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Les Fransquillons désarmés !

Nous voilà reparti pour un tour de carrousel.
Voilà deux ans que ça dure. Deux années de fichue.
Les Flamands veulent aboutir sur la scission de BHV. Les Wallons n’en veulent pas. Il faut dès lors trouver une combine pour faire en sorte que BHV se scinde quand même et que les Francophones n’y voient que du feu. C’était la méthode Van Rompuy.
Entendons-nous sur elle, à vrai dire elle n’était qu’à ses débuts avec l’enjôleur de Laurette Onkelinx, à peine la phase 1, l’approche aimable avec Haïku et lecture de poèmes.
Avant Herman, c’était pire, le passage en force avec vote de la majorité flamande contre la minorité francophone sans plus se soucier des « sornettes » d’alarme.
Notre homme n’aura pas eu l’occasion d’offrir au pays le passage en douceur.
Il n’a rien offert du tout, au reste, si ce n’est six mois de rabiot avant les tranchées, comme en 14 !
Elle aurait fait moins mal la pommade à Herman. C’était la méthode vaseline. Comme écrirait avec des pinceaux Lao Tseu « Avec beaucoup de patience et un peu de vaseline, gros éléphant encule petite puce. »
Puisque l’Europe attend notre grand homme comme l’accouchée, le père de l’enfant à Lisbonne, c’est le Flamand Wilfried Maertens qui fait un haïku, sans le poète.
A noter que l’histoire de la Belgique commence furieusement à ne ressembler qu’à l’histoire contemporaine flamande, avec dans les rôles clés toujours un Flamand.
L’affaire se résume à ceci : un Flamand qui avait au préalable remplacé un Flamand sans le vouloir, part à l’Europe. Un autre Flamand plus connu ces derniers temps par son passé que par son présent, va faire rapport au roi afin de remettre en selle le Flamand qui avait démissionné sans être amateur de haïku et qui avait capoté sur l’affaire Fortis.
De deux choses l’une, ou tous les francophones sont des débiles légers incapables de diriger le pays, ou leur apparition dans le cercle supérieur essentiellement composé de Flamands serait de nature à compromettre gravement « l’équilibre » de la Belgique.
Dans la crise précédente, le roi avait nuancé les informateurs, les explorateurs et les démineurs, Didier Reynders, le principicule liégeois, avait pu recevoir et consulter en compensation.
En principe, puisque c’est une histoire flamande, pourquoi nous demander notre avis ?
C’est que même les Flamands n’ont plus confiance en Yves Leterme. Il ne sera qu’à son quatrième essai sur une législature !
Wilfried a repris la méthode chère à l’Européen, dit « de velours » comme Breughel et sa véritable mission est de prémâcher la besogne, de sorte que Leterme n’ait plus qu’à suivre point par point les directives de l’abécédaire jusqu’au moment solennel du grand cocufiage des Wallons, mais avalisé comme une grande victoire de la sagesse et du bon sens par nos responsables francophones, comme de bien entendu.
Si ça traîne, c’est que l’élève trois fois recalés révise sans enlever le doute d’un quatrième échec.
De toute manière, tout cela n’est plus qu’une sombre foutaise.
Pour que la Belgique se poursuive et que Di Rupo sauve son roi, il est obligé de baisser sa culotte, comme ses autres compères afin que les Flamands leur bottent symboliquement les fesses au nom de Soetkin, la mère Flandre, car les cendres de Claes (1) battent toujours sur leur poitrine.

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Sinon ? La Belgique est fichue et l’heure des comptes mettra aussitôt sur le tapis l’extrême imprudence, pour ne pas dire la bêtise, de nos grands chefs qui n’ont pas prévu un plan B : la rupture et la fin de la chose, comme une probabilité.
A moins, puisqu’on a bien étendu la plaisanterie à deux ans, Wilfried ne souffle à son élève de l’étendre aux prochaines années. Imaginer un Etat irrésolu, avec des Lois improbables et des Communautés en désaccord constructif, c’est possible avec les dingues.
BHV en commissionnement à vie, en orbite autour de la lune, par décision de la NASA !
On voit le genre. Là on retrouverait les artisans wallons de la tergiversation, les champions de l’expectative et les princes du surplace. Elio, Joëlle, Didier, Jean-Mi et les autres en raffoleraient.
Les bourgmestres ne seraient toujours pas nommés, et les Francophones de la périphérie toujours enquiquinés par les circulaires dans la langue de Vondel.
Et alors ? Nos chefs sont experts dans l’art de patauger. On sentirait monter comme une impatience, mais enfin, une législature, c’est si vite passé, de sorte qu’aux suivantes, ça irait de mieux en mieux.
Reste que le pied de grue ne réussirait pas au CD&V, ce qui remettrait en piste les pointus du Vlaams Belang. Cela deviendrait glissant sur le parquet du palais royal. On passerait aux audiences pour le poste de baronnet en patins à roulettes. Le double axel à 75 ans, tout de même !
En final, revient un refrain d’une chanson de l’ogre et le petit poucet. Ils ne se sont décidés qu’à une chose : faire dire à l’autre qu’il n’en veut plus de la Belgique. C’est le premier dégoûté qui porterait le chapeau.
A moins qu’un nouveau Lahaut, illuminé comme pas un, gueule en plein parlement « Allez vous faire foutre. Et vive la France ! », de sorte que ça enflamme ce qui reste à enflammer dans ce fichu pays où Laurette a planqué les bidons d’essence… pardon les armes, par précaution.
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1. La légende d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak, de Charles de Coster, (1867) chez Lebègue éditeur, rue Neuve, à Bruxelles, 1938.

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