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Barak n’a plus la baraka !

Il y aurait matière à énoncer une règle constante aux élections présidentielles américaines, à savoir : plus on est élu dans l’enthousiasme, plus vite l’opinion se détourne.
Et c’est compréhensible, quand on considère que plus on promet du changement, plus on est facilement en-dessous de ce qu’on croyait en apporter, pour la bonne raison qu’on a oublié les pesanteurs sociales et la pugnacité de ses adversaires dans l’euphorie que l’on ressent, quand c’est la foule qui vous porte. C’est en descendant des tribunes sur lesquelles on a juré que tout était possible, que l’on s’aperçoit que peu de choses le sont en réalité.
Ainsi, la cote de popularité de Bush est restée positive plus de temps que celle d’Obama dont c’est déjà l’état de disgrâce. Bush n’avait presque rien promis, sauf à rendre l’Etat imperceptible aux yeux des riches Américains. La destruction des Twin Towers en 2001 a élevé sa cote jusqu’à la victoire de la guerre éclair contre Saddam en Irak. Quand le public américain s’aperçut qu’il s’était fait avoir, c’était trop tard et la dégringolade a commencé.
La presse internationale donne le ton : ce président, sous des dehors aguerris et des discours martelés avec conviction, est un bleu en politique entre Etats. Il hésite trop, dit ce qu’il faudrait faire, tout en ne le faisant pas. Tout le monde a cru à la fin de l’occupation américaine en Irak. Depuis l’Administration Bush jusqu’à celle d’Obama, la « démocratie » irakienne avait eu le temps de secréter son baume antiterroriste et pouvait se passer de l’aide des G.I. Tout le poids de l’armée allait se porter en Afghanistan, de sorte que les talibans n’avaient plus qu’à prendre la poudre d’escampette, pour 2010 au plus tard, c’était arrangé et plié par l’Armée.
Le désenchantement est profond. Résultat : les électeurs de New Jersey et de Virginie ont dégommé leurs gouverneurs démocrates et choisis des Républicains !
On ne pouvait pas faire plus mal que Bush sur le dossier du Proche-Orient. Son accointance avec les éléments de la droite israélienne, presque sa complicité, ne donnerait rien de bon avec la paix souhaitée par le monde entier. Obama avait l’occasion de rappeler à Netanyahu que si l’Amérique a tenu la tête des dirigeants israéliens hors de l’eau, il ne tiendrait qu’à lui de la lâcher.
Il devait imposer des compromis acceptable par les Palestiniens et faire cesser la politique de peuplement des Territoires par Israël. Obama en est conscient. C’est donc une aberration d’avoir autorisé sa secrétaire d’Etat Hillary Clinton de donner son accord de principe à la poursuite de la colonisation juive dans les Territoires occupés !
Enfin, la politique de santé aux USA, même si le président a franchi un cap, celui de la chambre des représentants, il reste encore à convaincre les sénateurs et surtout une opinion qui n’a pas saisi l’importance de cette réforme et qui croit dur comme fer, que son président conduit l’Amérique vers un Etat socialiste !

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En Europe, à part les américanolâtres qui poursuivent leur grand’messe dans les partis comme au PS et au MR, on commence à douter de la force de caractère d’Obama.
Le rapport de force avec l’Iran est révélateur, Ahmadinejad ne s’y est pas trompé qui poursuit tranquillement sa petite cuisine nucléaire, malgré l’avis unanime des Nations et qui, en plus se fiche de son opinion publique et des contestations toujours aussi violentes de son Régime, puisque pour relever l’expression de Mao il y a trente ans, l’Amérique est un tigre de papier, dorénavant considéré comme tel dans le Proche et le Moyen Orient.
L’économie US est toujours fortement handicapée par un chômage massif (+ de 10 %), un dollar faible et un endettement vertigineux, tandis que les ménages américains vivent à crédit et que les banques, malgré des avis déclarant la crise derrière, peuvent très bien replonger dans le rouge, sur le temps qu’on annonce des salaires vertigineux et des primes grandioses aux traders.
Ce qui fait dire qu’avec un président aussi faible, une conjoncture aussi incertaine, on va droit vers de nouvelles défaites intérieures et extérieures, dont la plus probable sera celle d’Afghanistan, jumelée avec un nouveau tsunami financier.
L’audace d’avoir nommé un président Noir aurait-elle été si forte, que le reste de la législature en serait comme paralysée rétrospectivement de ce qu’elle a osé ? Si bien que pour ne pas ternir cette élection par d’autres originalités, on se contenterait de gérer le pays par le petit bout de la lorgnette !

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