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30 novembre 2009

L’éternel retour.

On n’arrête pas le progrès. Le tout c’est de savoir dans quel sens ! Comprendre le progrès comme un passage à un degré supérieur, selon le dictionnaire, ne précise pas en quoi ce degré est supérieur. On pourrait très bien progresser selon les uns et régresser selon les autres.
Exemple : Audi Bruxelles va faire usage d'un nouvel arrêté et instaurer un système d'horaires ultra-flexibles. Lorsque le constructeur lancera un modèle, les ouvriers connaîtront des semaines de travail pouvant aller jusqu'à 48 heures (maximum légal). Et lorsque, quelques années plus tard, la demande pour le modèle fléchira, la semaine de travail pourra être réduite au point qu’à certaines journées, on ne fera plus qu’entrer et sortir !
On n’arrête plus de faire des progrès comme Audi en Belgique, crise oblige, ou plutôt mondialisation et faux prétexte obligent.
Le comble, ce progrès est dû à un Arrêté ministériel, infirmant la prétention de progrès du dictionnaire. Le progrès en Belgique ne serait possible que lorsqu’il est Arrêté !
Sans Arrêté, Audi aurait des difficultés à progresser. Ça ressemble à du Raymond Devos.
Mais que l’âme bourgeoise, féconde et nourricière que nous partageons avec Sabine Laruelle, nous rassure. Le « bon sens » est aussi en marche, car Syndicats et direction d'Audi ont trouvé un accord de principe.
L’événement est de taille.
Avant, les syndicats défendaient les travailleurs. Aujourd’hui, ils défendent l’emploi.
Richard est devenu fou, diront certains, mais défendre l’emploi, c’est défendre les travailleurs.
Non, ce n’est pas la même chose. En défendant l’emploi on diminue la qualité du travail en abaissant le travailleur, on humilie l’individu au profit du nombre.
La nuance est importante, de fait les syndicats sont entrés dans la logique patronale. Mais ils y sont entrés en traînant les pantoufles Les syndicats ne bondissent pas de joie devant cette évolution, nous dit la dubitative Béatrice Delvaux, égérie du "Soir" . « Nous n'avons pas eu le choix, dit Guy Daneel (CSC). Avant d'accepter de reprendre Forest, délaissée par VW, Audi nous a contraints d'accepter ce système. Nous avons dû signer, pour garantir les 2.200 emplois. ».
Soufflez hautbois, résonnez musette, la FGTB vient de changer de camp. Désormais, la FGTB s’est alignée sur le PS, il ne défend plus des hommes, mais des idées. Tout le monde sait comme les idées sont volages. Rien qu’à les énoncer, on voit déjà le sens contraire à l’esprit de départ qu’on pourrait y mettre.

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Nous revoilà en plein dans le progrès « régrès » - pardonnez ce néologisme. Le progrès-régrès, c’est comme un tram sur voie unique. Au terminus, le wattman le traverse avec sa petite manette et l’arrière devient l’avant, contrairement à la philosophie de Charles Péguy « L’humanité campe sur l'escalier du progrès qui monte et jamais ne descend", Péguy qui, entre parenthèse, n’a pu progresser longtemps, il est vrai qu’on était en 1914 et qu’il était en pantalon garance et sous un casque en cuir bouilli…
Sur le cours plus « tranquille » de l'Histoire, la légende affirme, avec l’approbation de Clio, que rien n’empêche l'homme de voguer sur le fleuve espoir, mais sans jamais satisfaire son désir.
Un désir satisfait, n’est plus un désir et tout est à recommencer. Plutôt que de sombrer dans l’aporie de Diodore, nos maîtres à penser nous choisissent de nouveaux désirs, tout en nous suggérant au passage que seule la nécessité existe.
Martine Aubry avec la semaine de 36 heures avait touché chez nos voisins à la limite extrême du désir assouvi. Il fallait bien réinventer le désir, c’est Audi qui l’a trouvé en ramenant la chose à 48 heures, permettant ainsi à la FGTB d’espérer une nouvelle raison d’être dans les dix prochaines années, par exemple, être en mesure d’arracher une loi des quarante heures pour 2020 !
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, le gouvernement qui a un atroce besoin d’argent, vient d’en trouver un autre : désormais il va ponctionner de l’argent sur l’usage exagéré que l’on faisait du GSM. On pense qu’en feront les frais uniquement les communicants professionnels. Quand on s’apercevra pour contourner l’obstacle, qu’il suffit à l’employeur de suggérer à l’employé d’acheter lui-même un GSM, que l’achat et les communications seront compensés par un ajout à la prime de fin d’année, les Autorités n’auront plus qu’à taxer tout le monde !
C’est ce qui s’appelle un « régrès » social, selon ma nouvelle formule.
Avec mon « régrès » la supercherie des politiques pour faire croire aux lendemains qui chantent sera dévoilée et l’impudeur de leur progrès éclatera au grand jour.
Nous faire croire que le progrès est lié au bonheur, c'est nous démontrer par l’absurde que nos sociétés ne font pas que des gens heureux ; le lier à l'émancipation, c'est rendre évident que le progrès ne fait pas disparaître l'exploitation et l'aliénation ; le lier au destin de l'humanité, c'est constater que si la loi générale est de mourir un jour, vivre n’est pas compris de la même manière selon que l’on soit un petit ouvrier de dix ans en Colombie ou un fils à papa de Neuilly.
C’est au contraire démontrer que la société capitaliste est en plein « régrès » pour le plus clair des hommes et en « progrès » pour Alain Minc, Van Rompuy et mon propriétaire.
A quand les huit jours de congé payé et la loi Le Chapelier ?

29 novembre 2009

Le modèle belge !

Notre étoile montante Van Rompuy le dit : le modèle belge s’exporte ! C’est pour nous aguerrir que nous nous faisons du mal ! Désormais, il y a une école belge de la diplomatie. Les merdes que nous accumulons sont des obstacles que nous nous posons afin de les surmonter devant le monde entier ! On a engagé Van Rompuy à l’Europe grâce au bon renom de nos querelles.
Du coup BHV devient de la rigolade. On a joué à se faire peur. Le CD&V voulait nous jauger.
La fête finie, au moins les Francophones seront cocus, mais ce sera avec un enthousiasme national réconfortant.!
La présidente des admirateurs d’Yves Leterme, madame Onkelinx, pourra séjourner bientôt dans une cellule de dégrisement avec celles et ceux du PS qui, au gouvernement ou dans les hautes sphères des pouvoirs s’attendent à excursionner bientôt à BHV sous la surveillance de notre guide tyrolien Jean-Luc Dehaene.
A peu de choses près, il n’y a déjà plus de débats. Quel foin fait-on autour du pisse-pot central des deux Brabants d’une Belgique flamande ? Où est la catastrophe attendue, vu qu’elle a déjà eu lieu et même que l’on ne s’en était pas aperçu, n’est-elle pas survenue sous le règne de l’embaumeur Van Rompuy ?
Le président de notre Conseil d’administration, le roi lui-même ne parle plus qu’en flamand, vu que tout le personnel est recruté en Flandre, que toutes les nounous des alvéoles princières sont flamandes.
La cour donne le ton. Les autres suivent.
Tous les postes clés de la représentation belge à l’étranger sont détenus par des Flamands. C’est ainsi que s’est accréditée l’idée à l’étranger que tous les Belges parlent un français épouvantable émaillé de fautes de temps, d’expressions inadéquates et de mots écorchés et voilà pourquoi tout le monde se fout de notre gueule, à commencer par les Suisses ! On nous appelle « les approximatifs ». L’Europe va apprécier en Van Rompuy sa grande culture. Il paraît qu’il parle couramment l’ouzbek ! Il est vrai qu’il est intelligent, sauf aux réunions après banquet, quand on lève son verre pour porter un toast en français et qu’on croit que les conneries sont volontaires, pour faire rire !
Nos élites francophones qui veulent poursuivre leur carrière à la haute administration et dans les partis de direction se sont mis au flamand avec zèle et détermination. Ils conseillent vivement aux masses « incultes » francophones d’en faire de même. C’est une question de survie, vu sous cet angle. Sauf qu’on ne peut pas demander à Cro-Magnon de se convertir Neandertal, à moins que cela soit par la nécessité de se plier au nombre.
Mais pour les lettrés, quelle déchéance !... C’est comme si un des inventeurs de la théorie des cordes, né à Bastogne apportait sa contribution en langue wallonne à la tribune de la Sorbonne !
La majorité de représentants du peuple des deux Chambres est flamande. La majorité absolue représentée par le CD&V va voter au parlement flamand la séparation de BHV et ainsi entrer en force dans le pouvoir flamand pur, si Dehaene ne trouve pas le moyen de sauver la face des Wallons par quelques roueries de banquier propres à nous faire croire qu’on a gagné aussi.
Déjà les opposants farouches de cette mascarade sont interdits de plateau de télé et d’antenne radio sur le territoire national. Où sont passés les rattachistes, les francophiles, les Gendebien ? Comment se fait-il qu’on ne les entende jamais ?
C’est comme Olivier Maingain, il peut se méfier, même sa bénigne défense des libertés en périphérie bruxelloise passe mal à Gand et Malines. Ce qu’il y a de plus élémentaire, la nomination des bourgmestres, les droits des gens, et tout ce qu’on voudra, eh bien ! les Flamands ne veulent pas de Maingain négociateur. Et ce qui est bon pour Hasselt ou Gingelom est bon pour la Belgique.
Finalement, la Belgique, c’est fini depuis longtemps et nous ne le savions même pas !... inconséquents que nous sommes…

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La présidente des admirateurs d’Yves Leterme et de Van Rompuy s’est rappelée qu’elle était flamande de naissance, donc cela ne la dérange pas. Laurette est passée des hauteurs de Seraing, à Bruxelles capitale, peut-être évoluera-t-elle un jour vers un arrondissement plus proche de ses racines, Alost, Anvers – pardon Antwerpen - qui sait ?
La présidente du CD&V, Marianne Thyssen, l’attend les bras ouverts. Laurette Onkelinx pourrait finir carrière au parti flamand. L’asile politique lui est acquis.
Quand on aura oublié BHV, comme on a oublié les Fourons, la frontière linguistique et les niaiseries flamandes sur les frontons de nos édifices publics comme « Gendarmerie nationale – Nationale gendarmerie » qui ont rendu perplexes des générations de visiteurs étrangers, l’étape ultime sera la « flamandisation » de la langue française.
Van Rompuy, Yves Leterme et surtout Dehaene y travaillent avec tout leur talent.
Exemple : « Je n’ai pas ôté ma flanelle de la journée. » sous-entendu qu’on a conservé un pull tant la journée a été froide. Version modernisée, on dira « Je ai pas boezeroen à moi de journée ôté. » du côté de Gand. Du côté d’Anvers on dira « trui » au lieu de « boezeroen » et si les détenteurs de cet idiome veulent être compris dans toute la Flandre, ils emploieront « jekker », parce que « fianel » n’y est d’usage que lorsqu’on dit carrément « flanelle » et encore, il n’est pas sûr que ce mot y soit perçu comme une défense contre le froid.
On voit dans quel abîme nous sombrons !
Di Rupo a réservé le porte-plume historique des accords, il veut absolument l’encadrer pour son bureau.
J’ai envie de déménager à la frontière française, des fois que ça tournerait mal plus tôt que prévu, pour être dans les premiers à faire une demande d’asile politique.

28 novembre 2009

Konen et Grynpas, même combat ?

Mis en ligne le 27/11, à la Rubrique « Débats », Jérôme Grynpas dans la « Libre » nous accable d’une philosophie d’un genre particulier, puisque s’il faut l’en croire, il se dit philosophe. Ses propos destinés à magnifier Herman Van Rompuy, sont en réalité des brèves de comptoir pas drôles du tout et pas métaphysiques pour un sou, un vrai petit condensé de lieux communs comme en rêvent d’écrire les bourgeois de ce pays et que le fait d’être publiés dans « La Libre » rendrait fiers comme un pou.
Jérôme Grynpas dénonce les propos de la presse européenne comme injustes et parfois injurieux à l’égard de son grand homme. En principe, il convient d’étoffer par des arguments des dénigrements, et non pas répondre par des assertions opposées aux assertions malveillantes, sinon, ce n’est plus de la philosophie politique, c’est un genre pratiqué au Vif-L’Express dont Jérôme Grynpas, outre le titre qu’il se donne, rappelle qu’il fit partie de la rédaction de ce magazine de droite.
On n’a pas de lui une réaction en février de cette année à la démission de Ghislain Cotton, journaliste au Vif/L'Express, qui écrivit à Monsieur Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta Media Group, une lettre qui fit le tour des Rédactions et qui fut publiée dans les bonnes feuilles de certains journaux et dont voici un extrait « Bien qu'il m'en coûte plus qu'on ne saurait croire, j'ai décidé, après vingt ans, de ne plus collaborer à ce qu'est devenu Le Vif/L'Express (et je ne parle pas seulement du contenu). Je n'ai rien contre les marchands de papier - un métier que M. Eric De Nolf (patron de Roularta) et ses séides pratiquent à merveille - mais que ces marchands-là se prennent de plus en plus pour des patrons de presse me paraît mal élevé. » Monsieur Cotton claquait la porte par solidarité avec Elizabeth Mertens, Isabelle Philippon et Pascale Gruber « trois journalistes authentiques, compétentes et consciencieuses » dont la direction se débarrassait pour les raisons que Monsieur Cotton développait par la suite.
Où était le philosophe Grynpas en février 2009 ?
Par contre, on sait qu’il était le samedi 9 octobre 2005 en train de répandre son enthousiasme dans « La Libre » (déjà) sur la construction par Israël d'un mûr de 6 m. de haut érigé en grande partie à l'intérieur du territoire palestinien.
Depuis, notre philosophe tourne principalement dans les synagogues prester son cycle de conférences.
Voilà pour le personnage.
Sharon, le grand homme de Grynpas n’étant plus disponible, il fallait bien que son admiration se portât sur un autre personnage charismatique en vue. Justement Herman Van Rompuy faisait la une des journaux et symbolisait la bonne bourgeoise belgo-flamingante promue à l’Europe. Voilà notre philosophe qui s’emballe à nouveau. Nul doute qu’il obtiendra facilement un cycle de conférences dans les milieux pointus de Flandre, s’il parle aussi bien flamand que l’hébreu.
Grynpas est péremptoire dès le début, on croit ou on ne croit pas en Van Rompuy. « C’est un excellent choix et son savoir-faire a inspiré le respect et l’espoir pour s’employer à l’échelle du continent. L’Europe doit devenir assez forte pour négocier d’égal à égal avec les autres géants. »
Lui, bien entendu, est du côté des croyants. Si les autres sont de l’autre côté, ce sont des imbéciles. Il est un peu comme Descartes qui définit remarquablement ce qui découle de la logique, sauf que son point de départ : Dieu « est celui de qui tout procède » ! Là-dessus, sans autre forme de procès, sur une conviction non prouvée, il fonde toute son œuvre, et tant pis pour le mécréant ! Grynpas fait la même chose, sauf que Grynpas n’est pas Descartes et Van Rompuy, Dieu. Du coup, voilà toute l’Europe en défaut. Daniel Cohn-Bendit, la gauche, les écolos, les journalistes, sur un « fait » non prouvé par Grynpas. « Ils ne connaissent pas la finesse de l’homme, ils parlent sans savoir », etc. Qu’en sait-il, le philosophe Grynpas ?
Les organes de presse, les personnages, les partis politiques, tous savent une chose : le candidat choisi qui va chapeauter l’Europe de Lisbonne n’a pas été élu par le suffrage universel et n’est donc pas ce qu’on a fait de mieux en démocratie à l’Europe, mais bien le résultat d’un marchandage, d’un moindre mal, comme on dit, quasiment intronisé par une poignée de « grands électeurs ».

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Enfin l’article finit par les sottises habituelles qu’on trouve plus généralement dans des magazines people, dans Gala ou dans Paris Match, et maintenant dans le journal de Konen, selon lesquels « l’Europe "dispose" de trois personnages flamboyants : Blair, Sarkozy et Berlusconi. », évidemment Grynpas pourrait citer au moins une femme, son choix va à Simone Weil, on l’aurait parié, et, ma foi, si Golda Meier n’était pas morte, je pense qu’elle aurait été au bord des lèvres de notre faiseur de dynastie, ignorant superbement Angela Merkel, bien entendu.
Bon ou mauvais, stupide ou génial, on ne sait qu’une chose de ce que fera Van Rompuy : la politique de la majorité du parlement de Strasbourg. Jusqu’à preuve du contraire, c’est une politique libérale, une politique de droite.
L’Europe poursuivra ainsi son petit bonhomme de chemin dans l’indifférence de plus en plus étoffée d’une majorité de citoyens persuadée que l’Europe l’a abandonnée aux mains des industriels et des banques dans le sacro-saint bal du capitalisme et des profits éhontés.
C’est avec des histrions revanchards comme ça que les journaux belges se décrédibilisent.
Et dire que les milieux branchés se gaussent des blogs !

27 novembre 2009

L’Occident tyrannicide.

Tandis qu’on met dans la tête de jeunes Américains que la guerre en Afghanistan était indispensable, les politiques et les militaires cherchent la meilleure manière de sortir du bourbier afghan sur la pointe des pieds et sans que des familles ne leur reprochent la mort de l’un des leurs !
En Europe, avec notre « indéfectible » attachement aux causes perdues à l’avance, surtout si elles sont américaines, entraînés par ce qui reste du « blearisme » britannique, nous envoyons des militaires de carrière au nom de l’OTAN et de la démocratie « venir en aide » à la population mi talibane, mi cultivateur de pavots de ces « contrées lointaines », disait-on du temps de Rudyard Kipling.
Comme la guerre d’Afghanistan ne met pas directement la patrie en danger, le moindre mort résultant de notre contribution met le pays en émoi. Sans doute y envoie-t-on nos militaires avec l’idée fausse d’aller leur apprendre la démocratie et y va-t-on la fleur au fusil pour une contribution quasiment humanitaire. Le militaire sur le terrain s’aperçoit vite que c’est une foutaise de plus qu’on lui a fait croire et à nous aussi, par la même occasion.
La guerre « qu’on ne peut pas perdre » est en train de l’être.
La démocratie, l’administration de Karzaï, est en mesure de nous démontrer par son action même son impraticabilité en Afghanistan. Ce qu’un modeste professeur de géographie et d’histoire aurait mis un quart d’heure à comprendre, le staff de la Maison blanche, le Pentagone et les prix Nobel en puissance de Berkeley auront mis deux longues années à en convenir. Il faut dire que le prédécesseur d’Obama a beaucoup fait pour que l’Amérique couvre son chef actuel du bonnet d’âne.
La dernière déclaration de la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a résumé la situation de telle manière qu’on se demande pourquoi nous envoyons encore des soldats y pousser au schmilblick.
« Rester en Afghanistan ne nous intéresse pas, nous n’en sommes plus aux jours de jadis lorsque les gens parlaient de la façon dont nous allions aider les Afghans à construire une démocratie moderne… » et de terminer son laïus en déclarant que le seul souci des USA était de se demander comment se défendre contre de futures attaques terroristes.
Evidemment Karzaï s’est chargé d’anéantir toutes les velléités d’établir un Etat de droit dans ces contrées hostiles, puisqu’il a truqué les élections pour se faire réélire au point qu’un Berlusconi en rougirait de honte, tant toute la « bonne » société qui entoure Karzaï vit de la guerre et de l’aide des pays occidentaux de façon éhontée, au détriment des populations.
Quand donc comprendra-t-on en Europe que ce n’est pas ainsi que l’on gagne la sympathie des peuples ?
L’exercice de ce qu’on ose encore appeler la démocratie chez nous devrait nous apprendre la modestie et tout au moins la pudeur de cesser de faire du prosélytisme chez ceux qui ne pensent pas comme nous.
La situation au niveau du terrorisme s’est dégradée dans le monde depuis que Bush a cru bon de « venger » l’affront subi après l’attentat à NY de 2001. Même si Saddam Hussein était un despote méprisable, il n’appartenait pas aux Américains de le renverser. Bush a ouvert la boîte de Pandore. Beaucoup de diables en sont sortis et là où régnait un despote local, des dizaines de roitelets ont pris sa place, rendant la situation pire qu’elle n’était sous un seul.
Depuis quand l’Occident décide-t-il et sur quels critères qu’un despote est tolérable et qu’un autre ne l’est pas ? Il y aurait fort à faire à vouloir assainir le monde des tyrans qui prétendent à gouverner les peuples.
A présent, une grande partie des engagements dans les maffias terroristes vient de cette initiative américaine. L’Afghanistan n’est qu’une des composantes d’un drame que nous avons amorcé en Irak et qui est loin d’être terminé.
En donnant une importance exagérée aux voyous qui ont tué 3.000 innocents à New York, l’Amérique est tombée dans le panneau que cherchait Ben Laden. Il est parvenu de faire croire à ses combattants qu’ils luttaient pour l’Islam et le comble, c’est qu’il y a réussi.
Saddam n’avait pas la bombe et Colin Powell a roulé tout le monde au Conseil de sécurité. Ce mensonge éhonté duquel tout débute, nous n’avons pas fini d’en payer les conséquences. Le comble, c’est que les Russes se sont cassés les dents en Afghanistan et que c’est l’Amérique qui a appris aux talibans à faire la guerre et à les armer, pour apprendre à leurs dépens qu’ils ont joué avec le feu.
Pourquoi, tant qu’on y est, ne pas éradiquer deux autres anthrax ? L’Iran qui fabrique sa bombinette à neutrons et la Corée du Nord qui abrite un fou dangereux qui peut faire joujou avec ! Puis, en y regardant de près, pourquoi ne pas assainir des pays du Maghreb, tous plus ou moins sous la botte d’un tyran, ensuite, demander à Israël si c’est le tour de la Syrie, l’Egypte, l’Arabie ou à la Libye qui arme les Palestiniens, de déguster, et pourquoi pas ? aider Israêl à annexer ce qui reste de la Cisjordanie, etc…
Si l’Occident est logique avec lui-même, on n’est pas sorti de l’auberge !

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26 novembre 2009

AH1N1 globe-trotter.

On peut se demander si le fantasme de la nocivité supérieure d’AH1N1 par rapport au virus de la grippe classique n’est pas dû à sa composition qui offre une frappante analogie avec les produits toxiques des banques, faits d’éléments composites de créances pourries, d’hypothèques irrécupérables et de cote surfaite d’actions piégées ? En effet, notre hôte prédateur a un profil inédit de trader microscopique fait de virus aviaire, porcin et humain. De sorte qu’on finit par oublier les dizaines de milliers de morts de notre bon vieux virus saisonnier pour s’effrayer des trente morts du Mexique et du millier d’autres aux States !
La titrisation d’AH1N1 par les transports aériens n’y est pas étrangère.
Les habitants des pays riches ont la voyagite. C’est une maladie circulatoire qui fait que l’on n’est bien nulle part à commencer par son chez soi. Comment voulez que les pays pauvres ne se demandent pas avec quel argent, du petit employé au haut administrateur à pognon d’Europe, ces criquets tombent bien drus des ailes des Airbus et des Boeing sur leurs plus beaux sites ?
Etonnons-nous que tout le Sud voyage aussi par souci d’équilibrer les voyages du Nord avec, la restriction nécessaire des seuls billets « aller », le retour étant hors de prix.
Et qui se transporte à l’œil dans cette surabondance de voyages inutiles, bien au chaud dans les fonds de gorge des transhumances humaines ? Mais, AH1N1, pardi !
Cet ennemi multiforme n’a pas d’origine contrôlée. Les Asiatiques chez lesquels il a ses aises se sentent insultés par nous qui les avons désignés vivant avec leurs poules et leurs porcs dans des promiscuités insupportables. Ils trouvent que nous sommes gonflés de proférer pareille accusation, alors qu’un ministre de la France se vante d’avoir pris du plaisir à jouer dans leurs matières fécales !
Mieux, que la dangerosité effective d’AH1N1 est une métaphore des temps modernes, elle est le symbole de la connexion mondiale et de l’interdépendance des êtres.
Le sourire de la ministre de la santé Roseline Bachelot à la séance de vaccination, occasion pour laquelle elle avait sorti de sa garde-robe d’été une robe sans manche, et révélé pour la bonne cause ses beaux bras blancs sans muscle de la femme qui n’a jamais fait beaucoup d’efforts, ce sourire, disé-je, me faisait penser à celui que nous avions quand chez le médecin pour une protection similaire à propos de je ne sais quel virus, comme celui de la poliomyélite par exemple, nous nous efforcions de sourire afin de mériter une récompense à notre stoïcisme.

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Est-ce que le virus annoncé ne fait pas partie des grandes peurs qui traversent régulièrement notre ciel bourgeois ? L’Hitlérisme, la dictature, la bombe atomique et enfin AH1N1 qui est en passe de voler la vedette au terrorisme ? Demain, ce sera le début des grands cataclysmes annoncés. Pas encore pour tout de suite, comme on pouvait le comprendre à une séance de « 2012 » au Kinepolis, quand en plein tsunami devant l’écran, la jeunesse cinéphile engouffrait des seaux de pop-corn, ondoyés par des litres de coca, tandis qu’entre deux mastications, alors que sur la toile des milliards de personnes disparaissaient sous les vagues géantes, les adeptes des portables envoyaient des SMS afin de rassurer leurs proches de leur digestion.
Mais qui sait, la mondialisation aidant, tout s’accélère. Peut-être sera-ce bientôt le retour de la métaphysique, quand il apparaîtra désormais que l’humanité pourrait s’arrêter bien avant les cinq milliards d’années qu’il nous reste à contempler le soleil.
Comment vivre à une époque où se succèdent les catastrophes tout en restant serein ?
Ne plus oser penser à l’avenir ?... ou bien, être à la limite de la désinvolture en tenant le simple raisonnement que l’on s’angoisse ou que l’on s’en fiche, c’est à tout prendre la deuxième façon de voir qui est la moins perturbante donc la plus intelligente, puisque aussi bien nul ne peut rien à rien !
Nos hommes politiques portent une lourde responsabilité de l’ambiance délétère qui pousse à la peur primale. Ils prétendent que la plupart des gens ne sont pas en mesure d’entendre raison s’ils empruntaient la voie de la mesure et de la sagesse pour leur parler et qu’il est nécessaire de grossir les événements.
Cela s’appelle un mensonge d’Etat, mais c’est une façon de voir.
Les diplômes et la connaissance de l’histoire n’y font rien, nous sommes restés de grands enfants peureux…
Au moins nous mourons de peur en connaissance de cause que nous mourrons un jour.
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25 novembre 2009

Pourtant, je ne les hais point !

Wilfried Martens a Jean-Luc Dehaene en grande estime. Voilà qui est déjà suspect et qui en dit long sur l’ultra conservatisme de Wilfried. Revoir Dehaene dans l’ombre de Leterme, c’est un peu voir Ali le chimique de la linguistique dans les parages de Saddam Hussein fils de Flandre. Quand allons-nous cesser de nous faire entuber par la grosse artillerie du CD&V ?
Il n’y aurait donc aucune autre alternative à ces grotesques dans cette usine à Gaz qu’on nomme Belgique ?

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Nos ineffables ont la mémoire courte. Il est vrai qu’ils n’ont guère été touchés par les mesures de restriction, rarement aussi sévères pour les petites gens, de Jean-Luc Dehaene premier ministre, reconverti banquier depuis. L’Alostois nous a appliqué avec une extrême vigueur un programme d’austérité, à seule fin d’entrer la monnaie belge dans l’Euro. La valse des étiquettes datent de son temps, ainsi que les TVA majorées, les dégraissements de toute nature au grand dam des pensionnés, des malades, des chômeurs, sans oublier les travailleurs. De mémoire d’homme, il n’y a que Gaston Eyskens d’avoir osé avant lui avec sa Loi unique ! La différence entre les deux et pourquoi avec Jean-Luc on a craché au bassinet ? C’est que les socialistes participaient au gouvernement Dehaene et pas à celui d’Eyskens, pardi !
Il serait bon de rappeler aussi que Dehaene est d’Alost et que cette ville dont il est un des plus beaux fleurons compte parmi les villes les plus flamingantes de Flandre. Pourquoi est-il écouté par les nationalistes flamands ? Parce que sous ses allures de bons gros qui veut arrondir les angles, il est celui en qui les pointus ont le plus confiance. Tant pis si les gogos massés en francophonie ont cru voir un homme raisonnable dans la façon qu’il a de finaliser une négociation à la hussarde. Avec lui, l’entourloupe n’est pas loin. On croit chaque fois qu’il va tomber d’un coup de sang, erreur, c’est nous qu’il saigne !... Les socialistes l’adorent. Avec lui, ils deviennent comme des gonzesses qui adorent être forcées !
D’un phéromone à l’autre, après Van Rompuy, Laurette Onkelinx va aimer celui-là.
Franchement, s’il y avait encore des socialistes au PS, leur sang ne devrait faire qu’un tour !
Cela nous amène au cas de Philippe Moureaux. Les propos qu’il tient aujourd’hui signifient au moins une chose, c’est que ce type a bien souffert tout au long de sa vie pour paraître socialiste !
Quand on imagine que cet homme a participé à plusieurs réformes de l’Etat et qu’il y était afin de défendre la liberté des gens et la justice sociale – ce qui jusqu’à preuve du contraire – devrait être l’enjeu principal de toute négociation.
On patauge dans le dossier BHV à cause d’eux et leur manière écoeurante de s’aplatir. Dans cette souplesse d’échine collective, je retire Joëlle Milquet qui pour une fois paraît plus conséquente, plus en paix avec sa conscience.
Leur peur viscérale de se faire larguer par les Flamands et ainsi de voir l’Etat partir en quenouille, c’est-à-dire perdre leurs petits avantages, leur notoriété, leurs prébendes, leurs trafics d’influence, leur népotisme et leurs prévarications, relève d’une profonde bassesse. Nous croyions avoir élu nos maîtres à penser, ce ne sont que les domestiques de la pensée flamande.
Et tandis qu’on nous amuse avec la main de Henry, les voilà à leur affaire décidant ce qu’il y a de pire. Mais leur servilité n’est pas que pour la Flandre. Place Royale, ils n’y sont pas moins limandes. Ils envoient du monseigneur à qui veut entendre, prennent des poses avantageuses devant les micros en incarnant la patrie en danger, et eux, les fils de mineur (ils le rappellent assez souvent), les voilà à faire des courbettes devant le roi ou à la manière de Di Rupo, vrai coiffeur-parfumeur fournisseur de la cour, qui s’érige en Lancelot et rompt des lances pour le roi ! Pour sûr, le voilà assuré d’être nommé vicomte dès sa retraite.
Mais, chers démagogues, on s’en fout de la pérennité de la Belgique, s’il faut pour cela tomber dans un asservissement à la flamande après avoir été celui des banquiers, vos amis. On s’en tape de la royauté et des royalistes si c’est pour voir la pauvreté grandir au prorata de votre élévation dans l’ordre équestre comme l’entendait les Romains d’Auguste, c’est-à-dire une noblesse d’affaire et de parvenus, loin dessous des senatus consultum, qui descendent d’un arbre généalogique, alors que vous essayez d’y monter !
La dernière de Philippe Moreaux est de vilipender Olivier Maingain parce que celui-ci empêcherait à la réalisation d’accords sur BHV ! Il aurait fait échouer la table ronde de Wilfried et aussi que les Flamands ne veulent plus en entendre parler, alors que le MR persiste à le maintenir à ce qui relève de Bruxelles et de sa périphérie !
On voit le calcul de Moureaux prêt à tout pour conserver la planque de sa commune et les petits mandats qui arrondissent les fins de mois au parti socialiste : un accord avec les Flamands à tout prix sur BHV et l’élimination d’un MR qui rallie beaucoup d’électeurs avec sa composante du FDF.
Monsieur Maingain a raison de rappeler que Guy Verhofstadt était proche d’un accord en 2005, et que c’est Spirit qui a fait capoter le projet.
On est tellement mal barré que c’est le moment de rattraper le retard que l’inconscience du PS ne fait qu’aggraver : réunir les états généraux de la francophonie, en urgence. Ce serait bien d’entendre d’autres voix que celles de nos balbutiants racrapotés autour de l’idée d’un Etat, d’un roi et d’un drapeau.
Depuis longtemps, j’ai la désagréable impression que c’est fichu.
Vivre à côté des Flamands, me devient de jour en jour plus insupportable, au point qu’en franchissant quand il m’arrive la frontière linguistique j’éprouve un malaise. J’ai l’impression de passer dans un pays hostile en temps de guerre…
Pour un peu, il me semble entendre le bruit des stukas !

24 novembre 2009

Les Fransquillons désarmés !

Nous voilà reparti pour un tour de carrousel.
Voilà deux ans que ça dure. Deux années de fichue.
Les Flamands veulent aboutir sur la scission de BHV. Les Wallons n’en veulent pas. Il faut dès lors trouver une combine pour faire en sorte que BHV se scinde quand même et que les Francophones n’y voient que du feu. C’était la méthode Van Rompuy.
Entendons-nous sur elle, à vrai dire elle n’était qu’à ses débuts avec l’enjôleur de Laurette Onkelinx, à peine la phase 1, l’approche aimable avec Haïku et lecture de poèmes.
Avant Herman, c’était pire, le passage en force avec vote de la majorité flamande contre la minorité francophone sans plus se soucier des « sornettes » d’alarme.
Notre homme n’aura pas eu l’occasion d’offrir au pays le passage en douceur.
Il n’a rien offert du tout, au reste, si ce n’est six mois de rabiot avant les tranchées, comme en 14 !
Elle aurait fait moins mal la pommade à Herman. C’était la méthode vaseline. Comme écrirait avec des pinceaux Lao Tseu « Avec beaucoup de patience et un peu de vaseline, gros éléphant encule petite puce. »
Puisque l’Europe attend notre grand homme comme l’accouchée, le père de l’enfant à Lisbonne, c’est le Flamand Wilfried Maertens qui fait un haïku, sans le poète.
A noter que l’histoire de la Belgique commence furieusement à ne ressembler qu’à l’histoire contemporaine flamande, avec dans les rôles clés toujours un Flamand.
L’affaire se résume à ceci : un Flamand qui avait au préalable remplacé un Flamand sans le vouloir, part à l’Europe. Un autre Flamand plus connu ces derniers temps par son passé que par son présent, va faire rapport au roi afin de remettre en selle le Flamand qui avait démissionné sans être amateur de haïku et qui avait capoté sur l’affaire Fortis.
De deux choses l’une, ou tous les francophones sont des débiles légers incapables de diriger le pays, ou leur apparition dans le cercle supérieur essentiellement composé de Flamands serait de nature à compromettre gravement « l’équilibre » de la Belgique.
Dans la crise précédente, le roi avait nuancé les informateurs, les explorateurs et les démineurs, Didier Reynders, le principicule liégeois, avait pu recevoir et consulter en compensation.
En principe, puisque c’est une histoire flamande, pourquoi nous demander notre avis ?
C’est que même les Flamands n’ont plus confiance en Yves Leterme. Il ne sera qu’à son quatrième essai sur une législature !
Wilfried a repris la méthode chère à l’Européen, dit « de velours » comme Breughel et sa véritable mission est de prémâcher la besogne, de sorte que Leterme n’ait plus qu’à suivre point par point les directives de l’abécédaire jusqu’au moment solennel du grand cocufiage des Wallons, mais avalisé comme une grande victoire de la sagesse et du bon sens par nos responsables francophones, comme de bien entendu.
Si ça traîne, c’est que l’élève trois fois recalés révise sans enlever le doute d’un quatrième échec.
De toute manière, tout cela n’est plus qu’une sombre foutaise.
Pour que la Belgique se poursuive et que Di Rupo sauve son roi, il est obligé de baisser sa culotte, comme ses autres compères afin que les Flamands leur bottent symboliquement les fesses au nom de Soetkin, la mère Flandre, car les cendres de Claes (1) battent toujours sur leur poitrine.

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Sinon ? La Belgique est fichue et l’heure des comptes mettra aussitôt sur le tapis l’extrême imprudence, pour ne pas dire la bêtise, de nos grands chefs qui n’ont pas prévu un plan B : la rupture et la fin de la chose, comme une probabilité.
A moins, puisqu’on a bien étendu la plaisanterie à deux ans, Wilfried ne souffle à son élève de l’étendre aux prochaines années. Imaginer un Etat irrésolu, avec des Lois improbables et des Communautés en désaccord constructif, c’est possible avec les dingues.
BHV en commissionnement à vie, en orbite autour de la lune, par décision de la NASA !
On voit le genre. Là on retrouverait les artisans wallons de la tergiversation, les champions de l’expectative et les princes du surplace. Elio, Joëlle, Didier, Jean-Mi et les autres en raffoleraient.
Les bourgmestres ne seraient toujours pas nommés, et les Francophones de la périphérie toujours enquiquinés par les circulaires dans la langue de Vondel.
Et alors ? Nos chefs sont experts dans l’art de patauger. On sentirait monter comme une impatience, mais enfin, une législature, c’est si vite passé, de sorte qu’aux suivantes, ça irait de mieux en mieux.
Reste que le pied de grue ne réussirait pas au CD&V, ce qui remettrait en piste les pointus du Vlaams Belang. Cela deviendrait glissant sur le parquet du palais royal. On passerait aux audiences pour le poste de baronnet en patins à roulettes. Le double axel à 75 ans, tout de même !
En final, revient un refrain d’une chanson de l’ogre et le petit poucet. Ils ne se sont décidés qu’à une chose : faire dire à l’autre qu’il n’en veut plus de la Belgique. C’est le premier dégoûté qui porterait le chapeau.
A moins qu’un nouveau Lahaut, illuminé comme pas un, gueule en plein parlement « Allez vous faire foutre. Et vive la France ! », de sorte que ça enflamme ce qui reste à enflammer dans ce fichu pays où Laurette a planqué les bidons d’essence… pardon les armes, par précaution.
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1. La légende d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak, de Charles de Coster, (1867) chez Lebègue éditeur, rue Neuve, à Bruxelles, 1938.

23 novembre 2009

La peur érigée en système libéral.

A force de se croire au-dessus du lot, adaptable à la mondialisation, performant, diplômé d’Harvard et de Houte-Si-Plout, ayant le dernier mot, le plus habile, etc… le besogneux grandiose de la chose publique a oublié qu’il devait son talent à ceux qui lui en prêtent.
Paraître n’est pas être, comme aurait presque pu dire Parménide.
Ces gens, grands devant et petits derrière, jouent avec nous comme les pirates somaliens traquent un navire. Nous sommes, à point nommé les imbéciles de service. Ils sont des plus rusés.
Il faut en avoir de la ruse pour s’élever dans les partis !... écarter des ambitieux, des vétérans ou pire, des gens plus intelligents et désintéressés, suivant l’expression de Valéry « Ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent, mais les pires ». Ne commencent-ils pas par la faute qui les a fait connaître ?
La prudence leur commande de réserver les pronostics quant à notre connerie.
Le serions-nous moins ces temps-ci ?
Notre mécontentement profite à Ecolo et le favorise de nos illusions perdues. Pour les autres, ce n’est pas trop grave. Ils concèdent volontiers à ce parti frère quelque succès « offert » en guise de bienvenue. Ecolo est de leur bord avec Durant, la commère jacassante, éponyme en gueule à sa consoeur libérale Sabine Laruelle, son « toujours jeune » Javaux, ancien du patro, dans la tranche d’âge d’Olivier Chastel, pour un parcours d’ambitieux à l’identique.
Ecolo n’est pas un parti révolutionnaire. Il est fait des mêmes ingrédients « traditionnels », ni à gauche, ni francophile, mûr pour un Etat flamand. De la même croyance en la social-démocratie que Di Rupo ou Louis Michel. Ecolo est convaincu de la pérennité du système capitaliste. Certains adhérents sont d’authentiques bourgeois laïcs, d’autres bénis des églises ; ils ont le culte du lieu commun qui les rassure. Leur originalité s’arrête à l’achat de pommes de terre bio, « plus chères parce que plus saines », à l’affection qu’ils portent aux promenades champêtres, à la détestation de l’atome et à la cheminée qui a fait leur fortune parce qu’elle fumait.. Ils ont dans leur jardin plus vaste que ceux des corons du temps de Zola, les poubelles à compost et les bacs de recyclage. Leur dévouement à la planète n’irait pas jusqu’à mettre à mal leur position sociale. Ne leur demandez pas de choisir entre l’avenir de la planète et le système capitaliste, ils ont déjà choisi.
Les partis de gouvernement s’inquiètent de l’influence que pourrait avoir Internet sur l’imbécile heureux. Ils sont jaloux de leur omnipotence. …. Ce qui échappe à leur vigilance dans le secret des clics est un ennemi potentiel. De leur point de vue, ils n’ont pas tort.
Leur cousin d’Amérique, Big Brother, devrait avoir l’oeil sur tout. A son exemple, ils ont beau développer leur propre site, encourager les journaux à faire le leur, rien n’y fait. L’idiot de la famille est le Flaubert de Sartre, moins idiot qu’ils ne le pensent.
On sait comme va la démocratie, c’est la majorité complètement immature qui délègue les pouvoirs à une minorité agissante. C’est un condensé à l’envers des Soviets pour un même résultat. Ils font du communisme sans le savoir. Ils attendent que nous soyons tous crevés pour sortir de leur datcha. Au lieu de crier vive Staline, ils crient vive Wall Street, c’est tout.
Et si cette majorité immature était en passe de ne plus l’être ?
Quand dans le peuple les cyniques supplantent les naïfs, les couches dirigeantes peuvent être inquiètes, les révoltes ne sont pas loin !
La direction maffieuse de notre démocratie a trouvé la parade.
Le remède, c’est la « guerre à la terreur ». L’Etat désormais ne se contentera plus de nous suspecter. Il est en passe d’organiser et d’amplifier lui-même les menaces. Il pose aux cyniques que nous sommes devenus un ultimatum : « Si vous cessez de croire, nous vous enverrons notre Armaguedon ! » ; vous verrez comme la peur cimentera à nouveau la Nation.
Et de nous rappeler l’efficacité du geste de Colin Powell au Conseil de sécurité, sortant de sa poche une fiole d’anthrax irakien pour que nous croyions aux armes de destructions massives détenues par Saddam Hussein.

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En Belgique, mine de rien, pays de vieilles traditions canailles d’une bourgeoisie stricte en surface et dépravée en profondeur, commence une sorte « d’institutionnalisation de l’Etat d’exception », selon Giorgio Agambem.
La peur semble être redevenue l’alliée de nos gouvernements, toutes les peurs : du terrorisme, de la crise, de la perte d’un emploi, du chômage massif, de l’insécurité, des pandémies, du choc des cultures.
Les phobies ont remplacé les espoirs. La fiole de Colin Powell qui ne contenait que du pipi de chat est toujours présente à nos yeux. Les maniaques de l’Etat assiégé y voient toujours la menace de la guerre bactériologique et justifient encore la guerre insensée de Bush junior.
La peur est devenue le socle de la civilisation libérale. Sans elle, comment justifier encore le fiasco d’une « culture » fondée sur l’appât du gain, la domination personnelle du fort sur le faible.
Le libéralisme, écrit Corey Robin, est lié indissociablement à l’ombre menaçante de la terreur.
On ne peut plus considérer autre chose lorsqu’on voit les chefs de parti réunis à l’occasion d’une grand’messe de la démocratie ou d’une émission de TV politique, comme celle de ce dimanche, où l’on tressait la couronne de laurier d’un partant, Herman Van Rompuy, qui n’a apporté aucune des solutions qu’on espérait et toutes les craintes d’un Yves Leterme dont on sait qu’il n’est d’aucune utilité au peuple.
Le tout est de savoir quelle peur demain ils auront inventée pour nous faire rester tranquilles ?

22 novembre 2009

La main d’Henry.

Après la main d’Henry qualifiant la France et escamotant le « débat » français de l’identité nationale d’Eric Besson duquel on a du mal à définir son identité politique, il fallait trouver une raison d’espérer à la Wallonie, veuve de Herman, l’ami flamand.
Ce n’est qu’une incohérence apparente, mêler ainsi la politique française à la nôtre. Tout le monde sait qu’en Wallonie, vu la lourdeur du culte des partis pour l’unité nationale, le citoyen est depuis longtemps intéressé par la politique hexagonale de la France.
Benoît Lutgen a trouvé le moyen de nous faire oublier la main d’Henry.
Il va lancer la « semaine de la frite ».
Estimant trop vulgaire le nom de friturier, il s’appellera désormais « frituriste », comme on dit d’un arracheur de dents « dentiste » plutôt que « denturier ». Voilà un pas vers la distinction.
Balayer l’angoisse de Laurette Onkelinx au départ de notre grand homme pour l’Europe était un devoir pour celui qu’on ne présente plus ministre wallon de l’agriculture, mais comme le successeur de Joëlle Milquet.
Pour parler de soi et susciter l’enthousiasme des foules, rien de tel qu’un thème populaire.
Le foot est assez dangereux. Au football, il y a deux clubs, deux partis donc deux adversaires, comment crier vive le Standard et vive Anderlecht en même temps ? Même si certaines dames s’offriraient volontiers à la main d’Henry !
Mais la frite ! tous les supporters en mangent.
Pour Lutgen «…il est essentiel de mettre à l’honneur les frituristes wallons. Les frites représentent une partie de notre patrimoine culturel et gastronomique belge et wallon. Grâce à cette campagne, c’est aussi notre agriculture, nos producteurs de pommes de terre que nous mettons en valeur. Les frites de chez nous, c’est notre fierté, c’est l’image de marque de la Belgique, de notre région, c’est du bonheur partagé. Les friteries, cela représente aussi de l’emploi. »
Qu’ajouter après cela ? Rien. Benoît a tout dit !
Les adhérents du CDh, qui vont élire par acclamation leur nouveau président, sont avertis, les grands discours sont derrière eux. La mayonnaise de Benoît leur sera servie à titre gracieux « pour mettre avec » comme dit mon frituriste préféré du bas de la rue Saint-Gilles. Contrairement à ce qui se passe dans leur officine rue des Deux Eglises, Lutgen a complété la glorification de la frite par un appel à candidature aux friteries wallonnes pour la Semaine de la frite. Le label « Friterie de chez nous » est en jeu !
Enfin la fierté nationale retrouve l’authenticité des premiers âges. Voilà les mauvais citoyens avertis. Il faut que l’on sache que la pomme de terre, le papier des cornets, le plastique de la petite fourchette, le graillon qui tombe sur le veston, tout est authentiquement de chez nous, y compris le relief du repas qu’on laisse sur le trottoir, non pas par négligence, mais pour affirmer notre spécificité nationale ! Obèse, oui, mais à la frite wallonne !...
Cette forte entrée dans le discours politique du nouveau futur président du CDh devrait inquiéter Di Rupo qui ne se relève pas de l’accident ferroviaire en gare de Mons et de l’incroyable départ de son ami Herman pour l’Europe.
Avec la veuve d’Herman, Laurette, le PS doit faire face à l’offensive Lutgen. Relancer BHV serait une folie, la grande duduche se relancera bien toute seule. L’alliance objective avec le MR, c’est du réchauffé. Elio devrait faire fort. Quoi de plus hardi que de s’aventurer sur le sexe ?
Le Belge internaute n’est-il pas un adepte convaincu de 350.000 sites de cul qu’on peut consulter sur le Net d’un seul clic ? Vos « Marque-pages » n’en sont-ils pas abondamment pourvus, bande de petits salopiauds ?
Comment, par exemple, nos femmes de pouvoir choisissent leur petite culotte et dans quelle lingerie spécialisée de l’avenue Louise ? Beau sujet, ce n’est pas encore du « hard », mais c’est un beau début.
Voilà l’élément de la relance du PS, le sexe, pour faire oublier le fiasco de la social-démocratie !

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Par exemple, une femme socialiste préfère-t-elle le coton ou la soie pour ses dessous ?
Comment se fait-il qu’en pantalon – et elle en a un assez lâche il est vrai ces temps-ci – on ne voie pas le petit rebord de l’élastique des jambes de la petite culotte de Laurette Onkelinx ? La couture plate est-elle vraiment socialiste ?
Le citoyen est en droit de savoir !
Et pour des gens de pouvoir qui nous disent tout, voilà bien des mystères.
On devrait pouvoir deviner dans un grand concours les couleurs préférées de ces dames de pouvoir : « Tiens, celle-là, c’est celle d’Huytebroeck, en coton recyclé couleur paille, et la noire en dentelle, c’est à Joëlle Milquet, rose, évidemment, celle de Laurette !...
Di Rupo sur le thème ferait un malheur et rallierait bien des hésitants, entre le label des frituristes du CDH et un concours PS « Quelle est la couleur de… ? », d’autant que Di Rupo a le chic pour être l’arbitre des élégances. Avec le temps qui le burine, il commence à ressembler à madame de Fontenay.
Tel Lagerfeld, à force d’entendre des bruits divers circuler sur sa personnalité, on en est à douter que Di Rupo en ait une. Pour le savoir, il faudrait la main d’Henry !...

21 novembre 2009

Création d’emplois à l’Europe !

Notre héros, Herman Van Rompuy, que le monde entier nous envie sans l’avoir jamais vu, ni entendu, bref, sans savoir qu’il existe, a été choisi pour la première présidence fixe de deux ans et demi renouvelable une fois (alleï une fois) à l’Europe.
Le monde entier exulte… sauf les journaux britanniques. C’est à se demander pourquoi ? En effet, ils le disent tellement effacé, nul, Belge en un mot, qu’ils n’ont rien à craindre selon leur point de vue que Herman fasse de l’ombre à leur héros Obama !
Les journaux français en font des portraits moins stupides, dont le Monde, juste assez pour nous convaincre que la presse d’Outre Quiévrain n’a jamais vraiment été capable de comprendre les Belges et surtout les Belges flamands.
Qu’à cela ne tienne, la presse belge non plus, en ce sens qu’elle est pleine de préjugés quant à la signification qu’il faut apporter à deux Communautés qui se regardent en chien de faïence et qui brusquement tombent d’accord !
C’est l’unanimité des félicitations, à tel point que les dithyrambes de part et d’autres de la frontière linguistique ont l’emportement des hommages nécrologiques, quand il serait mal séant que l’on supposât au mort quelques défauts légers.
Celui-ci, outre qu’il est bien vivant, en a quand même quelques-uns. C’est la partie forte du portrait raté que le journal Le Monde a proposé à ses lecteurs dès sa nomination : HVR est secret – donc peu communicatif - ce qui est un défaut en démocratie, Flamand jusqu’au bout des ongles, pointus comme on dit en Belgique, assez cynique et capable d’étrangler une poule dans un poulailler sans la faire crier, si l’on veut bien se rappeler un proverbe wallon (une langue morte pour les étrangers, plus ancienne que le Flamand mais moins bien défendue).
A croire que les éloges de la droite à la gauche du panel politique belge ne servent qu’à positionner les candidats pour s’asseoir en premier lorsqu’il faudra tourner autour des chaises musicales afin de remplacer l’irremplaçable à la tête du gouvernement.
Mais tout de même, le chant antique d’action de grâce de Di Rupo et Laurette Onkelinx pour ce Chrétien de la droite flamande a quelque chose de troublant, voire d’indécent. Il dénote le complet affaissement du parti socialiste belge dans le pot-bouille du libéralisme à l’heure mondiale islamo-chrétienne du crédit capitaliste universel.
Le mariage de la gauche caviar, de la droite cachemire et des Chrétiens nationalistes flamands, entre tout à fait dans la tradition du trio classique du théâtre de boulevard : la femme, l’amant et le cocu, ce dernier rôle joué avec grand naturel par le peuple trompé.
Car ces mots, accompagnant la couronne de laurier de notre nouveau César partant à la conquête des Gaules et des Ostrogoths d’au-delà du Rhin, ne sont perçus par les gens du bas que comme des enflures empreintes d’hypocrisie et de bassesse du monde politique belge complètement déconnectés de la réalité.
Bien à l’image de l’Europe, du reste, à laquelle plus de la moitié de la population belge ne croit plus.
C’est donc dans l’indifférence générale que Herman Van Rompuy a dit oui, les yeux brillants de convoitise satisfaite, à cette Europe à laquelle il se vantait n’avoir jamais songé. Ce qui ne l’empêcha pas dès son nom prononcé de sortir un papier très élaboré de sa poche et de se lancer dans un discours de vingt minutes sur ce qu’il pensait être les nouvelles fonctions qu’il avait fait mine d’ignorer.
Que faut-il attendre de cet « hommage rendu à la valeur du peule flamand » à travers cette figure nationaliste bien connue des durs du CD&V ?
Pas grand chose, si ce n’est que le Traité de Lisbonne est plus dispendieux que celui qu’il remplace par l’ajout de trois postes de haut niveau, ce qui suppose trois staffs entourant les nommés et quelques zéros de plus à inscrire au budget.
Bah ! on n’en est plus à un millions d’euros près dans cette conjonction de peuples réunis à Bruxelles.
On a quand même noté dans le discours d’ouverture du nouveau grand homme, une volonté de protéger les cultures, les minorités et de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le tout est de savoir s’il pensait aux Francophones de la périphérie bruxelloise ou au peuple flamand supportant de façon passagère des trublions fransquillons ?

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Le mot de la fin reviendra à une dame de cour d’un restaurant populaire liégeois qui suivait d’un œil l’évolution de ces éminences, tout en ne quittant pas de l‘autre un plateau recevant les trente cents réglementaires récompensant son travail : « Dji n’a nin veyou un’ sêule belle d’jin, oûy ! » (1). On ne peut que souscrire à cette dernière critique, quoique je n’aime pas être entraîné sur ce terrain. On connaît le physique ingrat de notre premier ; mais, pardon, celui de l’Anglaise, nouvelle ministre des Affaires Etrangères de l’Europe, c’est quelque chose !... Qui dit que dans le loch Nessie est une pure invention ?
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1. Je n’ai pas vu une seule belle personne aujourd’hui.

20 novembre 2009

Le yacht royal en cale sèche !

La gauche caviar et la droite cachemire au gouvernement se sont arrangées pour faire des économies sur la dotation royale, mais elles ont oublié d’en faire sur elles-mêmes !
On comprend l’attrait que le pouvoir exerce dans les moments difficiles. On attire l’attention du public sur un gros poisson qui consomme beaucoup, ainsi on passe entre les lignes du Soir et de la Libre plus facilement pour les autres qui, tous réunis, consomment bien davantage. Ainsi on semble économe à bon compte.
Si c’est ça la « finesse » du gouvernement d’Herman, on comprend pourquoi les gens raisonnables veulent s’en débarrasser. Notez, c’est logique, l’Europe est beaucoup plus riches que nous. On s’y engraisserait plutôt que le contraire. Les efforts d’économie sont moins grands. Il reste même de la marge pour les dépensiers.
Pour revenir à nos pauvres, la « douloureuse » s’est négociée en deux temps.
Le roi voulait bien qu’on le dévalise un peu, mais pas trop, il est pour « la juste répartition » des charges que la situation impose. Malheureusement, la Constitution ne permettait pas qu’on touche à sa cassette ! Il était d’accord de citer ses sources. Herman n’avait pas le temps d’ouvrir un des dix forts volumes, sur les droits qu’ont les rois de conserver leur vie durant au moins le grisbi initial avec lequel on leur a fait miroiter les avantages du trône. On l’a cru sur parole.
On ne poigne pas dans la caisse des Saxe-Cobourg pendant qu’ils règnent.
Les soldes se font à la sortie quand on le descend dans la crypte, alors c’est le suivant qui déguste. C’est ce qu’Albert a fait remarquer la larme à l’œil à Herman, qui avait sans doute l’esprit ailleurs depuis un certain temps, pour ne pas y avoir trop réfléchi.
La gauche caviar est légaliste, c’est tout ce qu’il lui reste des trente années de social-démocratie que nous n’en finissons pas de clôturer, la droite cachemire s’en fichait un peu. Le troisième meilleur argentier au monde n’est pas à 180.000 euros près. La vice-première, Laurette Onkelinx, le soir à la chandelle a consulté son constitutionnaliste de mari.
Le lendemain, c’était ficelé. Le roi est parti boudé dans son palais. On respectera la Constitution, mais c’est le locataire du palais royal propriété de l’Etat qui payera le factures des architectes pour la rénovation du saint-Honoré qu’on peut voir depuis le parc de la Place Royale.
Jusqu’à présent le syndicat des locataires n’a pas réagi.
La droite cachemire aimerait que cela fasse jurisprudence.
Le rêve ! Les locataires astreints à réparer les fuites du toit, de pourvoir aux entretiens des ascenseurs, de remplacer les sanitaires, etc., Reynders serait réélu dans un fauteuil par les agences immobilières et les détenteurs de capitaux fonciers, avec un pareil programme.
Les « Communes pauvres », propriétaires des logements à loyer modéré, ne seraient pas oubliées non plus. Elles verraient enfin leur compte déficitaire sortir du rouge. Leurs locataires, déjà impécunieux et pour la plupart émargeant au CPAS, n’auraient qu’à se débrouiller pour maintenir les baraques debout et faire des pansements aux gouttières prêtes à rendre l’âme.
Quand on pense que la gauche caviar a été dénoncée régulièrement jusqu’ici par la droite cachemire pour son manque de civisme ! Comme c’était injuste !

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Une fois de plus, c’est elle qui dédouane la droite et donne à penser au pays, qu’on fait dans le progressisme à tout va !
Voilà qui augure bien du consensus dont on aura besoin pour la suite des opérations avec l’assainissement des finances.
Déjà un certain temps qu’à part des broutilles, le caviar et le cachemire font bon ménage ! Reynders a été un peu dur avec Di Rupo, mais c’était pour le spectacle !
On se demande bien ce qu’ils vont trouver pour que le citoyen puisse faire un choix aux prochains rendez-vous électoraux ? Sans doute vont-ils pêcher dans les noms d’oiseaux chers à la Troisième République ?
Et si le MR fusionnait avec le PS, avec une présidence alternée, comme à l’Europe, six mois Reynders, six mois Di Rupo ?
On sait que ces deux-là n’aiment pas partager ; mais, pour la bonne cause ? pour le renouveau national ? pour les syndicats des petits propriétaires et des petits guichetiers de la mutuelle et du syndicat ?
On reviendrait au parti unique, gouvernant seul ! Milquet et Javaux un peu plus à l’extérieur, ceci afin d’éviter l’incongruité de les dire désormais de gauche ou de droite, deviendraient l’opposition consensuelle et consentante !
Et la démocratie me direz-vous ?
Bah ! quand on voit la manière dont on va élire les nouveaux dirigeants de l’Europe, ce n’est pas cette dernière qui pourrait nous mettre à l’amende.

19 novembre 2009

Herman Van Rompuy, ce héros !

La chose est en elle-même assez simple, ce sont les comportements des personnes d’autorité autour d’elle qui la compliquent.
J’entends ici la question de la personnalité « à la mode » c’est-à-dire qui convient parfaitement à tous dans le laps de temps qui la crédite d’être à la place qu’il faut à la satisfaction générale.
C’est le cas de Van Rompuy. Le héros du jour, apparemment modeste, n’a pas d’ambition ou ne le montre pas et n’a pas le physique de tribun. Il est un adepte du camping, mais en Australie, ce qui n’est pas commun. Il fait de son image d’anti-héros, un héros de la modestie et de l’effacement. Son épouse qui le suit toujours à trois pas dans les grandes occasions est parfaite dans la représentation de la femme stricte et à lunettes comme il se doit, par mimétisme conjugal.
Les circonstances sont propices à ce genre de personnage à la tête de l’Etat.
Il repose des autres, ténors maladroits, particrates hors pairs, mais tonitruants, qui se sont essayés à la conciliation entre le nationalisme farouche flamand et la désinvolture brouillonne wallonne et qui n’ont abouti qu’à la surenchère des positions.
Van Rompuy a l’occasion de rester longtemps le type de premier ministre qu’il nous aurait fallu, mais qu’un destin européen nous a enlevé. Si sa nomination n’avait pas lieu et s’il demeurait premier ministre, sa cote finirait par s’user devant l’impossibilité de concilier les deux peuples.
Il vaut mieux pour lui, dans tous les cas, de finir carrière à l’Europe, dans une sorte d’apothéose, que de trébucher dans l’aporie du drame belge.
Ainsi, le successeur échouant fera rejaillir sur Van Rompuy, par contraste, la possibilité d’un succès qu’il n’a pas su saisir.
La société belge éprouve le besoin de posséder une incarnation de la puissance magique qui sort de son chapeau une solution à laquelle personne avant lui n’avait aucune chance de mettre en pratique, mieux même, était dans l’incapacité de penser.
Ainsi, se justifie la soumission de l’ensemble des gens à ce rôle du divin qui fait passer les pires injustices comme un signe du destin, dont il faut s’accommoder.
Comme la rencontre de ce demi-dieu est improbable, ce que sentent les citoyens dans leur inconscient, ils acceptent comme une réalisation toutes les tergiversations, tous les reculs « pour mieux sauter » que la politique belge dans son infinie précaution a mis entre la réalisation et son projet. C’est ainsi que fonctionnent les sonnettes d’alarme, les empêchements et les dispositions de veto des Communautés.
Seules des décisions globales échappent à cet attentisme raisonné qui tombent tout d’un coup sur le citoyen sans qu’il puisse réagir. C’est ainsi qu’en fixant la frontière linguistique, dans sa logique arbitraire, on a sacrifié les Fourons à ces compromis qui empoisonnent et qui empoisonneront jusqu’à la fin l’Etat belge et les relations entre les Communautés, même si pour les Fourons, le cas semble réglé par l’apport des Hollandais qui ont envahi les communes et noyé la francophonie dans la culture flamendo-batave.

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Le problème est différent dans la périphérie bruxelloise. Ce sont bel et bien des minorités francophones qui ont conquis le terrain. Cela n’aurait aucune conséquence si ces minorités au bout d’un temps avaient été assimilées et réduites à la culture flamande, mais c’est l’inverse qui se produit. C’est la culture minoritaire qui convainc la majoritaire de passer de l’autre côté. Et cela rend fous les Flamands qui n’ont pour la plupart que la ressource de s’enfoncer dans l’exclusion et le nationalisme imbécile, obnubilés par le sauvetage de leur langue.
Pourquoi aucune solution n’est bonne ? Parce que c’est une folie de croire que les cultures, les gens, les mœurs, les désirs, les libertés s’arrêtent à une ligne imaginaire de sorte qu’ils apparaîtraient différents de l’autre côté.
Jusqu’à présent, les hommes politiques ont utilisé l’appétit du pouvoir de l’un des leurs et le désir de soumission des masses, afin de faire reposer le régime sur le prestige personnel. C’est un phénomène qui est de la plus haute conséquence pour la société belge.
Herman Van Rompuy est la dernière métamorphose, puisqu’on est passé du matamore – Jean-Luc Dehaene – au « vendeur de voiture » Guy Verhofstadt, le gaffeur Yves Leterme, et qu’actuellement s’essaie – mais pour peu de temps – l’envoyé modeste du CD&V, mais lettré et compétent, qui avance sans bruit pour une plus grande efficacité, Herman Van Rompuy !
Lorsque le but de prestige implicite est atteint, et que « le chef » s’est transformé en vérité collective, on est près de la fin, sauf si le héros disparaît prématurément. Alors, il devient immortel !
Van Rompuy sera-t-il notre nouveau James Dean ? Nous le saurons ce soir.
Reste à trouver le sauveur suivant, celui qui fera rêver et avec lequel tout est possible.
C’est ainsi que navigue la Belgique depuis les Lois linguistiques.
Les noms de tous ceux qui les ont faites mériteraient d’être sortis des cartons de l’histoire, afin qu’on les détestât dès l’école primaire. On s’apercevrait qu’ils sont bâtis de la même sorte que nos héros actuels et que les erreurs fondamentales qu’ils ont commises étaient les fondements de celles que l’homme providentiel de demain s’apprête à commettre, tant nos célèbres compromis ne sont que les produits de l’erreur initiale.

18 novembre 2009

Obama était une femme jusqu’en 2002 !

Fabrice Grosfilley, rédacteur en chef de RTL-TVI, a repris une info de l’Agence Belga ainsi libellée :
“La reine Fabiola est décédée après avoir appris le divorce de Laurent et Claire”.
Le pauvre homme ! s’exclamerait Orgon pour Fabrice Tartufe-Grosfiley.
Quitte à passer pour un lampiste avec mon fanal rouge sur le quai désert, mais cette information vieille de trois jours est tout de même caractéristique d’une époque qui multiplie les moyens d’information pour se trouver fort éloignée de mettre à disposition du grand public TOUTES les informations.
Un journaliste « sérieux » ne doit-il pas recouper ses éléments, avant de se lancer sur la piste le crayon en bataille et le bloc à spirales grand ouvert ? A moins que notre homme ait eu l’intention d’ouvrir une page d’humour dans son assommant journal, qu’il aurait d’abord testée sur son blog ?
Parfois être bilingue n’est pas toujours intéressant en Belgique « Koningin Fabiola is zojuist overleden. Ze stierf bij het horen van de scheiding van Laurent en Claire » crachait le téléscript de l’Agence.
Fabrice Grootdraadje s’est senti dans l’obligation de publier les deux nouvelles en une, comme si la Cour avait eu la sottise de laisser filtrer le bruit que la vieille reine n’avait pu résister à une rupture de Laurent et Claire, au point d’avoir succombé à une rupture aussi, mais d’un anévrisme !
La seule donnée sérieuse que cette information induit est que le divorce entre le prince et sa princesse paraît plausible et s’il le paraît c’est que Grosfilley nous cache des renseignements de source sûre selon lesquels notre journaliste aurait eu vent des scènes de ménage ou, mieux, aurait assisté à des assiettes volantes dans la cuisine de Claire à la suite de pâtes mal cuites !
On reconnaît là la mainmise d’Anne Quevrin sur l’information d’RTL !
-Fabrice, on ne touche pas à la Famille royale !
Ce que notre homme aurait scrupuleusement observé s’il n’avait eu la crainte d’être doublé par des confrères.
Comment un poisson d’avril a-t-il pu barboter sur l’info d’une agence de presse réservée aux professionnels en plein mois de novembre ?
Entre parenthèse, les blogueurs pourraient faire pression pour que Belga étende aussi ses « nouvelles nouvelles » à la Toile. Nous l’aidons parfois tellement !
D’autre part, il faut bien leur laisser quelques secondes d’avance à ces clampins professionnels de l’info pour une simple raison d’humanité : préserver l’emploi, déjà si précaire dans les gazettes (pas vrai gaston ?)

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Belga se voulant « moderne » a mis à disposition du grand public un service recueillant des infos sur une page internet. Un blogueur, émule de Pierre Dac, a testé le système. En plein dans le mille ! puisque sa plaisanterie a fait le tour des rédactions et rempli d’aise pas mal de fauchés qui ont des aigreurs à la lecture des sommes versées à la veuve de Baudouin. …
Si Fabrice a de la langue de Van Rompuy une bonne connaissance, il est sans doute faible en anglais puisque l’info bidon était précédée de la mention « I have news ».
La Toile a ainsi de belles anticipations quasiment prémonitoires, puisque aussi bien la reine mourra un jour, comme le couple princier finira en procédure.
Les blogueurs français triturent actuellement une information selon laquelle le président Sarkozy aurait menti quant à la date de son coup de pioche sur le mur de Berlin. A part l’anglais, outre le flamand, on suppose que Fabrice, pour écrire ses notes de rédaction de façon intelligible à la charmante Hakima Darhmouch, a aussi une bonne connaissance du français, ce qui m’autorise de penser qu’il ne tombera pas dans le panneau de Sarkozy, premier à avoir marché sur la lune, bien avant Armstrong, peut-être même avant Tintin, comme Sarkozy premier homme politique à avoir prévu la grande crise de 2008.

La peur est en nous !

La mondialisation ressemble au bénitier, ce coquillage géant capable de briser un membre du nageur imprudent, elle s’est refermée sur elle-même. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Vingt ans après la chute du mur de Berlin, le monde occidental n’a plus un concurrent capable de rivaliser avec lui. La peur qui entourait la rivalité capital/social a changé de nature. L’ennemi n’a plus de visage : il est à l’intérieur du coquillage !
Baudrillard l’explique très bien : l'expansion du capitalisme et du néolibéralisme avec comme corollaire l'extension croissante des biens financiers qui l'accompagne, sème le grain qui germe contre lui, en raison de l’incompréhension de l'aspect symbolique de l'existence sociale.
S’il y a bien une montée de quelque chose, c’est celle de l’adrénaline diffusée par la peur. A une époque qui pourrait paraître stabilisée après les deux grandes guerres du siècle précédent, la tendance d’une pétoche générale est à la hausse.
Les lois restrictives dont les démocraties ont le secret « pour notre bien » ou pour nous « protéger du terrorisme » agissent évidemment par effet de loupe sur notre comportement de désormais pétochards.
Voir à la télé des pans énormes des glaces du pôle sombrer dans la mer, alors qu’on ne dit pas quand ces images ont été filmées, peut-être l’ont-elles été à la fonte annuelle, la dernière crise bancaire et ses effets néfastes sur l’emploi, le spectre des pandémies – par la précaution des dirigeants assurant plus la tranquillité de leur réélection qu’une réelle inquiétude induite dans la publicité faite autour du vaccin AH1N1 - les guerres locales qui n’ont jamais cessé, les violences urbaines de l’assassinat aux vols des pickpockets dans les amas de foule, les OGM, les ondes électromagnétiques de la HIFI aux antennes de la téléphonie, on va droit dans le mur… vers une frousse intégrale, irrésistible ! Car ces craintes éparses s’additionnent et quand la peur devient « bleue », il est trop tard. Personne ne la contrôle plus !
Baudrillard, encore lui, a écrit Power Inferno en 2002, œuvre qui nous aide à expliquer ce qui se passe :
« …le système lui-même, par l’expansion spéculative de tous les échanges, la forme aléatoire et virtuelle qu’il impose partout, les flux tendus, les capitaux flottants, la mobilité et l’accélération forcée, fait régner désormais un principe général d’incertitude que le terrorisme ne fait que traduire en insécurité totale ».

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Dans le passé, Montaigne a opposé le pouvoir du raisonnement à la peur. D’un côté la détermination d’une puissance de raisonnement de sang-froid et de l‘autre les émotions qui se bousculent et instaurent un régime de panique devant lequel aucune intelligence ne résiste.
Epictète avait une formule plus directe et donc plus évidente : « Si tu aimes une marmite dis : j’aime une marmite ; ainsi si elle se casse, tu ne seras pas troublé ; si tu embrasses ton petit enfant ou ta femme, dis-toi que tu embrasses un être humain ; ainsi, s’il meurt, tu ne seras pas troublé. »
Rien n’y fait. Puisqu’on nous dit d’avoir peur, et que ceux qui nous le disent sont davantage crédibles que les philosophes, c’est notre identification au système et aux personnes auxquelles nous nous référons qui nous le commande, et non pas les discours d’Epictète et de Montaigne auxquels nous ne croyons plus.
Le rapport entre le coquillage géant et le terrorisme est évident.
Les deux systèmes se complètent, s’interpénètrent, en un mot, ils sont devenus indissociables.
Le terrorisme est lui aussi construit en cellules invisibles et redoutablement mobiles. Il menace d’attaquer la mondialisation pour la détruire, et c’est justement de cela dont celle-ci a besoin afin d’instaurer sa propre terreur, bien plus sanglante que le terrorisme.
Ainsi la mondialisation prive des millions d’hommes de liberté et de pain, ouvre des usines-bagnes dans des pays où il semble bien que l’homme y soit plus docile, puis sans autre forme de procès, de la même manière qu’une bombe explose au cœur d’un marché de Bagdad, délocalise l’usine-bagne pour plus de profit en laissant derrière elle des milliers de personnes condamnées à la souffrance et à la faim, pour ainsi dire déchiquetées par l’explosif.
Cette évolution inexorable vers un ordre mondial achevé, ce monde effrayant que nous voyons venir mais que notre peur empêche d’y opposer la moindre résistance, rejettera en final une grande partie d’entre nous vers un terrorisme d’instinct de conservation, que le coquillage bénitier broiera de la même manière que la jambe du nageur imprudent.

16 novembre 2009

La guerre des cravates

Puisqu’il faut faire un choix entre deux débats à l’identique - ce dimanche c’était l’interdiction de fumer dans les bars et cafés à partir de 2012 - qu’est-ce qui pouvait bien déterminer le téléspectateur de se brancher sur la RTBf ou sur RTL ?
Mêmes arguments, mêmes invités, enfin peut-être pas tout à fait, cependant on aurait juré que le patron de bistrot et l’écolo de service d’un côté, par une sorte de télépathie disaient au même moment la même chose que le troquet et la dame au chapeau vert de l’autre !
Les débats auraient pu être groupés, si ce n’était un détail : la RTBf est – en gros – pour la chemise ouverte et RTL-TVi , majoritairement avait opté pour la cravate !
Dans des circonstances aussi dramatiques, quand définitivement l’Etat par des Lois de plus en plus ciblées rétrécit nos libertés, sans doute certaines avec raisons, et que nos téloches ont sans se donner le mot opté pour le silence courtois sur le grand thème de la liberté, il fallait bien se raccrocher à des détails vestimentaires tenant lieu d’intérêt.
Oui, on en est là !
La RTBf a opté pour la chemise ouverte pour des raisons inhérentes à un service public qui se doit d’être plus près des gens. Parfois, ses invités poussent le parti-pris du col ouvert jusqu’à l’avoir avec une pointe du col sous le veston. Tel nous est apparu le responsable de la STIB venu en vedette américaine sur le plateau afin de justifier la traque aux mendiants agressifs dans les couloirs du métro. Eh bien ! cette ouverture du col fait parfaitement débraillée…
RTL vote pour la cravate. Vrebos portait la sienne un rien fatiguée. De ses invités, la tête de proue était un Rudy Demotte dressé sur ses ergots et poudré à frimas. Un peu plus, notre homme eût ressemblé à Maximilien de Robespierre, dont il a la mince silhouette, les frêles épaules et cet air compassé, un peu glacé, qu’ont voit sur les portraits du temps et qui ont fait souche parmi les petits gabarits désireux de se faire prendre au sérieux par le monde des gros, des grands, des gras.
Bouffioux, présentant en intermède le père de Younès, avait la cravate blanche des marches du même nom. Seul clin d’œil à la RTBf, puisqu’il était sur RTL il n’aurait pas osé plus, la cravate de Bouffioux était carrément de travers.

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Les dames du plateau n’étaient pas cravatées, mais c’est moralement qu’elles avaient leur élégance, avec la ministre Funck blonde comme un canari de mon grand’père et M’ame Defraigne, en soie chamarrée, de plus en plus beauté espagnole.
Bref, RTL ce dimanche faisait plus chic que la RTBf. Ce n’est pas la première fois.
Ce n’est pas peu dire que le temps de ce dimanche permettait aussi bien l’aspect décontracté que celui, plus conventionnel, de gens qui ont peur de s’enrhumer quand même, que la ficelle autour du cou rassure.
Pour une fois, après ce long préambule qui m’empêche de m’étendre trop sur des débats oiseux, Defraigne, en Espagnole de rencontre, posa la vraie question. Caramba ! pourquoi n’interdirait-on pas le tabac, puisqu’il est avéré que la pratique de la cigarette fait d’un fumeur sur deux, un cancéreux ?
L’écho de leur réaction s’est sans doute répercuté sur le plateau concurrent, celui des cols ouverts, tellement l’assistance trouvait la réplique de l’Ibéro-Liégeoise absolument insensée.
Quand on y réfléchit, la question n’est pas si vaine qu’elle paraît.
En prélevant des taxes énormes, l’Etat prive les fumeurs des fonds nécessaires pour soigner leur cancer.
Et puisque l’Etat nous veut tant de bien, pourquoi ne pas interdire l’alcool par la même occasion qui fait plus de victimes en cancers du foie, prostates et accidents de la route, que le cancer des poumons ou du larynx des fumeurs !
Un détour par la campagne, les pesticides de nos amis les paysans font d’innombrables victimes de leucémies et autres babioles à proximité des champs, tuent les abeilles et polluent les nappes phréatiques.
Les usines de produits chimiques tuent prématurément des travailleurs et font autant de dégâts dans les villages environnants. La Région d’Anvers en sait quelque chose.
Le comble, c’est que l’interdiction de détenir des armes n’aurait jamais dû être prise au début de la pluie d’interdictions ; car ceux qui veulent se suicider n’ont plus d’instruments pour le faire.
Bref, le vrai sujet en col ouvert ou en cravate, a été évité de justesse par nos présentateurs.
Ils auraient pu se poser la question de savoir depuis quand l’Etat est plein de sollicitude à l’égard des non-fumeurs exclusivement, alors qu’il laisse des gens crever de faim sur les trottoirs, sans que l’étendue de sa bonté à leur égard aille jusque là ?

15 novembre 2009

Une affaire de famille.

-C’est quand même une famille honorable, ma famille ! La tienne ne peut pas en dire autant !
-Non, je rêve ! J’hallucine ! Elle aurait de quoi remplir le musée Spitzner, ta famille ! Ah ! mais, c’est de l’honorable à la parade, on est servi par la visite à l’intérieur. Garanti surpris par les hardis phénomènes, de ces carrières bourgeoises bien douteuses, de ces tronches poussées au vice à faire frémir madame Claude, qui pourtant en a vu d’autres ! C’est de la crème de bagne tes bourgeois !
-Qu’est-ce que tu en sais.
-J’ai des renseignements de première, moi madame…
-De qui ?
-Mais de toi, quand tu dors, quand tu en parles, quand tu stresses… Tes ancêtres te remontent suris comme de la piquette de bastringue. Je sais tout d’eux, ma charmante. Et franchement, ce n’est pas beau à voir. J’en suis encore saisi rien que d’y penser…
-N’empêche, ils ont réussi, même s’ils n’en ont pas l’air, mes grands parents…
-Pour avoir réussi, on peut le dire… Tu veux qu’on les passe en revue ? Qu’on mette une étiquette sur les spécimens ? des fois qu’on se tromperait d’étage, qu’on passerait de pré à hominien… Je commence, hein, la sœur aînée, ta tante, modèle de vertu ! C’est quand même pas moi qui ai inventé qu’elle avortait dans les cabinets de l’amant, tandis que l’oncle Florent s’angoissait qu’elle ne fiche le camp en l’abandonnant, lui et leur fille. Merde ! C’est quoi l’honorabilité ? Traîne savate diplômé en escroquerie, sauvé par le gong, le Florent, juste à temps que son vieux ait eu le bon goût de claboter pour pas que le fils finisse en correctionnelle. Et puis ça veut donner des leçons de savoir-vivre, d’éducation des enfants… Mais ta tante, nom de dieu ! toute engoncée qu’elle est dans ses robes et sa graisse qui lui monte jusqu’aux yeux, si elle pouvait encore, s’il lui restait une once de séduction, comment qu’elle s’enverrait la vulve bien baveuse la moitié du quartier, le cul à l’air une fois pour toute qu’on s’en régale… et là, elle offrirait aux bicots son échancrure sans jouer de la carte du Front !...
-Andrée, a souffert. Son mari était quasiment impuissant… Elle a eu son premier orgasme à 38 ans !
-Bien sûr, bien sûr… on a tous des circonstances atténuantes. Avec un passif pareil, elle aurait pu lever toute la classe 59 à son chevet pour la parade. Fallait qu’elle parte à la recherche du temps perdu. T’as raison par contre, en me disant que c’est devenu bourgeois et consort, racistes à souhait, complètement délirant rapport à Israël que c’est bien fait pour leur gueule qu’on bouffe leurs territoires aux Bougnoules. Parce que ça se permet d’établir les torts des uns et le droit des autres à ces pignoufs. Que le surmâle, elle a jamais lu Jarry, mais c’est plus pour elle, alors elle l’ouvre sur autre chose, pour faire l’intéressante dans les clubs où le couple s’exhibe honorable… elle femme d’œuvre, lui, fortement question d’honneur, de présidence…
-Grand’papa…
-Ah non… prononce pas le nom d’Hubert De La Plâtrière, une étoile et deux barrettes au troisième Léger. J’aurais pas voulu être de son état-major, à celui-là. Pète-sec à terroriser le plouc, la parfaite ganache, plate limande pour l’étoile au-dessus, vraie ordure pour celle d’en-dessous. Et avec ça le pire trou du cul à vouloir diriger sa famille de la même manière qu’il a fait chier des casernes entières pendant trente ans. Et toujours fauché, à faire ravauder le dernier ravaudage par un second à sa poupée énamourée, des loques qui vêtaient leurs filles, elle qui voyait que lui en chaleur tout de suite, oubliant qu’elle avait ses greluches à torcher et à aimer. Il avait son vice à alimenter, le De La Plâtrière. C’était quoi : l’absinthe ? le bobinard pour officier supérieur ? Le jeu ? Sans doute ça. Le goût du brelan devant la paire aux sept qu’a tout misé pour le coup ! Alors, sous des grands airs, des chemises repassées à la limite des plis qui s’enlevaient plus, le stick sur la botte, la merde au cul comme la troupe qu’avait plus le temps de se torcher avant de crier « à l’ordre » quand l’enfoiré la ramenait dans les quartiers, le De La Plâtrière l’avait aussi, lui, la merde au cul, mais en plus distinguée, kaki qu’elle était… pouvait chier tant que ça pouvait, la bleusaille voyait rien. Ça sentait rien que l’écurie, mais alors, là, tenace, même qu’au lit, poupée se croyait montée par un centaure.
-Parole, Hubert, tu hennis !...
C’est ça le bel exemple, l’amoureux patriote, son Nessos grec ? Qu’a eu la chiasse de sa vie en 40, puis qu’est revenu héros des camps sans avoir tiré un seul coup de feu ? Ah ! elle en avait pas besoin, la patrie, de l’enflure…
-On sait que t’es antimilitariste, forcément, t’es de parti pris…
-Et ta mère, alors, la petite deuxième de ces Thénardier de la gamelle, ta mère, qu’ils ont fourguée à un guignol, Victor Deibler, comme le bourreau, parce qu’il avait un prie-dieu à son nom et à qui ils voulaient emprunter cent mille balles, pas au prie-dieu mais au Deibler. Note, c’était pareil. Ont jamais touché un rond du maquignonnage, les fourgues. Ce qu’ils savaient pas les casernicoles, c’est que le cul d’église, con comme un balais, qu’il pouvait pas faire pipi sans prier dieu pour pas avoir une pensée coupable en se tenant la queue, l’avait sensible au portefeuille, tellement qu’il avait jamais donné un rond à l’église… Fleur a 28 ans, le rosier c’est miracle que tu sois là, Marguerite… T’es là parce que le con s’est pris le pied dans la carpette…
-Il s’est quand même mis en ménage avec une autre, quand maman l’a plaqué !
-Tu parles, une pouffiasse rencontrée qu’elle épongeait les besogneux à la paie du samedi soir. Elle les levait par groupe de quatre. Elle a pas traîné de s’apercevoir à qui elle avait à faire et comment elle l’a épongé le vieux style à Victor, le buffet Henri IV en est jamais revenu.

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-Et tante Philippette, la benjamine, tu vas quand même pas raler aussi… si intelligente, si dévouée… Le cerveau de la famille…
-Trop, c’est pas normal. Elle, on peut dire qu’elle l’a pas senti comme ça la vie militaire, la petite dernière, le miracle de la dernière étreinte ! Du coup c’est la seule qu’a de l’estime pour le juteux et sa poupée énamourée. Mais, elle échappe pas à la famille De La Plâtrière. C’en est même devenu un beau fleuron. La star qu’on exhibe aux Comices, la vamp des amphis, si, quelque part, on avait pas un malaise comme fasciné par sa suffisance, le mépris qu’elle a, merde, pour des gens qu’elle connaît pas et qui la valent bien. Veux-tu que je te dise, c’est la pire ! Quand ça gicle en ultime coup de rein, la fiotte des bourgeois, c’est des engins comme Philippette qu’ils mettent bas, les phénomènes de la carrière…
-Tout le monde peut pas s’appeler Petit.
-Ouais, Petit, et tous les Petit emmerdent les De La Plâtrière. Anars, objecteurs… on est…
-Et chômeurs…
-Nous, on est de l’en-dehors, des poètes… des artistes… Va, tu peux pas comprendre…

14 novembre 2009

Barak n’a plus la baraka !

Il y aurait matière à énoncer une règle constante aux élections présidentielles américaines, à savoir : plus on est élu dans l’enthousiasme, plus vite l’opinion se détourne.
Et c’est compréhensible, quand on considère que plus on promet du changement, plus on est facilement en-dessous de ce qu’on croyait en apporter, pour la bonne raison qu’on a oublié les pesanteurs sociales et la pugnacité de ses adversaires dans l’euphorie que l’on ressent, quand c’est la foule qui vous porte. C’est en descendant des tribunes sur lesquelles on a juré que tout était possible, que l’on s’aperçoit que peu de choses le sont en réalité.
Ainsi, la cote de popularité de Bush est restée positive plus de temps que celle d’Obama dont c’est déjà l’état de disgrâce. Bush n’avait presque rien promis, sauf à rendre l’Etat imperceptible aux yeux des riches Américains. La destruction des Twin Towers en 2001 a élevé sa cote jusqu’à la victoire de la guerre éclair contre Saddam en Irak. Quand le public américain s’aperçut qu’il s’était fait avoir, c’était trop tard et la dégringolade a commencé.
La presse internationale donne le ton : ce président, sous des dehors aguerris et des discours martelés avec conviction, est un bleu en politique entre Etats. Il hésite trop, dit ce qu’il faudrait faire, tout en ne le faisant pas. Tout le monde a cru à la fin de l’occupation américaine en Irak. Depuis l’Administration Bush jusqu’à celle d’Obama, la « démocratie » irakienne avait eu le temps de secréter son baume antiterroriste et pouvait se passer de l’aide des G.I. Tout le poids de l’armée allait se porter en Afghanistan, de sorte que les talibans n’avaient plus qu’à prendre la poudre d’escampette, pour 2010 au plus tard, c’était arrangé et plié par l’Armée.
Le désenchantement est profond. Résultat : les électeurs de New Jersey et de Virginie ont dégommé leurs gouverneurs démocrates et choisis des Républicains !
On ne pouvait pas faire plus mal que Bush sur le dossier du Proche-Orient. Son accointance avec les éléments de la droite israélienne, presque sa complicité, ne donnerait rien de bon avec la paix souhaitée par le monde entier. Obama avait l’occasion de rappeler à Netanyahu que si l’Amérique a tenu la tête des dirigeants israéliens hors de l’eau, il ne tiendrait qu’à lui de la lâcher.
Il devait imposer des compromis acceptable par les Palestiniens et faire cesser la politique de peuplement des Territoires par Israël. Obama en est conscient. C’est donc une aberration d’avoir autorisé sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton de donner son accord de principe à la poursuite de la colonisation juive dans les Territoires occupés !
Enfin, la politique de santé aux USA, même si le président a franchi un cap, celui de la chambre des représentants, il reste encore à convaincre les sénateurs et surtout une opinion qui n’a pas saisi l’importance de cette réforme et qui croit dur comme fer, que son président conduit l’Amérique vers un Etat socialiste !

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En Europe, à part les américanolâtres qui poursuivent leur grand’messe dans les partis comme au PS et au MR, on commence à douter de la force de caractère d’Obama.
Le rapport de force avec l’Iran est révélateur, Ahmadinejad ne s’y est pas trompé qui poursuit tranquillement sa petite cuisine nucléaire, malgré l’avis unanime des Nations et qui, en plus se fiche de son opinion publique et des contestations toujours aussi violentes de son Régime, puisque pour relever l’expression de Mao il y a trente ans, l’Amérique est un tigre de papier, dorénavant considéré comme tel dans le Proche et le Moyen Orient.
L’économie US est toujours fortement handicapée par un chômage massif (+ de 10 %), un dollar faible et un endettement vertigineux, tandis que les ménages américains vivent à crédit et que les banques, malgré des avis déclarant la crise derrière, peuvent très bien replonger dans le rouge, sur le temps qu’on annonce des salaires vertigineux et des primes grandioses aux traders.
Ce qui fait dire qu’avec un président aussi faible, une conjoncture aussi incertaine, on va droit vers de nouvelles défaites intérieures et extérieures, dont la plus probable sera celle d’Afghanistan, jumelée avec un nouveau tsunami financier.
L’audace d’avoir nommé un président Noir aurait-elle été si forte, que le reste de la législature en serait comme paralysée rétrospectivement de ce qu’elle a osé ? Si bien que pour ne pas ternir cette élection par d’autres originalités, on se contenterait de gérer le pays par le petit bout de la lorgnette !

13 novembre 2009

Marcourt est d’humeur roulante.

Il ne faut pas être sorcier, on en a parlé, ici même à plusieurs reprises : le circuit de Francorchamps est un gouffre sans fond et sans fonds qui ne sert qu’à occuper les poches de politiciens sur le retour et alimenter les caisses de quelques hôtels de Spa et des environs.
Il y avait déjà une forte opposition dans le public avant de rénover le circuit afin de faire plaisir à Ecclestone à qui, en raison de contrats mystérieux et de certaines promesses, on ne peut rien refuser.
L’année 2009 aura coûté à la collectivité plus de cinq millions d’euros, on ne voit pas comment l’année prochaine nous coûtera moins. Cette somme représente à peu près la taxe TV de 100 euros dont on aurait pu dispenser les wallons de plus de 65 ans.
Le privé n’a qu’une qualité : quand les affaires sont déclinantes, qu’on ne sait plus taper personne et que le personnel est au minimum, on arrête les frais en mettant la clé sous le paillasson. L’emmanchure de Happart, de la Région et de quelques intérêts particuliers sous une forme de contrat assez obscur, fait que, quoi qu’il arrive, c’est le contribuable qui éponge les conneries de ces messieurs.
A la Région, puisque les libéraux sont dans l’opposition, on aurait pu attendre qu’ils proposent d’arrêter les frais ; or, un des plus chauds partisans du circuit est toujours Serge Kubla.
L’actuelle majorité à Namur peut reposer en paix. Reste l’opinion publique qui grogne et on la comprend.
Ce circuit, comme tous les circuits mettant en compétition des monstres avalant 100 litres de carburant comme nous buvons une verre d’eau, bruyant, polluant, est devenu obsolète. Il ne sert plus à rien, qu’à un spectacle de cinglés de la bagnole.
A l’avènement sous peu de la voiture électrique, on fait tourner des pièces de collection pour les futurs musées. Qu’on ne vienne pas prétendre tirer un enseignement du circuit pour la sécurité de la route de demain.
Une seule conversion serait acceptable : mettre en compétition des voitures équipées de moteurs électriques et faire le pied de nez à Ecclestone. Mis à part le fil à la patte qu’on a toujours vis-à-vis de cet organisateur des grands prix, cela aurait au moins une utilité qui devrait plaire aux Ecolos !
Quelle bêtise aussi de garder et entretenir un circuit pareil pour seulement un grand prix et quelques compétitions accessoires par an !
Laissons donc cet objet de luxe aux Emirats et à quelques Nations montantes comme la Chine, le soin de les organiser. Pour le prestige, ils jettent l’argent par les fenêtres. Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’économie, devrait dire stop au Grand Prix, s’il prenait en compte l’état de nos finances.
Nous n’avons plus les moyens de cette politique.
On peut dire que les Frères Happart, Kubla et quelques autres nous auront coûté plus cher que l’entretien du corps de ballet des Folies Bergères pendant un quart de siècle.

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Mal inspirés, sans arguments convaincants, bafouilleurs, menteurs, vaniteux, voilà trop longtemps que ces gens-là tiennent le haut du pavé, à cause de l’engouement de la francophonie pour les jumeaux à la défense des Fourons, finalement avalés par la Flandre avec l’apport des Hollandais implantés, sans autre forme de procès.
C’est la première fois, qu’on voit des personnages politiques établir leur réputation sur un échec !
Pour en finir avec le circuit, on voit bien la manière dont les « responsables » tiennent l’électeur hors de la capacité d’emporter des décisions.
Tout ce dont on peut espérer, c’est qu’il ne gèle pas trop sur les hauteurs de Malchamps cet hiver. On ne répare pas le circuit de Francorchamps comme on bouche les nids de poule sur les routes ordinaires de Wallonie. La facture pourrait encore s’allonger en cas de thermomètre défavorable.

12 novembre 2009

En jupon et en armure.

Il est assez réconfortant aujourd’hui que les femmes osent revendiquer des emplois de premier plan, comblant en partie le fossé entre les sexes, sans oublier de saluer la mémoire de celles qui vécurent à l’ombre des grands personnages et qui, ayant la capacité d’être au premier rang, se contentèrent des seconds.
Parmi une des dernières à ronger son frein et n’être rien hors le contexte d’un parti, d’un homme politique ou d’un courant, on peut citer Marie-France Garaud dépeinte comme une figure emblématique de la Vème République.
De la droite, quasi extrême, adversaire déclarée de l’Europe à plusieurs reprises, elle n’a pas adhéré au Front national parce qu’elle pensait que ce parti était sans avenir, ou, tout au moins, un avenir confinant à l’anecdote. Ce en quoi elle ne se trompait pas. Elle avait en horreur l'ultralibéralisme anglo-saxon, ce qui put la rendre sympathique, à certains égards.
Parmi ses trophées, trois scalps accrochés à sa ceinture : Chaban-Delmas et Giscard, au service de Chirac dont elle fut, mais rien n’est certain, tout un temps amoureuse, on peut considérer qu’il fut le troisième, par Sarkozy interposé.
Tout à tour surnommée Cruella, Rastignac en jupons, traitée de "diabolique", d'"éminence grise" du président Pompidou, d'"Anaconda", « l'homme qui gouverne la France », etc. Conseillère à l'Elysée, le seul bruit de ses talons dans les couloirs faisait frémir les ministres... Elle dut sa retraite anticipée des affaires à Bernadette Chirac, dans un match où la rivalité entre les deux femmes finit par voir le triomphe de l’épouse.
Des femmes puissantes, sachant y faire avec les hommes et l’opinion, ne manquant pas de talent, il en existe d’aussi remarquables à gauche.
Pourquoi je me suis attaché à celle-ci ? Par l’amour du mot juste, de la répartie appropriée, en un mot par la raison de la rhétorique. Voilà une femme qui a le talent de Chamfort pour la litote, l’œil de Talleyrand pour la faille où déverser l’acide et l’esprit de Machiavel pour la « combinazione ».
Cette admiration s’arrête là. Pour un homme de gauche, la politique de Marie-France Garaud est détestable et sa présentation du monde n’est pas la mienne. Ce qui n’empêche nullement d’applaudir l’artiste.
Trop souvent entraînés vers des politiques « irréconciliables » avec les autres formations, ne serait-ce que pas le souci de se démarquer vis-à-vis de l’électeur, les gens de parti ont tendance à penser que tout est bon chez eux et mauvais chez les autres. Entre cette position et celle qui condamne à la stupidité des adversaires parce qu’ils ne partagent pas les concepts de la gauche, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas pour cette femme âgée aujourd’hui de 75 ans et dont les dernières interviews prouvent qu’elle a non seulement conservé une excellente mémoire, mais encore, que sa verve a gardé toute son acidité. .

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Avec des convictions gaullistes et son estime à Georges Pompidou qui lança cette avocate alors à la trentaine dans les arcanes de la politique, madame Garaud voyait poindre Giscard d’Estaing et Jacques Chirac à l’horizon politique immédiat, puisqu’on n’avait plus aucun doute sur l’issue fatale de la maladie du président en exercice.
On retiendra d’elle ses reparties et ses jugements dignes d’un Saint-Simon à la cour de Louis XIV.
"Quand j'écoute Chirac, je pense toujours à cette phrase d'un humoriste anglais: il ment tellement que l'on ne peut pas croire le contraire de ce qu'il dit."
"Nous pensions que Chirac était du marbre dont on fait les statues, il est de la faïence dont on fait les bidets."
"Jacques Chirac est un trop beau cheval. Nous lui avons appris à courir, il le fait; nous lui avons appris à sauter les haies, il le fait; le problème c'est que quand il court sur le plat, il continue à sauter".
A Valéry Giscard d'Estaing: "Monsieur, le centre, en géométrie, ça n'est qu'un seul point; un seul point, comme programme politique, vous avouerez que ça fait un peu court"...
S'agissant de la fidélité supposée de Jacques Chirac aux idéaux gaullistes: "Le cardinal de Retz disait: Les grands hommes sont souvent des grandes raisons pour les petits génies. C'est tout". "Les institutions c'est comme le poisson, ça pourrit par la tête", à propos des affaires sous la présidence Chirac.
"Depuis 2002, la présidence est vacante".
"Vous savez ce qu'on a dit des programmes. Les programmes ne sont jamais que les cimetières futurs des espérances déçues."
A propos de la possibilité pour Chirac de se représenter en 2007, ce fut, sur France Inter, le 11 mars 2007: "Après tout, on a déjà vu des parachutistes sauter sans parachute"...
"Je ne sais pas si les hommes et les femmes demain en charge de la France dans des temps difficiles auront assez de lucidité et de courage pour faire leur propre révolution et assumer les responsabilités abandonnées par eux sur le chemin, mais je suis certaine que le peuple lui, l'exigera un jour."
"Mitterrand a détruit la Ve République par orgueil, Valéry Giscard d'Estaing par vanité et Jacques Chirac par inadvertance" !
Cette manière de faire de la politique m’enchante. Madame Garaud, quoique avocate, ne fait pas dans la langue de bois.
Le phénomène est assez rare et méritait d’être signalé.

11 novembre 2009

Des chercheurs qui nous les brisent.

Georges Friedmann fonda après 1945 une sociologie du travail humaniste, tout de suite pervertie à son corps défendant par les ingénieurs et les industriels qui virent dans les travaux de Friedmann les moyens d’accroître la productivité, sans débourser un centime de plus.
C’était l’aboutissement d’expériences sur les grandes étapes du behaviorisme, en partant du montage en série des premières Ford, chères à Henri du même nom.
Friedmann fut pendant la guerre 40 un intellectuel marxiste, proche du Parti communiste français. Il consacra la plus grande partie de ses travaux à l'étude des relations de l'homme avec la machine dans les sociétés industrielles de la première moitié du XXe siècle. Là aussi, il se fit piéger par Staline qui suscita dans les entreprises des émules d’Alekseï Stakhanov, ce mineur « de choc » qui, dans la nuit du 30 au 31 août 1935, aurait abattu 102 tonnes de charbon en 5 h 45 minutes.
Quelle est la différence entre une bête de travail socialiste et une bête de travail capitaliste, quand on a à peine de quoi se nourrir dans l’un ou l’autre cas ?
Dans le cas du premier, on travaille pour une abstraction : la patrie et dans l’autre, la banque, pour une dure confrontation entre le capital et le travail. Si bien que Staline faisait marcher les gens à l’illusion d’un collectif détourné, et le banquier par l’utopie que tout le monde peut devenir banquier. Cela faisait et fait toujours deux cocus en un.
Pas découragé pour un sou, malgré l’état du monde, Friedmann, de plus en plus célèbre, étudie les effets du progrès technique sur le travail. Dans une période plutôt encline à l'apologie de la machine, Georges Friedmann porte au contraire un regard critique sur les effets du travail à la chaîne, sans pour autant verser dans la phobie de la technique.
Nous sommes en plein dans les Trente glorieuses. Il faut de la main d’œuvre à tout prix. Les patrons organisent la venue des immigrés du Maghreb à grande échelle, puisque les sources italienne et polonaise en main-d’œuvre sont taries.
Friedmann met en évidence les conséquences de l'OST (Organisation Sociale du Travail), quand elle est gérée conjointement par les détenteurs des capitaux et les détenteurs de l’autorité démocratique. Qu’à cela ne tienne. Le patronat avec la collaboration des nouveaux économistes et des ingénieurs pour l’aspect ‘technique’, plonge Friedmann dans un court bouillon dans lequel mijote déjà Emile Durkheim et Frederick Taylor.
Les tâches sont spécialisées à l’extrême, parcellaires au plus haut point. Elles s’effectuent à cadence soutenue par des OS auxquels on a enlevé toute initiative et tout savoir-faire.
Friedmann n’est pas dupe : le travail à la chaîne réduit en miettes l'activité laborieuse et la vide de sens. Il note que la démotivation et l'ennui éprouvés par les employés s'expriment par un absentéisme et un turn-over en hausse.
Ce qui ne l’empêche pas de faire des conférences, de recevoir des honneurs des pays industrialisés et d’être reçu par des chefs d’entreprise qui l’écoutent attentivement, des fois qu’il leur refilerait sans s’en douter d’excellents tuyaux pour serrer la vis davantage.
En fin de compte, la productivité du travail a augmenté.

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Le prix a payé est incalculable. Les populations immigrées servant de bouche-trous pas chers dans les usines ont fait souche, d’autres vagues plus pauvres encore leur ont succédé. C’est à présent la droite, si friande jadis de main-d’œuvre exotique qui charge un Luc Besson, apostat de la gauche, de parler au « bon peuple » de ce que signifie être Français, tandis que Hortefeux se charge des charters de retour !
Evidemment, Friedmann mort fin des années 70, n’a pas connu les suites apportées à ses recherches par le patronat mondial.
Les loisirs, afin que l'homme puisse se réaliser en dehors du travail, le but ultime qu’il souhaitait approfondir, sont devenus le « Travailler plus pour gagner plus » de l’UMP. Les dénationalisations, pour plus de profit des entreprises à vocation d’intérêt public, sont en passe de démanteler dans une Europe ultraconservatrice, les dernières entreprises gérées pour le collectif de l’Etat social.
Les critiques et les solutions de Friedmann paraissent aujourd'hui évidentes pour ceux qui se sentent asservis par l’organisation du travail. Quoique ayant beaucoup œuvré pour que les résultats de la sociologie du travail soient diffusés auprès du grand public, Friedmann n’y est jamais parvenu.
Bref, voilà un bel exemple d’intellectuel avalé, assimilé, et digéré par ceux qui ont l’art de faire du pognon avec la chair humaine.
Il en sera de même de Max Weber qui analyse le phénomène bureaucratique et Henri Fayol qui cherche les moyens d’une administration optimale dans les entreprises.
L’Ecole des Relations humaines est devenue aujourd’hui un foutoir juste bon à gerber, faisant de l’homme encore debout il y a 30 ans, une sorte de pâte à modeler coulant entre les files de chômage et les intérims sous-payés, pour épouser les formes de la machine, comme s’il en faisait partie.
Le seul qui ait vu clair et qui ne se soit jamais fait manipuler est le regretté Pierre Bourdieu qui a étudié l'impact de la culture sociale sur les comportements individuels en entreprise.
Les approches qui appliquent les concepts et les méthodes psychanalytiques aux organisations du travail relèvent aujourd’hui plus d’une maffia gestapiste que d’une approche de la souffrance au travail. Le contrôle par des médecins d’entreprise de la validité des diagnostics des confrères généralistes, approche plus d’une appréciation à la docteur Josef Mengele que d’une réelle aide à la compréhension des parties.
Et tout cela à cause des pionniers de la recherche d’une société fondée sur la justice et la prospérité !
Il y a des intellectuels qui font froid dans le dos !
La liste des chercheurs n’est pas close. En Belgique, il existe dans les universités une culture bouillonnante d’idées de ce que peut être la sociologie du travail.
Nous avons un aperçu des cuistres que la RTBf et RTL persistent à nous exhiber, les jours de questionnement sur la vie du ver à bois que presque tous les travailleurs sont devenus, en dehors de ces « élites » qui commencent singulièrement à nous pomper l’air.

10 novembre 2009

Conclave à l’Europe…

On ne parle plus que du mur de Berlin démoli il y a vingt ans et de la nomination probable de Herman Van Rompuy au fauteuil de président permanent du Conseil européen… enfin, pour cette dernière information en Belgique tout au moins.
Avec le pétard qu’on fait déjà, l’Herman a intérêt d’être choisi, s’ils ne veut pas devenir la risée générale.
C’est dire si ça commence à bien faire, déjà que le plouc de base en est complètement revenu de l’Europe. Jusqu’à présent, il faut bien le dire, l’Europe était une place conservatrice orthodoxe de la société de type américain. Il y a fort peu de chance qu’elle change, d’où une désillusion générale que la crise aggrave encore, et ce n’est pas cette nomination avec celle d’un ministre des affaires étrangères qui changera grand chose.
L’Europe, c’est le contraire du privé : on félicite les gens avant d’y entrer. Ils sont unanimes pour Van Rompuy. Les milieux de la presse et de la politique lui jettent des pétales de rose.
Tintin ferait un bon dirigeant européen, disent-ils la bouche en coeur. Un chercheur de l'Université d'Anvers a confirmé l’opinion générale scientifiquement. Il a utilisée la technique de la CIA. Si c’est la même qui a permis d’engager le major-psychiatre Nidal Malik Hasan à Fort Hood, on aurait intérêt à demander une contre-expertise.
Pour le moment « Tintin » est à Berlin, comme il se doit, avec des tas de gens des exécutifs des différents pays. Son éventuelle nomination ne devrait pas intervenir avant dimanche, voire la semaine prochaine, donc l’affaire n’est pas encore pliée. Madame hésite à passer commande de quelques robes du soir supplémentaires.
Ce qu’on sait, c’est que la nomination en elle-même est entourée de mystère, ce qui n’est pas pour lui déplaire, et forcément pas démocratique du tout. Depuis fort longtemps, les Flamands ont pris l’habitude de se passer de la légalité et de la démocratie. C’est quand même d’une culture dont le premier ministre est imprégné.
Le Traité de Lisbonne doit entrer en vigueur le 1er décembre prochain, il n’y a pas le feu.
Il y a un consensus sur la tête de Tintin Van Rompuy. Si c’est un consensus comme on l’entend en Belgique, on n’est pas prêt de voir l’Europe décoller comme elle le fit du temps de Jacques Delors. Herman, certes, arrangera les bidons, il est doué pour ça. Cependant il ne faudra pas compter sur lui pour qu’une fois rangés, il les mette en place ailleurs.

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Un type qu’on paie grassement pour ça a établi le profil de notre grand homme. « Van Rompuy est une personne qui négocie pour résoudre les problèmes, sans être à la recherche d'un besoin personnel de pouvoir et de prestige ». C’est depuis nos universités que cette bêtise vient s’ajouter aux autres. A-t-on déjà vu quelqu’un qui négociait pour ne pas résoudre les problèmes, à part Yves Leterme ?
Et puisque le nom est lancé, les Wallons ne veulent pas Monsieur 800.000 voix pour une succession de la seconde chance. La politique, ce n’est pas l’école où l’on peut repasser en deuxième session.
Tintin remplacé par Gaston Lagaffe, la Belgique est bien le pays de la bande dessinée et du surréalisme.
En espérant qu’on n’en sera pas à revoir « Mon frère Yves » aux manettes, c’est du coup Didier Reynders qui reprend espoir.
Et puisqu’on tient tant à ce qu’un Van Rompuy soit à la tête du gouvernement, Herman à un frère : Eric. Si on lui demandait de descendre de son vélo du gordel pour une visite chez le roi ?
L’affaire resterait en famille !
Pour Van Assche, Tintin « est le type de leader qui correspond à la situation dans laquelle se trouve l'Union européenne, avec un besoin de quelqu'un qui peut traiter calmement de la crise économique et financière, de la « fatigue » suivant les élargissements et qui peut mettre en application le traité de Lisbonne. »
Je ne sais pas qui est Van Assche, peut-être le type qui a des tuyaux de la CIA, mais pour ce qui est de correspondre à la situation, Van Rompuy avec ses techniques à la belge : frontière linguistique, refus d’égalité de droit avec les minorités et refus de nommer des bourgmestres ayant remporté les élections, inspection flamande des écoles francophones, etc. il correspondrait plutôt au profil pour la direction de la Serbie. Est-ce qu’un poste à Belgrade n’irait pas mieux au talent de notre artiste ?
A défaut d’interroger le peuple, ce sont les vingt-sept qui le font à notre place ! Comme Van Rompuy en fait partie, ils ne sont plus que vingt-six à s’interroger et un à faire semblant, à moins que par excès de scrupule, Tintin s’interrogerait aussi sur la façon d’accepter le poste si on le lui demandait et de le refuser si on ne le lui demandait pas. Va-t-il prendre un air surpris ? Mettra-t-il la main sur le cœur ? Et tout en ayant l’attitude de quelqu’un pris au dépourvu, ira-t-il jusqu’à sortir un papier de sa poche écrit il y a quinze jours, afin de remercier tout le monde sans oublier personne ?
Comme dirait un pote voyant filer devant lui une superbe nana : « Affaire à suivre ».

9 novembre 2009

Le trognon des gens.

Ce n’est pas moi qui le dis, mais Pascal Blaise, un gars bien vu des sacristies, rapport à sa conversion miraculeuse et puis à ses écrits rigoureux et sa fin de vie qui fut austère.
« Il vaut bien mieux s’examiner par nos comportements « au-dehors » que par nos motifs « au dedans ».
Lui aussi sentait déjà l’oignon, de ces grandes envolées fracassantes sur la morale et l’avenir de l’humanité, suivies de quoi ? Mais de rien, Madame, sinon de cette petite vie toute dévouée au fric, à la manière de s’en gaver ou de s’en passer faute de talent adapté à son ramassage, de ces talons rouges de l’orgueil et de la haute opinion de soi et la manière de se faire reluire par la plus sotte postérité qui soit au monde : l’opinion publique quand elle est manipulée.
Nos grands de la politique sont tout de même passés par les écoles, ont étudié les classiques et il n’en sort pas de tout ça une once de dérision à propos de leur orgueil, de leur langue de bois, de leur pose devant l’histoire, quand la population s’appauvrit et que la misère monte !
Quoique le mot « comportement » fût fraîchement introduit dans la langue du temps de Pascal pour désigner « l’objet de la psychologie de réaction », les Anciens philosophes, de Socrate à etc. se posaient déjà la question : Pourquoi tant d’écart entre ce qu’on dit et ce qu’on fait ?
Bien plus tard, L.-F. Céline gouaillera : l’hiatus de ce qu’on paraît et ce qu’on est, passe par la connaissance du trognon de l’être !
Ah ! le trognon de ceux qui se réclame de la démocratie au pied de l’Acropole !
L’idiotie de vanter le précurseur Solon, c’était il y a deux mille cinq cents ans et des poussières, Solon l’inventeur de la démocratie, puis de brailler contre la lutte des classes, cette antinomie parfaite de la démocratie, alors que précisément c’est lui l’inventeur de la lute des classes, parfaitement, bien avant Marx, puisqu’il avait divisé la société athénienne en 4 classes bien distinctes, selon « la richesse » des citoyens ! A la différence avec les durs Bakounine et Engels, qu’une classe ne savait prendre le pouvoir sans les trois autres.
Ce qui n’empêcha pas le système de tomber souvent sous la coupe de tyrans

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Le trognon des gens !... Je ne parle pas des enfoirés qui prennent pour du bon pain tout ce qu’on leur balance, mais des aigrefins, ô quelques-uns qui sont parfaitement au courant et qui agissent comme s’ils étaient convaincus de ce qu’ils pensent.
Alors, eux, leur comportement « au dehors », c’est quelque chose, par rapport à « l’au-dedans ».
Un autre ancien, moins lointain, puisque du Bas-Empire (faillite de l’empire romain), Boèce, homme d’Etat, issu d’une grande famille à pognon et philosophe par goût, incarcéré pour trahison par Théodoric, roi des Goths et roi d’Italie, eut tout loisir durant une année d’incarcération de se faire à l’idée de ce que nous allions devenir, puisque lui, son sort était fixé. Il ne se trompait pas puisqu’il fut décapité, et sur le nôtre, non plus, tant on le croirait un de nos Européens modernes.
Il s’intéressait à notre trognon, selon Chinon, dont on ânonne dans les écoles son « connais-toi toi-même », sans expliquer aux adolescents qu’on ne se connaîtra que rarement et pour beaucoup, jamais. Tant mieux dit Bernanos : « Se connaître est la démangeaison des imbéciles ». Mais ce n’est pas partir à la connaissance de ses limites, afin de devenir de plus en plus performant « en se connaissant mieux ». Se connaître selon Chinon, s’est s’approcher au plus près des noirceurs du fond de l’âme..
Boèce entendait la voix de dame Philosophie de sa prison où il vivait dépouiller de tout : « Tu devrais me remercier, disait-elle, d’avoir eu l’usufruit de biens qui ne t’appartenaient pas ! et tu n’as pas le droit de te plaindre comme si tu avais perdu tes propres biens ».
C’est à méditer pour tous les détenteurs de parachutes dorés et de traitements de nabab.
Et dame Philosophie de poursuivre : « Si tu voyais dans une assemblée de rats, un seul d’entre eux revendiquer d’exercer des droits et une autorité sur tous les autres rats, de quel éclat de rire ne tremblerais-tu pas de tout ton corps ? ».
J’attends de nos illustres qu’ils parlent un peu de leur trognon de cette façon-là afin d’illuminer nos jours des vérités enfouies dans la société d’apparence.
Et enfin, juste avant de se faire trancher le col, Dame Philosophie lui susurrera : « il nous est impossible d’estimer, en raison de leurs fonctions honorifiques dignes de respect, des gens que nous estimons précisément indignes de les exercer. »
Mais allez leur dire cela à nos illustres que leur trognon, s’ils nous le cachent le plus souvent, c’est parce qu’ils savent combien il est méprisable.

8 novembre 2009

Une industrie qui perce…

L’industrie wallonne va certainement progresser dans l’appréciation mondiale de son excellence.
C’est qu’en effet, le pistolet FN Five-seveN vient de prouver son efficacité dans la tuerie de Fort Hood au Texas.
Non, le major-psychiatre Nidal Hasan n’a pas été sponsorisé par la FN pour une démonstration du produit aux USA. Il s’était convaincu de l’excellence de l’arme et, comme beaucoup d’officier, il n’en voulait pas d’autres. C’était le seul, au stand de tir, à posséder un holster doublé de soie.
Ce pistolet capable de percer un gilet pare-balles n’a pas besoin d’être mis à l’index, sauf celui des usagers qui savent caresser une gâchette avant de s’en servir. Une arme comme celle-là demande de la tendresse et de la compréhension. L’amour qu’on lui porte, elle nous le rend bien.
Sa valeur intrinsèque est sa seule réclame !
S’il y a depuis cinq ans des voix qui se sont élevées en Amérique pour son interdiction et qu’elles n’y sont pas parvenues, c’est parce que les populations ne peuvent déjà plus s’en passer !
C’est comme le shit, le peuple américain en est fou !
Un peu comme les mines antipersonnel dont la FN ne conteste pas à l’Amérique le leadership mondial. Il ne viendrait à l’idée de personne à la Région wallonne d’aller en Afrique ou au Moyen-Orient contester la qualité de la mine antipersonnel américaine. C’est à tel point que notre gouvernement en a interdit la fabrication dans nos remarquables usines toutes dévouées à faire progresser l’emploi à Herstal et ailleurs. Le produit américain est hors d’atteinte de la concurrence. Il est trop bon.
Vouloir interdire le FN Five-seveN aux USA serait une erreur, ce serait tout simplement laisser l’arme absolue dans les seules mains des gangsters, ce qui ferait encore plus de dégâts et de crimes impunis.
Au panthéon des armements, la Wallonie va rejoindre le glorieux inventeur de la kalachnikov, ce qui, il faut l’avouer, va donner à l’industrie wallonne ce que Rudy Demotte cherche en vain depuis son intronisation par Di Rupo sur le trône wallon : un créneau porteur.
Rudy qui voulait tant percer, grâce à la FN, va être servi.
En réalité, de tous temps, les armes nouvelles ont toujours été vivement dénoncées par ceux qui n’en étaient pas encore pourvus. En 14, c’était l’acier des canons Krupp, en 40 les stukas de Goering. Afin de ne pas être surpris dans l’attente d’une nouvelle confrontation, mieux vaut acheter le calibre 5,7 de la FN plutôt que râler sur son efficacité.
Oui, il est efficace. Et alors ? Personne n’achèterait une arme qui ne le serait pas ! Sauf les militaires pacifistes qui préconisent l’inefficacité humanitaire.
Du point de vue strictement capitaliste, rien n’arrête le progrès et il vaut mieux s’en accommoder que s’en détourner. La prochaine étape sera le tir par la culasse. Le soldat fait mine de se suicider en pointant l’arme sur lui et surprend le taliban d’un tir au but par le derrière de l’arme.
Les maffias le savent bien, il vaut mieux avoir en main un outil capable de percer le gilet de son adversaire, plutôt qu’une pétoire à peine capable de lui mettre du feu au fesse.
L’utilisation à grande échelle de l’invention liégeoise ne pourrait être qu’un bienfait pour l’humanité. Désormais, les prisons vont se désembouteiller au profit des morgues et il y aura une plus grande rotation permettant des avancements dans la police.

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La FN Herstal ne s’est pas trompée puisqu’elle se dit elle-même certaine que son arme peut percer un gilet pare-balles à deux cent mètres ! C’est dire l’assurance de ses promoteurs.
Le cartel mexicain de la drogue en est friand et on s’attend à ce que Ben Laden passe commande.
Voilà enfin de bonnes nouvelles pour notre économie qui en a bien besoin.
Ce serait peut-être un geste bien accueilli si le Gouvernement wallon se rendait en délégation à Fort Hood pour saluer la mémoire des victimes de Nidal Hasan. Une gerbe peut-être de la FN portée à pas lent par le ministre, comme Rudy sait le faire, alors que la sonnerie retentit et que les commis de la blanchisserie replie le drapeau pour en faire un mouchoir de poche que la veuve portera éternellement dans son sac.
Une image comme ça dans Gala, voilà qui ferait exploser les ventes !

7 novembre 2009

Voulez-vous « Twitter » avec môa !

Il paraît que les stars sont dépassées par la folie Twitter.
Un Twitter, pour tous les constipés que ne le savent pas (constipés dont j’étais un bel exemple) est un minimessage, «tweets», qui doit comporter 140 caractères au maximum.
« Richard III » par exemple, est un fer à repasser qui tomberait illico dans le fond de la tour de l’ordi et n’est lu par aucun fan de microblog.
En Grande-Bretagne, pays par excellence de la connerie collective, célèbre pour son indissociable partenariat avec les USA (à se demander ce qu’ils foutent à l’Europe ?), le célébrissime acteur Stephen Fry est très actif et très demandé sur le site de microblog.
Voici un échantillon de ce qui fait rugir de plaisir l’intelligentsia qui « tweets » sur Facebook : «Viens d'arriver à Los Angeles. Beau et chaud. Viens de déguster le meilleur Huevos Mancheros (œufs, tortilla, haricots frits : petit déjeuner mexicain) de ma vie».
136 signes, c’est bon, Stephen Fry a respecté les règles il a « twitté ».
On a compris, le contenu est sans importances. Ce qui compte, c’est la personnalité pondeuse et le nombre de signes ou lettres.
On est arrivé au ras des planches de l’information. On ne peut pas dire qu’il n’y en ait pas ; mais que le type qui a bouffé des œufs agrémentés en informe son public qui s’en enthousiasme, voilà qui ne laisse pas d’inquiéter.
S’il ne s’agissait que d’un public immature dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 7 ans, on pourrait en rire. Je me souviens que je collectionnais à cet âge-là les « images » des coureurs cyclistes dont on trouvait des exemplaires dans l’emballage du chocolat Jacques, une gamine de ma connaissance avait une autre passion, elle collait des emballages de fromage dans un cahier d’écolier ! En même temps qu’une découverte de la graphie originale pour le Herve ou le camembert, des relents olfactifs intenses vous trouaient les narines.
Stephen Fry ne fait pas « Twitter » rien que le préadolescent, dans la liste des impétrants à sa cour, on y relève des adultes de 35, voire 40 ans !
Et là… cela pose le problème d’une démocratie qui embarque un tas de gens dont le principal intérêt est la frivolité. Ah ! si encore ces 140 lettres relevaient d’une sorte de haïku anglais, on serait ravi de voir venir une relève à la poésie que l’on croyait en voie de disparition !
Il en est de la frivolité, comme du vol de sac chez les vieilles dames, elle est en expansion. Des naïfs pourraient croire que les unes et les autres, personnes frivoles et voleurs à la tire, sont les déçus d’une société qui ne correspond pas à leur vision du monde, des sortes d’anarchistes ou de Robin des Bois. Eh bien ! pas du tout. Voilà l’espèce humaine la plus détestable et la moins intéressante qui soit. L’une ne pense à rien, l’autre à dépouiller les passants, sans plus approfondir le sens de leur existence médiocre, sans état d’âme, ni honte aucune.

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Stephen Fry a donc pris l'habitude de raconter les petits riens de sa vie quasiment heure par heure, sur Facebook et sur Twitter. Il est suivi par 950.076 fans qui adorent ses « non-événements ».
Oui, près d’un million de personnes sont suspendues à ses digestions, à ses borborygmes, enfin, à tout ce qui émane de sa personne.
Une récente affaire, à propos d’un Twitter qui aurait outragé Stéphen Fry, a quitté le Web pour faire l'objet d’articles dans le Times et sur les ondes de la BBC.
Evidemment, tout ce qui est con a son écho à Hollywood. Les paparazzis et la presse people sont abonnés aux blogs des stars. Élisabeth Taylor, y annonce sa Xième hospitalisation, Lindsay Lohan a été victime d’une agression au pistolet à eau, etc.
Il faut se méfier : l’immature va « twitter » bientôt en Belgique !
Comme nous sommes vraiment un peuple toujours un peu en retard, pour une fois cela a du bon, ça nous tombera dessus après la France, en même temps que la Suisse.
Mais alors, l’ajout du fameux « surréalisme » à la belge va sans doute enfoncer les performances d’Elisabeth Taylor et de Stephen Fry. On se doute que Adamo, Papa Daerden, Pascal Lamy, Di Rupo et les Michel vont prendre notre retard en main.
Anticipant sur le gros des amateurs, je m’empresse de lancer mon « Tweets » :
« J’en ai fait un ce matin qui avait une belle couleur. Heureusement, car celui d’hier avait une teinte jaunâtre qui ne me disait rien qui vaille ».
Mon « Tweets » ne fait que 116 signes. Je bats donc de 20 signes celui de mon éminent précurseur Stéphen..
J’espère que mes fans apprécieront.

6 novembre 2009

Visite en Sarkoland.

Peut-être Sarko en aurait-il fait trop ?
Le voilà à mi-mandat et sa cote de popularité est à la dérive. L’hyperpuissance qu’il ne veut surtout pas partager avec son premier ministre ferait un effet boomerang et lui pète à la figure.
Le public français est frivole, comme le public belge d’ailleurs. Il aime le bling-bling, le people… quand ça tourne bien.
Mais quand le chômage augmente ? Quand on n’est pas certain de payer le loyer fin du mois ?
On voit soudain les choses sous un autre aspect. Louis XIV devient brusquement Louis XVI, et par effet contradictoire, la belle Marie-Antoinette-Carla se transforme en Madame de Maintenon.
Le prince Jean a eu beau faire machine arrière, sa promotion ratée à la présidence du quartier d’affaires de la Défense a laissé des traces qui ne s’effaceront pas de sitôt dans la mémoire de ceux qui, au même âge que le fils de…, ont un diplôme et pas de travail.
La sombre affaire de Polanski et la remise en mémoire du livre de Frédéric Mitterrand, n’ont pas été un épisode grandiose dans la carrière débutante de ce ministre de la culture qui était chargé de rendre du lustre et du prestige à la présidence et qui, au contraire, fait la joie de Marine Le Pen et d’une extrême droite qui pourrait revenir à ses anciennes amours, plutôt qu’à se morfondre à l’UMP.
Aujourd’hui que les caisses sont encore plus vides qu’elles n’étaient l’année dernière, il ne reste plus grand chose à distribuer chez les connétables du Régime, alors que le peuple réclame son dû qui tarde.
Sans doute est-il mal conseillé, mais Sarko s’enfonce dans un autisme qui pourrait lui être fatal aux prochaines élections présidentielles, même si le PS continue à descendre dans les tréfonds et n’oppose qu’une opposition molle d’une Martine Aubry plus souvent à Lille que rue de Solferino.
L’esprit de cour est en train de tromper le prince. L’intuition et les hardiesses de la « conquista » ont perdu de leur tranchant. Il n’est pas sûr qu’une élection face à Ségolène Royal, pourtant abandonnée par les siens, n’inverserait pas les scores qui ont vu le triomphe du petit Nicolas.
Et les gaffes continuent.
C’est Besson qui renvoie des Afghans en plein attentat taliban dans leur pays. C’est la dispute de ménage de Roseline Bachelot avec son ministre des sports, Rama YADE, dont Sarko voudrait se défaire et que sa popularité sauve d’un congédiement sec. C’est ce gouvernement de François Fillon qui n’en est pas un vraiment, tant toute la politique se fait depuis l’Elysée et dont les Français s’aperçoivent tous les jours que le premier ministre ne sert à rien.
Le « casse-toi, pauv’ con » a ouvert une liste des familiarités indignes d’un Président de la République et qui se répètent dans les chaumières comme étant une forme de vulgarité qu’on soupçonnait chez le candidat Sarkozy et qui affleure à tout propos chez le président Sarko. Enfin ce discours de l’année dernière repris mot pour mot cette année et publié en duo sur le NET , n’est pas de nature à donner du sérieux au travail présidentiel.

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Quand on voit l’état des banlieues en quasi révolte permanente, alors que Sarko a toujours privilégié le retour à l’ordre grâce à lui, et qui n’était qu’une illusion qu’il s’en était faite, depuis que lui-même préconisait le karcher et qu’ensuite ni Michèle Alliot-Marie, ni Brice Hortefeux n’ont pu arrêter l’ingouvernabilité des banlieues, on peut penser qu’une bavure dans un quartier à risque pourrait enfoncer d'autres quartiers dans la guerre civile, par l'effet boule de neige.
Comme l’écrit justement «Marianne » la gestion du pays tourne à la gesticulation.
Les trucs qui ont été applaudis et que Sarko employait en prestidigitateur averti ne font plus recette. Mieux, dans sa frénésie de faire des lois, il s’est mis à dos les sénateurs UMP qui s’inquiètent avec l’ancien premier ministre de Chirac, Raffarin, des difficultés mal calculées qui pèseront sur la dette des Collectivités locales.
Philippe Séguin à la cour des comptes n’est pas en reste. L’histoire de la douche de 245.000 euros au sommet des pays méditerranéens a fait le tour des rédactions. Dans un pays qui voit sa dette augmenter chaque jour, c’était la note du plombier de trop.
On sent le personnel politique de l’UMP dans une sorte de désarroi qui va en s’amplifiant. Christine Boutin débarquée au dernier remaniement fait feu de toute sa hargne catholique et de toute sa rancoeur, encore un peu et elle prendra le ton de Léon Bloy quand il plaçait des piges au Gil Blas.
Des députés UMP se rebiffent refusant certaines lois. Le bouclier fiscal sorte d’impératif de la sarkozye, devient pour certains une politique aberrante au vu du trou de la sécu. Les milieux tournant autour des Eglises qui ont voté Sarko ne sont pas aveugles. Leurs asbl caritatives qui se battent sur le terrain, s’atterrent de la montée de la pauvreté.
Sarko file donc un mauvais coton. Il cornaque mal l’éléphant France. Ceux qui ne le méritaient pas vont finir par l’abandonner, enfin pas tout de suite, quand, il y aura enfin quelqu’un, Jean-François Copé, par exemple, à l’UMP, pour lui disputer le sceptre. Alors on verra le roi nu et sa cour désertée.
Il lui restera quand même sa Carlita, quoique François Copé soit encore assez bel homme.

5 novembre 2009

En simili Lévi-Strauss.

Dans dix ans, on sera un million et des poussières en plus, à ce qu’il paraît, dans ce fichu pays !
C’est fou, quand même, la vitesse à laquelle les cons se reproduisent !
La noria de criquets pèlerins qui s’est emparée du monde fait qu’aucun pays n’est à l’abri d’une dévastation.
Euripide ne dit-il pas que « lorsqu’on n’a pas d’enfants, on a de la chance dans son malheur. » ?
Nous les blattes qui vivons à l’abri des armoires bien pleines, voyons avec inquiétude le temps où un champ de blé sera bouffé en cinq minutes par ces drôles de criquets pèlerins venus du ciel.
Nous l’aurons bien cherché.
Nous avons commencé par piller les garde-manger déjà peu fourni des autres à la conquête coloniale et ensuite le droit de prédation du système capitaliste à la conquête du monde.
Comme ils n’ont plus rien, ils viennent ici, encore heureux qu’ils ne nous demandent pas des comptes. Peut-être cela viendra-t-il en 2020 ?
Nous-mêmes, dans la période de crise que nos pauvres traversent, il ne nous reste plus qu’à faire le constat que totalement démuni, une place de cinéma hors de leur capacité, que voulez qu’ils fassent, les pauvres ? Il leur reste la baise.
Manquerait plus que ça qu’on les impuissante chimiquement. Ils le sont déjà suffisamment par les emplois qu’on leur donne et la façon dont on les traite.
Ce plaisir intense est encore presque gratuit. Si l’on excepte quelques malheureux qui dédommagent à coups de clauses spéciales dans les divorces, quelques ratages et quelques coups de queue douteux. Et puis au moment du plaisir qui pense aux mouflets ? hormis les princesses de Belgique, qui font l’amour par devoir !
-Tu fais ton devoir ce soir chéri ?... pour la couronne !
Quand les humains auront envahi la planète entière, éliminé les espèces vivantes concurrentes puisque nous sommes incapables de cohabiter avec elles, coupé tous les arbres et infesté toutes les rivières, ils ne nous restera plus que la ressource de nous bouffer nous-mêmes.
Le retour à l’anthropophagie, n’est-ce pas le retour aux sources ? Plaisir de la bouffe d’un passé cavernicole, ce sera dommage de s’en priver quand le cheptel à quatre pattes aura disparu. Qui sait, une multinationale pourrait monter une affaire d’humains en conserve ? Les coeurs sensibles se serrent à la vue d’un bœuf qu’on abat, en steak sur l’assiette, ce n’est plus pareil, si c’est le spécialiste qui l’a découpé, tranché et servi. Ce doit être la même chose pour le découpage et le débit de l’homme. Aussi, il n’y aura pas d’étalage douteux, comme une tête de mort sur le plat avec du cerfeuil dans les oreilles, dans notre enfance nous supportions à peine celle du cochon. Il faudra du temps pour détailler au comptoir du boucher, un pied, une cuisse, un sein… gras, maigre, sans filet, désossé, sans défaillir. Les muphtis désigneront de leur chaise curule ce qui peut être mangé sans déroger aux lois. Connaissant les principes coraniques, il y a gros à parier que les premiers bouffés seront les femmes

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Si un jour la race s’éteint, la nature mettra des siècles à se refaire une santé. Un ethnologue des temps futurs d’une autre planète pourra toujours suivre notre trace à la surface des océans grâce aux sacs et sachets plastiques qui flotteront bien après que nous ayons disparu. Ainsi, il se fera une idée du nombre de grands magasins que nous avions avant de mourir bêtement de faim.
Dans un premier temps, l’accroissement de la population sera une bonne chose pour l’industriel et le propriétaire. Le premier pourra redéfinir le travail et retrouver les temps heureux où l’esclavage enlevait tout souci aux hommes libres. Le second pourra valoriser ses coins à blattes loués très chers aux miséreux.
Tant d’enfoirés sur une bande de terre aussi étroite qu’est la Belgique, on ne pourra plus se tourner sans emmerder son voisin, d’autant que les chefs se seront taillés à coups de kalachnikov dans la viande hostile, quelques hectares où nous paissions tels des veaux.
Déjà trop spécialisés dans l’art de se rendre utile, après l’éclosion des jeunes larves, les géniteurs seront contraints de descendre à chaque fois d’un cran toute prétention à leur égard. On se battra pour une place d’éboueur, sur le temps qu’on verra éclore de nouveaux métiers, comme épouiller le bourgeois, se crucifier sur les foires pour l’amusement des foules. Ce sera aussi l’occasion de remettre en valeur les anciens comme dépendeur d’andouilles.
Les religions s’adapteront.
Elles se sont toujours adaptées depuis le temps que la terre était plate et que voilà quatre cents ans qu’elle tourne toute ronde sur décision des papes !
A l’Armaguedon les foules glanderont fanatisées pour assister au dernier combat entre le Bien et le Mal, et, stupides, elles se frotteront les yeux de n’avoir rien vu. L’homme ne développe tant sa foi en dieu que dans les moments de grandes trouilles. Il se remettra à croire aux trois personnes en une, aux vertus de la pierre noire et même à Saint-Médard les jours de sécheresse.
Devant la demande exponentielle et le rétrécissement de l’offre, il sera considéré comme un privilège de se faire botter le cul en public par un prêtre ou un employeur et de se faire engrosser quand on est secrétaire ou allumeuse graduée de bougies consacrées.
Des énergumènes croiront de plus en plus dans les vertus du commerce et de l’industrie et malgré le nombre de suicides en nette augmentation dans les entreprises, les demandeurs d’emploi ne cesseront d’augmenter.
On campera sur le square Michel à Jodoigne, le socle de la statue du grand homme abritera un sans-abri, au moins le colosse du capitalisme social aura enfin servi à quelque chose.
Le démographe Patrick Deboosere (VUB) n’écrira plus ses conneries dans De Morgen, puisqu’il n’y aura plus d’arbre pour faire du papier.
En somme ce sera la seule bonne nouvelle.
Salut Lévi-Strauss !... et merci d’être passé nous voir.

4 novembre 2009

Van Rompuy doit partir à l'Europe !

Voilà bien de la stupidité au kilo vendue et emballée de nos lumières supérieures descendues du ciel flamand ! Alors qu’on ne sait pas encore ce qui se négocie à l’Europe concernant la présidence du bidule et qui sera le Charlemagne fédérateur, les milieux de la cause nationale s’émeuvent « Van Rompuy est trop bon ! Il doit rester premier ministre ! », comme s’il était sur le départ !
Il ne manquait plus d’avoir un homme providentiel sans lequel : « Nuit et brouillard » la Belgique s’enfoncerait dans le désastre et la désolation.
Sommes-nous à ce point dépourvus d’hommes intelligents que nous nous accrocherions aux basques de celui-ci, pour tout autant qu’il le soit vraiment, intelligent ? Certes, aimer la poésie haïku, être discret et rester à l’écart des paillettes, du bruit et du bling-bling en 2009 est assez surprenant de la part d’un homme politique, ses confrères, les hommes-paons, ne quittent guère les salons de la stupidité bourgeoise. Ce qui fait qu’ils ignorent tout d’une Belgique qui fourmille d’hommes discrets, intelligents et pratiquant la poésie haïku aussi bien que le sonnet à la manière de José-Maria de Heredia.
Mais, bon sang ! si van Rompuy reçoit effectivement la proposition de finir sa carrière dans le fauteuil de Président de l’Europe et ainsi entrer dans le Petit Larousse, qu’il le fasse et qu’on tourne la page de van Rompuy premier ministre.
L’effet d’effroi que cette probable nomination suppose est bien la preuve qu’être différent, c’est-à-dire taiseux quand les autres se répandent dans les médias, peu démonstratif pour ce qui est de la politique avec un goût prononcé pour le secret, ce qui n’est pas très démocratique, est tellement nouveau que nos aventuriers de l’arche éperdue qu’est la Belgique, n’en peuvent plus de surprise.
Car la question à dix balles est : comment un tel phénomène de discrétion a-t-il pu se faire connaître ?... mais en militant dans les sacristies, en débutant une carrière de chef de patrouille et en s’activant parmi les activistes cathos du flamingantisme discret et local, pardi ! Ce qui ne répond pas tout à fait à la question. Peut-être y a-t-il quelque part en lui une bonne couche de fils de… ?
Evidemment, il est très difficile de prendre van Rompuy en défaut, puisque on ne sait rien de ce qu’il fait, de ce qu’il pense et de la façon dont il voit les problèmes. Serait-ce que jouer le mystérieux est suffisant pour passer fin politique ?
Evidemment les Kubla, Di Rupo, Reynders, Javaux, Milquet et consort peuvent y puiser des réflexions sur leur mégalomanie du pouvoir. N’importe, on voit bien où en est le désert d’idées dans ce fichu pays et comme il est aisé d’être sage en se taisant. Bien sûr, se taire est la garantie de ne dire jamais de connerie, ce n’est bien sûr pas suffisant pour résoudre des problèmes que 15 % de Flamands ont poussé au point extrême si bien qu’ils sont devenus insolubles pour les 85 % restant et avec eux l’ensemble du pays..
Ce serait même plus prudent de laisser Van Rompuy reprendre le trône de Charlemagne, pour lui, comme pour nous, ainsi nous ne saurons jamais quelle est la manière dont un Flamand activiste qu’il est, aurait pu résoudre le pont aux ânes communautaire, en satisfaisant tout le monde.
Bientôt on pourra dire devant l’échec possible de BHV : « Ah ! si Van Rompuy avait été là ! » et ce sera tout bénéfice pour lui et tout regret pour nous.
Nos francophones idolâtres le savent bien pourtant, qu’aucun Flamand n’est volontaire à sauter sur une mine communautaire en essayant de la désamorcer sans être suicidaire. Et la scission revendiquée de BHV est tellement sophistiquée, tellement aboutie, que Van Rompuy ou pas, nos Flamands sont incapables de faire machine arrière et incapables de faire la moindre concession sur Bruxelles. Je n’ai pas la berlue, c’est bien Van Rompuy qui fut parmi les plus ardents à vouloir la scission pure et simple de BHV ? C’est bien lui qui a milité pour rendre à « la patrie » flamande l’entière souveraineté de ses communes. Et c’est lui encore qui criait dans la foule lors des assemblées du CD&V « geen faciliteit ! », vis-à-vis des francophones de la périphérie !.
Alors si nos grelottants amoureux de la Belgique veulent poursuivre leur calvaire avec les nationalistes flamands, Europe ou pas, van Rompuy ou machin-chose, il faudra bien que nos édiles friands de bas-latin suivent la voie di rupienne, à savoir un marchandage à sens unique : comment sauver le trône pour y asseoir bientôt Philippe 1er ? Car, c’est ça qui les travaille nos wallons de choc, ils céderont tout à la Flandre, plutôt qu’une association avec la France.
Alors, bye bye Van Rompuy et passons à la déroute francophone de BHV avec un autre interlocuteur du CD&V. Leterme ferait bien l’affaire, puisqu’il n’y a rien à négocier et qu’il est très fort sur la non-négociation.

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Qu’importe, après tout, le Flamand de service, pourvu qu’en Flandre, ils en ressentent l’ivresse ! Ne laissent-t-ils pas généreusement les salaires de nos parlementaires francophones intacts, alors qu’ils pourraient très bien pinailler sur la capacité wallonne à gagner honnêtement de l’argent ?
Et puis les Flamands ont oublié l’essentiel, Van Rompuy casé à l’Europe, celle-ci aura du mal à condamner la Flandre qui ne respecte pas, que dis-je, qui n’a jamais respecté, les droits de la minorité francophone en Flandre.
Prochaine étape, la flamandisation de Bruxelles. Déjà la minorité flamande la dirige à parité avec les Bruxellois francophones majoritaires. Il ne reste plus qu’à faire remarquer que Bruxelles s’est bâtie sur la terre de Flandre et que par conséquent elle est flamande. Restera à trouver un système de facilité temporaire pour les Bruxellois francophones. Ils ont déjà l’expérience de la périphérie…
C’est plus franc de collier de voir les choses ainsi, car ça montre bien que les Flamands ont raison de nous prendre pour des couillons.

3 novembre 2009

Des champs d’oseille au Delaware.

Si l’on en croit l’indice de FSI (Financial Secrecy Index) chargé de déterminer le degré d’opacité financière des pays, nos hommes politiques sont d’affreux menteurs qui en pleine crise juraient leurs grands dieux qu’on allait rayer de la carte les paradis fiscaux, ces endroits du diable où les détenteurs d’argent noir ont la belle vie.
Depuis, on est toujours à la lampe de poche à percer l’opacité des lois et des méandres de la finance. Certains « justiciers » se sont volatilisés dans les brouillards des Commissions et des règlements tordus.
Non seulement les bons lavoirs où mûrit l’argent des combines font toujours recette, mais en plus, des concours se font entre banksters, histoire d’appâter le client. Le FSI a pu dresser une liste des pays dont les banques lavent le fric plus blanc qu’OMO.
La palme de platine revient au Delaware, minuscule Etat américain à une heure d’avion de Wall Street.
Cet Etat de la fédération que dirige Obama n’a guère d’industrie, quelques ports et des villes de moins de cent mille habitants. Le gens du Delaware pataugent dans la boue des marais. Ils vivent au ras des flots. N’importe qui aurait fichu le camp. Chose curieuse, l’autochtone est plutôt un joyeux vivant, patriote comme le sont les Américains heureux.
La cause ? La nature accueillante des lois et la prolifération des banques ont fait du Delaware un paradis fiscal. En effet, à condition de n'avoir que des activités off-shore, c'est-à-dire hors des limites de l'État (le Delaware est de la taille d'un département français, c’est dire comme on est vite dans l’Etat voisin), on peut y faire son beurre fastoche. Les sociétés ne subissent qu'une taxation forfaitaire et minime (environ 300 €). Aussi de nombreux gros poissons, y compris d'importantes multinationales, les maffias et les « paysans » de la drogue, y ont leur siège, bien entendu sous de respectables activités, cela va de soi.
Les résidents sont peu taxés : l'impôt sur le revenu a six tranches, de 2,2 % à 5,95 %, il n'y a pas de TVA ni de taxes sur la consommation. La taxe sur le chiffre d'affaires (et non sur le bénéfice) varie de 0,096 % à 1,92 %. Chaque comté et chaque ville lève ses propres taxes foncières, en vue de financer le système éducatif.

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On y apprécie beaucoup les discours musclés d’Obama sur la disparition des niches fiscales, cela élimine de la concurrence. Lors de sa prestation de président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy y a beaucoup fait rire par ses discours engagés, ses mesures hardies préconisées mais jamais appliquées. Pour y nettoyer les banques, il faudrait changer les lois fédérales et supprimer les avantages proposés par l’industrie bancaire. Ce serait la révolution chez les 900.000 habitants de cet Etat lilliputien qui ne vivent plus de la pêche depuis longtemps.
A cette situation, le Luxembourg proteste. Deuxième au palmarès, il doit lutter pour conserver sa deuxième place des pays à lessiver l’argent des riches. C’est en somme une concurrence déloyale que le Delaware lui fait. Le Luxembourg est au cœur de l’Europe et tous les regards sont tournés vers lui. Son premier ministre Juncker est tellement vertueux qu’il se pourrait bien qu’il devienne le premier président de l’Europe, quoique, en dernière nouvelle, Hermann van Rompuy n’est pas mal placé.
Si Juncker décrochait la timbale, ce serait un comble, puisque ce pays, contre vents et marées, poursuit une politique « engageante » à l’attention des détenteurs de masses d’argent folâtres, tout en bénéficiant de sa longue tradition européenne pour la confiance. N’est-il pas parmi les pays fondateurs de l’Union ?
Viennent ensuite la Suisse, dont la réputation n’est plus à faire et les Iles Caïmans en quatrième position.
Quant au sérieux du FSI s’il est à la mesure des don Quichotte qui s’étaient retroussé les manches pour nous donner le spectacle de leur conviction et qui dès le rideau tombé sablent le champagne avec les banquiers, on pourrait douter de l’utilité de son tiercé gagnant. Reste que ce classement en vaut bien un autre et surtout nous met au parfum des pratiques d’avant la crise qui sont encore en vigueur en 2009.
On aurait juste « crié un peu » pour que le contribuable n’ait pas l’air d’avoir été cocu quand il a fallu sauver des banques en 2008.
On nous dit que pour établir cet indice, on a examiné 60 juridictions. Une équipe de chercheurs « sérieux » a travaillé sur "le degré de secret atteint par chaque juridiction et sa résistance à coopérer avec des autorités administratives ou judiciaires étrangères". Enfin, le programme s'inscrit dans le cadre d'une campagne internationale visant à une plus grande transparence des places financières et centres offshore.
On est bien avancé.
Ce n’est pas demain en Belgique, classée dans le brouillard financier au n° 9 de l’échelle des maquilleurs de brèmes, que son score d'opacité de 73 pc sera revu à la baisse, quand on voit nos cadors au gouvernement, on a compris.
En raison du "secret bancaire fiscal" et du fait qu'elle a refusé l'échange automatique d'informations bancaires prévu par la Direction européenne sur l'épargne, on ne pourra pas de sitôt regarder les pauvres en face. Sauf peut-être Reynders, le ministre des finances, qui n’a jamais eu peur de mentir les yeux dans les yeux…

2 novembre 2009

Les Cent jours.

Ce n’est pas un remake de l’épopée napoléonienne, quoique cela se passe non loin de Waterloo. C’est de BHV qu’il s’agit, reprise des débats ce dimanche sur RTL, avec les mêmes de l’année passée, plus en forme que jamais.
C’était plutôt tristounet, de l’autre côté, boulevard Reyers, « Faut-il, ou faut-il pas piquer la femme enceinte à l’occasion de AH1N1 ? », pour une fois que nos primesautiers des ondes ne faisaient pas bouffer le même plat de fayots aux spectateurs !…
Ils auraient dû mixer leurs deux ours. Ainsi on aurait piqué à la seringue controversée ceux que Vrebos avait rassemblés sur BHV, cobayes donc utiles. Ils n’étaient pas « enceintes » ? Qu’importe, comme d’habitude, ils étaient gonflés.
Il faudra bien se faire une raison. Mon choix est vite fait : j’abandonne la seringue pour le chorus flamand.
Dès qu’ils s’agit de terre flamande, ces gens souffrent d’un trouble obsessionnel compulsif aggravé. Que des Wallons emportent le sol natal sous leurs semelles, c’est insoutenable !
Les invités :
Ce n’est pas demain la veille qu’on ne verra plus un Van Rompuy, cette fois c’était pas le Hermann, mais l’autre, du tandem le plus célèbre après celui des Michel ; l’incontournable Delpérée, déguisé en Lucky Luke entrant dans le saloon où des cow-boys flamingants viennent d’abattre un paysan wallon qui ne veut pas vendre sa terre ; Marcel Cheron, politologue écologiste, qui s’était fait la tête de Lénine filmé par Sergueï Eisenstein ; un Kir, pas le chanoine, non, Emile, un ketje de Bruxelles et qui y a réussi – c’est plus rare – qui entend bien rester ministre les années à venir ; une certaine Ariane Calmeyn, belle femme, sur laquelle on n’a pas eu assez de gros plan et ce n’était pas faute qu’elle essaya d’attirer l’attention de Vrebos, mais sans réussir, jusqu’à n’avoir eu la parole qu’une seule fois, au début de l’échauffement, pendant que les ténors se raclaient la gorge ; Van Engel, plus Bruxellois que lui tu meurs, mais qui ne peut oublier ce qu’il doit à la Flandre, ce qui le place d’office coéquipier de Van Rompuy ; et enfin celui sur lequel tout le monde compte pour plomber une émission, le Harold Lloyd des ondes, Pascal Delwit, l’homme qui ne rit jamais, en appui stratégique et que Vrebos interroge chaque fois qu’il a envie de se curer le nez sans que la Belgique le sache.
Avec ça faire une émission intéressante, c’était impossible.
Aussi, Vrebos n’y est pas arrivé. On se demande s’il n’est pas payé afin de dégoûter les gens de s’intéresser à la politique ?
Du concert des palabres, j’ai eu juste le temps d’entendre avant de sombrer dans le coma que 100 jours, c’est court, trop court. Le délais mis à part, on ne sait plus au juste ce que les Flamands revendiquent, à part voir dix millions de Belges se mettre à jaspiner à l’anversoise ou à la gantoise, à moins que le gouvernement flamand ne nous reconduise tous à sa frontière linguistique ?
Alors qu’il y a mille solutions d’en finir avec BHV.
Alphonse Allais voulait installer les villes à la campagne, pourquoi ne pas déménager Bruxelles ?
On a bien coupé l’université de Louvain en deux et fondé une ville nouvelle : Louvain-la-neuve. Pourquoi pas Bruxelles-la-Neuve ?
Louis Michel qui rêve d’un grand destin dans une ville trop étriquée pour lui : Jodoigne, aurait un grand projet propre à éclipser son ami de 30 ans, Reynders : Bruxelles à Jodoigne !
Pour certains immeubles, trop prestigieux, on les couperait en deux. Une demi cathédrale Sainte-Gudule, c’est cent fois mieux que l’église Saint-Médard, Ainsi on verrait le palais royal en coupe et la partie des WC montrerait aux citoyens ébaubis le roi sur le trône, au moins on serait sûr qu’il est encore à son bureau.
La grand Place se tirerait à pile ou face, côté Hôtel de Ville ou côté maison du roi. Resterait plus qu’à démonter et reconstruire en lieu et place des champs de betteraves de Jodoigne.

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Pour l’Europe, c’est clair. L’Europe de droite irait à la Flandre, puisqu’elle vote à droite ; l’Europe de gauche irait à la Wallonie, puisqu’il faut bien loger la gauche quelque part. Ce qui n’est pas aussi évident que pour la Flandre, attendu que les socialistes ne sont plus socialistes depuis longtemps.
Ce serait même une aubaine pour les Européens des autres pays. A l’Europe de droite s’adjoindrait naturellement le parlement de Strasbourg, le plus grand repaire conservateur d’Europe. Il ne resterait plus qu’à recréer un Parlement européen de gauche et pourquoi pas à Mons, histoire de tenter un dernier effort ?
Peut-être bien que cela obligerait Di Rupo à adapter sa politique. Ne dit-on pas qu’il s’est mis aux romans policiers depuis que sa ville est devenue la capitale de la culture ?
On voit, les solutions ne manquent pas.
Reste à traiter les résidents francophones de Flandre.
Rien de plus facile. On les couperait en deux aussi. Ainsi, ils n’emmerderaient plus personne.

1 novembre 2009

Le PéPé flingueur

L’avenir nous dira si le MR a eu raison contre l’avis de Didier Reynders, d’envoyer Rudy Aernoudt se faire voir ailleurs. En effet le leader de Lidé et la figure de proue des petits actionnaires de Fortis, l’avocat Modrikamen, ont décidé de lancer leur nouveau parti : le Parti populaire dit « PéPé ».
Evidemment, l’accueil du Flamand au MR, ce serait accompli au détriment de Gérard Deprez qui aurait perdu le droit de remplir sa gamelle à l’Europe.
Comme cela ne s’est pas fait, Didier s’est mis un ennemi de plus sur le dos : « l’ami » Gérard Deprez a rejoint le camp des Michel.
Reste que si les deux comiques qui lancent leur sous-marin en grande pompe sur la scène du théâtre de la monnaie le 26 novembre, voient les mécontents du MR arriver à l’appui, cela risque de faire mal et ce ne serait pas la faute de Reynders, mais du camp Michel.
En effet, si le PéPé passe la barre des 5 %, le MCC de Deprez ne pesant plus qu’à peine 1 % et des poussières, cela fait plus de 3 % en moins de voix aux libéraux.
Ce serait pour le coup le tollé général rue de Naples, une vraie dégringolade pour ces ambitieux du capitalisme renforcé et un regain des conflits intérieurs assurés.
Le MR n’osait pas se dire « populaire », Louis Michel, démagogue né et partisan d’un libéralisme social et mondialiste, l’ose (Comprenne qui pourra !). Prenant des leçons chez Sarko, les Michel espèrent encore rejouer le coup et séduire quelques pauvres diables de plus à gauche. Mais, le Pépé, encore plus démagogue que le MR sur la question sociale, pourrait couper l’herbe sous le pied à tout le monde en devenant le champion de la surenchère, d’autant que ce sont les classes moyennes qui ont le plus perdu dans la crise.
Rudy Aernoudt, numéro 2 du Parti populaire, a peaufiné la rédaction du programme. ce n’est pas peu dire que, de ce qu’on en sait, les Michel sont enfoncés sur leur propre terrain.
Les chapitres institutionnels de ce Flamand déçu par ses pairs frisent l’apostasie.
« L’établissement d’une circonscription fédérale sur tout le pays pour l’élection de la moitié des parlementaires est la priorité des priorités du Parti populaire. "C’est la seule manière de redonner un peu de liant et de consistance au tissu belge. », argumente Rudy Aernoudt.
« L’objectif du Parti populaire, dans un premier temps, est d’être la seule formation politique présente des deux côtés de la frontière linguistique. » voilà les Flamands prévenus aussi.
Question de faire plaisir à la majorité dormante des Belges « qui n’en pense pas moins », le PéPé veut un gouvernement fédéral réduit à sept ministres. Ceux-ci fonctionneront avec des cabinets réduits.
Ce jeu de bowling attirerait la foule. On les a tellement vus rue de la Loi. On en a tellement marre des avocats… quoique le compère de Rudy en soit un aussi, qu’un coup de torchon à la Tavernier ne serait pas de refus !

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Les habitués des ministères ainsi que leurs ministres à l’abonnement perpétuel n’ont pas trop à s’en faire, Rudy Aernoudt use du trémolo pour comptabiliser des voix ; mais son antienne, à force d’être entendue par un public qui n’est pas loin de penser la même chose, pourrait pourrir les relations de la base des partis avec leur exécutif. Et c’est uniquement par là que Rudy est un homme dangereux.
Entre les deux Rudy Aernoudt et Rudy Demotte, cela ne marche pas fort. On s’en doute. L’un n’aime pas les socialistes et l’autre les populistes ! Celui-là aurait dénoncé l’armée mexicaine de celui-ci : « avec un cabinet ministériel le plus grand du monde : ça ne va pas »
Une autre mesure qui devrait plaire aux francophones : « Une alternance devra être instaurée pour le rôle linguistique du Premier ministre (2 ans/2 ans). Il n’y a pas de fatalité à ce que cela soit toujours un Premier ministre flamand dans ce pays ». Cette déclaration pourrait avoir son petit succès médiatique aussi.
Notre nouveau trublion enfonce encore un autre clou quand il évoque le genre de scrutin qui conduit les mêmes à faire les gouvernements : le suffrage à un tour. Lui est pour le scrutin majoritaire qui verrait, en gros, deux formations en alternance au gouvernement.
Enfin cerise sur le gâteau après le coup de force du gouvernement flamand d’instaurer une inspection académique flamande dans les écoles francophones de la périphérie, le Parti Populaire souhaiterait mettre en place une hiérarchie des normes. Ainsi une loi votée au niveau fédéral primerait-t-elle sur un décret pris par les Régions.
Evidemment comme Bruxelles détient un gros paquet de voix acquis au MR, MM. Aernoudt et Modrikamen déclarent Bruxelles parent pauvre de la Belgique. Le duo est favorable à des investissements massifs dans la capitale.
Les partis au pouvoir auront beau se moquer d’un programme qui n’est pas chiffré et qui n’est en soi qu’une vaste propagande électorale avant la lettre ; cependant, ce programme a le mérite de mettre le doigt sur les souhaits des populations qui n’ont jamais été pris au sérieux par le MR et par le PS et qui désignent des injustices et des défaillances criantes de notre système.
C’est une véritable bombe, même si ceux qui veulent la lancer prêtent à sourire.