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L’Occident tyrannicide.

Tandis qu’on met dans la tête de jeunes Américains que la guerre en Afghanistan était indispensable, les politiques et les militaires cherchent la meilleure manière de sortir du bourbier afghan sur la pointe des pieds et sans que des familles ne leur reprochent la mort de l’un des leurs !
En Europe, avec notre « indéfectible » attachement aux causes perdues à l’avance, surtout si elles sont américaines, entraînés par ce qui reste du « blearisme » britannique, nous envoyons des militaires de carrière au nom de l’OTAN et de la démocratie « venir en aide » à la population mi talibane, mi cultivateur de pavots de ces « contrées lointaines », disait-on du temps de Rudyard Kipling.
Comme la guerre d’Afghanistan ne met pas directement la patrie en danger, le moindre mort résultant de notre contribution met le pays en émoi. Sans doute y envoie-t-on nos militaires avec l’idée fausse d’aller leur apprendre la démocratie et y va-t-on la fleur au fusil pour une contribution quasiment humanitaire. Le militaire sur le terrain s’aperçoit vite que c’est une foutaise de plus qu’on lui a fait croire et à nous aussi, par la même occasion.
La guerre « qu’on ne peut pas perdre » est en train de l’être.
La démocratie, l’administration de Karzaï, est en mesure de nous démontrer par son action même son impraticabilité en Afghanistan. Ce qu’un modeste professeur de géographie et d’histoire aurait mis un quart d’heure à comprendre, le staff de la Maison blanche, le Pentagone et les prix Nobel en puissance de Berkeley auront mis deux longues années à en convenir. Il faut dire que le prédécesseur d’Obama a beaucoup fait pour que l’Amérique couvre son chef actuel du bonnet d’âne.
La dernière déclaration de la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a résumé la situation de telle manière qu’on se demande pourquoi nous envoyons encore des soldats y pousser au schmilblick.
« Rester en Afghanistan ne nous intéresse pas, nous n’en sommes plus aux jours de jadis lorsque les gens parlaient de la façon dont nous allions aider les Afghans à construire une démocratie moderne… » et de terminer son laïus en déclarant que le seul souci des USA était de se demander comment se défendre contre de futures attaques terroristes.
Evidemment Karzaï s’est chargé d’anéantir toutes les velléités d’établir un Etat de droit dans ces contrées hostiles, puisqu’il a truqué les élections pour se faire réélire au point qu’un Berlusconi en rougirait de honte, tant toute la « bonne » société qui entoure Karzaï vit de la guerre et de l’aide des pays occidentaux de façon éhontée, au détriment des populations.
Quand donc comprendra-t-on en Europe que ce n’est pas ainsi que l’on gagne la sympathie des peuples ?
L’exercice de ce qu’on ose encore appeler la démocratie chez nous devrait nous apprendre la modestie et tout au moins la pudeur de cesser de faire du prosélytisme chez ceux qui ne pensent pas comme nous.
La situation au niveau du terrorisme s’est dégradée dans le monde depuis que Bush a cru bon de « venger » l’affront subi après l’attentat à NY de 2001. Même si Saddam Hussein était un despote méprisable, il n’appartenait pas aux Américains de le renverser. Bush a ouvert la boîte de Pandore. Beaucoup de diables en sont sortis et là où régnait un despote local, des dizaines de roitelets ont pris sa place, rendant la situation pire qu’elle n’était sous un seul.
Depuis quand l’Occident décide-t-il et sur quels critères qu’un despote est tolérable et qu’un autre ne l’est pas ? Il y aurait fort à faire à vouloir assainir le monde des tyrans qui prétendent à gouverner les peuples.
A présent, une grande partie des engagements dans les maffias terroristes vient de cette initiative américaine. L’Afghanistan n’est qu’une des composantes d’un drame que nous avons amorcé en Irak et qui est loin d’être terminé.
En donnant une importance exagérée aux voyous qui ont tué 3.000 innocents à New York, l’Amérique est tombée dans le panneau que cherchait Ben Laden. Il est parvenu de faire croire à ses combattants qu’ils luttaient pour l’Islam et le comble, c’est qu’il y a réussi.
Saddam n’avait pas la bombe et Colin Powell a roulé tout le monde au Conseil de sécurité. Ce mensonge éhonté duquel tout débute, nous n’avons pas fini d’en payer les conséquences. Le comble, c’est que les Russes se sont cassés les dents en Afghanistan et que c’est l’Amérique qui a appris aux talibans à faire la guerre et à les armer, pour apprendre à leurs dépens qu’ils ont joué avec le feu.
Pourquoi, tant qu’on y est, ne pas éradiquer deux autres anthrax ? L’Iran qui fabrique sa bombinette à neutrons et la Corée du Nord qui abrite un fou dangereux qui peut faire joujou avec ! Puis, en y regardant de près, pourquoi ne pas assainir des pays du Maghreb, tous plus ou moins sous la botte d’un tyran, ensuite, demander à Israël si c’est le tour de la Syrie, l’Egypte, l’Arabie ou à la Libye qui arme les Palestiniens, de déguster, et pourquoi pas ? aider Israêl à annexer ce qui reste de la Cisjordanie, etc…
Si l’Occident est logique avec lui-même, on n’est pas sorti de l’auberge !

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