santé, avait oublié que Mons existait ! Outre sa mission culturelle mondiale, ce diverticule présidentiel abritait toujours Elio Di Rupo, thaumaturge incontournable de la social-démocratie.
Hors saison du Doudou, le bon à tirer sur la dernière sèche, envoyé par mégarde à la Maison du peuple fut de trop.
Piqué au vif, entouré de ses amis de la petite restauration et des troquets de quartier, entre la rue de la Peine perdue et du Centre sportif de la Sapinette, Elio eut une inspiration : remettre en question l’interdiction totale de fumer dans les restaurants et les cafés, vu que son ennemi intime, Didier Reynders, ne l’avait pas attendu pour monter aux créneaux, accouplé à sa gargotière Sabine Laruelle, dernier rempart de l’herbe à nicotine.
Dans un vertige, l’illustre vit les supporters d’après match, les habitués de la choucroute garnie, pire, le fond de salle des Maisons du peuple se vider des fumeurs !
-On a beau être belgicain, écolo et socialiste, on n’en est pas moins homme !...
Il était temps de trouver un nouveau compromis entre Laurette et le café des sports.
Le gouvernement risque-t-il de tomber sur l’usage des clopes dans les dernières fumeries autorisées ?
C’est bien possible, après tout, avec des mabouls aux affaires.
Dans ce cas, le PS porterait une lourde responsabilité imputable à la volonté d’un président qui lorgne du côté des bars et cafés pour un appoint de voix.
Le PS n’a pas besoin de bourrer les urnes comme un vulgaire Hamid Karsai ou la routarde Martine Abry, attendu qu’en Belgique, c’est l’électeur PS qui est bourré.
Les socialistes vertueux votent Ecolo depuis l’histoire de Jean-Mi Javaux. Au Patro, il a écrasé sa clope sous la semelle de ses chaussures de marche, en jurant à la cheftaine qu’il allait épouser, que c’était la dernière.
Un petit retour en arrière plus sérieux s’impose.
La majorité à la Chambre a voté une proposition de loi qui prévoit l’interdiction de fumer dans les restaurants et les cafés à petite restauration, dès l’année prochaine.
En commission, Ecolo et le CD&V ont déposé un amendement qui prévoit l’interdiction totale de fumer dans tous les établissements dès 2012, approuvé par CD&V, CDH et PS, Ecolo et SPA,. les libéraux s’étant abstenus.
Le bidule amendé est revenu à la Chambre. C’est alors que sur son blog, le président Di Rupo s’est lâché en livrant ses derniers apophtegmes d’ancien fumeur.
Tout le monde fulmine, c’est le cas de le dire, même chez les godillots du PS. Voilà longtemps qu’en dehors du chef, personne n’a plus rien à dire dans les fédérations du PS, sauf Laurette Onkelinx qui, de temps en temps, à la permission d’interpréter la pensée du génie des Carpettes de la rue Grande. Milquet s’indigne. Javaux ne décolère pas.
En toute modestie, en ma qualité de vermisseau blogueur, j’ai une proposition qui tombe sous le sens.
Puisque Di Rupo est en désaccord avec l’ensemble de son parti, qu’il demande l’asile politique au MR, rue de Naples !

lkjhg copie.jpg

L’antre des bleus en a vu bien d’autres ! Il a accueilli d’autres loustics, et des plus sévères handicaps, dans sa permanence d’accueil d’éclopés politiques. L’association GAIA libérale y a requinqué Fournaux de Dinant, au plus mal avec Joëlle, Deprez Gérard venu de nulle part, quand on voit dans quel état il avait mis le défunt PSC, sans compter Maingain qui depuis, grâce au FDF, assure au MR la majorité à Bruxelles.
Di Rupo y aurait sa place. Pour faire complet, il nous manque un Besson. Il serait assuré d’un mandat à l’Europe et pourrait poursuivre Reynders de sa vindicte en rejoignant le clan Michel !
Alors, Elio, de blog à blog, ça te dit ?
En dernière minute afin de compenser les pertes en cancer du poumon, Etienne Schouppes, secrétaire à la mobilité, se propose de sauver des vies humaines avec son permis à point. Pour ne pas être en reste, on pourrait suggérer à Benoît Lutgen d’interdire aux obèses tout passage chez les « frituristes ». Daerden – celui de « Jours d’ivresse au Standard - réaliserait enfin son rêve, faire payer sur les autoroutes, au lieu de piller l’argent des vieux et raccourcir leur vie par l’angoisse du lendemain..
Pour ma part, je vais laisser tomber avec la cigarette, le mot de la fin après l’amour, en m’abstenant de dire « heureuse » à la compagne de mes stupres.

2 décembre 2009

Alfred, tu replies le matos...

-Monsieur Marcueil, vous venez de recevoir le prix Nobel de Littérature pour « le sous-mâle ». Personne ne vous connaît. A quoi cela est-il dû ?
-Mon œuvre est un hapax.
-Pardonnez-moi, mais pour nos lecteurs…
-…et vous-même…
-…pouvez-vous nous préciser ce qu’est un hapax ?
-C’est une œuvre composée d’un seul exemplaire. Il est dans le tiroir de ma commode.
-Mais alors, comment les jurys du Nobel ont-ils pu vous décerner le prix ?
-Cela est dû à une coquille d’imprimerie. Le typographe, distrait, a aligné dans son composteur la lettre « e » avant la lettre « l » et il aurait dû faire l’inverse. Si bien qu’on aurait lu le prix « Noble » de la littérature.
-Connais pas…
-C’est un prix du Collège de pataphysique. On a trouvé que cela faisait plus fort « Nobel » que « noble » et puisque cette coquille n’était pas de notre chef... Les pataphysiciens m’ont ainsi décerné le prix Nobel de littérature.
-Je vais voir ce que je peux faire. La chaîne ne répond pas. Il me semblait aussi, Marcueil, ça ne me dit rien… Je prends quand même l’interview. Le « Sous-mâle » disiez-vous. C’est un roman ?
-Oui, monsieur, un roman d’amour moderne. L’incipit…
-Le quoi ?
-…la première phrase de mon œuvre, pour faire plus « Raeder Digest », si vous préférez pour vos lecteurs et vous-même, prend à rebours celle de mon ancêtre supposé dans l’œuvre de Jarry « L’amour est un acte sans importance, puisqu’on peut le faire indéfiniment ». J’écris donc, non sans m’être rapporté aux statistiques concernant la fécondité des gonades en pleine déconfiture et ce en corrélation avec le système économique… et je me demande si le rapport n’est pas l’évidence même…
-Vous ne pourriez pas faire plus court, pour nos lecteurs et auditeurs…
-…et vous-même. L’incipit est « L’amour est toujours un acte sans importance, dorénavant, on ne pourra plus le faire indéfiniment ».
-Je ne vois pas le rapport ?
-Vous ne sauriez pas, puisqu’il n’y en a de moins en moins…
-Vous parlez d’amour tout le temps, alors que - selon vous - on n’y pense plus guère.
-L’homme et la femme croient se choisir… comme si la terre avait la prétention de faire exprès de tourner ! L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas.
-Je pense que cela n’intéressera nos auditeurs que si nous y mettons une petite touche d’actualité. Après l’amour, un autre intérêt du hapax « le sous-mâle » ?
-La différence entre le « sur-mâle » et le sous-mâle » tient dans la conversation. Jadis, on faisait l’amour en parlant sans cesse de la chose. Cela la pimentait. Aujourd’hui, on fait l’amour furtivement en se taisant, à cause des jeux vidéos. Pour être complet, j’ai surtout écrit sur « l’autre chose » dans « le sous-mâle »

véloce2.JPG

-Alors, parlons-en. Que dites-vous à un jeune qui commence à travailler ?
-Aristote considérait le travail comme une activité par nature asservissante. Ce qui fit dire à Guy Debord, beaucoup plus tard à l’adresse des jeunes : « Ne travaillez jamais ! », sage conseil, mais difficilement tenable, en ces temps de décervelage à son propos. Quant à moi, je suis embêté. Je manque de confiance dans l’organisation même du travail, tant dans les usines et les bureaux, que dans les syndicats et les directions politiques. Ce sont les critères de gestion et de rendement coupés du travail, qui prennent le dessus sur l’art et le plaisir de faire.
Il y a une vraie rupture entre le travail et la culture. On travaille pour une monstruosité qui est le consumérisme, inutile à la culture et aux connaissances. On se moque du bien commun, de la politesse, du goût des autres. La solidarité n’est pas satisfaite par l’exportation qu’on en fait, surtout en Belgique qui se « mêle à corriger le monde » comme le dit si bien Philinte à Alceste.
-Excusez-moi, ma productrice me parle dans l’oreillette… Tu dis, Béa que je laisse tomber ?... Je vais tout de même demander une conclusion… Non. C’est un plouc… D’accord… Pardonnez-moi, Monsieur Marcueil, je crois que cela ne sera pas possible de…
-Mais bien sûr. Je me demandais aussi pourquoi vous n’étiez pas déjà parti. C’était une confusion, le prix Nobel… etc. « Avec la barbe,le lorgnon et les vêtements conformes à ceux de tout le monde, Marcueil avait dépouillé jusqu’au souvenir du monde ».
- Désolé Monsieur Marcueil… je coupe le son. Alfred, tu replies le matos, on se tire… Vous devez drôlement vous embêter à être ainsi tout le temps ?
-Je ne m’embête jamais. S’embêter, c’est s’insulter soi-même…
-Vous devez me trouver futile ; mais, c’est ma façon de gagner ma vie… la futilité.
-Le premier devoir, n’est-ce pas de l’être ? Wilde a cherché toute sa vie le second, sans le trouver.

1 décembre 2009

Pour ou contre les minarets en Suisse ?

Que les tartufes quittent leur prie-dieu et répondent à cette question sans jouer aux cons.
En pinailleur de blog, il faut savoir l’ouvrir, même quand ça gêne aux entournures. Faire un choix ! sans quoi c’est pas la peine de jouer les francs-tireurs. C’est même la seule raison de se taper deux heures de colle tous les soirs : marquer sa différence. Avant de fourrager dans les consciences, vaut mieux fourrager dans la sienne. Dans l’alternative contraire, autant s’abonner aux journaux conventionnels et collectionner les lieux communs.
En Belgique, c’est déjà plié. On sentait bien au ton des journaux télévisés et des partis politiques de pouvoir : c’était un coup de l’extrême droite suisse ; le populisme ne rallierait pas cette fois une majorité d’Helvètes ; on éviterait le racisme du vert-de-gris dans le gruyère…
Calquant sur la politique du PS qui compte se refaire une santé en offrant au pays « une large ouverture d’esprit d’un humanisme de consensus » à défaut de défendre les populations contre la mondialisation de l’économie, les autres rombiers étaient assez d’accord avec la petite lâcheté de Di Rupo. Défendons l’humanité entière, ainsi on nous lâchera la grappe sur celle des hauts-fourneaux et des emplois précaires qui trouent de pare en pare la société belge.
Catastrophe ! Enfer et damnation !... 57,5 % des citoyens !... une majorité comme il y en a peu en Suisse est pour l’interdiction des minarets.
Voilà le tort d’aboyer ses certitudes à tort et à travers, un peu par conviction, beaucoup pour entraîner la ruche là où l’on veut qu’elle butine.
Parce qu’il va être difficile d’imaginer que l’extrême droite compte 57,5 % de nazis en Suisse !
Tous adolphins, c’est trop gros. Une alternative pareille, ça ferait tort à notre démocratie.
La plèbe, quand elle refuse un projet chéri des stars du système est immature, quand elle l’adopte, on parle d’une seule voix comme Cicéron ! On nous a déjà assez traités de cons au Traité de Lisbonne.
Ce serait fort de café. Ce sont les Suisses qui votent mal, et c’est nous qu’on soupçonne !
Le scandale a suffisamment grossi ces dernières 24 heures, pour se le tenir pour dit : la Suisse ne veut pas d’autres cuberdons géants que les cinq déjà inscrits dans le paysage.
En même temps, il y a ragoût et on pourrait se poser des questions sur l’attitude de certaines voix autorisées, c’est-à-dire représentant un courant de l’opinion.

6.jpgloiuy copie.jpg

"La Suisse vient de virer à l’extrême droite" réagit Jean Ziegler, sur France Info. Pour les amateurs de la Suisse vue par Jean Ziegler, ils pouvaient croire que c’était fait depuis longtemps.
"Catastrophique", selon Tariq Ramadan, dont on ne sait pas encore, depuis le temps qu’on le connaît, s’il désavoue ou non, la primauté de la Charria des musulmans sur les Lois des pays qui les accueillent. Bernard Kouchner ne pouvait faire moins qu’être consterné, tandis que du côté du gouvernement français, en général, on se montre satisfait du résultat, sans trop oser le proclamer bien haut, attendu qu’on vote pour les Régionales dans 3 mois en France.
Marine Le Pen exulte. On en est un peu gêné ; mais, basta ! vaut mieux ça qu’un détail de l’histoire de son vieux.
En Belgique, on en est au ton indigné des écologistes qui veulent en appeler aux droits de l’homme à Strasbourg ou pis, aller tambouriner à la porte de la Cour européenne. Dans les Cantons ce serait presque les Hutus contre les Tutsis, selon Javaux, l’ancien du patro….
Paradoxalement le préambule de la Constitution suisse proclame, "au nom de Dieu Tout-Puissant", l'esprit "de solidarité et d'ouverture au monde" du peuple et des cantons suisses. En Belgique, le Code, les mœurs et les « réactions » ne se sont pas encore tout à fait ralliés à une stricte laïcité, garante de toutes les libertés en limitant l’interférence des cultes dans les affaires de l’Etat.
L’Etat de droit n’a qu’une chance de survie, ô combien précaire. On dépend les crucifix dans les tribunaux et les maisons communales, et on fait ses patenôtres et ses génuflexions à domicile..
On a enterré trop vite les vieux socialistes avec leur sifflet « tut ! tut ! tut ! plus un sou aux curés ». Di Rupo était trop jeune, il ne s’en souvient pas. Il y avait pourtant du bon sens, là-dedans !
Modestement et à mon tour, je rappelle qu’un des piliers de la démocratie est la laïcité, ce que tout le monde semblait avoir oublié dans le débat, à commencer par les socialistes.
On a peiné et on souffre encore à décoller nos curetons de la chose publique. La paix scolaire nous coûte des milliards avec les réseaux du Libre et de l’officiel. Ce n’est pas le moment de remettre le couvert avec les barbus, d’allonger la facture. Le denier du culte, merci, on a assez donné !
Je suis pour la liberté d’exercer chez soi ou ailleurs, mais avec discrétion, les professions de foi que l’on veut. Mais je trouve insupportable d’être réveillé tous les dimanches matin par des disciples de Jéhovah en mission évangélique.
Eux s’accrochent avec des brochures selon lesquelles le monde n’est vieux que de 3000 ans. Les autres ont l’air plus déterminés à me casser la gueule, comme les cathos du temps de Torquemada si je ne laisse pas pousser ma barbe, pendant que ma compagne se déguiserait en zombie pour faire son marcher.
-T’es jaloux mon minou ? Attends, je mets une burqa pour mes courses au Carrefour
Je suis un laïc et veux le rester. Tout ce qui est de nature à me prémunir de la connerie des religions sera le bienvenu. Pour une fois que l’Etat suisse se veut laïc, je ne vais pas bouder mon plaisir. Si l’Etat belge, moins trouillard pour une fois, renvoyait toutes les religions au respect du droit des laïcs à ne pas croire, je lui tirerais mon doulos….
Les lecteurs m’auront compris. Vive la Suisse.