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Visite en Sarkoland.

Peut-être Sarko en aurait-il fait trop ?
Le voilà à mi-mandat et sa cote de popularité est à la dérive. L’hyperpuissance qu’il ne veut surtout pas partager avec son premier ministre ferait un effet boomerang et lui pète à la figure.
Le public français est frivole, comme le public belge d’ailleurs. Il aime le bling-bling, le people… quand ça tourne bien.
Mais quand le chômage augmente ? Quand on n’est pas certain de payer le loyer fin du mois ?
On voit soudain les choses sous un autre aspect. Louis XIV devient brusquement Louis XVI, et par effet contradictoire, la belle Marie-Antoinette-Carla se transforme en Madame de Maintenon.
Le prince Jean a eu beau faire machine arrière, sa promotion ratée à la présidence du quartier d’affaires de la Défense a laissé des traces qui ne s’effaceront pas de sitôt dans la mémoire de ceux qui, au même âge que le fils de…, ont un diplôme et pas de travail.
La sombre affaire de Polanski et la remise en mémoire du livre de Frédéric Mitterrand, n’ont pas été un épisode grandiose dans la carrière débutante de ce ministre de la culture qui était chargé de rendre du lustre et du prestige à la présidence et qui, au contraire, fait la joie de Marine Le Pen et d’une extrême droite qui pourrait revenir à ses anciennes amours, plutôt qu’à se morfondre à l’UMP.
Aujourd’hui que les caisses sont encore plus vides qu’elles n’étaient l’année dernière, il ne reste plus grand chose à distribuer chez les connétables du Régime, alors que le peuple réclame son dû qui tarde.
Sans doute est-il mal conseillé, mais Sarko s’enfonce dans un autisme qui pourrait lui être fatal aux prochaines élections présidentielles, même si le PS continue à descendre dans les tréfonds et n’oppose qu’une opposition molle d’une Martine Aubry plus souvent à Lille que rue de Solferino.
L’esprit de cour est en train de tromper le prince. L’intuition et les hardiesses de la « conquista » ont perdu de leur tranchant. Il n’est pas sûr qu’une élection face à Ségolène Royal, pourtant abandonnée par les siens, n’inverserait pas les scores qui ont vu le triomphe du petit Nicolas.
Et les gaffes continuent.
C’est Besson qui renvoie des Afghans en plein attentat taliban dans leur pays. C’est la dispute de ménage de Roseline Bachelot avec son ministre des sports, Rama YADE, dont Sarko voudrait se défaire et que sa popularité sauve d’un congédiement sec. C’est ce gouvernement de François Fillon qui n’en est pas un vraiment, tant toute la politique se fait depuis l’Elysée et dont les Français s’aperçoivent tous les jours que le premier ministre ne sert à rien.
Le « casse-toi, pauv’ con » a ouvert une liste des familiarités indignes d’un Président de la République et qui se répètent dans les chaumières comme étant une forme de vulgarité qu’on soupçonnait chez le candidat Sarkozy et qui affleure à tout propos chez le président Sarko. Enfin ce discours de l’année dernière repris mot pour mot cette année et publié en duo sur le NET , n’est pas de nature à donner du sérieux au travail présidentiel.

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Quand on voit l’état des banlieues en quasi révolte permanente, alors que Sarko a toujours privilégié le retour à l’ordre grâce à lui, et qui n’était qu’une illusion qu’il s’en était faite, depuis que lui-même préconisait le karcher et qu’ensuite ni Michèle Alliot-Marie, ni Brice Hortefeux n’ont pu arrêter l’ingouvernabilité des banlieues, on peut penser qu’une bavure dans un quartier à risque pourrait enfoncer d'autres quartiers dans la guerre civile, par l'effet boule de neige.
Comme l’écrit justement «Marianne » la gestion du pays tourne à la gesticulation.
Les trucs qui ont été applaudis et que Sarko employait en prestidigitateur averti ne font plus recette. Mieux, dans sa frénésie de faire des lois, il s’est mis à dos les sénateurs UMP qui s’inquiètent avec l’ancien premier ministre de Chirac, Raffarin, des difficultés mal calculées qui pèseront sur la dette des Collectivités locales.
Philippe Séguin à la cour des comptes n’est pas en reste. L’histoire de la douche de 245.000 euros au sommet des pays méditerranéens a fait le tour des rédactions. Dans un pays qui voit sa dette augmenter chaque jour, c’était la note du plombier de trop.
On sent le personnel politique de l’UMP dans une sorte de désarroi qui va en s’amplifiant. Christine Boutin débarquée au dernier remaniement fait feu de toute sa hargne catholique et de toute sa rancoeur, encore un peu et elle prendra le ton de Léon Bloy quand il plaçait des piges au Gil Blas.
Des députés UMP se rebiffent refusant certaines lois. Le bouclier fiscal sorte d’impératif de la sarkozye, devient pour certains une politique aberrante au vu du trou de la sécu. Les milieux tournant autour des Eglises qui ont voté Sarko ne sont pas aveugles. Leurs asbl caritatives qui se battent sur le terrain, s’atterrent de la montée de la pauvreté.
Sarko file donc un mauvais coton. Il cornaque mal l’éléphant France. Ceux qui ne le méritaient pas vont finir par l’abandonner, enfin pas tout de suite, quand, il y aura enfin quelqu’un, Jean-François Copé, par exemple, à l’UMP, pour lui disputer le sceptre. Alors on verra le roi nu et sa cour désertée.
Il lui restera quand même sa Carlita, quoique François Copé soit encore assez bel homme.

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