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Konen et Grynpas, même combat ?

Mis en ligne le 27/11, à la Rubrique « Débats », Jérôme Grynpas dans la « Libre » nous accable d’une philosophie d’un genre particulier, puisque s’il faut l’en croire, il se dit philosophe. Ses propos destinés à magnifier Herman Van Rompuy, sont en réalité des brèves de comptoir pas drôles du tout et pas métaphysiques pour un sou, un vrai petit condensé de lieux communs comme en rêvent d’écrire les bourgeois de ce pays et que le fait d’être publiés dans « La Libre » rendrait fiers comme un pou.
Jérôme Grynpas dénonce les propos de la presse européenne comme injustes et parfois injurieux à l’égard de son grand homme. En principe, il convient d’étoffer par des arguments des dénigrements, et non pas répondre par des assertions opposées aux assertions malveillantes, sinon, ce n’est plus de la philosophie politique, c’est un genre pratiqué au Vif-L’Express dont Jérôme Grynpas, outre le titre qu’il se donne, rappelle qu’il fit partie de la rédaction de ce magazine de droite.
On n’a pas de lui une réaction en février de cette année à la démission de Ghislain Cotton, journaliste au Vif/L'Express, qui écrivit à Monsieur Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta Media Group, une lettre qui fit le tour des Rédactions et qui fut publiée dans les bonnes feuilles de certains journaux et dont voici un extrait « Bien qu'il m'en coûte plus qu'on ne saurait croire, j'ai décidé, après vingt ans, de ne plus collaborer à ce qu'est devenu Le Vif/L'Express (et je ne parle pas seulement du contenu). Je n'ai rien contre les marchands de papier - un métier que M. Eric De Nolf (patron de Roularta) et ses séides pratiquent à merveille - mais que ces marchands-là se prennent de plus en plus pour des patrons de presse me paraît mal élevé. » Monsieur Cotton claquait la porte par solidarité avec Elizabeth Mertens, Isabelle Philippon et Pascale Gruber « trois journalistes authentiques, compétentes et consciencieuses » dont la direction se débarrassait pour les raisons que Monsieur Cotton développait par la suite.
Où était le philosophe Grynpas en février 2009 ?
Par contre, on sait qu’il était le samedi 9 octobre 2005 en train de répandre son enthousiasme dans « La Libre » (déjà) sur la construction par Israël d'un mûr de 6 m. de haut érigé en grande partie à l'intérieur du territoire palestinien.
Depuis, notre philosophe tourne principalement dans les synagogues prester son cycle de conférences.
Voilà pour le personnage.
Sharon, le grand homme de Grynpas n’étant plus disponible, il fallait bien que son admiration se portât sur un autre personnage charismatique en vue. Justement Herman Van Rompuy faisait la une des journaux et symbolisait la bonne bourgeoise belgo-flamingante promue à l’Europe. Voilà notre philosophe qui s’emballe à nouveau. Nul doute qu’il obtiendra facilement un cycle de conférences dans les milieux pointus de Flandre, s’il parle aussi bien flamand que l’hébreu.
Grynpas est péremptoire dès le début, on croit ou on ne croit pas en Van Rompuy. « C’est un excellent choix et son savoir-faire a inspiré le respect et l’espoir pour s’employer à l’échelle du continent. L’Europe doit devenir assez forte pour négocier d’égal à égal avec les autres géants. »
Lui, bien entendu, est du côté des croyants. Si les autres sont de l’autre côté, ce sont des imbéciles. Il est un peu comme Descartes qui définit remarquablement ce qui découle de la logique, sauf que son point de départ : Dieu « est celui de qui tout procède » ! Là-dessus, sans autre forme de procès, sur une conviction non prouvée, il fonde toute son œuvre, et tant pis pour le mécréant ! Grynpas fait la même chose, sauf que Grynpas n’est pas Descartes et Van Rompuy, Dieu. Du coup, voilà toute l’Europe en défaut. Daniel Cohn-Bendit, la gauche, les écolos, les journalistes, sur un « fait » non prouvé par Grynpas. « Ils ne connaissent pas la finesse de l’homme, ils parlent sans savoir », etc. Qu’en sait-il, le philosophe Grynpas ?
Les organes de presse, les personnages, les partis politiques, tous savent une chose : le candidat choisi qui va chapeauter l’Europe de Lisbonne n’a pas été élu par le suffrage universel et n’est donc pas ce qu’on a fait de mieux en démocratie à l’Europe, mais bien le résultat d’un marchandage, d’un moindre mal, comme on dit, quasiment intronisé par une poignée de « grands électeurs ».

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Enfin l’article finit par les sottises habituelles qu’on trouve plus généralement dans des magazines people, dans Gala ou dans Paris Match, et maintenant dans le journal de Konen, selon lesquels « l’Europe "dispose" de trois personnages flamboyants : Blair, Sarkozy et Berlusconi. », évidemment Grynpas pourrait citer au moins une femme, son choix va à Simone Weil, on l’aurait parié, et, ma foi, si Golda Meier n’était pas morte, je pense qu’elle aurait été au bord des lèvres de notre faiseur de dynastie, ignorant superbement Angela Merkel, bien entendu.
Bon ou mauvais, stupide ou génial, on ne sait qu’une chose de ce que fera Van Rompuy : la politique de la majorité du parlement de Strasbourg. Jusqu’à preuve du contraire, c’est une politique libérale, une politique de droite.
L’Europe poursuivra ainsi son petit bonhomme de chemin dans l’indifférence de plus en plus étoffée d’une majorité de citoyens persuadée que l’Europe l’a abandonnée aux mains des industriels et des banques dans le sacro-saint bal du capitalisme et des profits éhontés.
C’est avec des histrions revanchards comme ça que les journaux belges se décrédibilisent.
Et dire que les milieux branchés se gaussent des blogs !

Commentaires

Brillant essai ;0) "le journal de Konen", c'est LLB ou la RTBF? car j'ai ouï qu'il avait quitté la première pour la seconde. Quant aux milieux "branchés" qui se gaussent des blogs, ah ah ah, rira bien qui rira le dernier ;0) -ils ont juste une guerre de retard

Bonjour,
La dernière série de vos décapants billets a trouvé place dans les flux de la Belgosphere, en première page.

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