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Le temps des assassins.

La crise financière, les banques, les entreprise transhumant à la recherche du bas salaire, c’est la mondialisation Le système change de braquet.
Tous les acteurs sont responsables, plus ou moins impliqués dans le désastre. Cela veut dire qu’il sera impossible de faire le tri des responsabilités et sanctionner les plus fautifs. La formule de Georgina Dufoix à propos du sang contaminé « responsable, mais pas coupable » ne sera pas de sitôt sortie de l’actualité.
Tout continuera donc en 2010, à commencer par les habitudes du personnel politique, responsable, ô combien ! coupable, jamais. Pourquoi voulez-vous, puisque les banques passent à travers ?
Les économistes mentiront de plus belle et les industriels joueront au sauve qui peut des bijoux de famille.
L’Europe est libérale. Fondamentalement libérale. Rien ne sera fait par elle ou venant d’elle qui changera quoi que ce soit. Ses supporters l’entendent bien de cette oreille. Louis Michel est convaincu que la solution est à rechercher dans la catastrophe même. Déjà le nom de catastrophe n’est plus de mise. Il semble bien d’après la doctrine libérale que si les passagers du Titanic avaient su tous nagé, le pire aurait été évité.
Apprendre à nager, voilà le nec du maître baigneur de Jodoigne. Bien sûr ce type s’est convaincu de la chose parce que son statut n’est pas précisément celui d’un moniteur du « Lac aux dames ». Quand on parle de l’élimination des plus faibles, afin que les forts reconstruisent l’arche façon Rothschild, Michel compte bien s’embarquer dans les premiers.
Les syndicats par l’ascendant qu’ils exerçaient sur le monde du travail, apportaient des réponses sociales tant que nous étions dans les trente Glorieuses, à présent qu’elles sont loin derrière, c’est encore la social-démocratie qui fonctionne en 2010, mais à vide.
Les syndicats semblent dépassés. Les navettes qu’ils font entre les patrons et les travailleurs n’ont plus de sens et n’arrangent plus rien. Ils ne sont même plus aptes à négocier des compensations des fermetures. Ce sont les travailleurs qui ceinturent leur usine de bouteille de gaz et menacent de faire tout sauter. Dans ce domaine l’imagination est au pouvoir. On séquestre des responsables. On menace de polluer par de l’acide les eaux d’une rivière, tous actes répréhensibles dénoncés par les médias, les politiques et les syndicats ; mais, puisque personne n’a une réponse à leur détresse, il faut bien que les intéressés en trouvent par eux-mêmes !
Comment d’honnêtes gens en sont-ils arrivés à ces menaces si contraire à leur nature ? C’est la question que l’élite ne se pose pas. Cependant elle a tort. Elle use la patience du public. Les « délits » montés en tête d’épingle pour « conscientiser » les citoyens et les indisposer à l’égard des « hors-la-loi » ne font plus recette.

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Les licenciements et les fermetures d’usine se poursuivent. C’est la spirale. Plus il y aura de chômeurs sans pouvoir d’achat, plus la consommation intérieure chutera. Plus aussi les gens seront désespérés et prêts à tout.
La violence n’était pas prévue par les libéraux. Tous les excès sont réprouvés, sauf ceux de table en cette fin d’année. Celui-là Michel se sent de taille à le défendre jusqu’au bout.
Les vrais pyromanes ce sont eux. Ils mettent l’Europe dans un état d’impuissance. Ils n’agissent pas à l’encontre du système qui broie aujourd’hui des vies pour alimenter la finance des riches. La machine à broyer les gens fait tourner ses meules. Les politiques se félicitent de ne pas grossir le grain à moudre de leurs bedaines.
A part l’exploit gravé en lettres d’or dans la rubrique « les reconversions miraculeuses » d’un ancien steward dans la petite restauration et qui s’en tire plutôt bien, c’est le désastre d’une population sur laquelle les politiques n’ont plus prise.
Et cela ne fait que commencer.
Le danger demain, ce n’est plus la grève. C’est l’émeute !
On a, là aussi, jusqu’à présent évité le pire. On prévoit des locaux adaptés à la jeunesse désoeuvrée et « inadaptée » à savoir de grandes et nouvelles prisons. La Hollande leur ouvre les bras en attendant. Là, les prisons sont vides. Ils ne pratiquent pas la préventive comme nous à tour de bras. La politique belge de « tous au bloc » a un coût.
Les socialistes sont d’accord avec les libéraux pour augmenter les effectifs policiers, tant la montée de la délinquance est prévisible.
Personne, évidemment, ne se pose la question « Pourquoi cette prévoyance ? ». La dangerosité des années 2010, 2011 est programmée. On ouvrira des prisons. Pas tant pour résorber le déficit en cellules et en lits, mais parce que le crime est en progression.
On n’atteint pas encore les plafonds du paradis du capitalisme, les USA, mais ça viendra.
Le capitalisme fait de nous des mutants. Il a passé l’éponge sur son lot de voyous de haut vol dans les banques et le commerce des affaires, il ne nous ratera pas.
Si le bon peuple devenait à leur image, mais où irait-on pleurent déjà les chaisières…
Tous les assistants sociaux, les psy, les moniteurs de la jeunesse tirent la sonnette d’alarme. Ils disent que c’est en amont des délits, dans l’éducation, dans l’organisation sociale qu’il faut chercher des remèdes. Le libéralisme se fout des déchets. Seul le résultat de croissance compte.
Tandis que la pauvreté gagne, que la société se disloque dans ses composantes, qu’on va tout droit vers des embrasements insoupçonnés, le personnel politique s’affère à des tâches à sa portée : régler les problèmes de circulation, construire des ronds points et assister par des conseils les victimes des catastrophes aériennes, sans oublier d’envoyer des gerbes de roses à Van Rompuy.
Avec 2011, nous entrons dans l’ère de l’inconscience
Flaubert ne connaît que l’émeute, dans les rapports de la rue avec l’Etat. Il a raison.
Revoici le temps des assassins.

Commentaires

Brrrr! Bonne année quand même, Richard III :)

Je ne sais pas tout lire. Les longs textes me rebutent. Mais je m'associe à michel. Bonne année et BRRR! J'ajouterai BRRR! Parce que la situation chez nous n'est pas brillante et son évolution fait peur. Mais quid dans les pays pauvres et sous les dictatures de tous genres, en Chine et en Guinée par exemple. Cependant, comme je l'ai déjà écrit à Richard III, il y a moyen d'affronter la réalité. Par exemple, la "pauvreté" chez nous en rencontrant les "pauvres".
Est-ce si difficile rencontrer, de regarder en face et de parler aux "repris de justice" et à ceux qui se sont fourvoyés dans la drogue, l'alcool et les maladies mentales de toutes sortes. Il y a plein de possibilités pour y arriver. Tous les "volontaires" qui participent notamment à l'opération Thermos se félicitent de l'avoir fait et de continuer à e faire.
N'est-ce pas un peu facile de d'attribuer tous les maux de notre monde au "capitalisme"
et d'ignorer notre propre égoïsme ?

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